Il s’agit d’une analyse critique de
l’œuvre présentée comme l’autobiographie d’un personnage antique, qui se
présentait de surcroît comme un de mes aïeux : Moïse Levy. On m’a longtemps fait croire que le personnage
était authentique autant que la rédaction. Grâce aux divers développements
modernes de la science, de l’histoire et de l’archéologie, on sait désormais
qu’il s’agit fort heureusement d’un personnage fictif.
Fort heureusement, car la lecture attentive du texte et son analyse à partir de sa langue originelle, l’hébreu, peuvent être déconcertantes face à son contenu. Le titre de l’ouvrage en question est : le « ‘houmash ». Cela signifie « Les Cinq Livres [de Moïse] ». Mais l’analyse des traductions rapportées n’est pas vide de surprises, non plus.
Le contenu relate en effet la
relation imaginaire entre mon aïeul fictif plus familièrement et
affectueusement appelé Moïse et son éternel acolyte divinoïde
Yehvah. De la création du monde selon la vision sumérienne à l’invasion de Canaan
antique par le peuple qu’il aurait guidé, Moïse contera un nombre impressionnant
d’atrocités en tous genres dont l’origine n’est autre que son ami imaginaire
Yehvah.
Ainsi, ce que j’avais cru être
l’autobiographie abominable d’un ancêtre, s’est révélée être une biographie inventée,
conçue et reportée par d’autres auteurs dans un but aujourd’hui démontré, qui
leur est propre. L’époque et le panel probable d’auteurs terminaux de l’œuvre
autant que leurs motivations sont aujourd’hui circonscrites.
Dès lors, mon travail a consisté en
l’analyse critique de l’œuvre de ces auteurs, mettant en scène Moïse, son peuple et leur guide spirituel virtuel. Force a été de constater
les multiples maladresses, incohérences, anachronismes, contradictions,
abominations que mettent en scène des rédacteurs aussi incompétents que non
crédibles et dérangés. Bien sûr il leur aura été facile de faire porter la
faute et la responsabilité de ses actes atroces aux personnages qu’ils ont
créés. Je n’ai alors plus eu aucune hésitation ni mesure sur le fait de
critiquer sévèrement, avec ironie et sarcasme, tant les auteurs que les
personnages. Après tout, pourquoi me priverai-je de souligner le fantasque
malsain d’auteurs qu’ils ont voulu faire porter à ce que je croyais être mes
ancêtres.
Malheureusement, il semblerait
qu’il existe sur notre belle terre, à l’aube du troisième millénaire, quelques
millions de personnes répartis dans divers courants spirituels, qui ont admis
ce texte comme authentique, indubitable et applicable. Je songe en particulier
au yahwistes dont certaines branches ont même
fait du texte attribué à mon aïeul, des codes de lois. En quoi le fourvoiement
de quelques millions de personnes face à bientôt huit milliards peut-il avoir
des conséquences ? Après tout, rien n’empêche à un individu de croire une
fable aussi horrible soit-elle tant qu’il n’en transpose rien dans les actes…
« Si
nous ne pourrons jamais réparer le mal que certaines croyances et leurs
obédients ont fait à l’humanité, il demeure optimiste de croire qu’éclairer les
consciences puissent générer plus de constructivité et de positivité pour
l’avenir. » L’auteur.
Au cas où la question se pose et
afin d’éviter qu’elle le soit, il me parait plus sage d’anticiper toutes fausse
conjectures et extrapolations, évitant ainsi un débat stérile. Pourquoi et
comment un juif israélien qui a été un fervent religieux, revient-t ’il à la
raison et à l’objectivité ? La réponse paraitra au prime abord floue avant
qu’elle soit complètement développée : c’est le système lui-même dans
lequel je me suis immergé qui aura accumulé les raisons d’une rupture brutale
et explosive. Mea culpa ! Primo, je suis entièrement responsable de ce que
je me suis fait subir autant qu’aux autres par le biais de ma pratique
religieuse. Il n’y a que deux moyens d’être juif : la naissance ou la
conversion. Pour ma part j’ai été frappé par la première option. Je n’ai pas
choisi. Je n’ai rien demandé. C’est ainsi. Le dogme enseigne qu’un juif sera
toujours juif. Derrière cette apparente lapalissade, ce cache un fondement
profondément ancré. On enseigne que quoi que l’on fasse, quelle religion autre
déciderait-on d’embrasser : un juif reste juif. C’est un fait. Je suis de
aussi israélien car je suis juif, je ne suis pas juif car je suis israélien. Je
pourrais très bien être bouddhiste, chrétien, musulman… mais aux yeux des
miens, je ne serai pas un bouddhiste, un chrétien ou un musulman ordinaire. Je
serai un juif bouddhiste, un juif chrétien, ou un juif musulman. Israélien, je
le suis. Je ne suis pas juif israélien ou israélien juif, je suis israélien,
juif étant induit. Pour les israéliens non-juifs, ils sont arabes israéliens ou
chrétiens israéliens ou n’importe quoi d’autre israélien, mais pas seulement
israéliens. Je ne parle pas de la loi, ou du fait d’une nationalité. Je parle
des définitions et discours tenus, dont on ne se rend même plus compte,
journalistes en tête. Alors, si je voulais être athée ou agnostique, je serai
un juif athée ou agnostique, et pas seulement un athée ou un agnostique. Laïcs,
athées, agnostiques… on les met tous dans le même sac. Et le jour où je me suis
libéré du dogme et devenu laïc, athée, agnostique… j’ai eu droit coup de
tampon, ou plutôt au coup de massue. « Kofer[1] ! Smolani[2] ! Retourne
dans ton pays ! » Lorsque j’ai vécu en Europe, je l’avais entendu, ce
« Sale juif, retourne dans ton pays ! » J’avais encore un pays
où retourner. Mais en Israël entendre son équivalent prononcé par un autre
juif, deplus religieux, c’est insupportable. A cet instant même je n’avais plus
de pays. Je n’en avais jamais eu. L’état juif aux juifs… religieux. Après tout
c’est inscrit sur le drapeau : l’étoile de David encadrée par deux bandes
symbolisant les franges rituelles, que je portais fièrement à l’époque.
J’avais donc mis la barre trop
haute. J’y ai cru au peuple élu, peuple saint, phare des nations… que de
tentations alléchantes pour mon petit ego déprimé. Je me croyais investi de la
mission de porter haut et loin mon judaïsme et mon sionisme aux yeux du monde.
Ce monde que je croyais devoir s’amender pour ce qu’il avait fait subir à mon
peuple. Ma propre mère aura été reconnue victime d’indicibles bourreaux du
siècle dernier. Focalisant sur ce devoir de mémoire on l’a fait devenir un
devoir de victimisation. Je suis aussi tombé dans le piège de remettre entre
les mains d’un puissant Israël, le « plus jamais ça ». Petite vision
réductrice d’un imbécile propageant la culture d’un calimérisme capricieux. Je
ne voulais pas voir. Je ne voulais pas savoir. Et pourtant j’aurais dû.
J’aurais dû prendre conscience d’un massacre de plus pour l’humanité.
Indépendamment de l’idéologie responsable, des méthodes et des proportions,
j’aurais du intégrer plus tôt, que des massacres aux idéologies, méthodes et
proportions différentes ont eu lieu partout dans le monde et à toutes les
époques. Ce monde doit bel et bien s’amender, mais de tout ce qu’il s’est fait
subir et de ce que malheureusement il continue à se faire subir. Reste-t-il
encore un continent épargné par les massacres ? Reste-t-il un peuple
conquis, indigène, minoritaire, sous dictat, au nom d’une révolution et j’en
passe, qui n’ait pas été victime ? Y a-t-il une actuelle nation
souveraine, qui n’ait pas été bourreau ? Israël ?
Comment en suis-je arrivé là ?
Première étape : l’étude la Torah.
A l’affirmation, « Je ne
comprends pas, il y a une contradiction… », on me répondait :
« Étudie ! »
A l’affirmation, « Je ne
comprends pas, il y a un non-sens… », on me répondait : « Étudie
encore ! »
A l’affirmation, « Je ne
comprends plus, il y a une impossibilité majeure… », on me
répondait : « Tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas assez
étudié ! ».
J’ai alors décidé de tout reprendre
à la base. J’ai décidé de lire, d’analyser et de comprendre en détail la Torah.
Ce que j’y ai trouvé est développé plus loin.
Seconde étape : déclarations assommantes d’un leader spirituel.
La vraie face du judaïsme et de son
dogme selon Ovadia Yossef.
« Toutes les calamités qui ont
frappé le peuple d’Israël sont rattachées au crime du veau d’or. Les tragédies
endurées à travers les générations, la Shoah, l’Inquisition, en font partie ».
« Tout le monde veut trouver
une explication à la Shoah. Malheur à nous qui avons péché. Il va sans dire que
nous croyons en la réincarnation. La Shoah est la réincarnation de nos âmes.
Notre maître, le Ari, a dit qu’il n’y a aucune nouvelle âme dans notre
génération. Toutes ont déjà existé avant de revenir dans ce monde. »,
« Parmi les victimes de la Shoah, il y avait des hommes bien. Mais ils ont
été punis pour les fautes des générations précédentes. »[3].
« Les non-juifs sont nés
seulement pour nous servir. Sans cela, ils n’ont pas part au monde – seulement
pour servir le peuple d’Israël. », « En quoi les non-juifs sont nécessaires ?
Ils travailleront, ils laboureront, ils planteront, ils récolteront. Nous serons
assis comme un Effendi[4] et nous
mangerons. », « Imaginez que l’âne de l’un d’entre vous meure. Il
perdrait son argent. L’âne est son serviteur, c’est pourquoi il a une longue
vie, pour bien travailler pour ce juif. »[5], « Les
palestiniens doivent périr »[6].
Les débordements[7] qu’on tente
d’attribuer à un vieillard sénile et dérangé, n’en demeure pas moins les propos
soutenus du chef d’un parti religieux qui siège au parlement Israélien. Combien
le suivent, même à demi-mot ou hypocritement ? Des centaines ? Des
milliers ? Des millions ? Un seul partisan serait un de trop. Ce ne
sera pas moi. Se taire revient à être complice passif de ce dogme. Le servir et
le pratiquer revient à participer à son insanité. Je m’y refuse. Où est-il allé
chercher ce sentiment de supériorité, cette propension à l’exclusion et à la
haine ; cet « antigoyisme[8] » ?
Dans ces textes de référence, comme nous le montrerons au fil de l’exposé.
Troisième étape : la triste réalité juive et israélienne.
Mon révéré peuple… mon superbe
pays… plus qu’éclaboussé mais plutôt submergé d’affaires sordides, de faits
divers dégoutants. Rien qui ne corresponde à « un peuple saint » ni à
« un phare des nations ». Sabra et Chatilla[9] :
complicité passive d’armée israélienne dans le massacre d’innocents[10]. Shabak[11] : pratique
de la torture des opposants[12],[13],[14]. Palestine : massacres par
Tsahal[15],[16], « ,
occupation, mur de la honte et apartheid » [17], exactions de
l’armée prétendue « la plus morale au monde » [18]. Rabin : assassinat
politique[19].
Rabbins : trafic d’organes[20] et abus
sexuels[21],[22]. Katsav :
président israélien violeur[23]. Madov : l’escroc
juif d’associations caritatives juives[24]. Nucléaire
militaire : menace de 200 têtes nucléaires révélées par Vanunu[25]. Mafia : crimes
et blanchiments de l’Israeli Connection[26]. Néo-nazis
israéliens : le gang de Peta’h Tiqvah[27]. Massacre
d’Hébron : Baruch Goldstein exécute des fidèles musulmans en pleine prière[28], considéré
comme un saint[29].
Israël est pays comme un autre dans
notre monde actuel. Mea culpa ! Je le voulais idéal et meilleur, je me
suis moi-même aveuglé. Plus les années passent, plus les scandales s’accumulent.
Plus les années passent et plus tout se dégrade en Israël : criminalité,
sécurité routière, sécurité civile, situation politique, services publiques,
services de santé, éducation. Israël, mon amour, mon idéal, ma fierté !
Mon beau pays que je voulais bienfaiteur et jamais bourreau. Israël mon plus
bel espoir humaniste et ma belle illusion de candeur. Le pluriel des illusions
est devenu désillusions. Israël, ô mon Israël, moi qui te voulais et te
croyais, à défaut d’être excellent et meilleur que les autres, jamais pire ou
médiocre, que ce soit dans l’histoire que tu t’es inventé ou dans l’histoire
récente, le phare que tu es sensé être ne s’est pas éteint : il ne s’est
jamais allumé. Mea culpa ! J’ai construit une illusion basée sur un lot de
mensonges et cru ces mensonges pour me construire une illusion. Mea
culpa ! J’ai été faible, lâche et orgueilleux et j’ai suivi ceux qui en
experts pluriséculaires de l’exploitation de la détresse et de la naïveté
humaine ont su jouer sur la quête de racines et de réponses. Mea culpa !
Je suis responsable de la dégradation car chauvin, j’ai défendu l’indéfendable,
de mauvaise foi, j’ai refusé l’évidence, et silencieux j’ai laissé faire. Je
voulais croire que j’étais du coté des bons, et que tout qui arrivait n’était
que de la faute autres : épreuve divine renforçatrice face un
antisémitisme surnaturel et irrationnel. Ce qu’on me faisait voir comme des
attaques antisémites et des informations déformées par nos détracteurs, étaient
vraies et fondées.
Quatrième étape : histoire vantée falsifiée et histoire réelle masquée.
C’est lorsque j’ai tenté de me
raccrocher à mon histoire, que toute foi et tout idéal fut définitivement
éteint. Les dernières découvertes archéologiques[30], de deux des
nôtres, ruinaient définitivement toute crédibilité de ma Torah. Ce texte chéri
et adulée, n’était qu’une fable réduite en poussière par l’archéologie. En
parallèle, je découvrais, ce que l’on m’avait caché de l’histoire : les
juifs esclavagistes[31].
Lorsque je
parle d’une nécessité d’un sursaut de conscience, d’un devoir honnêteté morale,
d’un désir de paix et de fraternité avec nos voisins arabes : on me
ressert toujours le même refrain. « Ennemi de l’état… tête de boche… va
vivre avec eux ! ». Vivre avec eux… j’aimerais tant, mais pas là-bas…
ici ! C’est ici qui est aussi chez-eux. Là-bas, vivre avec eux signifie,
pour que les miens aveuglés par la colère et le fanatisme, de concert avec les
leurs aveuglés par la douleur et l’injustice, me tuer. Pourquoi pas… je ferai
ainsi le double d’heureux.
Insulté, renié, haï, banni, heurté,
écœuré, désespéré… comment guérir de tout cela ? En commençant par balayer
devant ma porte et m’occupant de la poutre que je me suis mise dans l’œil, qui me
poussait à outrance à ne m’occuper que de la paille de celui du voisin. Nous
avons tous une croix à porter, avance le diction. Moi, je n’ai pas la chance
d’avoir de croix. Je n’en ai que la première moitié que je m’étais donc fichée
dans l’œil, voire dans les deux : la torah. Voilà ma poutre ! Voilà
ma demi-croix. Et avant de la porter, qui sera pénible en soi, je dois me la
retirer de l’œil, ce qui va être passablement douloureux, pour enfin m’y
crucifier moi-même. Le seul recours analgésique permettant d’atténuer les
affres de la crise curative est le rire.
L’autodérision, pour être exact. Et à l’image de ce qu’elle vise, cette autodérision
sera, noire et caustique. « Ma peau vous l’aurez ! Mon âme, vous
l’avez déjà achevé ! Mais mon sourire, jamais ! »
[5] Jerusalem Post, Yosef: Gentiles exist only to serve Jews,18
octobre 2010
[6] Haaretz, Erekat: Israeli religious figure urging
genocide of Palestinians., 29 août 2010.
[7] Courrier
International, Les dérapages incontrolés du rabbin Ovadia Yossef, 9 septembre
2010.
[8] Antigoyisme :
barbarisme issu du terme « goy » : non juif. Conception et
démarche raciste des juifs à l’encontre des non-juifs.
[9] Pierre
Péan, « Sabra et Chatila, retour sur un massacre », Le Monde diplomatique,
septembre 2002.
[10]Seán MacBride, A. K. Asmal, B. Bercusson, R. A. Falk, G. de la Pradelle, S. Wild, Israel
in Lebanon: The Report of International Commission to enquire into reported
violations of International Law by Israel during its invasion of the Lebanon,
London, Ithaca Press, 1983, 1re éd., poche
[11] Shabak : de l’hébreu, שב”כ pour שירות ביטחון כללי
– sheirut habita’hon haklali,
« Service de Sécurité Général ».
[12] Serge Schmemann, (en)In Israel, Coercing Prisoners Is Becoming Law
of the Land, New York Times, 8 mai 1997.
[13](en)Israel admits torture, BBC, 9 février 2000
[14] Amnesty
International, (en) ISRAËL – Les autorités remettent leur rapport au
Comité contre la torture tandis qu’elles continuent d’avoir systématiquement
recours aux sévices physiques [PDF] Index AI : MDE 15/31/98.
[15] Tsahal :
צה”ל de l’hébreu, צְבָא הַהֲגָנָה לְיִשְׂרָאֵל – Tsva Haganah LeIsrael, « Armée de Défense d’Israël ».
[16] Amnesty
International : Israel/Gaza: Operation “Cast Lead”: 22 days of death
and destruction, 2 juillet 2009, p. 88ss.. Consulté le 31 août 2011.
[17] Le
Monde, A Jérusalem, le « mur de la honte » s’attaque aux terres chrétiennes, 29
avril 2004.
[19] B.
Chamish, Qui a tué Itshak Rabin ?, éd. F.X. de Guibert, trad. P.I. Lurcat,
1998
[20] Le
Figaro, Corruption au sommet dans le New Jersey, 25 juillet 2009.
[21] AFP,
New-york, Abus sexuels sur un adolescent: un rabbin condamné à 32 ans de prison.
12 avril 2010.
[22] Haaretz, Prominent Zionist rabbi indicted on two
counts of sexual assault of minors, 2 November 2011.
[23] France24,
La condamnation pour viols de l’ex-président Moshé Katzav entérinée, 10
novembre 2011.
[24] Jerusalem post, Madoff ‘clawback’ lawsuits
going after Jewish groups, 15 décembre 2010.
[25] Silvia
Cattori, Israël et son armement nucléaire -Mordechaï Vanunu : « C’est
parce qu’Israël détient la bombe atomique qu’il peut pratiquer sans crainte
l’apartheid », 14 octobre 2005.
[26] Israel
connection : la première enquête sur la mafia d’Israël (publié par Jacques Derogy),
éditions Plon, Paris, 1980.
[30] I. Finkelstein, N.A. Silberman, The Bible
unearthed : archaeology’s new vision of ancient Israel and the origin of its
sacred texts, New York, Free Press, 2001.
[31] Eli Faber, Jews, slaves, and the slave trade:
setting the record straight, NYU Press, 2000.
« S’attacher aux religions est
périlleux. C’est d’abord faire de soi un assassin en puissance et le pire de
tous les assassins : celui qui a la conscience tranquille. » Georges
Messadié.
« Pourquoi un dieu qui nous
aurait doté d’esprit, d’intelligence et de raison, voudrait-il qu’on y
renonce ? » Galilée, face au tribunal inquisiteur.
Sous le prétexte qu’on ait cru et
fait croire la terre plate pendant plusieurs millénaires, peut-on justifier de
devoir y croire encore quelque siècles pour faire plaisir à des fanatiques
agressifs et dangereux ? L’auteur inspiré par Galilée.
« Il est intellectuellement
plus simple de croire que de réfléchir. » inconnu.
« La vérité est souvent éclipsée,
mais jamais éteinte », Tite-Live.
De l’auteur
« Si une vérité difficile à
entendre n’est pas la meilleure réponse à tout moment, c’est toujours une bonne
réponse à n’importe quel moment, qui ne doit que nous faire grandir. »
« Si le temps des fausses
croyances nébuleuses est révolu, pour notre plus grand bonheur intellectuel, le
temps du savoir authentique survient, pour notre plus grand malheur affectif. »
« Face à nos limites, notre
ignorance et notre besoin de se rassurer, l’égo exige et obtient des réponses
métaphysiques. Or, ces réponses métaphysiques insultent l’intelligence et le
bon sens au détriment de l’humilité qui vise à faire accepter ses limites et
son peu de puissance à l’homme. Dès lors, ce dernier renonce et ne s’impose
plus à faire admettre que : ne pas savoir encourage à la recherche alors
que croire éteint d’emblée cette prometteuse flamme. »
« La foi et la pratique
religieuse doivent être considérées comme une psychopathologie contagieuse et
éminemment nuisible tant pour l’homme que pour l’humanité et qui a pour terreau
l’ignorance et la fragilité d’esprit. »
« Si nous n’avons choisi ni
nos parents, ni notre lieu de naissance, ni nos racines : nous ne sommes
pas responsables des atrocités et des erreurs commises par nos aïeux. En
revanche, nous sommes responsables de fermer les yeux et de laisser perpétrer
ou non une absurdité déplorable et néfaste conçue par nos aïeux. »
La passion du burlesque qui m’anime, m’ordonne de sacrifier
le peu de repères qui me restent sur moi-même et les miens et de tirer à
boulets déployés pour rire à gorge rouge. Que les assassins qui souhaiteraient
en représailles faire sonner le glas de mon insignifiante existence, charnelle
ou sociale, ne se consolent jamais de savoir que face à toute issue, mes bribes
résiduelles de conscience exigeaient de s’exprimer pour se libérer.
« La vérité est souvent éclipsée,
mais jamais éteinte », Tite-Live.
Ima ? Ça ne changera rien pour elle ! Elle a besoin de
cette identité, de ces traditions, de cette foi… tu ne lui retireras jamais. Ni
à elle ni à ceux qui ont besoin de croire. Si dieu lui-même venait leur dire en
face, que tout est faux, ils penseraient que c’est une épreuve pour tester leur
foi, et ils continueraient de plus belle. Quant à Ima, elle au moins, quoi que
tu lui dises, restera sereine et confiante sans jamais devenir aggressive.
N’est-ce pas là le propre de la spiritualité ?
Tous les religieux ne sont pas aussi spirituels…
Entre les milliards de laïques ou de pratiquants d’autre
religion, un de plus qui dira que selon lui tel ou tel dieu n’est pas le bon,
ne risque pas de changer grand-chose.
Justement, tu crois que ça va changer quelque chose ?
Honnêtement ! Rien du tout. Au pire quelques papotages de
salon jusqu’à la prochaine coupe du monde, et après, le train-train et
l’indifférence générale reprendront leur cours.
Tu ne crains que certaines révélations soit reprise par nos
détracteurs ?
Révélations ? Papito ! De par l’histoire nos
détracteurs n’ont jamais eu besoin de « révélations » pour nous en
vouloir à mort ! Ensuite, de « Révélations », elles sont le fait
d’auteurs, de chercheurs, de journalistes, d’écrivains… je n’ai rien inventé,
rien créé, rien innové : je ne fais que citer quelque chose auquel tout le
monde a accès.
Mais les choses que dis à propos du texte…
Le texte ? C’est pareil ! Ce n’est pas moi qui l’ai
écrit ! Ouvre ta page à l’endroit indiqué et regarde ce qui y est
écrit !
C’est vrai ! Je ne l’avais jamais lu ! On me l’a
toujours fait lire… Et dieu dans tout ça ?
Papito ! Tu te souviens à quel point on se fâchait, lorsque
j’étais religieux et que tu me disais que c’était écrit de main d’homme et que
Dieu, le Vrai, ne pouvait pas demander ça !?
Oui ! Je me rappelle ! Il aura fallu qu’on te prouve
scientifiquement que c’était écris de main d’homme pour que tu t’en rendes
compte malgré les heures d’étude auxquelles tu te seras adonné ?
Oui, papito ! A moi aussi on me l’a faisait lire et on me
faisait étudier les commentaires qui a la place d’être des explications
n’étaient que des tentatives de justification d’inepties. Si l’amour rend
aveugle la foi rend stupide !
Mais alors dieu dans tout ça… ?
Quoi dieu ? Ce que l’histoire essaye de faire passer pour
dieu, ou Dieu lui-même ?
Ils ne feront pas la différence, ils t’en voudront !
Mais au fait ! Si il est bien réel et tout puissant, a-t-il
besoin de sbires vengeurs ? Il ne peut pas se défendre tout seul ?
… »
[1] Kobi :
diminutif de « Ya’akov » utilisé en hébreu.
[2] Papito
: diminutif affectueux de « Papa » ou de « Grand-père »
pour les juifs sépharades d’Afrique du nord exilés d’Espagne.
Cette partie n’est qu’un rappel des
connaissances, sources et références historiques et archéologiques connues à ce
jour. Avant ces révisions, je propose deux rappels visant à ouvrir un peu nos
esprits aux concepts de religion et de monothéisme.
Le plus ancien système religieux connu, provient du chamanisme.[1]Sa pratique est entendue près de 10000 ans avant l’ère actuelle.
La plus ancienne trace de
monothéisme provient d’Égypte. Il s’agit du culte d’Aton[2], le disque
solaire. Sous l’influence d’Amenhotep IV, rebaptisé Akhenaton et date du XIVe siècle AEC.
[1] Grand
livre du chamanisme, origines, rites et coutumes, S. Chancel, éd. Exclusif,
2005.
[2] N. Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne. Éd. Fayard 1995.
Sumer[1]
et civilisation sumérienne[2] se sont établies
en Mésopotamie, région située entre le Tigre et l’Euphrate. Il s’agit de la
région où se situe l’actuel Irak. Elle a prospérée du IVe au IIe millénaire
avant l’ère courante. Ils développèrent le premier système d’écriture connu
vers 3250AEC. En parallèle commenceront le développement des civilisations
cananéennes et égyptiennes. Nombre de mythes sumériens ont été transposés dans
le ‘houmash.
[1] S. N.
Kramer, L’histoire commence à Sumer, Flammarion, coll. « Champs », 1993
[2] J.-L.
Huot, Les Sumériens, entre le Tigre et l’Euphrate, Armand Colin, coll. « U », 1996
Le Roi Sargon d’Akkad[1],
dont le règne est estimé aux alentours du XXIVe-XXIIIe s. AEC, unifia la Mésopotamie
autour de la cité d’Akkad.
Extrait : « Ma mère était grande prêtresse. Mon père, je
ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville
natale est Azupiranu [« ville du safran » ?], sur les bords de l’Euphrate. Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et m’enfanta en secret. Elle
me déposa dans une corbeille de roseaux, dont elle scella l’ouverture avec du
bitume. Elle me lança sur le fleuve sans que je puisse m’échapper. Le fleuve me
porta ; il m’emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d’eau. Aqqi le puiseur d’eau
me retira [du fleuve] en plongeant son seau. Aqqi le puiseur d’eau m’adopta
comme son fils et m’éleva. Aqqi le puiseur d’eau m’enseigna son métier de
jardinier. Alors que j’étais jardinier la déesse Ištar se prit d’amour pour moi
et ainsi j’ai exercé la royauté pendant cinquante-six ans. »[2]
Sargon d’origine modeste, aurait été
avant son ascension au trône suite à un coup d’état, grand échanson de la
maison royale. Un grand échanson fut compagnon de cellule de Joseph, avant qu’il
ne devienne vice-roi d’Égypte.[3]
[1] R. Drews, “Sargon, Cyrus and Mesopotamian Folk
History”, Journal of Near-Eastern Studies n° 33 (1974), p. 387–393
[2] D. L. Lewis, The Sargon Legend,
Cambridge University Press, Cambridge (Mass.), 1978
La légende de la fondation de Rome,
s’appuie sur le conte de « Romulus et Rémus »[1],
jetés à l’eau dans un panier flottant et recueillis par une louve.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Enfant livré au fleuve dans un
panier flottant, recueilli par une lignée royale, conditionnant son destin de
leader.
[1] Tite-Live,
Histoire romaine. De la fondation de Rome à l’invasion gauloise,
(traduction Annette Flobert) Garnier-Flammarion, Paris, 1995.
Décrit par 7 tablettes d’argile de
la création[1],
découvertes au XIXe s. dans les décombres de ce que fut la bibliothèque d’Assurbanipal
de l’ancienne Ninive, proche de Mossoul de l’actuel Irak. Leur composition est
estimée au XIIe s. AEC.
Résumé[2] : Au commencement des temps, seul un volume indistinct d’eaux
originelles constitue l’univers. L’eau douce est Apsu. L’eau salée est Tiamat : « la mer primordiale ». Ces deux essences génèrent
d’autres êtres supérieurs. La lignée tierce irritera Apsu de par son attitude
perturbatrice et bruyante, qui appuyé par un de ses conseillers Mummu, décrète leur annihilation. Un des futurs condamné de la lignée
tierce, Ea, a vent du décret. Il réussira à endormir profondément Apsu avant de
le tuer et séquestrera Mummu. Victorieux, Ea engendrera Marduk, supérieur à ses congénères de manière innée. Le collège des êtres
supérieurs en effervescence et inquiet, encourage la vindicte de Tiamat épouse d’Apsu
assassiné. La génération rebelle doit être éradiquée grâce à une troupe de
créatures monstrueuses crées par Tiamat et commandé par Kingu. Marduk acceptera
de mener le combat en échange de la régence des êtres supérieurs. A l’instar de
son père Ea, jadis victorieux, Marduk terrasse Tiamat. C’est partir du cadavre
de Tiamat fendu en deux comme un poisson, qu’il formera les cieux, la terre et
ce qu’elle contient dont montagnes et fleuves dont le Tigre et l’Euphrate, puis les astres, dont la lune qui règlera le mois et le soleil qui
règlera le jour. Le sang de Kingu sous la supervision de Nintu « Maîtresse
de la Naissance », mélangé à de l’argile produisit l’homme. La tour
d’Esagil fut bâtie pour servir de demeure
à Marduk.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Création du monde. Séparation des
« Eaux ». Formation de l’homme à partir d’argile. Début de l’histoire
en Mésopotamie autour du Tigre et de l’Euphrate. La tour de Babel.
[1] The Enuma Elish, The Seven Tablets of Creation,
L.W. King [1902], éd. Kindle pub. Evinity Publishing Inc, 2009.
[2] J.
Bottéro et S.N. Kramer, Lorsque les dieux faisaient l’homme, Gallimard,
1989.
Temple principal du dieu Marduk construit dans le secteur
consacré de Babylone. Il s’agissait d’une ziggourat, tour en paliers. Esagil signifie « temple au pinacle
surélevé ». On trouve sa trace dans la légende de « Enuma Elish »
de la création du monde. Elle fut bâtie par les anciens êtres supérieurs, les
annunaki, vaincus par Marduk : « les annunaki édifièrent un
sanctuaire et ils élevèrent le sommet de l’Esagil, et après avoir une tour à
degrés ils établirent en elle une nouvelle demeure pour Marduk. »
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Résumé[1] : Enki créa un paradis agricole irrigué
et paisible en Dilmun. Il s’unit à Ninhursag qui donne naissance après neufs jours/mois à
Ninnisi. Après avoir conversé avec son confident Isimud, il s’unit à Ninnisi
qui conçu Ninkura. Selon le même mode opératoire Enki s’unit à Ninkura qui
enfanta Ninimma qui enfanta Uttu avec qui Enki s’unit contre son gré après
avoir mis en place un stratagème pour l’approcher du fait qu’elle ait été
avertie des us d’Enki par Nintur. Ninhursag extraira la semence d’Enki du
ventre d’Uttu et en fit 8 plantes qu’elle planta dans le jardin. Voyant cela
Enki curieux, assisté par son messager Isimud, gouta aux plantes. Ninhursag
maudit Enki. Un renard se présente face à Enlil père d’Enki et négocie une
récompense pour réussir à amener Ninhursag devant lui. Enlil promet de planter
deux Arbres et de faire vénérer le renard. Après un entretien avec Ninhursag
s’unit à nouveau à Enki, après lui avoir accordé la vie. Concernant 8 maladies
dont fut frappé Enki, Ninhursag les extirpa en créant Abu/Abulu/Absham
du crâne, Ninsikila/Nintulla des cheveux, Ningiriu/Ningiriutud/Ninkautu/Ninsutu
du nez/visage, Ninkasi de la bouche, Nazi de la gorge/sexe,
Azimua/Dazima du bras, Ninti/Nintil des côtes, Ensag/Enshagme
des flancs/intelligence. Chaque progéniture se verra affecter une
tâche Absham : Maître des plantes ; Ninsikila : Seigneur de Magan ;
Ningiriu : épouse de Ninasu/Ninzu le médecin suprême ; Ninkasi :
possession des cœurs ; Nazi, Maîtresse du tissage épouse de Nindara/Umundara ;
Azimua : épouse Ningeszida/Ningishzida ; Ninti :
Maîtresse des mois « itis » ; Ensag : seigneur de Dilmun.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Résumé[1] : Gilgamesh monarque régnant en Uruk est dénoncé aussi
prestigieux qu’intransigeant. Les êtres supérieurs décidèrent de lui opposer un
alter-ego décrit comme preux, Enkidu, qu’Aruru façonne dans la steppe à l’image
d’Anu à partir d’argile. Après divers détours Enkidu rencontre et affronte
Gilgamesh. Ex aequo à l’issue de l’affrontement, ils se rendront hommage et se
lieront d’amitié. De cette amitié suivra des expéditions épiques telles que les
victoires sur le géant Humbaba de la forêt de cèdres et sur le taureau céleste
envoyé par Anu. En représailles, Enkidu sera emporté par la maladie selon la
volonté d’Enlil. Gilgamesh s’élancera alors à la recherche d’un moyen
d’immortalité auprès d’Utanapishtim, rendu immortel pour son rôle dans le
déluge. Après qu’Utanapishtim ait conté à Gilgamesh le récit du déluge il lui
indique où trouver la plante de Jouvence, qui lui sera dérobée par un serpent
alors qu’il se baignait.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Jardin d’Éden. Plante associée à
l’immortalité. Serpent.
[1] J. Bottéro, L’Épopée de Gilgameš, le grand
homme qui ne voulait pas mourir, Gallimard, coll. « L’aube des peuples », 1992 et L’Épopée
de Gilgamesh : texte établi d’après les fragments sumériens, babyloniens,
assyriens, hittites et hourites. – Traduit de l’arabe et adapté par A. Azrié. –
Paris : Berg International, 2001.
Le Code de Hammourabi[1] est un texte de
loi des plus anciens connus, composé sous l’impulsion du roi babylonien qui lui
donna son nom vers 1750 AEC, soit 5 siècles avant le prétendu don de la
Torah. De nombreux articles du code
d’Hammourabi ont été transposés dans le pentateuque tant dans leur fond et/ou
leur forme. Indépendamment des variantes au sujet des peines encourues ou des
amendes, les thèmes sont identiques.
Quelques extraits :
§ 117 : Si une dette a
contracté (sic) un homme, et s’il a donné pour de l’argent ses femmes, fils,
fille et les a livrés à la sujétion, durant trois ans ils serviront dans la
maison de leur acheteur et coacteur, dans la quatrième année, il les remettra
en liberté.
§ 153 : Si l’épouse d’un
homme, en vue d’un autre mâle, a fait tuer son mari, on mettra cette femme à la
potence.
§ 154 : Si un homme a eu
commerce avec sa fille, on chassera cet homme du lieu.
§ 157 : Si un homme a dormi
après son père, dans le sein de sa mère, on les brûlera tous deux.
§ 196 : Si un homme a crevé
l’œil d’un homme libre, on lui crèvera un œil.
§ 197 : S’il a brisé un membre
d’un homme libre, on lui brisera un membre.
§ 200 : Si un homme a fait
tomber les dents d’un homme de même condition que lui, on fera tomber ses
dents.
§ 206 : Si un homme a frappé
un autre homme dans une dispute, et lui a causé une plaie, cet homme, jurera :
“ je ne l’ai pas fait sciemment ”, et il payera le médecin.
§ 209 : Si un homme a frappé
une fille d’homme libre et a fait tomber son intérieur (avorter), il payera,
pour son fruit, dix sicles d’argent.
§ 251 : Si le bœuf d’un homme,
a frappé (souvent) de la corne, lui a fait connaître son vice et s’il n’a pas
rogné ses cornes ni entravé son bœuf, si ce bœuf a poussé de la corne un fils
d’homme libre et l’a tué, il payera une demi-mine d’argent.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Sexualité. Esclavage. Talion.
[1] A.
Finet, Le Code de Hammurabi, Paris, 2002, et B. André-Salvini, Le
Code de Hammurabi, Paris, 2004
Étymologie : Atrahasis[1] – nom akkadien « ḫaṭṭu
ḫasīsu »-« le sceptre de l’ingéniosité »
Associations dérivées : Utanapishtim dans l’épopée de Gilgamesh, Noa’h dans le Tanakh,
Noé dans l’Ancien testament, Nûh dans le Coran.
Époque
Langue
Écriture
Support
Lieu
Vestige
XVIIIe s. AEC
akkadien
cunéiforme
tablettes d’argiles
Mésopotamie
British Museum
Résumé [2]: Les êtres supérieurs disposaient d’une hiérarchie bien définie. La
caste supérieure étaient dénommés « Annunaki ». Leurs subalternes
« Igigi ». Ces derniers estimant leur assujettissement inéquitable,
se refusèrent de travailler en allant jusqu’à briser leurs outils afin de forcer
la mise en place d’une solution. Alors risquant d’être affamée, la caste
supérieure se réunit. Le régent de la caste supérieure « Enlil »
voulu éradiquer ses subalternes. Le frère du régent « Ea »
argumentant que cela obligerait les dominants à se mettre à la tâche du fait de
la disparition de leurs ouvriers envisagea de créer une espèce de troisième
rang à la solde des deux autres. Il fut unanimement décidé de créer l’homme à
l’image des êtres supérieurs en les limitant leurs pouvoirs, en particulier en
les créant mortels. La vocation de cette nouvelle espèce inférieure sera de
pourvoir aux besoins des supérieurs via la mise en place de sacrifices. C’est à
partir d’argile, du sang de We-ilu et du crachat de Ninmah que l’homme fut formé.
La paix retrouvée au sein des castes supérieures, celle-ci notèrent toutefois
que leur nouvelle création certes, efficace, était toutefois bruyante et de
surcroit pullulante. Dans le but de moduler le vacarme et la démographie
humaine galopante, le régent Enlil conduit un génocide partiel grâce à la
combinaison de famines et de pandémies. Son frère Ea, instigateur de la
création de l’homme, se positionnant en protecteur, prévenait les hommes par
l’intermédiaire d’un d’entre eux : Atrahasis dit « l’éminemment
sage ». Enlil, à bout de nerfs, décida de l’exécution d’un déluge : «
La rumeur des humains est devenue trop forte. A cause de leur tapage
continuel je n’arrive plus à dormir. Nous leur avons déjà envoyé maladies,
fièvres, épidémies et pestilences pour les décimer, mais très vite ils se sont
à nouveau multipliés. Nous leur avons envoyé sécheresse, famines et autres
fléaux sans plus de résultat. A chaque fois d’ailleurs, ENKI le prince les a
aidés à s’en sortir. Maintenant il faut en finir une fois pour toute et envoyer
sur les hommes le Déluge afin qu’il n’en reste pas un. ». Parallèlement, il privera Ea de contact avec les hommes. Ce dernier
désapprouve : « J’ai créé l’homme dans l’intérêt des dieux, ne me
demandez pas d’approuver un tel cataclysme. Comment pourrais-je porter la main
sur mes créatures ! » Il communiqua donc avec son intermédiaire Atrahasis à
l’aide de songes afin de l’avertir de l’imminence du déluge. Pour cette
raison, il lui commanda de fabriquer une arche de bois étanchéifiée au bitume,
dans laquelle il recueillait l’ensemble des espèces terrestres destinées au
repeuplement : « ATRAHASIS, jette à bas ta maison, détourne-toi de
tes biens pour te sauver la vie. Construit un grand bateau selon l’épure que
j’ai tracée sur le sol. Cette embarcation aura forme équilatérale de 60 mètres
de côté. Le bateau sera entièrement clos et toituré solidement. Que son
calfatage soit épais et résistant. Tu appelleras ton vaisseau Sauve -Vie. Après
y avoir chargé ton froment, tes biens, tes richesses, embarques-y ta femme, ta
famille, ta parenté et tes ouvriers ainsi que des animaux sauvages, grands et
petits, et des oiseaux du ciel » Dès l’arche chargée et verrouillée, le
déluge s’abattit durant 6 jours et 7 nuits. La libération des vannes du ciel
fut confiée à Nergal, la submergation des barrages célestes fut confié à Ninurta,
la diffusion d’un « silence de la mort » mutant toute lumière en
ténèbres, fut confié à Adad. Le déluge recouvrit toute la terre au-dessus des
montagnes autant que cette même terre fut entièrement enflammée par les
Annunaki. Horrifiés par l’ampleur du désastre, ils vinrent eux-mêmes, à se
réfugier au ciel d’Anu. Après 7 jours de cataclysme, l’arche s’échoua sur les
pentes de la montagne Nishir. C’est seulement dix jours plus tard que Atrahasis
reprenant conscience, libéra une colombe, puis une hirondelle puis un corbeau
qui contrairement aux deux premières, ne revint pas, ayant trouvé une assise
sèche. Atrahasis libéra les espèces réfugiées dans l’arche tous azimuts. Il
produit ensuite une offrande sacrificielle composée de nourriture et de boisson
répartie dans sept vases consacrés, ainsi que d’un encens composé de myrte, de
cèdre et de cymbe. Les êtres supérieurs apprécièrent particulièrement l’odeur
qu’ils trouvèrent agréable. Le régent des êtres supérieurs, en dépit de l’échec
de son plan de destruction totale, finit par comprendre le bien fondé de se sauvetage
et n’en tint pas rigueur ni à Ea ni à Atrahasis. L’élimination de l’homme
aurait en effet ramené les êtres supérieurs », à la case départ, dépourvus
de main d’œuvre. Après avoir obtenu d’Ea la dissémination d’affections
limitantes pour l’homme telles que maladie ou stérilité, Enlil rétribua
Atrahasis du don de l’immortalité en lui permettant de vivre au coté d’Ea, dans
le jardin de Dilmun placé à l’endroit où jaillissent
les grands fleuves.
Analogies reprises
ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :
Décret divin d’annihilation de
l’homme pour sa conduite. Désignation d’un émissaire humain destiné au
sauvetage. Arche « boîte » de sauvetage. Sauvetage des espèces.
Sacrifices agréables aux divinités. Jardin/Paradis.
[1] A.T. Clay, P. Tice : Atrahasis: An Ancient
Hebrew Deluge Story, Book Tree, 2003.
[2] J. Bottéro
et S.N. Kramer, Lorsque les Dieux faisaient l’Homme, Paris, Gallimard –
Bibliothèque des histoires, 1989.
On entend par éruption minoenne,
l’explosion du volcan de l’île de Santorin, qui
hébergeait à l’époque une partie de la civilisation d’origine crétoise
constituée par le roi Minos. Cet évènement est estimé avoir eu lieu aux
environs des XVIe-XVe s. AEC.
Les conséquences reportées, outre
la dislocation de l’île de Santorin et la constitution d’une
caldera, sont nombreuses.[1]
D’un point de vue descriptif pur,
il est possible d’extraire d’un tel évènement cataclysmique un certains nombre
de manifestations observables. De ces dernières, il est fort simple
d’extrapoler les interprétations d’observateurs antiques, empreints de
mythologie, du pourtour méditerranéen du XVIe s. AEC.
Tremblements, grondements,
vibrations.
Fumées, nuées, nuages de
cendres obscurcissant le ciel.
Éclairs au sein de la masse
de cendres, ou entre cette dernière et d’autres masses nuageuses avoisinantes.
Colonnes de feu, projection
de magma, chute d’une « grêle incendiaire ».
Raz-de-marée balayant le
littoral, toujours précédé d’un retrait des eaux exposant le sol marin sur une
distance et pendant un temps significatifs.
Colportés à travers les siècles,
transformés et réattribués de manière sélective et enjolivée, ce genre de
manifestation n’aura pu qu’inspirer des auteurs fantastiques de tous bords.
Ceci, tout en leur permettant l’affirmation, plus ou moins honnête, que de tels
évènements se sont produits, témoins oculaires à l’appui. Le réarrangement, au
gré des auteurs, n’en sera que plus crédible.
Le déluge est un thème récurrent
qu’on pourrait quasiment qualifier d’universel. On peut en citer quelques-uns
des plus célèbres, ce thème ayant été abordé par tant de récits, la compilation
intégrale des différents déluges recensés constitueraient un ouvrage
consistant.
Le déluge de Deucalion[2] : Voyant
les hommes sombrer dans la cupidité et la luxure tout en négligeant leur culte
au dieux, Zeus décrète leur anéantissement en guise de punition. Le moyen
choisi sera un déluge et le résultat la destruction de toute trace d’humanité
et de civilisation hormis Deucalion et sa femme Pyrrha. La barque s’échoua
après qu’il eut cessé de pleuvoir au sommet du Parnasse où Zeus les épargna,
leur confiant le soin de repeupler la terre en projetant des cailloux sur leurs
arrières.
Popol Vuh[3] : L’humanité
aura vu se succéder trois races distinctes. La première constituée d’hommes de
glaise. La seconde d’hommes de bois. La dernière dont l’humanité descend,
d’homme de paille. A l’époque ou la seconde race sombra dans l’impiété. Après
que le ciel se soit obscurcit suivant une averse de feu, une pluie ténébreuse
s’abattit sur terre. Dans le même temps animaux, arbres, pierres ainsi
qu’objets inanimés, tous emprunts à la révolte privèrent les hommes de tout
refuge, le vouant à l’anéantissement.
[3]Pop
Wuh, Paris, Gallimard, collection “A l’aube des
peuples”, 1990 et Pierre Desruisseaux et Daisy Amaya, Pop Wooh : Popol
Vuh, le Livre du Temps, Histoire Sacrée des Mayas Quichés, Le Castor
astral, 1985.
[4] ShatapathaBrâhmana
(1-8-1) (cf. Mythes et Légendes extraits des Brâhmanas, trad. J. Varenne,
Paris, 1967, p. 37-38).
De ce Gan sumérien est issu plus
tard le “Gannatu” Akkadien (le parc) sumérien dans le terme
“Edinu” (la plaine, la campagne).L’Éden sumérien se nomme
“Nidduki”, équivalent de “dilmun” en akkadien.
« S’il n’y a pas eu de
patriarches, ni d’Exode, ni de conquête de Canaan – ni de monarchie unifiée et
prospère sous David et Salomon -, devons-nous en conclure que l’Israël biblique
tel que nous le décrivent les cinq livres de Moïse, et les livres de Josué, des Juges et de Samuel, n’a jamais
existé? »
Israël Finkelstein, (directeur de
l’Institut d’archéologie de Tel-Aviv) auteur de “La Bible dévoilée”.
Du Burlesque au Désespoir… du Diasyrme à l’Espoir…
La critique littérale du texte est imposé par l’affirmation yahwiste[1] suivante : « TOUT dans le ‘houmash[2] a d’abord un sens littéral strict avant tout sens allusif, métaphorique ou caché. »
Selon
ces mêmes yahwistes, il ne peut et ne doit pas être remis en cause. Soit. Si tout a sens
littéral, analysons celui-ci. Le résultat intègre et objectif de celui-ci ne
pourra donc être contesté à cause l’affirmation initiale « tout à un sens
littéral », ad pedem litterae. Ce « sens littéral » est dénommé
par les yahwistes eux même –pchat, פשט.
Si diasyrme, critiques acerbes,
pamphlets, ironies, dérisions dont autodérisions et diverses autres
stylistiques littéraires produite dans cet ouvrage devaient porter atteinte à
l’honneur, l’intégrité morale ou la réputation d’un individu. Il serait de son
droit et de son devoir d’attenter un recours en justice. Il pourrait sembler
utile de préciser que tous les personnages concernés sont fictifs, cela risque
de rendre difficile la présentation d’un recours de leur fait. Quand bien même
ils auraient existé, ils ne seraient plus de ce monde, et de facto, dans
l’impossibilité de se représenter, ce que je déplore.
Concernant les personnages, une
atteinte du même ordre à leur encontre devra être présentée par l’auteur ou le
titulaire des droits d’auteur. Le prétendu auteur avéré du texte concerné et
des personnages qui y sont mis en lumière ayant mystérieusement disparu peu
avant la fin de la rédaction de son œuvre, ne sera donc pas en mesure de
présenter une requête. Le ou les auteurs authentiques, a priori décédés depuis
plus de 70 ans, ne seront pas en mesure de présenter une requête concernant
l’œuvre, tombée par définition dans le domaine publique.
Si à tout hasard, un des auteurs
prétendus décidait de présenter une requête, il lui faudrait au préalable
prouver qu’il est bien le producteur de ce qu’il défend ; je cite en
l’espèce M. Yehvah Elohim, M. Moïse Levy, Sa Majesté Josias Ben
Amon, Sa Sainteté Esdras. Dans tous les cas, tous les producteurs d’une requête
devraient s‘avérer saints de corps et d’esprit. En effet, en vertu des
référentiels psychiatriques actuels, on attribue au fait qui consiste, pour un
adulte, à s’adresser à un personnage imaginaire, qu’il déclare exister et être
réel ainsi que de recevoir de sa part des ordres quelconques, non seulement de
massacres humains ou animaux, de mutilations ou de violences variées, relève de
la schizophrénie aggravée.
Les critiques morales sont
produites en vertu des considérations humanistes modernes ou des lois en
vigueur dans les démocraties progressistes. L’intensité de la critique ainsi
que les diverses désapprobations sont à attribuer à la sensibilité de l’auteur.
Par exemple, certains auteurs pourraient considérer le fait qu’un ogre de Grimm
bouillant et dévorant des enfants soit (concernant l’acte décrit et la
psychologie et moralité du personnage même imaginaire qui l’induisent) acceptable
et justifié. S’en serait abominable pour d’autres. Les lois actuelles
permettent heureusement de déconseiller ou d’interdire avant un certain âge, la
consultation de certaines œuvres esistent.
En France, en vertu l’article 14 de
la loi du 16 juillet 1949, une commission est chargée d’examiner « …les
publications de toute nature présentant un danger pour la jeunesse en raison de
leur caractère licencieux ou pornographique, ou de la place faite au crime, à
la violence, à la discrimination raciale… »
Globalement, pour le sujet qui nous
concerne : nous tenterons toutefois de sourire et de faire appel à
l’humour entre nausées, vomissements, crises de larmes et de désespoir.
[1] Yahwiste :
considère ici le sens général de « craoyant dans le fait que la divinité
cananéenne YHVH, soit dieu unique omniscient, omniprésent, omnipotent, créateur
de l’univers et réglant la destinée des hommes. »
[2] ‘houmash
: de l’hébreu חומש. De par sa racine חמש – ‘hamesh,
« cinq », fait références au cinq livres de Moïse, communément
appelés « Pentateuque ».
La rédaction francophone impose
l’usage de référentiels francophones faisant autorité dans le milieu étudié.
Ainsi, la traduction référentielle de base choisie, n’est autre que la version
officielle de la « Bible du Rabbinat »[1] et de son texte
d’origine datant de 1899, dirigée par le Grand Rabbin Zadoc Khan.
Celle-ci sera signalée
« … »TO, pour « Traduction Officielle ».
Une traduction alternative, sera
présentée dans un but comparatif. Cette seconde traduction est extraite de la
version du rabbin Arye Kaplan, référence reconnue et admise pour la matière qui
nous concerne, présentée dans l’ouvrage intitulé : « La Torah
vivante »[2].
Celle-ci sera signalée
« … »TS, pour « Traduction Secondaire ».
L’hébreu originel n’intégrant ni
variantes de casse, soit l’absence de majuscule, ni ponctuations : il
n’appartient qu’à ses traducteurs de justifier le positionnement de majuscules
et de diverses ponctuations, en particulier, des exclamations et
interrogations.
Lorsque cela s’avèrerait judicieux,
trois autres traductions seront proposées.
La première consiste en une
traduction brute et littérale qui fait fi de toute stylistique.
Celle-ci sera signalée
« … »VB, pour « Version Brute ».
La seconde consiste en une
traduction stylisée, le plus conforme au sens premier et acceptable du texte
original. Celle-ci sera signalée « … »VR, pour « Version
Rectifiée ».
La troisième forme, consistera en une
traduction alternative issue de ce que le texte seul permet objectivement de
transposer.
Celle-ci sera signalée :
« … »VA, pour « Version Alternative ».
Afin de respecter au maximum la
restitution du texte de base, la traduction brute(VB) sera produite en
bas de casse, en dépit des règles rédactionnelles usuelles de la langue
française. Les noms bibliques seront cités selon ce que présente la traduction
officielle référente ou d’après le consensus admis pour la langue française,
hormis pour les corrections brutes, rectifiées et alternatives. Les noms et
prénoms, quelles que soient leur affectation, seront signalés en italique nom
et translitérés de manière phonétique recevable pour un lecteur francophone. Par
exemple : « …Ève, dans la traduction officielle…»TO,
contre « …’havah dans la correction… »VR
Le texte de référence en hébreu est
la version massorétique officielle tirée du « Codex d’Alep »[3]. Les
translittérations seront donc directement issues de ce référentiel, et
restituées selon la possibilité phonétique la plus simple en cas divergence
éventuelle. Dans ce sens, les termes sciemment traduits de manière erronée dans
les traductions référentielles officielles et secondaires, seront immédiatement
barrées : galvaudage.
En sus, sera adjoint la translittération phonétique correcte présentée par le texte, comme suit : galvaudage(fonetik).
Pour le cas où la traduction serait
conforme au sens du terme traduit, alors que celui-ci se voit conférer dans le
texte de multiples synonymes, le terme exact sera translitéré de la manière
suivante : un dieu(el).
Les autres signalements,
annotations, mises en valeur, références, connections directes… utilisés pour
éclaircir les lacunes ou les travers traductionnels rencontrés dans les
versions officielles et secondaires, trouveront le sens d’eux-mêmes, dès que
rencontrés dans l’exposé.
Le kaf – כ :
sa forme palatale /k/ sera retranscrite par k ; sa forme gutturale
/χ/,
l’équivalent du Bach allemand, sera retranscrite par kh. Exemples :
melekh, prononcé « mélèch », zakhar prononcé
« zachar ».
Le kouf – ק : /k/ sera retranscrit q. Exemple : neqevah
prononcé « nékévah ».
Le shin -ש :
/ʃ/ sera
retranscrit sh. Exemple : bereshit prononcé
« béréchite ».
Le ‘heth – ח : /χ/
équivalent du hijo espagnol, sera retranscrit ‘h. Exemple : na’hash
prononcé « najash ».
Le guimmel – ג : conserve invariablement sa prononciation /g/. Exemples :
gehinom prononcé « guéhinom » et non « jéhinom »,
gidon prononcé « guidone » et non « jidone ».
Le hey – ה : sera toujours transcrit quel que soit sa position.
Exemple : haleluyah et non seulement haleluya.
Le teth -ט et le tav – ת : seront
retranscrits indistinctement t.
Le ‘ayinע – : sera retranscrit par le doublement de la
voyelle qu’il représente séparé d’une apostrophe, hormis en début de mot où il
sera uniquement précédé d’une apostrophe. Exemples : ‘ayin, ya’akov.
Le fey – פ: sera
retranscrit dans tous les cas f et jamais ‘ph’.
En vertu des considérations
suivantes liées à l’hébreu et du fait de l’absence des phonèmes français
« eu » (/ø/, feu), (/œ/, leur), et « u » (/y/,
dur), (/ɥ/, nuit) : un « e » sera toujours
prononcé de manière accentuée et un « u » sera toujours prononcé
« ou » /u/.
Exemples : elohim se
prononce « élohime », otanu se prononce « otanou ».
Les diphtongues induisant des
prononciations telles que « aï », « eï »,
« oï » seront retranscrite ay, ey, oy…
Les sonorités nasales, n’existent
pas en hébreu : /ɛ̃/, rein ; /ɑ̃/, sans ; /ɔ̃/ : bon ;
/œ̃/ : brun.
Elles seront typographiées a
minima et devront être prononcée de manière dentale.
Exemples : min se
prononce « mine », ein se prononce « éyine », elohim
se prononce « élohime », gan se prononce « gane », ‘eden
se prononce « édène », adam se prononce « adame », levanon
se prononce « lévanone », edom se prononce
« édome », yeshurun se prononce « yéchouroune », arum
se prononce « aroume ».
Les noms bibliques seront cités
selon ce que présente la traduction officielle référente ou d’après le
consensus admis pour la langue française, hormis pour les corrections brutes,
rectifiées et alternatives. Par exemple : « Ève » hors
correction, contre « ’havah » dans la correction.
Ces différents dénominatifs seront
translitérés phonétiquement selon la convention proposée supra.
Concernant le tétragramme : du
fait qu’une lecture en soit possible d’après le texte, il sera donc transposé
au même titre que les autres dénominatifs « divins ». Malgré le fait
que jusqu’alors, soient répandues des transpositions communément admises allant
de YHVH à Yahvé en passant par Jehova ou Yehovah, nous nous contenterons de la
lecture permise par les vocalisations inscrite dans la version du Codex d’Alep.
Cette transcription est conforme aux diverses publications du ‘houmash basée
sur ledit Codex.
יְהוָה présente cinq lectures élémentaires possibles en vertu
de ce graphisme. Quatre sont obtenues par extrapolation de l’imprécision
d’affectation du vav en troisième position qui pourrait donc se prononcer o,
ou, vo, vou. Soit produire : yehoah, yehouah, yehvoah,
yehvouah. Sans autre précisions typographiques et conformément à la
manière dont sont vocalisés les autres vav du texte marqués d’un signe
diacritique de type kamats ‘ָ’ – /ɔː/ – « a »,
et en vertu de la prononciation hébraïque usuelle de ce genre de signe, il sera
prononcé « va ».
En conclusion : la lecture la plus simple, directe et objective sera « yehvah ». De fait, les dérivations adjectivales ou adverbiales seront yehvahique ou yehvahesque et non yahwique ou yahwesque, en conservant toutefois le même sens. En revanche le terme yahwisme, conforme à son sens entendu ainsi que ses dérivés, seront conservés.
Pour rappel : le yahwisme désigne la croyance propagée par l’Ancien Testament, que YHVH doit être considéré comme divinité supérieure unique. Une divinité ou un dieu, désigne une représentation imaginaire d’une entité métaphysique supérieure dotée de pouvoirs surnaturels prétendus, avec laquelle un individu ou une communauté se propose d’interagir de différentes manières et dans des buts variés.
« Gn1.1 Au commencement Dieu(elohim) créa les cieux et la terre. »TO
Notons ici, qu’en 1.21 on traduit וַיִּבְרָא – vayivra, par « créa », ainsi qu’en 1.27 בָּרָא – bara, par « furent créés ». Si à un autre emplacement du texte, בָּרָא – bara, signifie « fut créé », cela nous conduit à la traduction suivante : « au commencement furent créés des elohim(dieux), les cieux et la terre »VA.
Mais si l’on veut absolument conserver בָּרָא – bara, comme « créa », la traduction dans son exactitude devient d’elle-même un non-sens qui prête à sourire : « bereshit créa des dieux les cieux et la terre »VA.
Autre
point : d’après la légende, Moïse a reçu le texte du ‘houmash
comme un seul mot qui aurait défilé devant ses yeux d’une seule traite. La
section des mots est ultérieure, humaine et donc autorise des remaniements de
césure et ainsi des traductions alternatives.
Si on sectionne le premier mot בְּרֵאשִׁית – bereshit, pour obtenir בָּרָא – bara, et שִׁית – shit , une d’entre elle devient : « fut créé un fondement, furent créés des dieux(elohim), les cieux et la terre »VA.
« Gn1.26Dieu(elohim) dit : faisons l’Homme à notre image, à notre ressemblance. »TO
Traduction littérale exacte :
« … faisons UN homme… » et non « …L’Homme… ». « …à
notre image comme notre physionomie… »VR
A
plusieurs reprises le terme אֱלֹהִים – elohim ,
qui est le pluriel de dieu אֱל – el, n’est traduit exclusivement qu’au singulier. Ce singulier traduit,
génère pourtant des formes plurielles : « faisons »,
« notre ».
Le caractère de la pseudo unicité
de ce dieu est remise en cause d’emblée par le texte lui-même.
En Ex22.19, אֱלֹהִים – elohim, sera à nouveau employé pour
« dieux », au pluriel.
En
outre, l’interrogation concernant, soit la compétence de traducteurs et
d’interprètes que sont les meneurs yahwistes, soit l’intégrité de leur transcription, se pose dès le début. Je
pense pour ma part que l’usage de Google traduction aurait dû leur être
interdit.
L’intention
littéraire qui vise à soigner le style de la langue d’arrivée n’excuse pas de
lourdes transgressions translittératives et conceptuelles, bien au
contraire : de « un homme » – adam – אָדָם , à « l’Homme » – et haadam –
אֶת הָאָדָם, demeure une nuance gigantesque… Puisque
la prétention de la torah est d’être un texte d’essence divine, l’intention
sincère de la transmission de ce message devrait autoriser le sacrifice du
style au profit du rendu du concept par le biais d’une traduction ad unguem.
Incompétence et/ou falsification ? Dans tous les cas, selon l’enjeu, l’un
et l’autre sont inacceptables.
1.27 – La Création de l’Homme : problème traductionnel supplémentaire.
א
A la différence de 1.26, on parle
enfin ici de « l’Homme » – et haadam – אֶת הָאָדָם.
… א-א.כז זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם
« Gn1.27 Mâle et femelle furent créés à la fois. »TO
On
ne trouve aucune trace d’un terme qui signifie « à la fois » dans ce
verset. « Mâle et femelle furent créés. »VR [Fin du verset].
A
nouveau, nous sommes confrontés soit à l’incompétence soit au galvaudage.
L’ajout d’un terme inapproprié fausse encore la compréhension du texte. Il
reste supposable qu’il ait été créé un être primordial hermaphrodite duquel
sera détaché ultérieurement le côté féminin. Toutefois, rien n’est traduit en
ce sens. L’otam– אֹתָם, signifie clairement
“eux”. Il demeure une dernière possibilité qui concernerait la
création des genres masculins et féminins et non d’un homme et d’une femme à ce
stade, mais alors la traduction aurait dû être, « …masculin et féminin,
les créa… ».
Ainsi, en reprenant le passage au
complet, nous trouvons :
Traduit de manière brute approchée
cela donne : « créa elohim l’homme à son image, à l’image d’elohim le créa
: mâle et femelle les créa. »VB
Gn1.1-31 – La Création du Monde : aberration scientifique.
Ordre de la création selon la torah : les cieux, la terre, la lumière, le jour, la nuit, le ciel, la mer, les végétaux, les étoiles, le soleil, la lune, les poissons, les oiseaux, les animaux terrestres, l’homme.
Ordre de la création selon la science actuelle : énergie, matière, corps stellaires, organismes élémentaires, végétaux et animaux jusqu’à l’homme.
Je
préciserai que si dans la recherche de la vérité et de la compréhension du
monde qui nous entoure la science a commis des erreurs mais progresse, la torah
a d’emblée affirmé des inepties et campe sur ses positions fantaisistes. Certaines
tentatives de justifications honteuses tentent de faire croire, à partir de
post-dictions, de récupérations et de réinterprétations, que toutes nos connaissances
actuelles sont inscrites dans la torah, ne réussissent pas à cacher l’archaïsme
que représente la torah. Je fais référence ici aux nombreuses publications de
ce style qui inondent le petit monde des crédules à convaincre. Je songe à divers
recueils illustrés, autoédités par les organismes de propagande qui le diffusent.
A grand renforts de graphismes pompeux et, de citations détournées et hors contexte
d’authentiques scientifiques reconnus, ils tentent de s’adresser aux naïfs, aux
pré-convaincus et aux limités scientifiquement et culturellement (comme toute
propagande fallacieuse, rappelons-le !).
Pour mieux jauger l’ampleur de l’ineptie
et du frauduleux : imaginons un instant que toutes les connaissances
actuelles et à venir, soit effectivement décrite dans cette torah, ce qui restera
évidement faux, jusqu’à preuve du contraire, soit, éternellement. Cela voudrait
dire que cette connaissance est sciemment occultée par ses détenteurs jusqu’au
jour où, par un heureux hasard, un scientifique avéré la découvre. Ce ne serait
ni plus, ni moins que de la rétention régressiste criminelle !
Pour bien circonscrire le problème,
je gage que le jour ou un remède universel contre le cancer serait découvert,
on entendra de la part de ces mêmes récupérateurs éhontés : « On
le savait ! C’était dans la torah ! ». La question se pose à
nouveau : pourquoi ces post-prédicateurs charlatans et comiques, n’ont-ils
rien fait, alors qu’ils prétendent avoir eu le remède ? Nous connaissons
tous leur réponse : « Notre dieu le veut ainsi ! ». Je ne
décrirai pas ici leur réaction à la contre-question : « Alors, à quoi
il sert ? ». Fin du divertissement.
On
peut remarquer ici que « les luminaires qui président au jour et à la
nuit » ont été créés le quatrième jour. Si l’on considère que la rotation
de la terre lors de sa révolution autour du soleil génère le cycle circadien de
24 heures et donc circonscrit par là même, la valeur d’un jour : comment
l’auteur avance-t-il un compte de « jours » pour les premiers second
et troisième, ce, avant le quatrième ou le référentiel est sensé débuter.
Autrement dit, le compte d’un jour dépend de la terre et du soleil. On ne peut
compter le premier jour qu’une fois ces deux astres créés, soit à partir du
quatrième jour. On ne peut ni compter, ni parler de jour avant cela. Pourtant
l’auteur réussi à compter 3 jours, soit 3 rotations terrestres face au soleil,
avant que ceux-ci n’existent. Autre maladresse logique et conceptuelle de
taille ; si énorme que tout le monde paraît effaré de le constater une
fois révélé. De toute façon, à ce stade, il n’y avait encore personne pour
compter, soit dit comme petite blague au passage.
Gn1.31 – La Création du Monde : ineptie scientifique.
Pour
rappel : la durée de la création selon la torah est de 6 jours en
3760AEC. Ce qui a été clamé et défendu haut et fort par les yahwistes depuis des siècles puisque le פשט
– pshat, « sens littéral », est
irréfutable selon eux. Six jours valent donc six fois vingt-quatre heures. Dès
lors que l’astrophysique a ridiculisé de manière cuisante cette affirmation
fantasmagorique, sont apparu des yahwistes pseudo-scientifiques qui ont tenté
toutes sortes de récupérations rocambolesques et pathétiques à partir d’une
mécompréhension flagrante de la physique quantique pour rattraper
l’irrattrapable : six jours sont six jours même condensés selon l’espace-temps
et non six ères.
L’astrophysique,
la géologie et pour finir l’anthropologie, démontrent, non pas une création
brutale sans évolution ultérieure, mais, au contraire, une évolution constante
depuis 5.109 années. +/- 1825000000000 jours selon la science contre
2106000 jours selon la torah.
Notons
au passage, que les yahwistes qui veulent démontrer et dater
l’existence de vestiges de synagogues à l’époque romaine, d’il y a 2000 ans, se
réfèrent aux datations au carbone 14 pour preuve de la réalité ethnologique de
leurs ancêtres hébreux. Comment mettent -il en avant ce système de datation,
qu’ils considèrent alors comme fiable, tout en le réfutant dès qu’il démontre
l’existence de quoique ce soit avant leur supposée création du monde en -3600AEC.
En fait, cela revient à dire que la
datation au carbone 14 n’est vraie qu’à partir de 3600AEC. Si le
carbone 14 a été créé en -3600, aucune datation antérieure ne devrait être
possible. Si tout a été créé au même moment, Neandertal et les dinosaures
devraient être datables à 3600AEC et non plusieurs dizaines ou
centaines de milliers d’années avant. D’ailleurs, les tablettes sumériennes qui
relatent les descriptions plagiées par la torah, sont clairement datées au
carbone 14 de 2800AEC. Ainsi, leur datation ne peut être que validée
par les yahwistes qui reconnaissent toute datation
ultérieure à 3600AEC comme seule valable.
Ils
n’expliquent cependant pas comment leur torah, « origine de tout »
est un copié-collé de sources qui ont une existence antérieure, et de plus, une
réalité matérielle conservée jusqu’à ce jour (remercions les musées !).
Aussi paradoxal, partial, déplacé que ridicule, il faut le concéder.
Gn2.2-2.3 – Le Shabbat : maladresse traductionnelle.
« Gn2.2Dieu(elohim) mit fin le septième jour à l’œuvre faite par lui ; et il se reposa, le septième jour, et de toute l’œuvre qu’il avait faite. 2.3Dieu(elohim) bénit le septième jour et le proclama saint parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu’il avait produite et organisée. »TO
Ici
la traduction est lourde de conséquence encore une fois. Le choix du terme
« se reposer » s’il ne reflète pas complètement l’idée d’un repos
organique mais plus d’une cessation d’activité, laisse supposer que : dieu
se fatigue ! Le mot chômage aurait été plus judicieux, même si, moins
valorisant en vertu de sa connotation moderne.
Apparition
du dénominatif divin יְהוָה אֱלֹהִים – yehvah-elohim, et plus seulement, אֱלֹהִים – elohim. L’introduction d’un nouveau dénominatif,
le changement de style grammatical et les contradictions immédiates qui vont
suivre laisse supposer très tôt dans le texte de l’existence d’un autre
rédacteur. Par-delà ce simple constat, force est de constater que la création
du monde décrite par la torah, pâle copie de la vision sumérienne très
antérieure, est faite par elohim. Yehvah n’apparait nulle part
dans le passage relatant les fondements de l’univers. Ce détail est de
taille ! Il faut d’emblée comprendre que les traductions simplistes et simplificatrices
convergentes affectent à tous les protagonistes prétendus divins de cette histoire,
le nom de « dieu ». En revanche, on verra le même dénominatif
original être traduit de différentes manières, comme à l’aide de « le seigneur »
ou « l’éternel ». Cet état de fait sera, naturellement, démontré et
exposé au moment des passages les plus criants de cette douteuse pratique.
Aparté :
L’essence suméro-babylonienne des textes, comme déjà exposé, impose une
constatation fort simple. ilu/elu signifie « dieu ou être supérieur ».
ilum/elum est le pluriel induisant « dieux/êtres supérieurs ».
Ainsi, pour signifier d’un point de vue suméro-babylonien que Ea faisait partie
de la classe des êtres supérieurs, on pouvait très bien suggérer « Ea des Supérieurs/
Ea de la Classe Supérieure » par ea ilum. Donc « X parmi les
dieux » par « X ilum », et en hébreu X elohim. D’ilum à elohim,
il y a peu… Mais qu’en est-il d’Ea à yehvah ? ea ilum : Ea des dieux ? yehvah elohim :
Yehvah des dieux ? Ea était un membre
d’une classe d’êtres supérieurs Ilum. Yehvah ne serait-il qu’un membre d’une
classe d’être supérieurs ? L’usurpation se profile… Plus inquiétant, nous
trouvons dans la mythologie suméro-babylonienne un certain nombre d’entités
supérieures considérées comme démoniaques, dont ala/alu, considéré comme un
esprit imperceptible possédant les individus et apportant la lèpre (thème
lourdement repris plus tard par la torah Lv13-14), et ilu-limnu simplement
traduit comme « dieu malfaisant ».
Gn2.5,7,9 – L’Ordre de la Création : contradiction.
« Gn2.5 Or, aucun produit des champs ne paraissait encore sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore car l’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre et d’homme il n’y en avait point pour cultiver la terre. »TO
«Gn2.9L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) fit surgir du sol toute espèce d’arbre beaux à voir et propre à la nourriture. » TO
Plus clairement on affirme ici l’ordre de la création suivant : la terre, l’homme, les végétaux.
Ces trois versets mais plus complètement le passage tout entier contredit : « Gn1.11Dieu(elohim) dit que la terre produise des végétaux… »TO. Le règne végétal fut ab ante, prétendu avoir été créé le troisième jour et l’homme le sixième.
Gn2.6 – Le Jardin d’Éden : reprise de source antérieure.
Le
« Jardin d’Éden », גן עדן – gan ‘eden, qui
correspond au dilmun sumérien, est tiré des légendes sumériennes[1],
pour rappel. Sa rédaction remonte au IIIe millénaire avant l’ère courante, soit
près de 1800 ans avant l’hypothétique torah de Moïse.
Ce
Yehvah place au même endroit l’homme,
la femme, les deux arbres interdits et un serpent tentateur. Soit il est
stupide ou inconscient, soit il souhaite volontairement que survienne un
accident. Que penser de parents qui laisserait seuls deux enfants dans un
jardin avec de l’essence, des allumettes et un petit cousin pyromane ?
Admettons que des parents soit humainement faillibles ou inconscients. Interrogeons-nous
sur le sérieux d’un dieu humainement faillible ou inconscient ? Si Yehvah,
prétendu omniscient, omnipotent et omniprésent n’est ni faillible ni
inconscient, c’est que dans ce cas il est pervers et criminel. Il met tout en
œuvre pour que mathématiquement se produise un accident fatal pour s’octroyer
le droit de punir en sus.
Gn2.7 – La Création de l’Homme : reprise de source antérieure.
Certains soulignent ci une
récupération, depuis la légende sumérienne, déformée et vidée de son sens, du
verset :
« Gn2.7L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) façonna l’homme, poussière détachée du sol. »TO
En hébreu טיט , – tit, signifie « limon », alors que le terme
sumérien ti’it dans sa légende initiale signifie « ce qui
en vie ». La transposition littérale du sumérien à l’hébreu perd en effet
radicalement son sens. A plus forte raison lorsque le rédacteur utilise dans le
texteעפר – afar – « poussière »
pour retranscrire טיט – tit – « limon ».
Gn2.8 – Le Jardin d’Éden : conflits traductionnels et conceptuels.
« Gn2.8L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) planta un jardin en Éden, vers l’orient. »TO
La traduction ici est très insatisfaisante. Quand bien même קֶּדֶם – kedem, signifierait « l’orient » l’utilisation du מ – mem, préfixe, suggèrerait une provenance et non une direction. Il aurait fallu traduire « de Kedem » ou au pire « de l’orient ». Mais en fait le problème est tout autre. On peut considérer que מִקֶּדֶם – mikedem, signifie (encore aujourd’hui d’ailleurs, puisque le mot provient justement de la torah) « antérieur », « d’avant ». Ce qui change passablement le sens du verset pour : « Yehvah-elohim planta un jardin dans l’Éden antérieur »VR. Ce qui suppose qu’il y avait quelque chose avant que tout ceci soit créé. N’est-il pas étrange de trouver dans un texte, qui affirme une première et initiale création en suggérant dans l’énumération même de la création, qu’il existe une antériorité. De plus en plus les auteurs semblent s’emmêler les pinceaux et, encore et toujours la traduction relève de l’incompétence ou de la tentative de maquillage, de contradictions et d’illogismes. Le mobile semble ici évident. Une traduction correcte et intègre mettrait à mal le dogme défendu.
Un petit tour de passe-passe lexical maladroit arrange bien les affaires de tout le monde. Cela évite au traducteur d’expliquer la contradiction et au croyant de s’interroger sur la véracité du texte. D’ailleurs en Gn3.24, l’identique מִקֶּדֶם – mikedem, est traduit par « en avant ». En Gn11.2, toujours le même, מִקֶּדֶם – mikedem, est traduit « de l’orient » (ce qui posera le moment venu un autre problème conceptuel). En Gn12.8 : « à l’est » et « à l’orient ». En Gn13.11 : « du côté oriental ». En Nb34.11 : « A l’orient ». A quel malsain se vouer ? Il est très nettement possible de traduire à chaque fois par « d’avant » ou « antérieur ». Ce qui change notablement le sens du texte, puisqu’à chaque fois cela sous-entend un épisode dans le passé ou d’une antériorité à ce qui existe. Terminons en rapportant les références ultérieures du texte, où « à l’orient » est signalé par מִזְרְחָה – mizra’hah : Ex27.13 ; 38.13. Nb 2.3 ; 3.15 ; 3.38 ; 32.19. Dt3.17 ; 4.41.
Gn2.10 – Le Jardin d’Éden : impossibilités géographiques et conceptuelles.
« Gn2.10 Un fleuve sortait d’Éden pour y arroser le
jardin, de là il se divisait en quatre bras. »TO
Il
devrait donc être géographiquement possible de localiser le jardin d’Éden
puisqu’il est décrit comme la source de 4 fleuves, a priori mésopotamiens, dont
le Tigre et l’Euphrate. Ces deux fleuves ne jaillissent absolument pas de la même source. Une
telle curiosité hydrologique, si elle existait, ne passerait pas inaperçue. Si
ces fleuves ont eu une existence antédiluvienne et perpétuité postdiluvienne,
immanquablement, leur source aussi. Cette dernière précision réfute l’argument
(ou l’excuse) de la destruction par le déluge. Tout déluge qu’il put y avoir,
il eut s’agit d’une averse prolongée et d’une inondation progressive ou brutale.
Jusqu’à
aujourd’hui aucune source ni fleuve ne semblent avoir été rayés d’une carte
pour cause d’inondation. Justement, une crue n’est -il pas le propre d’un
fleuve. Ajoutons que plus loin, la traduction précise : « Gn3.24 Ayant chassé l’homme, il posta en avant du
jardin d’Éden les chérubins, avec la lame de l’épée flamboyante, pour garder
les abords de l’arbre de vie.»TO
Ce
point aurait dû faciliter la découverte rapide du jardin d’Éden. En admettant
que les chérubins réussissent à passer inaperçus. Une épée flamboyante
permettrait une localisation presque plus facile de nuit que de jour.
Dans l’épopée sumérienne de
Gilgamesh, lorsqu’il s’introduit au « Dilmun »/« Jardin d’Éden », il doit terrasser, pour progresser,
d’étranges gardiens du jardin : « Gilgamesh met en pièces
Ceux-de-pierre …», tablette X de l’épopée[2].
La garde du jardin par des créatures surnaturelles était déjà entendue par les
premiers rédacteurs du mythe, les sumériens.
Gn2.21 – La Création de l’Homme : source antérieure et problème
traductionnel.
Les
mêmes analystes avisés qui ont noté un jeu de mot entre « limon » et
« ce qui donne la vie » en Gn2.7, relèvent ici une autre
transcription maladroite concernant la côte d’Adam, d’où serait extraite la femme.
La racine ti sumérienne, si elle désigne la « côte »,
signifie aussi « faire vivre ». La remarque selon laquelle le
rédacteur à choisi le mauvais terme est plus qu’éloquente. Là ou un peu de science-fiction
cohérente aurait dû donner « Le genre féminin est issu d’un prélèvement de
matériel génétique initialement masculin, sous anesthésie générale. » on
arrive à :
« Gn2.21L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) fit peser une torpeur sur l’Homme, qui s’endormi; il prit une de ses côtes, et forma un tissu de chair à la place.»TO
Ceci ramène les rédacteurs à des « copistes-traducteurs-bricoleurs-amateurs »
et non pas à des « auteurs brillants et cohérents ».
En
outre, la traduction laisse à nouveau à désirer. Une traduction secondaire plus
exacte pour le sens malgré le style meilleur de la forme « TO »
est : « Gn2.21 Dieu plongea l’homme dans un état
d’inconscience profonde, et il s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma
cet endroit par un tissu de chair. »TS
Pour
clore la traduction littérale stricte donnerait : « fit tomber yehvah-elohim
anesthésie sur-l’homme dormit pris de-sa-côte ferma chair inférieure-à-elle. »TB.
A méditer…
Soulignons
ici, outre l’aberration anthropologique qui voit d’après la torah naître
l’homme de la poussière puis la femme d’une côte de l’homme en moins d’un jour
il y a moins de 6000 ans en Mésopotamie, l’actuel Irak. (Tout cela d’après le
sacrosaint sens littéral incontestable selon le dogme). Pour rappel,
l’anthropologie n’atteste pas l’apparition de l’homme au Moyen-Orient mais
plutôt en Afrique.
Si
on considère qu’un être humain normalement constitué est doté de 12 côtes, lui-même
descendant de parents dotés de 12 côtes, on peut conclure qu’Adam et Ève
disposaient eux aussi de 12 côtes à leur création et donc qu’Adam à sa mort
avait 12 côtes d’un côté et 11 de l’autre, pour ceux qui se poserait la
question. On peut donc supposer que le père Noël qui existe, j’en ai même vu
plusieurs dans des supermarchés, qui, comme toute l’humanité descend d’Adam et
Ève dispose aussi de 12 côtes.
La certitude ne sera acquise qu’à l’issue
de l’autopsie qui pourrait se faire attendre au moins 900 ans. Tout porte à
croire que le père Noël est un descendant d’Énoch, qui serait d’après la
légende monté au ciel dans un chariot volant. Il est possible que le père Noël
utilise le même type de moyen pour se déplacer, son traineau volant.
Si les générations biblique se
voyait conférer une longévité exceptionnelle, songeons ici à Mathusalem le fils
d’Énoch, qui vécut 969 ans et si le père Noël est né en 1931 : l’autopsie
a des chances de pouvoir être réalisé avant l’an 3000. C’est une estimation
optimiste en vertu du fait que le père Noël pourrait décider de faire comme son
aïeul le jour de sa retraite et repartir directement au ciel avec son traineau
et ses rennes.
« Gn2.22L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme. »TO
En contradiction avec la traduction
de : א-א.כזזָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם – « Gn1.27 mâle et femelle furent créés à la fois. »TO
Tantôt
l’homme et la femme sont créés en même temps par אֱלֹהִים – elohim –
dit « dieu », tantôt la femme et créée à partir de l’homme par יְהוָה אֱלֹהִים – yehvah-elohim – dit « l’éternel-Dieu ».
Quelle est la bonne version et le bon créateur ?
Gn3-… – La femme, l’homme et le fruit interdit : source antérieure.
Au
British Museum à Londres, le « Cylindre de la Tentation » sur lequel
on peut voir sans méprise possible nos quatre acteurs principaux ; un
arbre fruitier, un(deux) serpent(s), un homme, une femme, a été fabriqué très
antérieurement à la rédaction de la torah. 1000 ans avant sa transmission
supposée et 2800 ans avant sa rédaction effective. Il s’agit là d’une des
multiples preuves matérielles indéniables attestant du plagiat toraïque. Il
s’agit désormais de continuer à dépeindre l’aspect “torahic”,
révélant le hic, plus que l’aspect toraïque déjà entendu.
La
femme est accusée du « péché » originel pour avoir gouté au fruit de
l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
De
facto, elle ne connaissait pas le bien et le mal avant de gouter au fruit. Ipso
facto elle était non-consciente du mal et ne pouvait faire mal.
In
extenso elle est innocente car non consciente. Certes responsable mais non
coupable. A nouveau le dieu de miséricorde omniscient, omnipotent et
omniprésent punit injustement un acte qu’il a lui-même provoqué.
Par
qui Yehvah va être puni pour mise en danger
volontaire et iniquité ? Puisque devant n’importe qu’elle cour de justice,
Ève serait innocenté et Yehvah condamné.
Allons
plus loin. Elle pourrait tout de même être accusée d’avoir donné le fruit à
l’homme une fois consciente. Mais laisser son âme sœur dans l’ignorance,
l’absence de discernement que l’on vient d’acquérir soi-même et aliéné de la
capacité de libre-arbitre et d’émancipation est -il bien ou mal ?
Aux philosophes, les sincères et
les purs et non les arrivistes sensationnalistes, de répondre. Ne doit-on pas
s’adresser de nos jours, de manière révérente, selon « Beati Homo
Lepidus », afin d’éviter toute excommunication intellectuelle ?
En
persévérant dans ce sens, entre les défauts de traductions et les
interprétations partiales voire scotomisées on devrait comprendre ces versets
différemment :
« Gn3.1 Mais le serpent était rusé[1], plus
qu’aucun des animaux terrestres qu’avait faits l’éternel-dieu[2]. Il
dit à la femme : est t’il vrai que Dieu[5] a dit[3] ;
vous ne mangerez rien des arbres du jardin ?[4] 3.2 La
femme répondit au serpent : les fruits des arbres du jardin, nous pouvons
en manger. 3.3 Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,
Dieu[5] a dit : vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez
point, sous peine[6] de mourir[7]. 3.4 Le
serpent dit à la femme : non[8], vous ne mourrez point[9],
mais Dieu[5] sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux seront
dessillés et vous serez comme Dieu[5] connaissant le bien et le mal. »TO
Afin
d’ouvrir un champ de réflexion différent, il est nécessaire d’apporter quelques
précisions traductionnelles.
[1] : « rusé », עָרוּם – arum, signifie tout autant « intelligent ou prudent », soit en fait « avisé » qui semble retranscrire le mieux la combinaison « rusé+intelligent+prudent ». Notons qu’il s’en est fallu a priori de peu que arum – עָרוּם, soit traduit par « malin » avec tout ce que cela implique. A fortiori et désormais : « rusé » semble malheureusement être perçu comme « malin »… Ajoutons que עָרוֹם – arom, d’orthographe identique signifie « nu » : paronymie embarrassante. Le serpent, sans plumes ni poil, peut en effet sincèrement être considéré comme nu. Cependant, s’il était la plus nue des créatures terrestres, Adam et Ève l’était un peu aussi, mais semblaient ne pas être considérés à juste titre comme des créatures terrestres au sens d’animaux. En 3.7,10,11 sera utilisé le terme עֵירֹם – eyrom, pour « nu ». De ce fait, nous abandonnons la version descriptive vestimentaire du serpent.
[3] : « Est-il vrai que dieu
a dit », אַף כִּי – af ki .
Cette conjonction n’a pas de sens interrogatif à proprement parler. הכי – hakhi ou וכי
– vekhi, signifient
« est-ce-vraiment ? ». Mais,אף כי – af
ki, composé deאף – af , « même (infléchissement
de malgré), aussi(infléchissement de pourtant) » et de כי
– ki, « que, car, parce que ». Le sens
combiné de אף כי – af ki, est généralement
entendu par : « même si, à plus forte raison », manière dont il
sera traduit en Pv19.7 ; CrII32.15 ; en SmII4.11,
« combien plus » ; en Jb35.14, « combien
moins » ; en Ez15.5, « maintenant que ».
[4] : « ? ». Qu’est ce qui autorise le traducteur à
poser ici une interrogation. Les signes d’exclamation ou d’interrogation,
n’existent pas en hébreu biblique. Un point ou un point d’exclamation sont tout
aussi possibles. Mais le sens du texte change alors radicalement selon les
options, comme nous le suggèrerons. « Vous voulez cela ? »
« Vous voulez cela ! » « Vous voulez cela. ».
[5] : « dieu », אֱלֹהִים – elohim.
Deux dénominations divines à partir
desquelles on peut s’interroger (toujours en vertu des pluriels rapportés à
elohim), si le créateur et le(les)narrateur(s) sont d’essence identique.
[6] : « sous peine de », פֶּן – pen. Le “sous
peine de” induit une conséquence punitive. L’induction de
« sous-peine » est proche de pen en termes de sonorité, ce qui
l’a peut-être induit. Mais cette légèreté (pour peu que ce ne soit pas une
disgrâce intentionnelle, masquée par un désir prétendu de style, qui génère
dans tous les cas une déviation conceptuelle) est lourde de sens. פן – pen,
signifie précisément « pour ne pas que » avec un sens préventif
neutre. La nuance entre par exemple, « sous peine d’être affamé » et
« pour ne pas être affamé » altère notablement le sens de ce qui
précède ou suit.
[7] : « mourir », תְּמֻתוּן, s’il est difficile à traduire non pas de par son sens mais de par
le fait que la langue d’arrivée n’en admet pas l’usage, se traduirait par
« mortalisation », soit « déclinaison vers un statut
mortel ». De mourir à devenir mortel, il y a un fossé énorme.
[8] : « non ». Mot ajouté. Il n’y a qu’une négation,
celle de la phrase elle-même. Le « non » et un ajout abusif attribué
au serpent. Ce qui change aussi le sens. Par exemple : la différence entre
« Non, vous ne mourrez pas ! » et « Vous ne mourrez
pas. » est sensible.
[9] : « vous ne mourrez point », לֹא-מוֹת,
תְּמֻתוּן. Rien n’est conjugué ici. Il n’y a pas de
« vous …ez ». Les deux mots לֹא-מוֹת, תְּמֻתוּן, signifient littéralement « pas (la) Mort… ‘mortalisation’
(induction de la mortalité) ».
Ajoutons ici les consignes
initiales de Yehvah, en ses mots, d’après le texte, en 2.16 :
« Gn2.16L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) donna un ordre à l’homme, en disant[1] : de tous les arbres du jardin tu peux t’en nourrir[2]. 2.17 Mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point. Car le jour où tu en mangeras, tu dois mourir ![3]»TO
A nouveau, voici une petite
révision de la traduction :
[1] : « …Yehvah ordonna… en disant »
לֵאמֹר, leemor. La précision est
importante ! Il est vrai que Yehvah aurait pu envoyer un fax ou faire des
gestes. Je ne souligne là que la maladresse traductionnelle. לאמור – leemor, est
en général traduit par « en ces termes » mais signifie « dire,
en disant ». Ce qui aurait dû donné, si mieux traduit : « Yehvah
ordonna à l’homme en ces termes … »VA ; ou « Yehvah
donna un ordre à l’homme en disant… »VA ; ou encore, « Yehvah
ordonna verbalement à l’homme… »VA.
[2] : « tu peux t’en nourrir », אָכֹל
תֹּאכֵל – akhol
tokhel. Mais, « tu pourras manger » devrait se traduire sans
objection possible :תוכל לאכול – toukhal leekhol. אכל
תאכל – okhal tokhal, signifie « je mangerais tu
mangeras ». Ce qui donne : « …de tous les arbres du jardin je
mangerais tu mangeras. »VR
[3] : « tu dois mourir ! », מוֹת
תָּמוּת. Primo, il faut traduire « (de)mort
tu mourras ». Secundo, l’exclamation est ici encore ajoutée par le
traducteur. Nuance : « Tu dois mourir ! » et « Tu vas
mourir… ». On peut essayer avec son voisin. Il risque de comprendre le
premier sens comme une agression ou une malédiction et le second comme un constat
fataliste et pessimiste passif, certes inopportun hors du contexte d’une
discussion philosophique ou spirituelle.
Une traduction plus correcte serait
donc :
« Ordonna yehvah-elohim à l’homme, en disant : de tout
arbre du jardin, je mangerais, tu mangeras. Mais l’arbre de la connaissance du
bien et du mal, tu n’en mangeras pas. Car le jour où tu en mangeras, tu mourras
(de mort). »VR
Un curieux doute persiste : pour
dire, « Tu ne mangeras pas de l’arbre » en signifiant « de
lui », il est en effet possible d’user de מִמֶּנּוֹ – mimeno,
« de lui ». Le problème réside dans le fait que le texte présente מִמֶּנּוּ – mimenu, qui signifie tout autant « de nous »
que « parmi nous ». Puisque le verset fait référence à un arbre dont
on ne peut manger que « de lui » et non « de nous », il
devient alors nécessaire de transposer le « parmi nous ». Une
traduction à nouveau révisée donnerait : « Ordonna yehvah-elohim à l’homme, en disant : de tout
arbre du jardin, je mangerais, tu mangeras. Mais l’arbre de la connaissance du
bien et du mal, tu ne mangeras pas parmi nous. Car le jour où tu mangerais
parmi nous, tu mourras (de mort). »VR
Précisons ici qu’Ève ne sera
baptisée comme telle par Adam lui-même, qu’à l’issue de l’incident du jardin.
« Gn3.20 L’homme
donna pour nom à sa compagne “Ève” parce qu’elle fut la mère de tous
les vivants. »TO
Ève n’est d’ailleurs que la francisation
de חַוָּה –‘havah.
Ce qu’il faut toutefois remarquer, c’est tout d’abord, que Yehvah donne l’ordre à l’homme, deuxième personne du singulier תאכל – tokhal – « TU mangeras », de ne pas consommer « de l’arbre » עץ – ‘ets. Pourtant, plus loin, Ève dira au serpent qui venait de prononcer la phrase « … VOUS ne mangerez rien des ARBRES du jardin. » : « les FRUITS (פרי – pri ) des arbres du jardin, NOUS pouvons en manger… VOUS n’en mangerez pas… VOUS n’y toucherez point… ». Dans le texte, n’apparait aucun ordre de Yehvah au pluriel, ni la spécification de sa part du fruit et dont bien plus que l’arbre désigné. Cela suppose deux choses. Soit, « la femme », האשה – haishah, a extrapolé, interprété ou s’est emmêlées les idées, puisque qu’elle change et enjolive l’affirmation, (en général immuable…!?) de Yehvah. Soit, il manque des lignes de texte. Cette ellipse est une fois de plus coûteuse de sens.
Dans
le premier cas, si l’affirmation initiale de Yehvah par ces mots lui-même interdit
« à l’homme de ne pas manger de l’arbre », pourquoi reproche-t-on à « la
femme » (jamais nommée « Ève » dans ce passage, pour information)
de le faire puisqu’elle n’aurait pas reçu ce commandement ? Dans ce cas,
l’homme est entièrement responsable et les paroles de « la femme » ne
sont que extrapolation, spéculation, interprétation ou mécompréhension mais en
aucun cas le reflet d’un interdit direct, collectif et spécifiant des fruits.
Cela signifie aussi que c’est le serpent qui dit la vérité puisqu’il ne fait
que reprendre la parole de dieu lui-même. Enfin un serpent honnête !
Dans
le second cas, si « la femme » tient ses consignes de Yehvah lui-même, cela suggère qu’il
manque des lignes de textes. S’il manque des lignes de texte aussi importantes
que les ordres de Yehvah lui-même, il peut alors très bien manquer des lignes
de texte décrivant la rencontre et la discussion entre « la femme »
et le serpent. Cela implique que leur dialogue peut être facilement amené hors
contexte.
Enfin, dieu menace l’homme de
« mourir (de mort) » alors que plus loin, c’est la
« mortalité » qui sera évoquée par « la femme » et confirmé
en toute honnêteté et sincérité par notre « avisé » serpent.
Pourquoi Yehvah a t’il menti ?
Dès
lors que ces précisions sont apportées, on peut dans un premier temps corriger
la traduction initiale erronée :
« Et le serpent était le plus
(rusé, intelligent, prudent) avisé {nu} des animaux terrestres qu’avait fait Yehvah elohim. (… texte
manquant ?) …à plus forte raison elohim a dit vous ne mangerez pas de tout
arbre du jardin. Et la femme dit au serpent : des fruits de l’arbre du
jardin nous mangerons. Mais des fruits de l’arbre de l’intérieur du jardin
elohim a dit : vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas pour ne
pas mortaliser. Le serpent dit à la femme : pas la mort, la
mortalité. »VR (… texte manquant ?…) …
Jusqu’à
présent l’histoire est déformée, comprise et interprétée comme celle d’une
femme, perverse, désobéissante et malgré tout abusée de surcroît par un serpent
maléfique.
Après
notre démonstration on peut donner un sens plus cohérent à l’histoire. Qui,
deplus, innocente et valorise tant la femme que le serpent.
Le
serpent avisé et d’ailleurs doté par son créateur de la parole rencontre Ève
dans le jardin dans lequel il a été mis comme elle par Yehvah-Elohim : ils
papotent. Au fil de la discussion le serpent bienveillant, redemande à Ève si
elle a bien compris la consigne de Yehvah-Elohim. Notre serpent avisé semble
comprendre qu’Ève semble ne pas être très maligne et pourrait s’être fourvoyée
tant sur la consigne que son but. Ève répète, soit des paroles erronées, soit
qu’elle a mal comprise. Le serpent clarifie juste la question.
Si
nous devions porter le dialogue au théâtre burlesque, voici ce que cela
pourrait donner (pardon pour l’image de la femme et les clins d’œil lancés aux
Ève, mais je me dois de tempérer mes tendances pro-féministes afin qu’elles ne
soient pas mésinterprétées :
« Bonjour Femme, ça va
aujourd’hui, quoi de neuf après huit jours de création ? Qu’est-ce que tu fais
de beau ?
Salut serpent ! Ca va bien et toi ? Ben en fait, c’est mon deuxième jour ici, alors je me ballade un peu, histoire de’. Tu sais, je ne connais pas encore grand-chose… en deux jours, c’est pas facile ! Mais j’aimerais faire des études et voir le monde… je me prends à rêver un jour que le nom qu’on me donnera au prochain chapitre sera utilisé un jour comme prénom… surtout pour des femmes dotées d’un Q.I. de poulpe, comme moi… »
De fil en aiguille, le serpent en
vient aux consignes de sécurité du jardin…
« … tu es sûre d’avoir tout
compris Femme ? On reprend ! Quoiqu’il en soit… dieu t’a dit de ne
pas consommer des arbres du jardin ?
Non, les fruits des arbres
du jardin : on peut les manger ! Mais les fruits de l’arbre qui est à
l’intérieur : il ne faut ni en manger ni le toucher… sinon on va
mourir !!!
Mais non ! Femme ! »
Le serpent s’accorde un moment de
réflexion et se dit en lui-même : « Elle commence à me fatiguer celle-là !
Vivement qu’elle grandisse pour ensuite tempérer, équilibrer et faire grandir
l’homme. D’ailleurs, c’est pas gagné non plus ! Celui-là aussi, c’est tout
sauf une flèche… en outre, lorsqu’on voit le niveau des premiers enfants qu’ils
auront… un assassiné et un criminel… si il continue comme ça, il va finir par
écrire un truc aussi monstrueux qu’une torah par exemple… après tout, si Yehvah…
euh… Elohim… euh… enfin l’autre là, le veut comme ça, c’est lui qui a voulu
essayer de créer… marre !… ». Puis il reprend :
« Tu mélanges tout ! Tu
fais la différence entre la mort et la mortalité ?
Ben… euh…
Si vous intégrez la
connaissance du bien et du mal… tu sais le discernement et le libre arbitre…
… …
Bon ! Laisse
tomber ! Laisse-moi finir ! J’ai pas envie d’avoir de problèmes à
cause de toi… Et ferme la bouche tu vas gober une mouche ! C’est pas
encore casher ! Pour l’instant vous êtes végétariens ! D’ailleurs les
mouches ne seront jamais casher ! De toute façon, y’a rien à manger une
fois que tu as retiré la tête, les pattes et les ailes. C’est bon pour les
grenouilles çà ! … d’ailleurs… parlant de grenouille et avant que je sois
condamné à ne manger que de la poussière… j’commence à avoir un p’tit creux… Bref !
Je suis en train de t’expliquer que d’après les règles de la création, la
connaissance du bien et du mal implique la mortalité… c’est-à-dire, devoir
cesser d’animer son corps après un temps variable et le laisser se recycler dans
la matière… tu sais, l’impermanence… A priori, ça veut dire que l’autre veut
t’éviter ça à toi aussi. Apparemment, la non-mortalité est une tare qu’il a du
mal à gérer et qui, pour le peu de conscience qui lui reste, ne veut pas
transmettre à son nouveau projet… Peut-être devrait-il parler de son enfance
à un psy… mais pour l’instant c’est lui le boss… D’ailleurs Caligula… ça
aurait pu être plus adéquat que Yehvah… non ? … ça ne veut
pas dire que tu vas mourir tout de suite ! Qu’est-ce que tu crois ?
Que Yehvah… il est fou, irresponsable ou pervers… ?…quoique… à bien
regarder… passons … C’est comme-ci, il laissait seuls deux enfants dans un
jardin avec de l’essence, des allumettes et un petit cousin pyromane !
Pour ensuite, sur leur lit d’hôpital, brûlés, traumatisés et affectés à vie,
les punir en plus, juste par plaisir. … et dire qu’un jour des crétins se
croiront élus par cet imbécile imaginaire…
Bença’alor !
J’avais pas compris ça moi !
C’est bien le problème…
Ben quoi, c’est de la faute
de ton Yehvah, aussi…, j’ai pas demandé à
venir là, moi ! S’il n’explique pas bien, c’est de sa faute… ou alors
c’est qu’y veut tout garder pour lui… mais il est quand même un peu bizarre… si
ça peut apporter un truc en plus, pourquoi il ne nous le donne pas tout de
suite ? Et si un jour on se trompe ou on veut goûter ? C’est bien lui
qui les a mis devant nous ces arbres… tu es sûr qu’il est pas un peu attaqué
quand même l’autoproclamé créateur ? D’ailleurs il est où ç’ui-là encore ?
Encore en train de traîner… la belotte ou le foot ? Et dire que ça va
toujours être comme ça… entre les trucs imaginaires comme l’esclavage en Égypte et ce que va apporter l’histoire réelle… la
diaspora… l’inquisition… les croisades… la shoah… tout ça à cause de la torah
que les hommes fabriqueront (comme nous deux d’ailleurs, en recopiant des
légendes sumériennes très anciennes), en son nom et pour son nom… L’éternel…
l’éternel… l’éternel absent, oui ! Jamais là quand il faut mais toujours à
demander des comptes ! Si il était si malin, il se serait pas fait piquer
l’idée du tamagoshi® par les japonais… c’est pas une création qu’il lui faut à
celui-là… c’est une game-boy® !
Bon allez… calme toi… c’est
qu’un dieu après tout… il peut commettre des erreurs…
regarde-toi ! …tu verras dans sa torah… boulette sur boulette il va faire.
Il va même raconter qu’il a tout détruit une fois pour recommencer tellement il
s’est planté… et comme tu l’as dit et comme tous les pères absents, violents, incestueux,
alcooliques et psychopathes, il ne sera jamais là quand on a besoin de lui.
Juste bon à terroriser, à casser et à punir… Les malades qui suivront sa
doctrine seront de sacrés masochistes régressistes, crois moi ! Tu vas
voir le monde, tiens ! Un vrai carnage… une vrai friche…
Ben alors, si j’ai pas
compris ou si il a expliqué de travers… c’est pas ma faute ! Moi, les
fruits de l’arbre je les trouve jolis. Déjà que j’suis pas très fut’fut’… alors,
ça me paraît intéressant d’avoir un truc en plus… De toute façon, il avait cas
garder Lilith, si il est pas content… tout ça parce que Adam s’est plaint
qu’elle aimait aussi être dessus et qu’elle voulait tout 50/50… Il a demandé à « Yoyo »
une soumise obéissante… une sacré chochotte celui-là aussi… Carrément du genre,
à tabasser ses gosses et sa femme en rentrant du boulot le soir et faire la
carpette devant son patron la journée…
Bon, écoute… pour l’instant
c’est comme ça… on va prendre le mal en patience et on va essayer de faire
bien…
Bien ? Mal ? Écoute
serpent, je comprends rien… d’ailleurs j’ai faim maintenant… un petit fruit en
en-cas, ça ne peut que me soulager… allez ! J’attaque…
Nooooooooooooooooooooooooon… ! »
Le midrash imaginaire selon Yaacov
LEVY, inspiré du midrash[3]
yahwiste (lui aussi imaginaire).
Nous
relèverons la curiosité qui dote de la parole un serpent sans chercher pourquoi
une espèce aussi répandue que le serpent a perdu l’usage de la parole en moins
de 6000 ans. D’ailleurs, l’autre espèce citée dans cette histoire semble, elle,
avoir progressivement perdu l’usage de l’intelligence en 6000 ans…
« Gn3.1 Mais le serpent était rusé plus qu’aucun des animaux terrestres qu’avait fait l’Éternel-Dieu(yehvah-elohim). »TO
Tout d’abord, à ceux qui voudraient
croire que le singe, le chien, le chat et d’autres, pourrait faire partie des
animaux terrestres les plus intelligents, Yehvah impose le serpent.
Il semble plus difficile de dresser
un serpent qu’un chien par exemple. Comment expliquer que l’espèce dite la plus
rusée, par ailleurs douée de la parole jadis, soit muette aujourd’hui et
facilement piègeable. De toute façon je concède aisément qu’un serpent
d’avalanche ou qu’un serpent pour aveugle puisse être une chose pour le moins
étrange.
« Gn3.14L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) dit au serpent : parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et entre toute les créatures terrestres : tu te traineras sur le ventre et tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie. 3.15 Je ferai régner la haine entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne : celle-ci te visera à la tête et toi tu l’attaqueras au talon. »TO
Si
effectivement le serpent est un animal rampant depuis plusieurs millions
d’années, rien dans les références historiques et statistiques de l’humanité
n’atteste que les attaques de serpent visent systématiquement les talons, ni
que les méthodes de chasse consistent à frapper la tête de l’animal. Il
semblerait que l’usage de fourches ait été prédominant.
En
outre, il semble difficile d’affirmer que l’intégralité des femmes haïssent les
serpents, plus particulièrement les nombreuses reptilophiles. De même, comment
affirmer qu’un serpent haïsse et plus spécialement les femmes que les hommes.
Il semble que plusieurs décennies de zoologie moderne ne soit pas arrivée à
mettre en évidence la psychologie profonde du serpent.
Dernier détail : un serpent ne
se nourrit pas de poussière.
Telle
que l’histoire est racontée le dieu omniscient, omnipotent et omniprésent ne paraît
donc ni omniscient ni omniprésent : א-ג.ט
וַיִּקְרָא יְהוָה
אֱלֹהִים, אֶל-הָאָדָם; וַיֹּאמֶר לוֹ, אַיֶּכָּה –
« Gn3.9 L’éternel-dieu(yehvah-elohim) appela
l’homme et lui dit : où es-tu ? »TO.
Puis, seulement deux versets après : א-ג.יא וַיֹּאמֶר–מִי הִגִּיד
לְךָ, כִּי עֵירֹם אָתָּה – « Gn3.11 Alors il dit : qui t’a appris que tu étais
nu ? »TO. Ceci démontre qu’il
ne sait pas ce qui s’est passé ni où se trouve Adam. De facto, cela
génère un doute certain sur la prétendue omniscience et omniprésence divine. Ce
qui est du plus mauvais effet dans un texte qui vise justement à tenter d’y
faire croire. Il s’agit d’une maladresse de plus de la part du rédacteur.
Gn3.22 – L’Homme : élévation soudaine au rang des dieux et panique
yehvahique.
« Gn3.22L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) dit : Voici l’homme devenu comme un de nous. »TO
Encore, une utilisation d’un
pluriel, fâcheuse pour un « dieu unique ».
Ce verset enjoint-il à considérer désormais
l’homme comme un demi-dieu dérangeant ses homologues par son nouveau
statut ?
Gn4- – Des Patronymes yehvahiques : multiplication inexpliquée.
Changement de dénominatif divin qui
passe de יְהוָה אֱלֹהִים – yehvah-elohim – traduit abusivement par « L’éternel-dieu »TO à יְהוָה – yehvah –
« dieu »TO. Là encore le style change notablement.
Gn4.1 – Caïn et Abel : problème moral et incohérence démographique.
A ce stade, il y a d’après le texte,
quatre habitants sur la terre.
Dès Gn4.8, « Caïn » – qayin
tue « Abel » – hevel, il n’en reste donc que trois. Une femme
et deux hommes ? Comment Caïn peut-il faire des enfants sans s’accoupler
soit, à sa propre mère, soit, à une sœur ultérieure qu’il devra attendre. Dans tous
les cas la situation amène à une impasse incestueuse (pourtant gravement
condamnée par cette même torah). Il semblerait que Yehvah s’en contente ou qu’il ait
manqué de terre pour créer plus d’hommes permettant d’éviter toute consanguinité.
A ce propos, on trouve: א-ד.טז וַיֵּצֵא קַיִן, מִלִּפְנֵי יְהוָה; וַיֵּשֶׁב בְּאֶרֶץ-נוֹד, קִדְמַת-עֵדֶן… – «Gn4.16 Caïn se retira de devant l’Éternel(yehvah) et séjourna dans le pays de Nôd à l’orient d’Éden. 4.17 Caïn(qayin) connut sa femme, elle conçut et enfanta Hénoc(‘hanokh)… »TO
Deplus,
toujours dans le même verset,א-ד.יז …וַיְהִי, בֹּנֶה עִיר, וַיִּקְרָא
שֵׁם הָעִיר, כְּשֵׁם
בְּנוֹ חֲנוֹךְ -« 4.17 … Caïn(qayin) bâtissait alors une
ville qu’il désigna du nom de son fils Hénoc(‘hanokh).»TO Cela
suppose que Caïn à bâti une ville pour lui-même, son hypothétique femme et son
fils, soit pour trois personnes ou au pire cinq si Adam et Ève décident de
déménager. On pourrait trouver ambitieux et disproportionné qu’un homme seul réussisse
à construire « une ville » éponyme de son fils, et non pas un hameau
ou un village, et ce pour 5 personnes au mieux.
Si
l’humanité voit son départ entaché de meurtre et d’inceste : comment
comprendre que Yehvah accorde un sauf-conduit à
l’assassin fratricide qu’est Caïn.
« Gn4.15 L’Éternel(yehvah) lui-dit : aussi quiconque tua Caïn(qayin) sera puni au septuple. Et l’Éternel(yehvah) le marqua d’un signe pour que personne ne le rencontrant ne le frappât. »TO
Au-delà de l’aspect étonnant de
l’amnistie accordé à l’homme responsable de la mort du quart de la population
mondiale de l’époque. Qui, Caïn a peur de rencontrer avant plusieurs années
puisque d’après le texte et à ce stade, répétons qu’il n’y que trois habitants
sur terre ? Si on exclut le serpent mais on inclut les chérubins de garde
au jardin d’Éden, on pourrait au mieux, monter jusqu’à cinq.
« Gn4.23 Ada(a’adah) et Cilla(tsilah),
écoutez ma voix ! Femmes de Lamec(lemekh), prêtez l’oreille à
ma parole ! J’ai tué un homme parce qu’il m’avait frappé, et un jeune
homme à cause de ma blessure. 4.24 Si Caïn(qayin) doit être
vengé sept fois, Lamec(lemekh) le sera soixante-dix-sept fois. »TO
Tout
d’abord, comme à l’accoutumée, la traduction est encore édulcorée. On traduit
ici, ילד – yeled, par « jeune
homme ». ילד – yeled,
signifie « enfant ». Après l’immunité protective accordée à Caïn,
c’est Lamec qui bénéficie d’une « double » immunité protective après
le meurtre d’un homme et d’un enfant.
Si
le motif du meurtre est aussi inqualifiable que la disproportion de la réponse
(assassinat d’un homme pour un coup et d’un enfant pour une blessure),
l’immunité conférée par Yehvah est tout autant inacceptable
qu’incompréhensible, qu’écœurante. Le droit, conféré par Yehvah, de tuer hommes
et enfants en toute impunité et avec bénéfice protectif pour un motif ne justifiant
en rien l’acte disproportionné, ne peut conduire par exemple, chez tous ceux
qui s’en satisferaient, à ouvrir le feu avec un obus antipersonnel de 120mm
depuis un blindé de combat lourd… sur des enfants qui jettent des pierres. Puis
oser parler de légitime défense plus que d’illégitime agression.
Le,
ou, les barbares agissant ainsi porteront à leur crédit que Yehvah compris comme « Dieu
Absolu » a gracié et protégé, deux de leurs ancêtres, pour un acte
similaire, et ainsi, que puisque cela plait à Yehvah présenté comme « Dieu
Absolu », il n’y a aucune raison de s’en priver.
Au-delà
de ce constat émétique, si on considère que Yehvah confère à ses créature une
protection de valeur 7 pour le meurtre d’un homme, et de valeur 77 pour le
meurtre d’un homme et d’un enfant, cela implique qu’un psychopathe responsable
de six millions de mort (dont des enfants), aurait reçu une immunité-protective
de (777 pour 3, 7777 pour 4… 7777777777 pour 10… 777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777
pour 100…) six million de 7 à la file. Cela ne représente pas moins de 1200
pages remplies de 7, dans ce format. Heureusement qu’un tel être, descendant
d’Adam et Ève au sein de la création de Yehvah, n’ait pas existé…
L’encouragement et la protection divine des crimes de sang risquent d’inciter
de nombreux criminels sanguinaires à se convertir au judaïsme primitif, ce qui
est passablement préoccupant.
A
partir de ce chapitre son évoqué les générations depuis Adam et leur
exceptionnelle longévité. 930 ans pour Adam… 969 ans pour Mathusalem… 777 ans
pour Lamec (pour le cas, le 7 semble être spécialement récurent chez certains
innommables meurtriers)… Il est surprenant, tout d’abord d’entendre que des
individus aient pu vivre près d’un millénaire, il y a à peine 3000 ans, sans
qu’aucune civilisation de l’époque dotée de l’écriture et de la science
historique n’en fasse mention. Noé aurait vécu 950 ans et serait mort en 1754AEC
sans que cela ne se remarque.
En
outre, soulevons un petit point cocasse pour tenter malgré tout de sourire à
nouveau. Contre tout constat réel et établi d’allongement de l’espérance de vie
au fil de l’évolution humaine : la torah affirme que l’espérance de vie
diminue. Adam de l’an 1 aurait vécu 930 ans et Moïse serait mort à 120 ans, 2488 ans
après la création. Cela génère une diminution de l’espérance de vie de 7.75 par
2500 ans. Si ce processus avait continué, l’espérance vie aurait été de 15 ans
au temps des croisades puis inférieur à la puberté au temps de la renaissance. L’impossibilité
d’engendrer une descendance et de l’éduquer aurait impliqué la disparition du
genre humain il y a 500 ans.
Gn6.2 – « Fils de la race divine » : problème conceptuel.
« Gn6.2 Les fils de la race divine trouvèrent que les
filles de l’homme étaient belles, et les choisirent pour femme toute celles qui
leur convinrent. »TO
Dans
le texte même qui affirme qu’il n’y a qu’un dieu responsable de toute la
création on affiche ici des fils de la race divine. Cela implique qu’il y ait
une reproduction divine et que ainsi et une fois de plus אלהים – elohim, ne signifie pas « dieu » mais
les « les dieux » voire autre chose.
Cela va dans le sens du colportage
de la croyance sumérienne qui parle « d’êtres supérieurs » ayant
créés le genre humain.
Deplus,
le fait qu’un être quel qu’il soit puisse s’accoupler avec une femme humaine
impose que celui-ci soit doté de similarité morphologique et de mécanismes
sexuels proches du genre humains. Si on traduit אלהים – elohim, par « race divine » et/ou
« les divins », qui somme toute est la meilleure traduction
possible : il faut reprendre celle-ci depuis le début.
Ce qui donnerait pour quelques
exemples de passages :
« Gn1.1 Au
commencent, la race divine créa les cieux et la terre… »VR.
« Gn2.2 … et
la race divine se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’elle avait
faite. »VR. A priori, il existerait des limites physiologiques
et des conventions syndicales chez les êtres supérieurs. Cela impliquerait-il
que Force Ouvrière serait sponsorisée par des extraterrestres
sur-évolués ? D’ailleurs, de F.O. à U.F.O., il n’y a qu’un pas, ou plutôt
qu’un U.
« Gn3.3 Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, la race divine a dit : vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez point, sous peine de mourir. »VR.
« Gn3.22 Yehvah race divine dit : voici
l’homme devenu comme un de nous. »VR.
L’usage
alternatif de conjugaisons au singulier ou pluriel s’explique très bien du fait
de la conception même du mot « elohim ».
Comme pour un groupe ou une équipe,
on peut l’utiliser suivant les tournures ; des singuliers et des pluriels
voire des masculins et féminins.
Par exemple : … le groupe
des « Elohim’sTM » s’est qualifié [masculin singulier]
pour représenter la première religion monothéiste dévastatrice. Les
« Elohim’sTM » ont été battus [masculin pluriel] au
second tour par une équipe montante de Nazareth. L’équipe des
« Elohim’s TM» a été reléguée [féminin] face aux
équipes de Nazareth et de la Mecque actuellement en pôle…
Quoiqu’il en soit, cela confirme
que si l’entité peut être considérée comme une, sa composition est multiple.
Tout est fait pour faire passer la dragée, via une traduction élémentaire, aux
croyants naïfs et non-instruits.
Il
est saisissant de constater que, malgré plusieurs affirmations claires et
précises par la torah elle-même, non par une source extérieure, les
« elohim » sont décrit comme des êtres supérieurs ou divins, la
traduction et l’intégration du sens de « les dieux » sera ramené à
« dieu unique » de manière exclusive. Si les fakirs réussissent
réellement à avaler des couleuvres, les yahwistes réussissent à faire avaler des
boas constricteurs géants à leurs ouailles.
Le
plus inquiétant vient du fait que certains « endurcis » passent
plusieurs heures par jour dans l’étude de la torah et ce, pendant toute leur
vie et induisant une pratique transgénérationelle de cette habitude, sans avoir
jamais relevé une seule de ces incohérences significatives. Preuve est faite
que le brouillage en place fonctionne.
Le
plus décevant provient du triste constat que nous n’ayons jamais su utiliser
une telle force de persuasion et de conviction à bon escient. Avec de tels
talents, il serait possible de convaincre l’homme d’établir la paix dans le
monde et d’y abolir la faim. Si au moins ils avaient pu écrire dans leur torah
des principes comme « Ne pas tuer » ou « Aimer son
prochain »… que serait le monde aujourd’hui ?
Si l’amour rend aveugle, la foi
rend aveugle, stupide… et dangereux.
Gn6.3 –
L’Émancipation de l’Homme : conflits conceptuels.
« Gn6.3L’Éternel(yehvah) dit : mon esprit n’animera plus l’homme pendant une longue durée, car lui aussi devient chair. Leurs jours seront réduits à cent-vingt ans. »TO
Il n’y a aucune trace de
« pendant une longue durée » ni de « lui aussi ».
D’ailleurs ce « lui aussi », qui n’est qu’un ajout injustifié et
inexplicable de la traduction, laisserait supposer que dieu aussi est charnel.
Plutôt maladroit.
Cela nous ramène à la création du
monde et de l’homme d’après la vision sumérienne antérieure. Les êtres
supérieurs, à l’issue du déluge, décident finalement de le limiter plus encore
(ce fut fait auparavant) dans sa non-immortalité. Serions-nous au bord du
plagiat ?
Le passage sera mieux traduit
ainsi : « Yehvah dit : mon esprit ne sera
pas condamné éternellement à l’intrication dans l’homme, il est chair, ses
jours seront de cent-vingt ans. »VR
Trois problèmes conceptuels ici.
Le
premier : le fait qu’il soit clairement indiqué que jusqu’à présent,
l’homme était animé par la volonté yehvahique. Ipso facto, tous les actes
humains étaient plus que commandités mais bel et bien orchestrés et voulu par Yehvah lui-même. Cela impute la
responsabilité du « péché originel » et du « premier meurtre de
l’humanité » à Yehvah en personne. Il est désormais plus aisé de
comprendre pourquoi une immunité protective est alors accordée à Caïn pour
fratricide, mais étrange de constater l’expulsion et la punition d’Adam et Ève,
puisque d’après le verset c’est bien Yehvah lui-même qui « animait
l’homme ». Yehvah devient coupable des actes de ses créatures et
doublement coupable des mesures excessives ou immorales qu’il prendra à leur
encontre.
Le
second : a partir de ce moment les hommes des nouvelles générations
devraient donc vivre 120 ans soit, strictement et absolument, soit, au mieux.
D’après ce principe, aucun homme né après le déluge ne devrait pas vivre plus
de 120 ans. Que trouve-t-on dans la genèse ? 11.12, Arphaxad, 438 ans ;
11.14, Chela’h, 433 ans ; 11.16, Héber, 464 ans ; 11.18, Péleg, 239
ans ; 11.20, Réou, 239 ans ; 11.23, Séroug, 230 ans ; 11.24,
Na’hor, 148 ans ; 11.32, Tera’h, 205 ans ; 25.7, Abraham, 175 ans ;
25.7, Sarah, 127 ans ; 23.1, Isaac, 180 ans ; 35.28, Jacob, 147 ans ;
Lévi, 137 ans ; Kehath, 133 ans ; Amram, 137 ans, et enfin Moïse qui seul respecte la péremption
divine, 120 ans. Aaron lui-même décèdera peu de temps avant Moïse à l’âge de
123 ans (Nb33.39).
J’ajouterai
que comme beaucoup d’autres qui ont réellement vécu contrairement aux
imaginaires patriarches, au-delà de 120 ans ; Madame Jeanne CALMANT, qui
nous a quitté à l’âge de 122 ans, est soit surhumaine, soit appartenant à une
autre création et d’autres règles, soit démontre une fois de plus l’invalidité
totale et l’incohérence des injonctions yehvahiques.
Le
troisième : lorsqu’à ce stade Yehvah affirme que l’homme devient
chair, il contredit les affirmations initiales concernant la création initiale
de l’homme et de la femme.
א-ב.כה וְהָיוּ
לְבָשָׂר אֶחָד – « Gn2.24 …ils
(l’homme et la femme) deviennent une seule chair. »TO
א-ה.י קוֹל דְּמֵי
אָחִיךָ, צֹעֲקִים אֵלַי מִן-הָאֲדָמָה – « Gn4.10 …le sang de ton frère s’élève jusqu’à moi. »TO. Le sang est, d’après toute biologie connue,
intriqué à la chair.
En quoi l’homme devient-il plus
chair à ce stade que lorsqu’il a été initialement façonné chair ? Il ne
s’agit là que d’une redondance (de plus) contradictoire.
« Gn6.4 Les Nefilim parurent sur la terre à cette époque et aussi depuis, lorsque les hommes de Dieu(elohim) se mêlaient aux filles de l’homme et qu’elles leur donnaient des enfants. Ce furent ces forts d’autrefois, ces hommes si renommés. »TO
« Gn6.4 Les titans(nefilim) se trouvaient sur la terre à cette époque et même plus tard. Les fils de Dieu(elohim) étaient venus vers les filles de l’homme et elles leur avaient donné des enfants. [Les titans(nefilim)] étaient les plus puissants qui aient jamais existé, des hommes de renom. »TS
« Gn6.4 Les nefilim
étaient sur terre dans leurs jours et aussi après que vinrent les fils des elohim
vers les femmes de l’homme et leur enfantèrent eux les puissants qui sont
depuis les hommes de renom. »VR
On occulte encore dans la traduction
officielle le fait que les nefilim « étaient » (déjà là) et
non « parurent » (arrivèrent).
Si
la traduction rabbinique officielle ne s’implique pas en ne faisant que
translittérer נְּפִלִים – nefilim, Arye
Kaplan, s’implique lourdement en parlant de « titans » et renvoie
ainsi à la même mythologie grecque que tous les yahwistes s’efforcent de réfuter.
Toutefois, le terme נְּפִלִים – nefilim, est
communément compris comme « tombés-déchus ».
L’évitement
volontaire du terme « déchus » se justifie pleinement, puisqu’il
implique alors l’existence d’une race supérieure dont il n’est fait mention
nulle part dans la genèse, et que, Yehvah, n’est pas le seul être supérieur influent dans les sphères célestes.
Cette
embarrassante transcription, n’est d’ailleurs, et qu’une fois de plus, issue de
la croyance sumérienne antérieure : le mythe des dieux-géants Annunaki
venus du ciel[4]. Ces nefilim
sont pourtant loin d’être un vestige du passé lointain d’une race supérieure,
puisque les explorateurs de Canaan en vue de son invasion rapporteront leur
visu en Nb13.33.
Gn6.5 –
Le Déluge : auto-affliction divine prédiluvienne –
écueils moraux et traductionnels.
« Gn6.5L’Éternel(yehvah) vit que les méfaits de l’homme se multipliaient sur la terre et que le produit des pensées de sont cœur étaient uniquement, constamment mauvais. Et l’Éternel(yehvah) regretta d’avoir créé l’homme sur la terre et il s’affligea en lui même. »TO
Il n’y a pas de
« constamment » dans le verset en hébreu.
Chez les sumériens plus de mille
ans au préalable, c’est à Enlil, que l’homme déplaît, qui décide de
l’éradication.
Ce constat donnera plus loin lieu
au déluge, qui n’a pas changé les penchants de l’homme jusqu’à nos jours faut-il
le souligner. Destruction inutile fruit d’une culpabilité avouée. Donc, le
produit est défectueux et mauvais. Qui l’a conçu ? Qui a entériné ses
penchants criminels jusqu’à lors ? Puisqu’en fait, l’homme a été conçu
mauvais et encouragé à l’être (Caïn… Lamec…).
Cela donnerait-il raison aux
affirmations de certains grands leaders yahwistes, qui ont affirmé clairement que la shoah était le fruit d’une punition
méritée de la part de Yehvah pour résultante de l’inconduite
de son peuple. Fin de commentaire.
Ici, plutôt que de réparer, ce Yehvah, étrangement très (pauvrement) humain dans les sentiments qu’il
éprouve (regrets, affliction) préfère se soustraire à son irresponsabilité et à
son incompétence par la destruction.
Un dieu n’a pas le prétendu pouvoir
de voir l’avenir ? Soit, il connaissait la résultante de ses actes et à
volontairement persévéré par pur plaisir de destruction et de souffrance
engendrée. Soit, il ne possède en effet, aucune omniscience ni omniprésence ni
omnipotence. Il n’est que cruel apprenti-sorcier psychopathe et tyrannique, ce
qui a été plusieurs fois démontré depuis le début de notre sujet.
Gn6.7 –
Le Déluge : regrets et choix erronés yehvahiques.
« Gn6.7 Et l’Éternel(yehvah) dit : j’effacerai l’homme que j’ai créé de dessus la face de la terre ; depuis l’homme jusqu’à la brute, jusqu’à l’insecte, jusqu’à l’oiseau du ciel, car je regrette de les avoir fait. »TO
Le
terme « brute » à la place de « bête » ou
« bétail » demeure ici assez anecdotique et ne concerne que le champ
lexical des traducteurs.
A nouveau le plus illustre
apprenti-sorcier de l’histoire imaginaire de l’homme, regrette ses tristes
actions. D’ailleurs, il regrette non pas de détruire mais d’avoir créé.
Au-delà,
on nous précise que toute la création va être détruite en vertu des méfaits de
l’homme. Les autres créatures ne sont-elles pas innocentes ? N’aurait-il
pas été plus simple de rappeler l’homme perverti ou mieux de lui donner une
éducation, un code moral et une ligne de conduite comme le ferait tout adulte
conscient et responsable ou encore tout père aimant ses enfants ?
Au pire, si décret est établi de ne
conserver qu’une seule lignée représentative de l’espèce humaine, pourquoi
porter atteinte au reste de la création qui n’est en rien responsable des
dérives.
Cela demeure dans tous les cas
insensé ou terriblement barbare et primaire.
A priori, Yehvah n’y a pas pensé ou voulait
sciemment détruire.
Deplus,
la sélection elle-même est erronée. Loin de n’avoir choisi que les meilleurs
représentants, les rescapés comptent déjà dans leurs rangs deux immoraux, Noé
et un de ses fils : Cham.
« Gn9.21 Il (Noé) but de son vin, et il se mit à nu
au milieu de la tente. Cham(‘ham) père de Canaan, vit la nudité de
son père, et alla dehors l’annoncer à ses deux frères. »TO
« Gn9.24 Noé(noa’h), réveillé de son
ivresse, connu ce que lui avait fait son plus jeune fils, et il dit :
maudit soit Canaan ! Qu’il soit esclave de l’esclave de ses frères ! »TO
La nouvelle humanité, pourtant « triée
sur le charnier », après que le reste de celle-ci fut détruite pour sa
perversion débute par la malédiction d’un fils voyeur et commère, prononcée par
un père alcoolique et exhibitionniste. Heureusement que Noé à été choisi pour
avoir été :
א-ו.ט נֹחַ אִישׁ
צַדִּיק תָּמִים הָיָה, בְּדֹרֹתָיו – « Gn6.9 …juste, irréprochable devant ses contemporains (qui
se conduisait selon Dieu) »TO, et,
א-ז.א כִּי-אֹתְךָ
רָאִיתִי צַדִּיק לְפָנַי, בַּדּוֹר הַזֶּה – « Gn7.1 … c’est toi(Noé) que j’ai reconnu honnête parmi
cette génération. »TO
A
l’issue, commencera le descriptif du déluge en 2102AEC d’après la torah
conformément à l’histoire sumérienne de 2200-2100AEC. Si les
évènements semblent corréler de par leur date, il faut rappeler que la torah
est prétendue transmise au Sinaï (donc son texte) 1000 ans plus tard en 1272AEC,
mais en fait rédigée par différentes sources encore plus tard après 650AEC.
L’arche de Noé est donc reprise à
l’identique d’une légende sumérienne antérieure[5].
(Cf. Sources antérieures et annexes.)
On
trouve des traductions remaniées ou non, dans les contrées et civilisations
voisines, comme chez les urrites et les hittites. En fait, il est manifeste que
la légende inspira nombre de communautés et civilisation péri-mésopotamiennes[6].
Ainsi, seuls les rédacteurs de la torah ont eu l’audace de prétendre que
l’origine de tout venait de leur divinité et que rien n’y était antérieur.
Grossier pour un plagiat.
Gn6.15 –
L’Arche de Noé : prélude à aberration logistique.
« Gn6.15 Et voici comment tu la feras : trois cent
coudées selon la longueur de l’arche ; cinquante coudées sa largeur, et
trente coudées sa hauteur. »TO
Les coudées de l’époque valent
50cm, bien que certains lui attribuent aujourd’hui 60 cm. Si nous considérons
l’avis communément répandu qui attribue à la coudée 50 cm : les dimensions
de l’arche sont les suivantes : 150m de long, 25m de large et 15 m de
haut. 56250m3. Nous arriverons très vite à l’intérêt que suscite ce détail.
Gn6.18-19 –
L’Arche de Noé : aberration logistique.
« Gn6.18 J’établirai mon pacte avec toi : tu
entreras dans l’arche, toi et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils
avec toi. 6.19 Et de tous les êtres vivants, de chaque espèce tu en
recueilleras deux dans l’arche pour les conserver avec toi : ce sera un
mâle et une femelle. »TO
Je
vais donc reprendre et étoffer le raisonnement déjà établi avec brio par
d’autres, qui souligne l’aberration logistique cuisante pour les auteurs qui
ont repris l’histoire de l’arche aux sumériens.
Il
suffirait pourtant d’affirmer sans plus de démonstration que le recueil et
l’alimentation des variétés de couples d’espèces de l’époque ne pouvaient pas
être possibles dans une nef aussi petite et pendant plus d’un an et s’en serait
fait du mythe du déluge.
L’analyse
de ce sauvetage par Noé arrivant très vite à un raisonnement loufoque est
pourtant toujours vigoureusement défendu au « pied du quai » par les yahwistes, impose la petite facétie grotesque qui va suivre.
L’estimation
du nombre total d’espèces animales terrestre en 2100AEC, soit il y
3600 ans seulement laisse croire qu’il était assez proche du nombre d’espèce
actuelle, voire supérieur à l’époque car l’évolution humaine contemporaine à
été témoin d’une réduction sensible de la biodiversité.
Si aujourd’hui nous estimons le
nombre d’espèce terrestres à +/- 10 millions, cela signifie qu’il y a 3600 ans
ce chiffre était équivalent voire supérieur. Si toutefois nous nous alignons
sur le nombre actuel d’espèces identifiées, nous établissons l’existence de 1155000
espèces. Simplifions à 1 million. Cela a imposé à Noé de recueillir de 2
millions d’individus, mâles et femelles, qu’il a fallu cloitrer dans une arche
de 150x25x15m soit de 56250 m3. Cela génère, au final, une moyenne
de 17,7 couples d’espèces comprimées par m3. Si on intègre seulement deux des quatre
espèces d’éléphants, qui impose toutefois la prise en compte de 4 pachydermes de
5 tonnes environs ; il reste déjà moins de place pour les 999998 autres
couples.
Si l’on doit dégager des espaces
d’accès aux espèces pour les nourrir et s’occuper des literies, il faut au
moins attribuer le double de volume vital par espèce, ce qui nous amène à 35
espèces par m3.
Considérons,
l’espace vital nécessaire à Noé et sa famille soit 8 personnes, on pourrait leur
attribuer 8x2mx0,5mx0,5m de couchette comme espace de sommeil soit 4m3,
ajoutons une circulation minimale pour l’hygiène, la circulation et
l’alimentation de 3mx3mx2m, soit 18m3, cela nous amène à 22m3
d’habitat humain. Ce à quoi il faut retirer le volume, d’eau et d’aliment.
La
présence dans l’arche a duré 1 an 2 mois et 27 jours (Gn8.13-16). S’il a fallu
2l d’eau par jour (sans compter les mesures de toilette et d’hygiène), pour 8
personnes pendant 452 jours cela donne 2x8x452l, soit 7232l, soit près de 7m3
supplémentaires. Si l’on considère, ne serait-ce qu’une des espèces les plus
volumineuses comme l’éléphant, qui occupe approximativement si il est petit
17,5m3. Multiplions par seulement deux espèces d’éléphants,
l’éléphant africain et indien en couple, cela donne 72m3. Sans
espace vital, ni eau, ni nourriture à ce stade du calcul. Les espèces étaient
t’elle stérilisées, isolées ou interdites de reproduction ? Comment les
espèces à longévité inférieure à 14 mois ont t’elles été perpétrées ?
De toute manière le texte
précise : « Gn6.17 Tu la composeras d’une charpente inférieure,
d’une seconde, d’une troisième. »TO.
Ceci indique que le nombre de ponts inférieurs est limité. Si l’arche mesure 15
m de hauteur, les ponts ont une hauteur moyenne de 5m. Cependant, soit des
hauteurs différentes ont été attribuée, soit il aura fallu percer le plancher
pour les espèces telles que les girafes qui mesurent plus de 5m.
Le
problème du volume et du type de nourriture, en particulier pour les
carnassiers et les charognards a été souligné. Aucune espèce de l’arche n’a pu
être attribuée à l’alimentation des autres sans quoi elles auraient disparu
pour la suite. Comment l’alimentation carnée a été conservée comestible durant
plus d’un an, les fruits pour les frugivores, les insectes pour les
insectivores et les cadavres pour les charognards.
Une
autre remarque très pertinente déjà révélée par d’autres concernent le
prélèvement et le retour des espèces dispersées sur une planète (certes décrite
comme plate et entourée d’océans à l’époque) d’une circonférence de 40000km. A
plus forte raison pour des espèces endémiques. Je reprends ici et complète les
exemples déjà donnés. Arctique : ours blanc. Sibérie : ysatis.
Pôles : pingouins et manchots. Iles isolés : marsupiaux, dragon de Komodo,
diable de Tasmanie, kangourou, dodo… heureusement que le monstre du Loch Ness
est un animal aquatique, sinon il aurait presque fallu le mettre sur le toit.
Qu’en
est-il des espèces amphibies et d’habitat mixte qui doivent demeurer et dans
l’eau et sur terre : les tortues ou les batraciens qui devait disposer
d’un espace aquatique et terrestres.
Le
problème de climatisation individualisée pour chaque « cellule » (Gn6.14),
pour les besoins des espèces du désert, des tropiques et celle de l’antarctique
ne sera pas évoqué.
Outre
la redistribution des espèces dans leur habitat d’origine, pour certaines à
plus de 20000 km par-delà des océans, la question se pose sur l’état des
biotopes qui doivent permettre de les faire vivre à leur sortie à l’issue de 15
mois d’immersion. Dans les cas les plus favorables, si nous prenons l’exemple
de la forêt tropicale, il faut plusieurs années voire dizaines d’années pour
régénérer un biotope et son écosystème. Comment les espèces ont survécu sans
biotope ou sans 10 ans de réserves supplémentaires de nourriture, qui
n’auraient pas été emportés ?
Nous cesserons là, tant la
démonstration dépasse le désopilant pour arriver à l’ennuyeux…
Gn7.2-3 –
L’Arche de Noé : espèces sauvées – contradictions.
« Gn7.2 De tout quadrupède pur, tu prendras sept
couples, le mâle et la femelle ; et des quadrupèdes non purs, deux, le mâle
et la femelle. Gn7.3 De même les oiseaux du ciel, respectivement
sept, mal et femelle, pour perpétrer les espèces sur toute la face de la terre. »TO
Traduction rectifiée : « de
toute bête pure tu prendras pour toi sept sept mari et sa femme et de bête qui
est non pure deux mari et sa femme : et aussi des volatiles du ciel sept sept mâle et femelle pour vivre semence sur la
face de toute la terre. »VR
La répétition de שִׁבְעָה – shivah, « sept » est très mal rendue
pour les bêtes et les volatiles. Les traducteurs considèrent hâtivement que le
redoublement suggère « paire » ou « couple ». Mais alors on
parle de couple pour les bêtes à cause du redoublement, on ne parle pas de
couple pour les volatiles malgré le redoublement et on ne parle pas de couple
pour les bêtes non-pures car il n’y a pas de redoublement duשנים – shnayim, « deux ».
Si le redoublement est traduit
alternativement et variablement, on est en droit de s’interroger sur son sens
initial. Ainsi שִׁבְעָה שִׁבְעָה – shivah shivah –
« sept sept » pourrait tout aussi bien être considéré comme deux fois
sept ou sept fois sept. Cela donnerait :
« De toute bête pure tu prendras
pour toi 14/49, mari et sa femme et de bête qui est non pure deux mari et sa
femme : Et aussi des volatiles du ciel 14/49, mâle et femelle pour vivre
semence sur la face de toute la terre. »VA
Ce
verset contredit maladroitement la consigne précédente de : « Gn6.19…deux êtres vivants de chaque espèce pour
conserver la vie… »TO avec
« Gn7.2… sept couples de bêtes pures, deux couples de
bêtes non pures, sept couples d’oiseaux purs pour perpétrer les espèces… »TO. On trouvera en 8.20, que les espèces de bêtes et
volatiles purs seront affectées pour être sacrifiées, donc pas pour repeupler
la terre. Contradiction triangulaire problématique.
Enfin, curiosité non élucidée : l’usage de אִישׁ וְאִשְׁתּוֹ – ish ve ishto, « mari et femme » pour les couples de bêtes purs ou non et de זָכָר וּנְקֵבָה – zakhar ou neqevah – « mâle et femelle », comme pour les volatiles.
Gn8.20 –
Le Déluge : fin – écueil moral et conceptuel.
« Gn8.20 Noé(noa’h) érigea un autel à l’Éternel(yehvah) ; il prit de tous les quadrupèdes purs, de tous les oiseaux purs et les offrit en holocauste sur l’autel. L’Éternel(yehvah) aspira la délectable odeur, et il dit en lui-même : ‘Désormais je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance ; désormais, je ne frapperai plus tous les vivants, comme je l’ai fait.’ » TO
Voici
la mise en place de rites sacrificiels animaux. Les holocaustes. Yehvah semble
apprécier l’odeur de chair brulée. Je n’ai pas la force de faire ici un autre
parallèle contemporain.
Quoi qu’il en soit, le culte se met
en place autour de sacrifices primitifs et barbares que les yahwistes ne se privent pas de reprocher
aux paganistes.
En outre, Yehvah décide de ne plus maudire
désormais, ce qui implique qu’il le faisait avant, au cas où on ne l’ait pas
encore remarqué.
Enfin, il reconnaît en lui-même que
les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises depuis son enfance. Qui a
créé une création mauvaise pour la maudire et la détruire sans la changer pour
l’avenir ? Un fabricant de recettes empoisonnées qu’il les accablera lui-même,
et de ce fait et les détruira lui-même, les remet finalement sur le
marché : ne devrait-il pas être limogé et condamné ?
Gn10.5 –
Noé : descendance et repeuplement – contradiction
à venir.
« Gn10.5 De ceux là se formèrent des colonies de peuples répandues
dans divers pays, chacune selon sa langue, selon sa tribut, selon son peuple. » TO
En omettant une fois de plus que la
traduction pourrait être améliorée, elle n’en altère pas le sens du verset qui
va bientôt générer une autre contradiction majeure.
Des versets identiques seront
répétés en Gn10.20 et 10.31.
« Gn10.19 Le territoire du peuple cananéen s’étendait
depuis Sidon jusqu’à Gaza dans la direction de Gherar »TO.
Ce
qui pose un petit problème géographico-historique. La date du récit selon la torah
se situe entre le déluge en 2102AEC et Babel 1764AEC.
Gaza comme Gherar ont été bâties après 1200AEC par les philistins[7].
Yehvah transmet une torah en 1312AEC
relatant l’existence d’un citée en 1764AEC qui ne sera qu’un village
jusqu’en 700AEC, et d’un peuple qui n’existera qu’après 1200AEC.
C’est une preuve de plus, s’il en fallait encore, que les rédacteurs sont
ultérieurs et à l’époque et aux lieux qu’ils décrivent et plus particulièrement
après le don prétendu de la torah : 1312AEC.
Gn11- –
La Tour de Babel : statut yehvahique altéré.
« Gn11.2 … or en
émigrant de l’orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de
Sennar, et s’y était arrêtés. 11.3 Ils se dirent l’un à
l’autre : Ca, préparons des briques et cuisson les au feu. Et la brique
leur tient lieu de pierre et le bitume de mortier. 11.4 Ils
dirent : Allons ! Bâtissons-nous une ville, et une tour dont le
sommet atteigne le ciel ; faisons-nous un établissement durable pour ne
pas être dispersés sur toute la face de la terre. 11.5 Le Seigneur(yehvah) descendit sur terre, pour voir la ville et la
tour que bâtissaient les fils de l’homme, et il dit : 11.6 ‘voici
un peuple uni, tous ayant une même langue C’est ainsi qu’ils ont pu commencer
leur entreprise, et dès lors tout ce qu’ils ont projeté leur réussirait
également. 11.7 Or ça ! Paraissons ! Et ici même,
confondons leur langage, de sorte que l’un n’entende pas le langage de l’autre’.
11.8 Le Seigneur(yehvah) les dispersa donc de ce lieu sur
toute la sur toute la face de la terre, les hommes ayant renoncé à bâtir la
ville… »TO
Point de détail : on voit dans
la traduction que יְהוָה – yehvah, est traduit sans explication aucune par « Le Seigneur »,
alors qu’auparavant il était traduit par « Dieu ».
A partir de 11.17, la déclaration
est à nouveau faite au pluriel, par un dieu dit unique : « …
paraissons et confondons… ». Voici un autre écueil à la pseudo unicité de
notre Yehvah.
« Gn11.1 Toute la terre avait une même langue et des
paroles semblables. »TO
En contradiction complète avec : א-י.ה מֵאֵלֶּה נִפְרְדוּ
אִיֵּי הַגּוֹיִם, בְּאַרְצֹתָם, אִישׁ, לִלְשֹׁנוֹ–לְמִשְׁפְּחֹתָם, בְּגוֹיֵהֶם
– « Gn10.5 De ceux là se formèrent des colonies de
peuples répandues dans divers pays, chacune selon sa langue, selon sa tribu,
selon son peuple. »TO
Au-delà
de ce détail coûteux en termes de cohérence descriptive, l’épisode universellement
connu voit une humanité unie, soudée, unilingue et concentrée géographiquement
qui force, son prétendu créateur, à semer le trouble dans sa capacité de
communication et à la disperser. Il est frappant de voir une divinité affirmée
comme omnisciente, omniprésente, omnipotente, (donc OOO – « triple O »
selon les agences de notations spirituelles) qui doit, non seulement
« descendre » pour voir ce qui se passe en bas et qui s’entiche de
freiner et prendre des mesures coercitives et préventives à l’encontre de ses
créatures. Ce dit « dieu-absolu », est soit effrayé, soit égalé et
jaloux, soit toujours malsain et pervers.
Gn12.1 –
Abraham(Abram) : Contradiction géographique
concernant son départ.
A ce stade Abraham n’a pas encore
été rebaptisé. Il en ira de même pour sa compagne Sarah. Le
légendaire patriarche a donc commencé sa carrière sous le nom d’Abram et la
tout aussi légendaire matriarche, sous le nom de Saraï. Cette tendance aux
mutations patronymiques est toujours d’actualité. Par exemple, l’intention de
maquiller ses origines pousserait une actrice douteuse à muter Audreï en
Audrey. Je passerai sur des Patrick et des miteux du même acabit.
« Gn11.31 Tharé emmena Abram son fils, Loth fils de Harân
son petit fils, et Saraï sa bru, épouse d’Abram son fils ; ils sortirent
ensemble d’Our-Kasdim pour se rendre au pays de Canaan, allèrent jusqu’à Harân et
s’y fixèrent. »TO
Our-Kasdim
et Harân sont distant de près de 1000km. Soit Yehvah à un temps de retard, soit Abram
a voulu faire une blague et changé le panneau à l’entrée de la ville lorsque son
dieu est venu lui donner l’ordre de partir, soit le système GPS Torah-Torah™ de
l’époque n’était pas très au point car ne disposant que d’un satellite. En
effet, la seule chose qui était satellisée jusqu’alors était Énoch sur son
chariot. En fait le système satellitaire de l’époque était peut-être Énoch-Énoch™.
Seuls les archéologues spatiaux peuvent répondre à la question.
Concernant
Abraham, l’utilisation de ce dénominatif était très courant en différents lieux
et époques de Mésopotamie. Les recherches scientifiques et archéologiques sur
la question sont abondantes et n’ont jamais permis d’extraire des références de
l’époque aucun personnage spécifique ayant opéré la migration décrite. Cet hypothétique
patriarche demeurera un personnage biblique et non historique.
Gn12.7 –
La « Terre promise » : première
attribution détournée.
« Gn12.7L’Éternel(yehvah) apparut à Abram et dit : c’est à ta postérité que je destine ce pays. » TO
On retrouve cette affirmation en Gn13.15,
15.7, 15.18… et rappelée encore et encore ultérieurement jusqu’en Dt34.4.
Cette
affirmation divine est faite alors qu’Abram parcours Canaan qui couvre une
partie de notre actuel Israël. La descendance d’Abram comprend l’ensemble du
tronc sémitique, donc juifs et arabes confondus. Il s’agit bien de
l’affirmation du texte : « la descendance d’Abram », qui n’est
pas encore Abraham, donc pas encore judéisé. Ainsi, si ce dieu a affecté
« noir sur blanc » ce territoire à tous les sémites, juifs et arabes,
il est dommage de voir, ceux de tous bords qui voudraient, contre tout bon sens,
continuer à croire aux fables de la bible, s’entre-déchirer pour l’exclusivité
d’un droit territorial imaginaire, que leur même croyance leur impose comme
équivalent. Ce n’est pas un problème de place en tout cas. Je peux vous assurer
pour ceux qui ne connaissent pas notre beau pays, que même si il est
relativement petit, il y a encore de l’espace libre pour au moins 30 millions
de personnes, je vous assure.
Si
cela ne suffisait pas, il serait souhaitable de rappeler aux uns et aux autres
que les données archéologiques irréfutables actuelles, attestent qu’il n’y
avait ni juifs ni arabes dans la région à l’époque du supposé patriarche en
1750AEC, mais des égyptiens et des cananéens. Fin de commentaire.
Gn12.11-15 –
Abraham(Abram) et Sarah(Saraï) en Égypte : problème moral.
« Gn12.11 Quand il fut sur le point d’arriver en Égypte. Il dit à Saraï son épouse : certes je sais
que tu es une femme au gracieux visage. 12.12 Il arrivera que
lorsque les égyptiens te verront, ils diront : c’est sa femme, et ils me
tueront, et ils te conserveront la vie. 12.13 Dit, je te prie que tu
es ma sœur, et je serai heureux par toi, car j’aurai grâce à toi la vie sauve. »TO
« Gn12.15 Puis les officiers de Pharaon, la virent et la vantèrent à Pharaon, et cette femme fut enlevée pour le palais de Pharaon. 12.16 Quant à Abram, il fut bien traité pour l’amour d’elle ; il eut du menu et du gros bétail, des ânes, des esclaves mâles et femelles, des ânesses et des chameaux. 12.17 Mais l’Éternel(yehvah) affligea de plaies terribles Pharaon et sa maison à cause de Saraï son épouse. 12.18 Pharaon manda Abram, et dit : qu’as tu fait là à mon égard ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle est ta femme ? 12.19 Pourquoi as-tu dit : elle est ma sœur, de sorte que je l’ai prise pour moi comme épouse ? Or maintenant, voici ta femme, reprends là et retire-toi ! 12.20 Pharaon lui donna une escorte, qui le reconduisit avec sa femme et toute sa suite. »TO
Yehvah tolère et passe sous silence le
mensonge, la lâcheté et la cupidité d’Abram ainsi que la prostitution de Saraï,
(étonnement consentante) et afflige en plus, Pharaon et la maison d’Égypte, alors que celui-ci est non
seulement innocent, mais victime du stratagème d’Abram. L’immoralité d’Abram,
la soumission de Saraï et l’iniquité « yehvahique » sont ici
affligeantes.
La
femme, en plus du fait de porter injustement le soi-disant « péché
originel » sur ses épaules, est ramenée ici, à un objet qu’on utilise à
des fins de profits. Malheureusement, peu de femmes à ce jour ce sont insurgées
contre cet état de fait.
Pharaon
ne tue pas Abram à cause des plaies et du mensonge, certainement car il
considère qu’Abram est sous la protection de Yehvah. Il le fera en plus escorter malgré tout.
Yehvah ne pouvait-il pas se manifester
avant que Abram ne mente en prostituant sa femme pour s’enrichir ? Bien
sûr que si, puisqu’au final, il s’est manifesté, mais pour une fois encore,
protéger un cupide menteur proxénète, laisser déshonorer une femme et accabler des
innocents. Les charges criminelles contre Yehvah continuent à s’accumuler.
Si le patriarche peut agir impunément de la sorte voire même être rétribué : qu’en sera t’il de ses descendants?…
De surcroit, Abram devenu Abraham
réitèrera cette malversation concernant Saraï devenue Sarah un peu plus tard
avec Abimélec (Gn20-), ce qui encouragera Isaac à faire de même avec Rébecca (Gn26-)…
l’immoralité serait-elle une fatalité génétique ?
Portons au crédit d’Abram,
lorsqu’il sera renommé Abraham, la responsabilité d’un demi-mensonge. Il avouera à Abimélec : « Gn20.12 Et d’ailleurs, de fait, elle est ma sœur, la
fille de mon père, mais non la fille de ma mère et elle m’appartient comme
épouse. »TO. Demi-mensonge, car
Abram révèle avoir épousé sa demi-sœur ! Ce qui nous amène à constater que
de demi en demi, le crime est double : il a prostitué sa femme et sa sœur.
Nous verrons ultérieurement que la torah exigera de s’interdire une femme
partagée autant que sa sœur.
Nous
tairons certains goûts de Pharaon et d’Abimélec, puisque : Abram à 75 ans
lorsqu’il qu’il quitte Harân pour l’Égypte et que Saraï à 10 ans de moins
qu’Abram, celle-ci aura 65 ans lorsque livrée la première fois à Pharaon et 90
ans la seconde, à Abimélec.
Gn12.16 –
Abraham(Abram) : Égypte et chameaux – anachronisme.
« Gn12.16 Quant à Abram, il fut bien traité pour l’amour
d’elle ; il eut du menu et du gros bétail, des ânes, des esclaves mâles et
femelles, des ânesses et des chameaux. »TO
Le texte
attribue des chameaux à Abram, alors que la présence, l’usage et l’introduction
en Égypte de l’espèce vers 1750 AEC est
plus que contestée[8]. S’il n’y avait pas de chameaux en Égypte à
l’époque d’Abram, et si Abram a reçu des chameaux en Égypte à cette
époque : c’est bien qu’il n’y a jamais eu d’Abram. Cela signifie une fois
de plus que les auteurs étaient contemporains à la présence des chameaux, donc
ultérieurs. On reparle à nouveau de chameaux en Gn24.10 et au-delà. Sans
l’histoire et l’archéologie, on serait presque amené à se demander si les
égyptiens ont existé…
Gn14.18 –
Abraham(Abram) rencontre Melchisédec : anachronisme.
« Gn14.18 Melchisédec(malki-tsedek) , roi de Salem, apporta du pain et du vin, il était prêtre du Dieu suprême(el elyon). »TO
Alors
qu’Abram n’a pas encore été consacré, ni rebaptisé Abraham, ni circoncit, soit,
porteur de l’alliance, il existait avant lui, non pas un simple croyant ou
éveillé mais… un prêtre ! Par définition, un prêtre est ordonné et
consacré à la divinité qu’il sert. Puisque la traduction amène à confondre Yehvah et El Elyon du fait de l’usage
commun de « dieu » : on ne devrait pas parler alors de
« dieu d’Abraham et des hébreux » mais de « dieu de
Melchisédec et des cananéens ». Il semblerait que la paternité du culte à
Yehvah présenté comme « Dieu », ne soit pas du ressort d’Abram.
Si on respecte toutefois le texte
lui-même, cela révèle qu’il existe une autre divinité en service, qui plus est,
nettement plus avancée dans son installation. On révèle ainsi, ici qu’il existe
un « dieu supérieur » – el elyon, qui dispose déjà d’un culte
et d’au moins un prêtre par le biais de Melchisédec. Ce qui ramène Yehvah au rang d’arriviste tardif, de
sous-fifre ou d’imposteur. La compréhension du verset dans ce sens semble
tellement contradictoire et dommageable aux suppôts de Yehvah, qu’il leur
vaudrait presque, mieux admettre, même si cela n’en reste pas moins cuisant,
que leur premier patriarche ne l’était pas. Les cananéens disposaient quant à
eux d’une divinité centrale dans leur panthéon : « El ». L’histoire
a montré que le seul but du yawhisme était de supplanter et d’effacer les
cultes cananéens déjà en place.
Bien que cela soit inscrit ici
clairement dans le texte, la progression de celui-ci fera oublier ce point de
détail.
Gn15.18 – La « Terre Promise » : seconde description démesurée.
« Gn15.18 Car ce jour là, l’Éternel(yehvah) conclut un pacte avec Abram en disant : j’ai octroyé à ta race ce territoire, – depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate… »TO
Voici
donc le cadeau, de ce que certains pensent encore aujourd’hui devoir être le
« Grand Israël », à Abram et à ces descendants. La moitié de l’Égypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Arabie et la moitié de l’Irak…
rien que ça.
Si
les descendants d’Abram sont censés être de nos jours, juifs et arabes, et si
ceux-ci doivent se contenter du territoire désigné, cela signifie que nos
frères arabes, par exemples du Maroc ou de l’Iran oriental, sont bien éloignés
de leur pénates. Heureusement l’acte de propriété s’est décomposé pour
permettre à chacun de s’installer où l’histoire la conduit.
« Gn15.8 Il(Abram) répondit : Dieu-Éternel(adonay-yehvah), comment saurai-je que j’en suis possesseur ? 15.9 Il(dieu) lui dit : prépare moi une génisse âgée de trois ans, une chèvre âgée de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »TO
Tout
aussi heureusement, les modalités transactionnelles foncières ont évoluées ;
sans quoi il faudrait acheter son terrain dans une boucherie.
Mais
cette désignation territoriale semble en contradiction avec ce qui sera
« octroyé » plus tard, aux successeurs de Moïse. Si les rédacteurs ont fait prétendre à Yehvah que la descendance d’Abram, soit
l’ensemble des sémites se voyait attribuer le territoire précédemment décrit.
Ils stipuleront plus loin qu’une sous-branche sémitique qu’ils désigneront
comme le peuple israélite devra s’établir entre la côte méditerranéenne et le
Jourdain. Cela prête à confusion chez certains intégristes, qui croient
réellement que Yehvah, Abram et Moïse ont existé et que la transaction est
réelle et valable. On imagine d’ailleurs sans peine, Tel Aviv à Damas et
Jérusalem à Bagdad…
Gn16.. –
Sarah(Saraï) : stérile, mandate Agar mère
porteuse – irresponsabilité et cruauté.
Ce
chapitre nous décrit comment Saraï stérile, met dans un premier temps Agar
« son esclave égyptienne » dans le lit de son époux pour, dans un
second temps, humilier et maltraiter celle-ci lorsqu’elle enfantera Ismaël. Si
le libéralisme sexuel, au temps des patriarches, qu’on ne peut que saluer, ne
semble pas s’être perpétré jusqu’à nos jours. L’attitude de Saraï la matriarche
est plutôt désappointante. Elle devient elle-même jalouse d’un résultat qu’elle
a commandité. Le comportement de Saraï est particulièrement retord, paradoxal
voir bipolaire. Entre incapacité d’anticiper et d’assumer la conséquence de ses
actes et le déclin vers une attitude irresponsable et cruelle
condamnable : la matriarche ne relève pas le niveau de son époux. On peut
toutefois mettre à son crédit le traumatisme engendré par sa prostitution
forcée en Égypte. Bien sûr, pour ne rien changer, Yehvah laisse faire et cautionne des évènements
lourds de conséquences. Évènements qui faillirent coûter la vie au pauvre
Ismaël, lors de la fuite d’Agar terrorisée par sa maîtresse et renvoyée par
Abram devenu Abraham : Gn21.15-19. A quoi bon ce remue-ménage puisqu’au
final, Saraï qui deviendra Sarah, aura un enfant.
Pourtant
Abram, avait parfaitement le choix et le pouvoir de changer la donne sans
livrer son couple à tant d’immoralité. Après avoir fait maudire Abimélec, dont
la maison sera frappée de stérilité, en ayant tenté de livrer à nouveau Sarah
(toujours très consentante faut-il le noter), Abraham « intercéda auprès
de Yehvah, qui guérit Abimélec, sa femme et ses servantes de sorte qu’elles
purent enfanter » (Gn20.17). Ce, après extorsion (Gn20.14-16) de
cheptel, territoire et argent, évidemment, contre pardon, guérison et
protection !
En
outre, plus tard, Abraham intercèdera aussi pour tenter, ô comble, cette fois
ci de sauver les « pervers pécheurs devant Yehvah, de Sodome et Gomorrhe. ». Cela atteste que le
« prophète » (Gn20-7), fait un usage inapproprié de ses prérogatives
ou demeure complice-profiteur passif de la situation.
Si
Yehvah est intervenu à l’encontre de
Pharaon et d’Abimélec, à cause de la prostitution de Sarah : intervenir
pour intervenir, il pouvait intervenir à sa guise avant et non après.
Si
Pharaon et Abimélec, ont regretté de leur voir imposer à leur insu, un adultère
forcé, car en désaccord avec leurs règles et leur moralité et ont épargné
Abraham : cela montre que s’il avait été d’emblée informés, ils auraient agi
différemment sans porter atteinte à Abraham.
Si
Abraham a prostitué Sarah par peur d’être exécuté, pourquoi n’a-t-il pas
« intercédé » auprès de Yehvah pour obtenir sa protection
d’emblée et non des représailles a posteriori. C’est bien Yehvah lui-même qui
ordonne le voyage à Abraham… pour le faire mourir à cause de son épouse ?
C’est plutôt insensé.
Si
Abraham obtient de Yehvah, la restitution de la fécondité de la Maison d’Abimélec, pourquoi ne
le demande-t-il pas pour lui-même à dieu afin d’éviter l’incident d’Agar ?
La stérilité de Saraï, yehvahiquement imposée, semble en fait bien pratique,
car elle permet de la livrer sans risque de la voir enfanter des différents
partenaires auxquels elle sera prostituée. Pour rappel, Sarah sera rendue
féconde plus tard par intervention de Yehvah.
L’étau
se referme. Tout démontre ici la complicité triangulaire perverse Yehvah-Abraham-Sarah. La question peut se poser : comment avoir la
décence morale d’honorer encore un divinoïde tellement et constamment
malfaisant depuis qu’on y fait référence et canoniser un couple
« Patriarche-Matriarche » aussi avilis. Je laisse la réponse à
l’appréciation morale et au discernement de ceux qui en disposeraient encore…
mais le pire et à venir…
Je
m’accorde ici une petite facétie du fait de littéralisation idiomatique. Si
l’expression idiomatique signifiait à l’époque des rédacteurs, « se
prosterner ». La traduction littérale nous amène à imaginer le pauvre
Abram tomber sur le visage et s’écraser, voire se casser le nez. Serait-ce
l’origine, pour nous juifs, de notre nez crochu ? De cet évènement est issu le refrain
populaire : « … tombé le nez par terre, c’est la faute à Yehvah…» (et
non Eber, malgré le sacrifice de la rime). Me pardonnera-t-on ces
galéjades ?
« Gn17.12 A l’âge de huit jour que tout mâle de vos
générations soit circoncis par vous. »TO
Voici
apparaître l’origine de la cruelle, barbare et primitive mutilation sexuelle
masculine qu’est la circoncision dans le culte yehvahique. Nous avons échappé
belle à l’excision, qui est toujours pratiquée en par endroits. Certains
rétorquent qu’il s’agit là d’une mesure médicale salutaire d’un point de vue
hygiénique, ce que je ne suis prêt à accorder que dans de très rares cas. Loin
de conditions hospitalières à un âge et développement plus avancé, sous
contrôle médical et anesthésie, la mise en œuvre chez un enfant nouveau-né de huit
jours frise l’abominable et la gore-fiction.
Pour
ceux qui ne serait pas au courant : cela se pratique sur un nouveau-né
conscient, tenu sur les genoux d’un « parrain » en pleine synagogue,
dans des conditions d’hygiène déplorables à plus forte raison lorsque que
l’opérateur est rarement médecin ou chirurgien. Ajoutons qu’à l’issue de la
section de l’excroissance préputiale du nourrisson, le « mohel »
après avoir avalé une quantité définie de vin béni au préalable et dont il
garde une partie en bouche, pratique une succion buccale de l’hémorragie
pénienne.
Ceux qui n’ont pas encore vomi
peuvent louer Ian Flemming pour la découverte des antibiotiques.
Ce
n’est pas parce qu’un acte est stupide, dangereux et cruel, sous prétexte qu’il
s’agit d’une « tradition ancestrale », que ça n’en reste pas moins
stupide, dangereux et cruel. A plus forte raison lorsque les références de la
tradition sont imaginaires. Je pourrais inviter les pratiquants d’autres usages
barbares et sanguinaires, à faire leur autocritique, mais ce n’est pas mon
propos.
Gn18.14 – Yehvah : affirmation de
toute puissance malsaine.
א-יח.יד הֲיִפָּלֵא מֵיְהוָה, דָּבָר
« Gn18.14 Est t’il rien d’impossible au Seigneur(yehvah) ? »TO
Rétorque
de Yehvah, après que Sarah est appris qu’elle enfantera Isaac à 90 ans, qu’elle
en ait rit et ainsi douté de son créateur. Plutôt étonnant pour une matriarche
épouse de prophète. Nous ne relèverons pas l’absurdité biologique d’un jeune
père de 100 ans et d’une jeune mère de 90 ans.
Mais
au-delà, nous y voilà : Yehvah lui-même affirme clairement que
rien ne lui est impossible. Ce dont on ne devrait pas douter venant du futur
post-proclamé « créateur de l’univers » (Ex20.10). Affirmation implicite
est faite par l’instigateur principal des évènements : « Je suis
l’unique décisionnaire et omnipotent ». Ainsi, tout ce qui a été fait ou
non, relève entièrement de son pouvoir. Il s’affuble ouvertement ainsi de la
totale responsabilité de toutes les atrocités commises jusqu’alors et au-delà.
On peut donc affirmer ici que : « Puissance sans conscience n’est que
ruine de l’âme ». Ainsi, versé dans un contexte dit
« spirituel », où le médiateur central n’est autre que l’âme
elle-même, cela devient potentiellement catastrophique.
Gn18.23,25 –
Sodome et Gomorrhe : injustice yehvahique.
« Gn18.25 Loin de toi d’agir ainsi, de frapper l’innocent
avec le coupable, les traitant tous les deux de la même façon ! Loin de
toi ! Celui qui juge toute la terre serait-il un juge inique ? »TO
Ce
verset est consécutif à l’annonce de la destruction de Sodome contre laquelle
se dresse Abraham. Il obtiendra la sauvegarde de la ville si dix justes s’y
trouvent, ce qui ne sera pas le cas… la question se pose toutefois : n’y
avait-il pas de femmes, d’enfants voire d’animaux ? Donc il y avait bien
des innocents parmi les coupables et très certainement plus d’innocents
(femmes, enfants) que de coupables (hommes pervertis). Ainsi, Yehvah a anéanti l’innocent et le
coupable ce qui lui vaut le statut de juge inique. Ce n’est plus une nouveauté
à ce stade.
Gn19.8 –
Loth : livre ses jeunes filles vierges aux
sodomites – amoralité paternelle illogique.
« Gn19.8 Ecoutez ! J’ai deux filles qui n’ont pas
encore connu d’hommes, je vais vous les amener, faites leur ce que bon vous
semblera, mais ces hommes, ne leur faites rien car ils sont venus abriter sous
mon toit. »TO
Deux
« messagers » sont venus annoncer à Lot la destruction de Sodome (Gn19.13).
Les sodomites s’attroupent et demande à Loth de leur livrer, à priori pour
autre chose qu’un simple bonjour (Gn19.5). Les « messagers » sont des
anges dotés de pouvoirs qu’ils utiliseront pour débouter les agresseurs. De ce
fait, non seulement, ils savent et peuvent se défendre, mais ils peuvent, ce qu’ils
feront, protéger Loth et sa famille (Gn19.10-11).
Je
ne fais ici que reporter l’évènement car je suis incapable d’interpréter
pourquoi un père prétendu juste et par ce fait, doit être sauvé sur l’ordre de Yehvah, est prêt à livrer ses jeunes filles vierges à une bande de sodomites
déchaînés, lorsque les anges eux même, ont demandé à rester la nuit sur
« la voie publique » (Gn19.2). Nous ne trouvons pas trace ici d’une
quelconque réaction de l’épouse de Loth, soit la mère des filles.
Cela
souligne une fois de plus, l’immoralité d’un personnage biblique de référence,
la considération et « l’usage » écœurant, auparavant des épouses et
maintenant des filles par la clique yahwiste.
Gn19.24 –Sodome et Gomorrhe : destruction – vide archéologique.
« Gn19.24L’Éternel(yehvah) fit pleuvoir sur Sodome(sdom) et sur Gomorrhe(amora) du soufre et du feu ; L’Éternel(yehvah) lui-même, du haut des cieux. »TO
Si Abraham a 100ans au moment de la destruction de Sodome et Gomorrhe, l’histoire se situe en 1712AEC. Il n’existe à ce jour aucune trace archéologique ni des deux villes, ni d’une destruction de toute la région incluant les deux villes citées, par le feu et le soufre, alors que les évènements antérieurs et postérieurs sont connus, identifiés et datés. Le châtiment de Gomorrhe « amora » : de soufre, en général jaune d’odeur moutardée, et de feu, pique donc naturellement par où il passe, si on réussit à se figurer l’identique en accord à la forme de la faute.
Gn19.31 –
Loth : abusé par ses deux filles : immoralité.
« Gn19.31 L’aînée dit à la plus jeune : notre père
est âgé, et il n’y a plus d’autres hommes dans le monde, pour s’unir à nous
selon l’usage de toute la terre. Eh bien ! Enivrons de vin notre père,
partageons sa couche, et par notre père nous obtiendrons une postérité ! »TO
Si
jusqu’à présent, précurseurs père, frère, enfant, patriarche et matriarche, ont
démontré leur immoralité totale, voici le tour des filles, qui, pour une
étrange excuse, se livrent à des relations incestueuses avec leur père dont
elles enfanteront. Bien sûr, c’est de lui qu’elles tiennent leur éducation et
leur moralité. Après tout, ayant vécu parmi les sodomites et presque livrées à
eux par leur propre père.
A ce stade plus rien ne peut plus
choquer. D’autant plus que comme Loth, ses filles sauvées de la destruction de
Sodome sont sensée être des « justes » elles aussi. Après le déluge,
c’est la seconde fois que sont sauvés des prétendus juste pourtant d’authentiques
immoraux.
En outre, Loth vivait dans une caverne avec ses deux filles : « Gn19.30 Loth monta de Çoar et s’établit dans la montagne
avec ses deux filles, car il n’osait rester à Çoar ; il demeura dans une
caverne, lui et ses deux filles. »TO
Il ne devait pas être enivré au point que l’éthanol le prive de capacité
coïtale, ce que nous précise le texte :
« Gn19.33 Elles firent boire du vin à leur père cette même
nuit; la fille aînée vint partager sa couche et il ne la reconnut point
lorsqu’elle se coucha ni lorsqu’elle se leva. »TO,
« Gn19.35 Elles firent boire, cette nuit encore du vin à
leur père; la cadette se leva, vint à ses côtés et il ne la reconnut point lors
de son coucher et de son lever. »TO.
Suffisamment conscient pour avoir
des rapports sexuels satisfaisants, mais pas assez pour reconnaître sa
partenaire, dans un endroit où les deux seules femmes sont ses filles : il
n’émettra aucun doute ni aucune objection.
Rien ne sera non plus spécifié par la
suite sur une éventuelle surprise de voir ses filles enceintes puis enfanter
sans époux connus ou déclarés. Si qui ne dit mot consent : on a à faire un
implicite complice incestueux. Si l’on remonte à la manière dont s’est immanquablement
propagée l’espèce depuis Adam et Ève, il semblerait que ce penchant aussi soit devenu
une fatalité génétique.
Abraham
rencontre Abimélec, roi des philistins, à qui il tente de repasser Sarah. La
manœuvre dispose d’un précédent, comme nous l’avons déjà souligné[9].
C’est
un autre point qui nous intéresse ici. A l’époque du récit, vers 1700AEC,
les philistins ne sont pas encore présents dans la région[10].
De plus, l’histoire philistine authentique et bien documentée telle que nous la
connaissons, ne fait part d’aucune trace d’un roi philistin dénommé אבימלך – abimelekh,
« Abimélec ».
Non seulement l’époque n’est pas
bonne mais Abimélec n’a aucune existence historique attestée .Que doit-on penser du personnage qui lui donne la réplique ? En
l’espèce : Abraham.
Gn22- –
Le Sacrifice d’Isaac : déchéance morale paternelle.
Ce
passage évoque comment Abraham obéit à Yehvah qui lui ordonne de sacrifier son
propre fils. Certains voudraient mettre en avant l’obéissance et l’abnégation
d’Abraham pour obtenir l’alliance yehvahique.
Les évènements passés battent en
brèche la valeur morale de la soumission d’Abraham au profit d’un comportement
psychopathologique avéré.
L’alliance et déjà conclue (Gn17.7).
La terre de Canaan déjà promise (Gn13.15,
15.7, 15.18, 17.8)
Abraham a négocié avec Yehvah pour Sodome
et Gomorrhe (Gn18.23) et pour Abimélec (Gn20.17).
Mais il ne fait rien pour contrer
l’ordre du sacrifice de son fils, pas même un petit essai ou une petite
tentative pour ce qu’il a de plus cher ; alors qu’il l’a fait spontanément
pour des étrangers et des prétendus criminels.
Quel
père psychologiquement équilibré accepterait sans s’impliquer alors qu’il n’a
pas besoin d’obéir et qu’il s’est déjà opposé pour moins que ça ?
Quel
« dieu » sensé et cohérent, qui a déjà la garantie d’allégeance d’un
serviteur et lui a déjà donné sa parole, peut exiger de lui un
infanticide ?
L’argument
qui consiste à dire qu’Abraham était prophète et qu’il savait que le sacrifice
de son fils serait avorté in extremis ; soit, que tout cela n’était qu’une
mise en scène lugubre, orchestrée par Yehvah pour servir de comte aux futurs
lecteurs passifs, naïfs et grégaires, est pire encore.
A partir de là, ces obédients
comprendront qu’il faut « sacrifier ses enfants au nom de dieu ».
Consternant !
Nous
sommes à moins du vingtième du récit et à un tournant critique de la
considération du texte alors qu’il reste de très longs passages d’inepties et
de monstruosités.
C’est pourtant à ce stade que n’importe
quel individu doté d’une intelligence minimale, de bon sens et d’humanité doit
décider de faire recycler le livre afin de fabriquer des cahiers d’écoles
utiles.
Malheureusement, beaucoup
tourneront la page (dans les deux sens du terme) pour continuer à se nourrir
d’absurde et liquéfier définitivement leur conscience morale. Je vais tourner
la page, mais seulement au sens propre afin de continuer cette difficile mais
tellement nécessaire analyse critique.
Gn23.15 – La grotte de Makhpelah (Tombeau des Patriarches) : transaction
fantasmagorique.
« Gn23.15 Efrôn répondit à Abraham en lui disant : Seigneur(adonay) , écoute moi, une terre de quatre cents sicles d’argent, qu’est ce que cela entre nous deux ? Enterres-y ton mort. Abraham écouta Efrôn, et lui compta le prix qu’il avait énoncé en présence des enfants de Heth : quatre cents sicle d’argent, en monnaie courante. »TO
On
nous parle ici d’un achat avec des « sicles d’argents »,
שֶׁקֶל-כֶּסֶף – shekel kesef. Le sicle sera
une monnaie romaine ultérieure. L’apparition des premières pièces métalliques
date de 650AEC et est d’origine grecque[11].
Comment Abraham a t’il acheté une grotte 1100 ans plus tôt, dans une région ou
l’argent décrit n’existait pas encore. Il n’y avait pas de « monnaie
courante ». En clair, la grotte décrite ne peut en aucun cas être
revendiqué par un quelconque descendant d’un personnage imaginaire puisque celui-ci
ne l’a jamais acheté. L’histoire aurait été crédible si il l’avait troquée
contre des moutons et des chèvres, mais en aucun cas de la monnaie quelle
qu’elle soit.
Cela souligne une fois de plus que
les rédacteurs sont ultérieurs à 650AEC.
Gn23.19 –
Sarah : inhumation – tromperie archéologique I.
« Gn23.19 Alors Abraham ensevelit Sara, son épouse, dans
le caveau du champ de Makpêla, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. »TO
Le
« Tombeau des Patriarches » de Makhpelah, construit par Hérode le grand
vers 20AEC, qui se situe à Hébron dans l’actuelle Cisjordanie,
accueille plusieurs monuments qui sont en fait des cénotaphes, c’est à dire des
monuments aux morts sans sépulture ni corps en dessous. Certains croient
cependant que les patriarches sont bel et bien enterrés là.
A
ce jour, aucune certitude archéologique ne permet d’affirmer seulement que les
corps qui soit disant s’y trouve datent bien de l’époque d’inhumation proposée
par le texte. L’opposition rabbinique est totale pour deux raison en fait. Une
officielle, qui s’appuie sur le respect des morts. Une avérée : comment
peut t’il y avoir le corps d’un patriarche de génétique sémitique datant de
1700AEC alors qu’il n’a pas existé ?
Gn27- –
Esaü : spolié sans scrupules – immoralité familiale.
Nous
arrivons ici au passage où Isaac proche de sa mort désire bénir son aîné et sa
descendance. Rebecca fomente alors un complot avec son fils Jacob pour
détourner la bénédiction d’Isaac devenu aveugle. Alors qu’Esaü est à la chasse,
Rebecca prépare un ragoût destiné à être apporté par Jacob déguisé en Esaü afin
de subtiliser la bénédiction au détriment d’Esaü, ce qui fonctionnera parfaitement
tant le subterfuge fut machiavélique. De Rébecca, la commanditaire à son fils
Jacob complice passif, ce binôme d’escrocs d’anthologie se sont rendus coupable
de pas moins de 4 chefs d’accusation : abus de faiblesse, détournement de
prérogative, mensonge, escroquerie.
Le
plus surprenant provient du fait que, bien qu’Isaac ait été abusé et par sa
femme et par son fils. Il bénira l’exil de ce dernier avant son départ (Gn28-).
Le scénario se rapproche ici d’un mauvais Sitcom pour niais et fait songer que
de Bersabée à Dallas, il n’y a qu’un pas.
Gn29.22… –
Jacob et son beau-père : escroquerie nuptiale –
immoralité.
Ici,
Laban cousin de Jacob, substitue Rachel, pour qui Jacob a travaillé sept ans,
par Léa. Ce n’est pas parce que cela semble un juste retour des choses, après
que Jacob ait trompé son propre père, qu’il ne s’agit pas là d’une nouvelle
escroquerie. Cela induit comme bénéfice pour Laban de conserver sept ans de
plus son nouveau gendre à son service et de placer ses deux filles chez un
cousin. Si nous retrouvons « Bersabée et son univers impitoyable » en
saison II, présupposons la saison III comme palpitante. La descendance de Jacob,
et ainsi, ce qui constituera les 12 tribus d’Israël semble d’ores et déjà
prometteuse puisque Léa, la mal-aimée, enfantera 4 garçons : Ruben,
Siméon, Lévi et Juda.
Gn30.. –Les 12 Tribus d’Israël : origines hétéroclites.
Rachel,
la « première seconde » épouse de Jacob, frappée de stérilité (ce qui
semble tristement récurent chez les matriarches au point d’en devenir lassant),
pousse son esclave Bilha à s’unir à Jacob qui enfantera Dan et Nephtali.
Un
concours de prêt d’esclaves porteuse s’ensuit puisque Léa à son tour enverra
son esclave Zilpa qui enfantera Gad et Acher. Plus loin Léa achète une nuit
d’amour avec Jacob à Rachel avec des mandragores que Ruben a ramené des champs.
Elle enfantera à nouveau, après s’être enorgueillie d’avoir été récompensée par
Yehvah pour avoir alloué son esclave à
son mari : d’abord Issachar et plus tard Zabulon et Dina. Rachel quant à
elle deviendra enfin féconde et donnera Joseph à Jacob.
Si
nous faisons ci le point des aïeux de la lignée d’Israël (Gn35.23) nous trouvons
7 garçons et 1 fille, enfants issus de ses cousines araméennes et 5 fils
d’esclaves. Ceci porte sérieusement atteinte à l’homogénéité de la généalogie
du peuple israélite en vertu de deux souches « étrangères » à la lignée
des patriarches sur trois. Cela implique qu’on peut estimer que près de 40% de
la descendance patriarcale ne l’est pas ou encore que 40% du futur peuple israélite
est issu d’une filiation bâtarde. Ça l’est déjà à ce stade, mais cela se
compliquera par la suite, dès le séjour en Égypte. Cela devrait encourager les
représentants actuels à la mixitude et au métissage.
Malheureusement,
certains puristes qui ignorent très certainement les origines signalées dans
leur torah de leur lignée imaginaire bâtarde, s’attachent de manière virulente
et exhaustive à des descendants de bonnes familles. Combien d’enfants toutefois
reconnus juifs mais issus d’un couple mixte de seule mère juive, se voit un
mariage refusé car n’étant pas de « bonne souche ». Paradoxe
surprenant de la part de défenseurs d’un « pedigree » lui-même
abâtardi. Le plus affligeant réside dans le fait que la généalogie défendue,
quand bien même altérée dès l’origine, dépend seulement d’une fable.
En
clair si les patriarches avaient existé, leur descendance actuelle devrait être
un exemple de mixitude et d’ouverture aux antipodes des croyances et politiques
raciales protectionnistes actuelles. Pour illustration, le mariage religieux
est seul admis en Israël à ce jour. Les yahwistes officiants se réservent le droit
d’exclure un partenaire non israélite et de refuser l’union. « Moyen-âge
quand tu nous tiens… ».
Hors d’Israël le mariage
communautaire est aussi refusé par les yahwistes aux couples mixtes. La seule
solution restante, s’appuie sur le mariage civil dans les pays développés. Dès
lors, nous n’évoquerons pas les pressions familiales et communautaires qui dans
la majorité des cas ruinent tout espoir de longévité des couples mixtes. Qui osera
encore parler d’une religion d’amour ?
Gn30.32.. –
Jacob et son beau-père : contre-escroquerie –
fourberie vindicative.
Ce
passage illustre la revanche de Jacob sur Laban. Après avoir demandé le droit
de partir, Jacob fini par accepter une session de travail supplémentaire avec
pour salaire les pièces de cheptel mouchetés ou tachetés qui seront issue du
troupeau de Laban. Les animaux non marqués resterons à Laban alors que les
bigarrés reviendront à Jacob. Pour stimuler la production d’animaux vigoureux
et tachetés, Jacob utilise un étrange subterfuge : tantôt l’immersion dans
les auges des animaux de rameaux de peuplier, d’amandier et de platane et
tantôt leur exposition à la vue de ceux pratiquant un coït vigoureux. Selon le
texte, cette préparation stimulerait l’ardeur sexuelle des animaux concepteurs
et la vigueur de leur descendance. Son but est de récupérer la majorité du
troupeau moucheté qui le deviendra mathématiquement tôt au tard. Nous aurions
donc un Jacob plus observateur que Laban qui serait compétent dans un domaine
situé entre phytothérapie empirique et magie vaudou qu’il attribuera à l’action
de Yehvah lui-même en Gn31.8-12 qui lui a
inspiré la recette.
Le
vrai problème réside dans le fait qu’à ce jour, aucun effet aphrodisiaque et
« toco-optimisant »[12] n’ont été mis en évidence chez les espèces végétales
citées. Si cela avait été le cas tant de manière empirique puis scientifique
expérimentale, ce moyen aurait été plébiscité sans aucun doute. Il semblerait
pourtant que cette recette ait été oubliée, sans quoi les éleveurs du monde
entier chercheraient à l’utiliser dans l’intérêt de leur cheptel. Ce n’est pas
tant l’ineptie pharmaco-génético-zoologique citée dans le texte que je cherche
à souligner ici, mais bel et bien le fait que conformément à l’accoutumée :
un escroc peut en cacher un autre et un patriarche ne peut que perpétrer son
immoralité génétique à plus forte raison pour se venger, en détournant grâce à
un accord véreux le bétail de son oncle. Jacob contre-escroc vindicatif et
cupide en digne descendant d’une lignée crapuleuse fait pourtant pâle figure,
comparé à ses bien plus monstrueux aïeux. Et dire que je suis affublé de ce
prénom !
« Gn31.19 Comme
Laban était allé faire la tonte des brebis, Rachel déroba les pénates de son
père. »TO
Toujours dans le prolongement de la
moralité exemplaire des matriarches et patriarches, nous trouvons ici un délit
de plus : le vol (de son propre parent).
Au-delà, le terme
« pénates » peu évocateur est une traduction édulcorée destinée à
masquer l’essence de l’objet.
תְּרָפִים – teraphim,
« Fétiches » sont en fait des images sexuelles, des images à forme
humaine parfois faite de la tête desséchée d’un nourrisson premier né utilisée
tant pour l’idolâtrie que pour recevoir des messages. Cet état de fait est
issue de sources rabbiniques très officielles et autorisées comme le zohar, le
targum yonatan ou encore rachi.
Si le vol de la part de Rachel ne
surprend plus, l’objet du vol, apparaît comme particulièrement glauque. On
comprend bien la nouvelle tentative de maquillage des traducteurs.
Gn31.20 –
Jacob et son beau-père : tromperie et dérobade.
« Gn31.20 Jacob(yaakov) trompa l’esprit de Laban(lavan) l’araméen, en s’enfuyant sans rien lui dire. »TO
Au sujet du verset une traduction
littérale lui donnera plus de sens, tant global que comique : «Gn31.20 Et
vola Yaakov, le cœur de Lavan l’araméen, sans qu’il lui dit qu’il fuyait »VR.
Comment le père de la nation
d’Israël peut-il se sauver comme un voleur avec son épouse voleuse (Rachel –
31.19) ? A plus forte raison lorsqu’il part sur ordre de Yehvah lui-même (31.3) qui dit
accompagner Jacob et qui visitera Laban (31.24) pour le garder de porter
atteinte à son lâche petit protégé escroc …
Deplus, Laban affirme avoir voulu
accompagner Jacob avec musiques et allégresse (31.27) et embrasser ses filles
(31.28). Il cherche juste à récupérer ses idoles que Rachel a dérobé et caché dans
la selle du chameau sur laquelle elle est assise (31.34). Elle refusera de se
lever pour laisser son père inspecter le chameau prétextant être incommodé
(31.35). N’est -il pas naturel de mentir à son père qu’on vient de voler ?
Gn32.4 –Jacob et Ésaü : retrouvailles tendues – incohérence
géographique et comportementale.
Dans
un premier temps le passage relate la délégation d’émissaires vers son frère
Esaü par Jacob. Vers Séir, qui se situe à 140km de là au sud du Zered et de la
mer morte.
Le premier problème réside dans la géolocalisation. Ésaü est sensé se trouver chez Ismaël (28.9) au frontières égyptiennes (21.21) sur la route du Sinaï en direction du désert de Sin.
Le
second problème réside dans l’attitude paradoxale de Jacob. D’abord « fort
effrayé et plein d’anxiété » (32.7) ; il décide de séparer sa famille
et ses biens en deux camps (32.9) ; avant d’envoyer des présents à son
frère (32.14-16). Notre patriarche et prophète qui dialogue avec Yehvah lui-même a reçu de ce dernier
ordre de marche et protection (32.10). Doute-t-il de la capacité de son dieu à
le protéger ?
Le
dernier problème réside dans la confrontation finale. Jacob que nous savons
lâche depuis l’épisode de la fuite (31.20) finit contre toute attente à se
confronter à Esaü, avec un groupe seulement, et plus deux comme avancé
précédemment, et toujours en bon poltron avec les femmes et les enfants
devant ! (33.1-2) Au final les deux frères se réconcilient. Les
contradictions d’attitude chez le patriarche et prophète protégé de Yehvah sont des plus troublantes et
entretiennent le caractère incohérent et illogique de la rédaction.
« Gn34.2 Elle fut remarquée de Sichem(shekhem) , fils de Hamor(‘hamor) le Hévéen, gouverneur du pays ; il l’enleva et s’approcha d’elle en lui faisant violence. Puis son cœur s’attacha à Dina, fille de Jacob(yaakov) , il aima la jeune fille et parla à son cœur. »TO
« Gn34.2 Chekhem,
fils du chef de la contrée, ‘Hamor le Hévéen, la vit. Il la séduisit, cohabita
avec elle, [puis] lui fit violence. S’attachant profondément à Dinah, fille de
Jacob, il devient amoureux d’elle et tenta de parler à son cœur. »TS
A priori, d’un rabbin à l’autre, la
traduction est sensiblement différente malgré la tentative de maintien
sémantique consensuel.
« Elle
fut remarquée » pour les uns et « il la vit » pour les autres.
« Gouverneur du pays » pour les uns et « chef de la contrée pour
les autres. « Il l’enleva » pour les uns et « Il la
séduisit » pour les autres. Puis, « S’approcha d’elle » contre
« cohabita avec elle », « son cœur s’attacha » contre
« s’attachant profondément », « il aima la jeune fille »
contre « il devint amoureux d’elle », « parla à son cœur »
contre « tenta de parler à son cœur ».
Si (très) grosso modo le sens
paraît le même lors d’une lecture rapide et peu attentive, les tentatives
d’euphémisme et d’anesthésie sémantique changent significativement et
objectivement le message d’arrivée.
A
moins que certains ne distinguent pas : remarquer et voir, gouverneur et
chef, enlèvement et séduction, approcher et cohabiter, attacher son cœur et
s’attacher profondément, aimer et devenir amoureux, parler et tenter de parler…
Le
problème est bien plus grave, et pour le mettre en lumière il nous faut d’abord
traduire au plus près en s’interdisant toute liberté de style, en commettant
dans un premier temps l’erreur qui consiste à traduire de manière surfaite un
terme précis par « violer ».
«Gn34.2shekhem fils de ‘hamor le hévéen chef du pays la vit, la prit, la coucha, [viola-elle]. Il colla son âme à dinah fille de ya’akov, aima la
jeune femme, parla au cœur de la jeune femme. »TR
Si
on inclus ici le « viol » affirmé. Ces deux versets laissent
toutefois songer à un embrasement passionnel qui aurait débordé.
Pourquoi
« la vit, la prit, la coucha, [viola-elle] » plus qu’un très entendu
« la vit, la prit, coucha avec elle et/ou la viola » ? C’est
qu’il manque le « la » dans « la viola », et que « coucha »
est lié à « elle » et non à « avec elle ». ויקח אתה – vayika’h otah,
« prit elle », וישכב
אתה – vayishkav otah, « prit elle » et non וישכב
אתה – vayishkav itah, « coucha avec elle », ויענה- vayehaneah,
« [viola-elle] » sans trace du אתה – otah, « elle ». Alors
que le אתה – otah, « elle », lié
à coucha n’a pas été vocalisé itah, « avec elle », ויענה – vayehaneah, « [viola-elle] » à été
cantilé « -ah » pour imposer une destination féminine à
« [viola] ». Lorsque les filles de Loth couchent avec leur père, on
trouve écrit ונשכבה עמו – venishkevah imo,
« couchons avec lui ». עמו – imo, « avec lui » est
correctement utilisé auparavant. Pour Dinah, l’usage d’un עמה– imah, « avec
elle » aurait levé tout doute. Mais les rédacteurs ont préféré אתה – otah, « elle », et non אתה – itah, ou עמה – imah,
« avec elle ». Si l’on peut concéder à l’hébreu biblique d’avoir pris
l’habitude d’utiliser לשכב את – lishkav et,
pour signifier tant « coucher quelqu’un » que « coucher avec
quelqu’un », les conséquences de l’ambigüité sont ici fâcheuses, à plus
forte raison lorsque tout amalgame ou incompréhension aurait grammaticalement
pu être évité. Mais était-ce l’intention du rédacteur ?
Autre
ambigüité : sans la cantillation orientée sciemment ויענה – vayehaneh, « [viola] », peut ne pas
s’adresser à « elle ». Pourquoi utilise t’on אתה – otah, « elle » sur « vit »,
« prit » et pas sur « viola » ? Pourquoi tenter de changer
discrètement une vocalisation, là où il manque un mot et là où on ne peut ni
retrancher ni ajouter de lettre ? Parce que si le sens authentique avait
été « la viola », conformément aux deux verbes précédents on aurait
simplement ajouté אתה – otah, « elle ».
ויענה – vayehaneh,
ne signifie pas seulement viola… si certes cela peut vouloir signifier aussi
« torturer », cela fonctionne si l’on « torture
quelqu’un… » לענות את… la’anot et…,
comme on « viole quelqu’un… », לענות את… – la’anot
et… . לענות « la’anot »
seul, peut signifier « souffrir », « se tourmenter »,
« se mortifier », « être malheureux » ou encore…
« attendre » ou « répondre » ! Les traducteurs se sont
soit fourvoyés par préjugé, soit ont tenté d’apporter un fait justificatif à
l’engrenage de violence et de barbarie qui a suivi.
Ajoutons
qu’en 34.7, on traduit à nouveau abusivement, « viol » pour לשכב את-בת-יעקב – lishkav
et bat yaakov, « couchage de la fille de Jacob ». C’est bien
« la fille de Jacob » et non « Dina » qui est spécifié. Ce
qui sous-entend que l’affliction porte sur Jacob plus que sur la fille. Et
c’est לשכב – lishkav ,
« coucher » qui est cité et non לאנוס – leenos,
« violer ».
Le verset pourrait donc être
traduit par : « shekhem fils de ‘hamor le hévéen chef du pays
la vit, la prit, la coucha, attendit. Il colla son âme à dinah fille de ya’akov,
aima la jeune femme, parla au cœur de la jeune femme. »VA
Concernant
le « déshonneur » de Dina évoqué en 34.5 : n’ont pas été
utilisés des termes comme חלל – ‘hillel, בזה
– biza, ביש – biesh, ou הכלים
– hikhlim,
mais טמה- time,
« souiller, rendre impur ». Ce terme est sans rapport avec la saleté,
mais est typique de « l’obstruction spirituelle » génératrice d’interférence
métaphysique. Dina a donc été « interférée spirituellement » à cause
de ses rapports avec Chekhem.
Le déshonneur au sens moral, terme
utilisé par les frères en 34.14 est חרפה
– ‘herfa, « déshonneur(moral) ».
Pourquoi
le verset a t’il été si mal interprété et traduit ?
Dans un premier temps du fait de
l’association avec les événements à venir, c’est à dire l’affirmation du
« déshonneur » subit par Dina et les représailles sanglantes et
disproportionnées qui vont suivre. Une vindicte pour déshonneur s’associe
facilement aux nécessités répressives d’un acte aussi abominable qu’un viol.
Après tout, pourquoi parler de déshonneur et engager des représailles sans
autre motif ? Pour plusieurs raisons.
Primo,
l’atteinte à l’intégrité du clan justifiée par une conception raciste et
exhaustive du choix des partenaires et de leur souche ethnique.
Secundo,
les relations anticipées même passionnées dans l’environnement sémitique
antique (et parfois encore aujourd’hui d’ailleurs) sont considérées comme un
affront et une atteinte à l’honneur. Le déshonneur est bien plus souvent
ressentit par la famille en en particulier la caste masculine pour cause de
relation d’une fille de la famille hors de ce qu’il leur plaît. Combien de
jeunes femmes battues, contrites, injuriées voir pire encore, parce que les
relations qu’elles désiraient entretenir avec les partenaires de leur choix ne
convenaient pas à la famille. Il faut noter qu’il s’agit bien souvent plus une
question d’intérêt que de lien de souche. Les sémites parmi tant d’autres,
marient plus facilement à un médecin ou un avocat étranger qu’à un simple
voisin de bonne souche contre tout sentiment éprouvé.
J’attends
de pied ferme les contestataires de cet état de fait avec pour arguments autant
la coutume établie et tue, que les faits divers, que ma propre histoire
familiale. D’un ex-beau papa non-israélite admis dans une famille raciste et
exhaustive parce qu’il était médecin et contraint d’accepter sans broncher la
judaïsation forcée des enfants, à une tante mariée de force à un rabbin qui la
battait et la trompait tout en dénigrant ses enfants, à une mère défenestrée
pour échapper à un mariage forcé, je me permettrai donc en plus de rappeler
comme plus haut, que nous débattons ici d’une
« religion d’amour », n’est-ce pas ?…
Si
nous revenons au cas Dina, rien ne fait mention d’une plainte, d’un désaccord,
de souffrance de sa part, nulle part dans le texte. La mise en scène ne
concerne que les hommes de la famille.
Au-delà,
réexaminons la situation. Si viol avéré il y a eu, ce qui comme nous l’avons
démontré est loin d’être évident, le coupable et lui seul, doit être jugé et condamné
et réparation doit être obtenu tant que faire se peut après un acte aussi
inqualifiable et traumatisant.
Pourtant,
tous les hommes de la ville seront massacrés par Siméon et Lévi (34.25). De
quelle manière je vous prie ? Après qu’il est été demandé comme condition
à l’acceptation du mariage entre Chekhem et Dinah que tous les
« mâles » Hévéens soit circoncis (34.15). En plus bien sûr du partage
de l’espace et de la dote proposée (34.10, 34.12) C’est convalescents qu’ils
(les « mâles » : soit à partir des nourrissons de 8 jours…
effroyable en soi.) seront sournoisement assassinés (34.25). Non contents d’une
vindicte si disproportionnée, ils se livreront au dépouillement des cadavres,
au pillage de ville, à la capture du menu bétail, du gros bétail, des ânes, de
qu’il y avait dans la ville, de ce qu’il y avait aux champs (34.27-28). Tous
leurs biens, leurs femmes, leurs enfants (nourrissons mâles de moins de 8 jours
et filles), tout ce qu’il y avait dans les maisons (34.29).
Horripilante
barbarie, déconsidération de la justice, irrespect de toute règle de la guerre,
lâcheté, traitrise et cupidité sans borne qu’au final rien ne justifiait. Dina,
aura été comme souvent les autres avant elle, le prétexte à des atrocités
humaines et morales à des seul fins d’enrichissement à peu d’efforts. Encore et
toujours cette cupidité sans bornes.
Mais le comble se trouve à deux
niveaux.
Premièrement
et tout d’abord, la justification éhontée des actes commis. Pour inciter les
Hévéens à la circoncision ils prétendent en 34.14 : « Nous ne
saurions agir ainsi, donner notre sœur à un homme incirconcis : ce serait
un déshonneur pour nous ». Pour « nous », rien n’évoque pour
« elle », soit dit au passage.
Ensuite, la réponse faite à Jacob
par ses fils en 34.31 : « Devait-on traiter notre sœur comme une
prostituée ? ». C’est là que le bât blesse. Alors qu’Abraham lui-même
s’est permis de prostituer formellement par deux fois Sarah avec des incirconcis,
Pharaon et Abimélekh. Sans aucun « déshonneur » affiché. Alors que
Isaac a fait de même avec Rébecca sans plus de vergogne, que penser du sursaut
de conscience de l’honneur de Siméon et Lévi ? D’ailleurs, comment osent
t’ils seulement évoquer une seule lettre du mot honneur après leurs actes.
Comment leur descendance pourrait-elle assumer de tels actes que les
petits contours traductionnels rabbiniques n’arrivent pas à atténuer? Après cet
épisode qui pourrait me reprocher d’éprouver de la honte et du dégoût à l’idée
de porter le nom de Lévi. Heureusement, les Lévi, les Cortes ou les Torquemada
d’aujourd’hui n’ont plus de lien, ni à assumer les monstruosités de leurs
ancêtres. C’est vrai pour des personnages et faits historiques, ça l’est
d’autant plus pour des personnages et faits imaginaires. On se sent tout de
suite plus léger.
En
second lieu, l’aval et la protection divine octroyée après de telles horreurs.
En 35.5 : « Dominés par une terreur divine, les villes alentours ne
poursuivirent pas les fils de Jacob .»TO Ce
« Parrain » Yehvah, si on devait lui trouver un seul mérite, serait celui de protéger
inconditionnellement ses enfants criminels. Protéger et encourager le crime
n’est -il pas pire que le crime lui-même ? Certainement, car l’impunité et
la rétribution du crime encourage à toujours plus d’exactions.
Gn35.19 –
Rachel : inhumation –
tromperie archéologique II.
« Gn35.19 Rachel(ra’hel) mourut donc et fut ensevelie sur le chemin d’Efrath(efratah) , qui est Bethléem(beit le’hem) . Jacob éleva un monument sur sa tombe : c’est le monument du tombeau de Rachel, qui subsiste encore aujourd’hui. »TO
S’il existe bel et bien un monument
dédié à l’hypothétique matriarche peu de gens savent qu’il a été construit
autour des années 1700EC et non AEC… Il s’agit là encore d’un
cénotaphe et non d’une tombe, pour lequel la remarque est identique à celle
formulée pour le « tombeau des patriarches », aucun corps ne s’y
trouve, tout au moins, certainement pas celui de Rachel. Ce qui ne semble
jamais avoir dérangé les pèlerins crédules.
Gn35.22 –
Ruben et Bilha : « famille tuyau de poêle –
I».
« Gn35.22 Il arriva tandis qu’Israël résidait dans cette contrée, que Ruben(reuven) alla cohabiter avec Bilha, concubine de son père, Israël en fut instruit… »TO
Le
passage est suffisamment clair en lui-même. Ruben couche avec sa belle-mère
sans que cela semble déranger son père Jacob(Israël). Mais ce détail ne choque
plus personne tant ce genre d’immoralité passe pour un microgramme de crasse au
milieu des tonnes d’ordures qui constituent la décharge abominable qu’est le
récit.
Le chapitre est ici entièrement
consacré à Édom. On nous cite d’abord les lignées d’Ésaü, puis les rois d’Édom
ayant régné. Ceci pose un léger problème d’anachronisme au regard de la
citation qui va suivre, simple réalité historique…
« D’après les sources assyriennes, Édom
ne possédait ni roi ni état avant la fin du VIII° siècle av J-C »[13].
Les rédacteurs nous parlent ici des
lignées édomites qui n’existeront avec leur état que 900 ans après le moment du
récit.
Gn37.. –
Joseph et ses frères : haine, mensonge et trahison.
Nous
abordons le passage, ou Joseph, chouchou de son père Jacob s’attire les foudres
de ses frères de par son attitude et ses prédictions. Nous ne relèverons pas la
lamentable erreur pédagogique qu’à commis Jacob en valorisant un enfant au
détriment des autres, ni le niveau d’éducation de ceux-ci qui fomentent haine
et complot contre un de leur frère. Ils projettent d’abord de le tuer (37.20).
Puis, sur l’intervention de Ruben, le jettent dans une citerne (37.22). Puis
sur la suggestion de Juda, le vendent aux Ismaélites (37.27) pour « vingt
pièces d’argent »TO (37.28) (la monnaie métallique n’existe
pourtant toujours pas sur terre, rappelons le!), puis maquille sa robe avec du
sang de chevreau (37.30) pour mentir à leur père en disant qu’une bête féroce à
dévoré Joseph (37.33). Une très belle leçon sur le sens de la famille et la
moralité initiale des chefs de lignée des 12 tribus d’Israël.
Gn38.2 –
Juda épouse Choua : dilution supplémentaire de la
lignée de 12 tribus.
« Gn38.2 Là, Juda
vit la fille d’un Cananéen appelée Choua ; il l’épousa et s’approcha
d’elle.»TO
Alors
que comme nous l’avons souligné, les souches de la lignée d’Israël sont d’origine
hétéroclite. La deuxième génération s’abâtardie un peu plus en commençant par
Juda. Ses enfants seront 25% de souche patriarcale, 25% araméens et 50%
cananéen. En clair les futurs israélites sont à ce stade israélo-araméo-cananéens.
A bon entendeur, salut !
Gn38.10 –
Onan : condamnation rétrograde de la masturbation.
Onan fut donc mis à mort par dieu
lui-même pour onanisme d’après le sens entendu.
Notons que son aîné Er fut aussi exécuté
pour «Gn38.10 …avoir déplu au Seigneur… »TO, sans plus d’explication. Crime gratuit et
arbitraire supplémentaire d’une prétendue divinité qui exécute pour délit de
faciès.
Revenons à Onan : il
semblerait que le châtiment encouru officiellement pour masturbation ait en
fait été appliqué pour éjaculation externe. Ce choix fut motivé de sa part
après avoir été forcé d’épouser la femme de son aîné (selon la règle du
lévirat) assassiné pour manifester son refus de n’être qu’un inséminateur de
substitution. Puisque la raison semble ne pas influencer la sentence et que
l’acte objectif est condamné par ce texte : cela devrait donc condamner à
mort tout adepte de cette pratique sexuelle, de la masturbation et in extenso
les personnes souffrant d’éjaculation précoce.
Peaufinons ici le raisonnement qui
conduit une fois de plus à constater l’attitude abjecte et sadique de ce divinoïde.
Si Yehvah, laisse se mettre en place une loi du lévirat qui force un cadet à
épouser la femme de son aîné en cas de décès sans postérité de celui-ci. Si Yehvah
tue l’ainé, il induit immanquablement l’application de la règle. Si Yehvah
connaît tout de ses créatures, il sait qu’Onan manifestera sa désapprobation et
surtout comment. (Im)moralité : Yehvah voulait tuer Onan pour un motif
futile qui aurait pu être évité sans sacrifier au préalable son aîné. Brillant !
Gn38.14 –
Thamar : veuve et perverse – « famille tuyau de
poêle – II ».
Thamar qui
est pour rappel la bru de Juda, et donc la veuve d’Er, et Onan (accessoirement
promise au troisième fils qui semble se faire désirer). Va à la rencontre de
son beau-père en se faisant passer pour une prostituée. Bien évidemment, le
très saint patriarche s’empressera de tromper sa femme avec la jeune fille, en
la mettant enceinte et en lui laissant pour gage de paiement à venir son sceau,
son cordon et son bâton. Lorsque la grossesse de Thamar est révélée, Judah
condamne sa bru à une immolation avortée lorsque Thamar dévoile les gages de
Judah prouvant ainsi sa paternité. Tout rentrera dans l’ordre avec la naissance
des deux jumeaux illégitimes, Perets et Zérah. Notons que l’adultère et le
recours à la prostitution de Judah passe complètement sous silence, autant que
la prostitution, les subterfuges et leurs conséquences orchestrées par Thamar.
Gn38.29-30 –
Zérah et Pérets : les deux jumeaux illégitimes.
Cependant
les deux jumeaux vont vite disparaître des radars ou plutôt de l’histoire
jusqu’à que soit rappelée dans Ruth 4.18-22 que Pérets n’est d’autre que
l’ancêtre du Roi David lui-même. David sera donc le prestigieux descendant de
son illégitime aïeul Pérets, de la lignée de la quatrième tribu, celle de
Jacob. Mais alors, comment David fera pour descendre de la lignée de Lévi, la
troisième tribu de lignée araméenne ? Évidemment, un croisement entre les
deux tribus aura lieu, entre Aaron et Elicheva. Mais alors, en 19.36 : le
fils issu d’inceste de la fille aînée de Loth enfantera Moab, père de la nation
de Moab, qui constitue la lignée de Ruth, ancêtre du Roi David. D’après les
textes et avec ou sans contradiction, le pauvre David est descendant d’un illégitime
issu d’inceste et/ou d’un illégitime issu de prostitution. Nonobstant l’écueil
de taille causé au lignage de David (et surtout à l’orgueil blessé des
défenseurs de la « pureté de la race »), c’est aussi le lignage du
très attendu Messie (prétendu descendant de David) qui perd aussi de son lustre
pour le cas.
Gn39… –
Joseph : tribulations en Égypte – période
d’esclavage controversée – II.
Les
égyptologues confirment que des noms tels que « Putiphar » (39.1) ou
« Potiphéra » (41.44) ne seront répandus en Égypte que plusieurs siècles après que
l’histoire se soit prétendument déroulée[14].
Nous sommes d’après le texte en 2217 du calendrier hébraïque soit en 1543AEC.
Joseph a 17 ans lorsqu’il arrive en Égypte. Soit d’un certain point de vue, la
présence d’israélites selon la torah commence avec l’arrivée de Joseph. On ne
peut pas considérer qu’il s’agit du joug esclavagiste qui « a rendu la vie
amère aux hébreu », puisqu’il s’agit d’un individu isolé. Toutefois si
l’on veut compter l’arrivée de Joseph comme point de départ du décompte de la
durée du soi-disant esclavage des hébreux en Égypte, sachant que l’exode
débutera en 2448CH : de Joseph à l’exode nous trouvons 2448-2217=230
et non 400. L’esclavage prétendu et à proprement parler, ne débutera selon le
texte que bien plus tard.
Soulignons la fulgurante ascension
de Joseph. D’abord esclave (37.36), puis intendant général de son Maître
Putiphar (39.4), puis chef geôlier de la prison où il est lui-même incarcéré
(39.22) (plutôt cocasse comme situation), puis « Vice-Roi » d’Égypte (41.39-43), enfin attributaire
de la meilleure région d’Égypte afin d’y installer sa famille venue « du
pays » (45.17-20).
Devant un tel succès pour un
esclave étranger condamné pour viol, cela pourrait encourager les violeurs
étrangers incarcérés actuellement à devenir Premier-Ministres du pays dans
lequel ils ont échoués, allocataires de droit d’asile et de subventions pour
leur famille étrangère, nonobstant une carence et une inexpérience avérée dans
la gestion d’état. C’est bien sûr irréaliste, disconvenant et saugrenu me
direz-vous. Pourtant malgré l’énormité de l’histoire, certaines personnes
croient non seulement que Joseph a existé mais aussi qu’il a vraiment bénéficié
du succès prétendu. Il faut toutefois se résigner à laisser quelques crédules
décalés donner un crédit à l’histoire tant que les poules garderont leurs dents
et les éléphants blancs leurs ailes.
La lignée patriarcale continue de se
diluer à cause du mariage de Joseph avec Asnath (41.45) fille d’un prêtre
égyptien. Ses deux enfants Ephraïm et Manassé (41.50-52) seront donc à demi égyptiens,
a fortiori le reste de la descendance avec.
Joseph a donc 30 ans en 2230CH
(41.46) lorsqu’il est nommé « Vice-Roi » d’Égypte afin de gérer des problèmes
d’intendance agricole à venir : c’est à dire 7 années de famine qui succèderons
à 7 années d’abondance. Il aura donc 37 ans en 2237CH au début de la
famine lorsque ses frères viendront chercher des vivres en Égypte.
Nous passerons l’épisode romanesque
des retrouvailles tourmentées entre Joseph et ses frères (42-46) ; épisode qui
aboutira selon le récit, à la migration des Israélites en Égypte (46-).
Gn46.27 –
Les Hébreux en Égypte : fiction démographique.
Nous
serions, selon la cohérence chronologique de l’histoire en 2238CH au
début des 7 années de famines en Égypte. Le nombre d’israélites prétendu est de 70 (46.27). Si l’on considère
que d’après le texte, « Ex12.37 … environ six cent mille voyageurs,
hommes faits, sans compter les enfants… »TO, sortiront en 2448CH : on peut estimer, en comptant une
femme pour un homme adulte (de plus de 13 ans) et au moins un enfant
supplémentaire en moyenne par couple nous arriverions approximativement à 1,8
millions d’individus pour la fraction israélite. Soit en 2448-2238=210ans ; à
une population passée de 70 à près de 2 millions. Si on comprime le temps d’une
génération pour l’époque et la situation à 25 ans et non à 30 comme c’est la
règle en généalogie ordinaire, nous trouvons 8 générations entières. En
doublant la population à chaque génération, nous arrivons après 8 cycles à
70×28 soit 17920. En triplant nous arriverions à 459270, en quadruplant à 4587520.
Le multiplicateur approchant est de 3,6x. Soit à chaque génération la
population est multipliée par 3,6 : ce qui requiert plus ou moins 7
enfants par couple. Bien sûr sans mortalité aucune. Saluons cette démographie exceptionnelle
pour le monde antique. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détail
ultérieurement.
Gn46.28-47 –
Joseph et ses frères : mensonge supplémentaire en
guise de visa d’immigration.
Ce passage décrit les retrouvailles poignantes entre
Joseph et son père Jacob. Il sera demandé à la famille de stipuler être éleveur
de gros bétail et non de petit afin de pas déplaire aux égyptiens qui
honnissent les éleveurs de petit bétail. Un petit mensonge collectif de plus
dont le jeu vaut la chandelle, n’est-ce pas ? Pourtant, la mascarade est
incohérente.
On trouve d’abord : « Gn46.31 Joseph dit à ses frères, à la famille de son
père : Je vais remonter pour en faire part à Pharaon. Je lui dirai :
Mes frères et toute la famille de mon père, qui habitent le pays de Canaan,
sont venus auprès de moi. 46.32 Ces hommes sont pasteurs de
troupeaux, parce qu’ils possèdent du bétail ; or leur menu et leur gros bétail
et tout ce qu’ils possèdent, ils l’ont amené. 46.33 Maintenant,
lorsque Pharaon vous mandera et dira : Quelles sont vos occupations ? 46.34
Vous répondrez : Tes serviteurs se sont adonnés au bétail depuis leur jeunesse
jusqu’à présent et nous et nos pères. C’est afin que vous demeuriez dans la
province de Gessen, car les égyptiens ont en horreur tout pasteur de menu
bétail.»
Puis, il est dit de la bouche de
Joseph a Pharaon lui-même : « Gn47.1 Mon père
et mes frères avec leur menu et gros bétail, sont venus du pays de Canaan… »TO. En fait, Joseph dit à sa famille qu’il va les
présenter comme éleveur de bétail, dont le menu, que les égyptiens détestent
cela, qu’il faut donc ne rien dire à Pharaon pour finalement tout révéler à Pharaon.
Quel intérêt de demander de cacher un point déjà révélé ? A moins que le
Pharaon d’Égypte ait la mémoire courte, soit
niais ou ne sache pas reconnaitre des moutons. Étrange et contradictoire… mais
anecdotique à ce stade.
Gn47.9 –
Recadrage chronologique : période d’esclavage
controversée – III.
Jacob dévoile
à Pharaon, son âge au moment de son arrivée : « Gn47.9 … le nombre des années de mes pérégrinations,
cent trente ans. »TO. Si Jacob est
né en 2108CH (Gn25.26 / 1652AEC), nous serions en 2238CH/1522AEC,
ce qui est cohérent par rapport au calcul effectué lors du commentaire cité
plus haut sur Gn39-. Si, l’on prend cette date d’arrivée des hébreux comme
point de départ de « l’esclavage », pour un exode survenu en 2448CH,
cela nous ramènerait a une période d’esclavage de 210 ans et non de 400. Encore
une fois, le dit esclavage débutera plus tard, dès l’avènement du Pharaon
successeur, et verra la durée de la période de contrition s’amenuiser
notablement. Les données égyptologiques actuelles situent cette date sous le règne
soit d’Ahmosis soit de Thoutmosis Ier de la XVIIIe dynastie. Le prétendu exode
se déroulera donc en 2448CH/1312AEC sous le règne de Toutankhamon
de la XVIIIe dynastie et non de Ramsès II de la XIXe. Nous confirmerons ce
point très bientôt dans les analyses suivantes.
La suite du texte explique comment
Joseph asservit l’Égypte pour le compte de Pharaon.
Ce passage
évoque les dernières volontés de Jacob (Gn48.1-7), les bénédictions (interverties
deplus, entre l’ainé et le cadet pour des raisons obscures) qu’il octroie aux
deux fils égyptiens de Joseph, Ephraïm et Manassé (Gn48.8-20), le rappel des
promesses territoriales divines ainsi que le rappel des conquêtes suite au
massacre de l’épisode Dinah(Gn48.21-22). Il est à noter que ne nombreux parents
pratiquants bénissent leur enfants dans les mêmes termes, la veille de leur Shabbat :
«Gn48.20 יְשִׂמְךָ אֱלֹהִים כְּאֶפְרַיִם וְכִמְנַשֶּׁה א48.20» Ces
conservateurs puristes, savent t’ils seulement qu’ils répètent une bénédiction adressée
à deux bâtards égyptiens ? Il faut ajouter que la bénédiction destinée aux
filles évoque Sarah, Rébecca, Rachel et Léa. Vu ce que nous révélons sur les
matriarches, cela porte, là encore à réfléchir sur le sens et la valeur des
références hébraïques.
Gn49… –
Les douze Tribus d’Israël : sombres prédictions de
Jacob.
Les prédictions
de Jacob concernant sept des douze têtes de tribus (ses propres fils soit dit
en passant) dudit peuple élu et phare des nations. Pour certains, ce sera
plutôt dévalorisant, décevant, inquiétant voire écœurant.
En dépit du fait que les passages
cités soient tirés de traductions officielles incorrectes, le sens admis n’en
demeure pas moins éloquent.
« Gn49.5 … leurs armes sont des instruments de violence.
Ne t’associe point a leurs desseins, o mon âme. Mon honneur, ne soit pas
complice de leur alliance ! Car dans leur colère, ils ont immoles des hommes,
et pour leur passion, ils ont frappe des taureaux. Maudite soit leur colère,
car elle fut malfaisante, et leur indignation car elle a été funeste. Je veux
les séparer dans Jacob, les disperser en Israël. »
TO
« Gn49.5 …des
instruments de violence sont leurs outils. Que mon âme n’entre point dans leur complots,
que mon esprit ne soit pas lie à leur assemblée. Car ils ont tué des hommes
dans leur colère, ils ont mutiles des taureaux de leur volonté. Maudite soit
leur rage car elle est violente et leur furie car elle est cruelle. Je les répandrai
dans Jacob, je les disperserai en Israël. » TS
Le verset final génère une
interrogation dont les perspectives de la réponse sont des plus glauques.
« … je les disperserai en Israël… », ce, faisant référence à Siméon
et Lévi. De fait, faut-il comprendre que les brutes sanguinaires issus des
clans Siméon, et (nous les retrouverons jusqu’au bout), Lévi, seraient encore
de nos jours, dispersés en Israël ? Devrais-je, en tant que Lévi, me
considérer concerné par cet héritage qui me condamne aux armes et à la
violence, à l’immolation d’hommes, à des crimes animaliers, au meurtre en état
de colère, à la rage violente, à la furie cruelle ?
« Gn49.9 … tes frères te rendront hommage, ta main fera
ployer le cou de tes ennemis, les enfants de ton père s’inclineront devant toi.
Tu es un jeune Lion… quand tu reviens avec ta capture…auquel obéiront les
peuples… » TO
« Gn49.9 … tes
frères se soumettront à toi. Ta main sera sur la nuque de tes ennemis, les fils
de ton père s’inclineront devant toi. Jeune lion, tu t’es redresse de la proie.
Des peuples se soumettront a lui… » TS
« Gn49.17…Dan, un serpent sur le chemin, un aspic sur le
sentier : il pique le pied du cheval et le cavalier tombe renverse… » TO
« Gn49.17 Que Dan
devienne un serpent sur la route, une vipère sur le chemin, mordant le talon du
cheval de sorte que le cavalier tombe à la renverse. » TS
« Gn49.28 Tous ceux-là sont les douze tribus d’Israël. »TO
Un joli ramassis de crapules
sanguinaires et fourbes qui force l’envie de s’y identifier. N’est-ce
pas ?
Gn50… – Égypte : transition politique et extravagance.
Suit le
passage sur l’embaumement et les funérailles pharaoniques de Jacob qui sera
enterré en grandes pompes et escorté au caveau de Makhpelah. Je laisse
l’analyse de ce récit fantasmagorique ainsi que sa crédibilité à l’appréciation
des égyptologues qui pourrait trouver un rite funéraire égyptien d’ampleur
nationale octroyé au père d’un ressortissant cananéen, tantôt insultant, tantôt
délirant. Il ne s’agit pas de nier que la société égyptienne antique, ne
permettait pas à des ressortissants étrangers de faire de hautes carrières en Égypte.
De là à briguer les postes de « Vice-Roi » et de mériter des
funérailles nationales suivies d’un deuil général de la même ampleur, il serait
bon de trouver une mesure acceptable.
Gn50.26 –
Joseph : mort –période d’esclavage
controversée – IV .
A son tour Joseph décède à l’âge de
110 ans. Embaumé et enterré en Égypte. Le récit se situe donc en 2310CH/1450AEC. Soit
sous le règne potentiel de Thoutmosis III voire même Hatchepsout. Si Jacob est
né en 2108CH, et si Joseph est né en 2200CH, alors Jacob
était âgé de 72 ans lors de la naissance de Joseph, ce qui laisse plutôt
songeur…
Le récit de l’exode qui va suivre,
commence donc après 2310CH. Si le départ des hébreux se produit en
2448CH. La durée de la prétendue période d’esclavage n’excède pas
138 ans et non 400… encore perdu!
[1] Cf.
« Sources antérieures et annexes : Sumer et Méditerranée antique / Enki et Ninhursag.»
[2] Cf.
« Sources antérieures et annexes : Sumer et Méditerranée
antique. »
[3] Midrash :
recueil d’explications et de commentaires allégoriques de la torah.
On nous rappelle ici, les noms des 12 fils de Jacob arrivés en Égypte. Le nombre total incluant leur famille, soit 70. On précise que Jacob est mort au même titre que toute sa génération et enfin que les hébreux se serait multiplies prodigieusement.
Ex1.8 – Égypte : nouveau Pharaon et transition politique – flou historique.
« Ex1.8 Un roi nouveau s’éleva sur l’Égypte, lequel n’avait point connu Joseph. »TO
Les rédacteurs ne nomment toutefois pas ledit Pharaon.
Quoiqu’il en soit, si Joseph à 110 ans a l’aube de sa vie, l’histoire se situe en 2310CH/1450AEC. Malgré certaines divergences de datation, tous les recoupements situent cette date sous les règnes de Thoutmosis voire encore d’Hatshepsout. Ce point de détail effondre la version biblique qui ne parle que d’un seul passage de pouvoir pharaonique. Durant le séjour desdits hébreux en Égypte, d’Amenhotep Ier (mort de Jacob) a Toutankhamon (récit de l’exode), se sont succédés pas moins de 7 souverains (Amenhotep, Thoutmosis Ier, Thoutmosis II, Thoutmosis III/Akhenaton, Ankh-Kheperoure, Toutankhamon). Une autre imprécision historique cuisante pour les rédacteurs du texte…
Cela effondre aussi malheureusement, les versions cinématographiques aussi magistrales soient t’elles, qui présentent l’histoire comme s’étant déroulée entre les règnes de Sethi et de Ramsès. Sans retirer quoique soit a la valeur du chef d’œuvre de Cecil B. De Mille, d’autres points à venir vont démanteler sa version romantique…
Plus encore, il semble farfelu de croire qu’un nouveau régent ne connaisse pas le « Vice-Roi », soit, le second du pharaon à qui il succède. Ce nouveau pharaon aurait été écarté de la cour et de son actualité jusqu’à son institution… plutôt saugrenu, il faut en convenir.
Ex1.9-14 – Les Hébreux en Égypte : asservissement – falsification historique et victimisation.
Selon le récit : le nouveau pharaon, très inquiet de la démographie dite galopante des hébreux, décide dans un premier temps de les accabler de corvées, qui n’a pour seul résultat que d’augmenter cette même démographie.
Il suffit de citer les conclusions scientifiques récentes pour comprendre que l’histoire de l’esclavage tel qu’il est présenté en Égypte n’est ni plus ni moins qu’une mystification des yahwistes ayant pour le but leur propre victimisation. Comme cela va très vite être démontré, cette pseudo-population ne pouvait être rendue esclave en Égypte du fait qu’elle n’y a jamais mis les pieds. Quant aux autres populations ayant réellement existé et vécu sur place dans ces époques, elles n’étaient en rien soumise à l’esclavage calimériste biblique.
Le mythe de l’esclavage aura été hypocritement perpétué par les successeurs des auteurs de la Torah et exploiteurs de cette fausse légende. Cependant la vérité trouve toujours un chemin. Une simple pierre gravée, la Pierre de Rosette, aura permis à Jean-François Champollion de décrypter l’écriture hiéroglyphique en 1822. Dès lors, les années suivantes permettront de révéler l’authentique histoire égyptienne et d’effondrer définitivement le colportage de la version biblique d’un asservissement quelconque de millions d’hébreux imaginaires en Égypte.
La confusion entre esclavage et corvée, a été le fruit de confusions historiques officielles, jusqu’à la révélation de l’écriture hiéroglyphique. En effet, suite à l’invasion de l’Égypte par les grecs lors de la période Lagide de Ptolémée de 323AEC à Cléopâtre à 30AEC, la culture helléniste mit en place un esclavage asservissant qui n’existait pas en Égypte jusqu’alors. Cet état de fait documenté par la connaissance du grec, à fait longtemps supposer à tort que celui-ci était présent durant les dynasties égyptiennes précédentes. Cette conclusion abusive, a renforcé pendant un temps le mythe biblique d’un esclavage en Égypte qui eut été perpétré plus de 1000 ans auparavant.
Je citerai les conclusions sans équivoques de deux des plus éminents et incontestés scientifiques spécialistes du domaine.
Christiane Desrosches Noblecourt, dès 1967 lors de l’exposition de Toutankhamon, effondre le mythe. Grand’croix de la Légion d’honneur[], Officier de l’Ordre du Mérite, Médaille de la Résistance, Commandeur dans l’Ordre des Palmes académiques, Commandeur des Arts et des Lettres, Grand Officier de l’ordre de la Libération égyptien, Médaille d’or du CNRS, Grande Médaille d’Argent de l’Unesco, Médaille de Vermeil de la Ville de Paris, Grande Médaille d’Or de la Société d’Encouragement au Progrès, Médaille d’argent de l’Académie d’architecture, auteur de pas moins de 27 ouvrages.
« La corvée, imposée à tous pour les grands travaux tels que l’entretien des canaux d’irrigation ou la construction de grands monuments ; pendant la période où, chaque année, la crue du Nil empêchait tous travaux agricoles, c’était aussi sans doute une façon d’occuper la population et d’éviter les dérives auxquelles peut conduire le désœuvrement. Les condamnations de droit commun qui se traduisaient dans certains cas par des travaux forcés ; cet état pouvait, dans certains cas, se transmettre à la génération suivante. Outre le fait que le régime quotidien était moins dur que dans d’autres civilisations, les serviteurs avaient une personnalité juridique et pouvaient posséder un capital. »
« La question de l’esclavage dans l’Égypte pharaonique doit être entièrement revue à la lumière de sources élargies : d’une part, l’analyse du discours et de l’iconographie royaux officiels nous permet de mieux appréhender le sort des captifs de guerre ; d’autre part, la réinsertion, dans leur contexte d’archives, de documents juridiques présentés jusqu’à maintenant comme des ventes d’esclaves ou des ventes de soi-même comme esclave, nous autorise à interpréter ces conventions comme des transactions sur le travail salarié. Il résulte de cet examen que les dépendants (hemou, bakou) sont des hommes libres, intégrés dans les rouages politico-économiques de l’État, jouissant d’une mobilité à la fois géographique et statutaire, et disposant des mêmes droits et des mêmes devoirs que l’ensemble de la population. »
Les dépendants-hemou (ou bakou) : « disposaient en effet d’un état civil, de droits familiaux et patrimoniaux ; ils pouvaient contracter, ester et tester en justice, et ils étaient même fiscalement responsables, ce qui élimine d’emblée tout statut d’esclave les concernant. Les prétendus contrats de « ventes d’esclaves » que l’on rencontre à la basse époque sont, si l’on rapproche ces transactions de leur contexte archivistique, des cessions portant sur du travail et des services temporaires, préalablement évalués et quantifiés et pouvant aussi faire l’objet d’un usus transmissible dans le cadre des successions (…) L’exclusion qui caractérise l’esclavage n’a pas sa raison d’être dans une société qui pratiquait au contraire l’intégration à tous les niveaux. La pratique du système de la corvée —à laquelle était soumise la population dans son ensemble— permettait l’obtention périodique de journées de travail au bénéfice de l’État, de l’administration ou des temples, et rendait par-là inutile le recours à l’institution de l’esclavage. » Conclusions apportées en 2000.
Une fois encore, il devient simple de démontrer l’impossibilité historique et le fait qu’une fois de plus les auteurs ont risqués gros à citer quelques détails anachroniques.
« Ex1.11 …il [ce peuple] bâtit pour pharaon des villes d’approvisionnement, Pithôm, Ramesses. »TO.
Or, ne considérant que le cas très éloquent de Ramessès ou Pi-Ramessès, œuvre de Séthi Ier valorisé par son fils Ramsès II de la XIXe dynastie… et non d’un pharaon antérieur de la XVIIe dynastie. Le règne de Séthi Ier s’étalant de 1294AEC à 1279AEC, il semble difficile de le voir faire bâtir à de quelconques hébreux, une quelconque ville sous son règne, ceux-ci ayant selon le texte, quitté l’Égypte au moins 20 ans plus tôt. Il faut comprendre que pendant longtemps, les historiens biblistes cum libro, loin des réalités et évidences historico-archéologiques irréfutables, ont été leurrés par la citation de ces deux villes égyptiennes lors d’un règne faussement prétendu esclavagiste par un mystérieux Pharaon. Il était donc naïf et tentant, de transposer la fable des auteurs de la torah, affirmant que leurs aïeux avaient bâtit les dites Pithôm et Ramessès pour nommer sans vérification chronologique, pourtant offerte par le texte lui-même, le pharaon régnant… Le colportage et la crédulité faisant leur chemin, cette impossibilité historique sera toutefois longtemps validée par les esprits simplistes ayant accepté la version cinématographique des “Dix Commandements”. Lorsque je tente de démontrer à qui s’insurge de l’énonciation de la stricte vérité, le mensonge historique d’hébreux sous Ramsès, on me répond avec assurance : « on a vu le film… ». Ce qui est étonnant avec ces éternels croyants abusés et endurcis, c’est qu’ils ne croient toujours pas aux extra-terrestres après avoir vu E.T ou Rencontre du Troisième Type. A plus forte raison lorsque Steven Spielberg pourrait être un des nôtres.
Ex1.15-22 – Pharaon et les sages-femmes hébreues : impossibilité logistique anecdotique.
Cette partie du texte raconte que Pharaon convoque les sages-femmes hébreux, qui sont au nombre de… 2! Il semblerait que ce nombre soit contradictoire avec le besoin d’une population à la démographie galopante, estimée d’après le texte lui-même, et nous y reviendrons à près de 3 millions… La demande de Pharaon consiste à imposer à ces deux sages-femmes la sélection des enfants de sexe féminin au détriment des garçons. Ce qui laisse donc à supposer, qu’elles assistent à chaque naissance. Le fait d’expliquer comment seulement deux sages-femmes assistent à plusieurs dizaines voire centaines d’accouchements simultanés sera révélé le jour où l’on expliquera comment le Père-Noël réussi à déposer des cadeaux à tous les enfants du monde, en une seule nuit, en passant par les cheminées. A plus forte raison, lorsqu’il n’y a pas de cheminée dans la majorité des logis…
De toute façon, ces super-sages-femmes désobéissent grâce à un mensonge très bateau mais très réaliste, ce qui pousse Pharaon à ordonner la mise à mort immédiate des nouveau-nés mâles.
Ce point est toutefois assez troublant, si on considère ce qui suit.
« Ex1.22 Pharaon donna l’ordre suivant à tout son peuple : Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve, et toute fille laissez-la vivre. »TO
« Ex1.22 Pharaon donna alors des ordres à tout son peuple : Tout nouveau-né mâle doit être jeté dans le Nil, mais toutes les filles vous les laisserez vivre. »TS
Si nous considérons ces traductions comme proche du texte et donc pour une fois recevables, il est à noter que Pharaon ordonne à « Tout son peuple » de se débarrasser de « Tout nouveau-né mâle ». Il n’est absolument pas spécifié qu’il s’agisse des nouveau-nés hébreux. Il ne s’agit là que d’une déduction projetée selon une logique primaire associative. La demande initiale de Pharaon aux sages-femmes semble concerner les accouchements hébreux, le second ordre inclut de manière non-distinctive « Tout son peuple », ce qui inclut égyptiens et hypothétiques hébreux. Selon la réalité historique de l’épode cela dut inclure le territoire annexé de Canaan. Aucune archive égyptienne ou environnante de fait état d’un tel décret sous Toutankhamon, Pharaon régnant à l’épode où est prétendue se dérouler cette histoire. Soulignons une complication supplémentaire : s’il faut jeter les nourrissons au Nil, cela aurait dû imposer de le faire depuis tout le territoire, soit dans certains cas, aurait forcé à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour ce faire. Si cette partie du récit est grotesque du début à la fin, il faut surtout retenir, une nouvelle déformation victimisante, sciemment orientée, du décret fantasmagorique attribué à un Pharaon. Encore une fois, cet infanticide à grande échelle, ne permet en rien désigner comme cible les seuls hébreux. A qui profite à nouveau le crime, d’un détournement de sens?
Ex2… – Moïse : naissance inspirée de sources antérieures.
Le passage décrit la naissance du futur leader et libérateur des hébreux qui est étonnement semblable à d’autres récits antérieurs.
Voici l’histoire du roi Mésopotamien Sargon d’Akkad, qui régna entre le 23° et le 22° siècle avant l’Ère Courante, soit près de 1000 ans avant la naissance prétendue de Moïse.
« Ma mère était grande prêtresse. Mon père, je ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville natale est Azupiranu, sur les bords de l’Euphrate. Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et m’enfanta en secret. Elle me déposa dans une corbeille de roseaux, dont elle scella l’ouverture avec du bitume. Elle me lança sur le fleuve sans que je puisse m’échapper. Le fleuve me porta ; il m’emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d’eau. Aqqi le puiseur d’eau me retira, en plongeant son seau. Aqqi le puiseur d’eau m’adopta comme son fils et m’éleva. Aqqi le puiseur d’eau m’enseigna son métier de jardinier. Alors que j’étais jardinier la déesse Ištar se prit d’amour pour moi et ainsi j’ai exercé la royauté pendant cinquante-six ans. »
Si d’après la torah, l’exode se déroule en 2448CH/1312AEC alors que Moïse sera âgé de 80 ans, celui-ci serait mathématiquement né en 2368CH/1392AEC, soit sous le règne de d’Amenhotep II, suivi des règnes de Thoutmosis IV, Amenhotep III, Akhenaton, Ankh-Keperoure, puis Toutankhamon. Un seul pharaon ne sera pourtant mentionné par le texte.
En complément, j’ajouterai plus loin, deux points, le premier pour répondre aux conjectures infinies et délirantes concernant le sens du nom de Moïse, le second pour resituer l’identité officielle précise du légendaire prophète.
« Ex2.1 Or, il y avait un homme de la famille de Lévi, qui avait épousé une fille de Lévi. »TO
« Ex2.1 Un homme de la maison de Lévi alla prendre pour femme la fille de Lévi. »TS
La seconde traduction est la plus fidèle et correcte. Dans les deux cas cela impose de comprendre qu’il s’agit d’union endogamique au sein du clan si l’on considère la mauvaise traduction « une fille de Lévi », au sein de la famille proche, cousine voire sœur. Ce point, vu l’historique incestueux de la lignée d’Israël, ne surprend plus ici. Dans l’un et l’autre des cas, le petit Moïse Lévi, c’est bien son nom selon le texte, n’en n’est pas moins un consanguin. S’il avait existé, je serais donc moi-même un descendant de consanguin. Son caractère imaginaire me réconforte sur ma généalogie, ce qui n’est qu’un dérisoire soulagement quant aux fardeaux moraux que le texte me fait déjà porter, ainsi qu’in extenso, aux descendants de ce déplorable Israël biblique. On apprendra en Ex6.20 que les parents de Moïse sont Amram(amram) et sa tante Yocabed(yokheved). Amram aura 108 ans lors de la naissance de son fils prodigue…
Soulignons aussi, que la mère de Moïse, est la seule qui ait directement obéit à Pharaon, en livrant son enfant au fleuve.
Ex2.3-9 – Moïse : en berceau chez la fille de Pharaon : casse-tête hydrodynamique et topographique.
Ce qui suit n’est à prendre en compte que si l’on estime que la fille d’un Pharaon, réside en son palais avec ses suivantes. Toutefois, ce détail n’étant pas précisé par le texte, la pertinence de la remarque suivante est contingente. Cette partie évoque le pistage du berceau flottant sur le Nil, par la sœur aînée de Moïse, jusqu’au palais de Pharaon. La région de Goshen, en toutes logique géographique, se situe tout ou partie, entre le Nil et le littoral de la mer rouge sous le parallèle passant par Memphis capitale de la XVIIIe dynastie et pour le cas de Amenhotep II. Cet état de fait est dû à la nécessité de mettre à l’eau le berceau flottant en amont de Memphis et du palais afin d’être amené par celui par le courant. Jusque-là tout est plus ou moins cohérent, sauf un léger point de détail cocasse. Les palais des pharaons sont situés à plusieurs centaines de mètres de la rive opposée. La largeur du Nil à cet endroit est aussi de plusieurs centaines de mètres, paramètres dépendant du point de berge et du débit saisonnier. De ceci découle, que la sœur de Moïse disposait d’une acuité visuelle excellente et d’aptitudes à la natation certaines, conditions sine qua non au contact avec la fille de Pharaon sur l’autre rive. A-t-elle retraversé à la nage en poussant le berceau pour le ramener à sa mère de lait ? Rien d’après le texte ne permet de le savoir et toute rigueur intellectuelle empêche d’extrapoler. Sans quoi, on pourrait parler ici, de lampe au génie et de tapis volant. Cela démontre une fois de plus que les auteurs ont encore une fois manqué de souci du détail.
Ces mêmes auteurs ne manquaient pourtant pas d’inspiration puisque l’histoire du berceau est antérieure à sa retransposition dans la torah, je rappelle pour cas la légende du Roi Sargon d’Akkad[1].
Il n’y a, dès lors, plus lieu d’épiloguer. Ce que pourtant, continuent à faire nombres et nombres. Si, sur un acte de naissance même imaginaire, il est dit que le petit « Cyan », a été baptisé de la sorte parce qu’il est né tout bleu : c’est clair, net, précis, irrévocable. A quoi bon vouloir interpréter et surajouter, en affirmant que le sens du nom fait de l’enfant un militant ardu de droite parce qu’en fait, traduit et réanalysé, « Cyan » veut dire « Tout bleu ».
Ex2.11… – Moïse : va-et-vient inter-maternel ou ping-pong néonatal.
Ce passage signale de manière succincte, le retour du petit Moïse chez sa mère adoptive, la fille de Pharaon, puis sa prise de contact avec ses frères hébreux, et l’évènement qui a motivé sa fuite vers Madian…
Le passage évoque la rencontre de Moïse une fois plus grand avec ses frères hébreux, ainsi que la prise de conscience, opérée grâce aux remarques de deux hébreux querelleurs qu’il tentait de séparer, que le meurtre d’un garde égyptien qui maltraitait un de ses congénères était connu de Pharaon est sujet à représailles.
La traduction précise bien ב-ב.יב …וַיַּךְ, אֶת-הַמִּצְרִי, וַיִּטְמְנֵהוּ, בַּחוֹל – « Ex2.12 …il frappa l’égyptien et l’ensevelit sous le sable… »TO , puis, ב-ב.יד …עָלֵינוּ–הַלְהָרְגֵנִי אַתָּה אֹמֵר, כַּאֲשֶׁר הָרַגְתָּ אֶת-הַמִּצְרִי- « Ex2.14 …voudrais-tu me tuer comme tu as tué l’égyptien? »TO.
L’égyptien est donc indubitablement mort, suite à l’action de Moïse. Toutefois, il n’est pas précisé qu’il a bien tué l’égyptien avant de l’ensevelir, ce qui autorise à penser, au vu de la barbarie des ses aïeux et prédécesseurs, qu’il aurait été capable de l’enterrer vivant pour le laisser mourir. En toute logique, il aura tout de même cherché à maquiller ses actes avant d’avoir à fuir de toute façon, une fois démasqué. Il est intéressant de noter que parmi les élites choisies par ce Yehvah, il n’en est aucun qui soit humainement et moralement irréprochable, voire seulement digne ou exemplaire. Dans tous les cas, barbare ou non, cet illustre prophète et leader charismatique aura débuté sa pitoyable carrière comme lâche meurtrier ; ceci étant certainement induit par quelques tares psychologiques du fait de sa consanguinité et son adoption.
Pour réflexion, si un homme qu’on voudrait « grand », se rend coupable d’homicide cherchant à pallier à une agression, il assumerait ses actes se dénoncerait en invoquant l’involontaire et l’acte de défense. Un accident aussi tragique saurait alors, ne pas priver cet homme de son aptitude et de sa moralité à diriger un peuple, mais rares sont les hommes droits, justes et intègres capables de telles valeurs humaines ; il faudrait s’appeler… Moïse ? En contrepartie, que faut-il penser d’une population qui adule ce genre de personnages fictifs, dont en particulier celui-ci, en l’appelant affectueusement, משה רבנו – moshe rabenu, « Moïse Notre Maître » ? Aurait-on pu suivre des grands leaders moraux, réels j’entends, comme Gandhi, Mandela ou le Dalaï Lama, s’ils avaient été des assassins en cavale ?
Ex2.15 – Moïse : réfugié en Madian – la lignée continue à se diluer.
Moïse ayant fuis d’Égypte se réfugie en Madian, chez un prêtre de l’endroit.
« Ex2.15 Celui-ci s’enfuit de devant Pharaon et s’arrêta dans le pays de Madian(midian), où il s’assit près d’un puits. »TO.
La suite nous annonce :
« Ex2.16 Le prêtre de Madian(midian)avait sept filles. »TO.
Puis : « Ex2.18 Elles retournèrent chez Réouël(re’uel) leur père, qui leur dit : Pourquoi rentrez-vous sitôt aujourd’hui? »TO.
Enfin, on lit :
« Ex2.21 Moïse consentit à demeurer avec cet homme, qui lui donna en mariage Séphora(tsiporah), sa fille. »TO
Le texte nous informe que le personnage est bel et bien « prêtre de Madian », כֹהֵן מִדְיָן – kohen midian, et non cheikh, et qu’il se nomme רְעוּאֵל – re’uel, « Réouël», (voire même « Raguël » dans certaines éditions), heureux papa de 7 filles dont Séphora. Moïse, en épousant la fille de Réouël prêtre de Midian, devient donc son gendre. Je réfute ici les traductions erronées ou les orientations de sens qui voudrait faire de Réouël, un bédouin musulman avant l’heure en lui octroyant de manière abusive le titre de « cheikh », dont l’existence et le sens entendu de nos jours sont douteux, autant à l’époque du récit qu’à celui de sa rédaction.
Ce Réouël, רְעוּאֵל – re’uel, est loin d’être inconnu : « Gn36.1 Ceci est la lignée d’Ésaü, le même qu’Édom. 36.2 Ésaü choisit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Élôn le Héthéen et Oholibama, fille de Ana, fille de Cibôn le Hévéen ; 36.3 puis Basemath, fille d’Ismaël, sœur de Nebaïoth. 36.4 Ada enfanta à Ésaü Élifaz ; Basemath enfanta Reouél*; 36.5 et Oholibama enfanta Yeouch, Yâlam et Korah. Tels sont les fils d’Ésaü, qui lui naquirent au pays de Canaan. »TO
Réouël est donc le fils d’Ésaü, et rien moins d’autres que le petit-fils d’Ismaël, futur patriarche des nations arabes. Ainsi, si Moïse devient le gendre de Réouël, le fils de Moïse, Gerchon, futur chef de clan lévite, n’est autre que l’arrière-arrière-petit-fils d’Ismaël. Notons qu’il est natif de Canaan, pour peu que cette précision géographique intéresse. La révélation est répétée dans le texte en Gn36.10.
Une surprise, surgit d’outre chapitre, apparaît : « Gn36.13 Et ceux ci furent les fils de Reouél : Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Tels furent les enfants de Basemath, épouse d’Ésaü. »TO, répété en Gn36.17.
On apprend que le dit Réouël, avait aussi 4 fils un temps plus tôt, alors qu’il n’est entouré que de filles à l’arrivée de Moïse. Rien n’explique, ni la disparition des 4 fils, ni l’apparition des 7 filles.
Plus tard on verra le nom de Réouël, occulté au profit de « Jéthro », יִתְרוֹ – yitro(Ex3.1), puis, « Jéthêr », יֶתֶר – yeter et « Jéthro » simultanément dans le même verset (Ex4.18). Notons que la traduction de Ex4.18 est Jéthro et non Jéthêr. Faute de frappe, volonté d’atténuer une ambigüité ou une gêne, ou encore multiplication des rédacteurs ?
Pour ceux, qui auraient encore un doute sur l’identité du personnage, on retrouvera dans le texte :
« Ex18.1 Jéthro, prêtre de Madian, beau père de Moïse… »TO, « Ex18.2 Alors Jéthro, beau-père de Moïse… » TO, « Ex18.5 Jéthro, beau-père de Moïse… » TO, « Ex18.6 Il fit dire à Moïse : Moi ton beau-père, Jéthro… » TO, « Ex18.8 Moïse conta à son beau père… » TO, « Ex18.12 Jéthro, beau-père de Moïse… tous les anciens d’Israël vinrent partager le repas du beau-père de Moïse. » TO, puis, encore en Ex18.14,15,17,24,27…
Il semblerait qu’en plus d’une confirmation ultérieure sur son identité, Réouël-Jéthro-Jétêr, aura un autre enfant surprise :
« Nb10.29 Moïse dit à Hobab(‘hovav), fils de Ragouêl(re’uel) le Madianite, beau-père de Moïse… »TO
On passe cette fois de Réouël à Ragouêl dans la traduction pour désigner « le beau-père de Moïse », typographié dans le texte רְעוּאֵל – re’uel, « Réouël».
Quoiqu’il en soit, Réouël-Jéthro-Jéthêr, mariera sa fille Séphora à Moïse. De cette union naîtra Guershom. Si les madianites sont considérés comme des bédouins ismaélites, la généalogie israélite se chamarre d’autant. A ce stade les enfants d’Israël auraient été hébréo-araméo-égypto-ismaélites. Mais où sont donc les purs hébreux d’Eber?
Ex2.23-25 – Yehvah : entend son peuple – suspicion d’Alzheimer précoce ou de surdité partielle.
Court passage signifiant que Yehvah entends les plaintes des hébreux. Il devait être très occupé, en concert ou frappé de surdité passagère pour ne pas les avoirs entendu jusque-là ! Autre point : on nous signale la mort d’un pharaon à ce stade, soit un autre passage de pouvoir décrit, qui comme nous l’avons évoqué en Ex1.8 et 2 ne correspond difficilement à la réalité historique des successions pharaoniques.
Ex3.. – Moïse : buisson ardent et mandat yehvahique.
L’épisode du buisson ardent est suffisamment populaire et fantasmagorique en lui-même. Nous relèverons quelques anomalies rédactionnelles, sans s’attarder plus avant sur cette partie de la fable.
Ex3.5 – Moïse et Yehvah : premier contact – le soulier manquant.
La traduction officielle fait état du point cocasse suivant :
« Ex3.5 … n’approche point d’ici ! Ôte ta chaussure car l’endroit que tu foules est un sol sacré. »TO. נעליך – na’aleikha, « tes chaussures », et non “ta” chaussure.
Détail sans intérêt, révélant une autre bourde traductionnelle. A mois que l’on souhaite toutefois attirer inconsciemment l’attention sur diverses éventualités surdépréciantes concernant notre petit adopté congénital et lâche meurtrier. Était-il indigent, au point de ne pouvoir s’offrir qu’un soulier ? Était-il abruti au point de l’avoir perdu ou de l’avoir oublié au réveil ? Était-il vraiment aussi diminué que cela ? A-t-il fumé et non seulement contemplé le buisson ? Est-ce une version antique et éloignée de Cendrillon ? Quoiqu’il en soit, nous verrons plus tard qu’il sera déclaré bègue, soulignerait-on qu’il soit aussi estropié ou infirme moteur. Cette attaque gratuite du petit Moïse Lévi, n’est qu’une résultante exagérée de la désapprobation de traductions approximatives ou tronquées, et ce n’est qu’un début. De toute manière ça ne peut porter à conséquence ; du fait qu’il ne peut être tenu rigueur, en vertu de la liberté qu’à chacun de s’exprimer, d’une critique ou d’un point de vue donné sur un individu imaginaire. A fortiori, lorsqu’il s’agit d’un personnage de conte. Trouvera-t-on aussi, le courage intellectuel de se moquer des ogres et des sorcières de Grimm ?
Ce passage défini à Moïse, la terre « ruisselante de lait et de miel », où il doit amener les hébreux après leur sortie.
Il s’agirait de la terre du cananéen – כנעני, héthéen – חתי, amorréen – אמורי, phérézéen – פרזי, hévéen – חוי et jébuséen – יבוסי. »
En Gn15.19, pour Abraham : la terre du « kénéen – קיני, kénizzéen – קינזי, kadmonéen – קדמוני, kéthéen – חתי, phérézéen – פרזי, refaïm – רפאים, amoréen – אמורי, cananéen – כנעני, ghirgachéen – גרגשי, jébuséen – יבוסי. En fonction des patriarches, la version yehvahique, change.
Ensuite, hormis cananéens et hittites, aucun peuple n’a une existence historique et archéologique. Enfin, la région de Canaan était à l’époque du prétendu exode, sous domination militaire incontestée égyptienne. Aucune trace dans le pentateuque, d’égyptiens en Canaan. Aucune trace dans les archives égyptiennes et hittites, d’hébreux en Canaan. Les auteurs faisant parler ce Yehvah, semble ne pas être tout à fait d’accord quant à l’argumentaire de la fable.
Il sera énoncé pour Moïse en Ex13.5 : « … cananéen, héthéen, amorréen, hévéen, et jébuséen… ».
Promesse trois fois dissonante.
Ex3.14-15 – Moïse : révélation du « Nom Sacré » – confusion.
« Ex3.14 Dieu[1] répondit à Moïse : Je suis[2′] l’être invariable[2]! 3.15 Et il ajouta : ainsi parleras-tu aux enfants d’Israël : c’est l’être invariable[2] qui m’a délégué auprès de vous. Dieu[1] dit encore à Moïse, parle ainsi aux enfants d’Israël : l’éternel[3], dieu de vos pères, dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’envoie vers vous. Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges. » TO
« Ex3.14 Je serai[2′] qui je serai[2], répondit Dieu[1] à Moïse. 3.15 [dieu] expliqua, voici ce que tu devras dire aux israélites : Dieu[2] m’a envoyé à vous. Dieu[1] dit à Moïse, tu devras [ensuite] dire aux israélites : YHVH[3], le dieu de vos pères, le dieu d’Abraham, Isaac et Jacob m’a envoyé à vous. C’est mon nom éternel et c’est ainsi qu’on devra se souvenir de moi pour toutes les générations. »TS
« Ex3.14 Et Elohim[1] dit à Moïse : Eyieh [2] que je serai[2′], 3.15 et tu diras aux enfants d’Israël, Eyieh[2] m’a envoyé vers vous. Et Elohim[1] dit aussi à Moïse, ainsi tu diras aux enfants d’Israël, Yehvah[3] dieu de vos pères, dieu d’Abraham, dieu d’Isaac et dieu de Jacob m’a envoyé vers vous, et c’est mon nom pour toujours, et c’est mon souvenir pour des générations. »VR
Texte
אלהים[1]
אהיה[2]
אהיה[2′]
יהוה [3]
Phonétique
elohim
eyieh
eyieh
yehvah
Traduction officielle
dieu
L’être invariable
Je suis
L’éternel
Traduction secondaire
dieu
Je serai
Je serai
YHVH
Traduction rectifiée
Elohim
Eyieh
Je serai
Yehvah
Reclarifions le verset : Elohim dit à Moïse que son nom est Eyieh mais que c’est Yehvah, son nom pour toujours et toutes générations, qui l’envoie. A priori, pardonnez mes limites, mais si cela est clair pour les croyants, ça ne l’est pas pour moi. J’ai essayé une transposition : un patron se nommant Emile, dit à son employé Maurice : « …vas dire aux autres employés de travailler en précisant que c’est moi Yoyo, qui t’envoie… » ; cohérence douteuse à mon sens.
Ici, nous mettrons l’accent une fois de plus, sur des fantaisies de la traduction “officielle”. Comme nous le montrons dans la correction, il est possible de traduire plus fidèlement sans trop nuire au style, mais surtout sans improvisations, extrapolations ni ajouts. Les traductions sont depuis le début et seront pour la suite destinée à faire intégrer une compréhension collectivement admise, ancrée, et surtout utile au renforcement de croyance, autant qu’aux maquillages des incohérences ou aberrations.
Si la traduction secondaire, s’évertue à coller à 50% au sens exacts initiaux, la version officielle, elle, détourne, transforme ou invente carrément. La rétorque usuelle est que le nom de ce dieu est tellement sacré, qu’il en est ineffable. Précisons pour sourire, que les croyants écrivent dieu comme suit “D.ieu”, poussant la crainte de cette diction anodine à en en galvauder l’écriture même. Ce nom, prétendu tellement sacré, que les textes mêmes communs le portant, doivent être enterrés dans une Guéniza[2], et non, jetés ou détruits.
Le plus amusant est que cela finit par imposer aux yahwistes l’usage de dénominatifs réempruntés à la foi chrétienne : le très-saint, le très-haut, l’éternel, l’invariable, l’immuable et j’en passe. Personne n’a songé à lui octroyer de véritables définitifs comme : l’hypothétique, l’imaginaire, le fantasmatique, le fantasmagorique, l’illusoire… Autre détail, que ce soit pour les noms officiels du dieu ou ses substitutifs, les fervent n’omettent jamais la majuscule initiale. Mieux encore : pour éviter tout foudroiement divin spontané, le nomme השם, hashem, « Le Nom ».
Finissons-en avec ce nom tellement ineffable qu’il doit être maquillé, le fameux tétragramme. Quatre lettres en hébreu qui amène théoriquement à une quantité énorme de possibilités. Considérons le יהוה, transposé en caractères latins par YHVH. Rappelons que l’hébreu, ne contient pas de voyelles et que la vocalisation associée à chaque lettre (consonne) peut être multiple : a, é, è, o, ou, i. Cette caractéristique octroie donc un potentiel de manipulations et variations vocaliques bien utile à qui sait s’en servir pour tronquer, masquer ou simplement se leurrer dans le sens initial.
Simplifions le champ vocalique de la manière suffisante suivante : a, ê, i, o, ou. Considérons ensuite, qu’une terminaison en ה, “hey”, se prononce généralement en é ou a ; ceci peut être faux dans l’absolu, toutefois restons cohérent et fidèles aux habitudes de langue elle-même pour lesquelles ces deux vocalisations sont essentielles. Cela nous donne 5 vocalisations possibles pour les trois premières lettres et 2 pour la dernière, soit : 5x5x5x2=250. Il existe donc une chance sur 250 de tomber sur cette terrible prononciation. Nous passerons ici leur énumération de Yahavaha à Youhouvouhé. J’ai pour ma part essayé plusieurs fois toutes les combinaisons possibles, sans déclencher une foudre me permettant de faire des économies d’électricité. Je laisse le soin aux curieux de faire l’expérience, qui sera certainement stérile en plus d’être ennuyeux ; sauf pour l’orthophonie et le chant. Ce serait là, la première fois qu’on trouve une utilité à ce divinoïde, ou plutôt aux noms qu’on tente de ne pas lui donner.
Ex3.18 – Les Hébreux en Égypte : voyage vers le Sinaï – expédition impossible.
Moïse reçoit le texte qu’il aura à prononcer devant Pharaon. Si l’on admet que ce peuple devait se rendre au Mont Sinaï, pour y recevoir ses commandements et qu’il est précisé qu’il devra parcourir «Ex3.18…trois journée dans le désert… »TO, cela imposera une cadence de plus de 100km par jour avec femmes, enfants, vieillards et logistique dans un désert montagneux. Le Sinaï se trouve à 320 km de Memphis. Il faudrait au rythme de 5km par heure, à raison de 8 heures de marche par jour : pas moins de 10 jours pour cela. A plus forte raison, pour plusieurs millions d’individus étalés sur une vaste région. Cela revient pour comparaison, à demander à toute la population de l’Albanie, à minuit, de se rendre dès le matin et en 3 jours au Nord d’Athènes en franchissant (à pied sec), le golfe d’Eubée.
Ex3.20 – Les Hébreux en Égypte : aveu des motivations yehvahiques I – besoin destructeur maladif.
« Ex3.22 …des vases d’argent, des vases d’or, des parures ; vous en couvrirez vos fils et vos filles, et vous dépouillerez l’Égypte. »TO
L’idée de l’emploi abusif de force dans un but d’extorsion de biens, n’est pas sans nous rappeler, l’épisode des représailles pour Dina (Gn34…). L’intention semble être de créer ou de laisser créer une situation et un état de fait « répréhensible », tout relatif qu’il soit, afin de justifier massacre et dépouillement. Il est presque décevant, que cette habitude n’ait pas pu profiter aux esclaves noirs exploités, il y a peu encore, par les puissances occidentales. On admettra que ceux-ci priaient pourtant. Il eut put être intéressant de voir États-Unis et Europe se voir dépouiller de leur richesses par les esclaves, bien réels cette fois, durement et inhumainement exploités, après destruction divine de ces empires suivi d’un retour allègre en Afrique. Malheureusement, volonté divine de fable, justice et réalité historique contemporaine ne semble pas compatibles.
L’intention vénale sera confirmée plus loin :
ב-יב.לו וַיְנַצְּלוּ, אֶת-מִצְרָיִם
« Ex12.36 …les israélites dépouillèrent l’Égypte de ses richesse. »TS
Ex4.10 – Moïse : mandaté malgré de nouvelles tares révélées.
Jusque là Yehvah explique à Moïse, la conduite qu’il aura à tenir chez Pharaon pour obtenir la libération des hébreux. Prestidigitation, bâton serpent, main lépreuse… En dépit du soutien affiché et de l’attribution de pouvoirs magiques, Moïse se rétracte, attisant contre lui la colère de Yehvah, suite à quoi, Aaron sera désigné comme porte-parole. Quel en est le motif ?
« Ex4.10 Moïse dit à l’Éternel(yehvah) : De grâce, Seigneur(adonay)! Je ne suis pas habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée. »TO
Les termes employés ici sont en plus d’être soit redondants, soit complémentaires sont des plus clairs. כְבַד לָשׁוֹן , – kaved-lashon, « dysphonique ». כְבַד-פֶּה – kaved peh, « bègue ». La tentative d’atténuation sémantique des traducteurs par « bouche pesante » et « langue embarrassée », s’explique très certainement par la volonté de limiter l’état déficient manifeste et la manière dont cela entache leur si charismatique leader spirituel.
Ici, Moïse tente pour ces raisons de se dérober, faisant à nouveau preuve de couardise. A ce stade, le petit Moïse Lévi, est donc un consanguin taré, bègue et dysphonique, (boiteux ?), meurtrier et lâche.
Si je ne porte aucun jugement de quelque sorte sur les tares congénitales, qu’il n’a pas choisi, l’assassinat et la pleutrerie étant déjà accablante, je m’interroge sur la lucidité de ce Yehvah, dans le choix de ses chefs de lignée.
Adam : naïf désobéissant corrompu.
Ève : (à tort), femme perverse corruptrice.
Caïn : meurtrier fratricide.
Lemekh : meurtrier infanticide.
Noé : médisant, alcoolique, exhibitionniste.
Cham : commère et voyeur.
Loth : proxénète pédophile alcoolique et incestueux.
Les filles de Loth : perverses incestueuses.
Abraham (patriarche) : cupide proxénète pervers polygame infanticide.
Sarah : prostituée, escroc spoliateur.
Isaac (patriarche) : proxénète cupide.
Rébecca : prostituée.
Jacob (patriarche) : lâche, escroc, usurpateur spoliateur et proxénète.
Rachel : voleuse.
Enfants de Jacob : falsificateurs, brutes sanguinaires et cupides, fratricides.
Ruben : incestueux.
Siméon et Levi : instruments de violence, immolateurs, bourreaux animaliers, colériques maudits.
Issachar : âne musculeux.
Dan : serpent sur le chemin.
Benjamin : loup ravisseur.
Tamar : prostituée, intriguante incestueuse.
Joseph : intrigant manipulateur.
Il faudrait plus parler de « putriarches » que de patriarches ! Les parents sont t’ils toujours au courant de ce à quoi se rapporte les prénoms qu’ils donnent à leurs enfants ?
Les prénoms donnés nos enfants sont pour le moins pittoresques et colorés. Outre les noms de personnages bibliques, nous trouvons tout un achalandage de prénoms qui pourrait sembler grotesques au sein des sociétés occidentales développées.
Dans le registre animalier il est courant de rencontrer des – Yona – « Colombe », jusque là tout va bien ; mais encore, אריה – Arye – « Lion », זאב – Zeev – « Loup », דוב – Dov – « Ours », איילה – Ayala – « Gazelle », דבורה – Dvorah – « Abeille », ציפורה – Tsiporah – « Oiselle » … Dans le registre de l’inerte, citons quelques פנינה – Pninah – « Perle », נוי- Noï – « Ornement », אילן – Ilan – « Arbre ». Enfin, plus poétique, חיים – ‘Haïm – « Vie », גיל – Gil – « Allégresse » (Qui signifie aussi « battant de cloche », soit dit au passage), שמחה – Sim’ha – « Joie », תקווה – Tikvah – « Espoir », אורלי – Orli – « Lumière pour moi », נשמה – Neshamah – « Âme », חגיי – ‘Hagaï – « Ma fête », אמיחיי – Ami’haï – « Mon peuple est vivant »… Nous nageons en pleine créativité transcendantale délirante tintée de primitivisme décalé.
Mettons en scène quelques exemples fournis :
« Salut Ours ! – Salut Loup ! – Tu as entendu comment Lion et Abeille, les généticiens de Fille de la Mer, ont appelé leur fille ? – … Manticore ? – Non ! Espérance… Et à propos de Chant Pour Moi et Lumière pour Moi, concernant leurs jumeaux ? – Euh… Son et Lumière ? – Presque ! Mon Chant et Ma Lumière. – Et toi, tu as entendu comment Mon Peuple Est Vivant et Chênette, mes voisins du dessous, ont appelé leur fils ? – … Zombi Végétal ? – Justement, ils n’arrivent pas à trouver, c’est pour cela que je te pose la question ! – Ah ! Si ça continue Joseph et Marie, les cathos du quatrième, vont appeler leur enfant Jésus. – Certes, Yoseph et Myriam, les sépharades du troisième ont bien appelé le leur Israël… »
Je cite pour anecdote un fait divers qui a consisté pour des parents tellement déçus d’avoir encore une fille, à nommer celle-ci אכזבה – A’hzavah – « Déception ». Sans commentaires.
Pour clore : afin de ne pas déroger à la tradition populaire des miens, je promets solennellement de nommer mes éventuels futurs triplés masculins, si je devais en avoir en dépit de mon âge avancé : Truc, Bidule et Machin.
De retour aux tares mochiennes : je rapporterai ici, une blague stupide qui découle du choix malencontreux de Yehvah concernant son leader. Elle n’a pour but que de tourner en dérision le choix du très imaginaire Yehvah pour son tout autant imaginaire Moïse. J’adresse mes plus sincères excuses aux bègues et dysphoniques, s’ils s’en sentaient heurtés et souligne à nouveau, et ils en sont les premiers conscients, que les difficultés de diction, sont, certes injustement mais objectivement invalidantes pour devenir grand orateur publique. Encore une fois, on se moque ici, du personnage imaginaire et son inadéquation et non du problème d’élocution. J’adresse ma plus profonde sympathie et mon plus profond respect aux victimes réelles et authentiques d’afflictions quelles qu’elles soient.
Moïse s’adressa à Pharaon en ces termes : « ‘a, a’, a’, a’, a’… raon! Lai’, lai’, lai’ l’ai’ffe, pa’, pa’, pa’, pa’, pa’, pa’…rtir, mon, mon, mon, mon…peu’ mon peu’, mon peu’peu…. – Arrête de marmonner Moïse ! Ton peuple est déjà parti ! Va le rattraper ! Tu n’as pas lu la suite du texte ? Tu as une mer à ouvrir… »
Moïse fera part des réticences à s’exprimer pour les mêmes raisons en Ex6.12, et interrompra directement une révélation de Yehvah en Ex6.29 pour redonner encore le même argument visant à se soustraire à sa tâche Ex6.30. Plus loin, il réitèrera en précisant : « Ex8.30… j’ai la langue embarrassée… »TO. Ce qui est une très mauvaise traduction de ערל שפתים, ‘aral sfatayim, qui équivaut à insensible-endurci des lèvres soit effectivement : très bègue.
A l’issue, Aaron est affecté pour seconder Moïse, qui, accompagné de toute sa famille se rend en Égypte pour y accomplir l’ordre yehvahique (Ex4.20). Moïse sera circoncis à l’aide d’un caillou par Séphora (Ex4.25), étant dit que soudain Yehvah voulu tuer Moïse pour son incirconcision (Ex4.24). Sur ce dernier point, le passage n’est pas clair.
« Ex4.24 Pendant ce voyage, il s’arrêta dans une hôtellerie ; le Seigneur(yehvah) l’aborda et voulut le faire mourir. 4.25 Séphora saisit un caillou, retrancha l’excroissance de son fils et la jeta à ses pieds en disant : “Est-ce donc par le sang que tu es uni à moi ?”. 4.26 Le Seigneur( ?) le laissa en repos. Elle dit alors : “Oui, tu m’es uni par le sang, grâce à la circoncision !” » TO
Cette traduction est très surfaite et romancée. Repartir d’une base plus littérale n’atténuera pas moins le trouble du concept :
« Ex4.24 il était en route, dans hôtel ; le rencontra yehvah, il demanda sa mort. 4.25 pris Tsipporah silex, elle retrancha excroissance son fils, toucha ses jambes, elle dit car époux des sangs tu es pour moi. 4.26 Il s’éloigna de lui ; alors elle dit, époux des sangs pour circoncision. »VB
Qui voyage ? Qui rencontre qui ? Qui veut faire mourir qui ? Qui est l’époux de qui ? Que signifie les sangs ? Qui s’éloigne de qui ? … Lorsque le traducteur ajoute « Le Seigneur » dans le verset 4.26, c’est sans qu’il existe dans le verset en hébreu.
Quoiqu’il en soit, je ne relèverai pas la logique divine qui aura finalement manqué d’exécuter son émissaire, lâche, meurtrier, boiteux, dysphonique car… incirconcis.
Ex4.20 – Moïse : départ « en famille » vers l’Égypte – l’enfant caché.
On nous traduit ici : ב-ד.כ וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת-אִשְׁתּוֹ וְאֶת-בָּנָיו , « Ex4.20 Moïse(moshe) emmena sa femme, et SES enfants… »TO, car וְאֶת-בָּנָיו – veet banav, signifie clairement « et ses fils ». Rien dans le texte n’a annoncé jusqu’alors la naissance d’un deuxième fils à Moïse.
Il est très impoli de la part des rédacteurs, ne pas avoir fait part de la naissance d’un autre enfant que Guershom avant ce passage. A moins qu’un fois de plus il y ait emmêlage de plumes ou texte manquant.
Ex4.21 – Les Hébreux en Égypte : acharnement yehvahique sadique I.
« Ex4.21 … mais moi je laisserai s’endurcir son cœur, et il ne renverra point le peuple. »TO
Cette intention a bel et bien pour but d’accroître la souffrance des hébreux et de multiplier les afflictions à l’encontre de l’Égypte. Il réitérera sa vicieuse intention en Ex7.3-4. Démonstration supplémentaire du caractère cruel et sadique de ce Yehvah, face auquel les pires dictateurs historiques font pâle figure… « Louons le Saigneur pour cela… »
Les deux émissaires divins, vont convaincre le peuple, puis fâcher Pharaon, qui doublera en représailles la tâche, comme par exemple en imposant la confection de brique sans paille ce qui fâchera en retour le peuple, contre Moïse et Aaron.
Ex5.3 – Moïse et Aaron : premier contact avec Pharaon – exagération mensongère.
Lorsque nos deux acolytes se présentent au Roi d’Égypte, pour formuler la requête que leur a ordonné Yehvah, ils avancent :
« Ex5.3 Le Dieu(elohei) des Hébreux* s’est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller à trois journées de chemin dans le désert et sacrifier à l’Éternel(yehvah) notre Dieu(eloheinu), de peur qu’il ne sévisse sur nous par la peste ou par le glaive.»TO
Déjà, on perçoit le sens inné de la tragi-escroquerie des deux artistes.
Pour rappel, l’ordre de Yehvah avant déformation et enjolivement (peste et glaive…) est le suivant :
« Ex3.18 …vous lui direz : L’Éternel(yehvah), le Dieu(elohei) des Hébreux*, s’est manifesté à nous. Et maintenant nous voudrions aller à trois journées de chemin, dans le désert, sacrifier à L’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu). »TO
De quoi s’agit-il? Mécompréhension, improvisation, adjonction victimisante, mensonge…? Quoiqu’il en soit, la parole de Yehvah est d’emblée bafouée par ses émissaires de prédilection.
* Dans un verset (Ex5.3), on nous transcrit עִבְרִים – hyvrim, pour « hébreux » alors que dans un autre (Ex3.18) עִבְרִיִּים – hyvryim, est utilisé. Cela implique que le rédacteur recompose à sa guise l’orthographe d’un même mot ou que deux rédacteurs ne respectent pas les mêmes règles orthographiques. Du fait que les versions divergent, tout porte à croire qu’il y ait eu au moins deux rédacteurs pour ces passages. Pour clore, le H majuscule à « Hébreux » est du fait du traducteur. Enfin, on insiste bien sur le fait qu’il s’agisse du « dieu des hébreux », et non de Dieu ou du dieu de tous les hommes…
Ex6.2 – Moïse et Yehvah : rabâchage et amnésie yehvahique?
« Ex6.2Dieu(elohim) adressa la parole à Moïse, en disant : Je suis l’Éternel(yehvah). J’ai apparu à Abraham, à Isaac, à Jacob, comme Divinité souveraine(el shaday) ; ce n’est pas en ma qualité d’Étre immuable(yehvah) que je me suis manifesté à eux. »TO
Une petite clarification traductionnelle s’impose :
« Ex6.2 parla elohim à mosheh ; il lui dit : je suis yehvah. j’ai montré à avraham, à yits’haq et à ya’akov par el shaday ; et mon nom est yehvah, je suis inconnu d’eux. »VR
A partir de là, chacun réattribuera d’éventuels « dieu, éternel, divinité souveraine, être immuable » à son bon vouloir.
Mauvais scoop, fausse-première ou volonté de garantie d’exclusivité à Moïse. Le nom de Yehvah, prétendu n’être révélé ici pour la première fois qu’à Moïse, a été utilisé pour Abraham (Gn15.7), pour Jacob (Gn28.13), par des « anges » (Gn 16.11 ; 19.13-14 ; 18.14), par divers patriarches (Gn14.22 ; 15.2 ; 15.8 ; 16.2 ; 16.5 ; 22.14 ; 24.27 ; 24.31 ; 24.40 ; 24.44 ; 24.48 ; 26.22 ; 27.7 ; 27.27 ; 28.31 ; 29.32 ; 33.35 ; 30.24 ; 30.30 ; 32.10 ; 49.18), par des étrangers (Gn24.3 ; 24.31 ; 26.28 ; 29 ; 30.27 ; 31.49).
Ici, Yehvah rappelle encore et toujours qu’il a entendu la souffrance de son peuple et qu’il va le libérer vers Canaan… (Ex3.7). Cela laisse t’il sous-entendre que Moïse aurait en plus un problème d’audition ou que Yehvah souffre d’amnésie, de sénilité manifeste ou d’une prédisposition à Alzheimer confirmée ?
–
Après quelques ordres de route (Ex6.13), l’énumération de lignées familiales (Ex6.14-28) et après les premières démonstrations de prestidigitations du bâton-serpent (Ex7.8-10), peu convaincantes car imitées par les magiciens égyptiens (Ex7.11-12), va commencer le balai des premières plaies.
Ex7.19 – Les Plaies d’Égypte : le sang (Plaie I) – improvisation contradictoire des émissaires.
Nous arrivons au passage où Yehvah déchaîne ses plaies sur l’Égypte par l’intermédiaire de son duo de pointe. Tout commence avec l’eau changée en sang (Plaie I). L’exécution formelle des consignes reçues au buisson, non seulement laissent à désirer, mais sont surtout en contradiction avec les consignes yehvahiques supposées être respectées.
« Ex7.19 Dis à Aaron de prendre son bâton et d’étendre la main sur les eaux d’Égypte… et l’eau sera changée en sang. »TS.
Pourtant, immédiatement après on lit :
« Ex7.20 Moïse et Aaron agirent exactement ainsi qu’avais ordonné Dieu(yehvah). Aaron leva le bâton et frappa l’eau du Nil… L’eau du Nil se changea en sang. »TS
En Madian, Yehvah ordonne à Moïse de verser lui-même de l’eau. En Égypte, il lui ordonne de dire à Aaron de brandir le bâton. Au final, Aaron trempe le bâton ! Soit, Yehvah est lunatique, soit, ses sbires ne comprennent rien ou n’en font qu’à leur tête.
En outre, nous passerons l’énormité qui consiste à transmuter pas moins du volume d’un fleuve en sang. En sang de quoi ? Personne ne se pose la question. Toutefois, cela reste un prodige capable de mettre en effervescence tant le corps alchimique que médical.
Viendront ensuite les grenouilles (Ex7.26-8.11 / Plaie II), les poux (Ex8.12-15 / Plaie III), les bêtes féroces (Ex8.16-26 / Plaie IV), l’épidémie (Ex9.1-6 / Plaie V), les furoncles (Ex9.8-12 / Plaie VI), la grêle (Ex9.22-35 / Plaie VII)…
Ex9.20 – Les Plaies d’Égypte : le bétail qui ressuscite : contradiction et incohérence.
« Ex9.6 …tout le bétail d’Égypte périt. Parmi le bétail des israélites, pas un seul ne fut touché. »TS
Ce point nous fait comprendre que les « esclaves(?) » possédaient du bétail. En outre, le texte semblera confirmer qu’ils possédaient aussi des maisons, et ne vivaient pas en camps de rétention. D’emblée cela semble très injuste pour les populations libres qui n’en auraient pas possédé. Il semblerait nécessaire de vérifier que des civilisations antiques aux civilisations occidentales modernes, les esclaves oubliés mais ayant eux bel et bien existé, ait pu avoir un quelconque droit de propriété et de quelconques possessions. Nous avons déjà rappelé, que l’esclavage n’existait pas en Égypte, fait historiquement avérer et vérifié. Encore une fois, d’un détournement de sens victimisant à l’autre, les auteurs comme les traducteurs se trahissent grossièrement. Ils insultent, tant avant qu’après l’heure, les authentiques conditions d’esclavages des siècles récents. Ce, en cherchant à produire une confusion entre esclavage inhumain et servage rétribué et en persévérant dans l’affirmation qu’il ait existé en Égypte. A cette tendance et cette autopermission à falsifier l’histoire dans un but démagogique de victimisation semble avoir subsisté jusqu’à nos jours. Cela suggère de s’interroger sur la véracité de ce que tous ces auteurs défendent et affirment, dès lors que cela leur permet d’obtenir une considération indue.
Le plus important à ce stade est, qu’il est déclaré que tout le bétail d’Égypte est déclaré mort à l’issue de l’épidémie (Plaie IV).
Pourtant, à propos des furoncles (Plaie V), on trouve :
« Ex9.10 … une éruption… sur les hommes et les bêtes. »TS
Le premier contre argument, consisterait à opposer le fait, que si le bétail est mort, « bête » signifie ici, tout autre animal. Faux ! Le texte en hébreu est clair en employant בְּהֵמָה – behemah, pour « bête », qui ne signifie pas « animal », mais précisément « bétail ». Le supra-contre-argument serait que les furoncles sont apparus sur le bétail mort.
Cette réfutation pourrait être valable sans compter l’affirmation ultérieure au moment de la grêle :
« Ex9.25…la grêle tua tous les hommes et les animaux…»TS.
בְּהֵמָה – behemah signifiant « bétail », est employé au bon gré des traducteurs, tantôt comme animal, tantôt comme bête. Quoi qu’il en soit, si ce bétail a été tué par la grêle (Plaie VII), cela implique qu’il a été frappé par les furoncles (Plaie VI), vivant, alors que d’ores et déjà déclaré mort dans son intégralité à cause de l’épidémie (Plaie V), un temps plus tôt. Cherchez l’erreur !
Un point divertissant supplémentaire pourrait induire un préconcept. Cette grêle, rappelons-le, flamboie. Ce type de bombardement incendiaire de populations civiles, comme par exemple avec du phosphore blanc, apparaît comme toujours d’actualité pour certains individus se sentant concerné par leur pseudo histoire. Fin de commentaire.
« Ex10.1L’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Rends toi chez Pharaon; car moi-même j’ai appesanti son cœur et celui de ses serviteurs, à dessein d’opérer tous ces prodiges autour de lui 10.2 et afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que j’ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que je suis l’Éternel(yehvah). »TO
« Ex10.1Dieu(yehvah) dit à Moïse : Va chez pharaon. Je l’ai rendu obstiné, lui et ses conseillers, afin de montrer ces signes miraculeux parmi eux. 10.2 Tu pourras ensuite confier à tes enfants et à tes petits enfants que j’ai rendu les égyptiens ridicules et que j’ai opéré des signes miraculeux parmi eux. Vous comprendrez que je suis Dieu(yehvah). »TS
« Ex10.1 Yehvah dit à Mosheh : va vers Paro’oh car j’ai alourdi son cœur et le cœur de ses serviteurs afin que j’établisse ceux de mes signes parmi eux. 10.2 et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils, que j’ai brutalisé l’Égypte et mes signes que j’ai posés dans eux et vous saurez que je suis Yehvah. »VR
Tout d’abord cette traduction rectifiée prend un air campagnard. Elle s’efforce toutefois d’être la plus fidèle tout en étant compréhensible. Le style en hébreu est confus en lui-même et utilise des figures de style à la fois redondantes et maladroites, mais aussi nouvelles en rapport aux parties archaïques de la genèse.
Ce qu’il faut en tirer, c’est que Yehvah veut être reconnu pour son inique déploiement de puissance. Ensuite que les variantes de traduction tendent à faire valoir la volonté yehvahique de forcer Pharaon à être récalcitrant pour mieux le maltraiter et le ridiculiser. Yehvah est donc une pseudo divinité qui userait seulement de son hypothétique pouvoir en faussant la donne. Après avoir laissé souffrir son peuple, il l’accable un peu plus, tout en aggravant le comportement de son oppresseur dans un but de cruauté et de condescendance. Qui oserait encore parler de justice, de bienveillance et de sagesse divine venant de Yehvah ? Qu’y a-t-il de divin à la tyrannie machiavélique et à l’abus de force.
Cela fait penser à la cruauté d’un chat de salon poussif et engraissé, qui s’enticherai de harceler jusqu’au sang, une vielle souris égarée dans le seul but d’exprimer son reliquat d’instinct animal, avant de retourner à ses croquettes, une fois sa victime rendue inerte, suite d’hémorragie et de torture. Je me dois, quoi que j’en pense, en vertu du choix de ma comparaison, de présenter mes excuses à la tradition tauromachique. Il doit être tellement insultant pour elle, de voir un toréador comparé et abaissé à cette infâme divinité et sa lâche, disproportionnée et distante barbarie. Ce Yehvah se comporte exactement comme un toréador qui achève sa victime après l’avoir épuisée de son sang par cruauté et pour gloriole. Je porte toutefois au crédit du toréador authentique, la fierté et le courage de descendre dans l’arène quelle que puisse en être la funeste issue, les raisons et le poids de la tradition.
Ainsi, comment s’étonner que les descendants des inventeurs et auteurs de cette fable, qui met en scène une telle créature, éprouvent une fierté déplacée et un plaisir non démenti lorsque leur armée suréquipée bombarde par missiles ou drones interposés, des zones urbanisées surpeuplées d’innocents sans défenses, sous prétexte de représailles à des escarmouches frontalières.
Si nous reprenons la suite des plaies, devant l’instabilité décisionnelle systématiquement rétroactive de Pharaon, viendront, les sauterelles (Plaie VIII), les ténèbres (Plaie IX) et la tristement célèbre mort des nouveaux nés (Plaie X).
Ex12 – Nouvel an hébraïque : détournement et confusion.
La nuit de la fantasmagorique sortie d’Égypte, est déclarée par Yehvah, premier jour de l’année hébraïque.
ב-יב.ב הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים
« Ex12.2 Ce mois-ci sera pour vous, le commencement des mois, le premier mois de l’année. »TO
« Ex12.51 Ce jour même, Dieu(yehvah) fit sortir les israélites d’Égypte en groupes ordonnés. »TO
Ainsi, en se reportant au calendrier hébraïque, l’exode est prétendu avoir eu lieu le 15 de ce « premier mois ». L’exode est fêté comme la Pâques juive dite « Pessa’h ». Cette fête devrait donc avoir lieu le 15 du premier mois décrété par Yehvah. Donc, le nouvel An dit « Rosh Hashana » devrait être fêté quinze jours avant la Pâques. Nous fêtons « Rosh Hashana », le nouvel an, vers septembre. Quant à la Pâques, elle est fêtée vers le mois d’avril.
Comment en est-on arrivé à fêter deux évènements que le dieu de la torah défini à quinze jours d’intervalle d’après le texte, à six mois d’intervalle en pratique ?
Dans le lévitique, nous retrouvons des spécifications claires et précises qui confirment que le premier mois de l’année est celui de la commémoration de la Pâques :
« Lv23.4 Telles sont les fêtes de Dieu(yehvah) que vous célébrerez comme fêtes sacrées en leur époque : 22.5 L’après-midi du quatorzième jour du premier mois est [le moment où vous devez sacrifier] le sacrifice pascal de Dieu(yehvah) … »TS.
Il s’agit du mois de Nissan, affecté comme le premier mois du calendrier, ce qui impose sans équivoque de considérer le premier jour du mois comme nouvel an – Rosh Hashana.
Nous fêtons toutefois le nouvel an – Rosh Hashana, le premier du mois de Tichri, sans que rien ne le consacre par décret yehvahique :
« Lv23.23Dieu(yehvah) parla à Moïse, lui disant de parler aux israélites : 23.24 Le premier jour du septième mois sera un jour de repos pour vous. C’est une fête sacrée de souvenir [et] de sonnerie [de la corne de bélier]. Ne faites aucun travail d’utilité [ce jour-là]. Vous offrirez une offrande consumée à Dieu(yehvah). »TS.
Absolument rien ne stipule qu’il s’agisse d’un nouvel an. La traduction secondaire est correcte et acceptable outre les addendas. Le choix de celle-ci est pesé car pertinent. Il induit au préalable de notre démonstration, que l’infléchissement humain est bien effectif et affiché. De facto, la mise en pratique de la loi, pourtant affirmée inaltérable, et deplus, simple et limpide pour le cas, sera bien éloignée de ses prescriptions. Les nombreux ajouts entre crochets de la traduction secondaire, visent, selon toute interprétation auto-permissive de décisionnaires autoproclamés, à combler les manques du texte. Ceci permet de mieux orienter ce qu’on veut lui faire dire pour en tronquer voire en truquer le sens.
La conclusion, stricte et formelle, est que l’objet des fêtes fixées dans la torah, a tout bonnement été tronqué et interverti de main d’homme. Malgré toute explication rabbinique fumeuse, la loi est claire et pourtant bafouée populairement et ouvertement. Il s’agit là d’une transgression générale retentissante. Où est donc passé le courroux yehvahique, qui d’habitude réprime et punit durement pour bien moins que cela.
L’erreur est bel et bien humaine. Le calendrier hébraïque est un ersatz, ultérieurement amélioré entre le IVe et Xe siècle EC, du calendrier lunaire babylonien estimé au XXIème siècle AEC, et encore actif au Xe siècle QEC. Avec deux millénaires d’espacement entre la création babylonienne et le plagiat récupératif hébraïque : nous avancerons la prescription. Les noms de mois ne sont pas fixés dans la torah. Ils ont été attribués et rapportés ultérieurement par les vils copieurs.
Mois
VII
VIII
IX
X
XI
XII
VI’(XIII)
I
II
III
IV
V
VI
Babylonien Xe s. AEC
Tašrītu
Araḫsamnu
Kislimu
Ṭebētu
Šabāṭu
Addaru
Addaru II / Elūlu II
Nisannu
Ayyaru
Simānu
Tam(m)ūzu
Abu
Elūlu/
Mois
I
II
III
IV
V
VI
VI’(XIII)
VII
VIII
IX
X
XI
XII
Hébraïque Xe s. EC
Tichri
‘Hechvan
Kislev
Tevet
Chvat
Adar
AdarII
Nissan
Iyar
Sivan
Tamouz
Av
Eloul
Selon ce système, il existe dans certaines années, dites « embolismiques », un treizième mois, nommé Adar second, qui succède au mois d’adar ordinaire (VI), qui se place donc en septième position. Le but est de rattraper le décalage par rapport aux cycles solaires induit par la succession de mois lunaires. Le cycle complet est de 18 ans, au sein duquel les années embolismiques surviennent l’an 1, 3, 7, 9, 13, 17.
Les règles de calcul et de fixation des fêtes étaient établies par le « Sanhédrin ». C’est un conseil décisionnel de 70 « sages », qui aurait sévi, comme nous le rappellerons, à la fin du règne prétendu de Moïse, et, dès celui du tout aussi illusoire Josué.
Le terme de Sanhédrin n’apparait pas dans la torah. Il n’est autre qu’une dérivation du mot grec sunedrion, signifiant « assemblée siégeante », choisi par Napoléon Ier afin de créer le Consistoire Israélite de France. Pourtant, le Sanhédrin n’existera historiquement, et de manière très controversée, que de 300 à 400AEC, et aura fixé les dates des fêtes à son époque avant que le calendrier soit révélé et diffusé par un certain Hillel à partir de 359AEC. Il portait alors le nom de כנסת הגדולה – kneset hagdolah – « Grande assemblée ».
Ce calendrier, reprise et imitation, est donc le fruit d’une assemblée anachronique n’ayant été nominée et fixé bien au-delà de la période fictive mochienne, est en fait un calendrier métonique. Métonique provient de Méton d’Athènes, qui établit ce calendrier hélio-lunaire en 433AEC. Il est donc très vraisemblable que cette « Grande Assemblée », hérita du calendrier lunaire pur babylonien jusqu’à son époque et décida lors de sa constitution de rationnaliser, et modifier l’établissement des dates de fêtes avant de produire et publier un calendrier systématique. C’est certainement lors de cette réforme qu’il fut établi par ces dits sages, que le nouvel an, ראש השנה – Rosh Hashana, serait considéré en date anniversaire de la prétendue création de l’homme par Yehvah, d’après leur texte de référence : la torah. Ce « nouveau » nouvel-an fixé au mois de Tichri par les yahwistes, demeure à ce jour, des plus contradictoire avec la volonté et les édits fictifs de leur dieu qui interdira portant clairement et à plusieurs reprises d’affecter ses commandements.
On connait la suite des préparatifs : sang aux portes (Ex12.22) et pains azymes (Ex12.34,39).
Ex12.29 – Les Plaies d’Égypte : mort des premiers né – génocide yehvahique arbitraire.
« Ex12.29 Or, au milieu de la nuit, le Seigneur(yehvah) fit périr tout premier-né dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon, héritier de son trône, jusqu’au premier-né du captif au fond de la geôle, et tous les premiers nés des animaux. »TO
La pertinence de la traduction, toujours si contestable depuis le début de l’exposé, n’intéresse pas notre propos ici. Seul deux nouveaux points sont criants. Le massacre systématique des premiers-nés inclus les vieillards n’ayant pas eu de descendance, les jeunes et moins jeunes n’ayant pas encore eu d’enfants, enfants et nourrissons sans distinction de sexe. Alors que le décret d’un ancien pharaon portait sur les « premiers nés mâles », celui de Yehvah porte sur tous les premiers nés d’Égypte. Dans tous les cas, ce genre de crime atroce est considéré comme génocide et crime contre l’humanité de nos jours. Les auteurs psychopathes et falsificateurs historique ont inventé le pogrom avant l’heure. L’histoire leur aura-t-elle fait payé ou sera t’elle falsifié jusqu’au bout ?
Ensuite, le décret porte aussi sur les premiers nés du bétail, qui mourra donc une fois de plus depuis le début des plaies comme démontré plus haut en Ex9.20 ; le même bétail meure au moins trois fois sans que cela n’incite à douter, un tantinet, soit peu, sur la crédibilité de l’auteur et sa capacité à maintenir la cohérence de la continuité.
Aparté : Un point supplémentaire vient contrarier la version des auteurs. Le recoupement datif est formel sur la date de l’exode avancé par les rédacteurs. Tout converge pour le règne de Toutânkhamon. La controverse sur les dates de règne des différents pharaons reste actuelle et acceptable. Toutefois du fait qu’il y a bien longtemps que nous avons démontré que cette fable biblique est complètement erronée, rien n’empêche de maintenir cette version des faits.
Il est désormais certain que Ramsès ne pouvait pas être le pharaon de l’exode. Pour deux raisons : les datations certaines et le fait que l’exode n’ait jamais eut lieu. La convergence amenant à Toutânkhamon, le fils de celui-ci ne pouvait mourir Si ses dates de règne pourraient encore être soumise à controverse et aller de 1355AEC en datation haute pour certains jusqu’à 1309AEC pour d’autres, rappelons que l’exode est lui affirmé en 1312AEC. On ne peut pas non plus attribuer la date de l’exode au règne du prédécesseur de Toutânkhamon : Semenkharé. Car si le Pharaon avait été Semenkharé, son fils Toutânkhamon aurait péri sous le coup de la plaie des premiers-nés et n’aurait pas régné. Or, il a régné. On ne peut pas non plus affecter l’exode au règne du successeur de Toutânkhamon : Ay. Car, ils n’ont pas de parenté entre eux. ]
Ex12.36 – Les Hébreux en Égypte : rappel du but vénal.
ב-יב.לו וַיְנַצְּלוּ, אֶת-מִצְרָיִם – « Ex12.36 …les israélites dépouillèrent l’Égypte de ses richesse. »TS
Ex12.37 – Les Hébreux en Égypte : le départ – complications logistiques démesurées.
« Ex12.37 Les enfants d’Israël partirent de Ramessès en direction de Soukkoth… »TO
Si nous reprenons Ex2.3 et si les auteurs s’entêtent à présenter le départ depuis Ramessès, cela devient une fois de plus incohérent. Ramessès a été construire bien après le prétendu exode[3]. Elle se situe plusieurs centaines de kilomètres bien plus en aval que Memphis ; le berceau flottant du petit Moïse n’aurait alors pas pu remonter le delta du Nil vers le palais de la XVIII° Dynastie égyptienne pour être recueilli par une fille de pharaon, et sa grande sœur n’aurait pu franchir une telle distance sans capacités physiques sur-athlétiques pour une enfant de son âge et sans accompagnement logistique conséquent[4]. Mais si les auteurs persistent, poursuivons dans leur sens loufoque.
Concernant la population, le même verset affirme :
« Ex12.37… environs six cent mille voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants. Deplus, une tourbe nombreuse les avait suivi… »TO
Toutes les estimations convergent vers une population supérieure à 3 millions de personnes, tendant vers 3 millions et demi. Que ces estimations calculent la démographie depuis Abraham ou en extrapolant le nombre de femmes, d’enfants et de vieillards adjoints aux 600000 hommes. Le texte affichera 3 autres décomptes ultérieurs plus précis de la population masculine considérée majeure et apte au service militaire. Il faut aussi compter la « tourbe nombreuse », dont rien ne permet l’estimation, mais que l’on peut supposer significative pour être citée.
Indépendamment de toute logistique extravagante, la sortie soudaine d’autant d’individus pose un problème arithmétique grossier. La population égyptienne de l’époque est estimée à environ 2800000 individus.
Après l’ensemble des plaies incluant en particulier la mort des premiers nés, il eut été évident de voir la population égyptienne descendre sous le chiffre de 2000000. Evidemment, il est impossible de soustraire 3,5 millions à 2. Une population négative serait-elle une population composée d’entités ectoplasmiques : des fantômes ? En outre, la documentation et les archives royales d’époque ne mentionnent absolument rien concernant une chute démographique brutale de la population égyptienne ni une quelconque révolte de millions de ses ressortissants.
Autre problème de taille, le néant archéologique ! Alors que l’on retrouve des couples d’hommes de Neandertal ayant vécu quelques dizaines d’années, leur habitat et leurs armes et ustensiles, qui ont disparu il y a plus de 28000 ans, il est impossible de retrouver la moindre trace de plus de 3 millions et demi d’individu qui aurait vécus dans une région définie au sein d’une civilisation antique connue pendant plusieurs siècles, il y aurait seulement 3200 ans de cela. Pas la moindre cuillère, sandale ou brique. Pas le moindre cimetière ! La torah décrit un départ à la hâte. Auraient t’ils réussi à tout raser et emporter en une nuit, y compris plusieurs centaines de milliers de sépultures. Il n’y a aucune référence antique de cet évènement, ni à ce jour aucune trace archéologique de la moindre existence d’un seul hébreu en Égypte ! Pas un seul, ni même le demi-quart d’un seul. Quelques traces de sémites originaires de Canaan sont parfois relevées, bien qu’il soit impossible de les rattacher aux hébreux du texte. Qu’en est-il de plusieurs millions ? Plusieurs siècles de fouilles et de recherches archéologiques ont amené à la conclusion qu’aucun esclavage n’y exode n’avait existé ! Hormis dans la seule référence littéraire sur le sujet, la torah !
Ex12.40 – Les Hébreux en Égypte : période d’esclavage controversée – V.
« Ex12.40 Or, le séjour des israélites, depuis qu’ils s’établirent dans l’Égypte avait été de quatre cent trente ans. »TO
On nous rappelle une fois de plus que la durée de ce soi-disant esclavage aurait été de 430 ans. Désormais, après la carpe Marseillaise qui grandit chaque année un peu plus après sa mort, nous avons l’esclavage hébraïque, qui grandit à chaque chapitre.
Nous avons déjà démontré à plusieurs reprises que la durée de l’esclavage et de la présence des fantomatiques hébreux en Égypte n’aurait pas excédé 138 ans si elle avait eu lieu. Durée révélée par la chronologie du texte lui-même.
Ex12.44 – Les Hébreux en Égypte : esclavagophilie – extravagance…
Au sujet du sacrifice pascal et les individus qui sont autorisés à en consommer, on trouve :
« Ex12.44 Quant à l’esclave acheté à prix d’argent, circoncis-le, alors il pourra en manger. »TO
Ces chers hébreux ne sont pas encore « sortis », que leur dieu fixe des règles au sujet d’esclaves. Le problème logique posé ici est de taille. Après que les esclaves hébreux aient possédés bétail et demeures, ils auraient donc en plus des esclaves à leur service ? Des esclaves non libérés ni affranchis qui possèdent des esclaves qu’ils auraient pu acheter « à prix d’argent ». Le lecteur aurait pu s’attendre à ce que la libération du joug de l’esclavage induise l’interdiction de celui-ci ; c’est le contraire qui se produit.
Autre erreur de taille des auteurs : le fait de parler de monnaie alors que celle-ci fut seulement introduite en Égypte qu’au V° siècle AEC. Il s’agit du même anachronisme que pour le récit de l’achat de la grotte de Makhpela par Abraham.
Pour finir, la Loi impose en plus de circoncire cet esclave. En résumé, des esclaves non libérés et inaffranchis auraient pu acheter d’autres esclaves avec un argent qui n’existait pas à l’époque, pour le mutiler génitalement. Voilà en quoi cette simple petite phrase est un nouveau discrédit cuisant pour les auteurs.
« Ex12.51 Or, ce fut ce jour-là même que l’Éternel(yehvah) fit sortir les israélites du pays d’Égypte. »TO
L’Empire Égyptien au XVe siècle AEC. (2 siècles après la prétendue sortie d’Égypte )
L’époque choisie par les auteurs est très maladroite pour tenter de narrer la sortie d’un quelconque peuple d’Égypte. En effet, cette période correspond à l’apogée expansive géographique de la XVIII° dynastie. Les provinces du Sinaï et de Canaan étaient sous contrôle égyptien à l’époque. Atteindre le Sinaï, ne consistait en rien à sortir d’Égypte mais simplement à voyager dans ses frontières. La confusion est facilement entretenue du fait que l’imaginaire collectif entretient la croyance que l’Égypte limite sa bordure frontalière occidentale au Canal de Suez. D’ailleurs aujourd’hui encore, le Sinaï est toujours une souveraineté territoriale égyptienne.
On ne peut plus parler de « Sortie d’Égypte » sans passer pour un imbécile crédule, naïf et non instruit. Si « sortie de quelque part » il y a, hors sortie des rêves, il s’agit de la « Sortie de Goshen ». Ce dernier terme sera donc utilisé, pour la suite de notre exposé, à la place de l’abusif et illusoire « Sortie d’Égypte ».
Ex13 – Les prémices à Yehvah : extorsion et rançonnage.
Il est question ici d’octroyer toutes prémices de récolte ainsi que tout premier-né bétail et homme inclus avec une obligation de rachat. La consécration à Yehvah, ordonnée par Yehvah, au nom du massacre des premiers-nés égyptien doit, en plus, d’après le texte être expliqué aux enfants. En sus de cette pédagogie contestable, l’étau se resserre autour d’une des malsaines intentions des auteurs. Puisque prémices et premiers nés appartiennent à Yehvah et que celui-ci impose leur rachat, les parents doivent donc payer. Mais qui ? Leur dieu en main propre ? Évidemment non. Plutôt et simplement ses mandataires autoproclamés : ses prêtres. L’idée maîtresse est donc de légitimer une extorsion orchestrée par une élite théocratique dirigeante autoproclamée, qui se verra conférer le droit de rançonner sa plèbe. Réussir à ancrer l’idée d’appartenance à une entité imaginaire aux pouvoirs surnaturels tout en encaissant légitimement au passage s’avère génialement machiavélique de la part des instigateurs : afin d’induire une soumission consciente entendue, autant qu’inconsciente efficace.
Apparait dès lors, la redondance « Car Dieu(yehvah-elohim- ?) nous a fait sortir du pays d’Égypte ». Cela sera martelé jusqu’à la fin du texte comme fait justificatif des inepties imposées par la suite.
Ex13.17 – L’Exode : début du périple – anachronisme et lacune archéologique majeure.
« Ex13.17… Dieu(elohim) ne les dirigea point par le pays des philistins, lequel est rapproché… ».
Comme déjà démontré[5], l’implantation philistine ne se fera que plus d’un siècle après ledit exode. Les auteurs persistent dans leurs anachronismes.
Au-delà, le parcours présumé des millions d’hébreux est retracé avec précision et les sites prétendus de stationnement sont pour nombre, clairement et consensuellement identifiés. Ils ont été explorés et fouillés par des milliers d’archéologues pendant des décennies ; et là encore, pas la moindre petite trace de la plus volumineuse migration humaine que l’histoire aurait pu connaître.
Ex14… – L’Exode : Pharaon se ravise – come-back fatal.
A l’issue de quelques destinations supplémentaire ordonnée au peuple, Pharaon et les égyptiens se ravisent, une fois de plus et partent à la poursuite des hébreux. Le texte énonce à propos de l’ordre de bataille de Pharaon :
« Ex14.6 Il fit atteler son char, emmena avec lui son peuple ; pris six cents chars d’élite et tous les chariots de l’Égypte, tous couverts de guerrier. » TO
A ce stade, la première interrogation concerne ce qui peut bien traîner les chars et les chariots puisque le cheptel égyptien est prétendu décimé plusieurs fois à cause des plaies.
Ensuite le fait que Pharaon emmène avec lui son peuple pose un problème logistique de taille : le littoral égyptien s’étendait de l’actuelle Lybie à la Turquie et la bordure méridionale allait jusqu’à l’Éthiopie. Un regroupement de militaires et de civils mobilisés aurait non seulement pris plusieurs semaines mais aussi aurait dépouillé le pays de ses ressources vives, défensives et ouvrières. Nous avions déjà compris que les auteurs n’avaient aucune conscience géostratégique crédible et réaliste, tellement immergés dans leurs fantasmes. Seront donc sensés se confronter 2000000 égyptiens face à 3000000 hébreux en un assaut sur un mouchoir de poche. La plus grande et bataille épique que l’humanité n’ait jamais connue n’a malheureusement jamais été relatée historiquement. C’est tout naturel, lorsque l’on précise que l’histoire se contente de relater des faits réels. La torah, comme l’Iliade et l’Odyssée et la disparition de l’Atlantide sont des fables. Certains illuminés finissent toutefois par tenter de faire entrer dans l’histoire des lieux, cités, peuples et évènement imaginaires.
Une autre blague me vient ici à l’esprit :
Le papa du petit Moyshelleh, envoie son fils au talmud torah, le ‘cathéchisme israélite’. Le garçon revient et son père lui demande : « Alors ! Qu’as-tu étudié aujourd’hui ? – La sortie d’Égypte. – Raconte-moi tout ! – Tu es sûr ? – Oui oui ! – Dis-moi tout sur la sortie d’Égypte… – Bon… alors voilà ! Nous étions retranchés et acculés par l’armée égyptienne, au bord de la mer rouge après notre évasion du camp de concentration de Goshen. Après que 10 bombes nucléaires aient balayé l’Égypte, les avions et les hélicoptères de Tsahal sont arrivés pour bombarder les égyptiens, le temps que les transporteurs amphibies chargent les réfugiés et les fasse traverser la mer, en détruisant toute l’aviation et l’armée égyptienne pour nous ramener chez nous. – QUOI !!!? Mais ça n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé ! – Je sais, mais si je te dis ce que le rabbin a essayé de me faire croire à propos de comment ça se serait passé , tu ne me croiras jamais !»
S’en suivra l’épisode mythique des hébreux acculés à la mer face à toute l’Égypte armée et prête à en découdre. Protégé par les nuées divines, le peuple traversera à pied sec après l’ouverture de la mer rouge. Les égyptiens finiront par se lancer à la poursuite des hébreux dans le corridor marin en dépit de la désorganisation causée aux troupes par les nuées divines.
« Ex14.28 Les eaux en refluant, submergèrent, chariots, cavalerie, toute l’armée de Pharaon qui était entré à leur suite dans la mer ; pas un d’entre eux n’échappa. » TO
Revenons sur la précision des auteurs d’avoir envoyé en poursuite tout le peuple égyptien, pour ne considérer qu’il ne s’agisse que de « toute l’armée de Pharaon ». Nous ne disposons d’aucune trace historique de la disparition d’un pharaon dans une campagne maritime. En outre, la disparition brutale de l’ensemble des forces armées égyptienne aurait été une aubaine pour Hittites, Assyriens et j’en passe. L’invasion immédiate de l’Égypte aurait sonné le glas de cette prestigieuse civilisation. Il n’en sera rien, et la XVIII° dynastie égyptienne sensée avoir été balayée par les miracles de Yehvah, restera une des plus pérenne. Elle donnera lieu à une continuité démographique, politique, militaire, culturelle telle, qui permettra à Ramsès II, fraîchement couronné, d’aller affronter les Hittites, à Qadesh, au nord de l’actuel Liban, près de 40 ans après les évènements prétendus de l’Exode. Les noms, effectifs, organisation, dirigeants des unités égyptiennes et hittites sont connus avec précision. Comment une population et son armée, annoncés comme décimées peu avant, a-t-elle réussit à maintenir et agrandir sa domination régionale les décennies suivantes ? Tout simplement parce qu’elle n’a jamais été décimée sauf de manière imaginaire par des auteurs maladroits et très mal documentés.
Si, il est su, depuis fort longtemps, qu’aucun des évènements prétendus par le texte ne se sont produits, continuons à suivre jusqu’au bout. Ceci afin de comprendre dans son ensemble, la logique des auteurs, si de logique il est permis de parler, devant un tel fatras littéraire, informationnel et pseudo-historique falsifié et plagié.
Les israélites, heureux du massacre entonneront un chant de louange, puis continueront leur périple tout en se plaignant et geignant afin d’obtenir, eau, cailles et manne miraculeuses. De mécontentements en miracles, la pathétique, ou pitoyable devrais-je dire, avancée, se poursuit.
« Ex17.8 Et il dit : Puisque sa main s’attaque au trône de l’Éternel(yah), guerre à Amalec de par l’Éternel(yehvah), de siècle en siècle. »TO
Notons que, « l’Éternel » est tantôt la traduction de yah ou de yehvah dans ce passage.
Un verset similaire sera cité plus tard : « Dt25.17 Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l’Égypte ; 25.18 comme il t’a surpris chemin faisant, et s’est jeté sur tous tes traînards par derrière. Tu étais alors fatigué, à bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu(elohim). 25.19 Aussi, lorsque l’Éternel(yehvah), ton Dieu (eloheikha) , t’aura débarrassé de tous tes ennemis d’alentour, dans le pays qu’il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d’Amalec de dessous le ciel : ne l’oublie point. »TO
Ce dieu ordonne donc à son peuple une guerre perpétuelle et éternelle contre l’ennemi « Amalec » et ses ressortissants. Il suffit donc encore aujourd’hui pour quelques croyants fanatiques d’identifier une population comme descendante d’Amalec, dans le but d’engager contre elle des actions militaires, légitimées par l’ordre yehvahique. Il est, là encore pratique, de désigner un ennemi éternel, dans le but de pouvoir mener des campagnes militaires qui n’auraient pas à être justifiée, contesté ni expliquée. Les radicaux colportent le spectre de l’ennemi héréditaire qu’aux jours présents.
Les milieux autorisés identifient les populations arabes comme Amalécites. Puisque ces gens croient que leur dieu a ordonné l’éradication des Amalécites à travers l’histoire, et s’ils daignent considérer que les descendant d’Amalécites sont les actuels arabes, que peut être l’issue d’un effort de paix judéo-arabe ? Il suffirait au camp adverse d’avoir un point de vue réciproque pour expliquer la situation géopolitique et les tensions ethniques constantes et insolubles du Moyen-Orient.
Ex18 – Moïse : leçons de leadership par Jethro le madianite.
Les retrouvailles entre Moïse, ses deux fils et son beau-père, Jethro sont racontées. Puis Jethro conseille à Moïse d’organiser une hiérarchie judiciaire afin de l’aider dans la tâche de gestion du peuple. Moïse met donc en place une nomenklatura dirigeante, dont la structure hiérarchique est conseillée par son beau-père. Ni Moïse, ni son dieu, n’y auraient pensé plus tôt ? Et tous, finalement, acceptent la méthodologie directive d’un étranger : Jethro étant madianite et non hébreu.
« Ex19.1 Le troisième mois depuis le départ d’Égypte des israélites, le premier jour du mois, ils arrivèrent au désert du Sinaï. »TO / « Ex19.2 Israël campa face à la montagne. »TO.
Alors que l’intention initiale fantaisiste[6] était de se rendre à « Ex3.18 …trois jours de marche pour aller sacrifier au Seigneur(yehvah)… »TO, le périple, plus réaliste cette fois, semble avoir duré 2 mois et demi. Nous sommes donc le 1er Sivan du calendrier hébraïque. Cette date devrait donc être le jour de fête anniversaire du don de la torah, nommé shavuot.
C’est là que surviennent deux versets aux terribles conséquences :
« Ex19.5 Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples ! Car toute la terre est à moi, 19.6 mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes et une nation sainte. »TO
« Ex19.5 Si à présent vous m’obéissez et si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor unique parmi tous les peuples, bien que le monde entier m’appartienne. 19.6 Vous serez, pour moi, un royaume de prêtres et un peuple saint. »TS
« Ex19.5 Si maintenant en écoutant vous écoutez ma voix, vous gardez mon alliance, vous serez pour moi une précieuseté parmi tous les peuples, car à moi est toute la terre. 19.6 Et vous, vous serez pour moi une royauté de prêtres et une nation sainte. »VR
Précieuseté… royauté… prêtrise… sainteté… parmi tous les peuples… exclusive à Yehvah…
Voici donc apparaître les précieux saints prêtres royaux uniques pour Yehvah : le peuple élu !
On imagine clairement Yehvah susurrer depuis sa grotte, sous une forme lui allant parfaitement, (pour ceux qui se la figureront immédiatement d’après la réplique) : « N’est-ssce-pas, mon présss-cieux ? »
C’est une des clefs du succès du récit. Quoi de plus flatteur que d’être désigné comme le plus beau des peuples par et pour quelque chose qui réussira à se faire passer pour dieu tout-puissant et unique ? Si d’un côté la nature humaine sait très bien s’enticher de supériorité, de condescendance et d’auto-gratification, induit par l’égo, elle sait aussi lorsqu’elle est exclue et dénigrée de ce piédestal, générer jalousie, rancœur et haine à l’égard du supérieur auto-affirmé.
Ce concept de peuple élu et la volonté de conservation de son statut par séparation, distinction, isolement et rejet de l’autre, est sociologiquement le rouage fondamental de tout antisémitisme au fil de l’histoire. Mais ce qui aggrave plus que tout aux yeux des exclus, la haine des prétendant à l’élection, c’est que dans leur même texte de référence qui leur autoconfère cette appartenance divine et cette supériorité, il se décrivent eux même comme assassins, sanguinaires, fourbes, lâches, proxénètes, incestueux, cupides… C’est bien un comble pour celui qui n’appartient pas à ce peuple, que pense t’il naturellement ? « Comment ce peuple de crapules, ose t’il s’éloigner de moi, se séparer de moi, me dénigrer tout en se considérant supérieur et unique ? » A qui faut-il faire le reproche ? A l’insulté ou à l’insultant ? Le paroxysme de l’antisémitisme est alors tapi au sein des cultures et des civilisations qui ont été authentiquement supérieures au niveau philosophique, culturel, scientifique, politique…
Donnons l’exemple d’une famille notable appartenant à une culture évoluée qui recueille un petit exilé. Ils l’élèvent, le font grandir, lui font faire des études, en somme lui font bénéficier de leur statut et de leurs moyens, pour le faire réussir. Après tous leurs efforts et leurs mérites, ils entendent au final : « Je ne mange pas comme vous, je ne suis pas vos croyances, je ne me marrie pas avec un d’entre vous, car je suis différent et supérieur. » Que peuvent-ils ressentir à part déception, dégoût, sentiment de trahison ? Est t’il surprenant, voire même condamnable que des membres de la fratrie considèrent un tel manque de reconnaissance et un tel dédain comme le fait d’un parasite traitre et ingrat, et finissent par concevoir une animosité telle que devant l’entêtement provocateur et non redevable de ce pathétique déliquescent moral, à s’en prendre à lui ? Enfin, qu’en sera-t-il alors que la supercherie révélé sur, ce que notre ingrat parasite présente comme la justification de son statut, un texte prétendu divin et sacré qu’il n’est qu’une compilation malsaine d’inepties ? Le grief sera démultiplié contre le menteur prétentieux ingrat condescendant, s’excluant et rejetant.
Il découlera de ce terrible Ex19.5 de très nombreux encouragements à la ségrégation non juive et à la condescendance.
Les trois petits… sujets qui fâchent (les juifs)
Je n’entrerai pas dans les 3 grandes spirales de révélations illustrant ce
propos, telles que :
Le talmud et sa vision du non-juif.
L’expulsion des juifs de par le monde et leurs
causes avérées.
La pratique de l’esclavage par les juifs.
Ce, pour deux raisons.
Primo, ces sujets sont parfaitement documentés par
ailleurs.
Secundo, aussi illustratifs soient-ils, ils
débordent du cadre de mon exposé.
Cependant, je me permettrai toutefois quelques remarques de mon cru, qui n’engagent
que moi.
Du talmud.
Je considère pour ma part que ces textes n’étant
toutefois pas des plus chaleureux à l’encontre de non-juifs et ainsi
parfaitement contestables ont été victimes de détournement et de propagande
très abusive, il faut le concéder. Il ne faut pas s’attendre d’une compilation
de discussions et commentaires de la Torah par des juifs, qui leur spécifie
être un peuple saint et précieux parmi les nations, qu’elle les dénigre au
détriment des non juifs. C’est certes intellectuellement et moralement
déplorable, mais tristement humainement logique. Toutefois, cela ne le sera pas
moins que pour d’autres ailleurs, avec leurs « infidèles », où des
japonais ont leurs « Gaijins » et des corses leurs « Pinsouilles ».
Des expulsions.
Parmi les dizaines d’occurrences d’expulsions de
juifs par une nation souveraine, de l’antiquité au XXIe siècle, qui sont toutes
et toujours justifiées, je n’en citerai que 3.
1938, Allemagne.
La plus célèbre, la plus massive et celle qui s’est le plus mal terminé
pour tout le monde. Il s’agit de la seule expulsion qui ne répond à aucun
critère historique usuel de l’expulsion de juifs. Les critères usuels
caractérisent les juifs comme tout ou partie de : parasites sociaux, viles
amoraux ou hérétiques notoires. Ce sont là les motifs qui ont toujours enjoint
des sociétés développées à écarter les juifs. Toutefois, la version officielle stipule que
le chef d’état de l’époque décida arbitrairement de chasser les juifs par
jalousie alors que pour la première fois de l’histoire, ils n’avaient rien à se
reprocher. Cette version pour ce qu’elle vaut ne saurait être contestée et d’autres
versions ne sont pas disponibles car interdites par la loi.
1862, Etats-Unis.
La plus étonnante car édictée par le pays étant le plus amical, à tous les
niveaux, à l’encontre des juifs. Le pays semble un allié indéfectible du foyer
national juif qu’est Israël, depuis son auto-proclamation, incluant une population
juive équivalente et une influence lobbyiste juive significative. Pour
précision, cette éviction est le fait de pas moins que Ulysse S. Grant, qui aura
été Commandant en Chef de l’Armée de Terre puis, le 18e président
des Etats-Unis d’Amérique.
Alors Général de l’Armée Nordiste, luttant pour les libertés et les droits
de l’humain en visant l’abolition généralisé de l’esclavage : il émit l’Ordre
général n° 11, le 17 décembre 1862 visant à expulser tous les juifs de sa zone
de contrôle de la région du Kentucky, Mississippi, Tennessee.
« Les Juifs en tant que catégorie
violant toutes les règles de commerce établies par le Département du Trésor et
aussi les ordres des départements, sont par la présente expulsés du
‘Département du Tennessee’, un territoire administratif de l’Armée d’occupation
de l’Union, composé du Kentucky, du Tennessee et du Mississippi, dans les
vingt-quatre heures à compter de la réception de cet ordre. Les commandants de
poste veilleront à ce que toute cette catégorie de gens reçoive des
laissez-passer et soient enjoints à quitter le territoire, et tous ceux qui
retourneront après une telle notification, seront arrêtés et tenus en
confinement jusqu’à ce qu’une occasion se présente de les renvoyer comme
prisonniers, sauf s’ils ont une autorisation du quartier général. Aucune
autorisation ne sera fournie à ces gens pour visiter le quartier général dans
le but de déposer une demande personnelle de permis de négoce. »
Auparavant, le 10 avril 1862, il ordonnera « à tous les contrôleurs sur la
route, que les Juifs ne sont pas autorisés à voyager vers le sud par la route.»
Le 8 décembre 1862, un aide de Grant, le colonel John V. DuBois, ordonne à
« tous les spéculateurs sur le coton, Juifs et tous les vagabonds sans moyens
honnêtes de subsistance », de quitter le secteur.En outre, le 9 novembre 1862, il
ordonna déjà au Général Hurlbut à Jackson dans le Tennessee, de : « Refuser
toutes les autorisations à se rendre dans le sud de Jackson pour l’instant. Les
Israélites, tout particulièrement, doivent être tenus à l’écart. ». Puis, le 10
novembre 1862, au Général Webster, encore à Jackson : « Donner des ordres
à tous les contrôleurs sur la route afin qu’aucun Israélite ne soit autorisé à
se rendre vers le sud par train, à partir de n’importe où. Ils doivent aller au
nord et doivent être encouragés à le faire, mais ce sont des nuisances si
intolérables que le département doit en être purgé. » Le 8 décembre 1862, un
aide de Grant, le colonel John V. DuBois, ordonne à « tous les spéculateurs sur
le coton, Juifs et tous les vagabonds sans moyens honnêtes de subsistance », de
quitter le secteur.
2005, Gaza.
La plus récente, paradoxale et historiquement unique en son genre elle aussi. Le 17 août 2005, les occupants juifs de la bande de Gaza sont exfiltrés manu militari, par leur propre armée dite de défense, vers des territoires occupés plus intérieurs vers le nord. C’est la première fois que des juifs expulsent des juifs, avec violence de surcroît.
C’est à se demander si …(202x ? : Cisjordanie ? ; 203x ? : Israël ? ; 21xx : planète Terre ; 22xx : système solaire ; 25xx : galaxie ; 3xxx : univers connu…)
De l’esclavage.
L’esclavage, sa régulation et sa gestion sont parfaitement définis et est une pierre angulaire de la torah en tant que code de lois. Par définition, tout juif qui se revendique de la torah se définissant ainsi comme yahwiste, est esclavagiste. Dès lors que l’esclavage est légal de son point de vue, on ne peut toutefois pas condamner un groupe ethnique et cultuel plus qu’un autre. Attention à ne pas le dédouaner non plus. Il faut condamner toutes les parties prenantes de la même manière. A ce propos : que chacun balaye devant sa porte. En conclusion : la seule chose qui empêche des yahwistes d’être encore esclavagistes, homophobes ou pédophiles (sauf pour certains Cons de Bandits dont je tairai le nom), de nos jours : sont les lois modernes. Le progrès a aussi du bon. Malgré tout mutilations sexuelles et les abattages rituels persistent chez les juifs.
La rage des juifs yahwistes à l’encontre des non-juifs au nom de leur foi ne peut que générer un contrecoup. Justifié, cela reste à démontrer, mais explicable, c’est évident ! L’antisémitisme n’a rien de surnaturel. Il est humain, psychologique, sociologique, philosophique… réactionnel dans le sens le plus humain du terme… Il est généré par ceux-même qui en font, justement ou non, l
Ex19.6-25 – Réception de la loi : autres préparatifs.
S’en suivent donc une série d’injonctions préparatoires à la réception de la parole de Yehvah et de ses commandements.
Les dix commandements : עֲשֶׂרֶת הַדְּבָרִים, aseret hadevarim, « les dix paroles » (Ex34.28).
Nous voici au passage qui représente les dix lois centrales de la torah. A ce propos, il est très amusant de constater que la majorité des juifs, eux même, ne les connaissent pas, ni dans l’ordre, ni dans le désordre. D’ailleurs, le monde entier, juifs y compris, pensent à tort que le premier et donc le plus important des commandements n’est autre que le mal traduit « Tu ne tueras pas. » Replaçons les choses dans l’ordre chronologique et hiérarchique du contexte littéraire original.
« Ex20.2 Je suis l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage. »TO
« Ex20.2 Je suis l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’un lieu d’esclavage. »TS
Force est de constater que Yehvah ordonne en premier lieu qu’il soit considéré comme dieu… est-ce tant nécessaire que logique ? Ensuite de rappeler que Yehvah est dieu parce qu’il a libéré le peuple face auquel il s’autoproclame dieu. Deplus, la libération concerne, l’Égypte, alors que selon le texte, c’est lui-même qui l’a envoyé en esclavage à cet endroit tout en manipulant les égyptiens et leur pharaon dans un but martyriste. En d’autres termes, le premier pilier du décalogue signifie tout simplement : « C’est moi le chef parce que je t’ai sorti de la prison ou je t’ai moi-même enfermé. » On pourrait attendre quelque chose de moins dictatorial et de plus éloquent de la part d’un prétendu « dieu suprême » qui énonce sa future constitution.
« Ex20.3 Tu n’auras point d’autre dieu que moi. »TO
« Ex20.3 N’aie aucun autre dieu devant moi. »TS
« Ex20.3 Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. »VR
Cette seconde affirmation prête ici à sourire du fait qu’elle rappelle une blague infantile sur le rôle du chef : « Règle numéro 1 : le chef a toujours raison. Règle numéro 2 : si le chef devait avoir tort, la règle numéro 1 entrerait immédiatement en application. »
Mais plus encore, le « dieu unique » admet maladroitement qu’en fait, il n’est pas unique, puisque précisant qu’il y a d’autres dieux. Cette multiplicité de divinités a déjà été affirmée dans la Genèse. Quoiqu’il en soit, cette close est un interdit brutal de toute concurrence, soit un contrat d’exclusivité tyrannique.
La section des commandements suit ici l’avis majoritaire institué dans le judaïsme, cependant, certains avis lient les deux premiers commandements évoqués ici et sépare ce qui suit en un commandement distinct. Conservons l’ordre établi jusqu’à la fin de l’analyse qui révèlera quelques surprises.
« Ex20.4 Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. 20.5 Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), je suis un Dieu(el) jaloux[1], qui poursuis le crime des pères sur les enfants[2] jusqu’à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent; 20.6 et qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.»TO
Reprise : Ex34.6
Cette traduction nous fait donc comprendre quelques points clairs et précis. Il ne doit pas y avoir d’idoles. Il est interdit de représenter volatiles, nuages, astres, faune et flore terrestre et troglodyte. Ce « dieu » est jaloux, trait de caractère particulièrement congruent pour une divinité. Il poursuit les enfants à cause de la faute des parents sur trois ou quatre générations. Il est bienveillant pour ceux qui l’aiment sur mille générations.
Toutefois la traduction secondaire semble édulcorée et loin des habitudes traductionnelles plutôt intègres qu’on lui conférait jusqu’alors.
« Ex20.4 Ne représente pas ces dieux(?) par une statue gravée ou une image de tout ce qui se trouve en haut dans le ciel, en bas sur la terre, ou dans l’eau au-dessous de la terre. 20.5 Ne te prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. Je suis l’Éternel(yehvah) ton Dieu(eloheikha), je suis un Dieu(el)qui exige une adoration exclusive[1]. En ce qui concerne mes ennemis(?), je garde à l’esprit la faute des pères pour leurs descendants[2], jusqu’à la troisième et la quatrième génération. 20.6 Mais pour ceux qui m’aiment et qui garde mes commandements, je montre de l’amour pendant des milliers de générations. »TS
(?) : Rien dans le texte en hébreu n’affiche un quelconque « ces dieux » ni « mes ennemis ».
[1] et[2] : אֵל קַנָּא – el kanah, « dieu jaloux »TO et בָּנִים – banim, « enfants »TO, « fils »VR disparaissent pour laisser la place à « dieu qui exige une adoration exclusive »TS et « descendants d’ennemis »TS. Aurait-on quelque chose à se reprocher ? ` Ex34.14
Voyons une traduction brute approchée : « Ex20.4-6 Tu ne feras pas pour toi statue et image de ce qui est dans les cieux au-dessus, et ce qui est dans la terre en dessous et ce qui est dans l’eau en dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne les serviras pas car moi suis Yehvah ton dieu, dieu jaloux recensant le crime des pères sur les fils, sur les troisièmes, sur les quatrièmes pour mes haïssants. Et faisant bonté pour les milliers pour les aimants et les gardiens de mes commandements. »VR
Si cette traduction est grossière, elle révèle pourtant mieux, qu’il semble déconseillé de reproduire ce qui se trouverai au-delà des cieux, soit probablement des anges ou des dieux avec, par-dessous la terre, soit des diablotins ou des monstres. Il semble plus logique d’évoquer de fantaisistes créatures surnaturelles, à ne pas servir. Mais alors, donner cette traduction correcte évoque directement leur existence, ce qui semble tenté d’être évité par les traducteurs de tous bords. Concernant la vindicte divine transgénérationnelle, nous la laisserons pour ce qu’elle est.
Il sera confirmé qu’il s’agit bel et bien ne pas représenter le surnaturel un peu plus loin :
« Ex20.20 Ne m’associez aucune divinité ; dieux d’argent, dieux d’or, n’en faites point pour votre usage. »TO
« Ex20.20 Ne faites une représentation de rien de ce qui est avec moi. Ne faites point pour vous de dieux d’argent ou d’or. »TS
Reprise : Lv19.4
Si la traduction officielle tente de masquer le לֹא תַעֲשׂוּן אִתִּי – lo taasun iti, « ne faites rien de ce qui est avec moi », d’autres admettent et traduisent un peu mieux l’avération d’un entitaire métaphysique péridivin.
« Ex20.7 Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel(yehvah) ton Dieu(eloheikha) à l’appui du mensonge ; car l’Éternel(yehvah) ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge. »TO
« Ex20.7 N’invoque point le nom de l’éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) en vain. Dieu(yehvah) ne laissera pas impuni celui qui invoqueras son nom en vain. »TS
Voici un nouveau désaccord traductionnel entre « pour le mensonge » et « en vain ». Une autre traduction possible et entendue de לַשָּׁוְא – lashave, est encore : « faussement ». Ce « faussement » induit un sens d’erreur. La consigne pourrait donc être, non pas de ne pas prononcer de faux-serments ou de prononcer inutilement et futilement le nom divin mais de ne pas commettre d’erreur dans sa prononciation. Du fait de l’actuelle méconnaissance du supra-nom sacré yehvahique correct, il est substitué par d’autres patronymes aussi divers que divergents. De facto, cet usage incorrect et déviant induirait donc une violation directe et constante de ce troisième commandement. En clair, nommer Yehvah par « l’éternel », « Adonaï », « Jehovah », « Hachem »… et j’en passe, serait une transgression ! Plutôt cocasse ! A méditer…
Il faut toutefois apporter une traduction plus en accord avec ce que peut mieux être le sens initial du verset.
« Ex20.7 N’évoque pas le nom de Yehvah ton dieu incorrectement, car ne disculpera pas Yehvah celui qui évoque son nom faussement. »VR
« Ex20.8 Pense au jour du sabbat pour le sanctifier. 20.9 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, mais le septième jour est la trêve de l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) : tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. 20.10 Car en six jours l’Éternel(yehvah) a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. » TO
Le jour de repos hebdomadaire est placé en tête des commandements. Comme quoi, il sera plus important pour ce peuple de ne rien faire que de ne pas tuer.Il est à noter, que le statut des esclaves, est aussi précisé ici.
« Ex20.11 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) t’accordera. »TO
Reprise : Lv19.3 ; Lv20.9
Le terme כַּבֵּד – kaved, doit plutôt être rapporté au respect dû par obéissance imposée et non au fait de respecter par admiration ni à la volonté de faire honneur ou de rendre des honneurs. Le mot et le concept « Honneur » au sens de « sentiment d’une dignitémorale, estimée plus haut que tous les biens, et qui nous porte à des actionsloyales, nobles et courageuses », et, tel qui l’a été conçu par exemple à travers l’esprit médiéval occidental ou nippon, n’existe pas en hébreu. Encore une fois, aucun mot en hébreu ne signifie et ne reflète « Honneur ». Qui dit, mot absent, dit « concept absent ». Rien d’étonnant à cela, au regard de ce qu’est le référentiel moral, sordide et abjecte de la culture hébraïque : la torah.
Quoiqu’il en soit, si la durée d’existence sur ladite terre promise par Yehvah, dépend du respect aux parents, aux vues de l’histoire, il va falloir considérer que ceux qui sont censés avoir reçu ce commandement, l’ont très mal respecté et ont certainement été très irrévérents avec leurs parents pour avoir mérité une diaspora pluriséculaire.
VI
ב-כ.יב לֹא תִרְצָח
« Ex20.12 …Ne commets point d’homicide… »TO
Voici, certainement le plus célèbre des commandements, qui n’arrive qu’en sixième position. Sa traduction erronée pour ne pas changer a donné lieu à des multitudes de controverses. Trop souvent traduit par « tu ne tueras point », il aura amené nombre à s’opposer à la guerre, à la peine de mort, voire à l’abattage d’animaux. Si ces dernières intentions peuvent être louables selon certains points de vue, elles ne correspondent pas au sens du verset. Tuer se dit להרוג – laharog ; לרצוח – lirstoa’h, verbe utilisé dans le verset, signifie « assassiner », soit la volonté préméditée de mettre fin à une vie, lié au passage à l’acte suivant ce principe. Quoiqu’il en soit, cette injonction sera rapidement et de facto caduque, vus les massacres, gratuits ou ordonnés par Yehvah, qui suivront. En effet, il n’a pas été employé le verbe להמית – lehamit, qui signifie « éxécuter/mettre à mort ». Puisque l’exécution et la mise à mort, semble pouvoir se distinguer de la tuerie ou de l’assassinat et qu’elle n’a donc pas été expressément nommée et interdite, elle restera non seulement permise, mais encouragée et ordonnée.
VII
ב-כ.יב …לֹא תִנְאָף
« Ex20.12 …Ne commets point d’adultère… »TO
Reprise : Lv20.10 ; Lv19.20
Un des trois commandements les plus célèbres. Notons que la torah, dans sa multitude de commandements et de processes millimétriques imposés ne fixe pas les règles du mariage. Une énorme partie du texte est consacré à la description empreinte de force de détails tatillons et précis du tabernacle, des objets de prêtrise, ou des divers sacrifices animaux. En revanche, rituels et cadres de ce qui semble devoir régler un engagement significatif dans la vie des individus, c’est à dire le mariage, sont étonnamment inexistants. Dernier point, la torah ni les textes complémentaires des prophètes ou des hagiographes n’interdisent pas la polygamie, elle aurait même tendance à l’encourager. La monogamie a été imposée par décret rabbinique orchestré, en Europe, par un certain Rabbin Guershom vers la fin du Xe siècle EC, dans le but inavoué de copier les rites matrimoniaux chrétiens et dans une optique d’intégration aux sociétés occidentales. Pour clore le sujet de la polygamie, on notera que dans la légende d’un certain roi Salomon, on lui conférait 700 épouses et 300 concubines. Il s’agit là d’une mégagamie, voire mégalogamie, toutes deux mégalomaniaques, où les limites de l’adultère semblent difficilement définissables. Si on se réfère à la légende antérieure d’un autre roi nommé David, on notera que celui-ci à commis l’adultère avec une certaine Bethsabée.
VIII
ב-כ.יב …לֹא תִגְנֹב
« Ex20.12 …Ne commets point de larcin… »TO
Reprise : Lv19.11
Voici le dernier des trois plus célèbres commandements qui enjoint à ne pas voler.
IX
ב-כ.יב …לֹא-תַעֲנֶה בְרֵעֲךָ עֵד שָׁקֶר
« Ex20.12 Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage. »TO
Le mensonge de manière directe ne sera évoqué que plus tard.
« Ex20.13 Ne convoite pas la maison de ton prochain ; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. »TO
Pour rouvrir le dossier de David, on notera que s’il a commis le péché d’adultère, il n’aura pas échappé non plus à celui de la convoitise. Plus largement, peut-on considérer qu’envoyer son lieutenant se faire massacrer, n’est-il pas proche de l’assassinat ?
Au total, ce David a enfreint les commandements 6, 7 et 10 : assassinat, adultère, convoitise. N’aurait-on pas pu trouver un modèle de leadership moins criminel, relevant ainsi le niveau de ses précurseurs patriarches et chefs de rang déjà suffisamment avilis ?
Pour reprendre le fil général de ce passage, nous sommes en droit de nous interroger sur ce qui, et qui, a procédé à la partition du décalogue. Même si on trouve en 34.28 que Yehvah a bien « gravé », ce qu’il appelle « les dix commandements » – עֲשֶׂרֶת הַדְּבָרִים – aseret hadevarim, en observant de manière objective on trouve ici 16 injonctions dont 3 positives et 13 négatives :
Positives / Faire : reconnaitre dieu unique, penser au sabbat, honorer ses parents.
Négatives / Ne pas faire : d’autres dieux, de représentations, se prosterner devant elles, les servir, dire en vain le nom, travailler le sabbat, assassiner, d’adultère, voler, de faux témoignages, convoiter la maison de son prochain, convoiter sa femme, son personnel et son cheptel.
Mais, un autre point des plus déconcertant, est que ce passage est cité deux fois : Exode 20.2-13 et Deutéronome 5.6-17.
« Dt5.5 Moi, je me tenais, en ce temps-là, entre l’Éternel(yehvah) et vous, pour vous exposer la parole de l’Éternel(yehvah), parce que, terrifiés par la flamme, vous n’approchâtes point de la montagne; et il disait: »TO
Cette version est confirmée comme la parole incontestable, intacte, mais aussi gravée par Yehvah en Dt5.18 :
« Dt5.18 Ces paroles, l’Éternel(yehvah) les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter ; puis il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’il me remit. »
Quel est l’intérêt de rappeler ici, ce point fondamental qu’est l’immuabilité et l’invariabilité de la parole divine, et que les deux versions soient garanties comme étant l’authentique parole divine ? Elles divergent ! Comment est-il possible qu’il existe des altérations à un texte divin reflétant une parole divine, à laquelle il est impossible, d’après le dogme lui-même, d’ajouter ou d’ôter ne serait-ce qu’un seul caractère… ce qui reste impossible matériellement puisque Yehvah lui-même a gravé ses propres paroles dans la pierre de toutes les tables de lois arrivées entre les mains de Moïse. Les altérations concernent les commandements : 3, 5 , 6, 9, 10.
La version de l’exode sera signalée par E et celle du deutéronome par D. Les vocalisations(points) ont été supprimées afin de permettre une meilleure mise en évidence des écueils.
E3
לא-תעשה לך פסל, וכל-תמונה, אשר בשמים ממעל, ואשר בארץ מתחת–ואשר במים, מתחת לארץ. לא-תשתחוה להם, ולא תעבדם: כי אנכי יהוה אלהיך, אל קנא–פקד עון אבת על-בנים על-שלשים ועל-רבעים, לשנאי. ועשה חסד, לאלפים–לאהבי, ולשמרי מצותי
D3
לא-תעשה לך פסל, כל-תמונה, אשר בשמים ממעל, ואשר בארץ מתחת–ואשר במים, מתחת לארץ. לא-תשתחוה להם, ולא תעבדם: כי אנכי יהוה אלהיך, אל קנא–פקד עון אבות על-בנים ועל-שלשים ועל-רבעים, לשנאי. ועשה חסד, לאלפים–לאהבי, ולשמרי מצותו
La répétition souffre ici d’anomalies typographiques. D’abord אבת / אבות – avot, « pères », est écrit sans, puis avec vav (ו). Ensuite, מצותי / מצותו – mitsvotay/mistvoto, signifient respectivement « mes commandements/ses commandements », du fait de la mutation d’un vav (ו) en youd (י). La traduction française conservera “mes commandements”, dans les deux cas. Un copiste aurait-il commis une erreur répercutée ?
E5
זכור את-יום השבת, לקדשו. ששת ימים תעבד, ועשית כל-מלאכתך. ויום, השביעי–שבת, ליהוה אלהיך: לא-תעשה כל-מלאכה אתה ובנך ובתך, עבדך ואמתך ובהמתך, וגרך, אשר בשעריך. כי ששת-ימים עשה יהוה את-השמים ואת-הארץ, את-הים ואת-כל-אשר-בם, וינח, ביום השביעי; על-כן, ברך יהוה את-יום השבת–ויקדשהו
D5
שמור את-יום השבת, לקדשו, כאשר צוך, יהוה אלהיך. ששת ימים תעבד, ועשית כל-מלאכתך. ויום, השביעי–שבת, ליהוה אלהיך: לא תעשה כל-מלאכה אתה ובנך–ובתך ועבדך–ואמתך ושורך וחמרך וכל-בהמתך, וגרך אשר בשעריך–למען ינוח עבדך ואמתך, כמוך. וזכרת, כי עבד היית בארץ מצרים, ויצאך יהוה אלהיך משם, ביד חזקה ובזרע נטויה; על-כן, צוך יהוה אלהיך, לעשות, את-יום השבת
La première version du commandement du sabbat ordonne זכור – zakhor, « souviens-toi ! », alors que la seconde שמור – shamor, « garde ! ». Apparaissent ensuite des traits de liaisons dans la seconde version qui n’existe pas dans la première : ובנך ובתך, עבדך ואמתך ובהמתך/ ובנך–ובתך ועבדך–ואמתך. Ensuite la seconde version se voit majorée de catégories d’animaux à mettre au repos le sabbat, absents de la première : ושורך וחמרך וכל–בהמתך.
Les juifs à qui on fait remarquer ce petit point, répondent avec assurance, que cela signifie que les deux mots ont été prononcés en même temps. Certes ! Ça aurait donc dû donner quelque chose d’indistinctible comme זשכמוורר – zashkhemvorer ? Si cela a été gravé dans la pierre par Yehvah, comment Moïse a t’il lu zakhor dans la première version, puis shamor dans la seconde, à la place du pâté zashkhemvorer destiné aux deux versions ? Ce non-sens est toutefois à la base d’une tradition importante pour les juifs pratiquants : l’allumage des bougies du shabbat. On force les gens à allumer deux bougies pour symboliser l’édiction synchrone de shamor et zakhor par Yehvah ! Ne vaudrait-il pas mieux allumer une bougie à double mèche pour symboliser la prétendue prononciation du zashkhemvorer ? Puisqu’il s’agit d’un pâté, pourquoi ne pas demander d’en ouvrir une boîte (de produit cachère, bien entendu !) ou d’y mettre le feu en guise de consécration du shabbat ? Pour fermer la parenthèse : on ne nous signale pas ce qu’il faut faire des autres adjonctions trouvées entre les deux versions…
Poursuivons avec l’apodose du verset qui est donc différente entre les deux versions :
E5
« Car en six jours l’Éternel(yehvah) a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’Éternel (yehvah) a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. »TO
D5
« …car ton serviteur et ta servante doivent se reposer comme toi. Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu ; c’est pourquoi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’a prescrit d’observer te jour du sabbat. »TO
La raison majeure qui est sensé faire de Yehvah le « dieu suprême » est, qu’il aurait créé le monde dans la première version, puis qu’il ait fait sortir les hébreux d’Égypte dans la seconde. A moins qu’il n’ait créé le monde pour faire sortir les hébreux d’Égypte. Ou encore, qu’il ait fait sortir les hébreux d’Égypte pour leur faire croire qu’il avait créé le monde…
E6
כבד את-אביך, ואת-אמך–למען, יארכון ימיך, על האדמה, אשר-יהוה אלהיך נתן לך
D6
כבד את-אביך ואת-אמך, כאשר צוך יהוה אלהיך–למען יאריכן ימיך, ולמען ייטב לך, על האדמה, אשר-יהוה אלהיך נתן לך
Outre le positionnement différent de liaisons, sont ajoutés à la seconde version :
כאשר צוך יהוה אלהיך et ולמען ייטב לך
Ce qui est traduit par « …comme te l’a prescrit l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha) »TO, et « afin… de vivre heureux.»TO
E9
לא-תענה ברעך עד שקר
D9
ולא-תענה ברעך עד שוא
Concernant les faux témoignages la première version termine par le terme שקר – sheker, « mensonge », alors que la seconde termine par שוא – shva, « fausseté ». Encore une fois, la traduction française maintiendra une version identique pour les deux cas, alors que la différence et la nuance sont réelles.
E10
לא תחמד, בית רעך; לא-תחמד אשת רעך, ועבדו ואמתו ושורו וחמרו, וכל, אשר לרעך
D10
ולא תחמד, אשת רעך;ולא תתאוה בית רעך, שדהו ועבדו ואמתו שורו וחמרו, וכל, אשר לרעך
Les versions se distinguent ici, tout d’abord par l’inversion des deux premières consignes :
לא תחמד, בית רעך; לא-תחמד אשת רעך / ולא תחמד, אשת רעך; ולא תתאוה בית רעך
Convoiter la maison de son prochain et convoiter la femme de son prochain. Deplus un terme différent est employé pour « convoiter » dans le cas de la maison : תחמד / תתאוה. Le second terme est mieux traduit par désirer. Enfin un vav (ו) et ajouté au début des injonctions inversées.
Les hypothèses explicatives sont nombreuses : soit Yehvah est un sculpteur pitoyable, soit Moïse réinvente le texte à son bon vouloir, soit les auteurs du texte se sont emmêlé grossièrement les roseaux dans leur version et discréditent d’eux-mêmes l’affirmation qu’un « dieu » ait pu transmettre des paroles uniques et invariables, soit les copistes ont commis des erreurs. Dans tous les cas, cela réduit la fable en son entier à une élucubration humaine.
Globalement, le judaïsme s’est affairé à ne présenter qu’exclusivement les citations sur la veuve et l’orphelin, le pauvre et l’âne de son ennemi, tout en occultant les édits donnés pêle-mêle avec ceux qu’ils ont valorisé. Il est temps, à mon sens, dans un but d’équité, de présenter l’essence cachée (et pourtant, tout aussi écrite noir sur blanc) de la torah.
Ex20.15-18 – Tenir à l’écart et soumettre : technique du brouillard imposé.
A l’issue de l’énoncé de ces dix commandements, il est affirmé par le peuple qu’il ne peut supporter la puissance de la parole divine, que seul Moïse ira bavarder avec Yehvah dans la brume, et qu’ils obéiront. Ce court passage suffit à entériner sans discernement ni contestation toutes les inepties suivantes promulguées.
Un autel sacrificiel sera ensuite demandé à Moïse avant l’édit des commandements suivants.
« Ex21.2Si tu achètes un esclave hébreu, il restera six années esclave et à la septième il sera remis en liberté sans rançon. 21.3 S’il est venu seul, seul il sortira ; s’il était marié, sa femme sortira avec lui. 21.4 Si son maître lui a donné une femme, laquelle lui ait enfanté des fils ou des filles, la femme, avec les enfants, appartiendra à son maître et lui se retirera seul. 21.5 Que si l’esclave dit : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi, 21.6 son maître l’amènera par-devant le tribunal[!!!], on le placera près d’une porte ou d’un poteau ; et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon et il le servira indéfiniment. 21.7 Si un homme vend sa fille comme esclave, elle ne quittera pas son maître à la façon des esclaves. 21.8 Si elle lui déplaît et qu’il ne la réserve point à lui-même, il la laissera s’affranchir ; il n’aura pas pouvoir de la vendre à une famille étrangère, après l’avoir déçue. 21.9 Que s’il la fiance à son fils, il procédera à son égard selon la règle des filles. 21.10 S’il lui en adjoint une autre, il ne devra point la frustrer de sa nourriture, de son habillement, ni du droit conjugal. 21.11 Et s’il ne procède pas à son égard de l’une de ces trois manières, elle se retirera gratuitement, sans rançon. »TO
Le premier choc conceptuel dépasse le fait qu’un hébreu puisse posséder des esclaves, mais bien plus, des esclaves de son peuple.
Ensuite, qu’il suffisait au maître de donner une épouse à cet esclave pour récupérer cette femme et ses enfants soit forcer la fidélisation, après un rituel de mutilation.
Pire encore, il est suggéré qu’un homme puisse vendre sa fille comme esclave, qui pourrait servir de femme à son nouveau maître ou à son fils. Au final, une fois utilisée mais insatisfaisante, ce matériel humain consommable pourra être libéré.
Une facétie de la traduction du verset 21.6, non des moindres, attire ici l’attention.
[!!!] וְהִגִּישׁוֹ אֲדֹנָיו, אֶל-הָאֱלֹהִים
« Ex21.6 Son Maître l’amènera par devant le tribunal[!!!]… » : on traduit ici « le tribunal » de הָאֱלֹהִים – haelohim. Jusqu’alors, אֱלֹהִים – elohim, était affecté, nolens volens, à « dieu ». Cette méprise ou cette confusion volontaire, chercherait-elle à comparer ou faire équivaloir, un tribunal à dieu ?
Ex21.12-13 – Coups et blessures ayant entrainé la mort : amnistie elohimique.
« Ex21.12 Celui qui frappe un homme et le fait mourir sera puni de mort. 21.13 S’il n’y a pas eu guet-apens et que Dieu(elohim) seul ait conduit sa main, il se réfugiera dans un des endroits que je te désignerai. »TO
Yehvah disparaît momentanément du texte et Elohim réapparaît ! Quoiqu’il en soit, l’un ou l’autre, continue d’orchestrer des meurtres par le biais de la main de l’homme en leur confèrent une immunité à l’issue. Immunité facile à obtenir en déclarant systématiquement ne pas avoir voulu donner la mort.
Je glisse un clin d’œil à un ami sépharade doté d’un accent pied noir caricatural exagéré pour la blague, de m’avoir suggéré la boutade qui suit, d’un niveau incontestablement pitoyable et accablant : « J’ti jire sir la tourah d’mouise, sir diou, sir ma mire et mime sir li vodor si’i fo’, ci pa moi ki li toué, ci mon fizil ! »
Ex21.16 – Rapt en l’absence de témoins : impunité.
« 21.16 Celui qui aura enlevé un homme et l’aura vendu, si on l’a pris sur le fait, sera mis à mort. »TO
Il ne s’agit là que d’une incitation au rapt et à l’esclavage. Sans témoins, pas de sanctions, ainsi, un exploitant rusé et discret sera absous. « Pas vu, pas pris ! », mais que cela ne soit en rien ici, celui des prestigieux Légionnaires.
Ex21.18-19 – Coups et blessures ayant entraîné une invalidité : amnistie yehvahique ou elohimique.
« Ex21.18 Si des hommes se prennent de querelle et que l’un frappe l’autre d’un coup de pierre ou de poing, sans qu’il en meure, mais qu’il soit forcé de s’aliter, 21.19 s’il se relève et qu’il puisse sortir appuyé sur son bâton, l’auteur de la blessure sera absous. »TO
La violence physique est donc autorisée pourvu que la victime puisse toujours évoluer en béquille. Que cela ne choque personne ; voyons !
« Ex21.20 Si un homme frappe du bâton son esclave mâle ou femelle et que l’esclave meure sous sa main, il doit être vengé. 21.21 Si pourtant il survit un jour ou deux, il ne sera pas vengé, parce qu’il est sa propriété. »TO
Qu’implique le fait d’être vengé ? Au-delà, il suffit de déclarer la mort de l’esclave un jour après le décès pour en être quitte. Dans tous les cas, un bourreau mesuré et économe, jouira du plus grand plaisir de maltraitance, s’il arrive à préserver son souffre-douleur.
Ex21.22-24 – Avortement par suite de coups : exempté après amende.
(Code d’Hamurabi : §196, §197, §200, §209.)
« Ex21.22 Si, des hommes ayant une rixe, l’un d’eux heurte une femme enceinte et la fait avorter sans autre malheur, il sera condamné à l’amende que lui fera infliger l’époux de cette femme et il la paiera à dire d’experts. 21.23 Mais si un malheur s’ensuit, tu feras payer corps pour corps ; 21.24 œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ; 21.25 brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion. »TO
Une simple amende pour un avortement provoqué ne pourrait-il pas encourager à des mises en scène de rixe, afin de heurter précisément le ventre de la mère et de provoquer un avortement post-traumatique à moindres frais. Au-delà, apparaît la si célèbre loi du talion. Cependant, est-elle adéquate et congruente dans ce cas précis de blessure à une prégnante ?
La règle du talion sera réévoquée en Lv24.19-20.
Ex21.28-32 – Bœuf meurtrier : impunité ou échappatoire au propriétaire.
(Code d’Hammurabi : §251)
« Ex21.28 Si un bœuf heurte un homme ou une femme et qu’ils en meurent, ce bœuf doit être lapidé et il ne sera point permis d’en manger la chair ; mais le propriétaire du bœuf sera absous. 21.29 Si ce bœuf était sujet à heurter, déjà antérieurement, que son maître, averti, ne l’ait pas surveillé et qu’il ait fait périr un homme ou une femme, le bœuf sera lapidé et même son maître mérite la mort. 21.30 Si toutefois une amende lui est imposée, il paiera la rançon de sa vie selon ce qu’on lui aura imposé. 21.31 Si un bœuf heurte soit un garçon, soit une fille, la même loi lui sera appliquée. 21.32 Si ce bœuf heurte un esclave ou une esclave, on paiera à leur maître une somme de trente sicles et le bœuf sera lapidé. »TO
Dans tous les cas, une échappatoire est à disposition du propriétaire de l’animal dangereux.
Notons que ce genre de commandement ne concerne que le bœuf. Ainsi un autre animal n’implique pas la mise en œuvre d’une sanction. Il est ainsi possible de dresser un chien tueur et d’en faire usage. Au-delà, le ou les auteurs semblent avoir un grief établi contre les mâles bovins, bœufs et taureaux. Cela pourrait-il induire, une tare psychologique traumatique causé à l’auteur dans son enfance ? In extenso, d’autres bétails en auront aussi pour leur compte comme la suite le montrera.
« Ex21.35 Si le bœuf appartenant à un homme blesse celui d’un autre et le fait périr, on vendra le bœuf vivant ; ils s’en partageront le prix, et partageront aussi le bœuf mort. »TO
De plus en plus étrange et cocasse. Le bœuf dangereux sera vendu et donc préservé, ne pouvant ainsi que reproduire son acte. Le propriétaire lésant perçoit une compensation équivalente à celle du lésé, sans sanctions. En fin, le partage du bœuf mort et étonnamment contradictoire avec des règles à venir telles que, ne pas user d’une carcasse mais la donner aux chiens (Cf. Ex22.30). Enfin, si le but est alimentaire, seuls les animaux égorgés intacts pourront être consommés. Aussi confus, troublant que contradictoire.
Ex22.1-3 – Cambriolage : incitation au larcin diurne.
« Ex22.1 Si un voleur est pris sur le fait d’effraction, si on le frappe et qu’il meure, son sang ne sera point vengé. 22.2 Si le soleil a éclairé son délit, son sang serait vengé. Lui cependant doit réparer ; et s’il ne le peut, il sera vendu pour son vol. 22.3 Si le corps du délit est trouvé entre ses mains, intact, soit bœuf, soit âne ou brebis, il paiera le double. »
Ainsi, non seulement un vol, a priori en plein air, par une belle journée ensoleillée engendrera moins de sanctions ou une échappatoire, mais seul ce qui est en possession du voleur devra être doublement remboursé. Aucune autre sanction pour l’acte de vol n’est prévue. Cette loi induit que pour un vol en intérieur ou par temps couvert, le voleur peut être tué. Pour les cas autorisés où il ne serait pas tué et l’objet du larcin hors de sa possession, rien ne précise la sanction. Une organisation crapuleuse soignée qui viserait à séquestrer la victime du vol, serait idéale, du fait que la séquestration n’est pas réprimandée.
Ex22.15 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindre frais – prélude.
« Ex22.15 Si un homme séduit une vierge non encore fiancée et cohabite avec elle, il devra l’acquérir pour épouse. Que si son père refuse de la lui accorder, il paiera la somme fixée pour la dot des vierges. »
On considère ici le statut de virginité qui s’applique à une tranche d’âge relativement vaste. Un riche pervers pourra donc s’octroyer l’objet de son désir à l’insu de la victime et de la famille, du fait de pouvoir payer une somme fixée… Le sens du texte tend à affirmer que le père peut refuser d’octroyer sa fille violée à son bourreau. En outre, le père touchera une dot « standard » dans ce cas. Le sous-entendu qui suggère que le bourreau « acquiert » sa proie, en cas de refus du père, pour une somme modique, pourrait être controversé à ce stade. C’est le texte lui-même, qui tranchera[7] et révèlera très clairement l’état d’esprit de l’auteur.
En plus des problèmes psychologiques graves à l’encontre du bétail et en particulier, bovin mâle, l’auteur révèle ici une tare comportementale sexuelle abominable parfaitement en accord avec la noirceur d’esprit reflété par le barbare, le pervers et le sanguinaire de l’essence du texte.
« Ex22.17 La sorcière, tu ne la laisseras point vivre. »TO
« Ex22.17 Ne laisse point en vie une sorcière. »TS
Reprise en : Lv19.31 ; 20.6 ; 20.27.
Une traduction littérale stricte devrait être « La sorcière ne vivras pas. ». Pris justement stricto sensu et donc juste, cela doit pouvoir signifier, que la sorcière « ne vivra pas » donc « mourra ». A priori, il s’agit d’un état de fait. Il n’est rien précisé dans le verset qui requiert une action extérieure comme « tu ne la laisseras pas vivre ». Pour ceux qui se targuent d’avoir le droit d’interpréter la loi à leur guise, alors qu’il aurait pu produire à partir d’une traduction correcte, « Il n’y aura pas de sorcières car elles ne vivront pas » (donc, pourquoi s’en inquiéter… ?), la traduction très orientée, conduiraient à produire « Les sorcières au bûcher ! ». A qui l’histoire donnera-t-elle raison ? Pire encore, alors que les crochets de rideaux du tabernacle vont être définis au gramme prêt et ré-évoqués à maintes reprises, absolument rien dans le texte, ne permet de définir ce qu’est « une sorcière ». Cette légèreté peut conduire à toutes les interprétations subjectives et à toute sorte de débordements sanguinaires. A nouveau, que montrera l’histoire ?
Du même acabit :
« Lv19.31 N’ayez point recours aux évocations ni aux sortilèges ; n’aspirez pas à vous souiller par ces pratiques. »TO,
« Lv19.31 Ne vous adressez pas aux mediums, et ne cherchez pas les oracles pour ne pas vous souiller par eux. »TS.
Voici une divergence traductionnelle plutôt sensible. Toutefois, dans aucun des cas, personne n’est à tuer, juste un avertissement à propos d’un risque de souillure. Notons aussi que la sorcière, viens de disparaître des radars.
Enfin survient :
« Lv20.6 Pour la personne qui aurait recours aux évocations, aux sortilèges, et s’abandonnerait à ces pratiques, je dirigerai mon regard sur cette personne, et je la supprimerai du milieu de son peuple. »TO
« Lv20.6 Quant à celui qui aurait recours aux mediums et aux oracles, pour se prostituer à leurs voies, je dirigerai ma colère contre lui, et je le retrancherai spirituellement de son peuple. »TS.
Ce verset donne l’impression qu’il ne faut en rien intervenir contre les « sorciers », et plus seulement les « sorcières », mais laisser Yehvah, s’en charger lui-même. Mais puisqu’une malversation traductionnelle peut en autoriser une autre, le terme הִכְרַתִּי, est traduit par les uns par « supprimerai », alors qu’il est employé pour « retrancher », et spécialement « spirituellement » par d’autres et à d’autres endroits comme simplement dans le même chapitre en Lv20.3, 20.18.
C’est seulement plus loin qu’apparaît :
« Lv20.27 Un homme ou une femme chez qui serait constatée une évocation ou un sortilège devront être mis à mort ; on les lapidera : ils ont mérité leur supplice. »TO
« Lv20.27 Un homme ou une femme qui prendrait part aux pratiques des médiums ou des oracles sera mis à mort. On leur jettera des pierres et ils seront lapidés. »TS.
Ceci semble finalement dissiper les doutes. Il faut mettre à mort par lapidation… qui donc au final ? « …hommes, femmes, évocations, sortilèges, médiums, oracles, sorcières… ».
Le texte ne précise toutefois pas la teneur de la pratique interdite et les traductions divergent considérablement. Cela s’explique parfaitement par le fait, qu’absolument personne jusqu’à ce jour, n’est capable de dire avec précision et certitude, ce que sont ses pratiques. Même les tentatives d’explications des sources juives « officielles et autorisées », à commencer par Isaïe lui-même, sont restées divergentes, contradictoires et incapables.
D’abord une blague qui résume la résultante de ce qui est traité plus haut :
« Bonjour Madame Moyshellevitz, Nous sommes le tribunal religieux autoproclamé parce que nous savons lire et écrire et pas vous du fait que nous vous l’ayons empêché. Dans votre cas, la loi est très claire : vous allez être lapidée pour pratique interdite ! – Vraiment ? Mais laquelle ? – Nous ne savons pas exactement ! Mais ce qui est clair à défaut de la loi, c’est que dans tous les cas, croyez bien que ce n’est absolument pas parce que votre mari, qui veut se débarrasser de vous gratuitement, vous à dénoncé, ni que votre voisine qui veut récupérer votre échoppe et votre mari, a fait de même ! Non ! Ce n’est qu’à cause de pratique interdite ! – Mais vous ne pouvez pas m’en dire plus et me dire ce que j’ai fait d’interdit ? – Et bien… est-ce que par hasard vous auriez de l’argent ? – Non ! – Rien ne se profile à votre avantage… et… vous croyez aux miracles ? – Oui ! Bien sûr ! – Je le savais ! Lapidée ! »
En second lieu, bien que d’autres écueils auraient pu susciter le commentaire qui va suivre, la torah est tellement lacunaire, confuse, imprécise et contradictoire qu’elle est inapplicable ni en elle-même ni de manière réarrangée. En fin de compte, plus personne ne sait ce que veut dire quoi. J’appuierai cet état de fait par une retranscription de rappels de commentaires, compilé sur le sujet des « sorcières » de la torah, par Arye Kaplan.
« 19.31 médiums : Ov en hébreu. C’est une sorte de nécromancie, utilisant souvent un crâne humain (Sanhédrin 65b ; Rambam, Bertenoro sur Sanhédrin 7.7). On l’employait pour communiquer avec les morts (I Samuel 28.3-9). On faisait souvent usage de ventriloquie, eggastrimuthos en grec (Septante). Le medium semblait faire émettre une voie de sous son bras (Sanhédrin 65a,b) ou du sol (Isaïe 29.4 ; Ralbag Abarbanel sur I Samuel 28.7). Ces pratiques employaient aussi parfois la méditation et les drogues d’encens (Yad, Avodath Kokhavim 6.1 ; Sefer Hamitzvoth, Négatif 2). Il pouvait aussi employer ces moyens pour produire des illusions et des hallucinations (Saadia). Certains identifient l’ov au pythonisme, les pratiques de l’oracle de delphe (Sanhédrin 65a). Python est le nom ancien de Delphes (voir Odyssée 8.79-81). – oracles : yedoni en hébreu. Ils gazouillaient comme des oiseaux (Isaïe 8.19), peut-être une forme de glossolalie. Le talmud dit également qu’on utilisait l’os d’un oiseau (Sanhédrin 65b) et probablement des drogues parfumées et la méditation (Yad. Avodath Kokhavim 6.2 ; Sefer Hamitzvoth, Négatif 9 ; Ralbag). Ici, les Septante traduisent yedoni par proskolliethiesesthe, désignant celui qui cherche à découvrir le mystique. D’ailleurs on le traduit par gnostas (sur Samuel 28.9), celui qui cherche des expériences gnostiques. »[8]
Cette fâcheuse habitude de ne pas savoir de quoi la torah parle et de faire que chacun apporte son petit avis incertain en désaccord complet avec les autres, devrait préserver de toutes édictions de lois ayant des conséquences lourdes pour l’individu et la communauté. Plutôt que de s’abstenir dans le doute on préfère faire n’importe quoi de manière approximative et arbitraire. Ce qui est plutôt consternant.
Les yahwistes ont bien tenté de redresser la barre en inventant une soi-disant « loi orale » qu’ils auraient enfin décidé de mettre par écrit avec plusieurs siècles de retard. D’ailleurs, les textes législatifs rabbiniques sont apparus longtemps après la date prétendue de “réception” de la torah, mais plus encore, après que les textes référentiels de la chrétienté aient vu le jour. Surprenant pour une religion dite originelle de légiférer et codifier, après l’établissement du dogme des évangiles et souvent, pour les compléments aussi, après celui du dogme coranique.
En d’autres termes, si les trois grands courant monothéistes se réfère à la torah, sont exploitation législative par les yahwistes, est paradoxalement, complètement ultérieure au courant chrétien, et partiellement ultérieure au courant coranique. Si les évangiles sont estimés rédigés avant la fin du Ier siècle, la mishna, sorte de texte législatif inspiré de la torah et présentée abusivement comme la mise par écrit d’une tradition orale qui aurait été transmise avec la torah (bien que celle-ci, n’en fasse aucunement mention.) date du IIe s. EC !
Si l’invention de la soi-disant tradition orale, est facilitante et autorise tous les travers yahwistes, sa date d’apparition, n’est sûrement pas due au hasard. Nombre de commandements sont sensés être appliqués et applicable lors de l’existence du temple à Jérusalem. Détruit en 70EC, plus ou moins au moment de l’apparition des évangiles, l’absence du temple rend heureusement caduque une partie des commandements imposés dans la torah, particulièrement les sacrifices animaux.
Les yahwistes, très vite dépassés par la haute valeur philosophique des évangiles et craignant de perdre leurs ouailles au profit d’une doctrine plus cohérente et plus saine, mais surtout qui disposait d’un support écrit plus tangible et accessibles, durent se résigner à inventer cette loi orale et à la consigner par écrit. Il leur fallait tenter de garder le contrôle, dès lors qu’une doctrine humaniste et homogène s’imposait face à leur torah inapplicable, grotesque, loufoque, mais surtout, couverte de sang et empreinte d’une barbarie et d’un primitivisme monstrueux.
D’ailleurs, à chaque fois que les yahwistes verront leurs dernières justifications dépassées et ridiculisées par les évolutions sociales et scientifiques des civilisations, ils produiront un nouveau texte à appliquer. Si nous reprenons la chronologie de ce fatras littéraire (pour peu qu’il le soit), de ses extensions et évolutions nous obtenons le tableau qui suit.
Datation
Lieu
Ecrits principaux
Rôle
Rédacteur(s)
XIII°AEC
Mont Sinaï
Torah virtuelle
Légendaire
yehvah/Moïse
IX°AEC-IV°AEC
Moyen-orient ?
Nevi’im(Prophètes)
Légende/Propagande
Prophètes ?
VI°AEC
Jérusalem
Torah ?
Référentiel
Josias ?/Hilqiyyahu ?
V°AEC
Jérusalem? Babylone?
Torah ?
Référentiel
Esdras ?
V°AEC
Moyen-orient ?
Ketouvim (Hagiographes)
Légende/Propagande
Inconnus ou fictifs
IV°AEC-VI° ?
Inconnus
Midrash rabbah
Légendaire/Mystique
Inconnus
III°AEC-I°AEC
Palestine
Manuscrits de Qumran
Variante référentielle
Inconnus
I°
Palestine
Evangiles
Référence
Apôtres
II°
Jérusalem
Mishna
Législatif
Yehuda Hanassi
IV°
Jérusalem
Talmud de Jérusalem
Interprétation
Mana ?/Yossi ?
VI°
Babylone ?
Talmud de Babylone
Interprétation
« Amoraïm »
VII°
Arabie
Coran
Référentiel
Scribes de Mahomet
X°
Palestine
Codex d’Alep (tanakh vocalisé et cantilé)
Référentiel
Shlomoh Ben Bouya’a ?
X°-XIV°
Europe
Tossafot(Rajouts)
Justifications
« Tossafistes »
XI°
Égypte
Codex de Leningrad (tanakh vocalisé et cantilé)
Référentiel
Ben Asher
XI°
France
Rachi
Traduction/Explication
Rachi
XII°
Égypte
Mishne torah
Législatif
Maïmonide
XII°
Égypte
Règles de rédaction du sefer torah
Utilitaire
Maïmonide
XIII°
Espagne
Zohar
Mystique
Moïse de Léon
XVI°
Palestine
Choulkhan Aroukh
Législatif
Yossef Karo
XVIII°
Russie
Tanya
Mystique
Chnéour Zalman
1937
Allemagne
Tanakh vocalisé et cantilé
Utilitaire
Équipe de Paul Kahle
1997
Angleterre
Tanakh on line
Utilitaire
Centre J. Alan Groves
Au final, cet amas textuel nébuleux n’est qu’une résultante la combinaison des cinq plus grands principes de la loi orale si elle avait existé.
Si tu as un trou à boucher, creuse en un autre.
Lorsque tu ne sais pas, invente en tachant d’être aussi crédible que sibyllin.
Lorsque tu ne sais pas, que tu es ridiculisé ou que tout est contradictoire et illogique : affirme que les voies du seigneur sont impénétrables.
Si tu ne peux rien prouver irréfutablement, dis que c’est par volonté divine d’éprouver la foi.
Si tu fais face à une contre preuve irréfutable, dis qu’elle est de fabrication divine pour éprouver la foi.
Ex22.24 – Interdiction de prêt à intérêt : le commandement oublié.
« Ex22.24 Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois point à son égard comme un créancier ; n’exigez point de lui des intérêts. »
Il serait intéressant de demander des créanciers et usuriers les plus célèbres et les plus réputés doués pour ces professions, ce qu’ils pensent de ce commandement. Il est évidemment le premier bafoué par les ressortissants et manias dont les ancêtres ont prétendu forger leur culture sur cette torah, ou plutôt sur ce qui les en arrangeait. De l’île du soleil levant au poumon de la planète, chacun associe l’usure, la créance et la finance à la culture … Inuit ! N’est-ce-pas ?
A ce propos je ne peux omettre de citer ici Bertha Papenheim [1859-1936], qui se révoltait contre le fait que les leaders juifs interdisaient aux veuves de disparus sur les champs de bataille de la deuxième guerre mondiale, à se remarier tant que le corps n’avait pas été retrouvé et enterré – (Au nom d’une loi qu’ils sont encore allés chercher on ne sait-où…).
« Messieurs, lorsque l’économie capitaliste se développa au point où il n’était plus possible de respecter l’interdiction de la torah du prêt d’argent à intérêt, vos prédécesseurs cherchèrent et trouvèrent à l’intérieure de la halakha, un moyen honorable de tourner la loi. De votre défaillance présente, je peux seulement conclure que la halakha, telle que vous l’interprétez, donne aux problèmes économiques, une valeur bien supérieure aux besoins et aux droits de ces femmes pathétiques et infortunées. » Fin de citation.
J’ajouterai que les souffrances causées aux femmes par les yahwistes selon ce qu’a relevé Mme Papenheim, entre directement en contradiction avec :
« Ex22.21 N’humiliez jamais la veuve ni l’orphelin. 22.22 Si tu l’humiliais, sache que, quand sa plainte s’élèvera vers moi, assurément j’entendrai cette plainte. 22.23 Et mon courroux s’enflammera et je vous ferai périr par le glaive et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins. »TO
Ex22.27 – Crainte et respect de la hiérarchie métaphysique et cléricale.
« Ex22.27 N’outrage point l’autorité suprême et ne maudis point le chef de ton peuple. »TO
« elohim n’insulte pas, et un président dans ton peuple ne maudis pas. »VR
Ce que le traducteur maquille par « autorité suprême », n’est autre que אֱלֹהִים – elohim. Nous avons déjà démontré irréfutablement en Gn6.2 que le terme « elohim » désigne dans l’imaginaire de l’auteur, bel et bien une « race divine », un « groupement d’essence métaphysique supérieure ». Un groupe de dieux ne peut conceptuellement être « DIEU », en tant que conscience universelle, omnisciente, omniprésente, omniprésente et insubordonable à laquelle tout déiste spirituel authentique, sincère et évolué aspire.
L’imposture des « fils de la race divine », tantôt Yehvah, tantôt Chadaï, tantôt… on ne sait plus trop quoi d’ailleurs… visant à ce faire passer pour « LE DIEU suprême et absolu » aura avorté à cause de certains écrits même qui aurait tenté de l’imposer à une race primitive et non instruite. Quoi qu’il en soit, ce verset tente d’imposer un culte d’une ou d’un groupe d’entités métaphysiques inventées et le respect de leurs kapos et délégués humains. En clair, il est interdit, non pas de dire à propos de DIEU, mais à l’encontre de elohim ou d’un chef autoproclammé s’en relevant, que par exemple, c’est une abomination, un non-sens, un reflet de la psychopathologie humaine traumatisée, cupide, perverse et retorde, voire, comme pour le Père Noël, ainsi que cité dans une œuvre cinématographique contemporaine francophone : que c’est une ordure.
Ex22.28-29 – Non différemment d’offrandes : exigences capricieuses.
« Ex22.28 Ton abondance et ta liqueur, ne diffère pas à les offrir ; le premier-né de tes fils, fais m’en hommage. 22.29 Ainsi feras-tu à l’égard de ton gros et de ton menu bétail : le premier-né restera sept jours avec sa mère, le huitième jour tu me le livreras. »TO
Outre de forcer la perception de biens et denrées en temps et en heure, il est question ici d’un fils premier-né. Bien sûr, la traduction parle d’hommage en guise de maquillage traductionnel… le terme employé par le texte est תִּתֶּן-לִי – titen li, « donne-moi ». Ceci induit donc qu’en plus d’extorquer biens et denrées avec une exigence de ponctualité, le premier enfant mâle est exigé…
Bien sûr, les mandataires réels ne seront autres que : les prêtres. Si le rédacteur et auteur espérait que quelques crédules se plient à son dogme pour pouvoir se placer en gourou extorqueur de biens et d’argent, de chair brûlée, de petites filles et de nouveaux né mâles, devait-il s’attendre à être suivi par d’autres régisseurs obscènes de son acabit, perpétrant les abus ordonnés par le dieu de cette torah. Ainsi toutes les exactions décrites à propos des patriarches et des leaders antérieurs de se clan, sont certes le reflet de la psychologie malsaine de l’auteur, mais aussi un moyen de faire s’identifier ses futures ouailles à des monstres moraux et criminels, et ainsi à mieux se plier aux ordonnances de barbarie et d’exactions.
Si aujourd’hui de telles attitudes et ordonnances était édités par un individu-gourou et suivi par un groupe sectaire. Autoriserait-on la liberté de culte et le laisserait-on faire ? Je laisse le soin aux personnes psychologiquement saines et responsables, de répondre en toute objectivité à la question.
On retrouve le même genre exigences en Ex34.19-20.
« Ex23.13 Attachez-vous scrupuleusement à tout ce que je vous ai prescrit. Ne mentionnez jamais le nom de divinités étrangères, qu’on ne l’entende point dans ta bouche !»TO
Il est donc précisé par Yehvah lui-même, que ses commandements sont à considérer scrupuleusement et non à interpréter. Cependant, tout montre que des yahwistes se permettent de faire appliquer au pied de la lettre les commandements qui les arrangent et d’interpréter, de maquiller et de transformer, ceux qui les dérangent.
Non seulement, Yehvah interdit les cultes étrangers mais il va jusqu’à interdire de prononcer leur nom. Admettons ! Cela autorise t’il certains juifs à nommer le Christ, de manière insultante comme « le pendu » ou « l’acrobate » plutôt que relativiste et réservée comme « le dieu fait homme selon la foi chrétienne », Mahomet comme « Momo l’arabe » plutôt que le « prophète de l’Islam » et Bouddha comme « Boudin » ou « Boud’rat » plutôt que comme « le fondateur du bouddhisme » ?
D’ailleurs, d’après les références qui les décrivent, le Christ, Mahomet ou Bouddha, sont irréprochables voire admirables ! De quel droit se permet-on de dénigrer ou d’insulter ce qui ne peut l’être en vertu des références existantes, alors que nos propres références sont abominables ? Me permettrai-je un jour, dans un souci d’équité rendue, d’affubler le dieu de mes ancêtres, de sobriquets comme « l’Onomatopée », qui semble adéquat à des dénominatifs tels que ‘# !#, ZJWJ ou YHVH, ou encore à muter ce trop souvent entendu « Ineffable » en un très joli barbarisme : « Inaffable » ? Je laisse la question en suspens. S’il avait été plus sympathique et attachant, il aurait presque été possible de l’appeler affectivement « Yehvouille » ou « Yahvouille », mais s’agissant là d’une chose aussi abjecte que méprisable, on en perd jusqu’à l’envie d’y songer.
Ex23.19 – Le chevreau dans le lait : dérive alimentaire consternante.
« Ex23.19 Les prémices nouvelles de ton sol, tu les apporteras dans la maison de l’Éternel(yehvah) ton dieu(eloheikha). Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère. »TO
Répété en Ex34.26, Dt14.21.
Ce Yehvah ne veut a priori que du « primeur » ; quoique les céréales ou les légumes « primeur » puissent être moins contestables que les enfants mâles premiers-nés.
Au-delà, de l’injonction yehvahique de ne pas faire cuire un chevreau dans le lait de sa mère sont sorties d’on ne sait où, des lois alimentaires loufoques qui interdisent drastiquement les mélanges viande-lait dans l’alimentation du yahwiste pratiquant.
Ceci a généré une douce blague qui résume fort bien la situation, et dont je regrette de ne pas citer l’auteur du fait que je ne le connaisse pas.
« Dt34.13[1] Et Yehvah dit à Moïse : Voilà, Moïse, j’ai fini ! Tu as bien compris tout ce que je t’ai demandé ? – Oui!… enfin… non ! Quand tu dis qu’il ne faut pas faire cuire le chevreau dans le lait de sa mère, cela signifie bien qu’il ne faut pas faire cuire ensemble de la viande et du lait ? – Non, Moïse ! Cela veut juste dire que je ne veux pas qu’on cuise un chevreau dans le lait de sa mère, pour des raisons qui me sont propres ! Je ne t’ai pas demandé d’interpréter, mais seulement d’appliquer ! Je m’étonne que tu n’aies pas de questions plus importantes au sujet de commandements plus cruciaux ! – Certes ! Mais en fait, cela veut dire, qu’on ne peut manger en même temps de la viande et du lait… parce que moi-même j’ai noté que je digérais mal le mélange, qui me donne des gaz… – Non, Moïse ! Cela veut juste dire que je ne veux pas qu’on cuise un chevreau dans le lait de sa mère ! – En fait cela veut dire, qu’il faut séparer des services et couverts pour le lait et la viande, attendre 6 heures après un repas de viande pour consommer un produit laitier, et si possible posséder deux cuisinières, deux éviers et deux frigos, voire trois pour les aliments ni viande-ni lait, jeter les objets ayant été au contact des deux, traiter de porc et d’hérétique celui qui ne respecterait pas ces principes… – Non, Moïse ! Cela veut juste dire que… bon, allez ! Tu me fatigues ! Fais comme tu veux ! J’ai des univers à gérer, plus que de faire croire que j’ai fait sortir un abruti comme toi d’Égypte !»
[1] Le Deutéronome ne compte que
34 chapitres et 12 versets. Dt34.13 est une blague autosuggérée un 30 février à
25h01.
Le but de ce genre de commandements et de ce que les yahwistes se sont permis d’en faire découler est très clairement et simplement exposé dans un verset suivant…
Ex23.24,30,32-33 – Dieux et cultes étrangers : éradication ordonnée.
« Ex23.24 Ne te prosterne point devant leurs dieux, ne les sers point et n’imite point leurs rites ; au contraire, tu dois les, renverser, tu dois briser leurs monuments. »TO, « Ex23.30 Je L’expulserai de devant toi successivement, jusqu’à ce que, devenu nombreux, tu puisses occuper tout le pays. »TO, « Ex23.32 Tu ne feras de pacte avec eux ni avec leurs divinités. 23.33 Qu’ils ne subsistent point sur ton territoire ! Ils te feraient prévariquer contre moi ; car tu adorerais leurs divinités et ce serait pour toi un écueil. »TO
On aurait préféré entendre au pire : « Tente de leur démontrer que ton système est meilleur, et amène les à ta raison, pour tenter de recycler intelligemment et progressivement dans l’intérêt de tous, leurs monuments obsolètes… » Malheureusement, c’est une solution finale au problème Cananéen qui sera décrété par Yehvah qui semble définitivement fortement empreint à la violence.
L’archéologie et l’histoire authentique moderne, ont démontré que si hébreux il y a, ceux-ci n’ont été qu’une tribu dissidente cananéenne réfractaire à la domination égyptienne régionale de l’époque, qui tentait de se singulariser. La cuisson d’un chevreau dans le lait de sa mère aurait été une habitude possiblement rituelle et traditionnelle cananéenne. Ce genre d’interdits, visaient donc à séparer et à éloigner des traditions locales. De nombreux passages de la torah sont rédigés dans un dialecte proche du cananéen qui n’est autre que du phénicien antique. Ce phénicien antique, n’est autre qu’une composition de langages variés comme le carthaginois, le punique et l’araméen. De plus, la divinité majeure du panthéon cananéen était appelée “El”. Une autre divinité cananéenne est évoquée dans la torah : Baal. Un rite cananéen particulièrement barbare est aussi évoqué : le Moloch.
Autre point : celui qui affirme que les occupants cananéens seront chassés en douceur, jusqu’à ce que les hébreux soit « suffisamment nombreux ». Ils sont prétendument censés avoir envahi Canaan par l’est, forts d’une population de plus de 3 millions et demi d’individus. C’est-à-dire plus nombreux que les populations égyptienne et cananéenne réunies à l’époque… La seule date à partir de laquelle, ce volume de population a été atteint en Israël, est située aux environs de 1975EC, soit, seulement 2200 ans après les évènements prétendus. Ainsi, l’auteur continue, et à se discréditer et à faire passer son dieu pour un imbécile.
D’après les textes des Rois, inclus dans le dernier volet du Tanakh : on semble oublier que Josias 16e roi de Juda de -640 à -609 fut occis lors d’une bataille s’étant déroulé à Megiddo, par pas moins que Nékao II, Pharaon d’Égypte. Comment se fait-il que 600 ans après la prétendue sortie d’Égypte en grande pompe, le pays ravagé et son armée détruite, le chef de la nation d’Israël, se fasse piétiner au passage par un pharaon qui s’en allait simplement secourir les assyriens ? C’est ironique pour ce roi d’Israël, qui fut prétendu pieux et aimé de Yehvah. Entre autres, avant sa mort inopinée, il décida de rénover, le temple et de chasser les pratiques polythéistes israélites, comme les cultes à Ashera et Baal, partagés avec celui de Yehvah. L’histoire et l’archéologie semble confirmer la véracité du polythéisme israélite d’essence cananéenne à l’époque.
Dernier point intéressant, on confère à Josias la découverte de manuscrits du Deutéronome, qui l’incitera à rétablir le culte exclusif à Yehvah. Cette version du Deutéronome est, à dire d’experts, étonnamment proche de codes législatifs assyriens et empreint d’un style grec. Une hypothèse un peu plus vraisemblable consiste à admettre que le texte à été réécrit et prétendu « trouvé ». Nous sommes bien loin de la loi transmise au Sinaï dans des colonnes de fumées, mais plus proches d’une idée fumante pour réussite à faire accepter rapidement la loi fédératrice et sécessionniste à la fois, vitale à la constitution et à l’unification d’un clan israélite.
Pour le reste, Nékao II, sera pourtant battu par les babyloniens, en -605, à Karkemish laissant Juda à la merci des babyloniens.
Ex24.3,7 – Induction à la docilité et à l’obéissance aveugle.
Après l’ascension de Moïse avec Aaron, Nadav, Avihou et 70 anciens, il s’avance seul dans la brume pour recueillir « tous » les commandements.
« Ex24.3 … le peuple entier s’écria d’une seule voix : Tout ce qu’a prononcé l’Éternel(yehvah), nous l’exécuterons. »TO, « Ex24.7 Tout ce qu’a prononcé l’Éternel(yehvah), nous l’exécuterons docilement(+). »TO
Il est prodigieux de réussir à synchroniser une réponse de la part de plus de trois millions et demi d’individu. D’autre part, lorsque la traduction produit un (+) « docilement », il est en revanche impossible d’en trouver la trace en hébreu dans le texte.
« Ex24.7 Et ils dirent, tout ce qu’a dit Yehvah, nous ferons et nous entendrons. »VR
Non seulement, l’auteur induit une déclaration d’obéissance aveugle de la part du peuple en précisant bien l’ordre opératoire, pure insulte à l’intelligence humaine et à son libre arbitre : faire puis seulement entendre au sens de comprendre ce que l’on fait, se soustrayant à d’éventuelles conséquences et buts de ses actes.
« Ex24.4 Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel(yehvah). »TO
Qu’a bien pu écrire Moïse? La réponse est : « le livre de l’Alliance ».
« Ex24.7 Et il prit le livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au peuple »TO.
Quel est donc ce « livre de l’alliance » ? Est-ce la torah du début jusqu’à ce stade ? Les dernières paroles de Yehvah, un document annexe… ? Ça ne peut dans tous les cas être toute la torah, car s’il en fait lecture au peuple, celui-ci connaitra la fin de son histoire, et s’il ne s’y soustrait pas, tous les évènements seront donc orchestrés et prévu par son réalisateur. Si cette torah est bien, comme cela est prétendu, la parole de dieu transmise d’un trait à Moïse au mont Sinaï, n’est-il pas étrange d’y trouver en plein milieu une mention de la mise par écrit de celle-ci et sa lecture à un moment de l’histoire où celle-ci est encore inachevée ?
Ex24.5-6,8 – Bains de sang de taureaux : sanguinaire et bestial.
« Ex24.5 Il chargea les jeunes gens d’Israël d’offrir des holocaustes et d’immoler, comme victimes rémunératoires, des taureaux au Seigneur(yehvah). 24.6 Alors Moïse prit la moitié du sang, la mit dans des bassins et répandit l’autre moitié sur l’autel. »TO, « Ex24.8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple et dit : Ceci est le sang de l’alliance que l’Éternel(yehvah) a conclue avec vous touchant toutes ces paroles. »TO
Les taureaux vont être comme beaucoup d’autres malheureusement, les tristes victimes de la barbarie sanguinaire de ce texte. Ici la fixation pathologique pour le sang, commence à monter en puissance.
Notons, que le texte original précise bien « adolescents » qui sont donc déjà incités au massacre. Combien de taureaux, a-t-il fallu sacrifier pour en répandre la moitié du sang sur plus de 3 millions d’individus ?
Considérons que l’aspersion minimale ne peut être inférieure à une goutte et que cette goutte de sang représente un vingtième de millilitre, soit 20 gouttes par millilitre, donc 20000 gouttes par litre. Si un bœuf peut fournir environs 50l de sang, la moitié de la volémie bovine représente 25 litres, soit 500000 gouttes par taureau. Il n’aura donc fallu que 6 ou 7 taureaux.
Certains pourraient trouver choquant de voir du sang de taureau utilisé comme signe d’alliance pour servir en quelque sorte à baptiser un peuple. Au-delà, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre “Livre de l’Alliance” et “Sang de l’Alliance”. Aujourd’hui, les rouleaux de torah sont rédigés sur de la peau de bête dite cachère dont notamment la peau de taureau. Si on considère que cette tradition prend son origine dans ces versets, il devient tentant d’imaginer le personnage de Moïse, rédiger l’histoire avec du sang de taureau sur la peau du même animal. Soulignons que, de « seigneur » à « saigneur » il n’y a qu’un trait de plume dans le texte et d’épée dans l’acte. Cette histoire se présente donc comme écrite avec du sang, au sens propre et figuré. On ne sait toutefois pas exactement si elle aura fait couler plus de sang que d’encre.
Moïse ira ensuite passer 40 jours et nuits sur la montagne fumante pour recevoir d’autres commandements, dont principalement le bric-à-brac servant au tabernacle, les accoutrements des prêtres ainsi que divers modes opératoires d’investiture et d’exécutions rituelles. Si l’analyse de ces passages ne présentent pas d’intérêt dans le cadre de cet exposé, hormis d’apprécier ce que doivent certainement être les goûts vestimentaires et décoratif de l’auteur, quelques points cocasses méritent d’être relevés.
Ex25.18 – Les chérubins d’or : auto-contradiction yehvahique.
« Ex25.18 Puis tu feras deux chérubins d’or, tu les fabriqueras tout d’une pièce, ressortant des deux extrémités du propitiatoire. »TO
Alors que plus tôt, Yehvah interdit de sculpter des effigies des créatures célestes, il commanderait ici même de lui en fabriquer deux. Que faut-il comprendre : “Faites ce que j’ordonne, sans faire ce que j’ordonne en faisant ce que j’ordonne de ne pas faire…” ?
Ex28.1 – Désignation du clan dirigeant : prémices d’hégémonie lévite.
« Ex28.1 De ton côté, fais venir à toi Aaron ton frère, avec ses fils, du milieu des enfants d’Israël, pour exercer le sacerdoce en mon honneur : Aaron, avec Nadab et Abihou, Éléazar et Ithamar, ses fils. »TO
Voici la mise en place insidieuse de l’autorité cléricale héréditaire qui sera appuyée et renforcée par la suite du texte. Ceci laisse à penser que si le ou les auteurs demeurent inconnus, il est possible de supposer toutefois leur nom : LEVY. Le but évident est d’offrir un pouvoir divin incontestable à leurs descendants. Les légendes ultérieures des rois insisteront aussi sur le fait que la lignée royale est aussi issue des Levy.
Ex28.43 – Accoutrement de consécration : renforcement de l’exclusivité lévite.
Dans la ligne de l’appropriation du pouvoir, va être, en plus des complexes règles d’investiture et d’exercice, reprécisé le caractère exclusif perpétuel du sacerdoce.
« Ex28.43 Aaron et ses fils porteront ce costume lorsqu’ils entreront dans la Tente d’assignation, ou lorsqu’ils approcheront de l’autel pour le saint ministère, afin de ne pas se trouver en faute et encourir la mort : loi perpétuelle pour lui et pour sa postérité. »TO
Des spécifications évictives, concernant les ressources rituelles s’ajouteront, telles que : « Ex30.33 Celui qui en imitera la composition, ou qui en appliquera sur un profane, sera retranché de son peuple. »TO, « Ex30.38 Quiconque en fera un pareil pour en aspirer l’odeur, sera retranché de son peuple. »TO
Entre autres rituels étranges, seront sacrifiés et brûlés taureau, béliers, huile, farine… dont une partie est bien sûr attribuée comme offrande aux prêtres.
Pour illustration : « Ex29.27 Tu consacreras ainsi cette poitrine balancée et cette cuisse prélevée, afin qu’elles appartiennent à Aaron et à ses fils comme redevance constante de la part des israélites. »TO, « Ex27.32… Aaron et ses fils mangeront la chair du bélier, ainsi que le pain qui est dans la corbeille… »TO
On retrouvera d’autres rappels concernant les rétributions aux prêtres dans le Lévitique comme par exemple en Lv7.34 ou Lv10.14
« Ex29.33 Ils les mangeront ces mêmes offrandes qui les auront purifiés pour que s’accomplisse leur installation, pour qu’ils soient consacrés ; un profane n’en pourra manger, car elles sont une chose sainte. »TO
« Ex29.36 Tu immoleras aussi, chaque jour, un taureau expiatoire en sus des expiatoires précédents et tu purifieras l’autel au moyen de cette expiation ; puis tu l’oindras pour le consacrer. »TO
« Ex29.38 Or, voici ce que tu offriras sur cet autel : des agneaux de première année, deux par jour, constamment. »TO
« Ex29.40 … plus, un dixième de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d’huile vierge et une libation d’un quart de hin de vin, pour ce premier agneau. 29.41 Le second agneau, tu l’offriras vers le soir ; tu y joindras une oblation et une libation semblables à celles du matin, sacrifice d’odeur agréable à l’Éternel(yehvah). »TO
On ne peut que plaindre ces « pauvres » prêtres qui sont forcés de faire ripaille pour servir leur dieu et se purifier. Et plus tard, ils devront le faire pour pardonner les fautes de la communauté… D’ailleurs, dès lors que seuls les prêtres peuvent pénétrer l’enceinte du temple et qu’on y fait brûler un ensemble de morceaux particulièrement fumigènes et odiférants, qu’est-ce qui pourra prouver au-dit “profane”, que la part sacrificielle est bien consacrée et non consommée ? Rien.
Ex30.12-14 – Le demi-shekel : extorsion légalisée et organisée.
« Ex30.12 Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera au Seigneur(yehvah) le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu’il n’y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération. 30.13 Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids du sanctuaire ; ce dernier est de vingt ghéra, la moitié sera l’offrande réservée au Seigneur(yehvah). 30.14 Quiconque fera partie du dénombrement depuis l’âge de vingt ans et au-delà doit acquitter l’impôt de l’Éternel(yehvah). »TO
L’auteur aurait pu se contenter de suggérer un don obligatoire d’ordonnance divine. Mais au cas où cette exigence puisse être mal reçue, il aura eu le vice de préciser qu’il s’agit du rachat de la vie du donneur. En revanche il ne précise pas ce que devient l’argent accumulé. Il est seulement expliqué en :
« Ex30.16 Tu recevras des enfants d’Israël le produit de cette rançon et tu l’appliqueras au service de la tente d’assignation et il servira de recommandation aux enfants d’Israël devant le Seigneur(yehvah) pour qu’il épargne vos personnes. »TO
On peut très bien imaginer Yehvah venir chercher des tas de pièces avec ses petites sacoches. On imagine mieux, en fait, les extorqueurs s’enrichir à bon compte. Nous avons démontré que la monnaie métallique frappée n’existait pas à l’époque des évènements prétendus. Toutefois, le shekel est estimé à 6 grammes d’argent donc la moitié vaudrait 3 grammes d’argent. En vertu du cours contemporain considéré en dollars : 3 grammes d’argent valant 3 dollars, chaque millier d’imposables rapporterait 3000 dollars et chaque million 3000000 de dollars. Comment ne pas encourager des vocations de gourous dans ces conditions ? Surtout que beaucoup d’autres prélèvements sont à venir…
Pour rappel, l’argent n’existait pas au moment du don hypothétique de la torah, elle n’existera qu’au moment de la rédaction réelle du texte. Faut-il sourire ?
« Ex31.18Dieu(?) donna à Moïse, lorsqu’il eut achevé de s’entretenir avec lui sur le mont Sinaï, les deux tables du Statut, tables de pierre, burinées par le doigt de Dieu(elohim). »
( ?) Aucune mention, d’aucun pseudonyme divin, n’est inscrit ici. Le verset commence à « Donna… »
Plutôt, on faisait encore écrire à Moïse des commandements pour, in fine, lui donner par écrit, ou plutôt par gravure. Cette double idée contradictoire réapparait en Ex34.27
Ex32… – L’épisode du veau d’or : passage tragi-comique.
Moïse semblant tarder sur la montagne, le peuple s’impatiente et demande un veau d’or à Aaron.
« Ex32.7 Va, descends ! Car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d’Égypte ! »TO La remarque que Yehvah fait à Moïse est très cocasse ! La traduction est conforme au texte.
Soudain le peuple de Yehvah qu’il a lui-même fait sortir d’Égypte, devient rien moins que : « le peuple de Moïse qu’il a fait sortir d’Égypte ! »
On songe immédiatement aux querelles conjugales à propos d’un enfant que son père appelle « Mon fils » les jours de beau temps et « Ton fils » en s’adressant à son épouse, les jours d’orage. Le profil type du vieux couple : Yehvah et Moïse. Si Yehvah, n’avait pas banni l’homosexualité, on se demande ce qu’ils seraient devenus. « Yeh’ et Mo’ forever ! » A paraître…
A l’issue, Moïse descend de la montagne, et brise les tables par colère. L’acte ne suffira pas à éviter plus tard quelques récidives variées du peuple. C’est l’origine du proverbe : « Pierre qui croule n’émousse pas masse ! ».
Pour la suite, Moïse demande à Aaron pourquoi il a fabriqué ce veau d’or. La réponse d’Aaron sera éloquente.
« Ex32.22 Que mon seigneur ne se courrouce point ; toi-même tu sais combien ce peuple est prompt au mal. Ils m’ont dit : 32.23 Fabrique-nous un dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. 32.24 Je leur ai répondu : Qui a de l’or ? Et ils s’en sont dépouillés et me l’ont livré ; je l’ai jeté au feu et ce veau en est sorti. »TO
Aaron est évident un menteur éhonté et un pleutre (pour ne rien changer), car suit, ce que le texte expliquait au sujet des évènements.
« Ex32.1 Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’attroupa autour d’Aaron et lui dit : Allons ! Fais-nous un dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. 32.2 Aaron leur répondit : Détachez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et me les apportez. 32.3 Tous se dépouillèrent des pendants d’or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. 32.4 Ayant reçu cet or de leurs mains, il le jeta en moule et en fit un veau de métal ; et ils dirent : Voilà tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Égypte ! »TO
La version d’Aaron / Ex32.22-24
Les évènements décris / Ex32.1-4
Qui a de l’or ? Et ils s’en sont dépouillés et me l’ont livré ; je l’ai jeté au feu et ce veau en est sorti.
Détachez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et me les apportez. Tous se dépouillèrent des pendants d’or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. Ayant reçu cet or de leurs mains, il le jeta en moule et en fit un veau de métal
Aaron ne demande pas qui a de l’or comme il l’affirme mais il ordonne de lui donner. Ensuite, il est précisé l’usage d’un moule et le fait qu’à partir de l’or jeté dans ce moule, « il en fit un veau de métal », alors qu’il rétorque que de l’or jeté au feu est sorti de lui-même le fameux veau ! Plutôt désopilant !
Il sera précisé en: « Ex32.35 Ainsi l’Éternel(yehvah) châtia le peuple, comme auteur du veau qu’avait fabriqué Aaron. »
Bien sûr, c’est encore la faute du peuple, mais en rien du lâche menteur et collaborateur en chef d’Aaron.
La suite tout le monde croit la connaître : Yehvah courroucé aurait ouvert la terre pour engloutir les mécréants…
Que va nous apprendre le texte à ce sujet ?
Ex32.26-29 – Répurgation du veau d’or : carnage fratricide béni.
« Ex32.26 …et Moïse se posta à la porte du camp et il dit : Qui aime l’Éternel(yehvah) me suive ! Et tous les Lévites se groupèrent autour de lui. 32.27 Il leur dit : Ainsi a parlé l’Éternel(yehvah), Dieu(elohei) d’Israël : Que chacun de vous s’arme de son glaive! Passez, repassez d’une porte à l’autre dans le camp et immolez, au besoin, chacun son frère, son ami, son parent ! 32.28 Les enfants de Lévi se conformèrent à l’ordre de Moïse ; et il périt dans le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. 32.29 Moïse dit : Consacrez-vous dès aujourd’hui à l’Éternel(yehvah), parce que chacun l’a vengé sur son fils, sur son frère et que ce jour vous a mérité sa bénédiction. »TO
Tout d’abord, nous observons une fois de plus que c’est la caste dominante des « Lévi », mes chers aïeux patronymiques virtuels, qui sont affectée à l’exécution du massacre. Cependant, nulle trace n’est trouvée sur une hypothétique résistance, ne serait-ce qu’une désapprobation, venant des lévites au moment de la faute. Ce qui implique non seulement qu’ils ont participé au délit, mais de ce fait, n’ont aucune légitimité répressionnelle. L’histoire contemporaine connait de nombreux collaborateurs devenus résistants in extremis.
Ensuite, nulle part la terre ne s’est ouverte. C’est bel et bien par le fil de l’épée que sont passés 3000 frères, parents, amis, fils… Cet acte, horribile auditu, dont la simple description est une abomination insoutenable et barbare tout à fait conforme à la moralité et aux agissements du peuple accaparé par ce Yehvah décrit dans ce texte, est en plus, qualifié de « bénédiction ».
(Il m’aura fallu deux jours après cette ponctuation pour reprendre la rédaction, tant l’atrocité du récit m’a abattu et écœuré. Celle-ci, ayant suivi beaucoup d’autres raisons de consternation déjà traitées. La vision la plus cauchemardesque est de voir, ici, au quotidien, des enfants innocents et endoctrinés, s’extasier, prier et accomplir avec ferveur d’après des préceptes qui relèvent de cette référence. Ce sont ces mêmes enfants qui lancent des pierres sur les voitures circulant dans leur quartier le shabbat, puis se réfugier dans leurs bungalows affectés à l’étude de la torah, pour mieux répandre une haine et une incompréhension pour lesquelles les jeunes soldats laïcs se font tuer aux frontières. Parfois, la dérision caustique ne suffit pas distancer l’horreur des écrits sur lesquels on se penche, ni leurs conséquences humaines et morales.)
Où donc, Torquemada et sa très sainte et haute inquisition, a-t-il pu trouver son inspiration contre les « hérétiques et idolâtres » ? Concernant les exécuteurs/répurgateurs lévites décris par ce passage : on ne saura jamais si leurs tuniques étaient brunes ou noires, mais on peut dignement supposer, qu’elles ont fini… rouges.
Ex33… – Transmission de la loi : encore et toujours.
Le “méchant” peuple de pécheurs observe religieusement Moïse, s’entretenir avec Yehvah, avec fastes de tentes hors du camp et de nuée descendante… Il sera précisé que seul Moïse bénéficiait du face à face yehvahique. Tant et si bien qu’il osera demander de contempler son dieu et sera partiellement exaucé. Impossible à contempler selon les dires de Yehvah lui-même. Vu ce qu’on sait de la divinité décrite et afin de préserver sa santé mentale face au visage de l’horreur : il serait peut-être plus judicieux d’accepter de faire face à un enfant palestinien, réfugié et bombardé dans ses propres frontières, dont le visage a été brûlé au napalm ou au phosphore blanc.
Ex34.1 – Les nouvelles tables de la loi : la torah reloaded.
Puisque Moïse a brisé ces tables porteuses de l’éminente parole yehvahique, l’auteur demande à son larbin de tailler lui-même de nouvelles tablettes sur lesquelles il regravera sa parole.
« Ex34.1 Le Seigneur(yehvah) dit à Moïse : Taille toi-même deux tables de pierre semblables aux précédentes ; et je graverai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables, que tu as brisées. »TO
Pourtant, comme déjà évoqué, le texte divergera entre la première et la seconde version. Ce, en dépit de l’affirmation du verset : « … je graverai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables… »
i Nombres de commentaires ont jaillis sur la composition des tables de la loi. Beaucoup affirment qu’elles étaient en saphir en vertu des allusions du texte en « Ex24.10 Ils contemplèrent la Divinité d’Israël. Sous ses pieds, quelque chose de semblable au brillant du saphir et de limpide comme la substance du ciel. »TO.
On imagine alors fort bien, Moïse l’octogénaire, tailler deux tables de saphir, des blocs volumineux de ce minéral jonchent effectivement le pourtour du Sinaï par tonnes… C’est connu ! Ah non !? Dommage !
Il est affligeant de voir que malgré cela, le plus gros saphir du monde n’atteint que 563 carats soit environ 113g et n’est pas découvert au Moyen-Orient mais en Asie.
« Ex34.6La *Divinité(yehvah) passa devant lui et proclama: *ADONAÏ(yehvah) est *l’Être éternel(yehvah),tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d’équité. »TO
Ici encore, la traduction nous affiche un lot groupé de dénominatifs yehvahesques variés.
Cependant la traduction correcte est :
« Et passa *Yehvah devant lui, il appela *Yehvah *Yehvah, *dieu(el) clément, miséricordieux long à la colère, et plein de bonté et de vérité. »VR
Au final : nulle « divinité », nul « être éternel » et nul « adonaï » (encore moins en majuscules, d’après la traduction officielle) ! Seulement Yehvah ! Qui croire ?
Ce passage est repris en chœur lors des prières de yom kippour, le grand pardon annuel des juifs. Combien de fois moi-même, l’ai-je récité dans ces circonstances en croyant solidement que mes fautes allaient être pardonnées. D’ailleurs, j’ai toujours prié kippour dans des centres communautaires gratuits. Gratuits ? Précisément ! Les places dans les synagogues sont hors de prix pour le jour du “Grand Pardon”. Et les non concernés, n’imagine pas la valeur des enchères pour “monter” à la lecture de la torah ce jour là ! La miséricorde aurait-elle un prix ?
« Ex34.13 Au contraire, vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs monuments, vous abattrez leurs bosquets. »TO
L’ordre de détruire jusqu’aux arbres couronne l’excessivité destructrice. C’est sans compter ce que, comme à l’accoutumée, la traduction officielle maquille. Dès lors que l’on intime l’ordre de détruire les supports de culte, l’évocation d’un bosquet, ne peut plus le faire considérer ici comme arbuste ornemental. Il nous faut une autre traduction pour révéler de quoi il s’agit réellement selon l’auteur.
Un petit coup de pouce de la TS va faire polémique.
« Ex34.13 Vous devez casser leurs autels, briser leurs colonnes sacrées et raser leurs arbres d’Acherah. »TS
Cette traduction est la bonne. Ainsi, on relèvera la nuance notable entre « bosquets »TO et « arbres d’Acherah »TS.
Repris en : Dt12.3
Pour comprendre la nuance, cela revient à crypter « Feux de la Saint-Jean » par « Feux ». Qui est cette « Achérah » que le traducteur souhaite faire disparaître ? Selon les sources historique et archéologique récentes, Achérah était une déesse Cananéenne de la fertilité associée au culte de Yehvah et qui serait même son épouse.
« Les inscriptions, datant du début du VIIIe siècle av. J.-C., trouvées sur le site de Kuntillet Ajrud, dans le nord-est du Sinaï, sont encore plus significative. Elles font apparemment référence à la déesse Asherah comme étant l’épouse de YHVH. »[10].
On comprend mieux l’intérêt d’une traduction tronquée visant à masquer de fâcheuses réalités, comme le fait que les nombreuses divinités évoquées dans le texte sont des inventions locales cananéennes de l’époque, qui pour certaines cohabitait entre elles tant selon un sens biblique, qu’un sens cultuel.
Cette Asherah était-elle tellement insupportable ou trop humaniste et insuffisamment barbare pour son amant, ou encore trop concurrentielle, pour que Yehvah (petit cachotier !) décide de s’en débarrasser ? Rappelons-nous que Yehvah se nomme aussi « Jaloux », infra.
Asherah avait-elle des relations avec l’autre dieu majeur cananéen de l’époque : Baal ? Baal, usuellement représenté comme un taureau. Si en effet Baal et Asherah avaient eu des relations, la jalousie Yehvahique l’aurait conduit à ordonner à son peuple esclave de faire disparaitre les supports physiques terrestres de leur culte. S’agit-il là, d’éradication passionnelle ? On comprend mieux la haine que fait ressortir le texte à l’encontre des taureaux et de la zoophilie. Baal avec ses colonnes de pierre et Asherah avec ses mats de bois, symboles aussi phalliques les uns que les autres, furent donc diabolisés.
Pour revenir à la réalité historique, l’archéologie révèle que le polythéisme israélite tenait bon encore six siècles après la théorique promulgation de la loi à Moïse.
« Josias était loin d’être parvenu à éradiquer la vénération des images : dans les quartiers d’habitation de tous les sites importants de la fin du VIIe siècle avant J.-C., on a retrouvé un grand nombre de figurines qui représentent une femme debout soutenant ses seins avec ses mains (identifiée généralement à la déesse Asherah). Par conséquent, au moins pour ce qui concerne le domaine privé, ce culte très populaire paraît s’être poursuivi, en dépit des instructions religieuses imposées par Jérusalem. »[11].
Ex34.14 – Un dieu « Jaloux » : le nom rejoint l’attitude.
« Ex34.14…parce que l’Éternel(yehvah) a nom JALOUX, c’est un Dieu(el) jaloux! »TO
« …car Yehvah Jaloux est son nom, dieu jaloux il est. »VR
Si la jalousie est humainement un signe petitesse et perturbation psychologique, comment doit-on la considérer au niveau divin ? On nous dit ici que non seulement, ce divinoïde est jaloux, comme déjà dit et au cas où on ne l’ait pas compris, mais que c’est précisément un de ses noms.
On apprendra toutefois entre deux rabâchages, que le visage de Moïse s’est soudain illuminé, le forçant à porter un voile. Ce qu’il est surtout important de remarquer c’est le nombre d’ascension qu’il aura fallu à Moïse pour recueillir la fameuse loi qu’il doit retranscrire par écrit. Cela contredit l’affirmation qui tend à faire croire que ces lois ont été donné d’une traite et en une fois.
Après un bref rappel sur le repos forcé du shabbat sous peine de mort et l’interdiction d’y faire du feu, Moïse ordonne le prélèvement de tout ce qui sera nécessaire au tabernacle et à l’office. Si certains considèrent que la torah est un ensemble de lois, ils oublient rapidement les passages de la rubrique bricolage. Alors que la description du tabernacle, des ustensiles, accessoires divers et modes opératoires ont été décrit auparavant sur près de 5 chapitres, elle est à nouveau redéveloppée sur 5 autres chapitres.
En d’autres termes, un quart de l’exode est consacré à une cabane, des déguisements et le folklore qui doit s’y tenir, et qui ne servira que quelques années et qui n’est plus d’aucune utilité aujourd’hui. Yehvah n’avait-il pas des choses plus importantes à raconter plutôt de s’étendre, rabâcher et insister sur un sujet qui aurait pu être traité avec plus de concision ? Il faut en fait, peut être comprendre que l’auteur tient beaucoup à sa cabane de luxe et qu’il est, en plus d’être très atteint psychologiquement, probablement sénile.
[6] Cf. Ex3.18 – Les Hébreux en Égypte : voyage vers le Sinaï – expédition impossible.
[7] Cf. Deutéronome 22.28-29 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindres frais – confirmation.
[8] « La Torah Vivante », Aryé Kaplan, trad. Nehema Kohn, Moznaïm Publishing Corporation, New York, p. 387.
[9] Le Deutéronome ne compte que 34 chapitres et 12 versets. Dt34.13 est une blague autosuggérée un 30 février à 25h01.
[10] I. Finkelstein, N.A. Silberman, The Bible unearthed : archaeology’s new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, New York, Free Press, 2001, p361.
L’ordre est donné à Moïse de
recenser « Nb1.2 …toute la communauté des enfants d’Israël,
selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement
nominal de tous les mâles, comptés par tête. »TO.
« Nb1.3 Depuis l’âge de
vingt ans et au-delà. »TO, à l’exception des lévites : «
Dt1.49 Pour ce qui est de la tribu de Lévi, tu ne la recenseras ni
n’en feras le relevé en la comptant avec les autres enfants d’Israël. »TO.
Un tableau sera d’une aide
précieuse en termes de clarté.
Le Décompte des Israélites.
« Nb1.1L’Éternel(yehvah) parla en ces termes à Moïse, dans le désert de Sinaï, dans la tente d’assignation, le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d’Égypte. »TO
Nous sommes donc dans le deuxième
mois de la deuxième année qui suit la sortie de Goshen[1],
soit 1er Iyar 2446CH(1311AEC).
La
première chose frappante est le fait qu’un recensement « nominal par
tête » produisent des comptes « ronds ». Ce genre de singularité
mathématique devient une curiosité démographique. Douze groupes de population,
comptés un par un, produisent des nombres pleins en dizaines ou en centaines.
Un peu plus de réalisme aurait voulu qu’on introduise quelques unités de ci de
là : 46537, 59382, 45653…
La seconde
chose frappante, concerne le total, lui aussi trop « rond » pour être
honnête, mais plus encore, exactement identique à Ex38.26 : 603500.
Le premier
dénombrement fut effectué à la fin des travaux de fabrication du tabernacle et
donc peu avant son installation, le 1er Nissan 2447CH(1310AEC).
D’après le texte, le nombre d’homme dénombrés n’a pas varié en plus d’un an.
Tentons de
fournir une explication logique. Au moment du premier dénombrement les aînés de
moins de vingt ans, n’entrant pas dans les critères du compte avaient donc
moins de 19 ans, pour qu’un an plus tard ils aient 19 ans et non encore 20.
Cela suppose que 20 ans plus tôt, il y eu une année sans aucune naissance de
garçon. Autre possibilité, les garçons qui auraient dû être âgés de 19 ans
révolus au moment du premier dénombrement, seraient mort entre leur naissance
et le second dénombrement. Parmi certaines affirmations loufoques
midrashiesques, que l’on m’a enseignées au talmud torah, il n’y avait
magiquement pas de morts durant la construction du tabernacle. Cela impose à
nouveau une stase démographique chez les garçons, 20 ans plus tôt.
Admettons ! Mais au moment du second dénombrement, nous nous situons 13
mois après l’achèvement et l’installation de celui-ci.
Un problème se pose avec la mort
par foudroiement de Nadav et Avihou, les fils d’Aaron, après leur tentative
déplaisante pour Yehvah, d’apporter de l’encens dans le tabernacle installé (Lv10.1-2).
La solution est simple ici : étant lévites, ils ne font pas partie du
compte. En revanche le blasphémateur lapidé en Lv24.23, était de père égyptien,
donc ne pouvait pas être lévite : ce qui nous fait un mort à supputer du
second compte.
L’explication concernant la stase
démographique impérative 20 ans auparavant, impose donc qu’il n’y ait qu’une
seule naissance cette année là. A moins que cette génération ait été retranchée
pour une attitude rebelle où que les naissances n’aient concerné que les
filles…
Serions-nous
en train de justifier et d’interpréter ? Exactement ! Si nous
revenons au texte, les faits décris ne sont pas expliqués et de fait, inexplicables.
En bref, tout cet achalandage argumentaire n’a pour seul but que d’être aussi
grotesque qu’un dénombrement « rond et exact » à treize mois
d’intervalle, et de souligner le manque de souci de réalisme des auteurs.
D’autres surprises et impossibilités attendent les prochains dénombrements.
« Nb3.9 Tu
adjoindras donc les Lévites à Aaron et à ses fils : ils lui seront donnés comme
adjoints, entre les enfants d’Israël. »TO
Le creuset de la future élite
d’Israël est clairement désigné, affecté et réservé.
« Nb3.10 Pour Aaron
et ses fils, recommande-leur de veiller sur leur ministère ; le profane qui y
prendrait part serait frappé de mort. »TO
Le ministère alloué est donc
sévèrement gardé sous peine de mort aux profanes.
« Nb3.12 Moi-même,
en effet, j’ai pris les Lévites entre les enfants d’Israël, en échange de tous
les premiers-nés, prémices de la maternité, des enfants d’Israël ; les Lévites
sont donc à moi. »TO
En plus
d’être « élus parmi les élus » par Yehvah lui-même, on rappelle
clairement que les lévites deviennent par leur statut garant des premiers nés
d’Israël. Ceci sous-entend bien sûr, des enfants in extenso.
« Nb3.39 Le nombre total des Lévites, recensés par Moïse et Aaron, sur l’ordre
de l’Éternel, selon leurs familles, le total des mâles de l’âge d’un mois et
au-delà, fut de vingt-deux mille. »TO
Nous avons donc à faire face à une
légère distorsion numérique. Alors qu’en additionnant les 3 nombres cités par
le texte nous obtenons 22300 individus, le texte affirme lui-même 22000. Indépendamment
du fait que les comptes dits « ronds », ne soient pas moins grossiers
que précédemment, nous faisons face à une très lourde erreur de calcul ou de
transcription de la part des auteurs. Cette fois le traducteur n’a pas essayé
de se défiler est traduit correctement : שְׁנַיִם וְעֶשְׂרִים אָלֶף – shnayim ve’esrim elef, vingt-deux mille, 22000. Ceci
implique que 300 individus ont disparus sans laisser de traces. Erreur il y a,
cela ne fait aucun doute. Cette erreur va pourtant être fort utile pour la
suite.
Moïse
reçoit ensuite l’ordre de compter les premiers nés israélites ordinaires et
obtient le chiffre de 22273(3.43).
Le rapport
entre hommes de plus de vingt ans et premiers nés est de 22273/603500 est
environs de 1/27. Un garçon premier né pour 26 hommes de plus de vingt ans. Procédons
ab absurdo. Tentons d’isoler un garçon premier né par famille. Nous ne pouvons
pas lui affecter de grand frère, car il ne serait plus le premier-né. Ses
petits frères, eux, n’entre pas dans le compte des hommes de plus vingt ans. Si
nous lui affectons un arrière-grand-père, un grand-père et un grand-oncle, et
évidemment, un père. Il reste 22 hommes de plus de vingt ans à placer dans
l’arbre généalogique. Plaçons des oncles qui ait eut entre 4 et 5 enfants, dont
3 ou 4 garçons, à commencer par une fille aînée, il y a plus de 25 ans de cela,
puisque le dernier enfant doit avoir plus de 20 ans. Cela élimine 4 à 5 hommes
par oncle ou oncle parallèle et descendants placé. Il nous faudrait donc par
exemple 2 oncles à 5 enfants, 1 oncle à 4 et deux oncles parallèles afin
d’obtenir 26 hommes autour de notre bambin. Il faut ensuite que ces hommes
aient donc plus de 20ans. Considérant des générations biologiques virtuelles à
cycles de 14 ans : 13 ans environs pour une maturité sexuelle masculine
ajoutés à 1 année environs de grossesse de la mère. Si le père a 14 ans lors de
la naissance de l’enfant, le grand-père direct doit avoir 54 ans et l’oncle
parallèle le plus jeune aura 37 ans. Il faudra aussi que les oncles aient 3 ou
4 autres filles d’affilée dans les années qui suivent pour rééquilibrer la
parité hommes/femmes. En conclusion, une solution virtuelle théorique visant à
expliquer le rapport 1 premier-né mâle pour 27 hommes est complètement loufoque.
Généalogie loufoque pour satisfaire aux chiffres.
D’autres
variantes et combinaisons sont possibles et tendent vers l’absurde démographique
absolu si on tente de les rendre réalistes. Certains généalogistes pourraient
se distraire à envisager les différents cas de figures éventuels, tous aussi
rocambolesques les uns que les autres. Pour mettre un terme à l’amusement afin
d’obtenir un chiffre théorique de référence sensé, il nous faut revenir au
simple bon sens. Dans le cas de deux couples de plus de 20 ans, ayant chacun un
premier enfant, si on considère une parité théorique parfaite d’un garçon pour
une fille, nous obtiendrions pour ces 6 individus : 2 pères, 2 mères, un
garçon et une fille. Soit un nouveau né mâle pour deux hommes : un tiers,
1/3. Ajoutons à ces deux hommes un père et un grand-père, soit 4 hommes de
plus, nous arrivons à 1/7. Nous sommes très loin du mathématiquement et
démographiquement impossible 1/27. Pourtant en cherchant à être plus pointus,
toujours de manière virtuelle et théorique. Cherchons à considérer les
conditions maximales qui démultiplieraient le rapport. Conservons les
générations biologiques de 14 ans, considérons qu’une expédition de 2 ans dans
le désert du Sinaï permette d’atteindre 120 ans. Selon la légende cette
population aurait passé 118 ans dans une situation d’esclavage abominable.
Considérons que les 3000 massacrés lors de l’épisode du veau d’or et ceux
frappés de l’épidémie qui a suivi, aient ressuscité instantanément. Idem pour
les deux fils d’Aaron foudroyés et le blasphémateur lapidé. En somme,
imposons-nous l’impossibilité d’une seule mort durant cet intervalle. Considérons
10 enfants par famille dont moitié de garçons.
Même dans ces conditions utopiques,
nous arrivons à 1/25, soit un premier-né mâle pour 24 hommes. Encore
insuffisant pour arriver à 1/27.
Ici Yehvah
ordonne à Moïse de racheter l’excédent de premiers nés mâles par rapport aux
lévites.
« Nb3.45 Prends les Lévites à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël, et le bétail des Lévites à la place de leur bétail, les Lévites devant m’appartenir, à moi l’Éternel(yehvah). 3.46 Pour la rançon des deux cent soixante-treize, excédent des premiers-nés israélites sur le nombre des Lévites, 3.47 tu prendras cinq sicles par chaque tête ; tu les prendras selon le poids du sanctuaire, à vingt ghêras le sicle, 3.48 et tu donneras cet argent à Aaron et à ses fils, comme rachat de la portion excédante. »TO
Le calcul est donc le
suivant :
Total des premiers nés mâles
israélites à quoi on soustrait total des lévites de plus d’un mois que l’on
multiplie par 5 sicles, à donner évidemment à « Aaron et à ses
fils ». Selon l’affirmation du texte cela donne : (22273-22000) x5=273×5=
1365 sicles. Une petite rentrée intéressante pour les prêtres. Toutefois,
toujours d’après les chiffres initiaux du texte et non les totaux énoncés, nous
aurions du avoir ; (22273-22300) x5=-27×5=-135 sicles.
Si un positif indique de l’argent à
verser aux prêtres, un négatif indique l’inverse. Les prêtres auraient donc du
verser 135 sicles à la population. Embarrassant et cocasse. Poussons le raisonnement
jusqu’au bout. Si on ramène le rapport premiers-nés mâles/homme de plus de 20
ans à un déjà très mirobolant 1/7, cela nous donne 603500/7= 86214.3. Si ce
chiffre avait été employé pour le rachat des israélites selon la formule
précédente, cela aurait produit :
(22273-86214) x5=-63941×5=-319705
sicles.
Une jolie dette cléricale à
retourner à la population. Sujet farfelu et hors de propos pour la junte
lévite.
Ce
chapitre expose le service spécial que devra effectuer la branche lévitique de
kéhatites, précisant aussi les tâches des gershonites et mérarites. Le chapitre
complète différent passages précédents associés au dénombrement.
Yehvah
demande ici de faire éconduire à l’extérieur du camp des hommes victime
d’écoulements, les individus touchés par une marque lépreuse ou ayant été au
contact d’un mort.
« Nb5.7 …il
confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l’objet du
délit, augmenté du cinquième, et qui doit être remis à la personne
lésée… »TO
Le vol devient un acte de
bienfaisance. Il est des plus logique et courant pour un voleur, de commettre
son acte puis de se repentir pour devoir restituer l’objet du larcin et une
compensation de 20%.
« Nb5.8 Si cette
personne n’a pas de proche parent à qui l’on puisse restituer l’objet du délit,
cet objet, appartenant à l’Éternel, sera remis au pontife ; indépendamment du
bélier expiatoire, par lequel on lui obtiendra grâce. »TO
Rien dans
le texte ne précise pourquoi le retour bonifié de l’objet du préjudice, devrait
revenir à un proche parent. Il manque ici, une précision de l’ordre de
« en cas de décès ou de disparition ». Pour le cas le prêtre encaisse
comme à l’accoutumée et se voit gratifié d’un bélier supplémentaire.
« Nb5.9 Toute chose
prélevée ou tout objet consacré offert par les enfants d’Israël au pontife, lui
appartiendra. 5.10 Possesseur d’une chose sainte, on peut en
disposer ; dès qu’on l’a donnée au pontife, elle est à lui. »TO
On enfonce lourdement le clou du
produit en croix des bénéfices sacrés des prêtres.
Nb5.11… – Femmes suspectées d’adultère : comment éliminer à bon compte sa femme par empoisonnement après torture.
Le passage décrit une cérémonie
folklorique autour d’une mise en scène sordide.
L’accusée : « Nb5.12 …la
femme de quelqu’un, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle… »TO.
Les charges : « Nb5.13
… si
un homme a eu avec elle un commerce charnel à l’insu de son époux, et qu’elle
ait été clandestinement déshonorée, nul cependant ne déposant contre elle,
parce qu’elle n’a pas été surprise, 5.14 mais qu’un esprit de
jalousie se soit emparé de lui et qu’il soupçonne sa femme, effectivement
déshonorée, ou qu’un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu’il
soupçonne sa femme, bien qu’elle n’ait point subi le déshonneur… »TO
Les preuves : …
Toute accusation portée devant un
tribunal, nécessite un minimum d’instruction afin de produire preuves et
témoins. En outre, l’accusé aurait normalement droit à un système de défense.
En cas de soupçons non étayés par des preuves ou témoins à charge, un tribunal
déclare tout simplement le dossier irrecevable. Elle devra donc être classée
sans suite. Ce n’est évidemment pas le cas dans le système archaïque et/ou
primitif yahwiste.
Continuons en transposant la description
de la procédure de torture psychologique et d’empoisonnement telle que le texte
nous la livre.
« Nb5.16 Et le pontife la fera approcher, et il la placera en présence du Seigneur(yehvah). 5.17 Le pontife puisera de l’eau sainte dans un vase d’argile, prendra de la poussière se trouvant sur le sol du tabernacle et la mettra dans cette eau. 5.18 Plaçant alors la femme en présence du Seigneur(yehvah), le pontife lui découvrira la tête et lui posera sur les mains l’oblation de ressouvenir, qui est l’oblation de jalousie, tandis qu’il tiendra dans sa propre main les eaux amères de la malédiction. 5.19 Puis le pontife adjurera cette femme. Il lui dira : Si un homme n’a pas eu commerce avec toi, si tu n’as pas dévié, en te souillant, de tes devoirs envers ton époux, sois épargnée par ces eaux amères de la malédiction. 5.20 Mais s’il est vrai que tu aies trahi ton époux et te sois laissée déshonorer ; si un homme a eu commerce avec toi, autre que ton époux… 5.21 Alors le pontife adjurera la femme par le serment d’imprécation, et il dira à la femme : Que l’Éternel(yehvah) fasse de toi un sujet d’imprécation et de serment au milieu de ton peuple, en faisant lui l’Éternel(yehvah) dépérir ton flanc et gonfler ton ventre ; 5.22 et que ces eaux de malédiction s’introduisent dans tes entrailles, pour faire gonfler le ventre et dépérir le flanc ! Et la femme répondra : “Amen ! Amen !” 5.23 Le pontife écrira ces malédictions sur un bulletin, et les effacera dans les eaux amères ; 5.24 et il fera boire à la femme les eaux amères de la malédiction, afin que ces eaux de malédiction portent dans son sein l’amertume. 5.25 Puis le pontife prendra des mains de la femme l’oblation de jalousie ; il balancera cette oblation devant le Seigneur(yehvah), et l’approchera de l’autel. 5.26 Le pontife prendra une poignée de cette oblation comme mémorial qu’il fera fumer sur l’autel. C’est alors qu’il fera boire à cette femme le breuvage. 5.27 Lorsqu’il le lui aura fait boire, il arrivera que, si elle s’est souillée et a trahi son époux, ce breuvage de malédiction portera dans son sein l’amertume : il fera gonfler son ventre, dépérir son flanc ; et cette femme deviendra un sujet d’imprécation parmi son peuple. 5.28 Mais si cette femme ne s’est pas souillée, si elle est pure, elle restera intacte et aura même une postérité. »
Il s’agit
donc de faire boire, après l’avoir impressionnée, de l’eau dans laquelle se
trouverait diluée ce qu’on supposera être de l’encre et de la « poussière
du tabernacle ». Il est important de se rappeler, qu’en plus d’une
quelconque couche de terre ou de sable, cet endroit du tabernacle était couvert
de sang mêlé aux cendres des combustions. A l’effet toxique de l’encre va donc
s’ajouter celui des cendres, ainsi que le potentiel toxi-infectieux du sang
avarié. Le potentiel toxique certain des « eaux amères » condamne de
fait l’accusée à tort ou à raison. Même si pour des raisons qui dépasseraient
la capacité d’explications médicales, elle devait finalement survivre, ce ne
serait jamais sans affection et symptômes qui seraient dûment interprétés comme
signes de culpabilité. Cela fait songer au « Jugement de Dieu »
médiéval, qui consistait à faire saisir un fer rouge à un suspect. En cas de
brûlure, la culpabilité était avérée.
En cas de
culpabilité, on ne peut nier que le traitement est des plus excessifs. Mais
c’est en cas d’innocence que cela pose le plus de problèmes moraux. Il ne
s’agit là ni plus ni moins qu’une exécution théâtralisée.
Les
auteurs suggèreront hypocritement deux échappatoires possibles. En cas de
culpabilité : devenir un sujet « d’imprécation » (comprendre ici
« malédiction »). En cas d’innocence : promesse de fécondité.
Nulle part la mort par empoisonnement n’est évoquée.
Le final clôture
les mobiles et motivations malsaines de ce genre de procédés.
« Nb5.31 Cet homme
sera net de toute faute, et cette femme expiera la sienne. »TO
Ainsi, dans tous les cas de
figures, accusation à raison ou à tort, le mari sera quitte. Nous revenons donc
à l’en-tête : « comment éliminer à bon compte sa femme par
empoisonnement après torture… », à quoi il faut immédiatement
ajouter « …psychologique et physique, en gratifiant le prêtre (bourreau
exécuteur charlatan) de petits pains… ».
Un autre
point tout aussi important, mérite d’être souligné : il n’existe aucun
équivalent dans le sens inverse dans toute la torah. Aucune procédure de la
sorte n’est signalée ou même seulement évoquée dans le cas d’un homme adultère.
Fin de commentaire.
Le
chapitre décrit les règles fixées au consacré soit au moine temporaire selon la
vision toraïque, en terminant par la bénédiction que doivent prononcer les
prêtres en direction du peuple.
Afin
d’inaugurer le tabernacle, les chefs des douze tribus, proclamés par le texte
« princes » (Nb7.2) pour l’occasion, sont enjoints à contribution. Le
tableau de correspondance parlera de lui-même. Il a été à maintes reprises
spécifié que tout ce qui est donné au prêtre appartient de plein droit et pour
plein usufruit au prêtre. Une contribution utilitaire de 6 charrettes et 12 bœufs
(7.3) seront partagés entre deux des trois clans lévites afin qu’ils
transportent leur attirail lors des déplacements du peuple (7.5). Le clan lésé
est celui des kehatites, qui doivent tout porter à l’épaule. (7.9)
Le poids
du sicle est le poids officiel estimé et fixé par les rabbins décisionnaires de
la loi religieuse juive : חז”ל – ‘hazal.
Il est fixé à 9,6g, valeur ne faisant toutefois pas l’unanimité et semblant
très inférieure à ce que pouvait être le sicle antique original mésopotamien.
Nous arrondirons à 10 dans un souci de simplicité, puisqu’il ne s’agit que d’un
ordre de valeur. Certaines estimations vont jusqu’à 80 grammes en passant par
14,5 ou 25…
La valeur de l’or et de l’argent,
sont celle du cours approximatif actuel. Soit pour l’or : 50$/g et pour
l’argent 1$/g.
Tribu
Articles
Matière
Poids (sicles)
Nombre
Poids (kilo)
Valeur actuelle
Juda
ÉcuelleF
Argent
130
12
15.6
15600$
BassinF
Argent
70
12
8.4
8400$
CoupeE
Or
10
12
1.2
6000$
TaureauS
Bétail
vif
12
1500$
18000$
BélierS
Bétail
vif
72
750$
54000$
BoucS
Bétail
vif
60
600$
36000$
BoeufS
Bétail
vif
24
1000$
24000$
AgneauxS
Bétail
vif
72
200$
14400$
176400$
F : « …remplis de fleur
de farine pétrie à l’huile… »
E : « …pleine de
parfum… »
S : « … pour holocauste…
pour expiatoire… pour le sacrifice de rémunération… »
Le texte
reprendra lui-même le compte total du prélèvement. C’est désormais sans
vergogne que les exploiteurs vantent le produit de leur escroquerie.
Ici, est
demandé l’allumage permanent de la lampe dans le tabernacle et expliqué la
procédure de consécration et les règles du service des lévites. Quelques
point-clés méritent d’être rappelés.
« Nb8.7 Ils passeront le
rasoir sur tout leur corps, laveront leurs vêtements et se purifieront »TO
« Nb8.14 Tu distingueras ainsi
les Lévites entre les enfants d’Israël, de sorte que les Lévites soient à
moi. »TO
« Nb8.19 et je les
ai donnés, comme adjoints, à Aaron et à ses fils, entre les enfants d’Israël,
pour faire l’office des enfants d’Israël dans la tente d’assignation, et pour
servir de rançon aux enfants d’Israël : de peur qu’il n’y ait une
catastrophe parmi les enfants d’Israël, si ceux-ci s’approchent des choses
saintes. »TO
« Nb8.24 Ceci concerne encore
les Lévites : celui qui sera âgé de vingt-cinq ans et au-delà sera admis à participer
au service requis par la tente d’assignation ; 8.25 mais, passé l’âge de
cinquante ans, il se retirera du service actif et ne travaillera plus. 8.26 Il
aidera ses frères dans la tente d’assignation en veillant à sa garde, mais il
n’exécutera point de corvée. C’est ainsi que tu en useras pour les Lévites,
selon leurs fonctions. »TO
Au-delà de
la petite distinction esthétique du rasoir, interdite plus avant aux israélites
ordinaires, les lévites sont donc les seuls consacrés et aptes au service. Rendus
indispensables et exclusifs par la menace de catastrophe, si un israélite
ordinaire voulait s’immiscer dans les affaires cléricales, ils sont forcés à la
retraite à 50 ans après 25 ans de service. Le tout étant un lot d’avantages
héréditaires.
Le passage
expose la nécessité de commémorer la fête de Pâque dans le désert ainsi que les
règles des participants, purs, impurs et prosélytes. Puis, sont décris les
diverses manifestations de la nuée yehvahique induisant stationnement ou
déplacement.
Ce passage
est consacré à la fabrication de deux trompettes en argent. Sont décris les
différentes sonneries à faire entendre en diverses occasions :
rassemblement, mise en marche, guerre et réjouissances.
Description
de la mise en marche des israélites. On retrouvera la trace de Jéthro, ou
plutôt d’un de ses fils non encore signalé (Nb10.29), avant la citation des
ordres de marche et de station donnés par Moïse.
Les
israélites se plaignent de saturer de la manne et réclame de la viande. Yehvah
se mettra en colère à deux reprises, en ouverture et clôture de chapitre. Au
final, après un conciliabule d’anciens et quelques manifestations prophétiques,
de la viande leur soit octroyée à outrance.
« Nb11.1 Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles du Seigneur(yehvah). Le Seigneur(yehvah) l’entendit et sa colère s’enflamma, le feu de l’Éternel(yehvah) sévit parmi eux, et déjà il dévorait les dernières lignes du camp. »TO
Alors que
d’après cette même histoire, il aura laissé son peuple agoniser plusieurs
siècles dans les conditions décrites comme atroces et inhumaines d’un esclavage
imaginaire en Égypte, Yehvah, doté des mêmes « oreilles », réagit
cette fois des plus promptement… pour enflammer sa colère. Très poussif et
passif lorsqu’il s’agit de compassion et de secours mais réactif et instantané
dès qu’il peut détruire ou châtier : on reconnait bien là le personnage.
« Nb11.33 La chair était encore entre leurs dents, elle n’était pas encore consommée, lorsque la colère du Seigneur(yehvah) éclata contre le peuple, et le Seigneur(yehvah) frappa le peuple d’une mortalité très considérable. »TO
Il faudra
se souvenir de ces épurations lors du prochain dénombrement. Mon intention
n’est nullement de suggérer que ce peuple passe son temps à se plaindre et à
compter, mais simplement de se préparer à aborder les anomalies attendues dans
le prochain décompte.
Il est un
fait établi que l’habitude de l’auteur est d’attribuer des noms d’évènements
aux lieux et aux personnages.
Par
exemple dans cette section :
« Nb11.3 On nomma cet endroit Tabérah, parce que le feu de l’Éternel(yehvah) y avait sévi parmi eux. »TO, « Nb11.34 On donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava, parce que c’est là qu’on ensevelit ce peuple pris de convoitise. »TO.
Concernant
les personnages, on aura par exemple « Adam » – adam, car il
fut tiré de la terre – adamah ; « Isaac » – yits’haq,
car il rira – yits’haq ; « Moïse » – mosheh, car
il fut tiré des eaux – mosheh.
Face à ce constat, me revient ici
en mémoire une blague qui pour une fois ne met pas en scène Moyshelleh ou sa
famille.
Un petit apache rentre de sa première sortie de pêche en rivière avec les enfants de son âge. Face à son air consterné, sa maman lui demande ce qui le chagrine comme ça. Ce à quoi l’enfant répond : « Tout allait bien jusqu’à ce qu’on se soit tous présentés les uns aux autres. – Et bien ! Tu t’es fait des nouveaux amis… c’est ça qui te perturbe ? – Un peu… j’ai rencontré « Ours qui rôde », « Aigle qui plane » et « Tempête terrifiante ». – C’est très bien ! Je ne comprends pas ce qui te dérange… – Maman ? Comment donne-t-on un nom à un enfant ? – Eh bien, au moment de la naissance, la première chose que l’on voit en ouvrant le tipi, sera le nom de l’enfant. Tu n’as pas encore appris cela « Chien qui pisse contre la tente » ? »
« Nb12.1 Myriam
et Aaron médirent de Moïse, à cause de la femme éthiopienne qu’il avait
épousée, car il avait épousé une Éthiopienne »TO
La
première surprise réside dans ce nouveau scoop inattendu : Moïse a épousé
une éthiopienne ! Séphora, épouse unique déclarée par le texte, contre
toutes affirmations pourtant claires jusqu’alors, qui est la fille d’un
Ismaélite, se voit soudain éthioupinisée.
Je
présente mes excuses pour le barbarisme choisi, mais du fait de ma culture
limitée, je ne sais pas exactement comment décrire un processus qui consiste à
« rendre éthiopien dans un milieu israélite ». Cela peut signifier
deux choses : puisque Séphora est éthiopienne, ses aïeux sont de même
éthiopiens et à fortiori ses deux enfants le sont Gershom et Eliézer, le sont
donc à moitié.
Vérifions à nouveau la lignée
généalogique au cas où quelque chose nous ait échappé.
D’après
cette généalogie, rien ne permet d’affirmer que Séphora soit éthiopienne. A
moins que sa mère, épouse de Réouël, l’ait été, ce qui demeure plus que douteux.
Toutefois, le texte d’après lequel la traduction veut faire référence à l’Éthiopie
utilise « éthiopienne » à partir du terme כֻשִׁית – kushit. Ce terme est unique dans toute la torah et
apparait pour la première fois ici. En revanche, avec une typographie identique
mais vocalisé différemment, on ne le trouve qu’en Dt32.15 au milieu d’un
cantique très évasif, en tant que כָּשִׂיתָ – kashita,
traduit par « replet »TO ou « gros »TS.
Les, frère et sœur de Moïse, s’en prendraient t’ils à « sa
grosse » ? Ca semble trop discriminatoire, voyons ! Les auteurs
ne feraient pas une telle bévue… attendons la suite.
Les seules
autres références à כוּשׁ – kush, correctement
orthographié se trouve en Gn2.13, signalé comme pays où coule le fleuve Gi’hon
qui aurait la même source que le Tigre et l’Euphrate, soit en pleine Mésopotamie
et donc très loin de l’Éthiopie. On le trouve aussi en Gn10.6-7, comme nom d’un
des fils de Sham. Quoiqu’il en soit, la définition correcte d’une
ressortissante éthiopienne, devrait être כּוּשית – kushit,
ce qui n’est pas le cas du verset ayant induit cette traduction abusive, naïve
voire, sciemment orientée.
Si nous faisons appel à la
traduction secondaire, nous trouvons :
« Nb12.1 Myriam et
Aaron parlèrent contre Moïse, à cause de la femme à la peau sombre que Moïse
avait épousée. La femme que [Moïse] avait épousée avait effectivement la peau
sombre. »TS
Cette fois
כֻשִׁית – kushit, ne désigne plus
« éthiopienne » mais « à la peau sombre », ce qui
discrédite malgré tout la traduction officielle. Quoiqu’il en soit, les deux
convergent : Aaron, le grand-prêtre de la nation d’Israël appuyé par sa
sœur Myriam la grande prophétesse, s’attaque à « la basanée de
Moïse ». Il est plutôt interloquant de voir que, ceux qui sont à ce stade
de l’histoire des hébréo-araméo-égypto-ismaélites, prennent à parti le
phénotype de, non pas n’importe qui deplus, l’épouse de leur frère, le Suprême
Guide de la Nation.
Le texte
suggère t’il qu’il faut au Guide, une femme plus digne, plus blanche, plus
blonde et peut-être avec des yeux bleus ? (Je me demande comment va se
débrouiller le traducteur allemand avec cette remarque…).
Je fais
confiance à ceux qui défendront que jamais un juif n’a publiquement traité un
noir de « nègre », ni n’en aurait fait la traite, « …que Dieu me
soit Donné en témoin pour qu’il eMBalla deux fois l’affaire ! ».
Ce qu’il faut retenir de cette généalogie,
c’est que contrairement à certaines idées reçues qui voient diverger les
souches sémitiques, elles auraient plutôt tendance à se recouper par le biais
du couple Séphora-Moïse, dont les enfants sont donc israélo-ismaélites et donc
d’après le texte, les descendants aussi.
La plus belle ironie se situe au
niveau de la punition de Myriam. Lorsque Yehvah vient au secours de son protégé
Moïse, apparemment incapable de rétablir le respect et le sens de la hiérarchie
de lui-même (pour changer), en condamnant Myriam
: « Nb12.10…Myriam
se trouva couverte de lèpre, blanche comme la neige… ».
Retour de bâton plutôt cocasse pour
quelqu’un qui s’est attaqué à la couleur de peau foncée d’une personne, que
d’être rendue « blanche comme la neige ». Ce sera bien la première
fois qu’on aurait pu trouver un penchant moral juste chez Yehvah. Ce sera de
très courte durée puisqu’elle sera sauvée après une petite
« quarantaine » et que plus que tout, Aaron ne sera jamais inquiété.
Jamais ! Les hommes du clan auraient t’il le droit d’être racistes et de
l’exprimer alors que les femmes n’auraient que le droit d’y penser et de se
taire ?
Nb13 – Reconnaissance du territoire à envahir : nouvelles plaintes, défaitisme et sanctions.
« Nb13.2 Envoie
toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants
d’Israël ; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous
éminents parmi eux. »TO
La
première idée qui vient à l’esprit, consiste à se demander en quoi super-yehvah
a-t-il besoin d’envoyer des éclaireurs ? Ne peut-il pas observer et rendre
compte directement à son émissaire Moïse ? A moins qu’il ait la vue qui
baisse ou encore qu’il ait décidé de leur faire faire un peu de sport du fait
de les avoir trop engraissés de manne et de viande…
« Nb13.16 (Moïse avait nommé
Hochéa(hoshe’a), fils de Noun : Josué(yehoshu’a))»TO
Ancien nom : הוֹשֵׁעַ – hoshe’a, « Hochéa ».
Nouveau nom : יְהוֹשֻׁעַ – yehoshu’a, « Josué ».
Je ne peux absolument pas expliquer
pourquoi le traducteur place ce verset entre parenthèses. Je rappelle que les
parenthèses n’existent pas dans le texte en hébreu. Suggère-t-il qu’il faille omettre
la contradiction avec des usages antérieurs du nom, contradictoires avec son
attribution à ce moment signalé ?
Ex17.9-10 : « …וַיֹּאמֶר
מֹשֶׁה אֶל-יְהוֹשֻׁעַ – Moïse dit à Josué(yehoshu’a)»…
וַיַּעַשׂ יְהוֹשֻׁעַ – Josué exécuta… »
TO
Ex17.14 : « … כְּתֹב
זֹאת זִכָּרוֹן בַּסֵּפֶר, וְשִׂים, בְּאָזְנֵי יְהוֹשֻׁעַ –
Consigne ceci, comme souvenir, dans le Livre et inculque-le à Josué(yehoshu’a)»… »
TO
Ex33.10 : « … וּמְשָׁרְתוֹ
יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן נַעַר, לֹא יָמִישׁ מִתּוֹךְ הָאֹהֶל – Mais
Josué(yehoshu’a)», fils de Noun, son jeune serviteur, ne
quittait pas l’intérieur de la Tente… » TO
Nb11.28 : « … וַיַּעַן
יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן, מְשָׁרֵת מֹשֶׁה מִבְּחֻרָיו—וַיֹּאמַר – Alors
Josué(yehoshu’a)», fils de Noun, serviteur de Moïse depuis sa
jeunesse, prit la parole et dit… » TO
Ex32.17 : « … וַיִּשְׁמַע
יְהוֹשֻׁעַ אֶת-קוֹל הָעָם, בְּרֵעֹה – Josué(yehoshu’a)»,
entendant la clameur jubilante du people… »TO
Il existe donc 6 antériorités
incontestables de l’existence d’un “Josué fils de Noun” avant le baptême
pseudo-novateur du personnage concerné par Moïse. Discordance de différents
auteurs ?…
En revanche, le nom d’Hochéa, n’est
utilisé pour la seule et unique fois qu’à cet emplacement. Aucunement avant ni
après. Il est difficile comprendre les
intentions du rédacteur, hormis de discréditer inconsciemment son script.
Les explorateurs délégués vont
rapporter un ensemble de découvertes que l’on pourrait catégoriser entre
« l’Île Interdite » et le « Pays de Cocagne ».
« Nb13.22 Ils s’acheminèrent
du côté du midi, et l’on parvint jusqu’à Hébrôn, où demeuraient Ahimân, Chêchaï
et Talmaï, descendants d’Anak* »TO
*Descendants d’Anak : il
s’agit d’une traduction incorrecte (de plus). Le verset présente : יְלִידֵי
הָעֲנָק – yelidei ha’anak, qui signifie, les “descendants du
géant”. Pour exprimer, “descendants d’Anak”, il aurait suffit de יְלִידֵי
עֲנָק – yelidei ’anak.
« Nb13.23 Arrivés à
la vallée d’Echkol, ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin,
qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche… »TO
Après la
tentative d’esquive traductionnelle du verset précédent, on nous signale qu’il
faut deux porteurs pour une grappe de raisin. Soit, nous continuons dans le
raisonnement qui cherche à suggérer un pays de géants, soit les explorateur son
fainéants et ne peuvent transporter une simple grappe de raisin que par deux.
Cet état de fait ralentirait de beaucoup leur mobilité et d’autant leur cadence
de marche, sans compter l’équipement nécessaire à l’expédition.
« Nb13.25 Ils revinrent de cette
exploration du pays, au bout de quarante jours. »TO
Le chiffre
40 est étonnamment récurent tout au long de l’histoire. Le plus incohérent
réside dans le fait que ces explorateurs aient réussit à parcourir l’ensemble
du territoire du sud au nord en un aller-retour en moins de 40 jours. D’après
la dernière position déclarée et connue, les israélites se trouvent à ‘Hatseroth
(Nb11.35) dans le désert de Paran(Nb11.37). Les experts autorisés eux-mêmes
affirment que ‘Hatseroth se situe à quelques dizaines de kilomètres du Sinaï. La
distance séparant cette position approximative du nord de Canaan est plus ou
moins de 500km sud-nord. Je défie des commandos modernes surentrainés, équipés
de sandales et d’équipement rudimentaires, sans carte ni boussole en territoire
hostile et inconnu, de réaliser cet exploit ; avec, pour les plus zélés un
brancardage de raisin géant à l’épaule en sus. Qu’en serait-il de réfugiés en
vadrouille ?
A ceci près que nous tenterions une
expédition depuis le Sinaï jusqu’au nord des frontières du Liban… (Faudrait-il
encore franchir les check-points, fin de boutade…).
Il faut revenir au territoire à
exploré, décrit. La dernière délimitation en date précise : « Ex23.31
Je fixerai tes limites depuis la mer des Joncs jusqu’à la mer des Philistins et
depuis le Désert jusqu’au Fleuve ; car je livrerai en ta main les habitants de
cette contrée et tu les chasseras de devant toi. » TO.
Confrontés
à ce descriptif plutôt nébuleux, il nous faut revenir à une circonscription
plus précise et théoriquement conforme et identique à toute autre, du fait
qu’il ne peut y avoir qu’un pays promis. Malheureusement, jusqu’à présent nous
avons trouvés de nombreuses variantes de l’espace attitré. Si on s’en réfère à
ce qui a été promis à Abraham, sachant qu’une promesse est sacrée, d’autant
plus de la part d’une divinité déclarée, nous pouvons donc sereinement admettre
que le territoire désigné à Abraham, sert de référence.
« Gn15.18 J’ai
octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand
fleuve, le fleuve d’Euphrate. »TO
Les limites de l’exploration ainsi
repoussée posent un réel problème logistique et athlétique.
Le texte révèle avec précision d’où
sont partis les explorateurs de par la localisation de leur retour :
« Nb13.26 Ils
allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des enfants d’Israël, dans
le désert de Pharan, à Kadêch. »TO
Nous
sommes donc toujours dans la péninsule du Sinaï, à plus de 1000km de
l’Euphrate. Ceci imposerait donc 2000km en 40 jours. Soit 50km par jour dans
les conditions précaires et hasardeuses déjà citées supra.
Cessons les tentatives
d’explication de l’inexplicable pour admettre qu’aucune exploration n’a eu lieu
dans un quelconque pays d’hommes et de grappes de raisin géantes.
Faut-il
encore rappeler qu’à l’époque décrite, les égyptiens étaient maîtres du
territoire et que nulle part dans les archives égyptiennes foisonnantes on ne trouve
de trace d’hommes ou de raisin géants. D’ailleurs, les civilisations avoisinantes,
hittites, assyriennes ou mésopotamiennes s’en serait aperçus. A défaut d’en prendre
possession, elles les auraient au moins répertoriées. Hommes géants, ou raisins
géants ne sont cités nulle part dans les archives (réelles) des civilisations
régionales de l’époque.
Il faut
rappeler que le mythe des géants – annunaki, très proche du – anak
hébraïque appartient à la mythologie mésopotamienne. En aucun cas, ces
références n’ont trouvé d’étaies pragmatiques archéologiques. Si des géants
avaient vécus sur ces terres, il aurait été simple d’en déterrer des squelettes
nombreux. Certaines difformités humaines isolées présentées comme gigantosités,
et hypothétiquement trouvées, ne suffisent pas à avérer la présence de
civilisations entières de géants en Canaan.
Enfin, si une espèce de raisins
géants avait existé, on pourrait croire que les agriculteurs et en particulier
les vignerons de l’époque, s’en serait emparés pour la perpétrer à défaut d’en
faire seulement mention.
Peu après
l’affirmation que dans le pays ruisselle « le lait et le miel », on
trouve : « Nb13.33 Nous y avons même vu les Nefilîm, les
enfants d’Anak, descendants des Nefilîm »TO. De mêmes que pour
les raisins et autres géants, personnes dans la région n’a signalé la présence
de géants tombés du ciel.
Quoiqu’il
en soit, le rapport d’exploration de 10 éclaireurs sur 12 est consternant.
Devant les craintes et le défaitisme de son peuple qui affirme une fois de plus
préférer le retour en Égypte à son sort actuel, après décision de destitution
de Moïse et lapidation des leaders, Yehvah va s’enrager à nouveau et punir.
Moïse aura intercédé en faveur du peuple afin de réduire la sanction.
Initialement la sanction aurait dû
être : « Nb14.12 Je veux le frapper de la peste et
l’anéantir… »TO, la modulation obtenue par Moïse va donner ce
qui suit.
« Nb14.29 Vos cadavres
resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, tous tant que vous
êtes, âgés de vingt ans et au-delà, qui avez murmuré contre moi ! 14.30
Jamais vous n’entrerez, vous, dans ce pays où j’avais solennellement promis de
vous établir ! »TO
En plus de vouloir exterminer au
moins 603500 hommes, Yehvah se parjure et se désavoue. Notons que si 40 ans
suffisent pour anéantir les individus de 20 ans ou plus, cela induit bel et
bien une espérance de vie maximale de 60 ans.
« Nb14.32 Mais vos cadavres, à
vous, pourriront dans ce désert. 14.33 Vos enfants iront errant dans
le désert, quarante années, expiant vos infidélités, jusqu’à ce que le désert
ait reçu toutes vos dépouilles. »TO
Le peuple s’entêtera à avancer sans
plus de protection yehvahique, il sera déconfit.
« Nb14.44 Mais ils s’obstinèrent à monter au sommet de la montagne ; cependant, ni l’arche d’alliance du Seigneur(yehvah) ni Moïse ne bougèrent du milieu du camp. 14.45 L’Amalécite et le Cananéen, qui habitaient sur cette montagne, en descendirent, les battirent et les taillèrent en pièces jusqu’à Horma. »TO
Sans
transition aucune avec l’épisode tragique de mutinerie, on retrouve de but en
blanc les prescriptions d’offrandes de farine et de pâtes et autres expiatoires
pour idolâtrie.
Sera
rappelé au passage la nécessité de lapidation pour transgression du Shabbat
d’après l’exemple d’un homme ramassant du bois ce jour là. Pour clore et sans
rapport aucun, il sera demandé aux israélites de s’accoutrer avec des « Nb15.38
…franges aux coins de leurs vêtements, dans toutes leurs générations, et
d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur. »TO
Un groupe de lévites dirigés par Coré (qora’h), s’oppose au clan mochien. Un concours de poêlons à encens aura lieu. Yehvah, s’emporte à nouveau :
« Nb16.21 Séparez-vous de cette communauté, je veux l’anéantir à l’instant ! »TO mais Moïse le tempère.
Le destin funeste du clan coréite est décrit : « Nb16.31 … le sol qui les portait se fendit, 16.32 la terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Coré, et tous leurs biens. »
A ceci s’ajoute : « Nb16.35 Puis un feu s’élança de devant le Seigneur, et consuma les deux cent cinquante hommes qui avaient offert l’encens. »TO
Une fois de plus au grand damne des
fans des « Dix Commandements », la terre s’est effectivement ouverte
mais très loin de l’épisode du Veau d’Or.
Le peuple
ayant assisté à l’exécution des Coréites, s’en prendra à nouveau aux mochiens (Nb17.6).
On devine la réaction de Yehvah tant il est devenu prévisible.
« Nb17.9 Éloignez-vous
du milieu de cette communauté, je veux l’anéantir à l’instant ! »TO.
Une épidémie sévira, enraillée par Aaron et Moïse, éternels sauveurs.
« Nb17.14 Les victimes de
cette mortalité furent au nombre de quatorze mille sept cents, outre ceux qui
avaient péri à cause de Coré. »TO
A l’issue et en guise de signe
préventif contre toute révolte (Nb17.25), Yehvah demande de présenter dans le
tabernacle 1 bâton par tribu, soit douze au total (17.17) afin de faire fleurir
(17.23) celui qu’il aura élu (17.20), qui sera bien évidemment celui de Lévi
marqué du nom d’Aaron (17.18).
Ceci conduira (à nouveau) à la
désignation exclusive et jalousement gardée sous peine d’élimination du
profane, des Lévites comme serviteurs privilégiés.
Laissons
parler le texte lui-même qui ne saurait mieux exposer la situation.
« Nb18… L’Éternel(yehvah)dit à Aaron: Toi et tes fils et la famille de ton père, vous serez responsables des délits du sanctuaire ; toi et tes fils, vous serez responsables des atteintes à votre sacerdoce… tes frères, la tribu de Lévi, tribu de ton père, admets-les auprès de toi ; qu’ils s’associent à toi et te servent … ils te seront attachés pour veiller à la garde de la tente d’assignation, en tout ce qui concerne la tente, et empêcher qu’un profane ne s’approche de vous… et les enfants d’Israël ne seront plus exposés à ma colère. Car moi-même j’ai choisi vos frères, les Lévites, entre les enfants d’Israël : ils sont à vous, octroyés en don pour l’Éternel(yehvah), pour faire le service de la tente d’assignation… C’est comme fonction privilégiée que je vous donne le sacerdoce, et le profane qui y participerait serait frappé de mort… Moi-même aussi, je te confie le soin de mes offrandes : prélevées sur toutes les choses saintes des enfants d’Israël, je les assigne, par prérogative, à toi et à tes fils, comme revenu perpétuel… Voici ce qui t’appartiendra entre les saintetés éminentes, sauf ce qui doit être brûlé : toutes les offrandes, soit oblations, soit expiatoires ou délictifs quelconques, dont on me fera hommage, appartiendront comme saintetés éminentes à toi et à tes fils… Ce qui est encore à toi, c’est le prélèvement de leurs offrandes et de toutes les offrandes balancées par les enfants d’Israël : je te les attribue, ainsi qu’à tes fils et à tes filles, comme droit perpétuel… Tout le meilleur de l’huile, tout le meilleur du vin et du blé, les prémices qu’ils en doivent offrir au Seigneur(yehvah), je te les donne. Tous les premiers produits de leur terre, qu’ils apporteront au Seigneur(yehvah), seront à toi… Toute chose dévouée par interdit, en Israël, t’appartiendra. Tout premier fruit des entrailles d’une créature quelconque, lequel doit être offert au Seigneur(yehvah), homme ou bête, sera à toi… Quant au rachat, tu l’accorderas à partir de l’âge d’un mois, au taux de cinq sicles d’argent, selon le sicle du sanctuaire, valant vingt ghêras. Mais le premier-né de la vache, ni celui de la brebis, ni celui de la chèvre, tu ne peux les libérer : ils sont saints. Tu répandras leur sang sur l’autel, tu y feras fumer leur graisse, combustion d’odeur agréable à l’Éternel(yehvah), et leur chair sera pour toi : comme la poitrine balancée et comme la cuisse droite, elle t’appartiendra. Tous les prélèvements que les Israélites ont à faire sur les choses saintes en l’honneur de l’Éternel(yehvah), je te les accorde, ainsi qu’à tes fils et à tes filles, comme revenu perpétuel. C’est une alliance de sel, inaltérable, établie de par l’Éternel(yehvah)à ton profit et au profit de ta postérité… Quant aux enfants de Lévi, je leur donne pour héritage toute dîme en Israël… Parle aussi aux Lévites et dis-leur : Lorsque vous aurez reçu des enfants d’Israël la dîme que je vous donne de leur part, pour votre héritage, vous prélèverez là-dessus, comme impôt de l’Éternel(yehvah), la dîme de la dîme… sur toutes les dîmes que vous percevrez des enfants d’Israël; et vous remettrez ce tribut de l’Éternel(yehvah) au pontife Aaron… Quand vous en aurez prélevé le meilleur, le reste équivaudra pour vous, Lévites, au produit de la grange, à celui du pressoir ; et vous pourrez le consommer en tout lieu, vous et votre famille, car c’est un salaire pour vous… Vous n’aurez, sur ce point, aucun péché à votre charge, dès que vous aurez prélevé cette meilleure part… »TO
Le
chapitre évoque comment les cendres une vache rousse associée à quelques
ingrédients végétaux ou fibreux, servira de moyen de purification une fois
diluées dans l’eau appliquée par aspersion.
Le texte
précise l’époque du premier mois (Nb20.1), soit Nissan, comme moment des évènements
qui suivront.
Myriam meure et est enterrée à Qadesh
(20.1).
Le peuple se révolte à nouveau à
cause du manque d’eau (20.2). Moïse recevra l’ordre de se doter du bâton de la
tente et de parler à un rocher pour en faire jaillir de l’eau (20.8).
Toutefois, Moïse frappera à deux reprise le rocher (20.11), ce qui contrariera
Yehvah(20.24) qui fera alors périr Aaron au sommet du mont Hor(20.25-26) avant
de consacrer Eléazar Grand-Prêtre(20.28) et interdira à Moïse d’entrer en
Canaan(20.12).
Entre deux, Édom refusera catégoriquement
la traversée de son territoire aux israélites (20.14-21) les forçant à
emprunter une autre voie.
Pour ce
qui touche à la description de la suite des pérégrinations et tribulations
israélites, ce chapitre évoque d’emblée un accrochage avec Canaan très lucratif
au prêtre.
« Nb21.1 Quand le roi cananéen
d’Arad, qui habitait le Néguev[1], entendit que les Israélites[2]
voyageaient le long de la route d’Atharim[3] … »TS
Hébreu
TO
TS
Phonétique
Score TO
Score TS
נֶּגֶב[1]
midi
Néguev
negev
0
1
יִשְׂרָאֵל[2]
Israël
Israélites
israel
1
1
הָאֲתָרִים[3]
Ces régions
D’Atharim
haatarim
1 ½
1 ½
Pour cette
épreuve de qualification de la « Translation Masters of Canaan », nos
deux têtes de séries sont ex aequo. Si le premier jeu revient justement à la
TS, l’égalisation par la TO dans le second est tout aussi justifiée. Comment
s’explique le nul du Tie Break ?
Il existe deux traductions
correctes à l’apodose du verset דֶּרֶךְ הָאֲתָרִים – derekh
haatarim. 1 – « le long d’Atarim ». 2 – « Le long des
Atars ». 3 – « Le long des sites ». TO ayant opté pour
(approximativement) l’option 3, et TS (approximativement) pour l’option 1, cela
leur confère un demi-point chacun, les qualifiant pour la seconde manche.
Revenons au sujet : Arad
arasé.
Le verset poursuit par : « (Nb21.1 le roi d’Arad)…attaqua les Israélites et en fit quelques-uns prisonniers. 21.2 Mais Israël fit un vœu à l’Éternel (yehvah) en disant : Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerais ses villes à l’anathème. 21.3l’Éternel (yehvah) écouta la voix d’Israël et lui livra les Cananéens ; et on les frappa d’anathème, eux et leurs villes, et l’on donna à ce lieu le nom de Horma. »TO
Sans vouloir relancer le débat sur
le sens à donner à anathème, deux possibilités simples apparaissent ici. Si
« anathème » signifie, destruction totale, alors cela signifie pour
les israélites, devoir raser le Néguev. Mais si on repositionne le sens
d’anathème comme consacré à Yehvah, de par le statut des prêtres lévites exposé
plus avant en Nb18.., qui affecte à ces derniers toute chose sur laquelle est
portée l’anathème, cela signifie tout simplement que les prêtres viennent de
s’octroyer le Néguev, certes désertique mais d’une étendue de 13000km².
Au-delà de l’anecdote, la
déconfiture Cananéenne à lieu d’après le texte à « Horma », חָרְמָה – ‘harmah. Ce site de bataille est bien est connu, seuls
les avis divergent sur l’issue du combat.
Cette
section évoque des étapes qui aurait été atteintes ou visitées, du désert de
Cîn /Kadêch[2] aux Plaines de
Moab[3],
dernière étape avant l’entrée en Canaan. Si une lecture survolée de la
traduction française n’attire pas l’attention, c’est sans compter la
confrontation des différentes traductions et les réponses qu’apporte l’hébreu
du texte sur les sens à extraire de ce tronçon.
TO
TS
21.3 … et l’on donna à ce lieu le nom de Horma[1].
21.4
Ils partirent de Hor-la-Montagne[2] dans la direction de la
mer des Joncs[3]…
21.10 Les enfants d’Israël levèrent le camp, puis campèrent à Oboth[4].
21.11 Partis d’Oboth, ils campèrent à lyyê-Haabarîm[5] dans
le désert[6]…
21.12 De là ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred[7].
21.13 De là ils repartirent et campèrent sur la rive de l’Arnon[8]
située dans le désert[6’] …
21.16 Puis, ils gagnèrent Beêr[9]…
21.18 Et de Midbar[6’’] ils allèrent à Mattana[10] ;
21.19 de Mattana à Nahalïel [11] ; de Nahalïel à Bamoth
[12];
21.20 et de Bamoth, au plateau[13] qui est dans la
campagne de Moab, au sommet du Pisga[14], d’où l’on
découvrait l’étendue du désert[15].
21.3 … Cet endroit fut donc appelé Tabou[1] (‘Hormah).
21.4 [Les Israélites] quittèrent le Mont Hor[2],
passant par la mer du sud[3]…
21.10 Les Israélites levèrent le camp puis campèrent à Ovoth[4].
21.11 Ils quittèrent Ovoth et campèrent dans les défilés inhabités[5]…
r[6]21.12 Puis ils repartirent et campèrent le long du ruisseau de
Zéred[7].
21.13 Ils poursuivirent leur route et campèrent dans le désert[6’]…
sur la rive opposée du [fleuve] Arnon[8]…
21.16 De là, [les israélites se rendirent] au puit[9]…
21.18 Du désert[6’’] [les Israélites atteignirent] à
Matanah[10],
21.19 de Matanah à Na’haliel[11]; de Na’haliel à Bamoth[12].
21.20 De Bamoth [ils se rendirent], à Hagaï[13] dans
la campagne de Moab, au sommet de la falaise[14], qui
domine les terres désertes[15].
Ouvrons la
seconde manche de notre « Translation Masters of Canaan ». Le match
s’annonce serré entre la TO, forte de sens donnés d’après un consensus admis et
la TS, qui tente de rapprocher avec le plus de fidélité du texte mais qui use
du très déloyal moyen qu’est l’adjonction d’apartés, absente du texte, qui
permettent d’assouplir, d’étendre et d’arrondir la traduction. Dans les deux
cas, la majorité des termes peuvent être rendus comme noms propres ou communs.
Il faut donc sanctionner une première notation permissive qui considère les
deux possibilités (noms propres et communs des lieux), qui défend toutefois la
fidélité au texte, le sens authentique et la valeur transcriptive phonétique.
Une seconde privilégie la dénomination propre, ignorant toute phonétique
fiable. La troisième privilégie le sens commun, ici encore sans soucis de
phonétiques. Pour ces deux derniers cas, la nomination des sites connus
préalablement admise comme telle.
Comparaison des traduction Officielles et Secondaire.
La
victoire revient donc à la TS. Ce qui ne résout pas le problème des étapes et
la controverse à propos soit leur nomination soit leur description. Dès lors
qu’on nomme un site, on l’identifie et on doit l’inclure dans le répertoire des
étapes. L’inverse ne confère au passage qu’un caractère descriptif ponctuel.
Golfe de Suez
lyyê- Haabarîm
Midbar
Beêr
Mattana
Na’ haliel
Bamoth
Hagaï
Sommet du Pisga
Yeshimon
mer de joncs
canyons
désert
puit
cadeau
cours puissant
hauteurs
vallon
tête du pic
désolations
Toute
cette orchestration ludique et distrayante, ne vise qu’à mettre en lumière une
fois de plus, s’il s’en fallait, le caractère alternatif, variable mais bien
plus que tout incertain des traductions. Elle induit aussi une modification des
considérations entendues concernant les 41 étapes légendaires[4]
et officielles présentées comme franchies durant l’exode. On peut ici en
ajouter 10.
Au-delà
de la crédibilité même de la traduction, on pourrait se demander en quoi ce
genre de travers aurait une importance. Sur le papier et pour des littéraires,
en effet, ce tronçon du moins, peut être laissé pour anecdotique. Sur le
terrain, les enjeux prennent d’autres proportions. Particulièrement pour les
historiens et archéologues dits biblistes qui chercheraient un site à la place
d’un décor et abandonneraient un décor alors que c’est un site. Question de
principe, me direz-vous, sachant que dans tous les cas on sait que les
pérégrinations d’Israël n’ont jamais eu lieu. Ca n’a pas empêché certains
croyant de miner le paysage à coup de pelle afin d’y aérer les cailloux
(l’usage du passé est abusif car on rapporte que certains creusent encore…).
Contrairement aux ufologues qui
espèrent toujours un signe à venir de ce qu’ils cherchent les biblistes
cherchent encore un signe passé. Je suis près pour ma part à parier que les
ufologues s’ils trouvaient quelque chose, le feraient largement avant les
biblistes.
Les
israélites se plaindront à nouveau à Moïse car dégoutés par la manne (Nb21.5).
Habitude faisant on connaît la teneur de la réaction yehvahique :
répression. Le mode opératoire est original cette fois du fait qu’il n’ait pas
encore été employé jusqu’alors : les serpents (venimeux). En revanche, le
moyen présenté comme salutaire face aux serpents et leurs morsures, laisse
perplexe.
« Nb21.8L’Éternel(yehvah) dit à Moïse: “Fais toi-même un serpent et place-le au haut d’une perche: quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra! 21.9 Et Moïse fit un serpent d’airain, le fixa sur une perche ; et alors, si quelqu’un était mordu par un serpent, il levait les yeux vers le serpent d’airain et était sauvé. »TO
On pourrait estimer à juste titre
que la confection d’une statuette métallique animale, entre en conflit avec les
commandements s’opposant aux pratiques idolâtres, en particulier depuis le veau
d’or.
Veau d’or, trompettes d’argent[5]
et serpent de cuivre, constituent un très joli podium carnavalesque
pro-idolâtre.
« Nb21.14 C’est pourquoi l’on cite, dans l’histoire des guerres du Seigneur(yehvah)… »TO
Le traducteur tente d’éviter ici un
embarras. La traduction correcte est : « ainsi sera dit dans le
livre des guerres de yehvah… »VR
Alors qu’un étrange « Livre de
l’Alliance » fut évoqué par moïse en Ex24.4, nous avons à faire à un autre
סֵפֶר – sefer, « livre » :
סֵפֶר מִלְחֲמֹת יְהוָה – sefer mil’hamot yehvah,
« le Livre des Guerres de Yehvah », dont personne n’aura vu une
pointe de reliure jusqu’à présent.
La confrontation avec Sihôn se
termine naturellement par :
« Nb21.25 Israël
s’empara de toutes ces villes ; et il s’établit dans toutes les villes des
Amorréens, à Hesbon et dans toutes ses dépendances. »TO,
« Nb21.33 Puis ils
se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s’avança
à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi. »TO
« Nb21.35 Et ils le
battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu’ils n’en
laissèrent survivre aucun ; et ils conquirent son territoire. »TO
L’extermination systématique des
peuples se trouvant sur le passage d’Israël est plutôt traumatisante. Le
fantasme de toute puissance et d’invincibilité du rédacteur s’exprime ici sans
mesure aucune.
Si l’on retient que Khan est le nom
de Kohen/Cohen maquillé, on est en droit de s’interroger sur l’inspiration et
les origines de l’empereur mongol génocidaire Gengis Khan.
Parmi les différents sites
prétendus visités par les hébreux, le texte relate différents lieux, certes
investis lors de batailles, mais par cette seule définition, bel et bien
foulés.
« Nb21.23
Sihôn… atteignit Yahça, où il livra la bataille à Israël. 21.25 Israël…
s’établit dans toutes les villes des Amorréens, à Hesbon … 21.28 Car
un feu a jailli de Hesbon, une flamme… qui a dévoré Ar-en-Moab nous 21.30
les avons poursuivis de nos traits jusqu’à Dibôn ; nous avons dévasté
jusqu’à Nôfah, même jusqu’à Mèdeba!” 21.32 Moïse envoya
explorer Yazêr ; on s’empara de ses dépendances… 21.33 Og, roi
du Basan, s’avança … pour leur livrer bataille, à Edréi. »TO
Les israélites furent donc bien
à : Yahça, Hesbon, Ar-en-Moab, Dibôn, Nôfah, Mèdeba, Yazêr, Edréi.
Contrairement
aux prestations fournies lors des antiques concours tragiques grecs, qui se déroulent
selon 3 parties tragiques conclues d’une satire comique, nous assistons à un
passage qui présenterait presque une configuration inverse. La chute lointaine
et déportée révèlera l’exécution de Balaam (Nb31.8). L’impression est donnée
que le rédacteur s’est ici inspiré des grands auteurs tragiques grecs du Ve
siècle AEC, en intriquant les styles d’Eschyle et de Sophocle. Aurions-nous ici
un style de comédie nouveau qu’il faudrait baptiser « Tragi-comédie
hébragricque » ou encore « Hébraïcabracque tragi-comique » ?
Penchons-nous plus tôt sur l’histoire elle-même.
Balak(balaq) régent de Moab(Nb22.4), ayant naturellement peur d’être exterminé comme ses voisins tente d’avoir recours au service de Balaam(bila’am) pour maudire Israël(22.11). Face à la menace Moab s’alliera à Madian. Ainsi, une délégation Moabito-Madianite arrive chez Balaam, au bord de l’Euphrate, pour présenter sa requête(22.7). A priori, Balaam est prophète puisque « dieu », s’adresse d’emblée à lui pour débouter la requête des Moabites.
Voyons la suite par le texte.
« Nb22.8 Il leur répondit :
Restez ici cette nuit, et je vous rendrai réponse selon ce que l’Éternel(yehvah)
m’aura dit. Et les princes moabites restèrent chez Balaam. »TO
Donc, Balaam, s’en réfère à Yehvah.
« Nb22.9Dieu(elohim) aborda Balaam, en disant : Qui sont ces hommes-là chez toi ? »TO
Cette fois-ci, c’est elohim qui
demande des précisions à Balaam, comme s’il n’était pas capable de par sa
divinissime omniscience de connaître les évènements en cours. Après les
explications de Balaam à Elohim, celui-ci ordonne.
« Nb22.12Dieu(elohim) dit à Balaam : Tu n’iras point avec eux. Tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni ! »TO
Balaam refusera l’offre et renverra
les émissaires. Ceux-ci seront à nouveau commis par Balak et pour donner suite
à leur insistance, la situation semblera se débloquer quelque peu à certaines
conditions.
« Nb22.20 Dieu(elohim) aborda Balaam pendant la nuit, en lui disant : “Puisque ces hommes sont venus pour te mander, va, pars avec eux! Et cependant, les ordres que je te donnerai, ceux-là seulement, tu les accompliras ! »TO
La suite…: « Nb22.21 Balaam se leva le matin, sangla son ânesse, et partit avec les princes de Moab. 22.22 Mais Dieu(elohim) étant irrité de ce qu’il partait, un ange du Seigneur(yehvah) se mit sur son chemin pour lui faire obstacle. Or, il était monté sur son ânesse, et ses deux jeunes esclaves l’accompagnaient. 22.23 L’ânesse, voyant l’ange du Seigneur(yehvah) debout sur son passage et l’épée nue à la main, s’écarta de la route et alla à travers champs ; Balaam frappa l’ânesse pour la ramener sur la route. 22.24 Alors l’ange du Seigneur(yehvah) se plaça dans un chemin creux entre les vignes, clôture deçà, clôture delà. 22.25 L’ânesse, voyant l’ange du Seigneur(yehvah), se serra contre le mur, et froissa contre le mur le pied de Balaam, qui la frappa de nouveau. 22.26 Mais de nouveau l’ange du Seigneur(yehvah) prit les devants, et il se plaça dans un lieu étroit, où il n’était possible de s’écarter ni à droite ni à gauche. 22.27 L’ânesse, voyant encore l’ange du Seigneur(yehvah), se coucha sous Balaam ; enflammé de colère, Balaam la frappa de son bâton. »TO
Il faut faire preuve d’un peu
d’imagination en visualisant cette scène projetée de manière saccadée et
accélérée à la manière du cinéma muet d’antan.
Il faudra repasser en mode de
projection sonorisée pour apprécier la suite du dialogue, qu’il faudrait cette
fois appréhender comme une fusion habile des « Mémoires d’un âne »,
de la Comtesse de Ségur, dans laquelle Fernandel interprèterait Balaam à la Don
Camillo. On pourrait trouver ici surprenant qu’une ânesse, quoique bientôt
douée de parole, dispose d’une perception métaphysique supérieure à celle d’un
prophète.
« Nb22.28 Alors le Seigneur(yehvah) ouvrit la bouche de l’ânesse, qui dit à Balaam : Que t’ai-je fait, pour que tu m’aies frappée ainsi à trois reprises? 22.29 Balaam répondit à l’ânesse : Parce que tu te joues de moi ! Si je tenais une épée, certes, je te tuerais sur l’heure ! 22.30 Et l’ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as toujours montée jusqu’à ce jour ? Avais-je accoutumé d’agir ainsi avec toi ? Et il répondit : “Non.” 22.31 Soudain, le Seigneur(yehvah) dessilla les yeux de Balaam, et il vit l’ange du Seigneur(yehvah) debout sur la route ; l’épée nue à la main ; il s’inclina et se prosterna sur sa face. 22.32 L’ange du Seigneur(yehvah) lui dit : Pourquoi as-tu frappé ton ânesse par trois fois ? C’est moi qui suis venu me poser en obstacle, parce que ce voyage a lieu contre mon gré. 22.33 Cette ânesse m’a vu, et elle s’est écartée à mon aspect, trois fois ; si elle ne s’était écartée de devant moi, assurément je t’aurais fait mourir, tandis que je l’aurais laissée vivre. 22.34 Balaam répondit à l’ange du Seigneur(yehvah) : J’ai péché, parce que je ne savais pas que tu fusses posté devant moi sur le chemin ; et maintenant, si cela te déplaît, je m’en retournerai. 22.35 Mais l’ange du Seigneur(yehvah) dit à Balaam : Va avec ces hommes ! Et cependant, la parole que je te dicterai, celle-là seule tu la diras. Et Balaam poursuivit sa route avec les officiers de Balak. »TO
Face à
cette scène désopilante, on pourrait s’interroger sur la crédibilité de
l’ensemble qui la recèle. Bien qu’après l’épisode du serpent qui parle à la
femme on soit en droit de s’attendre à tout, situer un passage grotesque et
vaguement distrayant entre deux passages de massacres de populations, me semble
pour ma part de mauvais goût. Je suis aussi très étonné que ce passage n’ait
pas produit quelques commandements dérivés comme : « Si ton âne
refuse d’avancer ou s’arrête en chemin, commence à prier, un ange est sur le
chemin ».
La suite
de l’histoire narre comment Balak s’exaspère de voir Balaam incapable de
maudire Israël finissant a contrario à bénir. Puis suivront divers holocaustes sur des hauteurs,
dialogues entre tantôt Yehvah tantôt Elohim et Balaam, prononciation d’oracles,
à la gloire d’Israël et d’autres au détriment de ses ennemis.
Alors que depuis un certain temps,
on a tendance à ne lire que du Yehvah dans le texte, les dénominatifs divins se
multiplient à nouveau dans ces passages.
Après le divertissement
de l’épisode de Balaam, le goût du sang se rappelle à l’auteur.
Israël se débauchera donc avec les
moabites ce qui attisera comme toujours la colère de Yehvah. Quel sort attend
cette fois-ci les joyeux pécheurs ?
« Nb25.4 Et le Seigneur(yehvah) dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre au nom du Seigneur(yehvah), à la face du soleil, pour que la colère divine se détourne d’Israël. »TO
« Nb25.4Dieu(yehvah) dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple, et [qu’ils] empalent publiquement [les idolâtres] devant Dieu(yehvah). Ceci détournera la colère divine d’Israël » TS
Certains
veulent empaler les chefs face au soleil et d’autres veulent les empaler
publiquement… heureusement que de nos jours nous n’avons plus recours à ce
genre de personnes pour prendre des décisions d’utilité publique.
Il
apparaît une très nette discordance traductionnelle selon les sources. Comme
déjà évoqué plus avant, nous sommes ici confrontés non seulement à un terme
unique dont tout le monde à perdu le sens initial, qui plus est, se trouve sous
une forme grammaticale incorrecte si affecté à un conjugué.
Face à ce
verset, un traducteur forcené, confronté à une impossibilité traductionnelle
directe, supposerait que le terme וְהוֹקַע – vehoqa’a,
« ? » pourrait être un défaut de transcription de וְתוֹקַע – vetoqa’a, « tu enfonceras/empaleras ». La
proximité graphique entre un ה- hey mal lu et un ת – tav mal écrit pourrait en être la cause. Toutefois ce
traducteur forcené serait confronté à l’inviolabilité du texte considéré comme
la parfaite, unique et immuable parole divine. Puisqu’il faut bien trouver
quelque chose, considérant que personne ne vérifierait rien ou n’oserait
remettre en cause le consensus officiel, il est alors produit n’importe quoi à
partir de n’importe quoi. Le plus flagrant réside dans le fait qu’autant d’incertitudes
et de divergences, balayent l’affirmation qui consiste à dire que dès la
réception de cette loi, toutes les explications et compléments qui y sont
relatifs, y auraient été transmis. Bien au contraire, la perte du sens et les
bricolages récupérateurs attestent d’une démarche de rattrapage et non
d’éclaircissement autant que d’une tentative de justification plus que
d’explication. Pour clore, le terme traduit par « pendre/empaler »,
ne correspond à aucune conjugaison possible d’un impératif, il n’a aucun
équivalent ailleurs pour comparaison ou compréhension et il n’est associé à
aucune racine connue.
De ce
fait, on ne peut confirmer que d’après ce verset, les chefs de tribu seront
châtiés à la face du soleil/publiquement pour éloigner la colère yehvahique
d’Israël.
Le verset suivantannonce :
« Nb25.5 Et Moïse dit aux juges d’Israël : Que chacun de vous
immole ceux des siens qui se sont livrés à Baal-Peor ! »TO
Immoler est on ne peut plus
clair : il s’agit bien ici de « tuer » les fautifs.
Dans la
série des impossibilités de traductions, compensées par des improvisations
douteuses ou des inventions fumeuses, nous retrouvons très vite, les mauvaises
traductions, volontaires ou maladroites.
« Nb25.6 Cependant,
quelqu’un des Israélites s’avança, amenant parmi ses frères la Madianite, à la
vue de Moïse, à la vue de toute la communauté des enfants d’Israël, qui
pleuraient au seuil de la tente d’assignation. 25.7 A cette vue, Phinéas
(pin’has), fils d’Eléazar, fils d’Aaron le pontife, se leva du milieu de
la communauté, arma sa main d’une lance, 25.8 entra, sur les pas de
l’Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l’Israélite ainsi que cette
femme, qu’il frappa au flanc (û) ;
et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d’Israël. »TO
(û) Au flanc : אֶל-קֳבָתָהּ – el kavatah, encore
un terme unique pour tout le tana’kh, néanmoins les références affectent à ce
mot, non pas le sens de flanc, mais le sens d’utérus. Aux moins sensibles
d’imaginer la barbarie et la cruauté dont a fait preuve l’héroïque petit fils
d’Aaron. On comprend mieux, rétrospectivement pourquoi il aura été tentant pour
les traducteurs d’évoquer sans certitudes la peine de l’empalement en tronquant
et en masquant le sens du déplorable sort de la femme madianite.
Le bilan du carnage, qui ne
souffre, lui, d’aucune erreur de traduction d’aucune part, se passera de
commentaires.
« Nb25.9 Ceux qui avaient péri
par suite du fléau étaient au nombre de vingt-quatre mille. »TO
Le comble n’est pas encore atteint.
« Nb25.10L’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 25.11 Phinéas, fils d’Eléazar, fils d’Aaron le pontife, a détourné ma colère de dessus les enfants d’Israël, en se montrant jaloux de ma cause au milieu d’eux, en sorte que je n’ai pas anéanti les enfants d’Israël, dans mon indignation. 25.12 C’est pourquoi, tu annonceras que je lui accorde mon alliance amicale. 25.13 Lui et sa postérité après lui posséderont, comme gage d’alliance, le sacerdoce à perpétuité ; parce qu’il a pris parti pour son Dieu(elohav) et procuré expiation aux enfants d’Israël. »TO
Notre
Yehvah ayant tant apprécié l’embrochement d’un homme et d’une femme, plus
spécialement à travers ses entrailles génitales pour cette dernière, qu’il
octroiera un statut honorifique et fonctionnel au répurgateur modèle et
exemplaire qu’est Phinéas. Un modèle exemplaire n’a-t-il pas pour fonction
d’encourager à être suivi ?
Tout continue avec la désignation
nominative des exécutés par Phinéas.
« Nb25.14 Or, le
nom de l’Israélite frappé par lui, qui avait péri avec la Madianite, était
Zimri, fils de Salou, chef d’une famille paternelle des Siméonites ; et la
femme qui avait été frappée, la Madianite, se nommait Kozbi, fille de Cour, qui
était chef des peuplades d’une famille paternelle de Madian. »TO
Le texte
désigne donc clairement deux responsables aux derniers troubles à l’ordre
yehvahique. Le premier appartient à la lignée paternelle des Siméonites, la
seconde à la lignée paternelle des Madianites. Dans l’optique qui tend à
considérer que les fautes proviennent de l’extérieur, nul n’inquiétera les
siméonites. En revanche le sort destiné aux madianites et d’ores et déjà
scellé.
« Nb25.16L’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 25.17 Attaquez les Madianites et taillez-les en pièces ! 25.18 Car ils vous ont attaqués eux-mêmes, par les ruses qu’ils ont machinées contre vous au moyen de Peor, et au moyen de Kozbi, la fille du prince madianite, leur sœur, qui a été frappée, le jour de la mortalité(û), à cause de Peor.” »TO
(û) Mortalité : מַּגֵּפָה – magefah,
« épidémie ». Euphémisation ou détournement de sens des
traducteurs ? Quoi qu’il en soit ,rien n’altère la dernière mode
répurgatrice : l’épidémie. Si l’usage d’armes biologiques est interdit par
la Convention de Genève, elle semble autorisée par celle du Sinaï.
Suite au prochain épisode. Les rédacteurs
ont le gout du suspens, car ils ont intercalé un nouveau dénombrement avant de
narrer l’extermination des madianites.
Le chapitre précise d’emblée :
« Nb26.1 Or, à la suite de cette mortalité(épidémie)… »TO.
Il faut donc comprendre que la population aura diminué. Quelques autres évènements
causes de morbidité à grande échelle seront survenus depuis le dernier
recensement.
Viande empoisonnée (Nb11.33) ;
Défaite militaire face aux amalécites et aux cananéens(Nb17.45) ; Épidémie
suite à la révolte de Coré, « quatorze mille sept cents” victimes(Nb17.14) ;
Afflictions des serpents (21.7) où « il périt une multitude d’Israélites »TO.
Myriam meurt en Nissan 2451CH à Kadesh. Contournement d’Édom. Puis viens le
tour d’Aaron (Nb20.22), au Mont Hor, qui sera pleuré 30 jours(Nb20.29). Suit
après le massacre des Cananéens du désert (Nb21..). Ovoth, Zéred, Arnon,
Midbar, Matanah, Na’haliel, Bamoth, Hagaï. Massacre de Sihon(Nb21.25). Passage
à Bachan, Edréi. Massacre d’Og (Nb21.35). Passage en face de Jéricho. Épisode
de Balaam, pour qui il aura fallut faire deux aller retour jusqu’au bord de
l’Euphrate. Arrivée à Chittim où se passa la débauche avec les moabites, les
« empalements » et une épidémie qui fit « vingt-quatre
mille » victimes. (24.9).
Reste-t-il encore des gens à
compter ?
Divergences entre deux décomptes.
On apprendra que les lévites furent
recensés au nombre de 23000 lors du second recensement contre 22000 selon l’affirmation
du texte mais 22300 selon le cumul effectif.
Quelques précisions s’imposent.
« Nb26.64 Parmi eux ne se trouvait pas un seul homme de ceux qu’avait recensés Moïse et le pontife Aaron, lorsqu’ils avaient dénombré les Israélites dans le désert de Sinaï. 26.65 Car l’Éternel(yehvah) avait déclaré, quant à ceux-là, qu’ils devaient mourir dans le désert ; et aucun d’eux n’avait survécu, excepté Caleb, fils de Yefounné, et Josué, fils de Noun. »TO
Il faut
donc comprendre que 603550-2 hommes ont péris dans le désert. En y appliquant
une parité simpliste et naïve qui voudrait que les femmes de la génération
aient hérités du même sort, on en arrive au chiffre de 1200000 individus
supprimés. Cherchons à mettre en évidence l’absurdité de l’auteur.
Nous nous trouverions donc un peu
plus de 40 ans après le premier dénombrement. Ainsi passer de 600000 individus
à 600000 individus en supprimant les 600000 premiers ne consiste pas en une
stabilisation de la population, mais dans le doublement de celle-ci en 40 ans
avec éradication de sa première moitié. Ce qui est réellement problématique,
puisque si l’on supprime dans un temps donné la génération sensée doubler sa
population, comment peut-elle s’accroître ? Ce casse tête illogique est du
ressort des statisticiens démographes.
Plus
simplement, combien de temps faut-il à une population pour doubler son nombre ?
Usons de références connues pour tenter d’apprécier la valeur des éléments
fournis par le texte : la population mondiale.
On estime
que de 1000 à 1500, la population mondiale est passée d’environs d’un quart à
un demi-milliard, soit un doublement en 500 ans. De 1500 à 1800, la population
mondiale est passée de 500 millions à un milliard. Soit 300 ans pour doubler,
il y a deux siècles de cela. De 1800 à 1930, pour passer de 1 milliard à 2,
soit 130 ans à une période pré-contemporaine. De 1930 à 1975, pour passer de 2
à 4 milliards, soit 35ans. De 1960 à 2000 pour passer de 3 à 6 milliards, soit
40 ans. Ainsi un doublement de population est possible en moins de 40
ans : au XXe siècle.
1000 ans
plus tôt, il fallait un demi-millénaire pour réussir un tel exploit
démographique. Combien de temps fallait-il au temps de l’exode 3200 ans plus
tôt ? S’il avait été possible de doubler la population tous les 40 ans, sans
supprimer durant la même période la moitié de celle-ci, combien serions-nous
aujourd’hui ? Posons le chiffre de 200 millions d’individu en l’an 1, en
régressant par tranches de 40 ans, les deux premiers individus seraient apparus
vers -1050, et non en -3761 et nous aurions été plus de 225 millions de
milliards de millions d’habitant. Si on ne considère que la population
israélite double tous les 40 ans à partit de -1240, celle-ci aurait dû être de
1,45 trilliard (milliard de milliard de milliard) de millions d’habitant soit
6442451 fois supérieure à la population mondiale sensée la contenir.
Toutes ces
facéties mathématiques simplistes et ubuesques, visent à montrer que les
affirmations démographiques des auteurs sont simplistes et ubuesques. Le manque
de réalisme, de précision et de cohérence s’explique très bien du fait que ce
texte fut créé et destiné à être compris comme légende merveilleuse à accepter
telle quelle pour des populations primitives et archaïques de l’antiquité, lors
d’une lecture ou on attire l’attention sur les passages législatifs et les
menaces forçant l’obéissance, et non la valeur éventuelle du texte.
Le
surréalisme de l’auteur passant aisément sous silence au sein d’une population
simple, naïve et non éduquée, il n’est pourtant pas complètement vide sens. La
suite nous donnera un aperçu de l’intérêt que présente des remaniements
numériques à la hausse ou à la baisse.
« Nb26.54 Aux plus
nombreux tu donneras une plus grande part, aux moins nombreux une part
inférieure : chaque tribu recevra sa part selon le chiffre de sa
population. »TO
Le mobile est évident. A qui les
auteurs souhaitent-ils donc répartir les plus grandes parts
territoriales ?
Judah : 201300. Dan :
163200. Manassé : 130800. Ruben : 106430. Même si la tribu de Ruben
ne reçoit à cause du dernier décompte qu’un quart du territoire, il demeure
toujours gênant. Comment les grandes tribus vont elle récupérer un confortable
douzième supplémentaire en évinçant légalement et donc divinement Ruben ?
L’analyse y répondra plus loin.
Si la
superficie allouée devra être au prorata de la population de chaque tribu, le
choix des territoires en est remis au sort : « Nb26.55 Toutefois,
c’est au sort qu’on distribuera le pays ; chacun aura son lot selon la
désignation de sa tribu paternelle. »TO. On suggère donc que le
hasard décidera de l’attribution. Mais ces gens ne sont pas sensés croire que
tout est sous le contrôle et la volonté de leur dieu ? Ce hasard évoqué
n’étant donc qu’un moyen maquillé de parler de volonté Yehvahique, c’est par
celle-ci que les attributions se feront. Dans quel texte le sort/volonté divine
sera répertorié ? Celui du rédacteur qui est en fait l’authentique éminence
grise décisionnaire de ce qu’il cherche à imposer aux soumis et aux crédules de
sa doctrine. CQFD.
On voit
ensuite les filles d’un certain « Celofhad (tselaf’had) » (Nb27.1),
demander une part au futur (re)membrement territorial, du fait que leur père
ait été éliminé, sans héritier masculin, pour on ne sait quel péché. (Le péché
mortel peut en effet s’avérer pratique pour débouter les gêneurs, il faut bien
l’avouer.)
De cela découlera les règles
d’héritage. Sans fils vers fille, sans fille vers frères, sans frères vers
oncles, sans oncle vers plus proche parent, sans plus proche parent… non
défini. Il ne s’agit là de la première partie d’une logique législative qui
n’aboutira que plus tard.
Passage
qui évoque comment Yehvah fait contempler à Moïse le pays vers lequel son
peuple est destiné, alors qu’il a reçu l’interdiction d’y entrer. Après
quarante ans de bons et loyaux services, une seule faute aurait été
impardonnable à Moïse, frapper un rocher duquel devait sortir de l’eau plutôt
que de lui parler, à cause d’une populace geignarde et indisciplinée, pour un
résultat identique au final.
« Nb27.12L’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Monte sur cette hauteur des Abarîm, pour contempler le pays que j’ai donné aux enfants d’Israël. Parce que vous avez contrevenu à ma parole dans le désert de Cîn, lors de la querelle soulevée par la communauté, au lieu de faire éclater devant eux ma sainteté par les eaux.” Ce sont les eaux de Meribath-Kadêch, au désert de Cîn. »TO
Le verset précise : « vous
avez contrevenu ». Yehvah est juste ! Car s’il fait référence à
Aaron, ce dernier est déjà enterré. Ainsi, ni l’un ni l’autre ne seront entré
en « terre promise ».
Discussion de fin d’année entre Moyshelleh et son père Yohvehlleh. « Aba ! Aba ! On va en Israël cette année ? – Pourquoi « cette année » Moyshelleh ? – Parce que l’an dernier, tu nous as dit que puisqu’on passait notre temps à se plaindre et à être vilains, on devrait passer une année de réparation très dure pour mériter d’y aller. – C’est vrai ! Cette année nous y allons ! – Formidable Aba ! C’est le rêve de toute ma vie ! C’est le pays de grand-père et d’arrière grand-père ! – Non ! Moyshelleh ! Ton grand-père est né à Tamanrasset et son père est né à Sidi-Bel-Abès. – Oui ! Mais c’est le pays ou coulent les Milk-shakes et les caramels fondants ! J’ai fait tout ce que tu m’as demandé cette année supplémentaire ! Je suis allé chez l’orthophoniste deux fois par semaine. Je suis le meilleur des meilleurs de ma classe que mon école n’ait jamais eut et n’aura jamais. Je suis le seul qui discute avec toi comme nous le faisons. Je me suis occupé du jardin comme tu me l’as demandé ! Arraché tout ce que voulait arracher ! Brûlé toutes les fourmilières et autres bestioles de la terre ! Reconstruit et redécoré ta cabane à outils ! J’ai tué la dernière portée de chiots de notre Tamarah de mes propres mains ! J’ai diffusé sur J-tube la vidéo que j’ai composé moi-même ‘Mon Père est un Dieu’. J’ai pris soin de toutes mes forces de ma petite sœur ! Deux ans durant… jours après jours, sans rien demander pour moi. Je l’ai toujours défendue, j’ai pris sur moi ses bêtises et ses dévastations à chaque fois que tu voulais la punir, même quand elle s’attaquait à moi. Tu te souviens lorsqu’elle a mis la photo de Doyrelleh l’exploratrice à la place de celle de maman ? Quand elle passait son temps à hurler car elle avait toujours faim ? Toutes les fois ou elle partait jouer avec le petit voisin goy alors que tu lui as interdit ? Et surtout quand… – Ca suffit ! Je me souviens très bien ! Nous irons donc en Israël… mais pas toi ! – Pas… pas… pas moi ? – Non ! Pas toi ! Tu resteras ici en maison de l’enfance et plus personne n’entendra parler de toi. C’est parfaitement mérité, juste et équitable. C’est ton petit frère Joshouelleh qui s’occupera de ta sœur désormais et qui feras tout mes caprices ! – Mais… mais… pourquoi ? – Pourquoi ?! Pourquoi ?!! Tu oses demander « Pourquoi » ?!!! Tu as la mémoire courte mon petit ! Tu te souviens lorsque nous étions en camping, le 22 juillet, à 13 heures 42 minutes et 51 secondes GMT, alors que ta sœur criait encore et toujours pour un soda et que je t’ai demandé de lui apporter ? – Euh… no… ou… ou… oui*… ? (*non) – Et bien tu ne lui as pas donné dans la main, tu lui as posé sur le coussin à coté d’elle ! Voilà pourquoi ! Maintenant je vais te montrer une vidéo du pays, de la maison, sa piscine et son grand verger en face de la mer… un endroit merveilleux et magnifique dont tous les enfants rêveraient surtout lorsqu’on les a fait trimer comme des chiens, en leur promettant, pour leur refuser au dernier moment ! Tu devrais savoir que d’après ce qu’on raconte, notre dieu a fait ça avec notre plus grand maître et guide à l’époque. – Aba… – Oui mon adoré ? – Maintenant je sais comment on dit ‘sale ordure sadique bipolaire et schizophrène’ en hébreu ! – En trois ou en quatre lettres ? – Non ! En hébreu c’est en 4 ! »
Alors
qu’en général nous trouvons Yehvah qui donne des injonctions à Moïse, וַיֹּאמֶר
יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר, « Et l’Éternel parla
ainsi à Moïse… » ; le passage nous révèle étrangement le processus
inverse pour le cas de la nomination de Josué : וַיְדַבֵּר מֹשֶׁה, אֶל-יְהוָה
לֵאמֹר, « Alors Moïse parla à l’Éternel en ces termes… ».
« Nb27.15 Alors Moïse parla à l’Éternel(yehvah) en ces termes : Que l’Éternel(yehvah), le Dieu des esprits de toute chair [1], institue un chef sur cette communauté, qui marche sans cesse à leur tête et qui dirige tous leurs mouvements, afin que la communauté de l’Éternel(yehvah) ne soit pas comme un troupeau sans pasteur. »TO
Nous trouvons aussi une nouvelle
prérogative yehvahique : [1], « dieu des esprits de toute
chair », אֱלֹהֵי הָרוּחֹת לְכָל-בָּשָׂר – elohei
harou’hoth lekhol basar.
Si nous reprenons donc le
cheminement du passage, Moïse exige de Yehvah, la nomination d’un successeur.
Yehvah s’exécutera en nommant, ô surprise, Josué.
« Nb27.18 Et l’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Fais approcher de toi Josué, fils de Noun, homme animé de mon esprit, et impose ta main sur lui. 27.19 Tu le mettras en présence d’Eléazar le pontife et de toute la communauté, et lui donneras ses instructions devant eux. 27.20 Tu lui communiqueras une partie de ta majesté, afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël lui obéisse. »TO
Quelques versets après l’injonction
de Moïse à Yehvah, la dernière partie du verset prépositionne le
« transfert » d’autorité qui sera induit et confirmé ultérieurement,
aux prêtres.
Notons que de Josué, יְהוֹשֻׁעַ – yehoshu’a, le nouveau leader spirituel désigné dans le
texte, à Josias, יֹאשִׁיָּהוּ – yoshiahu, qui a
retrouvé « par hasard », le corps deutéronomique du texte, lui
permettant de s’autoproclamer, leader spirituel de son temps, réside une
troublante et confondante proximité. L’analogie vocalique induit plus
facilement une analogie de fonction transposée.
Une autre curiosité, contradictoire avec la loi imposée jusqu’alors fait son apparition en :
« Nb27.21 Il devra se présenter devant le pontife Eléazar, qui interrogera pour lui l’oracle des Ourîm (!!), devant le Seigneur(yehvah). »
(!!)Pour ceux qui auraient déjà
oublié, le recours aux oracles et à la divination à été proscrit à plusieurs
reprises et régulièrement depuis l’exode sous peine de mort. Pourtant, le
grand-prêtre en fonction y a recours officiellement à l’occasion de la
nomination de Josué. Les entorses internes à la loi continuent de se répéter
dans l’indifférence générale.
Pour
rappel, comme révélé plus avant (Nb18-) hormis quelques parties dédiées à
carbonisation, les sacrifices sont attribués aux prêtres pour leur consommation
personnelle. Les valeurs volumiques fixant les quantités prescrites pour les
oblations et les libations le sont en Nb15-.
Mesures référentes : les controverses et incertitudes sont nombreuses dans les
milieux yahwistes quant à déterminer avec précision les valeurs certaines des
poids et mesures. Nous sommes obligés de nous en remettre aux estimations
officielles et reconnues. Parmi ces valeurs acceptables dans les milieux
yahwistes autorisés, un des référentiels récent et poussé, est celui de
l’expert Avraham Yesha’yahou Karlits affectueusement appelé dans « ‘Hazon
Ish ». Ce dernier défini le hîn comme valant ~7.17 litres que nous
simplifieront à 7 et l’éphâ comme ~43 litres.
Les quantités et combinaisons
requises pour les sacrifices sont variables : Quotidien (Nb28.1-8),
Shabbat (28.9-10), Néoménie (28.11-15), Pâques (28.16-25), Pentecôte (28.26-30),
Nouvel an (29.1-6), Grand pardon (29.7-11), Fête des cabanes
(29.12-|). Elles se basent toutefois sur les matières premières
suivantes : agneaux d’un an, boucs, jeunes taureaux, tous sans défauts,
fleur de farine, huile d’olive pressée à la main, vin pur. Les ressources
végétales sont exigées proportionnellement en fonction de l’animal qu’elles
accompagnent.
Par animal
Farine
éphâ – litres
Huile
hîn – litres
Vin
hîn -litres
Agneau (15.5)
1/10
– 4.3
1/4
– 1.75
1/4
– 1.75
Bélier et assimilé (15.11)
2/10
– 8.6
1/3
– 2.3
1/3
– 2.3
Bœuf et assimilé (15.8)
3/10
– 13.2
1/2
– 3.5
1/2
– 3.5
Tableau estimatif des rentrées
annuelles de la coopérative yahwiste antique « Levy and Sons™ »,
association à caractère spirituel prétendu (non)-lucrative.
« Nb30.3 Si un homme fait un vœu au Seigneur(yehvah), ou s’impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole : tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. »TO
On
comprend donc qu’une parole est sensée être sacrée, au sens moral du terme
conditionnant ainsi l’honneur de l’individu. Depuis les temps immémoriaux, le
monde entier reconnaît la très haute et ultime valeur de la parole d’un
yahwiste qui n’a de comparaison que celle des samouraïs japonais qui allaient
jusqu’à se donner la mort, s’ils en venaient à faire défaut à celle-ci. La
comparaison s’arrête ici, tant les yahwistes ont trouvés, hors de la torah, un
commandement parmi tant d’autres, qui les oblige à ne pas porter atteinte à
leur propre vie et du fait conjoint que leur texte de référence n’impose au
final, aucune sanction au parjure. En dernier lieu, est t’il utile de rappeler,
ici encore et pour la seconde fois dans cet ouvrage, que ni le mot, ni le
concept, ou vice-et-versa, ni le concept ni le mot « Honneur »
n’existe en hébreu[6]. Ainsi, en l’absence de concept édificateur ou
de sanction même morale, rien ne sert de s’imposer une contrainte telle que le
respect de la parole.
Mieux encore, les pères et les
époux ont un droit de véto sur les décisions solennelles des femmes qui leur
sont rattachées. Ce véto est applicable selon divers cas de figures, que l’on
peut résumer simplement.
Le jour même
Après un jour / Consentement
silencieux
Père
Époux
Père
Époux
Fille
Vœu annulé
NC
Vœu maintenu
NC
Femme
NC
Vœu annulé
NC
Vœu maintenu
Veuve/répudiée
NC
Vœu annulé (!?)
NC
Vœu maintenu (!?)
Une
curiosité apparait cependant :
« Nb30.10
Quant aux vœux d’une femme veuve ou répudiée, tout ce qu’elle s’est imposé sera
obligatoire pour elle. 30.11 Au cas où c’est en puissance de mari
qu’elle a fait un vœu ou s’est interdit quelque chose par serment ; si son
époux l’apprend et ne lui dit rien, ne la désavoue point, tous ses vœux et
toute abstinence qu’elle a pu s’imposer restent obligatoires. 30.12 Si,
au contraire, son époux les annule le jour où il en a eu connaissance, tout ce
qu’a proféré sa bouche, soit vœux, soit interdiction personnelle, sera sans
effet : son époux les a annulés… »TO
Hormis le
caractère désuet de certaines tournures, la traduction est ici correcte. De ce
fait, il devient incompréhensible qu’une femme répudiée, qui ne vit donc plus
chez son mari et sorte ainsi de son autorité quotidienne soit encore soumise à
son droit de véto. Pire encore, l’assimilation faite entre répudiée et veuve.
Dans le cas d’une veuve, c’est passablement plus problématique. Cela impose à
l’époux de revenir d’entre les morts ou de communiquer avec ses derniers.
Insoluble en soit.
Peu avant
la contre-attaque de l’Empire (israélite) et le retour de Chaddaï, nous
assistons à la revanche des israélites. L’épisode de la guerre… pardon… de
l’extermination massive de Madian a commencé en Nb24.14.
Si nous sommes à la fin de la fin de Madian, il en va de même pour Moïse :
« Nb31.2 Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d’Israël ; après quoi tu seras réuni à tes pères. »TO
On peut saluer la tentative
maladroite des traducteurs de s’être essayés à la transposition de la locution
latine ad pater. Cependant, le sens d’arrivée diverge notablement de
celui d’origine.
« Nb31.2 Venge la
vengeance des enfants d’Israël des madianites, après, tu t’ajouteras à ton
peuple. »VR
Il faut
souligner que « le peuple » évoqué ici, et que doit rejoindre Moïse,
est celui qui est sortit d’Égypte et qui a été condamné à agonie après quarante
ans dans le désert. Ainsi, Moïse sacrifié pour d’obscures raisons va rejoindre
le reste du peuple qui lui était attaché ; peuple sacrifié pour de sombres
raisons. De ces jeux d’ombres et de lumières d’essence ténébreuse jaillira un
dernier exploit mochien éclatant et écarlate comme l’hémoglobine qu’il
dispersera qui sonnera comme dernier baroud « d’ordures honnit sur l’heure »
et non « d’honneur sur liure d’or ».
Recrutement :
« Nb31.3 Qu’un certain nombre d’entre vous s’apprêtent à combattre ; ils marcheront contre Madian, pour exercer sur lui la vindicte de l’Éternel(yehvah). Mille par tribu, mille pour chacune des tribus d’Israël, seront désignés par vous pour cette expédition. »TO
Un total de 12000 hommes
constituera le contingent expéditionnaire. Notons qu’il s’agit brutalement de
la « vindicte de l’éternel » et non plus des enfants d’Israël. Ce
dieu superpotent a-t-il vraiment besoin d’envoyer ses « enfants » à
la guerre pour régler ses griefs personnels ?
On nous signale ensuite qu’ils sont
« équipés pour le combat »(Nb31.5), ce qui, vu les circonstances, est
plus adéquat que pour la pêche. Enfin, on précise en : « Nb31.6
… pour diriger l’expédition, Phinéas, fils d’Eléazar le pontife, muni de
l’appareil sacré et des trompettes retentissantes. »TO.
Le verset décrit pourtant : וְאֶת-פִּינְחָס
בֶּן-אֶלְעָזָר הַכֹּהֵן, לַצָּבָא, וּכְלֵי הַקֹּדֶשׁ וַחֲצֹצְרוֹת הַתְּרוּעָה, בְּיָדוֹ., « …et Pin’has fils d’Eléazar le prêtre, à l’armée, et des
outils de sainteté et des trompettes d’alerte dans sa main. »VR.
Je signale
qu’à ce jour, aucun commentateur n’a été capable d’expliquer de quoi il est
question à propos de ces « outils de sainteté ». Les explicateurs
citent pêle-mêle toutes sortes d’éventualités allant de plaques frontales à
l’arche d’alliance, objet qui, il faut le reconnaître n’ont de place et
d’utilité, toute relatives, très limitées dans la main d’un homme.
La suite énonce :
« Nb31.7 …et ils livrèrent bataille à Madian, comme l’Éternel(yehvah) l’avait ordonné à Moïse, et ils tuèrent tous les mâles. 31.8 Ils ajoutèrent à ces victimes les rois de Madian : Evi, Rékem, Cour, Heur et Réba, tous cinq rois de Madian, plus Balaam, fils de Beor, qu’ils firent périr par le glaive. 31.9 Et les Israélites firent prisonnières les femmes de Madian, ainsi que leurs enfants ; ils s’emparèrent de toutes leurs bêtes de somme, de tous leurs troupeaux et de tous leurs biens ; 31.10 et toutes les villes qu’ils habitaient et tous leurs villages, ils les incendièrent. »TO
Plusieurs
remarques ici : d’abord on précise bien que toutes villes et villages furent
incendiés, hommes occis, femme, enfants, bétail et biens capturés. Parmi les
victimes on trouve cinq rois madianites complètement inconnus de l’histoire
réelle et notre vieil ami Balaam. Le tracas survient du fait qu’aux dernières
nouvelles : « Nb24.25 Alors Balaam se leva et reprit le
chemin de son pays. »TO. Le pays de Balaam est d’après: « Nb22.5
à Balaam, fils de Beor, à Pethor qui est sur le fleuve » ; la même
affirmation plus précise est faite en : « Dt23.5…Balaam, fils de Beor,
de Pethor en Mésopotamie. ».
Ce qu’on
traduit par « Mésopotamie » est inscrit dans le verset comme אֲרַם
נַהֲרַיִם – aram naharayim, « Aram des deux fleuves ». La
dernière position connue des Israélites est signalée en : « Nb25.1
Israël s’établit à Chittîm »TO. Si Chittîm est situé sur le
fleuve du même nom, affluent du Jourdain, légèrement au nord-est de la mer mort
et que Madian englobe le pourtour du golfe d’Aqaba en incluant une partie de la
péninsule du Sinaï (où Moïse épousa la fille du chef madianite local au pied du
buisson ardent), cela force les armées israélites à engager une marche au sud
sur une distance longue de 500km. Afin de rejoindre n’importe quelle région de Mésopotamie
de ce point, Balaam a l’obligation de voyager selon une direction incluse dans
le cadran nord-est, afin de reprendre le chemin de son pays.
Composition :
« Problème : Un corps
mobile 1, que nous nommerons Balaam, part d’un Point A, que nous nommerons
Chittim, à une heure h et se déplace selon un azimut Nord-est, à la vitesse
d’un âne monté. Un corps mobile 2, que nous nommerons Contingent
expéditionnaire israélite, part du même point A, à une heure h + temps de
mobilisation de 12000 hommes, se déplace selon un azimut Sud à la vitesse de
troupes antiques à pied. Question 1 : Quand le corps mobile 1 et 2 se rencontrent-t’ils ?
Question 2 : Où les corps
mobile 1 et 2 se rencontrent t’ils ? (Justifiez vos réponses et affinez
votre résultat selon une précision de l’ordre de l’infini.)
Question 3 (exercice de
rédaction) : Rédigez une histoire courte mettant en scène la rencontre
entre les corps mobile 1 et 2, en 0 mots.
Pour cette composition les
calculatrices sont interdites. Vous disposez de l’éternité pour
répondre. »
Pour la suite, le fier corps
expéditionnaire retourne avec son butin « Nb31.12 au camp, dans
les plaines de Moab, qui sont près du Jourdain vers Jéricho. »TO
« Nb31.15 et Moïse leur dit : Quoi ! Vous avez laissé vivre toutes les femmes ? 31.16 Ne sont-ce pas elles qui, à l’instigation de Balaam, ont porté les enfants d’Israël à trahir l’Éternel(yehvah) pour Baal-Peor, de sorte que la mort a sévi dans la communauté de l’Éternel(yehvah) ? 31.17 Et maintenant, tuez tous les enfants mâles ; et toute femme qui a connu un homme par cohabitation, tuez-la. 31.18 Quant à celles qui, encore enfants, n’ont pas cohabité avec un homme, conservez-les pour vous. »TO
Pour
tenter d’atténuer le dégout intense que le récit de tels faits procure,
soulignons que le traducteur se permet l’adjonction d’exclamations et
interrogation qui n’ont aucune origine ni équivalent depuis l’hébreu du texte.
Pour revenir sur les faits, si les hommes ont été massacrés à la chaleur des
combats, les femmes et les garçons seront froidement assassinés. Il ne reste
plus qu’au très saint et honorable peuple guerrier israélite à conserver les
fillettes vierges pour son propre plaisir. Les exécutés ont t’ils reçu, une
mort digne ?
Le traducteur nous parle de « guerriers »TO pour traduire תֹּפְשֵׂי הַמִּלְחָמָה – tofshei hamil’hamah, « Participants à la guerre ». Peut-être vaudrait-il mieux leur attribuer le statut de לוחמי ליהוה – lo’hamei layehvah, « Combattant de Yehvah », ce qui permettrait de les identifier par le sigle hébreu acronymique, qu’il est même possible de stylisé pour l’occasion, לל – « LL ». Ce, dans le but de simplifier la rédaction à venir, lorsque besoin se fera sentir d’y faire référence. Qui plus est, il me semble difficile de porter atteinte à la considération d’hommes de guerre authentiques, en nommant nos L.L. « guerriers ». Les codes de la guerre n’incluent pas le massacre de sangs froid de femme et d’enfant, dont peu de déliquescences morales humaines ont été capables dans l’histoire.
Les femmes
madianites rendues coupables ont été lâchement assassinées. Quant à leurs
garçons, quel grief pouvait-on avoir contre eux ! La logique serait t’elle
de se débarrasser des enfants aussi pour ne plus avoir à faire face à une
génération suivante ? Il ne faudrait pas que cela en devienne un modèle
pour les assassins de masses à l’avenir. Enfin, les jeunes filles ont elle été
examinée dans le but de déterminer l’avération de leur virginité leur conférant
le droit de survivre… entre les mains des meurtriers de leurs pères et des
lâches assassins de leurs mères et de leur frères ? A quoi vont-elles
pouvoir servir ? Les massacrés ont-ils reçu sépulture ? Quel pourrait
être l’état d’esprit d’une petite fille captive ayant été témoin de ces
horreurs ? Il me vient à l’esprit un chant patriotique dédié à la
souffrance d’une enfant face aux horreurs de la guerre et à sa loyauté à ses
racines ainsi qu’au défi de l’oppresseur. Il faudra pour l’occasion retoucher
quelques paroles de « La Strasbourgeoise ».
Chant
« La Madianite ».
Petit papa, voici la mi-carême, Car te voici déguisé en soldat. Petit papa, dis-moi si c’est pour rire, Ou pour faire peur aux tout-petits enfants. (bis) Non, mon enfant, je pars pour la Patrie : C’est un devoir où tous les papas s’en vont. Embrasse-moi, petite fille chérie, Je rentrerai bien vite à la maison. (bis) Dis-moi, maman, quelle est cette médaille, Et cette missive qu’apporte le messager ? Dis-moi maman, tu pleures et tu défailles. Ils ont tué petit père adoré. (bis) Oui, mon enfant, ils ont tué ton père ; Pleurons ensemble, car nous les haïssons. Quelle guerre atroce qui fait pleurer les mères, Et tue les pères des petits anges blonds. (bis) Le sable cingle aux portes de la ville. Là est assise une enfant de Madian. Elle reste là malgré le froid, la bise, Elle reste là malgré le froid du jour. (bis)
Un homme passe, à la fillette ordonne. Elle reconnaît l’uniforme israélite. Elle refuse la posture qu’on lui force, A l’ennemi, elle dit bien fièrement. (bis) Gardez vos verges, je garde ma candeur ; Soldats mochiens, passez votre chemin. Moi, je ne suis qu’une enfant de Madian. A l’ennemi, je n’offre pas séant. (bis) Tout en priant dans ce temple de pierre, Ma mère est morte sous ce porche incendié, Frappée à mort par l’une de vos flèches, Frappée à mort par l’une de vos épées.(bis) Mon père est mort sur vos champs de bataille, Je n’ai pas vu l’ombre de sa sépulture, Frappé à mort par l’une de vos flèches. C’est la raison de ma robe de deuil. (bis) Vous avez eu le Néguev et ‘Hechbon, Vous avez eu des millions d’étrangers, Vous avez eu Canaan et Moab, Mais mon p’tit cœur, vous ne l’aurez jamais, Mais mon p’tit cœur, restera à Madian.
Sera
ordonné la purification et la mise en quarantaine des hommes et du butin de
manières diverses en fonction du matériau qui le constitue. Les captifs devront
aussi être purifiés : « Nb31.19 …vous devez vous purifier
le troisième et le septième jour, vous et vos prisonniers. ». Sachant que
les prisonniers en question ne sont plus que les jeunes vierges madianites
épargnées, on imagine sans peine les ignominieux soudards sanguinaires faire la
toilette aux fillettes, deux fois dans la semaine.
Voici les règles du partage du butin : « Nb31.27 Tu partageras ces prises entre les guerriers qui ont pris part à l’expédition, et le reste de la communauté. 31.28 Puis tu prélèveras comme tribut pour le Seigneur(yehvah) , de la part des gens de guerre qui ont fait l’expédition, une tête sur cinq cents : individus humains, bœufs, ânes et menu bétail… 31.29 tu le donneras au pontife Eléazar comme prélèvement du Seigneur(yehvah) . … 31.47 sur cette moitié échue aux enfants d’Israël, indistinctement un sur cinquante, personnes et animaux, et il les donna aux Lévites. »TO
Nous avons échappé à
« humanoïdes usitables » à la place de « individu humain ».
De manière clarifiée le butin sera
répartit 50% aux soudards et 50% au peuple. Sur les 50% des soudards, Éléazar
le prêtre reçoit 1/500. Sur les 50% du peuple, les lévites reçoivent 2%.
Quel est le butin de bétail et de
«créatures humaines »TO?
« Nb31.32 …menu bétail,
six cent soixante-quinze mille pièces ; 31.33 gros bétail,
soixante-douze mille ; 31.34 ânes, soixante et un mille. 31.35
Quant aux créatures humaines, le nombre des femmes qui n’avaient pas cohabité
avec un homme s’élevait à trente-deux mille. »TO
Le butin
décrit est ici plus que démesuré. Pour comprendre cette démesure prétendue,
comparons les cheptels capturés à Madian et le cheptel actuel en Israël. Le
plus époustouflant demeure toutefois le fait que les scores antiques concernant
le cheptel d’un peuple bédouin dispersé, dépassent de loin les scores actuels
de la production israélienne, malgré le fait qu’Israël soit un pays en voie de
développement, issue d’une implantation datant de la fin des années 40.
Certains
pourraient être choqués de lire qu’Israël est un des plus gros (pour ne pas
dire, le plus gros) producteurs de porcs du Moyen-Orient. Une « loi »
datant de 1962, interdit l’élevage et la commercialisation de porcs dans le
pays. Cette « loi » n’a rien d’autres comme inspiration qu’une
essence religieuse. A l’instar des interdictions de mariages laïcs ou
intercommunautaires, soit hors d’une bénédiction religieuse, l’état qui se
targue d’être une démocratie moderne subit le dictat d’un extrémisme religieux
archaïque basé sur une référence textuelle imaginaire fabriquée, alors qu’il
s’agit de la seule « pseudo-démocratie » au monde ne disposant pas de
constitution et vivant constamment sous loi martiale. Heureusement, pour les
libéraux encore vivants, la loi du business reléguant les lois stériles au rang
d’anecdotes, tout est toujours contourné et contournable ici bas. Et même si,
elle n’atteindra jamais la qualité de celle du terroir alsacien, il est
toujours et partout possible de manger une bonne choucroute dans les environs.
A ce propos, nos beignets de crevettes sont tout autant succulents !
Quant à l’estimation de la
population de jeune femmes et filles n’ayant pas encore eut de rapports
sexuels : je fixe très approximativement et arbitrairement la barre par
excès à 15 ans pour les madianites, considérant les us et coutumes rapportés de
l’antiquité à propos des peuples semi-nomades comme les madianites/bédouins.
S’agissant du seuil comparatif avec Israël, je transpose la population féminine
de moins de 15 ans. Le chiffre proposé par défaut cette fois, est approximatif
et cherche à correspondre à la limite estimée des madianites. Il est affinable
du fait que l’âge moyen du premier rapport en Israël est estimé à 16.7 ans[11].
Pour comparaison, la France affiche cette même valeur à 18.5 ans[12].
Pour revenir à nos moutons, le
texte poursuit en énumérant la part devant revenir à Eléazar et à ses lévites,
avec une grande précision, pour ceux qui ne sauraient pas compter, supposons
le.
Pour clore, suit la répartition du
butin.
..
Bœufs
Moutons
Anes
Vierges
Total(31.32-35)
72000
675000
61000
32000
Éléazar (31.29,37-40)
72
675
61
32
Lévites(31.47)
720
6750
610
320
Peuple(31.27,30)
35928
336825
30439
15968
Soudards(31.27,36)
35280
330750
29890
15680
Plusieurs
constats sont évidents, ici. Tout d’abord, Éléazar, le grand prêtre, qui rappelons
le, est resté en base arrière, est le grand gagnant de l’opération : 72
bœufs, 675 moutons, 61 ânes. Mais plus que tout, 32 vierges. La guerre sainte
qu’aura mené son peuple lui aura rapporté un lot de vierges, non pas au
paradis, mail bel et bien de son présent. On peut tout supposer quant au sort
qui leur sera destiné.
L’autre
constat concerne le nombre de massacrés que l’on peu estimé grâce au reliquat
de vierges madianites capturés. Les chiffres donnés sont encore, trop abusivement
entiers pour être réalistes. Puisque ce sont les seuls dont nous disposons, il
faut s’en contenter. En se basant sur la démographie de l’actuel Yémen qui
affiche une population de moins de 15 ans de près de 50% (la population antique
ayant été certainement plus jeune, amenant à considérer ce chiffre comme
inférieur à la réalité de l’époque), et supposant une parité homme femme
théorique, les garçons de moins de 15 ans représentent donc le double du nombre
de jeunes filles capturées et les adultes le double. La population d’homme, de
femmes et de garçons aurait donc été de 3×32000 soit 96000 individus. Sur les
64000 femmes et garçons exterminé, rien dans le texte ne permet, ne serait-ce
que supposer, qu’il y ait pu y avoir des « Justes d’Israël », qui
auraient risqué leur vie pour cacher et ainsi soustraire à l’extermination, les
enfants madianites. Madianites qui rappelons le, ne sont que le peuple de l’épouse
de Moïse.
« Nb31.48 Les
officiers des divers corps de la milice*, chiliarques et centurions,
s’approchèrent de Moïse, et lui dirent : 31.49 Tes serviteurs ont
fait le dénombrement des gens de guerre qui étaient sous leurs ordres, et il
n’en manque pas un seul. »TO
Ainsi, sur les 12000 miliciens* de
ce qu’on pourrait appeler « La Ligue des Volontaires Israélites contre le
Madianisme de la division LL Phinéas », aucune perte n’est à déplorer.
Cela suppose soit une supériorité technique militaire écrasante, soit que comme
les femmes et les enfants exécutés captifs, tous les madianites se soient fait
massacrés « comme des moutons à l’abattoir », lors de l’épisode, non
pas d’Oradour-sur-Glane mais de Chîttim sur Jourdain.
Le traducteur prend deplus le
risque de transposer ici des grades romains et grecs pour décrire des officiers
hébreux : centurions (Rome antique), chiliarques (Grèce antique).
Les archéologues sont toujours en
reste de mettre à jour un charnier de presque 100000 personnes, enfants
compris. A moins que les corps aient été complètement brulés pour ne plus
laisser de trace.
« Nb31.50 Nous apportons donc en hommage à l’Éternel(yehvah) ce que chacun de nous a trouvé de joyaux d’or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles et colliers, pour racheter nos personnes devant l’Éternel(yehvah). 31.51 Moïse et le pontife Eléazar reçurent de leur main cet or, toutes ces pièces façonnées. 31.52 Tout l’or de l’offrande, dont on fit ainsi hommage à l’Éternel(yehvah) , se montait à seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les chiliarques et les centurions.»TO
ce que chacun de nous a trouvé de joyaux d’or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles et colliers, pour racheter nos personnes devant l’Éternel. 31.51 Moïse et le pontife Eléazar reçurent de leur main cet or, toutes ces pièces façonnées. 31.52 Tout l’or de l’offrande, dont on fit ainsi hommage à l’Éternel, se montait à seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les chiliarques et les centurions.»TO
Du fait de
l’absence de technologie dentaire prothétique pour l’époque, nous ne saurons
pas si les dents en or eussent été récupérées. Conservant la valeur du sicle
référent fixé à 10g (9.6g ‘hazal[13]),
16750 sicles représentent 167,5 kg d’or correspondant à une valeur
approximative actuelle transposée de l’ordre de 8.375.000$[14].
Je n’ose pas transposer les valeurs hautes du sicle, fixé selon d’autres
estimations à 25g, ce qui ferait plus que doubler le pactole. Le pauvre Moïse,
proche de l’échéance de sa mort annoncée n’aura pas le temps de profiter du
magot. En revanche, les dividendes d’or jaune produits par la dispersion
« d’or rouge sang », étant attribués à autant à Moïse qu’Éléazar,
c’est donc ce dernier qui empochera en plus du bétail et des vierges.
L’histoire
continue avec la requête de Ruben et Gad, qui préfèrent rester sur les
territoires déjà rasés, ne prenant pas part à l’installation en « terre
promise ». Alors que dans l’inconscient collectif, tout le peuple hébreu
est venu en Canaan, plus d’un sixième des effectifs fera défaut avant même la
légendaire incursion au-delà du Jourdain. Cela conforte l’idée de tentative
d’exclusion par l’auteur des Rubénites et des Gadites qui étaient dénombrés en
minorité, afin de justifier plus d’attribution territoriale à Juda (Cf. Nb26 –
Dénombrement nouvelle formule.)
L’histoire
se déroule comme suit en commençant par le constat que les territoires
traversés et rasés, propices à l’élevage et du fait qu’il soit affirmé que
Ruben et Gad possèdent de nombreux troupeaux, ceux-ci demandent une faveur à Moïse.
Cette faveur consiste à leur attribuer les régions déjà conquises du Jourdain
oriental contre renoncement de leur part en Canaan. Moïse s’insurge et évoque
l’attitude du peuple 40 ans plus tôt qui l’aura fait maudire. Il finit par
obtenir la participation des combattants Gadites et Rubénites à la conquête de
Canaan comme unité de choc, conditionnellement au retour hors Canaan et à
l’attribution des terres briguées.
Comme à l’accoutumée, quelques
curiosités supplémentaires apparaissent.
La demande express est faite par
Gad et Ruben, cependant Moïse inclura dans leur partition extérieure, une
demi-tribu de Manassé :
« Nb32.33 Alors
Moïse octroya aux enfants de Gad et à ceux de Ruben, ainsi qu’à la moitié de la
tribu de Manassé, fils de Joseph, le domaine de Sihôn, roi des Amorréens, et le
domaine d’Og, roi du Basan ; tout ce pays selon les limites de ses villes, les
villes du pays dans toute son étendue. »TO
L’explication de la
« demi-tribu » de Manassé apparaîtra plus tard, avec Josué en 17.1-2,
lors du « tirage au sort » de l’affectation des territoires :
« Js17.1 Le lot
attribué à la tribu de Manassé, parce qu’il était le premier-né de Joseph,
échut à Makhir, premier-né de Manassé, père de Ghilead ; et, comme il était
belliqueux, il eut le Galaad et le Basan. 17.2 Les autres
descendants de Manassé reçurent selon leurs familles, savoir : les fils
d’Abiézer, ceux de Hêlek, ceux d’Asriel, ceux de Sichem, ceux de Héfer et ceux
de Chemida, formant la descendance mâle de Manassé, fils de Joseph, selon leurs
familles. »TO
Nous nous situons donc dans le récit à l’aube de l’invasion de Canaan. Après la campagne contre Madian, qui malgré l’étendue du territoire à conquérir de plusieurs centaines de kilomètres carré de déserts, semble avoir été une blitzkrieg, nous faisons face à un « blitzbau », une reconstruction éclair.
« Nb32.34 Et les enfants de Gad rebâtirent Dibôn, Ataroth et Arœr ; 32.35 Atroth-Chofân, Yazer et Yogbeha ; 32.36 Bêth-Nimra et Bêth-Harân, comme viles fortes et parcs à bétail. 32.37 Et les enfants de Ruben rebâtirent Hesbon, Elalê et Kiryathayim ; 32.38 Nébo, Baal-Meôn (qui changèrent de nom) et Sibma. Ils remplacèrent par d’autres noms les noms des villes qu’ils rebâtirent. »TO
Rappelons que La population d’hommes
de plus 20 ans actifs, soit apte à engager matériellement un chantier de
reconstruction urbaine de Gad et Ruben est de 84230. A cet effectif échoit, non
pas de bâtir un campement temporaire, mais bel et bien, 14 « villes fortes
et parcs à bétail », en quelques jours, voire semaines tout au plus.
Faut-il suggérer qu’il faille plusieurs milliers d’ouvriers occupés plusieurs
années afin de bâtir des fortifications antiques, pour mieux comprendre
l’énormité ?
Le texte
énumère ici les différentes étapes franchies et installations prétendues. Nous
soulignerons ici, les localisations citées dans l’exode par un signe
« * », et celle citées après l’exode par « ^ ». Sera ajouté
le signe « ? » à toute localisation nouvelle et inconnue.
Divergences dans l’énumération des étapes.
Ramsès*, Soukkot*, Ethâm*, Pi-Hariroth*,
Mara*, Elim*!, Mer des Joncs*, Désert de Sîn*, Dofka?,
Alouch?, Rephidîm*, désert de Sinaï*, Kibroth-Hattaava^, Hâcéroth ?,
Rithma?, Rimmôn-Péreç?, Libna?, Rissa?,
Kehêlatha?, Mont Chéfer ?, Harada?, Makhêloth?,
Tahath?, Térah?, Mitka?, Haschmona?,
Mossêroth?, Benê-Yaakan ?, Hor-Haghidgad?, Yatvathah?,
Abrona?, Asiongaber?, Kadêch^, Hor-la-Montagne^, Çalmonah?,
Pounôn?, Ovoth^, lyyê-Haabarîm^, Dibôn-Gad?, Almôn-Diblathayim?
en face de Nébo, Plaines de Moab^ vers Jéricho.
* Pi-Hahiroth : cette localisation
répond uniformément à deux appellations différentes trouvées dans deux versets
contigus Nb33.7 et Nb33.8 ; respectivement פִּי הַחִירֹת – pi-ha’hirot et פְּנֵי הַחִירֹת – pnei-ha’hirot.
Si pi est la bouche et pnei la face, affecté à terme donnée, cela
nous ouvre des perspectives intéressantes : rebaptisons, pourquoi pas les
Bouches-du Rhône, Faces-du-Rhône. Cela ferait très bon effet sur des
bouteilles. Ce qui est sans importance puisque le produit ne change pas plus au
final que l’étape traitée.
** Elim : « Nb33.9 …Or, à Elim étaient douze sources d’eau et soixante-dix palmiers, et ils s’y campèrent. »TO.
Bien sûr la description du lieu est
surréaliste tant elle est fantasmagorique. D’autant qu’un tel endroit s’il
avait existé, n’aurait pas manqué d’attirer l’attention dans tout le moyen
orient, et comme tous les cours d’eau de l’époque qui n’ont pas disparu, on
l’aurait déjà trouvé.
Une majorité d’étape viennent de
faire leur apparition dans le texte. Certaines pourraient être rapprochées
phonétiquement d’étapes décrites par le passé, mais cela impliquerait qu’elle
soit renommée ou que le rédacteur ait tenté d’étoffer son récit.
Concernant les règles générales la
conduite à tenir face aux futurs autochtones conquis, Moïse évoque ici trois
points cruciaux :
Chasser les habitants, anéantir
leurs symboles, ruiner leurs hauts-lieux (33.52).
Lotir le pays par tirage au sort au
prorata des densités tribales (33.54).
Subir la colère yehvahique et être
harcelé par d’éventuels épargnés (33.55).
Ceci va donc nous réserver de
grands moments de spiritualité en perspective.
Soulignons que le sens de « cadeau », à propos du pays, est très discutable :
« Nb33.53 Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez ; car c’est à vous que je le donne à titre de possession. »TO, fait plus songer à « désignation de conquête » que cadeau. De toute manière, si cadeau il y a, il parait potentiellement empoisonné.
« Nb33.55 Or, si
vous ne dépossédez pas à votre profit tous les habitants de ce pays, ceux que
vous aurez épargnés seront comme des épines dans vos yeux et comme des
aiguillons à vos flancs : 33.56 ils vous harcèleront sur le
territoire que vous occuperez ; et alors, ce que j’ai résolu de leur faire, je
le ferai à vous-mêmes. »TO
La définition globale du territoire à conquérir, fixé à Moïse, n’est autre que :
« Nb34.2 Donne aux enfants d’Israël les instructions suivantes : Comme vous allez entrer dans ce pays de Canaan, voici quel territoire vous tombera en partage : le pays de Canaan selon ses limites. »TO.
L’idée générale une fois posée, l’auteur tente de préciser la délimitation qui lui semble acceptable.
« Nb34.3 Vous aurez
pour côté méridional le désert de Cîn, sur la lisière d’Édom ; cette limite du
midi commencera pour vous à la pointe orientale de la mer Salée. 34.4
Puis la limite s’infléchira, par le midi, vers la montée d’Akrabbîm, atteindra
Cîn et aboutira au midi de Kadêch-Barnéa ; sortira vers Haçar-Addar, ira
jusqu’à Açmôn ; 34.5 d’Açmôn, la ligne déviera vers le torrent d’Égypte,
et se terminera à la mer. 34.6 Pour la frontière occidentale, c’est
la grande mer qui vous en tiendra lieu : telle sera pour vous la frontière occidentale.
34.7 Voici quelles seront vos bornes au nord : vous tracerez une
ligne de la grande mer à Hor-la-Montagne ; 34.8 de Hor-la-Montagne
vous la continuerez jusqu’à Hémath, d’où la démarcation aboutira à Cedad ;
34.9 puis elle atteindra Zifrôn, et aura pour terme Haçar-Enân :
telles seront vos bornes au nord. 34.10 Pour vos bornes à l’orient,
vous tirerez une ligne de Haçar-Hênân à Chefâm ; 34.11 de Chefâm,
cette ligne descendra jusqu’à Ribla, en passant à l’orient d’Ayîn ; puis,
descendant encore, elle suivra le bord oriental de la mer de Kinnéreth, 34.12
descendra encore le long du Jourdain, et viendra aboutir à la mer Salée. Tel
sera votre territoire, quant aux limites qui doivent le circonscrire. »TO
Parmi les
divers endroits cités, hormis si ceux qui dispose d’une structure géographique
établie, la confusion et l’incertitude règne quant à les définir précisément.
Les spécialistes eux-même ne sont pas d’accord, et les historiens et
archéologues se perdent en conjectures.
Pour comprendre l’ampleur du
désastre descriptif, je m’en tiendrai à citer les commentaires de notre
traducteur secondaire, sur la question.
« … Désert de Tzin (çin) :
Le désert de Tzin est la région située au sud-ouest de la Mer morte. Il formait
également la frontière sud de Judah…
Montée d’Akrabim :
Ou ‘Montée des Scorpions’. Ce nom désigne les montagnes au sud-ouest de la
Mer morte…
Kadesh Barnéa : On pense
qu’elle se trouve à 100km au sud-ouest de la Mer Morte… d’autres disent qu’elle
est située dans la région de Pétra, à environ 77km au sud de la Mer Morte…
‘Hatsar Adar : Traduit
par : ‘ Temple d’Adarya’ (Targoum Yonathan) ou ‘Village d’Arad’
(Septante). Saadia le traduit par Rapia’h… On pense qu’il s’agit de Khirbet
el-Qudeirat, à 8 km au nord-est de Kadesh Barnéa (Eïn Kadis)…
Atzmon : On l’identifie à
Kessam (Targoum Yonathan), qui est Quesse-Mah ou Koutzémah, à 8 km à l’ouest de
‘Hatzar Adar. Saadia le traduit par Menazel…
Wadi égyptien : Wadi el-Arich
(Saadia ; Kaphtor Vaphéra’h 11,41b). Il se trouve à environ 128 km de la
Mer Morte, au milieu de la péninsule du Sinaï…
Mont Hor : Ce n’est pas le
même Mont Hor que dans le verset 33.37 (Abarbanel ; Paane’ah Raza). On
l’identifie aux montagnes d’Amanah (Targoum Yonathan ; Rachi, Guittin 8a
sous Eïzehou, qui sont identifiées à Jebel Zébédani, la chaîne traversant le
Liban et la Syrie. Cela pourrait être aussi le mont Amanus, ‘Guiaour Dagh’
syrienne. Certains disent qu’il s’agit de la montagne El Hori Adah, à environs
24km au sud de Latakia, sur la côte syrienne, à l’ouest de ‘Hamath (Kaphtor
Vaphéra’h 11,42a). Ceci se trouverait à 256 km au nord de la frontière
israélienne actuelle….
Grande route de ‘Hamath :
‘Hamath est une ville en Syrie à environs 80 km de la Méditerranée ;
appelée aujourd’hui Hamah. D’autres notent que la frontière rejoint
approximativement les Montagnes d’Amanah à Tibérias (Targoum Yonathan)…
Tzédad : Les Septante le
traduisent par Saradac. On pense que Tzédad est Sédad, à environs 112 km à
l’est de Byblos et 88 km au sud de ‘Hamath. D’autres identifient Tzédad au
Défilé de Baghche. D’autres sources estiment que Tzédad est Khirbet Serada au
nord d’Abil, à l’est de Merl Ajun, vers le Hermon. Des sources anciennes
déclarent que Tzédad est Avlas de Kilka’eï (Targoum Yerouchalmi), qui est
probablement Avlas en Cilicie, ou Pylae Ciliciaea du coté nord-est de la
Méditerranée…
Zifron : Il s’agit peut-être
de Zifran, qui se trouve au nord-est de Damas, ou Zeferane entre ‘Houms et
‘Hamath. Les Septante le traduisent par Defrona. Certains disent qu’il s’agit
d’Afrin, sur le fleuve du même nom…
‘Hatzar Eynan : Il s’agit de
la frontière nord-est (Rachi). Certains identifient cet endroit à Al Qaryatein,
à 128 km au nord-est de Damas. Les sources classiques l’apparentent à ‘Hatzan
Alakrat, à environs 48 km au sud-ouest de ‘Hamath (Kaphtor Vaphéra’h 11.42b).
D’autres estiment qu’il s’agit d’Aintab… Chéfam : Assimilé à Sépphamar
(Septante), Paamia (Saadia) ou Afmia (Targoum Yonathan). Certains disent qu’il
s’agit d’Apamea, à l’est de la vallée basse de l’Orontes, appelé aujourd’hui
Kulat-el-Mudik…
Rivlah : Identifié à Dafné
(Targoum Yonathan ; Saadia), le Khirbet Dafné actuel, à 16 km au nord du
Lac Houlah. Les Septante le traduisent par Béla. Il semble évident que la
frontière tourne à angle aigu vers l’ouest, probablement à Chéfam…
Eyin : Un nom propre
(Targoum ; Rachi) ou : « la source » (Septante). »
… Il formait également …
… On pense… d’autres disent…
Traduit par … ou … le traduit par… On pense que… On l’identifie à … le
traduit par… à environ… Ce n’est pas le même…On l’identifie … Cela pourrait
être aussi … Certains disent … Ceci se trouverait …D’autres … approximativement
… traduisent par … On pense que … D’autres identifient … D’autres sources
estiment que … Des sources anciennes déclarent …est probablement … Il s’agit
peut-être de … ou … Certains disent … Certains identifient …. Les sources classiques
… D’autres estiment … Assimilé à … ou… ou… Certains disent … Identifié à … le
traduisent par … probablement …
Entre deux on peut remarquer avec
amusement que le commentateur apprécie les multiples de 4… hormis un 77 perdu
au passage.
Il n’a y
plus de doute sur le fait que tout soit douteux concernant les délimitations
territoriales certaines d’Israël. Encore et toujours concernant le texte, si
des affirmations en sortent, ce ne sont que des choix arbitraires et
approximatifs extirpés d’hypothèses sur le sens du texte pour lequel plus
personne n’a aucune certitude et tout le monde propose son petit avis. Ces
carences pourraient sembler anecdotiques pour le cas où on laisserait ce texte
pour ce qu’il est, soit une compilation antique de dérives fantasmagoriques
d’auteurs décalés et/ou psychopathes. Les conséquences prennent de toutes
autres proportions dès lors qu’on lui accorderait un crédit quelconque ou pire
une foi aveugle, immuable et inébranlable. Extraire une vérité absolue
d’incohérences et d’approximation, pour laquelle des individus engagent une
conduite de vie et un comportement social cherchant à y correspondre devient
vite, bien plus qu’une inadéquation, mais bel et bien une menace.
A Abraham était promis en
Gn15.18-21 : « J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le
torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate : le Kénéen,
le Kenizzéen, le Kadmonéen ; le Héthéen, le Phérézéen, les Rephaim ;
l’Amorréen, le Cananéen, le Ghirgachéen et le Jébuséen. ».
A Moïse était promis en Ex3.17 :
« et j’ai résolu de vous faire monter, du servage de l’Égypte, au
territoire du Cananéen, du Héthéen, de l’Amorréen, du Phérézéen, du Hévéen et
du Jébuséen, contrée ruisselante de lait et de miel. ».
Du premier au dernier patriarche
actif, il semble que l’ambition des auteurs soit revue à la baisse.
Quoiqu’il
en soit, tous les efforts descriptifs de frontières bien définies, sera réduit
en miette dans le dernier volet qui reviendra à limites floues et étendues du
« Grand Israël » : « Dt11.24 Toute région où se
posera la plante de vos pieds, sera à vous : depuis le désert jusqu’au Liban,
depuis le fleuve, le fleuve de l’Euphrate, jusqu’à la mer occidentale,
s’étendra votre territoire. »TO. Savent-ils seulement ce qu’ils
veulent ?
En dépit
des impossibilités de géolocalisation précise des dernières redéfinitions
territoriales, le territoire désigné engloberait le Liban, une partie de la Turquie
de la Syrie incluant sa capitale. Damas et Beyrouth se trouverait donc en
« terre promise » et donc en « terre sainte ». Pour
l’époque cela implique, non seulement la prise de possession de la partie
cananéenne de l’Égypte, mais cette fois la partie sud de l’empire Hittite. Ces
deux derniers occupants historiques de la région, ne seront pas mentionnés par
les auteurs lors du récit de leur invasion. D’ailleurs en 1274 AEC alors que
les égyptiens et les hittites s’affrontaient à Qadesh, aucune des deux
civilisations ne se serait aperçues d’une invasion de leurs territoires venant
de l’est.
Les
commentateurs sont aussi très embarrassés de la citation du Mont Hor dit
« Hor-la-Montagne » parmi les jalons frontaliers. Le texte situe le
Mont Hor à mi-chemin entre le Golfe d’Aqaba et la Mer Morte. Du fait de la distorsion
géométrique, les explicateurs paniqués suggèrent immédiatement qu’il ne s’agit
pas du même endroit. Un peu facile à mon goût. Si cette facétie permissive était,
généralisée à l’ensemble du texte, il deviendrait possible de situer n’importe
quoi n’importe où. Ce qui faciliterait grandement le gommage d’incohérences.
Les interprétations, conjectures et justifications n’étant pas notre propos,
nous nous en tiendrons au texte « sacré », auquel d’après ses
rédacteurs, il est impossible d’ajouter ou de soustraire quoique ce soit, ni
d’altérer le sens.
Pour conclure, on est en droit de s’interroger sur la légitimité d’individus qui revendiqueraient soudain un territoire, sur lequel ni eux ni leurs ancêtres n’auraient vécu, aux délimitations nébuleuses, fictivement conquis par un peuple fictif au nom d’un texte décalé prétendu transmis par une divinité fictive.
Il est ici imposé aux futurs
conquérants de faire cadeau de petits privilèges fonciers, mais non des
moindres à nos chers lévites.
« Nb35.2 Avertis les enfants
d’Israël qu’ils doivent donner aux Lévites, sur leur part de possession, des
villes pour qu’ils y habitent, outre une banlieue, autour de ces villes, que
vous leur donnerez également. Les villes leur serviront pour l’habitation
; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens, pour tous les besoins
de leur vie.»TO
Jusque-là
plus rien ne surprend. La mesure imposée, quant à elle, souffre d’une légère
contradiction.
« Nb35.4 Ces banlieues des
villes que vous donnerez aux Lévites comporteront, à partir du mur de chaque
ville, un rayon de mille coudées. Vous mesurerez, extérieurement à la ville,
deux mille coudées du côté de l’orient, deux mille du côté du midi, deux mille
du côté de l’occident et deux mille du côté du nord, ayant pour centre la ville :
telles seront les banlieues de leurs villes. »TO
A l’intérieur de deux versets
consécutifs, nous trouvons donc deux mesures passant du simple au double. Mais
nous trouvons aussi un premier référentiel qui fait état de « rayon »
puis le suivant qui fait état de Cotés. Du scribe égyptien Ahmès et son papyrus
Rhind datant de (~1650AEC) au grec Anaxagore de Clazomènes (500-428 AEC), trouverions-nous
ici une autre évocation de « La quadrature du cercle » ?
Suivent la sur-affectation de 6
villes comme refuge pour meurtrier involontaire, ainsi qu’un ensemble de règles
qui spécifient qui et comment bénéficier de ce refuge : « Nb35.13
Quant aux villes à donner, vous aurez six villes de refuge. »TO
« Nb35.19 C’est le vengeur du
sang qui fera mourir l’assassin ; s’il le rencontre, qu’il le fasse
mourir. »TO
« Nb35.29 Mais si le meurtrier
vient à quitter l’enceinte de la ville de refuge où il s’est retiré, et que le
vengeur du sang, le rencontrant hors des limites de son asile, tue le
meurtrier, il ne sera point punissable. »TO
« Nb35.28 Car le meurtrier
doit rester dans son asile jusqu’à la mort du grand-pontife ; et après la mort
de ce pontife seulement, il pourra retourner au pays de sa possession. »TO
Se pourrait-il dans ce cas que les
condamnés espèrent voire fomente la mort anticipée du grand-pontife ?
Nous
savons déjà qu’il est proscrit au peuple de se mélanger à d’autres, malgré son abâtardissement
déjà avancé d’après le fil du récit. On trouvera ici, une raison de forcer au
mariage limité au sein de la tribu. Les descendants de Manassé contestent
l’attribution aux filles de Celofhad (Nb27.1-11), une partie du territoire de
Canaan. Ceux-ci craignent une réduction de leur patrimoine foncier, en vertu du
mariage des filles avec des hommes d’autres tribus.
Le mode opératoire est toutefois
troublant.
« Nb36.1 Les chefs de famille…
se présentèrent et parlèrent… »TO.
Il s’agit donc bien de venir
contester des ordres initiaux de Yehvah, comme l’ont fait, pour ce même
problème territorial les filles de Celofhad. La parole de Yehvah, serait ainsi,
révocable en cas de désaccord.
« Nb36.5 Et Moïse donna aux
enfants d’Israël, sur l’ordre de l’Éternel(yehvah), les
instructions suivantes : La tribu des enfants de Joseph a raison. »TO.
Aucun « ordre de
l’éternel », n’apparait dans le texte. Soit le texte qui pour de nombreux
autres passages, voit Yehvah, dicter à Moïse, et ce dernier répercuter tant
bien que mal, omet un passage crucial, soit Moïse s’attribue des prérogatives exécutives
court-circuitant son très cher dieu. Cela sous-entend que la loi de Yehvah, en
plus d’être soustraite à son autorité, est très imparfaite et que celui-ci n’a
aucune notion des conséquences pratiques de ce qu’il ordonne du fait d’une
incapacité d’anticipation et de clairvoyance, ce qui est notablement fâcheux
pour une entité divine qui se prétend toute puissante.
La conclusion sera donc :
« Nb36.8 Toute fille appelée à hériter, parmi les tribus des
enfants d’Israël, devra épouser quelqu’un qui appartienne à la tribu de son
père… »TO, et « Nb36.11 Mahla, Tirça, Hogla,
Milka et Noa se marièrent avec les fils de leurs oncles. »TO.
[2]
Nb20.1 : « Les enfants d’Israël, toute la
communauté, arrivèrent au désert de Cîn, dans le premier mois, et le peuple
s’arrêta à Kadêch. »TO – Nb33.36 : « …au désert de Cîn,
c’est-à-dire à Kadêch. »TO
[3]
Nb22.1 : « Les enfants d’Israël repartirent, et
ils allèrent camper dans les plaines de Moab, sur la rive du Jourdain, qui fait
face à Jéricho. »TO
[4]
Nb33.1-48. / Cf. Nb 33.1-49 – Récapitulatif des étapes
franchies par les hébreux : nouveautés
géographiques en perspectives.
[5]
Nb10.2 : « Fais-toi deux trompettes
d’argent… »TO
[6] Cf. Torax : Les
Versets Diaboliques – Ex20 : Les dix commandements, §5
Cette section décrit principalement les sacrifices animaux rituels et l’investiture des prêtres. Ce qu’il faut globalement en retenir, c’est qu’ils consistent majoritairement à répandre du sang sur l’autel et à brûler de la chair. Il est répété à chaque fois : « Ce sera un holocauste, combustion d’une odeur agréable au Seigneur(yehvah). » D’autres offrandes consistent aussi en pains et huile. On doit donc à Yehvah, l’industrialisation du barbecue.
Notons que ces sacrifices ont aussi
pour but, d’obtenir le pardon de ses fautes. Il s’agit d’une double atteinte à
la dignité humaine et à la moralité, et c’est elles qui sont sacrifiés avec
l’animal. Le fait de s’octroyer le droit de massacrer et de brûler des animaux
pour réparer des péchés et obtenir un pardon est particulièrement barbare et
primitif. On aurait pu s’attendre à ce que soit proposer au fauteur de
s’amender, s’excuser, réparer tant que possible les conséquences de ses erreurs
et l’encourager à s’améliorer. Au lieu de cela, il suffit au fauteur de
sacrifier un animal innocent pour effacer sa conduite et soulager sa
conscience. Si la tentative de transposition de ses responsabilités suites
d’actes, relève immanquablement de la petitesse morale, l’acceptation que cette
transposition soit faite par le biais du sacrifice d’un animal innocent, n’est
que sauvagerie et cruauté.
Il faut
savoir qu’aujourd’hui encore perdure une tradition sordide qui consiste à faire
tourner un coq au-dessus de sa tête puis de le faire égorger pour expiation de
ses fautes avant le grand pardon. On nomme cette tradition les kapparot.
Pour ma
part, j’affirme sans la moindre retenue, que si j’avais quelque chose à me
faire pardonner et si la seule solution était d’opérer un sacrifice animal pour
pardon, je préfèrerais rester fautif que de devenir assassin.
Pour la suite je reprendrai en
relevant un verset au passage.
Lv3.17 –
Interdits alimentaire : application sélective de la loi.
« Lv3.17 Loi
perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures : toute graisse
et tout sang, vous vous abstiendrez d’en manger. »TO
Ceci a
induit les règles de l’abatage animal, qu’il faut égorger et vider de son sang
avant d’en traiter la viande à l’eau et au sel pour extirper le plus de sang
possible. Au pire, même mal compris, ce verset pourrait inciter au végétarisme.
Car les traductions sont correctes et les versets utilisent bien le verbe לאכול – le’ekhol, « manger ». Toute autre
interprétation est farfelue. L’éviction du sang est rappelée en Lv7.26-27 :
“Vous ne mangerez, dans toutes vos demeures, aucune espèce de sang, soit
d’oiseau, soit de quadrupède. Toute personne qui aura mangé d’un sang
quelconque, cette personne sera retranchée de son peuple.”, ainsi qu’en Lv17.10-12.
Repris en :Dt12.16,23-24
Toutefois la fixation faite sur le sang passe sous silence l’interdit de graisse. Les lois alimentaires imposées aux yahwistes obnubilées par le sang, font complètement abstraction de la graisse. Pourtant, si on s’attache à respecter la loi, on devrait s’abstenir de consommer “toute graisse et tout sang”. Je regarde désormais avec circonspection, les inclusions de petites boules blanches dans les saucissons cacher vendus dans nos supermarchés… on retrouve en Lv7.23 : ” Parle aux enfants d’Israël en ces termes : Tout suif de bœuf, de brebis et de chèvre, vous n’en devez point manger.”
Une preuve
“saignante” supplémentaire que les yahwistes ont interprété, extrait et
imposé ce qu’ils voulaient bien imposer ou ce qui les arrangeait. On ne peut
pas dignement faire appliquer une loi aussi lourde de conséquences un mot sur
deux.
Si on
demande aujourd’hui à un rabbin, pourquoi les sacrifices ne sont pas appliqués
conformément à sa loi, il répondra que ceux-ci ne sont licites que pour le
service du Temple. Du fait qu’il n’y ait plus de temple, les lois concernant
les sacrifices sont caduques. Si les lois concernant les sacrifices sont
caduques, l’interdit de consommation de graisse et de sang, incluent dans les
lois du service du temple, devrait aussi être caduque. Pourtant, le sang reste
stigmatisé et banni mais la graisse complètement ignorée. Au final cela permet
de mieux comprendre les mathématiques rabbiniques : appliquer 50% des lois à
200% équivaut à appliquer 100% des lois à 100%. Ca ne reste que théorique car
en pratique, ils font appliquer 10% des lois à 1000%, et malheureusement pas
les meilleures, tout en en inventant au passage.
Lv10.1-2 –
Les fils d’Aaron immolés pour offrande spontanée : abus
de puissance disproportionné.
« Lv10.1 Les fils d’Aaron, Nadab et Abihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l’encens, et apportèrent devant le Seigneur(yehvah) un feu profane sans qu’il le leur eût commandé. 10.2 Et un feu s’élança de devant leSeigneur(yehvah) et les dévora, et ils moururent devant le Seigneur(yehvah). »TO
Les
numéros 3 et 4 de la nomenklatura sont dévorés par un feu divin pour avoir fait
fumer de l’encens sans y avoir été conviés. Au-delà de la disproportion devenue
habituelle chez Yehvah l’équitable et le miséricordieux,
on peut comprendre le but de ce verset comme un message clair. Si les pontes
sont exécutés sommairement pour une petite erreur, qu’en serait-t-il des profanes ?
Deplus, cela suppose donc que le service divin est extrêmement périlleux.
Ainsi, le commun est amené simplement à penser : “Laissons tout cela aux
prêtres et soyons dociles…”. L’auteur consolide ainsi la légitimité et
l’exclusivité du clan dominant.
Les
ruminants au sabot fendu sont désignés consommables. Les poissons dotés de
nageoires et d’écailles. Tous les oiseaux saufs certains désignés. Certaines
sauterelles. Jusque-là, tout va bien, c’est peu après que ça se corse
légèrement.
Repris en : Lv20.25
Lv11.5-6 –
Règles alimentaires : surprenante classification des
espèces.
« Lv11.5 La
gerboise, parce qu’elle rumine, mais n’a point le pied corné : elle sera immonde
pour vous ; 11.6 le lièvre, parce qu’il rumine, mais n’a point
le pied corné : il sera immonde pour vous. »TO
Selon
toute objectivité, la gerboise et le lièvre sont des rongeurs. De ce fait il leur
serait impossible de ruminer quand bien même il tenterait de le faire, à moins
de modifier complètement leurs maxillaires et de leur ôter les dents de devant.
Soit Yehvah ne reconnait plus ce qu’il a
prétendu créer, soit l’auteur a commis une bourde supplémentaire. La traduction
n’aide en rien : « gerboise »TO traduit de שָּׁפָן – shapan qui est employé pour décrire un daman ou un
lapin, et le lièvre étant déjà cité, la traduction correcte aurait dû être
« daman ». La différence entre daman et gerboise est comparable à
celle entre loutre et campagnol. Quand
bien même ce ne serait qu’un lapin, la différence reste de taille. Car il est
vrai que pour signifier affectueusement « lapinou » en hébreu, on
utilise le terme שפנפן – shfanpan. Serait-ce
l’origine secrète du sobriquet de « Pan-pan » le lapin ?
Revenons à nos quadrupèdes, ni
moutons, ni lapins.
« Lv11.27 Tous ceux
d’entre les animaux quadrupèdes qui marchent à l’aide de pattes, sont impurs
pour vous. »TO
Relevé au
passage… il est aimable de la part de ce très cher Yehvah de rappeler que des quadrupèdes
marchent avec des pattes. Sera t’on autorisés à les consommer si on les fait
marcher avec des échasses ?
« Lv11.29 Voici ceux que vous
tiendrez pour impurs, parmi les reptiles qui se traînent sur la terre : la
taupe, le rat, le lézard selon ses espèces ; 11.30 le hérisson,
le crocodile, la salamandre, la limace et le caméléon. »TO
La taupe, le rat, le hérisson, la
salamandre, la limace… ne sont pas des reptiles ! Ici, le problème lexical
est la cause du non-sens. שֶּׁרֶץ – sherets aurait dû être traduit par vermine et non par reptile.
Le problème est le même en 11.41-42. Cela ravive le débat sur le soin et
l’exactitude qui devrait concerner la traduction de livres prétendus sacrés et
servant de référentiels…
Selon les
mêmes logiques et inspirations, à chaud et dans la foulée, voici un adage de
Rabbi Mosheyllehvitz : « Si tu n’attrapes pas la mouche par les deux
antennes elle te frappera du pied. » Commentaire : la mouche n’a pas
d’antennes et on n’utilise pas le terme pied pour désigner un membre locomoteur
d’insecte. De toute façon, cet adage ne veut absolument rien dire.
Règles
concernant là ce qui est traduit par lèpre, mais dont le sens est très vaste.
Il s’agit de différentes affections cutanées qui conditionnent le statut de
pureté ou d’impureté pour un individu dans un premier temps, puis celui d’objets
ou structure atteints par ce genre de manifestations. Les passages terminent
par les procédures de purifications consécutives aux affections guéries, qui
consistent sans surprise à un lot d’offrandes et de sacrifices.
« Lv15.18 Et une
femme avec laquelle un homme aurait habité charnellement, tous deux se
baigneront dans l’eau et seront souillés jusqu’au soir. »TO
Alors que
certains affirment que « Croissez et multipliez » est un commandement
primordial, l’acte charnel fondamental à la réalisation du commandement se voit
soudain qualifié d’acte engendrant une « souillure ». Le tribut payé
par l’amour charnel est encore une fois du a une considération archaïque et
malsaine de l’acte d’amour, aggravé par une traduction dégradante. Le thème de l’impureté réapparait à maintes
reprises et sera éclairci ultérieurement dans notre exposé (infra
Lv18.4)
On
comprend souvent ce terme avec tristesse et pitié, et peu savent que l’origine
en est la torah ce qu’elle est vraiment.
« Lv16.5 De la part de la communauté des enfants d’Israël, il prendra deux boucs pour l’expiation et un bélier comme holocauste… 16.8 Aaron tirera au sort pour les deux boucs : un lot sera pour l’Éternel(yehvah), un lot pour Azazel… 16.10 et le bouc que le sort aura désigné pour Azazel devra être placé, vivant, devant le Seigneur(yehvah), pour servir à la propitiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert… 16.22 Et le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une contrée solitaire, et on lâchera le bouc dans ce désert. »TO
La
première chose à comprendre ici, c’est qu’à l’instar des chérubins, Yehvah s’auto-contredit une nouvelle
fois. D’abord il interdit de sculpter des représentations d’anges, puis il en
commande deux. Ensuite, il interdit, la formulation du nom ou le service d’un
dieu étranger, mais il finit par l’ordonner lui-même. Il renforcera peu après,
l’interdit qu’il va lui-même enfreindre : « Lv17.7…et ils
n’offriront plus leurs sacrifices aux démons… »TO, infraction
de : « Ex22.19 Celui qui sacrifie aux dieux(elohim),
sauf à l’Éternel(Yehvah) exclusivement, sera voué à la
mort. »TO
La
deuxième chose à comprendre, qui est à n’y rien comprendre, c’est le fait que Yehvah impose de servir ce que l’on
considère aujourd’hui comme son opposant majeur, Azazel alias le Diable. Dès
lors, cela répand dans l’inconscient collectif une dualité existentielle entre Yehvah
et Azazel, soit le prétendu bien et le prétendu mal. En outre, cela revient à
dire que ce qui se trouve dans les prescriptions de service à Yehvah, n’est
autre que le service à Azazel. Ainsi, pour bien servir Yehvah, il faut servir
Azazel. En d’autres termes, on peut affirmer que servir ce dieu, c’est servir
le Diable.
Il faut
noter que paradoxalement, les animaux offerts à Yehvah sont étripés et brulés, alors
que l’offrande à Azazel, est laissée libre et en vie. En fait, si on décrit à
qui que ce soit, les sacrifices à Yehvah sans préciser qu’ils lui sont
destinés, chacun songera immédiatement qu’il s’agit de rites sataniques :
animaux sacrifiés, sang répandu, dépouille brulée, odeur de chair brulée
agréable…
Le bouc envoyé à Azazel, pourtant
sensé porter toutes fautes de la communauté d’Israël, est laissé indemne, alors
que jusque-là, toute expiation était réalisé par un carnage. Ce diable Azazel
est au final plus humain et moins sanguinaire pour prix de son service que le cruel
et sanguinaire Yehvah. On a presque l’impression qu’Azazel laisse Yehvah perpétrer
l’ensemble de son culte sordide pour, non pas, un dollar symbolique, mais un
bouc symbolique.
Je ne
reviendrai que peu, puisque déjà évoqué (Cf. Lévitique, introduction.), sur la
moralité de reporter ses fautes sur un bouc-émissaire plutôt que d’assumer,
réparer et améliorer. Dès lors qu’il existe un moyen de se décharger d’une responsabilité
en la faisant porter par un media quelconque, plus rien n’encourage à être
attentifs à ses actes ni à améliorer son attitude. Le champ libre est laissé au
mécréant de le rester puisqu’on l’y encourage en lui fournissant un moyen
d’expiation inconditionnel. Qu’en penser, lorsqu’en plus cela devient collectif ?
« Lv16.34
Que cela soit pour vous un statut perpétuel, afin de relever les enfants
d’Israël de tous leurs péchés, une fois l’année. »TO
Lv17.3-5 –
Abattage réservé : plus d’exclusivités aux prêtres.
« Lv17.3 Tout homme de la maison d’Israël qui égorgera une pièce de gros bétail, ou une bête à laine ou une chèvre, dans le camp, ou qui l’égorgera hors du camp, 17.4 sans l’avoir amenée à l’entrée de la Tente d’assignation pour en faire une offrande à l’Éternel(Yehvah), devant son tabernacle, il sera réputé meurtrier, cet homme, il a répandu le sang; et cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. 17.5 Afin que les enfants d’Israël amènent leurs victimes, qu’ils sacrifient en plein champ, qu’ils les amènent désormais à l’Éternel(Yehvah), à l’entrée de la Tente d’assignation, au pontife, et qu’ils les égorgent comme victimes rémunératoires en l’honneur de l’Éternel(Yehvah). »TO
L’idée est appuyée immédiatement en
Lv17.8-9 et reprise en Dt12.15
Tout est
dit. Les abattages doivent désormais être confiés aux seuls prêtres. Quant à la
condamnation de “meurtrier qui répand le sang” à l’encontre d’un
homme qui abattrait lui-même son bétail, on ne peut songer là que l’hôpital se
moque très grossièrement de la charité. Toutefois, l’auteur impose là, un
argument coercitif radical !
Lv17.13 –
Chasse : contradiction aux lois alimentaires précédentes.
« Lv17.13 Tout
homme aussi, parmi les enfants d’Israël ou parmi les étrangers résidant avec
eux, qui aurait pris un gibier, bête sauvage ou volatile, propre à être mangé,
devra en répandre le sang et le couvrir de terre. »TO
Ici, le
propre à être mangé est litigieux. אֲשֶׁר יֵאָכֵל – acher yeakhel, à reçut une vocalisation
étrange. Alors qu’en 17.10, un verset identique, יאכל est
vocalisé yokhal, et qu’en 17.12, יאכל est
aussi vocalisé yokhal, יאכל est
soudain vocalisé différemment pour une orthographe identique dans un groupement
de versets où la cohérence contextuelle impose une vocalisation identique. Quoi
qu’il en soit, dans tous les cas, on ne peut plus traduire par “propre à être
mangé” mais bien mieux par “qui sera mangé”. Qui aurait voulu
maquiller les règles de la chasse ?
On sait
que les vocalisations et cantillations actuelles, ne sont pas originales,
puisqu’elles ont été établies au moment de la rédaction du Codex d’Alep au X°
siècle en Palestine, soit plus de 22 siècles après le don hypothétique de la torah,
mais environ 14 siècle après sa mise en forme écrite la plus probable.
Plus tôt, seuls
les quadrupèdes ruminants au sabot fendu, était autorisés alors que cette
fois-ci, le gibier de chasse est autorisé, à condition de répandre son sang et
de le couvrir de terre. La succession de commandements évasifs, dispersés,
souvent contradictoire porte un sérieux coup à l’homogénéité, la cohérence et
la constance du texte.
Le
dix-huitième chapitre traite des rapports sexuels interdits à l’instar de Lv20-.
Les interdits désignent un ensemble de nudités inobservables et les définitions
d’incestes, d’adultères ou d’abominations.
Lv18.3 –
Interdiction d’imitation culturelle : la démarche
séparatiste continue.
« Lv18.3 Les
pratiques du pays d’Égypte, où vous avez demeuré, ne les imitez pas, les pratiques du pays de
Canaan où je vous conduis, ne les imitez pas et ne vous conformez point à leurs
lois. »TO
Reprise en : Lv20.23
Ce verset
apparaît dans un le contexte d’énumération des lois sexuelles. On sait
plusieurs choses des égyptiens qui semblent déplaire à l’auteur et à ce qu’il
va attendre de ses suivants pour l’avenir. Les égyptiens impliquaient
sexuellement les jeunes filles très tôt. Il faut se rappeler qu’une implication
initiatique sexuelle visait à préparer la jeune fille à devenir jeune femme, l’âge
moyen du mariage pour une fille est plus ou moins de 12 ans et demi[1].
Les pratiques de contraceptions étaient très avancées. A priori, le but de
l’auteur est d’instaurer un ordre familial hétérosexuel et d’éviter les moyens
contraceptifs, contradictoires à une démographie satisfaisante.
Mais
d’autres usages égyptiens sont passés sous silence, comme l’excision des
filles. Toujours dans une optique démographique, il semble être plus sage de ne
pas porter atteinte aux potentiels de futures mères. Voici donc les coutumes à
ne pas reproduire des égyptiens.
On en
oublie une… la circoncision. Parfaitement pratiquée par les égyptiens antiques,
contrairement à ce qu’ordonne ce verset, elle n’a pas été abolie par les yahwistes, quand bien même plus tardivement, les égyptiens y renonceront d’eux
même.
Un mot sur
ces interdictions maladives de toute nudité et l’effroi qu’inspire le corps
humain dans sa plus simple expression. Les règles de pudeurs de plus en plus
extrêmes conduisent aujourd’hui nombres d’extrémiste à considérer la chevelure
de leur femme comme une nudité et en arrivent à leur raser le crâne pour leur
faire porter des perruques.
Dans la
série des pratiques égyptiennes reportée, on notera le principe de l’isolement
des femmes pour cause de menstruations et leur conception de l’impureté. Si
dans tous les camps, les traductions font des ravages, “impureté”
traduit comme tel induit une connotation péjorative de saleté, alors que ce n’est
absolument pas le cas. Le terme que l’on traduit par impur n’est autre que טמאה – tameh, « bouché ». On considère ici qu’il
s’agit d’une interférence obstructive énergétique et vibratoire. Malgré tout,
il faut convenir que certaines conceptions masculines simplistes les
encouragent à traiter les femmes comme des pestiférées pendant leurs périodes
de règles.
A nouveau
nous retombons dans le schéma de “torah à la carte”, où l’on applique
et garde ce qui arrange ou qui plaît, et on passe sous silence ou on se
débarrasse de qui dérange ou ne plaît pas.
« Lv18.21 Ne livre rien de ta progéniture en offrande à Molokh(molekh), pour ne pas profaner le nom de ton Dieu(eloheikha): je suis l’Éternel(Yehvah). »TO
Aussi répété en Lv20.2-5.
Si Molokh est une divinité
cananéenne, il semblerait depuis des travaux archéologiques révélateurs
réalisés sur le site de l’ancienne Carthage dans les années 20, que ce soit
aussi le nom du rituel visant à jeter un nouveau-né au feu[2].
Il semble
en effet plus rentable mais surtout vital à la clique yahwiste naissante de
préserver la démographie. Pour ce faire, Yehvah s’octroie donc outre les premiers-nés,
tous les individus obligés de racheter leur vie, après avoir bien évidemment
fait mutiler sexuellement les mâles.
« Lv18.22 Ne cohabite point
avec un mâle, d’une cohabitation sexuelle : c’est une abomination. »TO
Repris en : Lv20.13
Si l’homosexualité féminine est
condamnée à demi-mot de manière allusive, l’homosexualité masculine l’est ouvertement.
Pour continuer dans le sens du rejet du non-conforme et du différent : voici donc l’origine de cette homophobie ancestrale et archaïque. Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. Très étrangement, il existe des communautés juives pratiquantes gays un peu partout dans le monde. A la place de « étrangement » j’aurai pu choisir paradoxal. Ceci du fait que l’on puisse en effet considérer paradoxal d’adhérer à une croyance qui rejette violemment votre identité profonde. Il s’agit d’une remarque de concept et aucunement d’un jugement, car il n’appartient à personne de juger les complexes dualités humaines.
Selon mon point de vue personnel, si j’avais été gay, je ne pense pas que j’aurais pu avoir la force d’adhérer à une doctrine quelle qu’elle soit, qui m’exclurait et me déclarerait abominable. Si je ne suis pas doté de ce penchant sexuel, j’éprouve toutefois beaucoup de sympathie et de respect pour ces communautés. D’abord, par simple conviction profonde que chaque individu doit avoir le droit de vivre et de s’exprimer comme il l’entend en vertu de dont la nature la doté. Ensuite, parce que face à la ségrégation, au jugement dogmatique, à l’intolérance, au rejet… les gays ont mené un dur et digne combat pour mériter leur émancipation.
Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. En effet, les sources bien informées, en Israël, nous apprennent que Tel-Aviv détrône San Francisco au rang de capitale mondiale gay. La ville accueille en effet des gay pride internationales et le volume de participants a dépassé depuis longtemps les 100000 participants. Je considère pour ma part qu’il s’agit d’un joli pied-de-nez fait aux fanatiques. Mieux encore, la gay pride de Jérusalem est un symbole d’une très haute portée qui devrait avoir pour slogan “Gays de toutes les religions, unissez-vous!”. Pour clore, je rappelle qu’un de leur dernier slogan en date fut “Aime ton prochain comme toi-même.”.
Je terminerai ce commentaire par
une citation :
« De mon point de vue, la
condamnation juive de l’homosexualité est l’œuvre d’êtres humains – limités,
imparfaits, craignant la différence, et par-dessus tout soucieux de survie
tribale. En un mot je pense que nos ancêtres ont eu tort sur un certain nombre
de choses, et l’homosexualité en fait partie. » Rav Janet Marder, rabbin
d’une synagogue gay à Los Angeles.
On peut
juste ajouter : « Ce qui est prétendu contre-nature, n’est-il justement
pas dans la nature ? » Ainsi, si Yehvah était bien le dieu tout puissant
auquel les hommes aspirent, aurait-il créé quelque chose dans le but de le martyriser ?
L’imposteur Yehvah, oui ; DIEU, non !
Lv19.13 –
Extorsion : officiellement pratiquée et légale,
publiquement interdite et répréhensible.
« Lv19.13 Ne
commets point d’extorsion sur ton prochain, point de rapine. »TO
Il est intéressant
de trouver dans le texte lui-même l’interdit d’extorsion, alors que
jusqu’alors, et la suite le confirmera, le texte ne vise qu’à faire accepter
une domination cléricale lévite aux communs dans le but de les extorquer.
Lv19.14 –
Abus de faiblesse : officiellement pratiqué et
orchestré,
publiquement interdit et répréhensible.
« Lv19.14 N’insulte pas un sourd, et ne place pas d’obstacle sur le chemin d’un aveugle : redoute ton Dieu(eloheikha)! Je suis l’Éternel(Yehvah). »TO
Si a
priori, ce rappel de conduite est, on ne peut plus moral et saluable ! Il
est aussi terriblement paradoxal et hypocrite dès lors qu’on voudrait en
sourire et le prendre au sens second. Ainsi que déjà démontré à plusieurs
reprises, autant la lecture directe, que l’interprétation que la mise en œuvre de
la loi, est l’apanage des prêtres. Force de lois, aidant à évincer le profane
et à le menacer de châtiments parfois ultimes si il voulait s’immiscer ou
désobéir, la caste cléricale dominante auto-imposée a tout loisir de faire
appliquer la loi à sa guise et dans son intérêt.
Ceci évoque l’adage qui affirme « Au
royaume des aveugles, les borgnes sont rois », mais plus encore, « Au
royaume des aveugles, les aveugles sont aveugles. »
Lv19.18 –
Vengeance et rancune : dissonance dans l’attitude de Yehvah.
« Lv19.18 Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même : je suis l’Éternel(Yehvah). »TO
« Tu aimeras ton prochain
comme toi-même », est une des références des plus célèbres et du plus
souvent employées, extraites de la torah. Le monde actuel tend à montrer
qu’elle est, pour beaucoup, restée lettre-morte et théorique.
Cet amour inconditionnel à vouer au
prochain et l’interdit de rancune et de vengeance attribuée à un dieu qui
lui-même se décrit « vengeur », « ne pardonnant point », « poursuivant
les générations suivantes pour les fautes des pères », « qui ne
laisse pas impuni ».
La vindicte punitive et la
sauvagerie associée de Yehvah n’est plus à démontrer à ce
stade et ne fera qu’empirer par la suite.
De ce
fait, Yehvah demeure persona non grata pour
promulguer un tel commandement. Que peut penser un individu normalement
intelligent à qui on ferait cette injonction, aux vues de l’histoire jusqu’à ce
point ? « Ça un l’air un bon conseil Yehvah, mais pourrais-tu nous
montrer comment il faut faire car depuis le début, tu ne nous montres que
l’inverse… ». Fin de commentaire.
Lv19.20-22 –
Rapports charnels avec esclave : prostitution
cryptée.
« Lv19.20 Si quelqu’un cohabite charnellement avec une femme, qui est une esclave fiancée à un homme et n’a été ni rachetée ni autrement affranchie, il y aura châtiment, mais ils ne seront pas mis à mort parce qu’elle n’était pas affranchie. 19.21 Et il amènera pour sa faute, au Seigneur(yehvah), à l’entrée de la Tente d’assignation, un bélier de délit. 19.22 Le pontife lui fera expier par ce bélier délictif, devant le Seigneur(yehvah), le péché qu’il a commis, et le péché qu’il a commis lui sera pardonné. »TO
Nous
devons donc comprendre que l’acte charnel évoqué requiert un châtiment, bien
qu’il ne soit pas précisé lequel. Quoiqu’il en soit d’un bélier sera versé au
prêtre. Il est bien précisé au prêtre et non au propriétaire/fiancé. Ainsi, si
un homme s’attribue une esclave (à laquelle il serait deplus fiancé), et s’il
décide de la laisser (prostituer), l’encaissement des honoraires revenant au
prêtre, le prêtre devient le proxénète bénéficiaire et le propriétaire/fiancé
l’agent. Le texte semble laisser une éventuelle commission à leur appréciation.
Mais ne nous arrêtons pas à la version officielle.
« Lv19.20 Si un homme cohabite charnellement avec une esclave qui est à moitié mariée à un [autre] homme et n’a été ni rachetée ni libérée, elle doit être punie physiquement. Cependant, puisqu’elle n’est pas affranchie, [les deux] ne seront pas mis à mort. 19.21 [L’homme] doit apporter son offrande délictueuse à Dieu(yehvah), à l’entrée de la Tente de Communion, un bélier. 19.22 Le prêtre fera expiation pour lui devant Dieu(yehvah), pour le péché qu’il a commis, par le bélier de délit. Il obtiendra ainsi le pardon pour sa faute. »TS
Rappel : la mise entre crochet
est un ajout du traducteur secondaire.
Cette fois
ci, nous passons de « il y aura châtiment »TO à
« elle doit être punie physiquement »TS. Merci de la
précision, d’autant que traduit ainsi, c’est l’esclave éventuellement prostituée
qui est châtiée et non l’homme ayant affaire avec. La divergence des
traductions est due ici, tant à l’euphémisation qu’à la perte de sens du mot
traduit par « châtiment/punie physiquement » : בִּקֹּרֶת – bikoret.
Il va
falloir ensuite éclaircir les dissensions traductionnelles qui opposent
« fiancée »TO à « à demi-mariée »TS. Le
terme utilisé pour « fiancée/demi-mariée » est ici : נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Afin de confirmer, infirmer ou étendre le
sens de termes utilisés, on peut comparer leur usage à d’autres endroits du
texte, dans un contexte tant similaire que différent. La tentative reste vaine
car ces deux termes ne sont employés qu’une seule et unique fois, non seulement
dans le pentateuque, mais plus encore, ils sont absents des extensions comme les prophètes
ou les hagiographes. Dans tout l’ancien testament, ces deux termes
n’apparaissent qu’une fois à cet unique endroit. Si nous cherchons les termes
qui une fois traduit produisent « fiancée », nous trouvons :
Dt22.23,25 ; Ex22.15. Il s’agit de אֹרָשָׂה – orasah.
Si nous cherchons les termes produisant « mariée » nous
trouvons : Dt22.22 ; Lv22.12, pour בְעֻלַת-בַּעַל – beoulat ba’al et תִהְיֶה לְאִישׁ – tihieh le ish. Concernant « épouse »
: Gn3.17 ; Gn12.5,11,17,19 ; Gn16.1,3 ; Gn20.7,12,14,18 ; Gn24.3,4,15,36,37,38,51 ;
Gn25.1 ; Gn34.4,8,12 ; Gn38.6,8,14 ; extrait de אִשָּׁה – ishah.
En aucun
cas on ne trouve de près ou de loin, même de très loin, נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Il va donc falloir nous intéresser à l’étymologie
du terme. L’étymologie hébraïque d’appuyant sur une racine trilitère et celle
du mot נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet étant ח.ר.פ., cela nous conduit à 3 grand axes sémantiques : 1- insulter,
injurier, outrager, blasphémer, défier ; 2- hiverner, hiberner ; 3- destiner
à, vouer à.
Éliminons d’emblée le sens 2,
« hiverner/hiberner » tant il est incongruent dans le contexte cité.
Il nous reste les sens 1 et 3. Considérons le préfixe נ – noun,
comme signifiant un passif ou un réflexif, et la terminaison ת- -tav, comme une affectation féminine. Ceci nous donne
pour le sens 1 : insultée, injuriée, outragée, blasphémée, défiée. Éliminons
les possibilités liées au blasphème ou au défi concernant l’esclave. Il nous
reste insultée, injuriée, outragée. Fusionnons les 3 possibilités en
« outragée verbalement ». Concernant le sens 3, le passif féminin
nous donne : destinée à, vouée à. Si nous passons l’outrage verbal il nous
reste « destinée à ».
Une traduction brute serait :
« et un *(l’)homme qui coucherait une femme couchage de semence et
elle esclave destinée à un *(l’) homme et son affranchissement non
affranchi ou sa liberté ne lui sera pas donné ‘bikoret’ ne mourront pas car
elle n’est pas libérée. »VB
Remarquons le grossier de
« coucherait une femme couchage de semence » comme traduction brute.
Le verset ne se limite pas àיִשְׁכַּב אֶת-אִשָּׁה – yishkav et ishah, « coucher une
femme », mais ajoute שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat
zera’a, variablement « couche (épaisseur) de semence, couchage de
semence ». Ce שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, se
retrouve en Lv22.5 et Lv22.15, תֵּצֵא מִמֶּנּוּ שִׁכְבַת-זָרַע– tetse mimenou shiskhvat-zera’a,
« qui a laissé échappé de la matière séminale »TO,
« qui sortira de lui couche (épaisseur) de semence. »VB.
En Nb5.13, שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a,
est traduit par « commerce charnel »TO.
Concernant *l’homme, le
propos est ambigu et peut renvoyer à « l’homme qui coucherait »
autant qu’à « un homme qui coucherait ». L’absence d’un terme tel que
אחר – a’her, « autre », dans
le texte et non une traduction, laisse planer le doute. Il peut donc supposer
tout autant, qu’il s’agisse de l’esclave époux de la femme concernée, le
propriétaire de l’esclave ou encore d’un homme quelconque.
A propos du châtiment, « il y
aura châtiment »TO à « elle doit être punie
physiquement »TS, ces traductions s’appuient sur le passage אוֹ
חֻפְשָׁה לֹא נִתַּן-לָהּ–בִּקֹּרֶת תִּהְיֶה – o lo
niten lah bikoret tihieh, la traduction brute donne “ou liberté sienne non
donné à elle ‘bikoret’ sera”. Le לֹא – lo,
« non », revêt une importance cruciale ici. Quel que soit ce ‘bikoret’,
la présence du non, qui précède toujours et invariablement ce qu’il conditionne
en hébreu, permet d’affirmer indubitablement que « cela n’est pas ». Même
s’il s’agissait d’une punition, le verset précise qu’elle ne sera pas. En vertu
des éléments rassemblés, en affectant « couchage de semence » à
« pour jouissance » et momentanément
‘bikoret’ à « punition » : nous obtiendrions une
traduction sensiblement différente.
« et un (l’)homme qui coucherait avec une
femme pour jouissance, et elle esclave destinée à un (l’)homme, et son
affranchissement non affranchi, ou sa liberté ne lui sera pas donné punition(bikoret)
ne mourront pas car elle n’est pas libérée. »VR
En conservant ici
« punition » pour bikoret, même si cela ne lui est pas donné,
le verset perd sa cohérence (encore eut-il fallut qu’il en ait une). D’où
provient l’appréciation que ce seul mot unique dans tout le tana’kh, soit une
punition ? Du fait que les commentateurs ultérieurs, considérant
certainement très rentable de fouetter la femelle utilisée, mais plus, d’en
taxer l’utilisateur, ont extirpé de בִּקֹּרֶת – bikoret,
la racine ב.ק.ר. – bakar, « bœuf », étendu
à « lanière de bœuf », « nerf de bœuf », « fouet »…
A ces conditions, ont aurait pu dériver charitablement vers « la valeur
d’un bœuf » ou « la valeur du labeur ». Le fait que ce n’ait pas
été le cas est entièrement du ressort des traducteurs-interprètes-décisionnaires,
et met en lumière, une fois de plus leurs paradigmes, points de vue et considérations
morales.
Il faut apporter une traduction
alternative qui se positionne au final, très loin de standards officiels.
« Un homme qui coucherait avec
une femme par plaisir, elle, esclave destinée à un homme, son affranchissement
non acquitté ou sa liberté pour laquelle ne lui serait pas donné de ‘bikoret’, ils
ne mourront pas car est n’est pas libre. /(Suite) il apportera sa faute à Yehvah à l’ouverture de la tente de
consécration, un bélier de délit… »
Moralité : quoiqu’il en soit,
le prêtre encaisse dans tous les cas.
Tout ce développement pour un coup
de fouet, me direz-vous ? Précisément ! Car si certains osent parler
de « parole divine » avec la portée que celle-ci comprise et acceptée
comme telle par des croyants de tous bords induisant un ensemble de
conséquences comportementales ou sociales majeures à l’échelle de
populations : je réitère l’affirmation soutenant que l’approximation, la
négligence, le galvaudage et la falsification sont inacceptables car
criminelles. La où un mètre est anecdotique en art abstrait, un dixième de millimètre
est crucial en chirurgie. Si on considère que la torah est un équivalent d’un
San Antonio antique qui qu’un but distractif : tout est permis. En
revanche, si on admet, qu’il s’agit d’un référentiel à de nombreux systèmes
religieux ayant ainsi une influence sur l’évolution de l’humanité toute entière
et la vie de milliards d’individus, on se doit d’attendre la sincérité,
l’exactitude et la précision la plus absolue.
« Lv19.23 Quand
vous serez entrés dans la Terre promise(+)… »TO
(+) : Il n’y a aucun mot dans
le verset qui signifie « promise ». Le verset précise : אֶל-הָאָרֶץ – el haarets, « dans le pays. »
La suite précise à qui doivent
revenir les premiers fruits.
« Lv19.23… et y
aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une
excroissance : trois années durant, ce sera pour vous autant d’excroissances,
il n’en sera point mangé. 19.24 Dans sa quatrième année, tous ses
fruits seront consacrés à des réjouissances, en l’honneur de l’Éternel(yehvah) : et la cinquième année, vous pourrez
jouir de ses fruits, de manière à en augmenter pour vous le produit : je suis l’Éternel(yehvah)
votre Dieu(eloheikhem). »TO
Considérant
qu’un arbre fruitier arrive en général à maturité après trois années, ce qui
reste variable selon les espèces, les fruits de la quatrième année sont donc de
facto : « les premiers » fruits. Pris dans son ensemble, cette
injonction caractérise une fois de plus l’extorsion des primeurs au détriment
du propriétaire. Certains pourraient considérer décourageant le fait de planter
un verger, du fait de ne pouvoir profiter de sa récolte après 5 ans seulement.
Rappelons, que la récolte sera ensuite régulièrement et lourdement taxée, à
commencer par les prémices saisonnières, ainsi qu’intégralement consacrée tous
les 7 ans. Au final, de plus en plus, décourageant.
Lv19.33 –
L’étranger : statut théorique et considération réelle dissonante.
« Lv19.33 Si un étranger vient séjourner avec toi, dans votre pays, ne le molestez point. Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte je suis l’Éternel(Yehvah) votre Dieu(eloheikhem). »TO
Repris en : Ex22.20
Je ne
m’étendrai pas sur la considération des étrangers en Israël, ni la manière dont
ils sont appréciés en particulier par ceux se relevant d’une application
stricte de la torah. Je pourrais inviter un étranger et sa compagne à traverser
certains quartiers religieux, à Jérusalem par exemple, “Ville de la
Paix”, afin qu’ils puissent vérifier s’ils sont effectivement accueillis à
“bras ouverts” ou à “poings fermés”. Je ne le ferai pas
tant il s’agirait de mise en danger de la vie d’autrui. Les faits divers
relatant des victimes caillassées dans ces secteurs sont tristement nombreux et
célèbres. Une revue de presse n’ayant pas sa place ici, il reste possible à
celui qui voudrait s’y intéresser, de vérifier à l’aide de nos nombreux médias
actuels, le report de ce genre de faits, et l’appréciation objective de la
xénophobie qui sévit dans certains milieux. La question demeure, quels textes
et quelles références inspirent ce genre de personnes ? Officiellement, il
s’agit de la torah dont ils se revendiquent les pratiquants les meilleurs. A
méditer.
Lv19.29 –
Prostitution des filles interdite : toupet
législatif.
« Lv19.29 Ne
déshonore point ta fille en la prostituant, de peur que le pays ne se livre à
la prostitution et ne soit envahi par la débauche. »TO
Après
avoir suivi Abraham prostituant Sarah par deux fois (Gn12.11-13/Gn20.2-14),
puis Isaac réitérant le même procédé avec Rébecca (Gn26.7), sans compter Loth
qui livrera ses filles (Gn19.8), on peut considérer que ce verset arrive un peu
tard ainsi que quelque peu déplacé au sein du contexte général. Bien qu’en
fait, Abraham et Isaac ne soit pas concernés du fait qu’ils aient prostitué
leurs femmes et non leurs filles. De surcroit, Loth non plus, puisque, s’agissant
toutefois de ses filles, il ne souhaitait pas les prostituer mais en faire
cadeau. Quant à Thamar, elle s’et prostituée d’elle-même auprès de
Judah(Gn38.14).
Lv21.13-15 –
Les prêtres n’épouseront que des vierges : débordement
de la notion de « primeur ».
« Lv21.13 De plus, il devra épouser une femme qui soit vierge. 21.14 Une veuve, une femme répudiée ou déshonorée, une courtisane, il ne l’épousera point : il ne peut prendre pour femme qu’une vierge d’entre son peuple, 21.15 et ne doit point dégrader sa race au milieu de son peuple : je suis l’Éternel(yehvah), qui l’ai consacré! »TO
Le verset étant suffisamment clair
en soi, se passe de commentaires.
Lv21.17-21 –
Interdiction de prêtrise en cas d’atteintes
physiologiques : discrimination.
« Lv21.17 Parle ainsi à Aaron : Quelqu’un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d’une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son Dieu(elohav). 21.18 Car quiconque a une infirmité ne saurait être admis : un individu aveugle ou boiteux, ayant le nez écrasé ou des organes inégaux ; 21.19 ou celui qui serait estropié, soit du pied, soit de la main ; 21.20 ou un bossu, ou un nain ; celui qui a une taie sur l’œil, la gale sèche ou humide, ou les testicules broyés. 21.21 Tout individu infirme, de la race d’Aaron le pontife, ne se présentera pas pour offrir les sacrifices de l’Éternel(yehvah). Atteint d’une infirmité, il ne peut se présenter pour offrir le pain de son Dieu(elohav). 21.22 Le pain de son Dieu(elohav), provenant des offrandes très-saintes comme des offrandes saintes, il peut s’en nourrir ; 21.23 mais qu’il ne pénètre point jusqu’au voile, et qu’il n’approche point de l’autel, car il a une infirmité, et il ne doit point profaner mes choses saintes, car c’est moi, l’Éternel(yehvah), qui les sanctifie. »TO
Tout
d’abord, on comprend mieux pourquoi Moïse s’est vu exclure du service. On
aura appris très tôt les afflictions dictionnelles dont il était atteint :
bégaiement et zézaiement.
Le canon physique discriminatoire
est donc défini lourdement et précisément. Yehvah ne veut pas d’infirmes à son service.
Dans le même ordre de raisonnement, qui se prétend seul décisionnaire
d’infirmités innées ou acquises, si ce n’est Yehvah prétendu dieu absolu.
L’affliction d’une infirmité devient un argument discriminatoire voulu pour
exclure. N’est-il pas dommage de ne pas voir l’affirmation hautement
spirituelle inverse, qui octroierait le droit de servir à quiconque de cœur,
d’âme et d’actes souhaiterait se dévouer au service ? Il faut surtout
relever le sous-entendu latent qui n’est autre que : « La Race des Prêtres
issus d’Aaron LEVY est parfaite (physiquement…) et supérieure
(génétiquement/généalogiquement…). »
Je n’argumenterai
pas plus, tant je pense qu’à ce stade, tout lecteur aura compris mon aversion
pour des concepts d’élection et de supériorité, quelles que puissent être les
justifications apportées à leur mise en avant. Plus encore lorsque l’on voit se
profiler un imbroglio ethnico-spirituo-physico-généalogique… qui s’appuie sur
un fantasme malsain.
Outre des
règles de pureté ou d’impureté concernant les prêtres, leurs familles, leurs
esclaves désignant qui peut consommer quoi de prétendu sacré, on trouvera
l’extension d’exigence d’une perfection physique attribuable aux animaux
sacrifiés. « Lv22.20 Tout animal qui aurait un défaut, ne
l’offrez point ; car il ne sera pas agréé de votre part… »TO. Ce
genre de prescriptions s’étale en fait du verset 22.17 au 22.25.
Lv22.27 – Prélèvement des animaux de lait : sevrage précipité cruel.
« Lv22.27 Lorsqu’un veau, un agneau ou un chevreau vient de naître, il doit rester sept jours auprès de sa mère ; à partir du huitième jour seulement, il sera propre à être offert en sacrifice à l’Éternel(yehvah). »
Loin d’attendre le sevrage
physiologique et de l’étendre à toutes les espèces, notre très délicat et
soucieux du bien-être animal qu’est Yehvah, s’octroie le prélèvement des jeunes bêtes de lait décrite à une
semaine de vie, révolue. Si le massacre pour sacrifice d’un animal de 8 jours
pourrait sembler inhumain, certains argumenteront que c’est
« divin »(yehvahique), donc non pas seulement acceptable, mais bien autorisé !
A priori, ce commandement qui pourrait horripiler les partisans du respect et
de la protection des animaux, devrait convenir aux partisans de la sveltesse à
tout prix ! En effet, il évite à la portion extraite de prendre trop de
volume et ainsi de s’engraisser, en faisant un aliment relativement diététique.
Le problème réside dans le fait que cette diététique yehvahesque n’est destinée
qu’à ses prêtres.
Dans le même ordre d’idée, la bonté
yehvahique étant affirmée exemplaire depuis le début, on trouve dans le verset
suivant : « Lv22.28 Grosse ou menue bête, vous
n’égorgerez point l’animal avec son petit le même jour. »TO
On ne peut nier qu’il s’agisse ici
d’une mesure de compassion. On peut ainsi attendre un jour avant d’abattre un
animal et sa mère. Cette mesure ne précise pas dans quel ordre il faut abattre
les animaux, la mère ou le petit d’abord ?
Ce groupe de versets est très
intéressant d’un autre point de vue. Elle permet de mettre en évidence la
capacité lexicale de l’auteur et ainsi mettre un terme aux interprétations
abusives.
Le verset 22.27 nous cite
« veau, agneau, chevreau ». Il est tentant de prétendre que le sens
de ces désignations peut être méronymique et qu’il puisse sous-entendre
« toute jeune bête de lait (cachère ?) ».
Cette
affirmation est immédiatement contredite par le verset suivant où l’on
fait référence à « Grosse et menue bête, l’animal et son petit ». A moins
que cette fois on tente de mettre en avant une hyperonymie en affirmant que
« grosse bête » sous entende « vache et veau » et
« petite bête » sous-entende « brebis et agneau/chèvre et
chevreau », force est de constater que la capacité lexicale de l’auteur
n’est en rien déficiente. Cette défiance serait mise en avant pour justifier le
besoin d’extension et de modification sémantique. Il est donc parfaitement
capable d’attribuer un commandement de manière simple à un ensemble tant qu’à
contrario désigner une espèce avec précision. Cette précision a par exemple été
utilisée pour la désignation des espèces volatiles dites « impures » au
sein des paragraphes alimentaires.
Ce développement
nous renvoie au verset : « Ex23.19 Tu ne feras point cuire
un chevreau dans le lait de sa mère. »TO. On doit ainsi
comprendre que l’auteur désigne sciemment le « chevreau » et non
toute autre jeune bête de lait.
L’interprétation
de commandement comme base de l’interdiction de mélanges de viande et de lait
ne tient absolument plus. Primo, il était possible à l’auteur d’affirmer
« Tu ne feras pas cuire une jeune bête de lait dans le lait de sa
mère ». Secundo, mieux encore, il était possible de poser : « Tu
ne cuiras pas dans le même temps, de la viande et du lait ». Tertio, il
était tout aussi possible de poser : « Tu ne mangeras pas dans le
même temps de la viande et du lait ».
Des
interdictions concernant la divination et/ou la sorcellerie sont repris,
redéveloppés et étalés dans le texte une demi-douzaine de fois, alors qu’ils
n’ont aujourd’hui aucune utilité ni aucune application pratique. Un
commandement qui est sensé conditionner un modus vivendi alimentaire pour une
population entière, n’est cité que trois fois, sans plus de précisions.
De l’histoire d’un chevreau dans le
lait de sa mère surgit un ensemble de lois alimentaires restrictives vides de
fondements, de logique et proche de la paranoïa alors que l’interdiction de
prêt à intérêt est passée sous silence. La conclusion sera ici que : de
mauvaise lecture, aux interprétations loufoques, extrapolations excentriques,
disproportions de considération de sens, les interprètes auront réussi à
hiérarchiser de leur propre chef, l’importance des commandements que leur
divinité est sensée leur avoir transmis. Ensuite, ils se seront autorisés à les
moduler avec des intensités différentes, correspondant à leurs convenances. Enfin,
ils se seront permis d’orienter et de concentrer certaines considérations
textuelles de manières inéquitables les unes par rapport à d’autres. Celui
induit que la réalité de la loi qui leur sert de référence est inhomogène,
démantelable et reconstructible.
Imaginons
ce qu’aurait pu devenir un commandement du type : « Ne produit pas de
confiture de cerise sur un feu alimenté par du bois de cerisier ». Suivant
toute (anti-)logique présentée jusqu’à présent, cela aurait certainement induit
l’interdiction de la cuisine au bois. Ainsi, les yahwistes seraient devenus les maîtres du
sushi, du carpaccio et du tartare avant l’heure, et ce, jusqu’à l’avènement de
l’électricité ou du gaz domestique.
Pour clore
cette section, il est important de rappeler que nombreux sont ceux qui
considèrent ce texte, immuable et éternellement d’actualité, sans que cela
n’inquiète personne.
Dans les passages suivants vont
être énumérées les « solennités ». En prêtant un peu attention aux
périodes de festivités et aux contributions exigées, il est évident de
comprendre que le hasard ou la spiritualité n’ont en rien influencé leur établissement.
Ces solennités tombent étrangement aux moments de périodes de productivité
agricoles charnières.
Le
sacrosaint jour de repos hebdomadaire auquel on associe l’interdiction de
travailler. L’extension et la multiplication frénétiques d’interdits dérivés de
ce jour à chômer amènes les pratiquants endurcis à des usages plutôt
déconcertants pour les sociétés modernes.
Quelques
exemples : interdiction d’allumer ou d’éteindre un feu, soit d’activer un
interrupteur, d’utiliser un téléphone, d’allumer une télévision, et bien sûr
d’utiliser une automobile… Interdiction de porter, ne serait-ce qu’une aiguille
à l’extérieur d’un domaine clos. Interdiction d’écrire ou de jouer aux cartes
car il faudrait les trier, ce qui est aussi interdit.
En parallèle
on fabrique des élastiques spéciaux pour transporter les clefs hors de la
maison, des fauteuils roulants à air comprimé pour les invalides ou des
ascenseurs automatiques… et bien sûr l’interdiction de manipuler de l’argent
n’empêche en rien la mise en place de systèmes d’enchères très élaborés pour
acheter l’accès au divers rituels folkloriques comme l’ouverture du placard à
rouleaux, le port de ceux-ci ou encore les lectures de passages de la torah
dans ces mêmes rouleaux.
Période babylonienne : Le 14e jour du premier mois soit le 14 Nissan.
Période grégorienne : avril
Saison agricole : récoltes printanières des premiers légumes succulents.
Contributions exigées : « 23.8Vous offrirez un sacrifice au Seigneur(yehvah) sept jours de suite. »
Commandements : « 23.6…durant sept jours vous mangerez des
azymes. », « 23.7…vous ne ferez aucune œuvre
servile », «23.8Le septième jour, il y aura convocation sainte :
vous ne ferez aucune œuvre servile. ».
En souvenir de la sortie d’Égypte.
Il s’agit bel et bien pour les pratiquants de relater ce qu’ils croient être
l’histoire authentique des hébreux libérés de l’esclavage par Moïse pour être menés en « terre
promise ». Sachant qu’il n’y a jamais eu d’esclavage dans l’Égypte décrite
ni d’exode, ils pourraient vouloir évoquer une légende et son symbolisme. Que
nenni ! Pour eux tout est vrai. Et gare à qui, non pas seulement dirait,
mais plus encore, leur prouverait le contraire. Viens s’ajouter une exclusion
paranoïaque de tout levain. Ce qui amène à la production d’un lot infini de
produits kasher lepesa’h, « cachère pour Pâques » allant du
dentifrice au papier toilette. Le génie productif réussit toutefois à produire
des gâteaux kasher lepessa’h, soit dit en passant.
Période de 50 jours entre la Pâques
et la Pentecôte, où bien sûr, il faut apporter des offrandes quotidiennes. En
pratiques, les plus impliqués se contentent de compter rituellement les jours.
Période babylonienne : 50 jours à compter de la fin de la pâque. Du 21 Nissan au 5 Sivan.
Période grégorienne :
avril-mai-juin
Saison agricole : récoltes pré estivales, céréales précoces et légumes
succulents.
Contributions exigées : « 23.10…vous y ferez la moisson, vous
apporterez un ômer des prémices de votre moisson. » ; « 23.12…un
agneau sans défaut, âgé d’un an. » ; « 23.13…son oblation :
deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile. » ; « 23.13…sa libation : un
quart de hîn de vin » ; « 23.17…deux pains destinés
au balancement, qui seront faits de deux dixièmes de farine fine et cuits à
pâte levée » ; « 23.18…avec ces pains, sept agneaux
sans défaut, âgés d’un an, un jeune taureau et deux béliers; ils formeront un
holocauste pour le Seigneur(yehvah), avec leurs oblations et leurs
libations » ; « 23.19…un bouc pour le péché, et deux
agneaux d’un an ».
Quelques précisions quantitatives :
Ômer : mesure de capacité correspondant
à environ 2 litres. A remplir d’orge pour le cas.
Quart de Hîn : mesure de
capacité correspondant à 0,9 litres. Le contenu désigné est du vin.
Si on estime que les obligations
concernent 600000 individus représentatifs, ce qui est faux et sous-estimé, puisque
l’obligation religieuse concerne tout homme âgé de 13 ans et au-delà, nous
obtiendrions comme tribu versé aux prêtres pour ce seul début de fête :
1200m3 d’orge et 540m3 de vin ainsi que 600000 agneaux d’un an sans défaut.
Concernant l’orge, cette quantité
exigée pour une seule fête correspond pour comparaison au tiers de la
production annuelle chinoise de l’an 2004, produite sur 850000 hectares, soit
8500km2, soit la superficie de la Saône et Loire ou presque la moitié de l’état
d’Israël, actuel.
Concernant les agneaux d’un an sans
défaut, ils ne peuvent être issus d’un volume de cheptel ovin 10 fois supérieur
en nombre, ce qui inclut béliers, moutons de tous âges, brebis, agneaux (dont
ceux considérés parfaits). Ce nombre de tête tend à égaler celui de la
production française actuelle, soit la performance d’un pays industrialisé,
tempéré doté d’un élevage de pointe 3000ans plus tard.
A propos du vin, le volume exigé correspond
à 720000 bouteilles, soit « seulement » le tiers de la production
annuelle maltaise. Sachant qu’il faut 4 ans à une vigne pour atteindre son
rendement optimal et que les lois agricoles yehvahiques n’autorisent
l’exploitation des fruits la cinquième année ; en comptant une année
supplémentaire de vinification, cela suppose au moins 6 ans de sédentarité et
de culture. Ceci représente une main d’œuvre et une ressource animalière agricole
colossale d’un point de vue antique. Il faut ajouter la mise en œuvre de moyens
d’irrigation ainsi que la ressource en eau nécessaire à son fonctionnement. Au
total, un tel résultat aurait nécessité plusieurs années de sédentarisation et
de maitrise de l’agriculture, autant qu’un territoire adapté et des conditions
météorologiques idéales.
Nous
n’avons considéré ici, que cette première festivité. Alors que les exigences
sont ici fantasmagoriques, la multiplication des besoins dus aux autres
festivités, aux habitudes rituelles quotidiennes, expiatoires et autres, et les
besoins alimentaires ordinaires de la population, démultiplierai de manière
surréaliste les besoins agronomiques.
Quelqu’un
pourrait-il m’expliquer, comment un peuple en mouvement depuis moins de deux
ans, dans un désert hostile, où les seules terres arables et irriguées se
trouvent autour d’oasis disséminés, bénéficiant d’une pluviométrie
catastrophique, rendant impossible l’apparition de pâturages, réussissent à
égaler en moins d’une année ce que des pays comme la Chine moderne ou la France
actuelle, de tradition agricole plurimillénaire doté de potentiels
hygrométrique plus que significatifs, réussissent à peine à produire au triple sur
une échéance annuelle dans le même délai ? Personne évidemment.
Cela
suggère à ce stade plusieurs hypothèses intéressantes. D’abord, l’auteur
n’avait aucune notion réaliste correspondant à ses exigences théoriques.
Ensuite, du fait de leur infaisabilité, il semblerait que ce genre de taxations
et de rites n’aient jamais eu lieu, hormis sur le papier, et dans l’espoir fou
et insensé que cela puisse se réaliser un jour. Enfin, la situation théorique
de l’exode ne permet absolument pas de réaliser ce genre de facéties extravagantes
et de fait, ne peut en rien avoir été.
La suite
de l’histoire énoncera, que cette même population, manquera de tout durant son
périple et recevra par la grâce yehvahique de la manne, des cailles, de l’eau
afin de subsister. Comment ce peuple devant livrer autant de ressources agricoles
à ses prêtres plusieurs fois par an, en oublie t’il de générer le ratio de
ressources correspondant à ses besoins ? Un fois de plus, cet auteur
désireux d’épater et d’extorquer son village, n’a pas pris la mesure des injonctions
édictées.
Destinataire(s) : «Lv23.20 Le pain des prémices, devant l’Éternel(yehvah), ainsi que deux des agneaux : ils
seront consacrés à l’Éternel, au profit du pontife. »TO
Au fil du texte on peut remarquer que l’extorsion qui masque son nom au profit de « sacrifice à Yehvah », cache de moins en moins sa finalité et ses bénéficiaires authentiques que sont les prêtres : « ils seront consacrés à l’Éternel(yehvah), au profit du pontife. »TO
Commandements : « Lv23.7Le premier jour, il y aura pour vous convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. »TO. « Lv23.14Vous ne mangerez ni pain, ni grains torréfiés, ni gruau, jusqu’à ce jour même, jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre Dieu(eloheikhem) »TO, « Lv23.16vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l’Éternel(yehvah) une oblation nouvelle. »TO. «23.16 …vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours. / 23.25 Et vous célébrerez ce même jour : ce sera pour vous une convocation sainte, où vous ne ferez aucune œuvre servile. »TO
Motif : « 23.18…sacrifice d’une odeur agréable à l’Éternel(yehvah). »
Pour
certains courants yahwistes, la fête qui correspond à la commémoration de l’imaginaire « don
de la torah ». Il s’agit d’un shabbat modifié pendant lequel certains
traditionnalistes ont réussi à instaurer des dégustations de fromage. Le point
d’orgue n’est autre que la lecture des « dix commandements ». Aucun
des fidèles ne s’interroge sur laquelle des deux versions rédigées dans le
texte leur est servie. Là, encore, ils ont l’infinie certitude que tout cela
s’est produit.
Stipulé
comme étant le premier jour du septième mois, ce qui est plutôt surprenant pour
un jour de « nouvel an ». Tout est presque passé au miel dont en
particulier une pomme, dans l’espoir de voir la prochaine année, « douce
comme le miel ».
Période babylonienne : 1er jour du 7e mois. 1er Tichit.
Période grégorienne : septembre.
Saison agricole : premières récoltes pré-automnales.
Contributions exigées :
Destinataire(s) :
Commandements : « Lv23.24…aura lieu pour vous un repos solennel ; commémoration par une fanfare… 23.25 Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah). »
Un jour de jeûne et quelques coups
de cornes de béliers. J’évoque ici la sonnerie de l’instrument et non sa
contondance, car à ce stade il vaut mieux préciser. Le jour le plus respecté en
vertu du fait qu’il sous-entend le pardon des péchés. Il faut croire que la
majorité de suivants ont un besoin fondé de soulager leur conscience. Une fois
passé, cet authentique allègement moral, permet de se sentir blanc comme neige
pour mieux reprendre son quotidien et son lot de péchés retrouvés, jusqu’à
l’année suivante.
Période babylonienne : 10e jour du 7e mois. 10 Tichri.
Période grégorienne :
septembre.
Saison agricole : premières récoltes pré-automnales.
Contributions exigées :
Destinataire(s) :
Commandements : « Lv23.27 Mais au dixième jour de ce septième mois, qui est le jour des Expiations, il y aura pour vous convocation sainte : vous mortifierez vos personnes, vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah), 23.28 et vous ne ferez aucun travail en ce même jour, car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem). 23.29 Aussi, toute personne qui ne se mortifiera pas en ce même jour, sera supprimée de son peuple ; 23.30 et toute personne qui fera un travail quelconque en ce même jour, j’anéantirai cette personne-là du milieu de son peuple. 23.31 Ne faites donc aucune sorte de travail : loi perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures. 23.32 Ce jour est pour vous un chômage absolu, où vous mortifierez vos personnes ; dès le neuf du mois au soir, depuis un soir jusqu’à l’autre, vous observerez votre chômage. »
Motif : « Lv23.28 Car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem). »
Le groupe
de versets cités ici, n’a simplement pour but que de situer l’ambiance de ce
saint jour de pardon yehvahesque. Autrement dit, « Souffre pour obtenir
mon pardon ou je t’extermine ! ». De fait, avoir la grandeur morale
de chercher à assumer ses fautes, avec maturité, humanité et responsabilité est
proscrit, sous peine d’extermination.
A un autre
niveau, le fait de reconnaître par une admirable humilité que les fautes ne
sont pas dignes d’êtres pardonnées et de refuser, dans le but, encore une fois
de faire face à ses responsabilités morales, d’être blanchi au prix d’une
« mortification », est passible d’extermination. Nulle part il est
demandé de faire preuve d’humilité, d’honnêteté, d’introspection,
d’auto-analyse, de volonté de réparation, de changement ou d’amélioration.
Nulle part ! Il suffit juste de s’auto-martyriser pour le plaisir d’un
divinoïde sadique, pour obtenir son pardon ! Rien d’autre à faire !
Et si on aspire à une dimension supérieure du pardon, alors ce divinoïde promet
l’extermination. Extermination que j’attends encore pour ma part… soit parce
qu’il serait patient à mon égard, soit parce qu’il m’aurait déjà excommunié,
soit parce qu’il n’existe que dans l’esprit malade de certains exploiteurs qui
inculquent ce genre de croyances déshumanisantes à des populations entières de
grégaires conditionnés. « Souffrez pour moi mais ne changez
point ! », au cas où en tentant de s’améliorer l’homme dans
l’attitude d’équilibre et d’adéquation qu’il aurait finit par atteindre,
n’aurait plus besoin de ce genre de petit père fouettard.
Afin de
pallier au désarroi cumulatif, tentons autant de sourire que d’illustrer.
Pour la fête des cabanes il est
demandé de se procurer un cédrat des plus superbe, qui sera agité avec d’autres
plantes pendant la semaine de dite fête. Se rappelant cette dernière période,
le jour du grand pardon, Kobi demande à Moshe :
« Tu n’as pas honte de n’avoir
eu qu’un cédrat très moyen à présenter pour la dernière fête des cabanes, alors
que tu as doublé le prix de ce que tu vendais pour celle-ci ?
– Non ! dieu me pardonnera d’avoir vendu mes meilleurs cédrats pour le
bien des autres fidèles au détriment du mien… et puis, les affaires sont les
affaires ! Je les ai escroqués pour leur bien et celui de la volonté
divine de voir de beaux cédrats dans les mains des fidèles indépendamment de
leur prix ! Concernant mon cédrat contestable, il y a comme chaque année,
ce jour du grand pardon pour me racheter pour une année entière ! De quoi,
grâce à mon esprit de sacrifice, rendre beaucoup de services et surtout, refaire
beaucoup d’argent ! »
Le but est
de construire une cabane de fortune dans laquelle on est sensé vivre, tout du
moins manger et exécuter un maximum de tâches utiles. Un autre rituel consiste
à agiter différentes plantes suivant une séquence et dans des directions
données. La fête commémore l’imaginaire errance de 40 ans dans le désert qui
aurait séparé la sortie d’Égypte de l’invasion de Canaan.
Période babylonienne : 15e jour du 7e mois. 15 Tichri.
Période grégorienne : septembre-octobre.
Saison agricole : Récoltes pré-automnales : céréales, olives, raisin…
Contributions exigées :
Destinataire(s) :
Commandements : « Lv23.34 aura lieu la fête des Tentes, durant sept jours, en l’honneur de l’Éternel(yehvah). », « 23.35 Le premier jour, convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. 23.36 Sept jours durant, vous offrirez des sacrifices à l’Éternel(yehvah). Le huitième jour, vous aurez encore une convocation sainte, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah): c’est une fête de clôture, vous n’y ferez aucune œuvre servile. 23.37 Ce sont là les solennités de l’Éternel(yehvah), que vous célébrerez comme convocations saintes, en offrant des sacrifices à l’Éternel(yehvah), holocaustes et oblations, victimes et libations, selon le rite de chaque jour. 23.38indépendamment des sabbats de l’Éternel(yehvah) ; indépendamment aussi de vos dons, et de toutes vos offrandes votives ou volontaires, dont vous ferez hommage à l’Éternel(yehvah). 23.39 Mais le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête du Seigneur(yehvah), qui durera sept jours; le premier jour il y aura chômage, et chômage le huitième jour. 23.40Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre aboth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l’Éternel(yehvah)votre Dieu(eloheikhem), pendant sept jours. », « Lv23.42Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout indigène en Israël demeurera sous la tente ».
Motif : « Lv23.43… afin que vos générations sachent que j’ai donné des tentes pour demeure aux enfants d’Israël, quand je les ai fait sortir du pays d’Égypte, moi, l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem)! »
Synthèse : les points clefs récurrents conduisent à nouveau à mettre en
lumière les tenants et aboutissants des festivités.
Le service consiste en
sacrifices multiples et combustions variées.
Les festivités ont lieu aux
périodes agricoles clés.
Si Yehvah semble apprécier les odeurs de matière
organique brulée, ce sont bel et bien les prêtres qui se gavent des dons,
offrandes et reliquats de sacrifices.
Les deux
premières parties de ce chapitre expliquent le rôle et l’intérêt de l’huile de
la lampe à allumer en permanence dans le tabernacle ainsi que les modalités de
factures de pains de proposition. La suite concerne le sort réservé au « Blasphémateur ».
Lv24.10-16,23 –
Le Blasphémateur : répression exemplaire pour inciter à mutisme et obéissance absolue.
« Lv24.10 Il arriva que le fils d’une femme israélite, lequel avait pour père un Égyptien, était allé se mêler aux enfants d’Israël ; une querelle s’éleva dans le camp, entre ce fils d’une Israélite et un homme d’Israël. 24.11 Le fils de la femme israélite proféra, en blasphémant, le Nom sacré(+) ; on le conduisit devant Moïse. Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. 24.12 On le mit en lieu sûr, jusqu’à ce qu’une décision intervînt de la part de l’Éternel(yehvah). 24.13 Et l’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 24.14 Qu’on emmène le blasphémateur hors du camp; que tous ceux qui l’ont entendu imposent leurs mains sur sa tête, et que toute la communauté le lapide. 24.15 Parle aussi aux enfants d’Israël en ces termes : quiconque outrage son Dieu(elohav) portera la peine de son crime. 24.16 Pour celui qui blasphème nominativement l’Éternel(yehvah), il doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider ; étranger comme indigène, s’il a blasphémé nominativement, il sera puni de mort. », « Lv24.23 Moïse le redit aux enfants d’Israël. On emmena le blasphémateur hors du camp, et on le tua à coups de pierres ; et les enfants d’Israël firent comme l’Éternel(yehvah) avait ordonné à Moïse. »TO
(+) :
« Nom sacré » : traduit de הַשֵּׁם – hashem,
« Le nom ». « Nom sacré » peut être rendu en hébreu par shem
qadosh et « Le Nom Sacré », pour ceux qui tiendrait à
retranscrire son caractère unique et saint, proviendrait de hashem haqodesh. La traduction emphase un peu du fait qu’il n’y
ait ici aucun terme en hébreu signifiant sacré, le traducteur s’est encore
laissé déborder, par le sens qu’il veut donner, dans un contexte entendu,
plutôt que de se cantonner à une traduction stricte, soit, valable celle-ci.
L’auteur
précise que « le coupable » est le fils d’un égyptien et d’une
certaine Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. Cette précision peut
être riche de sous-entendus générateurs d’a priori. Les intentions de l’auteur
sont difficiles à cerner ici.
Il serait intéressant de savoir
exactement ce que « blasphémer » implique. Le texte est clair
concernant le blasphème nominatif de Yehvah. Un tel souci de précision permettra t’il d’évoquer les el, elohim,
shaday, adonay, kanah ou d’autres, impunément ?
Si l’on
s’en réfère aux définitions actuelles de « blasphémer », nous
trouvons : « propos considéré comme irrévérence à l’encontre du sacré
ou du divin d’un point de vue religieux. » L’aspect religieux des choses
est important, car « sacré », un drapeau peut l’être pour un patriote
convaincu et « divin », un met exquis pour un gastronome.
Il s’agit
donc d’une appréciation subjectivo-affective. Pour résumer en citant notre
intervenant virtuel favori Moyshelleh : « … tu peux dire de toutes
les autres divinités que ce sont des bidons, des imposteurs, des amateurs, des
inférieurs, des illusions, des menteurs… mais surtout pas de la
nôtre ! »
Proposons
trois cas virtuels d’affirmations considérées comme blasphématoires :
A un enfant rêveur : « Le lapin magique qui a sauvé la princesse dealait du crack chez les gnômes avant de rejoindre le chevalier. ». Il s’agit de calomnie, car le lapin magique en question, n’a jamais, et n’aurait jamais pu vendre des drogues illicites modernes dans son univers. L’acte est donc qualifiable de provocation et de tentative d’atteinte aux convictions d’intégrité d’un personnage imaginaire canonisé par le jeune interlocuteur. La réaction sera la projection d’une voiture miniature au visage, une série d’insultes enfantines et une moue de 3 jours.
A un yahwiste : « Moïse était un assassin… » (La phrase ne peut être terminée, ni argumentée ni justifiée du fait de la réaction immédiate, brutale et aveugle de l’allocutaire auditeur). Il s’agit d’une vérité affirmée à propos d’un personnage imaginaire tiré d’une histoire imaginaire énoncée à un individu s’étant identifié à celle-ci, et, la croyant authentique et réelle. La réaction sera : la projection de vitriol au visage du locuteur et l’incendie de sa demeure, lui dedans, alors qu’il agonise sur le sol après passage à tabac, avec le support de dizaines de complices fanatiques rapidement mobilisés, scandant des chants sacrés répurgateurs, et protégés par la police locale.
A un membre du parti : « Notre dictateur est un monstre sanguinaire et inhumain. » Il s’agit d’une vérité à propos d’un individu réel. La réaction sera la dénonciation à la police secrète d’état, un interrogatoire adapté de plusieurs semaines, puis le transfert vers un camp de redressement de haute sécurité pour 899 ans du blasphémateur et de sa famille.
Quelles
que soit les thèmes et les réactions : faux sur faux, vrai sur faux, vrai
sur vrai, le blasphème et ses conséquences sont toujours le fait de l’allocutaire
et de sa capacité de réaction. Cependant, une affirmation fausse sur un sujet
imaginaire ne devrait pas prêter à conséquence. Ceci dit, autant, qu’une
affirmation vraie faite au sujet d’un imaginaire.
En dernier
lieu, une affirmation vraie concernant un sujet réel, n’étant que la
présentation d’un état objectif, ne devrait pas être répréhensible, ni même
contestée. Contester la vérité n’est qu’un enlisement dans le mensonge, un acte
de mauvaise foi, ou une preuve d’irréalisme psycho-pathologique ; et
pourtant…
Intervertissons quelque peu les
affirmations.
Enfant
rêveur
Yahwiste
Membre
du Parti
Le lapin
dealait…
Moïse est un assassin…
Le
dictateur est un monstre…
Moïse est un assassin…
Le
dictateur est un monstre…
Le lapin
dealait…
Le
dictateur est un monstre…
Le lapin
dealait…
Moïse est un assassin…
Quelle va être la réaction de
chaque partie face à chaque point de vue ? Le blasphème est-il objectif ou
subjectif ? Le blasphème à t’il encore une place dans les sociétés
empreintes de morale, de philosophie et d’humanisme ?
S’il devient simple de raccorder ce verset au précédent :
«Lv22.27 N’outrage point l’autorité suprême(elohim) et ne maudis point le chef de ton peuple. »TO. Ainsi le champ d’attribution du statut de blasphémateur touche la divinité et ses représentants. Pratique !
« 24.17 Si
quelqu’un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort. »TO
« 24.17 Celui qui
détruit une vie humaine doit être mis à mort. »TS
« 24.17 Et individu
qui frappera toute âme-d’adam-mort mourra. »VB
Cette fois
ci, nous sommes loin de l’assassinat cité dans les dix commandements. D’après
toutes les traductions, il s’agit de mettre un terme à une vie humaine, sans
précision de circonstances, de motivations, de perspectives ou de conséquences.
Dans l’absolu, cette injonction interdit la peine de mort elle-même, y compris
par lapidation (pour ceux qui auraient du mal à suivre).
D’autant plus qu’on ne parle plus
seulement de chair ou de sang pour évoquer la mort de l’individu. On parle de
l’âme humaine attachée à sa dimension charnelle et matérielle. La dimension
considérée de la vie prend une toute autre ampleur. Très rapidement cependant
la notion d’âme disparait. On trouve 4 versets plus tard : וּמַכֵּה
אָדָם, יוּמָת, « (Lv24.21) …et qui
tue un homme doit mourir. »TO. Cette fois ci, נֶפֶשׁ
אָדָם – nefesh adam disparait au profit de אָדָם – adam seul.
Quoiqu’il en soit, châtiments terminaux,
massacres, exterminations, répurgations, lapidations… demeureront au programme.
Lv24.18 –
Châtiment pour meurtre d’un animal : on s’améliore ?
« Lv24.18 S’il fait périr un
animal, il le paiera, corps pour corps. »TO
« Lv24.18 Celui qui tue un
animal doit le payer, [la valeur d’une](ndt) vie pour une
vie. »TS
« Lv24.18 Et frappant
âme-bétail, la payera âme sous âme. »VR
Tout
d’abord, on confirme ici que נֶפֶשׁ – nefesh, est compris
et traduit comme « vie », même si parfois maladroitement traduit
comme « corps ». En 24.21 on retrouve l’idée : וּמַכֵּה
בְהֵמָה, יְשַׁלְּמֶנָּה, « Qui tue un animal doit le
payer »TO, avec la suppression du terme faisant référence à l’âme : נֶפֶשׁ – nefesh.
Ensuite,
on voit apparaître la tentative de relativisation dans certaines
traductions : « [la valeur d’une] »TS. Du fait de
l’évolution des sociétés et le constat d’un principe de loi comme celle du
talion est particulièrement primitive et barbare, les
traducteurs-justificateurs ont tenté de repositionner le sens du texte. Ce même
texte n’interdit t’il pas par lui-même, d’y supprimer ou d’y ajouter quoi que
ce soit, autant que d’en tronquer le sens ? Apparemment, la valeur de ces
consignes semble parfaitement alternative et modulable.
Lv25… – Année sabbatique, jubilé et droit foncier.
Année
sabbatique, jubilé, droit foncier… on va finir par croire qu’à force de se
répéter les compositeurs n’ont vraiment rien de nouveau, ni d’important, ni de
concret, ni d’intéressant, ni… à apporter.
« Lv25.24 …Et dans toute terre partitionnée à vous, libération donnerez à
la terre. »VB
Il faut bien reconnaître que nous
ne sommes pas plus avancés dans le fait de savoir, qui rachète quoi, comment, et
à qui.
Poussons
plus avant, en prenant en compte le droit foncier spécial des lévites :
« Lv25.32
Quant aux villes des Lévites, aux maisons situées dans les villes qu’ils
possèdent, les Lévites auront toujours le droit de les racheter. 25.33
Si même quelqu’un des Lévites l’a rachetée, la vente de cette maison ou de
cette ville qu’il possède sera résiliée par le Jubilé ; car les maisons situées
dans les villes des Lévites sont leur propriété parmi les enfants d’Israël. 25.34
Une terre située dans la banlieue de leurs villes ne peut être vendue : elle
est leur propriété inaliénable. »TO
Si nous
reprenons le raisonnement, nous comprenons que la terre est octroyée à Yehvah. De ce fait, une possibilité de rachat, ne peut se faire qu’en
traitant avec ce dernier. A moins qu’il ne se déplace pour percevoir la somme
versée en monnaie sonnante et trébuchante, ou qu’on nous ait caché l’existence
antique de virements bancaires électroniques, la réalité pratique ne peut être
que différente. En apparence grotesque, ce petit tour de passe-passe permettra aux
prêtres de devenir les négociants immobiliers exclusifs alors qu’ils se voient
conférer des villes entières occupées par des propriétés sous couvert d’un
droit foncier « magique », car revenant toujours aux lévites en fin
de compte.
Lv25.38 –
Nouvelle auto-proclamation yehvahique : la
supercherie s’étale d’elle-même.
« Lv25.38 Je suis l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieu(eloheikhem). »TO
Nous avons
pu constater depuis le début, que le traducteur avait tendance à attribuer à
Yehvah le titre de « Dieu ».
J’insiste ici sur le positionnement de la majuscule initiale visant à conférer une
dimension absolue au substantif divin. Nous remarquons aussi que lorsque la
première transposition évoquée pose une gêne stylistique et sémantique, Yehvah
et traduit par « L’Eternel », permettant de modérer une répétition
traductionnelle grossière. Si nous connectons une traduction unique et
constante par terme en affectant Yehvah à « Dieu », cela corse le
choix d’une traduction adéquate pour elohim.
Ce terme elohim
est aussi traduit selon les besoins par « Dieu ». Si un dieu dispose réellement de plusieurs
dénominatif, il serait judicieux de les utiliser comme tels, et de n’affecter
le dénominatif « Dieu », à l’absolu qui doit s’y référer.
Usons dans un but clarificateur de
l’argumentaire de trois exemples contradictoires.
Tout « dieu » :
« Je suis Dieu(yehvah) votre Dieu(eloheikhem),
qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour
devenir votre Dieu(eloheikhem). »
Prétextant une lourdeur de
construction, tombons dans le piège de la traduction arrangeante.
« Je suis votre Dieu(yehvah…eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieu(eloheikhem). »TO
Cette version semble mal
fonctionner du fait qu’elle consiste à faire affirmer : « Je suis
votre Dieu… pour devenir votre Dieu. »
Volons au secours des traducteurs
en affectant « Dieu » à Yehvah et « divinité » aux
déclinaisons d’elohim.
« Je suis Dieu(yehvah) votre divinité(eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre divinité(eloheikhem). »
Cette
version pose aussi un problème sémantique. Même si l’usage de divinité est
absolument correct aurait dû être chois, ce terme enjoint à un raisonnement
fractionnel : divinité (singulier) renvoie, qu’on leur veuille ou non, à
divinités au pluriel. L’introduction du verset
suggèrerait : « Je sui Dieu (absolu et unique) votre divinité (issu
des différentes divinités). Pour le moins perturbant. D’autant plus qu’on en
finit par se demander, quel sens et quel intérêt peut avoir pour « LE DIEU
UNIQUE ET ABSOLU », le fait de rappeler qu’il l’est, tout en précisant
immédiatement qu’il est celui de l’allocutaire. Si dieu est « DIEU »,
il est forcément unique, et dès lors qu’on l’intègre comme tel il demeure sans
doute ou contestation possible « le nôtre ». Il devient pléonastique
de répéter « DIEU (unique et absolu), le vôtre ». Sauf dans le cas où
l’affirmation serait tronquée, comme démontré dans le troisième exemple.
La Chute (la vingt-sixième depuis
le début de l’exposé) :
Traduisons au plus juste à tous niveaux
en affectant ce qui mérite d’être affecté à ce qui doit l’être.
« Je suis Yehvah votre divinité, qui vous ai fait
sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre
divinité. »VR
Nous
sommes donc en présence d’un aveu supplémentaire et explicite du fait que
Yehvah soit présentée comme une
divinité parmi tant d’autres, s’étant entiché d’un insignifiant petit peuple
d’esclaves qu’il aurait par miracle sorti d’Égypte pour les mener en Canaan.
Ces derniers éléments justifiant de ce dit peuple qu’il soit les abonnés de
cette divinité.
Il reste
un autre degré de compréhension à prendre en compte. Ce n’est pas le moins
important car c’est celui qui sera servi, entretenu et défendu par les
yahwistes. Yehvah serait le seul « DIEU
UNIQUE ET ABSOLU », indépendamment des contradictions évidentes rencontrées
dans les différents chapitres. Ce « dieu absolu » qui serait donc
l’authentique traduction de Yehvah, même si on nous propose parfois de
« l’Eternel » ou du « Seigneur » (ce qui est d’après cette
même loi un blasphème car une évocation incorrecte du nom de Yehvah). Ce Yehvah
« dieu absolu », aurait choisi au sein de toute la création un seul
petit peuple pour être son dieu exclusif. Ce, au détriment du reste de la
création et de l’humanité, condamnée à être laïque et indépendante.
« Lv25.42 Car ils
sont mes esclaves, à moi, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte. »TO
Ce verset
résume à lui seul l’état d’esprit général. Il n’est plus possible de se méprendre.
Derrière l’affirmation mirobolante de façade qui parle de « peuple élu libéré », le texte nous
révèle l’authentique statut de cette population : « esclaves
recapturés ».
Cette notion se voit enfoncée comme
un clou en: « Lv25.55 Car c’est à moi que les Israélites
appartiennent comme esclaves ; ce sont mes serfs à moi, qui les ai tirés du
pays d’Égypte, moi, l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem)! »
« Lv25.44 Ton
esclave ou ta servante, que tu veux avoir en propre, doit provenir des peuples
qui vous entourent ; à ceux-là vous pouvez acheter esclaves et servantes. 25.45
Vous pourrez en acheter encore parmi les enfants des étrangers qui viennent
s’établir chez vous, et parmi leurs familles qui sont avec vous, qu’ils ont
engendrées dans votre pays : ils pourront devenir votre propriété. 25.46
Vous pourrez les léguer à vos enfants pour qu’ils en prennent possession après
vous, et les traiter perpétuellement en esclaves ; mais sur vos frères les
enfants d’Israël un frère sur un autre ! Tu n’exerceras point sur eux une
domination rigoureuse. »TO
En dépit de la petite touche finale
de compassion et de ménagement à l’intention des membres de leur propre peuple,
la fièvre esclavagiste israélite va de mal en pis. On insiste bien cette fois,
non seulement sur l’intérêt que suscite l’étranger à asservir mais aussi sur le
fait qu’il puisse deplus devenir une possession, héréditaire. Cette dernière
affirmation contredit la libération promise pour les années sabbatiques ou les
jubilés. Après un odieux mélo sur l’imaginaire esclavage en Égypte, les
yahwistes ne sont ni plus ni moins que des
esclaves esclavagistes.
A ce
propos, parmi les différents courants yahwistes, certains israélites, se sont particulièrement bien illustrés tout au
long de ce qu’aura été l’histoire de la traite humaine, fidèlement et
conformément aux lois yehvahiques auxquelles ils semblent s’être attachés.
Les références historiques sont
nombreuses et fournies sur le sujet. Nombre de rapporteurs semblent toutefois
avoir tendance à détourner la réalité historique tentant de stigmatiser la
participation réelle d’esclavagistes israélites en induisant une généralisation.
Généralisation qui tendrait à affirmer que tous les israélites sont des
esclavagistes. Toute proportion gardée, sans pouvoir nier la triste réalité aux
vues des éléments historiques dont nous disposons aujourd’hui, il est
affligeant d’admettre que, ne serait qu’un seul de ses aïeux ait pu être un
esclavagiste, de surcroit, ayant la conscience tranquille car soutenu et
encouragé par ses propres références textuelles religieuses.
Si l’esclavage de masse a
officiellement disparu de nos jours, il est pour ma part impossible d’accepter
et d’admettre qu’il soit légal et légiféré dans un texte prétendu sacré et
divin. Quand bien même, un divinoïde tyrannique aurait transmis des
commandements à une population donnée, j’estime qu’il est du devoir d’un
individu psychologiquement équilibré, de condamner ce genre d’édits. Passer
sous silence devient être complice passif. Acquiescer revient à être sympathisant
permissif. Soutenir et défendre revient à être commanditaire militant.
Lv25.47-49 – Esclave israélite d’un étranger : injonction de solidarité et
de compassion.
« Lv25.47 Si
l’étranger, celui qui s’est établi près de toi, acquiert des moyens, et que ton
frère, près de lui, devenu pauvre, se soit vendu à l’étranger établi près de
toi, ou au rejeton d’une famille étrangère, 25.48 après qu’il s’est
vendu, le droit de rachat existe pour lui ; l’un de ses frères donc le
rachètera. 25.49 Il sera racheté ou par son oncle ou par le fils de
son oncle, ou par quelque autre de sa parenté, de sa famille ; ou, s’il a
acquis des moyens, il se rachètera lui-même. »TO
Ce verset enjoint
donc les israélites à racheter les esclaves de leur peuple. Contrairement aux esclaves
non-israélites qui deviennent la propriété héréditaire des israélites, les
israélites eux-mêmes disposent finalement du droit de se racheter.
Si ce
statut charitable intra-ethnique peut se justifier, il ne doit pas faire
oublier le contexte textuel dans lequel il apparaît. Alors qu’ailleurs on
encourage l’éradication et l’éviction de tout peuple étranger, le texte bascule
ici vers une option inverse où l’étranger peut prospérer au point de devenir
détenteur d’esclaves israélites.
Lv26… – Idolâtrie, shabbat, bénédictions et malédictions
Préservation d’idolâtrie, shabbat,
bénédiction et malédiction
« Lv26.1 Ne vous faites point de faux dieux (+) ; n’érigez point, chez vous, image ni monument, et ne mettez point de pierre symbolique dans votre pays pour vous y prosterner : car c’est moi, Éternel(yehvah), qui suis votre Dieu(eloheikhem). »TO
(+) : « faux
dieux » : אֱלִילִם – elilim, divinités. Le
terme « faux » est ajouté par le traducteur.
Si jusqu’alors divinités pouvait
être transposé de elohim, il faudra désormais suggérer une distinction. Elohim
se rapporterait à une conception supérieure et métaphysique de divinités alors
que, elilim se rapprocherait du statut de divinité matérialisée sous
forme d’idole.
On notera de surcroit, que la
traduction traduit pour ce verset Yehvah par « Eternel » et non
pas « l’Éternel ».
Le verset suivant ressassera l’obligation
de shabbat avant d’exposer les bénédictions pour obéissance suivies de
malédictions dans le cas contraire.
De 26.4 à 26.12, sont énumérés les
versets de bénédictions promises pour obéissances : pluies en saison,
terres fertiles, récoltes abondantes, disparition des bêtes nuisibles,
éradication des ennemis, démographie pérenne… somme toute, très ordinaire et
redondant.
De 26.16 à 26.43, suivent les
versets de malédictions en cas de désobéissance. 26 versets de malédictions
contre 7 versets de bénédictions.
Le plus
effarant repose sur la teneur de la menace, qui mérite d’être exposée dans le
but d’en apprécier l’ampleur. Considérons qu’il s’agit « d’un grand moment
de poésie » face à laquelle il est souhaitable de suggérer aux âmes
sensibles et aux aspirants d’un dieu d’amour, d’équité et de bonté, de passer
ce qui suit et de végéter dans leurs illusions.
« Lv26.16 …à mon
tour, voici ce que je vous ferai : je susciterai contre vous d’effrayants
fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l’âme
; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront. Je dirigerai
ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ; ceux qui vous
haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous poursuive. Que si
malgré cela vous ne m’obéissez pas encore, je redoublerai jusqu’au septuple le
châtiment de vos fautes. Je briserai votre arrogante audace, en faisant votre
ciel de fer et votre terre d’airain ; et vous vous épuiserez en vains efforts,
votre terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits. Si vous
agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m’obéir, je vous
frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes. Je lâcherai sur vous
les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui extermineront votre
bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes deviendront solitaires.
Si ces châtiments ne vous ramènent pas à moi et que votre conduite reste
hostile à mon égard, moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et
je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. Je ferai surgir
contre vous le glaive, vengeur des droits de l’Alliance, et vous vous replierez
dans vos villes ; puis, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à
la merci de l’ennemi, tandis que je vous couperai les vivres, de sorte que dix
femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au poids,
et que vous le mangerez sans vous rassasier. Si, malgré cela, au lieu de
m’obéir, vous vous comportez hostilement avec moi, je procéderai à votre égard
avec une exaspération d’hostilité, et je vous châtierai, à mon tour, sept fois
pour vos péchés. Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles
vous la dévorerez. Je détruirai vos hauts-lieux, j’abattrai vos monuments
solaires, puis je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles ;
et mon esprit vous repoussera. Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux
saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. Puis,
moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont,
en seront stupéfaits. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je
vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes
resteront ruinées. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous
poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront
ruinées. Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu’elle
restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre
chômera, et vous fera payer ses chômages. Pour ceux qui survivront d’entre
vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis :
poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit
devant l’épée, ils tomberont sans qu’on les poursuive, et ils trébucheront l’un
sur l’autre comme à la vue de l’épée, sans que personne ne les poursuive. Vous
ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis ; vous vous perdrez parmi les
nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Et les survivants d’entre
vous se consumeront, par leur faute, dans les pays de leurs ennemis, et même
pour les méfaits de leurs pères ils se consumeront avec eux. Puis ils confesseront
leur iniquité et celle de leurs pères, leur forfaiture envers moi, et aussi
leur conduite hostile à mon égard, pour laquelle moi aussi je les aurai traités
hostilement, en les déportant au pays de leurs ennemis à moins qu’alors leur
cœur obtus ne s’humilie, et alors ils expieront leur iniquité. »TO
A défaut
de bonté, de patience, de miséricorde et d’équité on peut concéder à ce Yehvah, d’être des plus persuasifs dans la démesure totale répurgatrice. La
multiplication de « septuples » de « septuples », amène la
proportion des châtiments pour faute à 2401(7x7x7x7) pour 1.
Exercice de mathématiques :
« Les enfants… d’après sa très sainte torah, si notre dieu nous fait payer une faute le septuple du septuple du septuple du septuple : combien cela fait t’il ? » Soudain, le petit Moyshelleh donne la réponse : « 2401 fois pire en retour ! – Bravo ! Moyshelleh ! – Madame !?… – Oui, Moyshelleh ? – Ca veut dire que si je jette une pierre à mon ami Schloumielleh, dieu va m’en retourner 2401 ? – Non Moyshelleh ! Dieu est intelligent et économe, il t’écrasera seulement avec une pierre qui fait 2401 fois le poids de la tienne, ou celle-ci, seulement 2 fois plus lourde mais projetée 34.6482 fois plus vite. Mais les calculs de masses et d’énergie cinétique ne seront à votre programme que dans plusieurs années ! – Madame…?… – Quoi encore Moyshelleh .? – Et si on fait quelque chose de bien, il est aussi écrit dans notre sainte torah de dieu qu’on sera récompensé 2401 fois ? Par exemple, si je donne une pièce à Schloumielleh, dieu va m’en rendre 2401 ? – Non Moyshelleh ! Dieu ne te rendra rien ! C’est Schloumielleh qui devra te rendre, ce que toi seul lui fixera comme taux d’intérêt. – Mais Madame ! J’ai dit donner pas prêter ! – Moyshelleh ! Espèce de cancrelleh ! Tu ne retiens pas ce qu’on vous enseigne ? Nulle part dans la très sainte torah de dieu, il est écrit que tu donneras de l’argent à qui que ce soit, sauf aux prêtres ! Tu pourras, comme Loth, donner tes filles à des étrangers, si tu veux. Mais de l’argent à ton prochain, JAMAIS ! Tu entends Moyshelleh ? JAMAIS ! Les chrétiens, les musulmans ou les bouddhistes font cela. Mais surtout pas nous ! Nous ne devons pas ressembler aux peuples idolâtres. »
Quitte à retomber brutalement des
sphères de la dérision, le point d’orgue de l’énumération des horreurs est
obtenu avec le verset :
« Lv26.29 Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. »TO
A quoi
cela sert-il de compliquer les règles alimentaires pour, en cas d’inconduite,
forcer à cannibalisme infantivore ? Le verset manque de précision quant à
savoir s’il faut dévorer ses enfants morts ou vifs ou encore cuits ou crus.
« Lv27.2 Si quelqu’un promet expressément, par un vœu, la valeur estimative d’une personne à l’Éternel(yehvah) . »TO
Vont être énumérés la hauteur des
dons à faire à Yehvah (aux prêtres) en fonction de la
valeur estimée d’une personne. Récapitulons, tout d’abord le barème dans un
tableau.
Tranche d’âge
Homme
Femme
1 mois à 5 ans
5 sicles
3 sicles
5 à 20 ans
20 sicles
10 sicles
20 à 60 ans
50 sicles
30 sicles
Plus de 60 ans
15 sicles
10 sicles
Le constat le plus flagrant est que
dans tous les cas un homme dispose d’une meilleure côte qu’une femme, que cela
heurte ou non, les partisans de l’égalité des sexes.
Il sera ensuite proposé de faire
« don » de toutes sortes de biens tels qu’animaux, terrains, maisons,
avec une possibilité de rachat majorée d’un cinquième de la valeur donnée. Est-il encore utile de rappeler qui sont les
administrateurs de biens de Yehvah, ici bas ?
« Lv27.28 Mais toute chose dévouée, qu’un homme aurait dévouée à l’Éternel(yehvah) parmi ses propriétés, que ce soit une personne, une bête ou un champ patrimonial, elle ne pourra être ni vendue ni rachetée : toute chose dévouée devient une sainteté éminente réservée à l’Éternel(yehvah).»TO
Au-delà du « don », il existe
donc une option de « dévotion », qui inclut cette fois des personnes.
Ce qui va être plus difficile à intégrer, c’est le sens de cette dévotion et
plus particulièrement ce qui attend la personne dévouée.
« … Lv27.28 Toute chose dévouée[?] devient une sainteté éminente réservée à l’Éternel(yehvah) . 27.29 Tout anathème[?] qui aura été prononcé sur un homme est irrévocable : il faudra qu’il meure. »TO
« … Lv27.28 Tout ce qui est tabou[?] est éminemment saint à Dieu(yehvah) . 27.29 Si un homme est déclaré tabou[?], il ne peut être racheté : il doit être mis à mort. »TS
Nous voici
à nouveau confronté à une divergence traductionnelle supplémentaire. Pour un
même terme חֵרֶם – ‘herem, nous obtenons ici trois
traductions divergentes dont une au sens obscur : « tabou ».
Que peut bien signifier חֵרֶם – ‘herem ?
Dans la première partie du même
verset, Lv27.28, חֵרֶם– ‘hérem, à propos
d’un champ, est traduit par «chose dévouée »TO et
« tabou »TS. On le retrouve vocalisé חָרֻם – ‘haroum en Lv21.18 au beau milieu des infirmités
disqualifiant l’individu pour l’exercice de la prêtrise, traduit par
« ayant le nez écrasé »TO ou « au nez déformé »TS.
Le terme apparaît en Dt7.2, חֲרֵם vocalisé ‘harem et traduit
par « anathème »TO ou « détruire totalement »TS.
Si nous cherchons plus loin, par souci d’extension des possibilités de
compréhension nous trouvons le même חֵרֶם – ‘hérem
que dans notre verset problématique réparti quatre fois dans Josué 6.17-18,
traduit à chaque fois comme « anathème »TO. Idem en Josué
7… ou il apparaît 6 fois avec un sens identique, une fois avec le sens de
« consacré » et une fois avec un sens obscur.
Si nous
considérons que 12 sources contre 2, l’emporte, et qu’au sein d’un même verset
traitant d’un sujet identique, un mot identique doté de la même cantillation ne
peut avoir qu’un sens donné, nous devons affecter « anathème » à חֵרֶם – ‘herem.
Cependant
un autre terme pose problème : יִפָּדֶה – yipadeh,
qui est traduit par « révocable »TO et « être
racheté »TS. Une fois de plus, ce terme n’apparaît qu’une seule
fois dans le pentateuque, ici même. Deux autres apparitions sont attachées à deux psaumes. Ps49.8 :
« saurait racheter », Ps130.8 : « qui affranchit ». La
racine ד.ה. פ, qui signifie :
racheter, libérer, sauver, délivrer, n’est en rien réflexive. Sa forme future à
la troisième personne du singulier, n’est autre que יִפָּדֶה – yipadeh. Ainsi le לֹא יִפָּדֶה – lo
yipadeh du verset, signifie strictement : « ne rachètera
pas ». Le futur et le conditionnel futur étant indistincts tant en hébreux
biblique que moderne, on pourrait aussi attendre : « ne rachèterait
pas ».
Tout ceci
produit la traduction suivante à laquelle il faut aussi apporter d’autres corrections :
« …tout
anathème saint des saintetés il est pour yehvah tout anathème qui anathèmera de
l’homme ne rachètera pas mort mourra »VB.
Cela nous
amène à percevoir que la mort d’un homme frappé d’anathème est une chose des
plus sacrée pour Yehvah. Alors que les traductions officielles suggèrent qu’un homme frappé
« d’anathème » est invariablement voué à la mort, risquons-nous en
vertu de ce que le texte nous présente, à envisager un aspect plus optimiste,
qui deplus préserve l’attachement yehvahique à l’anathème en laissant à l’homme
une chance de sauver sa vie. M’en remerciera-t-on ?
« Tout anathème est saint des
saints pour Yehvah. Tout anathème frappant un homme de qui il ne serait pas extirpé par
rachat, le verrait périr. »VA.
[1] Tyldesley J.,
“Les femmes dans l’ancienne Égypte”, (Éditions du Rocher), 1998.
[2] Brown, S., Late Carthaginian Child Sacrifice and
Sacrificial Monuments in Their Mediterranean Context, The American Schools of
Oriental Research, 1991.
Moïse
raconte… c’est ainsi que devrait être nommé le dernier volet du ‘houmash. Le
texte présente Moîse s’exprimant à la première personne qui relate les
évènements déjà racontés dans l’exode. Bien évidement, l’auteur aura ici
beaucoup de mal à éviter des discordances lourdes de sens. Cette partie du
texte à manifestement été rédigée pour faire adhérer des idiots ou des croyants
à des évènements prétendus réels et passés. C’est là que la supercherie dévoile
son essence.
Les
premiers versets évoquent de quoi il s’agit.
« Ce sont là les paroles que
Moïse adressa à tout Israël en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine
en face de Souf, entre Pharan et Tofel, Labân, Hacéroth et Di-Zahab. Il y a
onze journées depuis le Horeb, en passant par le mont Séir, jusqu’à Kadêch-Barnéa.
Or, ce fut dans la quarantième année, le onzième mois, le premier jour du mois,
que Moïse redit aux enfants d’Israël tout ce que l’Éternel lui avait ordonné à
leur égard. Après avoir défait Sihon, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon,
et Og, roi du Basan, qui résidait à Astaroth et à Edréi ; en deçà du
Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse se mit en devoir d’exposer cette
doctrine, et il dit… »TO.
Nous
serions donc en l’an 40, le mois 11 et le jour 1, d’un référentiel non précisé.
On doit supposer que l’auteur évoque l’errance réparatrice de 40 ans décrétée
par Yehvah afin d’éliminer les craintifs de la première génération sortie d’Égypte
(Nb14.30-33) alors qu’ils se trouvaient dans le désert de Paran, à Kadêch(Nb13.26),
donc 39 ans, 11 mois et 1 jour après. Le texte précise qu’après le départ du
Sinaï, le peuple arriva dans le désert de Paran, à 2 ans, 2 mois et 20 jours de
l’exode. Auront suivi les évènements relatifs aux plaintes pour de la viande et
à la fourniture de celle-ci(11..), Les plaintes de Myriam et d’Aaron et les 7
jours de quarantaine de Myriam(12..), l’exploration de Canaan durant 40 jours
(Nb13..). Nous devons donc ajouter au moins 47 jours aux 2 ans, 2 mois, 20
jours écoulés depuis la sortie de Goshen, ce qui nous donne 2 ans, 5 mois et 3
jours. Si nous majorons de jours supplémentaires correspondant aux évènements
sans durée précise spécifiés, survenus entre temps, on peut avancer que le décret
de 40 ans d’errance à été prononcé au moins 2 ans et demi après la sortie de
Goshen. Au total l’errance devra être de 42 ans et demi au moins. De ce fait,
au moment du récit que nous traitons, il restera encore un peu plus de 2 ans et
demi d’errance pour les Israélites, à ce point.
Le texte
est d’autant plus clair sur la teneur du propos : 1.6, « L’Éternel
notre Dieu nous avait parlé au Horeb en ces termes… »TO
Moïse propose donc de citer la
parole de Yehvah. Ainsi, on doit s’attendre à une transposition exacte des
propos dits divins et à une exactitude et une précision des faits sans défaut.
Afin d’examiner avec clarté et
concision les divergences entre l’histoire telle qu’elle est rapporté et le
récit initial des évènements, nous userons du terme « rédante » pour
signifier ce qu’énonce le texte initial et la rédaction antérieure et le terme
« nouverse » pour signaler la nouvelle version remaniée. Nous
affecterons à « Rédante » le sigle ◖, et à
« Nouverse » le sigle ◐.
Si la
pertinence signalétique est ici contestable tant on pourrait se demander ce que
des sigles d’almanach viendrait y faire, que l’on sache que je ne souhaite en
rien soutirer à Cyrano ne serait-ce qu’un soupçon de son affection pour l’astre
à brillance vespérale. Je ne cherche quàà symboliser non pas lumière sortie de
l’ombre ni éclaircissement d’un sujet issu des mystères d’une face cachée. Je
n’aspire plus que simplement à n’exprimer que même sur l’obscurantisme on peut
prétendre à des éclairages qui plutôt qu’éclairants assombrissent d’autant plus
le sens et l’essence de ce qu’ils prétendaient mettre en lumière.
« Assez longtemps vous avez
demeuré dans cette montagne. Partez, poursuivez votre marche, dirigez-vous
vers les monts amorréens et les contrées voisines, vers la plaine, la
montagne, la vallée, la région méridionale, les côtes de la mer, le pays des
Cananéens et le Liban, jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate. Voyez, je
vous livre ce pays ! Allez prendre possession du pays que l’Éternel a
juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de donner à eux et à leur
postérité après eux. »TO
« Va, pars d’ici avec le peuple
que tu as conduit hors du pays d’Égypte et allez au pays que j’ai promis par
serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, disant : ‘Je le donnerai à votre
postérité.’ J’enverrai devant toi un ange, par lequel j’expulserai le
Cananéen, l’Amorréen, le Héthéen, le Phérézéen, le Hévéen et le
Jébuséen. » TO
[1] « Dans ce temps-là, je vous
parlai ainsi : “Je ne puis assumer, moi seul, votre charge. L’Éternel,
votre Dieu, vous a fait multiplier, et vous voilà, aujourd’hui, nombreux comme
les étoiles du ciel. Veuille l’Éternel, Dieu de vos pères, vous rendre mille
fois plus nombreux encore et vous bénir comme il vous l’a promis ! Comment donc
supporterais-je seul votre labeur, et votre fardeau, et vos contestations !
[1’] Choisissez parmi vous, dans vos tribus, des hommes sages, judicieux et
éprouvés ; je les établirai vos chefs.” Et je désignai les principaux de
vos tribus, hommes sages et éprouvés, et je vous les donnai pour chefs, soit
[1’’] commandants de chiliades, de centuries, de cinquantaines et de dizaines,
soit commissaires de vos tribus. Je donnai alors à vos juges les instructions
suivantes : “Ecoutez également tous vos frères et prononcez équitablement,
entre chacun et son frère, entre chacun et l’étranger. Ne faites point, en
justice, acception de personnes ; donnez audience au petit comme au grand, ne
craignez qui que ce soit, car la justice est à Dieu! Que si une affaire est
trop difficile pour vous, déférez-la moi et j’en prendrai connaissance.”
Et je vous prescrivis, dans ce même temps, tout ce que vous aviez à
observer.»TO
◖Ex.18.17-26
[1] « Le beau-père de Moïse lui
répliqua : “Le procédé que tu emploies n’est pas bon. Tu succomberas
certainement et toi-même et ce peuple qui t’entoure; car la tâche est trop
lourde pour toi, tu ne saurais l’accomplir seul. Or, écoute ma voix, ce que je
veux te conseiller et que Dieu te soit en aide! Représente, toi seul, le peuple
vis-à-vis de Dieu, en exposant les litiges au Seigneur ; notifie-leur également
les lois et les doctrines, instruis-les de la voie qu’ils ont à suivre et de la
conduite qu’ils doivent tenir. [1’] Mais, de ton côté, choisis entre tout le
peuple des hommes éminents, craignant Dieu, amis de la vérité, ennemis du lucre
et place-les à leur tête comme [1’’]
chiliarques, centurions, cinquanteniers et décurions. Ils jugeront le
peuple en permanence ; et alors, toute affaire grave ils te la soumettront,
tandis qu’ils décideront eux-mêmes les questions peu importantes. Ils te
soulageront ainsi en partageant ton fardeau. Si tu adoptes cette conduite, Dieu
te donnera ses ordres et tu pourras suffire à l’œuvre ; et de son côté, tout ce
peuple se rendra tranquillement où il doit se rendre. Moïse écouta l’avis de
son beau-père et effectua tout ce qu’il avait dit. Ils jugeaient le peuple en
permanence ; les cas difficiles, ils les rapportaient à Moïse et les causes
simples, ils les décidaient eux-mêmes. “» TO
Discordance de style narratif
On ne trouve pas de trace d’ordres
verbaux de Moïse dans la rédante alors qu’il les cite comme prononcées dans la
nouverse.
Discordance chronologique
Moïse cite cet évènement après le
départ du Sinaï dans la nouverse (supra Deutéronome 1.6-8), soit, une fois la
loi dont les dix commandements livrés sur table. Dans la rédante, l’évènement
s’est produit avant l’énonciation des dix commandements (Exode 18.17-26). Le
départ du Sinaï est signalé bien après l’Exode (Nombres 10.11). [1] – ◐ : Moïse prétend que l’idée et la décision de nommer une hiérarchie judicaire émane de lui. / ◖ : C’est son
beau-père Jethro qui lui suggère. [1’] – ◐ : Moïse déclare nommer
de lui-même et d’emblée les dirigeants. ◖ : Il déclare avoir proposé au peuple de
choisir pour immédiatement après, signaler qu’il les a désigné de lui-même. [1’’] – Les hiérarchies ne correspondent pas. Les commissaires font ici leur
apparition alors qu’ils n’étaient pas évoqués dans la rédante. ◐ : « …commandants de chiliades, de centuries, de cinquantaines et de dizaines…
commissaires. »TO / ◖ : « …chiliarques, centurions, cinquanteniers et décurions. »TO
« Nous partîmes du Horeb, nous
traversâmes tout ce long et redoutable désert que vous savez(⚠)… »TO
⚠ « …vous savez… » est une exécrable traduction pour רְאִיתֶם – rayitem, qui ne signifie rien d’autre que « vous
avez vu ». Au-delà du galvaudage traductionnel, le narrateur tenterait-il
de convaincre ? « … vous avez vu ! Vous vous souvenez ? ».
Ce qui pose un petit problème du fait que la partie du peuple qui aurait pu
voir quoique ce soit à été exterminée dans le désert pendant 40 ans. Toutefois
d’après le référentiel temporel cité, nous serions à 39 ans 11 mois et 1 jour,
ce qui autorise à penser que l’immense majorité du peuple maudit est déjà
morte, et que le reliquat mourra avant le mois suivant. Même si il avait vu
quelque chose, il n’en témoignerait pas plus à l’arrivée. Un peu plus de
justesse aurait voulu que l’on s’adresse à tout le peuple en leur citant leurs
aïeux qui ont vu, ceux qui ont vu plutôt que tenter de faire croire par le
récit que l’ensemble peuple arrivé à ce stade a vu… Surtout que l’on ne parle
même pas des évènements mais de « …ce long et redoutable désert… »
Quant au mont Horeb nommé ici, il
est constamment appelé וְהַר סִינַי – har sinay,
« Mont Sinaï », au moment des évènements de l’exode, sauf en Ex33.6 à
la suite de l’épisode du veau d’or.
« Et je vous dis : “Vous voici arrivés au pied des
monts amorréens, que l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Regarde ! L’Éternel,
ton Dieu, t’a livré ce pays ; va, prends-en possession, comme te l’a dit
l’Éternel, Dieu de tes pères ; sois sans peur et sans faiblesse !” »
TO
◖?
Aucune correspondance ne révèlent une telle citation de Moïse, dans ou
aux alentours des territoires amorréens.
Ajout soudain
Diverses évocations éparses tendent à produire ce genre d’affirmation
si on les résume. En aucun cas les propos affichés n’ont été tenus.
« Mais vous vîntes vers moi,
tous, en disant : “Nous voudrions envoyer quelques hommes en avant, qui
exploreraient pour nous ce pays et qui nous renseigneraient sur le chemin que
nous devons suivre et sur les villes où nous devons aller. La proposition me
plut, et je choisis parmi vous douze hommes, un homme par tribu. »TO
◖Nb13.1-3
« L’Éternel parla ainsi à Moïse :
Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux
enfants d’Israël; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle,
tous éminents parmi eux.” Et Moïse les envoya du désert de Pharan, selon
la parole de l’Éternel ; c’étaient tous des personnages considérables entre les
enfants d’Israël. »TO
Divergences
Alors que la rédante en Nombre 13,
décrit clairement que Yehvah ordonne à Moïse d’envoyer les explorateurs, la
nouverse affirme que le peuple suggéra à Moïse, l’expédition et qu’il
acquiesça.
«Ils partirent, s’avancèrent
sur la montagne, atteignirent la vallée d’Echkol, et explorèrent cette contrée.
Puis ils prirent de ses fruits, qu’ils nous apportèrent, et nous rendirent
compte… »TO
◖Nb13.21-3
« Et ils
s’en allèrent explorer le pays, depuis le désert de Cîn jusqu’à Rehob, vers
Hémath. Ils s’acheminèrent du côté du midi, et l’on parvint jusqu’à Hébrôn, où
demeuraient Ahimân, Chêchaï et Talmaï, descendants d’Anak. Hébrôn avait été bâtie
sept ans avant Tanis d’Égypte. Arrivés à la vallée d’Echkol, ils y coupèrent un
sarment avec une grappe de raisin, qu’ils portèrent à deux au moyen d’une
perche, de plus, quelques grenades et quelques figues. On nomma ce lieu vallée
d’Echkol, à cause de la grappe qu’y avaient coupée les enfants d’Israël.»TO
Précisions ajoutées
La nouverse
condense ici, le récit du voyage alors décrit dans la rédante avec une bien
plus grande précision géographique.
[1] « …ils rendirent compte en
disant : “Il est bon, le pays que l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Mais
vous refusâtes d’y monter, désobéissant ainsi à la voix de l’Éternel, votre
Dieu ; et vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : [2] C’est par haine
pour nous que l’Éternel nous a fait sortir de l’Égypte ! C’est pour nous livrer
au pouvoir de l’Amorréen, pour nous anéantir ! [2’] Où veut-on que nous allions
? [3] Nos frères ont abattu notre courage, en disant : Il y a là une race plus
grande et plus forte que la nôtre, des villes considérables et fortifiées
jusqu’au ciel, et nous y avons même vu des enfants d’Anak.” [4] Et je vous
répondis : “Vous n’avez pas à trembler ni à les craindre. L’Éternel, votre
Dieu, qui marche à votre tête, lui-même combattra pour vous, tout comme il l’a
fait contre l’Égypte, sous vos yeux, et aussi dans ce désert, où tu as vu
l’Éternel, ton Dieu, te porter comme un père porte son fils, durant tout le
trajet que vous avez fait, jusqu’à votre arrivée en ce lieu-ci. Lui qui précède
votre marche, choisissant les lieux propices à vos stations, la nuit par le
feu, pour vous montrer la route à suivre, et le jour par la nuée !»TO
◖Nb13.26-29,31-33
; 2.2-3,6-9
« Ils
allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des enfants d’Israël… et
lui firent ce récit: … [3] Mais il est puissant le peuple qui habite ce pays !
Puis, les villes sont fortifiées et très grandes, et même nous y avons vu des
descendants d’Anak ! Amalec habite la région du midi ; le Héthéen, le Jébuséen
et l’Amorréen habitent la montagne, et le Cananéen occupe le littoral et la
rive du Jourdain.»TO, « Mais les hommes qui étaient partis avec lui, dirent :
[3] Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que
nous.” Et ils décrièrent le pays … en disant aux enfants d’Israël : Le
pays que nous avons parcouru pour l’explorer est un pays qui dévorerait ses
habitants ; quant au peuple que nous y avons vu, ce sont tous gens de haute
taille. Nous y avons même vu les Nefilîm, les enfants d’Anak, descendants des
Nefilîm : nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi
étions-nous à leurs yeux.” Tous les enfants d’Israël murmurèrent contre
Moïse et Aaron, et toute la communauté leur dit : [2] Que ne sommes-nous morts
dans le pays d’Égypte, ou que ne mourons-nous dans ce désert ! Et pourquoi
l’Éternel nous mène-t-il dans ce pays-là, pour y périr par le glaive, nous voir
ravir nos femmes et nos enfants ? [2’] Certes, il vaut mieux pour nous
retourner en Égypte.” [1] Et Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de
Yefounné… parlèrent à toute la communauté des Israélites en ces termes : Le
pays que nous avons parcouru pour l’explorer, ce pays est bon, il est
excellent. [4] Si l’Éternel nous veut du bien, il saura nous faire entrer dans
ce pays et nous le livrer, ce pays qui ruisselle de lait et de miel. Mais ne
vous mutinez point contre l’Éternel ; ne craignez point, vous, le peuple de ce
pays, car ils seront notre pâture : leur ombre les a abandonnés et l’Éternel
est avec nous, ne les craignez point !” »TO
Dissonnance chronologique
Les propos
rapportés de la nouverse ne suivent pas l’ordre chronologique des propos tenus
dans la rédante. [1] – ◐
: Les enfants d’Israël complimentent le pays. / ◖ : Josué et Caleb, seuls, complimentent le pays face au réquisitoire unanime des israélites. [2] – ◐ : Le peuple craint d’être livrés aux amorrites. / ◖ : Il craint de mourir dans le désert. [2’] – ◐ : Les israélites évoquent l’option de
retourner en Égypte. / ◖ : Ils se demandent où ils peuvent bien se rendre. [3] – ◐ : Le récit défaitiste ne nomme que les enfants d’Anak. / ◖
: La description initiale des détracteurs est très étoffée citant même de nombreux peuples outre les descendants d’Anak : Amalec, le
Héthéen, le Jébuséen, l’Amorréen, le Cananéen et même les Nefilim. [4] – ◐ : Moïse tente de
plaider et de tempérer les pleurnichards. / ◖ : Le plaidoyer est celui de Josué et Caleb et non de Moïse.
«L’Éternel entendit vos
paroles, et il s’irrita, et il proféra ce serment : [1] Si jamais un seul de
ces hommes, de cette génération mauvaise, voit l’heureux pays que j’ai juré de
donner à vos pères!… [2] Seul, Caleb, fils de Yefounné, le verra ; ce sol
qu’il a foulé, je le donnerai à lui et à ses enfants, parce qu’il est resté
fidèle au Seigneur.»TO, « [3] Et vos familles, dont vous avez dit : “Elles
nous seront ravies”, [3+] et vos enfants, qui ne discernent pas encore le
bien du mal, ceux-là entreront dans ce pays ; je le leur donnerai à eux et ils
le posséderont. »TO
◖Nb14.29-31,
« Vos
cadavres resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, [3’] tous
tant que vous êtes, âgés de vingt ans et au-delà, qui avez murmuré contre moi !
[1] Jamais vous n’entrerez, vous, dans ce pays où j’avais solennellement promis
de vous établir ! [2] Il n’y aura d’exception que pour Caleb, fils de Yefounné,
et Josué, fils de Noun. [3] Vos enfants aussi, dont vous disiez : “Ils
nous seront ravis”, je les y amènerai, et ils connaîtront ce pays dont
vous n’avez point voulu.»TO
Divergences de versions
[1] – D’une
version à l’autre Moïse ne fait pas proférer le même serment à Yehvah. [2] – La
parole yehvahique justifiant les seuls rescapés diverge autant. [3] – Le sens
et la forme des propos varient d’une version à l’autre. ◐ : Les familles seront ravies / ◖ : Les enfants seuls seront ravis. [3+] – ◐ : Moïse précise cette fois que seuls les enfants
discernant le bien et le mal seront épargnés. / ◖ : Le décret d’extermination initial concernait
les hommes de plus de vingt ans.
Cet âge de
discernement doit-il se baser sur l’âge de raison que nous admettons à 7 ans ou
à la majorité religieuse yahwiste fixée à 13 ans ? Dans les deux cas,
l’espérance de vie durant l’errance dans le désert n’est plus de 20+40=60 ans
mais de 13+40= 52 voire 7+40=47
« Contre moi aussi l’Éternel
s’irrita à cause de vous, au point de dire : “Tu n’y entreras pas, toi non
plus ! ». TO
◖Nb20.12-13
«…aussi ne
conduirez-vous point ce peuple dans le pays que je leur ai donné. Ce sont là
les eaux de Meriba…»TO
Contradiction
La nouverse
inclus le décret yehvahique d’exclusion de Moïse de la terre promise à l’issue
de la contestation des explorateurs. Il suggère ici, qu’il a été interdit de
terre promise à cause de cette contestation. Ceci est absolument faux, en vertu
des évènements décris dans la rédante. Le décret d’exclusion de Moïse, et
d’Aaron pour rappel, se édicté à la suite de l’incident du rocher et des eaux
de Meriba. Le narrateur de la nouvelle version semble de plus en plus avoir
perdu le fil de l’histoire.
« Alors vous vous écriâtes, en
me disant : [1] Nous avons péché contre le Seigneur ; nous voulons monter et
combattre, comme nous l’a ordonné le Seigneur, notre Dieu.” Et chacun de
vous ceignit ses armes et vous vous disposâtes à gravir la montagne. Mais
l’Éternel me parla ainsi : [2] Dis-leur : Ne montez pas, ne livrez point de
combat, car je ne serai point avec vous ; ne vous exposez pas aux coups de vos
ennemis.” Je vous le redis, mais vous n’en tîntes pas compte ; vous
désobéîtes à la parole du Seigneur et vous eûtes la témérité de vous avancer
sur la montagne. [3] L’Amorréen, qui occupe cette montagne, marcha à votre
rencontre ; et ils vous poursuivirent comme font les abeilles, et ils vous
taillèrent en pièces dans Séir, jusqu’à Horma.
»TO
◖Nb14.40-45
«Puis, le
lendemain de bon matin, ils se dirigèrent vers le sommet de la montagne, disant
: [1] Nous sommes prêts à marcher vers le lieu que l’Éternel a désigné, car
nous avons péché. Moïse leur dit : [2] Pourquoi transgressez-vous la parole de
l’Éternel ? Cela ne vous réussira point ! N’y montez pas, car l’Éternel n’est
pas au milieu de vous ; ne vous livrez pas aux coups de vos ennemis. Car
l’Amalécite et le Cananéen sont là sur votre chemin, et vous tomberiez sous
leur glaive ; aussi bien, vous vous êtes éloignés de l’Éternel, l’Éternel ne
sera point avec vous !” Mais ils s’obstinèrent à monter au sommet de la
montagne ; cependant, ni l’arche d’alliance du Seigneur ni Moïse ne bougèrent
du milieu du camp. [3] L’Amalécite et le Cananéen, qui habitaient sur cette
montagne, en descendirent, les battirent et les taillèrent en pièces jusqu’à
Horma.»TO
Divergences de versions
[1]
L’affirmation des enfants d’Israël varie entre les deux versions. [2] ◐ : Yehvah ordonne à Moïse, qui réduit le sermon qu’il avait prononcé dans la rédante. Il omet encore une fois Amalécites et Cananéens en ajoutant toutefois
faussement qu’il a répété la mise en garde. / ◖ : Moïse met directement en garde le peuple de ne pas aller au combat et
cite clairement Amalécites et Cananéens. [3] – ◐ : On parle ici d’Amorréen et de Séir. / ◖ : Amalécites et
cananéens sont cités sans évoquer Séir. Il semble inadéquat de proposer que les Amorréens soient une conjugaison d’Amalécites et de
Cananéens. Cela reviendrait par exemple à prétendre que les suisses
représentent l’ensemble des gitans et français réunis. La variante
s’expliquerait ici du fait de l’existence contemporaine de Cananéens et
d’Amalécites au rédacteur. La politique imposant manœuvres et concessions, ce
dernier soucieux de ne pas titiller des peuplades avoisinantes tout en
conservant le récit d’exploits légendaires, transmute le nom desdits vainqueurs
de l’ancien récit au bénéfice d’un peuple lointain évoqués par les mésopotamiens
et éliminés par ceux-ci, près d’un millénaire avant (vers 1600AEC), une
rédaction nouvelle du deutéronome.
Si l’histoire révisée modifie les
protagonistes, elle oublie de modifier le lieu de confrontation, bien connu de
nos services.
Nb21.1 :
« …et lui livra les Cananéens ; et on les frappa d’anathème, eux et leurs
villes, et l’on donna à ce lieu le nom de Horma. »TO
Il s’agit bien du même
« Horma », חָרְמָה – ‘harmah, qu’en
Nb14.45 et Dt1.44. A ceci près que, dans cette version, ce sont les cananéens
et non les israélites qui se font tailler en pièce, à ce même endroit. Du fait
qu’il n’y ait jamais eu qu’un seul passage par station de l’exode, il n’y a
donc eu qu’un seul faisceau d’évènements qui devraient être relatés de manière
unique ou identique, mais surtout constante et absolument jamais,
diamétralement opposée. Cherchez l’erreur…
« Vous demeurâtes de longs
jours à Kadêch… Vous savez combien de jours vous y avez demeuré. »TO
On pourrait trouver vilain de la
part du narrateur de faire mention d’une durée de station dont seuls les
stationnés connaissent la durée, sans nous en dire plus. Cette traduction est deplus
incorrecte. La traduction secondaire est aussi amusante : « Vous êtes
restés longtemps à Kadêch Barnéa, aussi longtemps que vous êtes restés [dans
tous les autres lieux] »TS
Ce « dans tous les autres
lieux », n’est qu’un ajout de la traduction secondaire tentant de donner
un sens utile au verset. Cet ajout est textuellement absent du verset en
hébreu. La traduction secondaire était pourtant conforme au texte avant cet
ajout inopportun.
On retrouve la tendance à improviser
et à inventer, dès lors que le texte ne veut plus rien dire et qu’on essaye
absolument d’y donner un sens même erroné.
Le laïus nouveau de Moïse omettra
quelques épisodes comme la révolte de Coré, la mort de Myriam et d’Aaron entre-autres
révoltes et répressions.
[1] « Et
toi, ordonne au peuple ce qui suit : Vous touchez aux confins de vos frères,
les enfants d’Ésaü, qui habitent en Séir. Ils vous craignent, mais tenez-vous
bien sur vos gardes, ne les attaquez point ! Car je ne vous accorde pas, de
leur pays, même la largeur d’une semelle, attendu que j’ai donné la montagne de
Séir comme héritage à Ésaü. [1] Les aliments que vous mangerez,
achetez-les-leur à prix d’argent : l’eau même que vous boirez, payez-la leur à
prix d’argent.», [2] « Nous nous détournâmes ainsi de nos frères, les enfants
d’Ésaü, qui habitent le Séir, du chemin de la plaine, d’Elath et d’Asiongaber.
Changeant de direction, nous traversâmes le désert de Moab. »TO
◖Nb20.14,18-22
[1] «Moïse
envoya, de Kadêch, des députés au roi d’Édom : Édom lui répondit : [1+]
“Tu ne traverseras point mon pays, car je me porterais en armes à ta
rencontre.” [1] Les enfants d’Israël lui dirent : “C’est par la
chaussée que nous voulons monter, et si nous buvons de ton eau, moi ou mes
bestiaux, j’en paierai le prix ; mais il n’en sera rien, je ne ferai que
traverser à pied.” Il répliqua : [1+] “Tu ne passeras point !”
Et Édom s’avança à sa rencontre, en grande multitude et à main armée. [2] Édom
ayant donc refusé à Israël la permission de traverser son territoire, Israël
prit une autre direction. Ils partirent de Kadêch, et les enfants d’Israël en
masse arrivèrent à Hor-la-Montagne.»TO
Contradiction induite
Pour rappel
et afin d’éviter tout doute et de dissiper la confusion potentiellement induite
par les variantes rédactionnelle, citons Gn25.30 : « Ésaü dit à Jacob :
Laisse-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge, car je suis
fatigué. C’est à ce propos qu’on le nomma Édom. »TO. Il s’agit donc bien du
même élément : Ésaü = Édom.
[1] – ◐ : Le narrateur fait dire de Yehvah à Moïse de ne pas
attaquer Ésaü et de payer
les éventuelles ponctions de vivres. / ◖ : On évoque l’envoi de messagers par Moïse exprimant
les conditions fixées par « les enfants d’Israël”.
[1+] La rétorque immédiate d’une escalade militaire appuyant un refus
formel de passage et le pré-positionnement d’une « grande multitude et à main
armée »TO comme révélée dans le passage du deutéronome, reflète mal la nouvelle
affirmation : « Ils vous craignent… »TO. [2] – Même si on peut considérer que
les zones et directions générales d’évolution soient semblables pour les
trajets, passé et nouvellement déclaré, la nuance entre « le désert de Moab »
et « de Kadêch à Hor-la-Montagne » est du même ordre qu’entre « l’Aquitaine »
et « De Bayonne à Périgueux ». D’autant plus que sur un millénaire, les
bordures tant de Moab que de l’Aquitaine furent fluctuantes. Un territoire
évoqué de manière contemporaine et ce qu’il fut plus de 1000 ans auparavant
peut générer des variantes géographiques considérables. De l’Aquitaine
actuelle, de Pyrénées à Dordogne et de celle Carolingienne des Marches
d’Espagne à celle de Bretagne, les prétentions et citations territoriales sont
muables et mouvantes. Que dire du très mal défini et mal circonscrit territoire
de Moab et son évolution durant un millénaire antique ?
Le contournement de Moab précède
les confrontations à venir avec Si’hon et Og. La version nouvelle du
deutéronome omet le raid contre le roi Cananéen d’Arad dans le Néguev
(Nb21.1-3) ainsi que la malédiction des serpents (Nb21.4-9).
◐ Dt2.8-9,13
[1] « Changeant de direction, nous
traversâmes le désert de Moab. [1+] Et l’Éternel me dit : “Ne moleste pas
Moab et n’engage pas de combat avec lui: je ne te laisserai rien conquérir de
son territoire, car c’est aux enfants de Loth que j’ai donné Ar en héritage.
Donc, mettez-vous en devoir de passer le torrent de Zéred.” Et nous
passâmes le torrent de Zéred.»TO
◖Nb21.11-13
[1] «Partis d’Oboth, ils campèrent
à lyyê-Haabarîm, dans le désert situé devant Moab, vers le soleil levant. De là
ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred. De là ils repartirent et
campèrent sur la rive de l’Arnon située dans le désert et partant du territoire
des Amorréens ; car l’Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et le
territoire amorréen».TO
Contradictions et ajouts
[1] A moins que le désert de Moab
ne fasse pas partie de Moab, le texte affirme que le territoire a toutefois été
traversé. [1+] La mise en garde
yehvahique qui apparait dans la version nouvelle est absente du récit passé.
Les versets 10.11.12 évoquent d’anciens peuples régionaux ayant été terrassés :
Emîm, Rephaïtes, Anakéens, Horéens… pour lesquels nous n’avons trouvé aucune
trace historique ou archéologique réelle.
Le texte
dans son ensemble présente les commandements et leur histoire destinés
« au pays que Yehvah donne pour y prendre possession » : « …quand
ils seront, eux aussi, en possession du pays que l’Éternel, votre Dieu, leur
destine de l’autre côté du Jourdain… »TO(Dt3.20), «…afin que vous viviez
et que vous arriviez à posséder le pays que l’Éternel, Dieu de vos pères, vous
donne… »TO (4.1), « …afin que vous vous y conformiez dans
le pays où vous allez entrer pour le posséder… »TO (4.5)… etc.
Un passage
maladroit, comme d’autres qui suivront au milieu des incohérences en cours de
démonstration, trahit le rédacteur.
« De même, dans le Séir
habitaient autrefois les Horéens ; mais les enfants d’Ésaü les
dépossédèrent, les exterminèrent et s’établirent à leur place, comme l’a fait
Israël pour le pays de sa possession, que l’Éternel lui a donné. »TO
Si le
« lui a donné »TO ne prête plus à conséquence tant on considère la
promesse faite par Yehvah, « l’a fait Israël »TO ne souffre ici
d’aucune erreur de traduction. Il s’agit bien d’un passé formel et accompli, en
rien prédictif et conditionnel comme les affirmations trouvées par ailleurs
dont quelques exemples courants sont répercutés ci-dessus. Ces bévues sont des
signes marquants d’une évocation d’évènements prétendus passés, relatés a posteriori.
« La durée de notre voyage,
depuis Kadêch-Barnéa jusqu’au passage du torrent de Zéred, avait été de
trente-huit ans. A cette époque, toute la génération guerrière avait disparu du
milieu du camp, comme l’Éternel le leur avait juré. La main du Seigneur les
avait aussi frappés, pour les anéantir du milieu du camp, jusqu’à leur entière
extinction. Or, lorsque tous ces gens de guerre eurent disparu, par la mort, du
milieu du peuple, l’Éternel me parla ainsi… »TO
Le texte situe donc nos égarés à
quelques dizaines de kilomètres à l’est-sud-est de la mer morte. Comme signalé
en introduction, le décret de 40 ans d’errance à été promulgué deux ans et demi
après la sortie de Goshen. Malgré ce fait évident la narration semble tenir à
ses 40 années symboliques affichées au détriment des 42 ans et demie, a minima,
que le texte lui-même révèle. Le suspens durera jusqu’à la fin, quant à savoir
combien de temps les rédacteurs admettent finalement avoir fait passé les
hébreux dans le désert. Ce passage tend à nous faire comprendre que yehvah a
réussit l’éradication programmée avant son échéance. Si tel est le cas, comment
justifier les années d’errances à venir, c’est-à-dire au moins deux ans.
« Tu vas dépasser maintenant
la frontière de Moab, Ar ; tu vas arriver … »TO
Ar est en Moab comme certains
versets le confirment : «…Ne moleste pas Moab… c’est aux enfants
de Loth que j’ai donné Ar en héritage. »(Dt2.9), « …
les Moabites habitants d’Ar… »TO(Dt2.29).
Si les moabites habitent Moab/Ar,
le texte révèle contradictoirement que les hébreux sont bien passés par Moab.
Revenant sur Nb21.20, nous trouvons
à propos du cheminement des hébreux : « … de Nahalïel à Bamoth ; et
de Bamoth, au plateau qui est dans la campagne de Moab… »TO. Je cite pour
information le verset 15.1 d’Isaïe : « … dans la nuit, Ar-Moab est
assailli… »TO
Suit, la consigne de ne pas
affronter Ammon de 2.19 à 2.23. Si l’interdit d’attaquer Moab et Ammon fait son
apparition ici, alors absent du récit antérieur, le texte évoque d’autres
peuplades inconnues jusqu’alors et sorties de nulle-part, tels qu’Avéens et
Kaftorîm.
[0] « Allez,
mettez-vous en marche, et passez le torrent de l’Arnon. Vois, je livre en ton
pouvoir Sihôn, roi de Hesbon, l’Amorréen, avec son pays ; commence par lui la
conquête ! Engage la lutte avec lui ! D’aujourd’hui, je veux imprimer ta
crainte et ta terreur à tous les peuples sous le ciel, tellement qu’au bruit de
ton nom, l’on frémira et l’on tremblera devant toi.” [1] Et j’envoyai,
[1’] du désert de Kedêmoth, une
députation à Sihôn, roi de Hesbon, avec ces paroles pacifiques : [1’’] Je voudrais passer par ton pays. Je suivrai
constamment la grande route, je n’en dévierai ni à droite ni à gauche. Les
vivres que je consommerai, vends-les moi à prix d’argent ; donne-moi à prix
d’argent l’eau que je veux boire. Je voudrais simplement passer à pied. [1+]
Ainsi en ont usé avec moi les enfants d’Ésaü, habitants de Séir, et les Moabites
habitants d’Ar, pour que je puisse atteindre, par le Jourdain, le pays que
l’Éternel, notre Dieu, nous destine.” [2] Mais Sihôn, roi de Hesbon, ne
voulut pas nous livrer passage ; car l’Éternel, ton Dieu, avait raidi son
esprit et endurci son cœur, pour le faire tomber en ton pouvoir, comme
aujourd’hui… Sihôn s’avança à notre rencontre avec tout son peuple, pour le
combat, à Yahça. [3] L’Éternel, notre Dieu, le livra à notre merci et nous le
battîmes, lui, ses fils et tout son peuple. Nous ne prîmes pour nous que le
bétail, ainsi que le butin des villes que nous avions conquises. [3’] Depuis
Aroer, qui est au bord du torrent d’Arnon, et la ville située dans cette
vallée, jusqu’au Galaad pas une place n’a pu tenir devant, nous : l’Éternel,
notre Dieu, nous a tout livré.»TO
◖Nb21.21-24,26,32
[1] «Israël
envoya [1’] des députés à Sihôn, roi des Amorréens, pour lui dire : [1’’] Je
voudrais passer par ton pays. Nous ne traverserons ni champs ni vignobles, nous
ne boirons point de l’eau des citernes ; nous irons par la route royale,
jusqu’à ce que nous ayons passé ta frontière.” [2] Mais Sihôn ne permit
point à Israël de traverser son territoire ; et Sihôn rassembla tout son
peuple, marcha à la rencontre d’Israël, vers le désert et atteignit Yahça, où
il livra la bataille à Israël. [3] Israël le passa au fil de l’épée, [3’] et il
conquît son pays depuis l’Arnon jusqu’au Jaboc… [4+] Car Hesbon était devenue la ville de Sihôn,
roi des Amorréens,… Israël s’établit donc dans le pays des Amorréens.» Moïse
envoya explorer Yazêr ; on s’empara de ses dépendances, et l’on déposséda les
Amorréens qui y demeuraient… »TO
Divergences
[0] ◐ : Yehvah ordonne à Moïse d’entrer en guerre afin de faire valoir les hébreux comme
peuple universellement craint. / ◖ : Aucune trace de cette prétendue injonction
yehvahique. [1] ◐ : Moïse envoie une députation avec des
paroles pacifiques et s’exprime au singulier… / ◖ : Israël envoie des députés et s’exprime au
pluriel… nous… [1’] La définition du
destinataire varie dans sa forme entre les deux versions. ◐ : du désert de Kedêmoth, … à Sihôn, roi de Hesbon. / ◖ : à Sihôn, roi des Amorréens. [1’’] L’énoncé du texte
varie, la nouverse propose une compensation pour ce qui serait consommé sur le
territoire alors que la rédante garantie un passage sans prélèvement d’aucune sorte. [1+] La
nouverse trahit une fois de plus le passage par Édom et Moab, pourtant démenti
d’un verset à l’autre. « Ainsi en ont usé avec moi les enfants d’Ésaü, habitants
de Séir, et les Moabites habitants d’Ar… »TO / [2] ◐ : Yehvah endurcit le cœur de Sihôn roi de Hesbon. / ◖ : simple refus de Sihôn. [3] ◐ : annonce une victoire au sens général (nous bâttimes) avec prise
de butin. / ◖: souligne un passage au fil de l’épée sans prise de butin. [3’] Le territoire
conquit n’est pas décrit de la même manière. ◐ : … depuis Aroer au bord de l’Arnon jusqu’au Galaad. / ◖: Depuis l’Arnon jusqu’au Jaboc.
[4+] La rédante précise que Hesbon était devenue la ville de Sihôn, roi des Amorréens, et qu’Israël s’établit dans
le pays des Amorréens, avant que Moïse envoit explorer et capturer Yazêr. Ces
informations sont absentes de la nouverse.
« Nous nous dirigeâmes alors,
en montant plus haut, du côté du Basan. Og, roi du Basan, s’avança à notre
rencontre avec tout son peuple, pour livrer bataille, vers Edréi. Et l’Éternel
me dit : “Ne le crains point, car je le livre en ton pouvoir, lui et tout
son peuple, et son pays ; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des
Amorréens, qui résidait à Hesbon.” Et l’Éternel, notre Dieu, nous livra
pareillement Og, roi du Basan, avec tout son peuple ; et nous le défîmes au
point de n’en pas laisser survivre un seul. » TO
◖Nb21.33-35
« Puis ils
se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s’avança
à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi. Mais
l’Éternel dit à Moïse : “Ne le crains point, car je le livre en tes mains,
lui et tout son peuple, et son pays ; et tu le traiteras comme tu as traité
Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon.” Et ils le battirent,
ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu’ils n’en laissèrent
survivre aucun ; et ils conquirent son territoire. »TO
Ajouts
La
transposition est très globalement concordante et identique. C’est sans compter
les ajouts surprenants de la nouverse que nous allons rapidement traiter.
J’appelle l’attention sur le fait qu’à ce stade et dans les deux versions :
aucun n’a survécu. Ce n’est en rien un rappel de la barbarie sans borne des
israélites, déjà acquise, mais un préambule à des contradictions à venir.
« Nous prîmes alors toutes ses
villes ; il n’y a pas une place que nous ne leur ayons prise : soixante villes
formant tout le district d’Argob*, le royaume d’Og en Basan. C’étaient toutes
villes fortifiées de hauts remparts, avec portes et verrous, sans compter les
villes ouvertes, très nombreuses. Nous les frappâmes d’anathème, comme nous
l’avions fait pour Sihôn, roi de Hesbon, condamnant toute ville où étaient des
êtres humains, y compris femmes et enfants. »TO
*Argob : localisation géographique
apparaissant pour la première fois dans le texte.
La nouverse ose se risquer à
préciser la capture de 60 villes fortifiées « de hauts remparts, avec
portes et verrous » sans compter les villes ouvertes. Estimons un total de
100 villes. Cette affirmation force à se tourner vers les archéologues, qui face
à l’ampleur des structures évoquées n’auraient eu aucun mal à retrouver les
vestiges de plusieurs dizaines de villes détruites en deux ans[1]
tout au plus, sur un territoire correspondant à la Corse[2],
incluant des cités aux infrastructures défensives imposantes. Malheureusement,
je ne dispose à ce jour, d’aucune trace archéologique des évènements prétendus.
Cela nous amènerait à 100 villes pour 10000km², soit un quadrillage d’une ville
tous les 10km. Cette densité de population sur un tel territoire semi-désertique
pourrait surprendre. Sans exiger la mise en évidence de l’ensemble de la
destruction citée, je me contenterais de seulement 10% d’évidence. Mais là
encore, personne n’a retrouvé ne serait-ce que 6 puissantes cités fortifiées
détruites en deux ans.
Je pense qu’il est temps de fournir
quelques éléments de comparaison historiques, afin de mieux comprendre la
tristesse fantasmagorique du texte. Un tableau nous aidera à comparer des
batailles antiques s’étant réellement déroulées et étant donc réellement
documentées, contemporaines et ultérieures aux évènements prétendus du
‘houmash.
* Ces chiffres sont nettement revus
à la baisse, au moins au tiers, en fonction des estimations modernes.
Contre toutes les références
historiques, Israël aura disposé de la plus puissante force terrestre antique.
Alors que les plus grands empires, grecs et perses combattaient avec quelques
dizaines de milliers de combattants le tout puissant proto-empire mochien
d’Israël éradiquait ses ennemis au recours de centaines de milliers de
combattants. Il s’agit là d’un constat affligeant du point de vue de l’ambition
expan-sionniste. En effet, avec un tel potentiel militaire, pourquoi se
contenter de conquérir un territoire perdu et vide de ressources alors que les
empires perses, grecs, romains, qui n’ont jamais dans toute leur histoire disposé
d’un tel effectif, auraient conquis le monde. Bien qu’au final, tous ces
empires ont terminés leur épopée antique comme Israël : disloqués.
« De fait, Og seul, roi du Basan, était resté des derniers Rephaïtes…» TO
« De tous les Rephaïm, seul Og
survécu. »TS
◖Nb21.35
« … Og, roi
du Basan, s’avança à leur rencontre …Et ils le battirent, ainsi que ses fils et
tout son peuple, tellement qu’ils n’en laissèrent survivre aucun ; et ils
conquirent son territoire. »TO
(◐)
Dt2.36
“… Og, roi
du Basan, avec tout son peuple ; et nous le défîmes au point de n’en pas
laisser survivre un seul. » TO
Contradictions
Tant la
rédante que les versets précédents et proches de la nouverse, nous signale que
Og et tout son peuple est mort. Cela n’empêche pas le rédacteur de faire
jaillir Og survivant non pas en diablotin de sa boite mais en géant sur son lit
de fer : « … son lit, un lit de fer, se voit encore dans la capitale des
Ammonites : il a neuf coudées de long et quatre de large, en coudées communes.
»TO. Si nous conservons la coudée de 50cm, comme pour l’arche de Noé, cela nous
donne un lit de 4,50mx2. Les Rephaïm étant décris comme une tribu de géants, on
peut se demander combien mesurait Og. D’Og à Ogre, il y a peu. Serait-ce là
l’inspiration de Grimm ? Au détail près que dans le ‘houmash, ce sont les
enfants d’Og qui se font massacrer.
« Yaïr, descendant de Manassé,
s’empara de tout le district d’Argob, jusqu’aux confins de Ghechour et de
Maaca, et lui donna son nom, appelant le Basan Bourgs de Yaïr, comme on
l’appelle encore aujourd’hui. »TO
Tout en admettant que la remarque
puisse sembler litigieuse, la notion de litige s’applique au style narratif
lui-même. Notons le « …comme on l’appelle encore aujourd’hui… ». Si l’on
se rappelle que ces évènements sont d’après le récit, sensés dater de moins de
deux ans, la formule « encore aujourd’hui » semble très incongruente.
Cette formule évoque, il faut bien l’admettre, une forte notion d’antériorité
lointaine. Dans un contexte descriptif contemporain, cela parait plus
qu’inadéquat, mais bel et bien déplacé. Prenons un exemple : Strasbourg. Le
nom de la ville fut évoqué ainsi aux environs du VIe siècle par Saint Grégoire,
stratiburg est devenue Straßburg, « comme on l’appelle encore
aujourd’hui ». / Projet urbain 387, à été rebaptisé «Villeneuve en
Campagne » il y a moins de deux ans : c’est ainsi qu’on le nomme depuis/désormais/à
présent. Le « comme on l’appelle encore aujourd’hui » fait
immanquablement référence à une ancienneté admise et non à une nouveauté. Cet
insignifiant détail lexical, suggère donc une rédaction ultérieure lointaine
qui tente maladroitement de paraître contemporaine aux évènements décris.
Un peu plus loin en 3.18 on
retrouve la même intention maladroite visant à évoqué un évènement venant de se
produire toujours selon le texte : « Je vous donnai, en ce temps-là,
l’ordre suivant… »TO. Selon toute cohérence le propos tenu aurait du être
« Je vous ai donné dernièrement, l’ordre suivant… ».
« Seigneur Éternel déjà tu as
rendu ton serviteur témoin de ta grandeur et de la force de ton bras ; et
quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter tes
œuvres et tes merveilles ? Ah ! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux
pays qui est au delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban !” Mais l’Éternel, irrité contre
moi à cause de vous, ne m’exauça point ; et l’Éternel me dit : “Assez !
Ne me parle pas davantage à ce sujet. Monte au sommet du Pisga, porte ta
vue au couchant et au nord, au midi et à l’orient, et regarde de tes yeux ; car
tu ne passeras point ce Jourdain.»TO
◐ Dt3.24-27
[+] « Seigneur Éternel déjà tu as
rendu ton serviteur témoin de ta grandeur et de la force de ton bras ; et
quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter tes
œuvres et tes merveilles? Ah ! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux
pays qui est au delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban !”
[1]Mais l’Éternel, irrité contre moi à cause de vous, ne m’exauça point ; [2]
et l’Éternel me dit : “Assez ! Ne me parle pas davantage à ce sujet. Monte
au sommet du Pisga, [3] porte ta vue au couchant et au nord, au midi et à
l’orient, et regarde de tes yeux ; car tu ne passeras point ce Jourdain.»TO
◖Nb27.12-14
« [2] L’Éternel dit à Moïse :
“Monte sur cette hauteur des Abarîm, [3] pour contempler le pays que j’ai
donné aux enfants d’Israël. Quand tu l’auras contemplé, tu iras rejoindre tes
pères, toi aussi, comme l’a fait Aaron ton frère ; [1] parce que vous avez
contrevenu à ma parole dans le désert de Cîn, lors de la querelle soulevée par
la communauté, au lieu de faire éclater devant eux ma sainteté par les
eaux.” Ce sont les eaux de Meribath-Kadêch, au désert de Cîn.»TO
Ajouts et divergences
[+] – Il n’y a pas de trace de la
supplication dans la rédante. [1] – ◐ : Moïse affirme
que Yehvah lui en veut à cause des actions du peuple. / ◖ : Yehvah punit Moïse à cause de l’incident des
eaux de Meriba. [2] – ◐ Après une
interruption sèche, Yehvah ordonne à Moïse de monter au sommet du Pisga. / ◖ : Yehvah
ordonne d’emblée à Moïse de monter sur cette hauteur des Abarîm. [3] – ◐ : Yehvah enjoint Moïse à regarder à l’ouest, au nord, au sud et… à l’est ! Moïse se
trouvant à l’est du Jourdain et le pays promis se trouvant à l’ouest du
Jourdain, quel intérêt et quel sens y a-t-il à porter son regard en arrière sur
une région non destinée et non concernée par la promesse ? / ◖ : Yehvah
propose uniquement à Moïse de contempler. Dans tous les cas, les propos rapportés de Yehvah,
ne sont pas les mêmes.
Au sujet de sa punition, Moïse
réitèrera l’affirmation de la faute du peuple et non de la sienne en Dt4.21.
« Maintenant donc, ô Israël !
Écoute les lois et les règles que je t’enseigne pour les pratiquer, afin que
vous viviez et que vous arriviez à posséder le pays que l’Éternel, Dieu de vos
pères, vous donne. N’ajoutez rien à ce que je vous prescris et n’en retranchez
rien, de manière à observer les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels
que je vous les prescris. »TO
Ce verset va trouver toute son
importance dans les énonciations de la loi, à suivre. Si le narrateur lui-même
exhorte à ne rien modifier de la parole divine, nous avons déjà pu constater
depuis le début du chapitre que de la rédante à la nouverse, les divergences
sont plus que significatives. Il en sera de même concernant les lois
elles-mêmes, là où la parole de Yehvah devrait être reportée strictement de
manière parfaitement invariable elle sera transformée par l’auteur. L’idée
maitresse n’est pas simplement de transposer une affirmation avec conservation
du sens, elle consiste à citer Yehvah. L’auteur aurait pu se contenter de
reporter le sens des propos. Il aura commis l’erreur de prétendre reporter les
propos. Une citation, précisément introduite par « Yehvah dit en ces
termes », ne devrait souffrir d’aucune variation même infime.
Le plus grand écueil pour la
crédibilité de la parole yehvahique est la reprise maladroite des « Dix
Commandements » revus et corrigés qui apparaissent dans les versets
suivants. (Cf. Exode 20 : Les Dix Commandements.)
« Voyez, je vous ai enseigné
des lois et des statuts, selon ce que m’a ordonné l’Éternel, mon Dieu, afin que
vous vous y conformiez dans le pays où vous allez entrer pour le posséder.
Observez-les et pratiquez-les ! Ce sera là votre sagesse et votre
intelligence aux yeux des peuples, car lorsqu’ils auront connaissance de toutes
ces lois, ils diront : “Elle ne peut être que sage et intelligente,
cette grande nation !” En effet, où est le peuple assez grand pour avoir des divinités
accessibles, comme l’Éternel, notre Dieu, l’est pour nous toutes les fois que
nous l’invoquons ? Et où est le peuple assez grand pour posséder des lois
et des statuts aussi bien ordonnés que toute cette doctrine que je vous
présente aujourd’hui ? »TO
Il y aurait, ici, une divergence
d’appréciation. Il faut bien comprendre que le deutéronome à été rédigé pour se
suffire à lui-même. Ainsi, ce texte réussirait presque à faire abstraction des
horreurs passées en dépit des nombreux massacres qu’il revendique pourtant. Dès
lors que l’on raccorde cette partie aux tronçons précédents, toute crédibilité
de ce qui y est évoqué s’effondre dans un fracas d’illogisme et d’incohérences.
Ces versets d’éloges, sont tout
simplement décalés et déplacés. Jusqu’à présent, les révélations immorales,
cruelles et barbares du texte, à propos de ce peuple, de son dieu et de ce
qu’il ordonne, ne se comptent plus. Comment l’auteur ose-il encore parler de
sagesse, d’intelligence, de grande nation, de dieu accessible, de lois et de
statuts bien ordonnés. Outre les incohérences, anachronismes, falsifications,
prétentions militaires et démographiques démesurées, comme déjà évoqué, ce
texte est un fatras législatif, nébuleux, contradictoire, redondant, dispersé
et sanguinaire. Pire encore, on insulte ici les essences même de la sagesse et
de l’intelligence en l’associant aux actes et aux considérations
racontées : meurtres, incestes, prostitutions, mutilations sexuelles, esclavagisme,
massacres animaux en vue de répandre leur sang et de bruler leur chair en un
acte et dans un lieu considéré comme saints, infanticides, fratricide, génocides…
Est humainement raisonnable et digne de vanter, de se targuer, et de
s’auto-satisfaire d’atrocités ? L’insanité mentale en arriverait à son
paroxysme. Il ne manquerait plus, pour couronner l’aberration, de reporter
cette histoire dans des rouleaux qu’on pourrait embrasser tout en dansant avec…
Le comble est écrit dans le verset
suivant :
« Mais aussi garde-toi, et
évite avec soin, pour ton salut, d’oublier les événements dont tes yeux furent
témoins, de les laisser échapper de ta pensée, à aucun moment de ton existence
! Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants ! »TO
Selon les dernières affirmations,
tous les adultes qui auraient été témoin des évènements sont censés être
décédés à l’exception de Moïse, de Josué et de Caleb. Ce détail mis a part, le
devoir de mémoire et de transmission ordonnés ici laissent pantois. Je poserai
trois questions dont je laisse le soin de la réponse à chacun. Combien
d’individus psychologiquement équilibrés et normalement intelligents
oseraient-ils porter à la connaissance d’enfants un tel récit ? A partir
de quel âge un enfant qu’on souhaite voir devenir psychologiquement équilibré
et normalement intelligent peut-il entendre ce récit ? Jusqu’à quel âge un
enfant psychologiquement équilibré et normalement intelligent peut-il croire ce
récit ?
Avant toute réponse je recommande
toutefois de considérer la valeur de la liberté d’expression et de la liberté
de culte. Fin de commentaire.
“N’oublie pas ce jour où tu
parus en présence de l’Éternel, ton Dieu, au [1] Horeb, lorsque l’Éternel m’eut
dit : [+]”Convoque ce peuple de ma part, je veux leur faire entendre mes
paroles, afin qu’ils apprennent à me révérer tant qu’ils vivront sur la terre,
et qu’ils l’enseignent à leurs enfants.” Vous vous approchâtes alors, et
vous fîtes halte au pied de la montagne ; [2] et la montagne était embrasée de
feux qui s’élevaient jusqu’au ciel, et voilée de nuages et de brume. Et
l’Éternel vous parla du milieu de ces feux ; [3] vous entendiez le son des
paroles, mais vous ne perceviez aucune image, rien qu’une voix.»TO
◖Ex19.16,18 ;
20.15
« le matin
venu, il y eut des tonnerres et des éclairs et une nuée épaisse sur la montagne
et un son de cor très intense… la [1] montagne de Sinaï était [2] toute
fumante, parce que le Seigneur y était descendu au sein de la flamme ; sa fumée
montait comme la fumée d’une fournaise et la montagne entière tremblait
violemment… [3] Or, tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux,
de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla
et se tint à distance. TO
Ajouts et divergences
[1] – ◐ : Horeb. / ◖ : montagne de Sinaï. [+] Aucune trace de ces propos yehvahiques
dans la rédante. Traduction inexacte ! וְכָל-הָעָם רֹאִים אֶת-הַקּוֹלֹת – vekhol ha’am roim et hakolot, signifie « …et tout le peuple,
ils virent les voix… »VR. [2] – ◐ : montagne embrasée de
feux qui s’élevaient jusqu’au ciel, et voilée de nuages et de brume. / ◖ :
tonnerres, éclairs, nuée épaisse, son de cor, fumée montante d’une fournaise,
tremblements violents, feux. [3] – ◐ : Aucune
image perçue, seulement une voix. / ◖ : Le peuple vit les voix.
« Craignez de vous pervertir
en vous fabriquant des idoles, représentation ou symbole de quoi que ce soit :
image d’un individu mâle ou femelle ; image de quelque animal terrestre ; image
d’un volatile quelconque, qui vole sous le ciel ; image de ce qui rampe sur le
sol, ou de tout poisson qui vit dans les eaux au-dessous de la terre. »TO
◖Ex20.4
« Ne
représente pas ces dieux par une statue gravée ou une image de tout ce qui se
trouve en haut dans le ciel, en bas sur la terre, ou dans l’eau au dessous de la
terre. Ne te prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. »TO
Différences
La nouverse
révise plus complètement et strictement le champ de non représentation. Loin
des formes abstraites évoquées dans la rédante, la nouverse condamne clairement
définitivement toute perspective graphique et par là même, arts et sciences.
L’avantage est de simplifier la décoration et les cursus d’étude : tableaux
blancs et livres de d’anatomie, de biologie, de zoologie… sans images. La
botanique semble épargnée. Quant aux livres de coloriages pour enfant, ils
peuvent être blancs à l’instar des crayons de (non)couleur qui les
accompagnent. Ce qui est finalement très économique car on peut se contenter
d’un cahier d’une seule page, qui peut même se transmettre d’un enfant à l’autre
et d’une génération à l’autre tant il ne s’altère pas. Des variantes existent :
un crayon rouge pour un cahier rouge, un crayon vert pour un cahier vert… Mais
jamais, ô grand jamais, une quelconque possibilité de contraste, au cas où par
accident, on obtienne une forme approchée du vivant.
« Tu pourrais aussi porter tes
regards vers le ciel et, en voyant le soleil, la lune, les étoiles, toute la
milice céleste, tu pourrais te laisser induire à te prosterner devant eux et à
les adorer… »TO
◖Ex20.5,19
« Ne te
prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. »TO, « Ne faites une
représentation de rien de ce qui est avec moi.»TS
Différences
Dans le même
ordre d’idée que le commentaire précédent, la nouverse étoffe en citant des
astres à ne pas adorer, tout en conservant le sens des entités métaphysiques à
ne pas représenter. Les termes employés sont cependant très différents.
« … le soleil, la lune, les
étoiles, toute la milice céleste… or, c’est l’Éternel, ton Dieu, qui les a donnés
en partage à tous les peuples sous le ciel. Mais vous, l’Éternel vous a
adoptés, il vous a arrachés de ce creuset de fer, l’Égypte, pour que vous
fussiez un peuple lui appartenant, comme vous l’êtes aujourd’hui. »TO
Nous trouvons ici une variante de ce
qui fut jusqu’alors rapporté sur l’Égypte, c’est-à-dire l’esclavage, par le
biais de la tournure nouvelle : « creuset de fer »TO.
Le plus important à noter repose
sur deux révélations. C’est à dire que Yehvah ne se positionne pas comme divinité
universelle, mais plutôt, exclusive au peuple qu’il a « adopté » pour
lui appartenir. Nous découvrons enfin le fondateur de la très mal connue,
Société Protectrice des Petits Peuples égarés. Pour les autres peuples qui
regretteraient, car il existe des psychopathes masochistes un peu partout, de
ne pas pouvoir servir une divinité aussi « spéciale » que Yehvah, il
reste une consolation : le soleil, la lune, les étoiles et toute la milice
céleste. Cette milice céleste reste toutefois à définir. Mais vu ce qu’on apprend
sur un du genre qui nous intéresse, je cite en l’espèce yehvah, si les autres
sont du même acabit, cela réserve quelques grands moments de plaisir aux
éventuels adorateurs.
« L’Éternel(yehvah)
s’est courroucé contre moi… »TO
Moïse souligne à nouveau. Ce qui
nous sera. L’insistance de Moïse à rappeler la tendance colérique de son dieu
présentée maintes fois dans le récit, force à mettre en lumière le non-sens
d’un tel sentiment chez un quelconque modèle supérieur divin..
« Car l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), est un feu dévorant, une divinité(el)
jalouse! »TO. Repris en Dt9.3.
La jalousie yehvahique est évoquée
dans les deux versions des dix commandements dans Exode et Nombres.
Le nom « Jaloux » lui est
attribué par le texte en Exode 34.14. Cette affirmation de dieu jaloux sera
reprise une dernière fois en Dt6.15 sans plus jamais apparaître à l’issue dans
tout le Tanakh.
Cette fois, le rédacteur ajoute à
jaloux, « feu dévorant ». J’insiste sur cette affirmation pitoyable d’une
divinité jalouse et colérique. Un telle considération ruine de manière
irréparable le prestige et le panache d’un individu quelconque et n’en est que
plus affligeant à propos d’un être prétendu supérieur. J’estime que quelques
citations choisies et commentées, permettront de mieux cristalliser la teneur
du reproche.
Jalousie
« La jalousie est essentiellement bête et brutale. », Honoré de
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées.
« (La jalousie) n’est qu’un sot enfant de l’orgueil, ou c’est la
maladie d’un fou. », Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de
Figaro.
« Le véritable Amour et la véritable ambition font incapables de
jalousie. ». Mémoires de Christine, reine de Suède.
« La féodalité a été fondée sur des sentiments nobles : loyauté,
protection, service. Les autres systèmes politiques se fondent sur des
sentiments méprisables : égoïsme, convoitise, jalousie, lâcheté. » Nicolás
Gómez Dávila, Escolios a un texto implícito, traduit par Michel Bibard.
« Jalousie nous dévore. Nous sommes son plat du jour. », Charles
de Leusse, Respire.
« La dictature est la forme la plus complète de la jalousie. »,
Curzio Malaparte, Technique du coup d’État.
« La jalousie est aussi un démon qui ne peut être exorcisé, et
reviens toujours incarner une nouvelle forme. », Marcel Proust, A la recherche
du temps perdu.
« Dans un ordre établi, dans une morale raisonnée, la jalousie
n’est qu’une faiblesse ou une sottise. », Etienne Pivert de Senancour, De l’amour
considéré dans les lois réelles et dans les formes sociales de l’union des
sexes.
« Oh! attention, monseigneur, à la jalousie ; c’est le monstre
aux yeux verts qui tourmente la proie dont il se nourrit. », William
Shakespeare, Othello.
« La jalousie est mille fois plus terrible que la faim, parce
que c’est une faim spirituelle. », Miguel de Unamuno, Du sentiment tragique de
la vie.
Colère
« La colère, qui désire un mal sous la raison du bien, est un
péché singulier. », Sébastien Lapaque, Jour de colère.
« Jamais le sage ne se met en colère. », Cicéron, Pro murena.
« Quand le sage est en colère, il cesse d’être sage. », Le
Talmud !!, Traité Pesa’him.
« On n’est pas homme tant qu’on se laisse dominer par la colère.
», Proverbe oriental.
« La colère n’a rien de grand ni de noble. Il n’y a vraiment
grand que ce qui, en même temps, est calme. », « La raison veut décider ce qui
est juste ; la colère veut qu’on trouve juste ce qu’elle a décidé. », Sénèque.
« Qu’il est pitoyable, l’être trop faible qui soudainement se
fâche. Il ne sait plus, l’instant de colère passé, comment se comporter. »,
Gilles Archambault, La vie à trois.
« Devant Dieu, l’homme fait le dos rond, il s’abîme dans sa
petitesse. Ainsi pense-t-il offrir moins de prise à la colère divine. », Michel
Tournier, Vues de dos.
« La Bible dit que l’homme a été fait à l’image de Dieu – et il
est vrai que l’homme et le Dieu se ressemblent jusque dans leurs colères. »,
Christian Bobin, Le Très-Bas.
« Celui qui, sous l’effet de la colère, déchire ses vêtements,
brise ses ustensiles ou dilapide son argent, qu’il t’apparaisse comme s’il
était un idolâtre.
Car c’est ainsi que fonctionne le yétsèr ha-ra’ (“penchant au
mal”) : Il te dit un jour fais ceci, et le lendemain fais cela, jusqu’à ce
qu’il t’ordonne d’adorer les idoles. L’homme s’exécute alors et va les adorer
», (Chabbath 105b).
« Ne cède pas à ton irritation, car la colère repose dans le
sein des sots », (Ecclésiaste 7, 9).
Synthèse caractérisant la Chose.
Yehvah,
souffrant de faim spirituelle, tel un pécheur idolâtre état de fait, somme
toute interloquant pour un être voulu d’essence spirituelle, est un monstre aux
yeux verts qui s’est attribué comme proie dont il se nourrit, un peuple aussi
faible que crédule. Ni grand ni noble, emprunt inspiration démoniaque
impossible à exorciser car changeante et d’un penchant au mal le poussant par
ses actes à forcer ce que lui seul veut juste. Il aura donc fondé un système
méprisable, une dictature, sans ordre établi, sans morale raisonnée.
Orgueilleux, sot, bête, brutal, faible, pitoyable, faible, malade fou, vide de
sagesse, sans véritable amour ni véritable ambition, ne sachant comment se
comporter.
« …j’en prends à témoin contre
vous, aujourd’hui, les cieux et la terre… »TO
Nous sommes ici au milieu d’une
mise en garde contre l’idolâtrie. On peut trouver maladroit de la part de Moïse
d’invoquer comme entités personnifiées, car prétendues « témoins »,
les cieux et la terre.
Le
contexte est celui de l’éloge à un dieu merveilleux, accomplissant prodiges et
miracles, ayant libéré avec force et phénomènes surnaturels son peuple d’Égypte,
garantissant pérennité pour obéissance et destruction pour infidélité.
« Là,
vous serez soumis à ces dieux, œuvre des mains de l’homme, dieux de bois et de
pierre, qui ne voient ni n’entendent, qui ne mangent ni ne respirent. »TO
Le verset suggère clairement qu’à la
différence des dieux fabriqués de matières inertes, Yehvah lui, voit, entend,
mange et respire. Ce n’est là qu’une confirmation des multiples évocations du
texte allant en ce sens. Fait-il ajouter qu’il parle, car ayant fait entendre
sa voix au peuple et passant son temps à « dire en ces termes. » On
était en droit d’attendre une communication extra-sensorielle, non verbalisée,
empathique ou télépathique. Toutefois, il parle et dispose d’une bouche et d’un
souffle pour le faire. Je lance ici les bases d’un problème technique
pointu : quelle doit être la taille de la tétine correspondant à sa
bouche, pour le faire taire en cas de crise ?
Revenant
au texte, celui-ci stipule régulièrement que Yehvah voit les comportements,
entend les plaintes de son peuple, respire les odeurs agréables des sacrifices,
le fait de manger reste encore flou à ce stade.
Après sa psychologie malsaine, ses
dépendances physiques, réduisent ce dieu tant humanisé, de par ces attributs, à
un être qui est tout sauf supérieur. Cette supériorité devient toute relative.
Bien plus encore, elle est facilement annulable d’un point de vue humain. Dès
lors qu’avec un peu de travail sur soi et d’acquisition de sagesse on peut
transmuter définitivement les sentiments de colère et de jalousie, on devient
de facto, psychologiquement et comportementalement supérieur à ce dieu. Ce,
sans toutefois ne jamais nier ni mal apprécier la déception, la désapprobation
ou la contrariété, lorsque ces sentiments sont conduits pour générer solutions
constructives.
Quant à la
création de l’univers dite ex nihilo, je demande encore à voir. On peut l’écrire,
la raconter, essayer d’y faire croire, cependant, cela reste une chimère. Pour
ma part, je peux créer ou plutôt fabriquer, certes ex materia. Par exemple, je pourrais
emprunter deux pages d’un livre que j’ai devant moi et que je destine au recyclage
pour fabriquer une petite boîte coulissante, dans laquelle je laisserai entrer
une coccinelle complice, le temps de la libérer devant le regard émerveillé
d’un enfant. Je défie Yehvah d’en faire autant.
Sans que
cela présente un intérêt majeur, on fait ici, citer à Moïse le nom de 3 villes
refuges pour meurtriers involontaires, à l’est du Jourdain. Le nombre total de
ville à désigner est au nombre de 6[4],
à établir en « terre promise »[5].
Alors que trois tribus ont déjà fait défection refusant d’entrer en Canaan, Moïse
doit revoir les injonctions yehvahiques et attribuer hors de terre sainte, une
partie des villes refuges. Cette répartition demeure très déséquilibrée, car si
l’on affecte 3 villes à 2 tribus et demie, hors de la « terre
sainte », il ne reste que 3 villes pour 9 tribus et demie pour le
territoire béni qui devrait donc être prioritaire. Ce ne sera pas le cas au
final.
« C’est
alors que Moïse désigna trois villes en deçà du Jourdain, à l’orient, pour
servir de refuge au meurtrier qui ferait mourir son prochain sans préméditation
et sans avoir été précédemment son ennemi, afin qu’en se réfugiant dans une de
ces villes, il pût sauver sa vie. C’étaient : Bécer, dans le désert, dans le
plat pays appartenant à la tribut de Ruben ; Ramoth, en Galaad, à la tribu de Gad,
et Golân, dans le Basan, à celle de Manassé. »TO
On trouve
donc ici la nouvelle mouture des « Dix Commandements » dissonants par
rapport à la première version. Cf. Ex20.. : Les dix Commandements. Je
rappelle ici encore une fois qu’aucune divergence concernant l’immuable parole
divine ne peut exister. Cette impossibilité est confortée par le texte
lui-même.
5.5 : « Moi, je me
tenais, en ce temps-là, entre l’Éternel et vous, pour vous exposer la parole de
l’Éternel, parce que, terrifiés par la flamme, vous n’approchâtes point de la
montagne ; et il disait : »TO
On rapporte bien les paroles qu’il
est sensé avoir prononcé.
5.18 : «Ces paroles, l’Éternel
les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des
nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter ; puis il les
écrivit sur deux tables de pierre, qu’il me remit.”TO
10.1,4,5 : « En ce
temps-là, l’Éternel me dit : “Taille toi-même deux tables de pierre
pareilles aux premières… J’écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur
les premières que tu as brisées… Et l’Éternel grava sur les tables la même
inscription, les dix paroles qu’il vous avait fait entendre sur la montagne…”TO
Si la « MÊME »
inscription des paroles qui étaient sur les premières tables, sont sans
conteste possible, gravées sur les secondes, aucune variation ne doit
apparaître. Ce n’est pas le cas.
« [1] Or, quand vous eûtes
entendu cette voix sortir du sein des ténèbres, tandis que la montagne était en
feu, vous vîntes tous à moi, les chefs de vos tribus et vos anciens, en disant
: [2] “Certes, l’Éternel, notre Dieu, nous a révélé sa gloire et sa grandeur,
et nous avons entendu sa voix du milieu de la flamme ; nous avons vu
aujourd’hui Dieu parler à l’homme et celui-ci vivre ! Mais désormais, pourquoi
nous exposer à mourir, consumés par cette grande flamme ? Si nous entendons une
fois de plus la voix de l’Éternel, notre Dieu, nous sommes morts. Car est-il
une seule créature qui ait entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant parler
du milieu du feu, et soit demeurée vivante ? Va toi-même et écoute tout ce que
dira l’Éternel, notre Dieu ; et c’est toi qui nous rapporteras tout ce que
l’Éternel, notre Dieu, t’aura dit, et nous l’entendrons, et nous
obéirons.” [3] L’Éternel entendit les paroles que vous m’adressiez, et il
me dit : “J’ai ouï la voix de ce peuple, les paroles qu’il t’adresse :
tout ce qu’ils ont dit est bien dit. Va, dis-leur de rentrer dans leurs tentes
; toi ensuite, tu resteras ici avec moi, et je te dirai toute la loi, et les
statuts et les règles que tu dois leur enseigner, afin qu’ils les observent
dans le pays dont je leur destine la possession. »TO
◖Ex20.14-17
« [1] Or,
tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de
cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance.
Et ils dirent à Moïse : [2] “Que ce soit toi qui nous parles et nous
pourrons entendre mais que Dieu ne nous parle point, nous pourrions
mourir.” [+] Moïse répondit au peuple : “Soyez sans crainte ! c’est
pour vous mettre à l’épreuve que le Seigneur est intervenu ; c’est pour que sa
crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point.” [3]
Le peuple resta éloigné, tandis que Moïse s’approcha de la brume où était le
Seigneur. »TO
Divergences
[1] – ◐ : La voix sortie des ténèbres et la montagne alors en feu
poussent peuple, chefs de tribu et anciens à parler à Moïse. / ◖ : Tonnerres, feux, bruit de cor, montagne
fumante, font trembler et rester à distance le peuple qui parlera à Moïse. [2]
– Pour une conclusion dont le sens est identique, à savoir : Moïse sera le seul
intermédiaire, les propos sont différents tant en teneur et termes qu’en longueur
de la rédante à la nouverse. [+] – Seulement dans la rédante, apparaît la
remarque de Moïse faite au people, avançant que Yehvah cherche à l’éprouver et
à l’effrayer. [3] – ◐
: Yehvah énonce qu’il apprécie les propos du peuple avant d’enjoindre Moïse à faire rentrer tout le monde
dans les tentes avant de venir se présenter. / ◖
: Le peuple reste simplement éloigné et Moïse, seul, s’approche
Le
chapitre précédent se cantonnait à ressasser les habituelles harangues sur le
devoir d’aimer ce dieu, de transmettre, de porter ou de fixer ces paroles de
loi, de se préserver de l’idolâtrie, au point que cela en devient rébarbatif.
Ici en
revanche, on nous signale un détail important concernant le volume de
population cananéenne que les hébreux vont devoir affronter.
« Lorsque l’Éternel, ton Dieu,
t’aura fait entrer dans le pays où tu te rends pour le conquérir ; quand il
aura écarté de devant toi ces nombreuses peuplades, le Héthéen, le Ghirgachéen,
l’Amorréen, le Cananéen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen, sept peuplades
plus nombreuses et plus puissantes que toi. »
Si on
s’appuie sur l’estimation de la population entendue des hébreux en s’arrêtant
au chiffre de 3500000[6]
individus, et si il est prétendu que les peuples à chasser sont supérieurs en
nombre, cela nous conduit à un total d’au moins 7×3500000= 24500000 personnes.
Le texte prétend que la population locale de l’époque plus de 3 fois supérieure
à la population israélienne actuelle[7]
et près de 9 fois celle de l’Égypte antique à la période des évènements.
Il faut
aussi comprendre que la population Cananéenne autochtone à bénéficié d’un bond
démographique durant les 40 dernières années du récit. Ceci est du à l’apparition
soudaine des Ghirgachéens. On comprend ce fait en comparant la promesse
yehvahique actuelle et celle faite au pied du Sinaï, 40 ans plus tôt.
Ex34.11 : « Voici,
j’écarterai de devant toi l’Amorréen, le Cananéen, le Héthéen, le Phérézéen, le
Hévéen et le Jébuséen. »TO. Aucune trace ici du Ghirgachéen. Du fait que
la parole yehvahique soit véridique et incontestable, on ne peut que conclure
que non seulement les Ghirgachéens n’existaient pas au moment de l’exode mais
qu’ils ont réussit à s’immiscer au sein des populations cananéennes, en
déjouant la clairvoyance yehvahique qui aurait normalement du, en vertu de son
caractère divin, projeter leur apparition. On trouve en Gn19-21 :
« Ce jour-là, l’Éternel conclut avec Abram un pacte, en disant :
“J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au
grand fleuve, le fleuve d’Euphrate :
le Kénéen, le Kenizzéen, le Kadmonéen; le Héthéen, le
Phérézéen, les Rephaim; l’Amorréen, le Cananéen, le Ghirgachéen et le Jébuséen. »TO Indépendamment
des variations régulières du territoire décrit et des peuples sensés l’occuper,
on remarque que les Ghirgachéens occupaient déjà la région au temps d’Abram. Ils
devaient certainement se trouver à l’extérieur du territoire cananéen
finalement circonscrit et donc être venu s’y installer entre deux déclarations
yehvahiques. Ce qui confirme notre hypothèse. Trêve de plaisanteries, on
constate une fois de plus que les différents tronçons ne concordent pas, du
fait d’un auteur ayant perdu le fil ou d’auteurs n’ayant pas corrélé les
affirmations. La validation des affirmations texte revient une fois de plus à
une insulte scientifique.
Ce texte
ramène donc les archéologues à n’avoir été que des incapables éhontés. Près de
25000000 d’individus répartis en 7 populations dont plus des deux-tiers n’ont
laissé aucune trace historique ou archéologique probante, sur un des
territoires les plus fouillé au monde, est plutôt ahurissant. D’autant plus
qu’il faut plusieurs millénaires à une population pour atteindre ne serait-ce
qu’un million d’occupants. De qui se moque-t-on ? A quoi servent les
chercheurs et les scientifiques, s’ils sont aussi incapables de révéler, ne
serait qu’une infime bribe d’une minuscule trace, alors que le ‘houmash, lui,
révèle en un seul verset qui sera admis et considéré comme une vérité
historique. A quoi servent les stratigraphies, les datations isotopiques, les
géo-scanners, les armées de gratte-cailloux, qui s’épuisent à chercher, à
corréler, à creuser jusqu’au sang pour ne jamais rien trouver ou démontrer
après des siècles d’investigations acharnées ? Décidément… que serions
nous sans la Torah ?
Ce
commentaire ne s’adresse qu’à ceux qui voient en ce texte une référence
historique. Si, selon eux, les évènements ont bien eu lieu et les données
fournies sont fiables et incontestables, l’affirmation du verset suivant est on
ne peut plus claire.
« …quand l’Éternel, ton Dieu,
te les aura livrés et que tu les auras vaincus, tu les frapperas d’anathème.
Point de pacte avec eux, point de merci pour eux ! »TO
Rappelons
que « anathème » signifie extermination totale. La solution initiale
au problème Cananéen induit l’extermination totale de 24500000 personnes. Ce
qui représente bien le plus grand génocide de toute l’histoire. Cette
considération inclut non seulement la masse d’individus massacrés mais surtout
le délai prétendu de leur exécution : deux semaines d’après les textes de
Josué. Cela nous amène à 1633000 morts par jour. Ces conclusions ne sont basées
que sur les éléments que fournit le texte. Je n’ai rien trouvé de comparable
dans l’histoire.
L’ampleur
de l’énormité révèle bien plus que de l’irréalisme ou de la fantasmagorie chez
l’auteur, mais bien de l’inconscience totale. Plus encore alors que le texte
lui-même va s’empêtrer dans ses propres considérations démographiques d’un
verset à l’autre.
« Ne
t’allie avec aucun d’eux : ta fille, ne la donne pas à son fils, et sa
fille, n’en fais pas l’épouse du tien ! Car il détacherait ton fils de
moi, et ils adoreraient des divinités étrangères, et la colère du Seigneur
s’allumerait contre vous, et il vous aurait bientôt anéantis. »TO
Alors que le verset précédent
déclare l’anathème de la population à conquérir, ceux-ci mettent en garde
contre toute union mixte. Soit l’auteur perd complètement le fil de ce qu’il
raconte, soit il suggère une éventualité nécrophilique. Jusqu’à preuve du
contraire, il paraît difficile de se marier avec un mort.
Le texte
revient à nouveau à une logique de destruction, non plus seulement physique, au
cas où cela n’aurais pas suffit, mais spirituelle par le biais de la
liquidation des supports cultuels matériels.
« Non, voici ce que vous
devrez leur faire : vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs
monuments, vous abattrez leurs bosquets, vous livrerez leurs statues aux flammes. »TO.
La notion est reprise en 7.24-25 : « Les images de leurs divinités,
vous les détruirez par le feu… abomination à l’Éternel, ton Dieu… déteste-la,
repousse-la avec horreur, elle est vouée à l’anathème ! »
Comme nous l’avions déjà compris,
nous assistons à une démonstration de tolérance religieuse.
« Car
tu es un peuple consacré à l’Éternel, ton Dieu : il t’a choisi, l’Éternel, ton
Dieu, pour lui être un peuple spécial entre tous les peuples qui sont sur la
face de la terre.”
Le traducteur est décidément trop
modeste en ne rendant pas assez complètement le sens du verset, toutefois
correct sensu lato. Le début du verset, כִּי עַם קָדוֹשׁ אַתָּה, לַיהוָה
אֱלֹהֶיךָ, « Car peuple saint tu es, pour Yehvah ton dieu »VR.
Si on avait voulu signifié consacré, il eut fallu user de מֵקוֹדָשׁ – meqodash et non de קָדוֹשׁ – qadosh.
Quant au spécial, reporté à peuple,
généralement admis, à tort ou a raison, mais résolument impossible à sortir des
esprits, il provient du terme סְגֻלָּה – sgulah,
« précieuseté ». On retrouve ce terme à divers endroits, avec, sans
surprise des traductions différentes. סְגֻלָּה :
Ex19.5, « Trésor », Dt14.2, « spécial », Dt26.18,
« privilégié ». Le terme élu n’est pas utilisé, rapporté à
« peuple », par le traducteur. « Élu », dans la traduction
française, n’est employé qu’associé à un endroit ou un individu, mais jamais au
peuple. On peut alors, tout compromis accepté entre texte et traduction,
qualifier ce peuple selon Yehvah de « trésor spécial privilégié ». `Dt14.2
La dérive provient certainement du
fait que d’après le texte et en général Yehvah « a choisi » le
peuple. « A choisi » est la traduction correcte de בָּחַר – bakhar, qui signifie aussi élire.
Quant au
motif du choix, il est évoqué dans les versets suivants, Dt7.7-8.
« Si l’Éternel vous a
préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les
autres peuples, car vous êtes le moindre de tous ; c’est parce que l’Éternel
vous aime, parce qu’il est fidèle au serment qu’il a fait à vos aïeux; voilà
pourquoi il vous a, d’un bras puissant, arrachés et sauvés de la maison de servitude,
de la main de Pharaon, roi d’Égypte. »TO
Ainsi, Yehvah aime ce peuple en
plus d’être fidèle à ses aïeux. C’eut pu être touchant si on oubliait seulement
qu’en Ex25.42, Yehvah nomme et affecte ce peuple comme esclave. Sans compter le
volume d’individus qu’il aura fait périr de diverses manières.
Entre deux lubies yehvahique, le
texte affirme que ce peuple est le moins nombreux de tous. A nouveau
contradictoire si on compare ses 3 millions et demi de ressortissants au peuple
madianite qu’il a massacré qui comptait seulement 100000 individus[8].
En moins de huit versets, l’auteur
aura perdu 3 fois le fil de sa narration et la cohérence démographique de ses
affirmations.
Le texte
poursuit par la sempiternelle éloge de Yehvah, le plus beau des dieux, qu’il
faut servir avec crainte en cas d’infidélité et sans crainte des ennemis qu’il
balayera devant son peuple qu’il bénira en cas d’obéissance…
« De
plus, l’Éternel, ton Dieu, suscitera contre eux les frelons, pour achever les
survivants qui se seraient dérobés à toi. »TO
Il est
vrai qu’en termes d’armement biologique, on pense aux agents pathogènes. On
apprend ici que Yehvah dispose d’une arme de finalisation exterminatoire qu’on
peut sans conteste qualifier de « Bio ». Il faut bien concéder à
Yehvah le caractère avant-gardiste du concept de guerre plus écologique. Plus
tristement, le verset rappelle bien qu’il faut achever les conquis. En vertu du
fait qu’il évoque en 7.19 : « … des grandes épreuves que tes yeux ont
vues ; de ces signes et de ces prodiges, de cette main puissante et de ce bras
étendu, par lesquels t’a émancipé l’Éternel, ton Dieu. Ainsi fera-t-il de tous
les peuples que tu pourrais craindre… »TO, plus que la main à pâte, il
propose de mettre la main à la peste.
« L’Éternel,
ton Dieu, écartera ces peuples de devant toi, mais peu à peu ; tu ne pourras
pas les détruire rapidement, car les bêtes sauvages se multiplieraient autour
de toi. Mais l’Éternel, ton Dieu, les mettra à ta merci ; il répandra parmi eux
un grand trouble, jusqu’à ce qu’ils soient détruits. Il mettra leurs rois dans
ta main, et tu effaceras leur mémoire sous le ciel ; pas un ne te tiendra tête,
de sorte que tu les extermineras tous. »TO
Si, force
de le voir répété, nous avons bien compris la volonté d’extermination des
peuples conquis, il s’agit cette fois de prendre le temps de le faire, ce qui
est notablement contradictoire avec les exploits de la Blitzkrieg à venir
qu’orchestrera Josué.
Après que
l’histoire n’ai jamais laissé planer le moindre doute sur la mort et la
désolation qu’a essaimé Yehvah au sein de son propre peuple, on peut lire une
énormité.
« Tu reconnaîtras donc en ta
conscience que si l’Éternel, ton Dieu, te châtie, c’est comme un père châtie
son fils. »TO
La
question de savoir pourquoi le peuple n’a pas engagé de poursuites pour
maltraitance infantile a trouvé sa réponse dans le texte : ils ont été
éradiqués dans le désert.
A ceux qui souhaiteraient prendre
Yehvah pour modèle parental, on peut rappeler ses méthodes pédagogiques dans
l’ordre alphabétique : Alimentation empoisonnée. Alimentation monotone et
réduite. Contagions diverses. Engloutissement par la terre. Hydratation
minimale. Immolation. Livraison à ennemis. Marche forcée de 40 ans dans le
désert. Répression par l’épée. Répression par la lapidation. Répression par le
pal. Serpents venimeux.
D’ailleurs
l’histoire a montré que le modèle de culte du chef, orchestrée par une
direction privilégiée et unique mettant en place un système d’endoctrinement et
de répression sévère, a été utilisé. La surprise peut provenir du fait que,
même si la ressemblance suggère l’inspiration, ce genre d’individu n’avait
aucune affinité pour les références yehvahique, loin s’en faut.
Notons, pour anecdote, ce qu’énonce
le verset précédent en 8.4 à propos de l’errance dans le désert :
« Tes vêtements ne se sont pas usés sur toi, tes pieds n’ont pas été
meurtris, durant ces quarante années. »TO
Si les vêtements inusables évoqués
pourraient être un prototype issu d’une mélange composite de type
téflon-titane-kevlar, la qualité des souliers devaient être tout autant
exceptionnelle. On peut sereinement affirmer que pour la multitude[9]
de la génération condamnée à mourir dans le désert, l’état de leurs pieds
devait leur faire une belle jambe.
« Écoute,
ô Israël : tu franchis maintenant le Jourdain, pour aller déposséder des
nations plus grandes et plus puissantes que toi aux villes importantes, dont
les remparts touchent le ciel ; une peuplade nombreuse et géante, des enfants
d’Anak ! Et tu sais toi-même, tu l’as souvent ouï dire, qui peut tenir tête aux
enfants d’Anak ? »TO
1o. Villes importantes dont les
remparts touchent le ciel. Nous trouvions déjà durant la guerre à Og[10],
le témoignage par le texte de nombreuses et lourdes fortifications. Le texte
réitère ici en signalant cette fois des remparts qui touchent le ciel. Vu la
population géante, attendue d’environs 25 millions[11],
cela suggère de nombreuses structures urbaines colossales. Dont, pour ne rien
changer, nul n’a trouvé de traces à ce jour, ni de cadavres, ni de fondations.
2o. Proverbe oublié. « Qui peut tenir tête aux enfants d’Anak
? ». La réponse n’est autre que : « Les enfants de
l’Arnaque. »
Entre
deux, l’auteur insiste sur son habituelle rengaine qui consiste à vanter son
dieu, bannir l’idolâtrie et promettre prospérité et abondance aux bons
suivants.
Ici, Yehvah relativise la valeur de
son « moindre peuple trésor spécial privilégié[12] ».
«…c’est à cause de la perversité de
ces peuples que l’Éternel les dépossède à ton profit. Non, ce n’est pas à
ton mérite ni à la droiture de ton cœur que tu devras la conquête de leur pays
: c’est pour leur iniquité que l’Éternel, ton Dieu, dépossède ces peuples à ton
profit, et aussi pour accomplir la parole qu’il a jurée à tes pères, à Abraham,
à Isaac et à Jacob. Rappelle-toi, n’oublie jamais, combien tu as mécontenté
l’Éternel, ton Dieu, dans le désert ! Depuis le jour où tu es sorti du pays
d’Égypte, jusqu’à votre arrivée en ce lieu-ci, vous avez été rebelles envers le
Seigneur ! Au Horeb même, vous avez mécontenté le Seigneur, et il s’irrita
contre vous, au point de vouloir vous anéantir. »TO
Peut-on
encore soutirer une fierté quelconque d’une sélection, non pas du fait qu’on
soit le meilleur, mais plutôt que les autres soient pire ? Tout n’est
qu’une question d’ego.
Après
qu’il insisté sur le mécontentement yehvahique, Moïse évoque ascension du Sinaï
et tables de pierres avant d’évoquer la manière dont Yehvah l’avertit le Veau
d’Or. Encore et toujours, les propos immuable de yehvah sont différents d’une
version à l’autre.
◐ Dt9.12-14
« et il(Yehvah) me dit alors : [1]
“Va, descends d’ici en toute hâte, car on a perverti ton peuple, que tu as
[2] conduit hors de l’Égypte ; [3] ils ont tôt abandonné la voie que je leur
avais prescrite, ils se sont fabriqué [4] une idole !” Puis, l’Éternel me
parla ainsi : “J’ai observé ce peuple : or, c’est un peuple rétif.
[5]Laisse-moi, je veux les anéantir, [6] je veux effacer leur nom sous le ciel,
[7] et faire naître de toi une nation plus grande et plus nombreuse que
celle-ci.”»TO
◖Ex32.7-10
« Alors l’Éternel dit à Moïse : [1]
“Va, descends ! car on a perverti
ton peuple que tu as [2] tiré du pays d’Égypte ! [3]De bonne heure infidèles à
la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fait [4] un veau de métal [+] et ils se sont courbés
devant lui, ils lui ont sacrifié, ils ont dit : ‘Voilà tes dieux, Israël, qui
t’ont fait sortir du pays d’Égypte!’”L’Éternel dit à Moïse : “Je vois
que ce peuple est un peuple rétif. Donc, [5] cesse de me solliciter, [6] laisse
s’allumer contre eux ma colère et que je les anéantisse, [7] tandis que je
ferai de toi un grand peuple !”»TO
Altérations
Une autre mauvaise répercussion de
la parole yehvahique. [1] – ◐ : Descend en toute hâte ! / ◖ : Descend !
[2] – ◐ : …conduit hors… / ◖: …tiré du pays… [3] – ◐ : …ils ont tôt abandonné… / ◖ : De bonne heure infidèles… [4] – ◐ : …idole… / ◖ : …veau de métal. [+] La
partie du texte qui révèle que le peuple servit et se prosterna devant le Veau d’Or en
proclamation qu’il était le dieu qui les extrait d’Égypte est retiré de la nouverse.
[5] – ◐ : Laisse-moi… / ◖: …cesse de me
solliciter… [6] – ◐ : …je veux effacer leur nom sous le ciel…/ ◖ : … laisse s’allumer
contre eux ma colère… [7] – ◐ : …faire naître de toi une nation plus grande et plus
nombreuse… / ◖: …tandis que je ferai de toi un grand peuple.
Nous
sommes dans une phase colérique de Yehvah, suite à l’épisode du veau d’or.
Moïse se présente comme sauveur au prix de grands efforts, et ajoute à sa
tentative de valorisation ce qui suit.
« Aaron aussi avait gravement
irrité l’Éternel, qui voulait l’anéantir : j’intercédai pour Aaron aussi dans
ce temps-là. »TO
Aucune trace de mise en cause ou de
menace contre Aaron dans le passage original en Exode. De facto, aucune trace
de l’intercession de Moïse. La nouverse étoffe.
« Et votre ouvrage impie, ce
veau que vous aviez fabriqué, je m’en saisis, le jetai au feu, le mis
entièrement en pièces et le réduisis en menue poussière ; puis je répandis
cette poussière dans le torrent qui descend de la montagne. » TO
◖Ex32.20
« Puis il
prit le veau qu’on avait fabriqué, le calcina par le feu, le réduisit en menue
poussière qu’il répandit sur l’eau et qu’il fit boire aux enfants d’Israël. »
TO
Différences
La nouverse
affirme que les résidus du veau furent jetés dans le torrent alors que la
rédante précise qu’ils furent dilués dans le but d’être administré per os. On
ne sait donc plus comment la seule divinité qui n’ait ressemblé à quelque chose
dans cette histoire aura terminée son existence matérielle. Le procédé a le
mérite d’être radical dans les deux cas. Si les événements avaient eu lieu
ultérieurement, la pauvre bête aurait peut-être risqué la crucifixion.
Heureusement que Moïse dans sa grande sagesse et sa grande clairvoyance à songé
à l’inesthétique que cela aurait représenté pour les peintres de la
Renaissance. Je fais ici référence à la période historique et non à la
résurrection du Christ, soit dit pour ceux qui confondraient.
« Et
quand l’Éternel voulut vous faire partir de Kadêch-Barnéa, en disant : “Allez
prendre possession du pays que je vous ai donné”, vous avez désobéi à la
parole de l’Éternel, votre Dieu, vous n’avez pas eu foi en lui, vous n’avez pas
écouté sa voix ! »TO
Seul l’envoi d’explorateurs est
parti de Kadêch-Barnéa, aucun ordre d’occuper Canaan n’a été donné à cet
endroit dans la rédante.
« …et j’implorai le Seigneur,
et je dis : “Seigneur(yehvah)-Elohim(adonay)! »TO
« …je priai Yehvah et dit :
Monseigneur Yehvah… »VC
La traduction
du binôme dénominatif yehvahique est altérée par la traduction. Nous avons pris
l’habitude de voir Yehvah traduit par « dieu, l’éternel, le seigneur… ».
En revanche, elohim est quasi systématiquement traduit par « dieu »,
décliné ou non et adonay par « Seigneur », ce qui est pour le
cas quasiment correct. Enfin la traduction d’adonay par elohim
est plus qu’une maladresse ou une erreur : c’est un affront. Affront est
du même ordre que celui qui consiste à nommer une éminence ou une sainteté,
« monsieur ». Jusqu’alors, elohim était affecté à la caste
céleste supérieure et adonay à « seigneur », tant forme de
politesse que patron territorial. De fait nous constatons un usage inapproprié
et abusif d’un dénominatif divin sacré, répréhensible par la loi elle-même.
« Or,
les enfants d’Israël partirent de Beéroth-Benê-Yaakân pour aller à Mocêra :
là est mort Aaron, là il a été enseveli, et son fils Eléazar l’a remplacé dans
le sacerdoce. De là, ils allèrent à Goudgoda, et de Goudgoda à Yotbatha,
contrée abondante en cours d’eau. »TO
L’étape de
« Beéroth-Benê-Yaakân »TO ressemble certes mais varie légèrement de
celle des Nombres, בְּנֵי יַעֲקָן – bnei ya’akan :
« Benê-Yaakan »[14].
Quant à moserah, « Mocêra »TO, signalée comme l’endroit où est
mort Aaron, elle est totalement nouvelle et inconnue. On pourrait tenter de
rapprocher Mocêra de Mossêroth. Toutefois la rédante référence elle-même la
sépulture d’Aaron à Hor-la-Montagne[15].
Le verset évoque ensuite une étape de Goudgoda à Yotbatha. Goudgoda
ressemblerait à Hor-Haghidgad. Yotbatha en revanche est identique. Ainsi le
reproche de mauvaise transposition typographique, certes fondé pourrait pousser
à indulgence. Un tableau va alors nous aider à étayer l’invalidité de toutes
les options et l’échec de cohérence de la nouverse.
Beéroth-Benê-Yaakan=Benê Yaakan,
Mocêra = Mossêroth, Goudgoda = Hor-Haghidgad, Yotbatha = Yotbatha. (Bien que le
texte invalide de lui-même cette option en associant clairement Mocêra à Hor-la
Montagne : sépulture d’Aaron.) Impossible ! Car cela nous force à une séquence d’étapes chronologiquement
conflictuelle : 27 à 26 !!!, (26 à 28… ???).
Hypothèse B :
Beéroth-Benê-Yaakan=Benê Yaakan,
Mocêra = Hor-la-Montagne, Goudgoda = Hor-Haghidgad, Yotbatha = Yotbatha.
Impossible ! Cela génère un bon en avant suivi d’un conflit chronologique
: 27 à 33, 33 à 28 !!!, (28 à 29 ???).
« Tes
ancêtres étaient soixante-dix âmes quand ils vinrent en Égypte ; et maintenant l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), t’a multiplié comme les étoiles du ciel. »TO
Jusqu’à
présent on trouvait des promesses de démographie future évasives, que nous
n’avons pas relevées.
Cette fois-ci, il s’agit d’un
compte. On part d’un chiffre entendu et connu pour ce qui doit arriver à un
chiffre entendu et connu. Particulièrement de la part du
« créateur de l’univers ». Se profilent alors deux possibilités
concernant le nombre d’étoiles du ciel. Soit on considère le nombre d’étoiles
visibles à l’œil nu, soit le nombre réel. Le nombre d’étoiles visibles est
estimé à +/-6000 astres de magnitude 6 répartis sur les deux hémisphères dans
des conditions idéales. Ce chiffre étant de loin dépassé par la population
affichée dans le texte, il nous faut se reporter au nombre réel. Malheureusement
ce nombre réel est inconnu. Il faut s’en remettre à une estimation de la NASA[16] :
~1021 étoiles, soit 1.000.000.000.000.000.000.000. Très prometteur
pour un seul peuple, alors qu’actuellement, la population entière de la planète
ne dépasse pas les dix milliards : 10.000.000.000.
La suite
évoque, selon Moïse, son vécu, les rengaines yehvahiques de prendre la belle et
fertile terre promise ainsi que le devoir de l’aimer et de lui obéir pour ne
pas l’irriter, entre distinction des lévites et supplications de Moïse contre
l’anéantissement du peuple. La récurrence principale est l’éloge de ce
merveilleux dieu qui fit sortir d’Égypte son peuple à force de grands miracles…
en promettant d’autres en échange d’adulation et de fidélité… bizarre
biographie barbante d’un barbu bègue béni d’une bande de barbares baignant en
bourbier.
Entre deux
divagations on tombe parfois sur des passages amusants.
« Voyez, je vous propose en ce
jour, d’une part, la bénédiction, la malédiction de l’autre : la bénédiction,
quand vous obéirez aux commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous
impose aujourd’hui ; et la malédiction, si vous n’obéissez pas aux
commandements de l’Éternel, votre Dieu, si vous quittez la voie que je vous
trace aujourd’hui, pour suivre des dieux étrangers, que vous ne connaissez
point[1]. Or, quand l’Éternel, ton Dieu, t’aura installé dans le pays où
tu vas pour le conquérir[2], tu proclameras la bénédiction sur le mont
Garizim, la malédiction sur le mont Hébal[3]. Ces montagnes sont au delà du
Jourdain, en arrière, dans la direction du couchant, dans la province des
Cananéens habitants de la plaine, vis-à-vis de Ghilgal, près des chênes de
Moré.”TO
C’est
l’heure du quizz sur l’analyse. Initialement nommé « l’auteur est barré »,
trop bourru, nous avons choisi « l’auteur débloque », plus éloquent.
Quizz « l’auteur débloque »
[1]. Comment faire pour suivre un
dieu étranger si on ne le connait pas ?
[2]. Distinguez-vous « être
installé » dans un pays et « le conquérir » ?
[3].Donnez la différence entre « se
faire bénir/maudire » et « se bénir/se maudire ».
Entre atténuation et attisement
nous obtenons : atténuisement. (Pourquoi seul les rédacteurs auraient-ils
le droit de divaguer/ diverger ? Cette fois nous obtenons :
divaerguer.)
Salut Aline ! Salut Corinne !
Quoi de neuf ? J’ai décidé de me mettre à un nouveau sport !
Ah ! Lequel ? Je n’en ai aucune idée, je ne le connais pas !
Mon fils ! J’ai décidé
de t’installer dans la chambre du haut… une fois que tu auras débarrassé les
décombres, chassé les cafards, refait murs et plafond, tapissé, décoré, meublé…
et bien sûr le tout à tes frais et si tu es sage seulement…
Caïn rencontre Abel au
temple. Salut Caïn ! Salut Abel ! Que fais-tu au temple ? Je
suis venu me faire maudire pour mon attitude qui a brisé mon couple et vu
partir Ève. Et alors ? Le prêtre n’a pas eu le temps de parler, je lui ai
tout déballé moi-même : je suis qu’un crétin qui ne mérite que la
solitude, la peine, la rancœur, la souffrance et la tristesse pour mon attitude
et que je me souhaite ardemment ! Et toi ? Je venu faire bénir ma
nouvelle idylle avec ton ex-femme… [L’éloge funèbre d’Abel fut prononcé le
lendemain.]
Pour clore, d’après les experts et
pour information non étayée et non étendue, les monts Garizim[17]
et Hébal[18] se trouveraient…
en territoires occupés.
« Vous
n’agirez point comme nous agissons ici actuellement, chacun selon sa
convenance. »TO
Jusqu’alors, particulièrement en
termes de culte, il semblerait que le peuple soit dictatorialement enclin à se
voir imposer une voie unique. Ce peuple n’a d’ailleurs pas encore eu l’occasion
de se confronter à la tentation de l’idolâtrie cananéenne puisque n’étant pas
encore entré sur le territoire à risque, ce qu’appuie le verset suivant :
« C’est que vous n’avez pas encore atteint la possession tranquille,
l’héritage que l’Éternel, ton Dieu, te réserve. Mais quand, le Jourdain passé,
vous serez fixés dans le pays… »TO
Le
rédacteur, déjà installé dans le pays, plus de six siècles après les évènements
qu’il raconte, est déjà confronté à la diversité cultuelle du peuple qu’il veut
unifier. L’injonction de ne pas agir « comme nous agissons ainsi
actuellement », se reporte donc à l’époque de rédaction. Son affirmation
est déplacée au sein de l’histoire narrée. Traitresse maladresse
supplémentaire.
« …c’est
alors, au lieu choisi par l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem), pour y
asseoir sa résidence, c’est là que vous apporterez tout ce que je vous prescris ;
vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes, et tous les
présents de choix que vous aurez voués au Seigneur(yehvah).… »TO, « Garde-toi
d’offrir tes holocaustes en tout lieu où bon te semblera : mais uniquement au
lieu que l’Éternel(yehvah) aura choisi dans l’une de tes tribus, là, tu
offriras tes holocaustes, là, tu accompliras tout ce que je t’ordonne. »TO
Le culte doit être célébré au seul endroit de résidence prescrit par Yehvah. Bien sûr, tout le monde songera immédiatement à Jérusalem. Toutefois, Jérusalem n’apparaît nulle part dans toute la torah ! יְרוּשָׁלִָם – yerushalayim, « Jérusalem », n’apparaitra pour la première fois que dans Josué 15.8, au milieu des jalons définissant le territoire devant échoir à la tribu de Juda, non encore comme lieu de culte central. Il peut paraître surprenant que dans son livre de la Loi, Yehvah, ne mentionne pas directement l’endroit qu’il désire comme son lieu de résidence terrestre et de culte central. Surtout qu’en regard de l’histoire et de l’actualité, le lieu présumé est occupé par une magnifique mosquée, le dôme du Rocher. Achevée en 691, elle concoure à la splendeur du Vieux Jérusalem depuis plus de treize siècles. Soit le lieu choisi par Yehvah n’est pas le bon, soit il l’a déserté, soit il s’est converti. Avant de clore, je rassurerai le lecteur en annonçant que plus tard, le lieu de culte évoqué sera bel et bien désigné par la torah, mais ce ne sera pas Jérusalem, et de loin.
Les versets de la fin du chapitre
enjoigne à bien distinguer les abattages rituels et alimentaires, l’éviction du
sang, la centralisation du culte, la préservation de mixitude et d’idolâtrie…
Ce
chapitre met engarde contre les faux-prophètes et prophètes d’autres dieux, les
villes spirituellement contaminées et leurs sorts. Le bouillant être de chair
qu’est le prophète étranger sera passé par la pierre et la cité pécheresse de
pierre sera passée par le feu.
Si on en
croit l’histoire, ces commandements ont connus des arrangements. Le Christ, qui
fut pour certain considéré comme faux prophète, ne fut pas lapidé à mort mais
périt sur la croix, et la ville dans laquelle il avait professé, Jérusalem, n’a
pas été incendiée.
Les deux
versets précédents évoquent règles funéraires en vertu de la « spécificité »
du peuple.
Suivent, ce qui semble être un
rappel des ressources animales autorisées à la consommation. En commençant par
les quadrupèdes « qui vivent sur la terre ». Il existait peut-être à
l’époque du récit des espèces disparues de quadrupèdes marins ou aériens ;
démonstration qui reste à charge des paléontologues.
« Voici les animaux dont vous
pouvez manger : [+] le bœuf, le menu bétail, brebis et chèvre ; le cerf, le
chevreuil, le daim, le bouquetin, l’antilope, l’aurochs, le zémer. [+’]Bref,
tout quadrupède qui a le pied corné et divisé en deux ongles distincts, parmi
les animaux ruminants, vous pouvez le manger.» TO
◖Lv11.2-3
« Parlez
ainsi aux enfants d’Israël [!] : voici les animaux que vous pouvez manger,
entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout ce qui a le pied
corné et divisé en deux ongles, parmi les animaux ruminants, vous pouvez le
manger.» TO
Ajouts
[!] : Yehvah
précise les termes de ce qui doit être annoncé aux enfants d’Israël, en dépit
de quoi certaines précisions seront ajoutées à la rédante. [+] : l’ajout
concerne ici une liste d’animaux correspondant au profil général non exhaustif
des quadrupèdes ruminants au pied corné divisé en deux ongles. Parmi eux on
trouve le « zémer », qui n’est autre que la girafe. [+’] Le « Bref », n’a
aucune correspondance dans le texte en hébreu. A quoi cela aura-t’il servi, en
fin de compte, d’énumérer des espèces pour conclure par une sorte de « Bref !
Enfin vous savez quoi ! » ?
De manière
plus scientifique et objective, il semblerait que les rédacteurs s’attachent à
ne faire manger que de animaux appartenant à l’ordre des artiodactyles (artiodactyla,
du grec artio=paire et dactylos=doigt) ruminants (ruminantia). Le but de
l’énumération nominative d’espèces était-il de ne pas faire craindre des
lassitudes alimentaires, en soulageant l’identification d’espèces ou
l’imaginaire des futurs alimentés. Comme nous le verrons, le rédacteur sera
encore plus précis concernant les espèces d’oiseaux interdites. Après tout, si
l’ordre provient du créateur de ces espèces, il ne peut qu’être complet et
précis, les connaissant théoriquement toutes puisque les ayant créés.
D’ailleurs,
tous les descendants de Noé devraient connaître ces espèces, puis leur aïeul
cité les a hébergé et sauvé dans son arche. Au-delà, son peuple pouvant peut-être
un jour s’expatrier et s’étendre sur la planète, il aurait pu montrer sa toute
omniscience biologique planétaire plutôt que de se contenter de 10 espèces, vaguement
locorégionales, clairement définies dans le genre donné.
Le cas
échéant, cela aurait du nous donner tout ou partie de la liste suivante des
artiodactyles ruminants : antilope cervicapra, antilope d’Amérique,
antilope de Clarke-Dibatag, antilope sing-sing, antilope tétracère, argali,
barasinga, bateng, beira, bharal, biche-cochon, bison européen, bison
nord-américain, bœuf musqué, bœuf, bongo, bouquetin d’Abyssinie, bouquetin de
Nubie, bouquetin des alpes, bouquetin des Pyrénées, bouquetin du Népal, bubale
caama, bubale de Liechtenstein, bubale roux, buffle d’Afrique, buffle d’asie,
céphalophe et ses 16 espèces, cerf aboyeur, cerf axis, cerf d’eau de Chine,
cerf d’Eld, cerf de Virginie, cerf des marais, cerf des pampas, cerf des
Philippines, cerf du père David, cerf élaphe, cerf hémione, cerf Sika, chamois,
chevalin, chèvre de montagne, chèvre de Taïwan, chèvre domestique, chèvre du
Caucase, chèvre du Japon, chèvre sauvage, chevreuil, chevrotain indien, cobe de
Lechwe, cobe de montagne, cobe des roseaux, daguet nain, daguet gris, daguet
rouge, daim persan, daim, dik-dik, élan, éland, élaphode, gaur, gayal, gazelle,
gazelle de Mongolie, gazelle de Waller, gazelle du Tibet, gazelle Przewalski,
girafe, gnou bleu, gnou noir, goral à queue longue, goral, grand cobe des
roseaux, grand koudou, guemal du Pérou, guig harnaché, hippotrague bleu,
hippotrague noir, huemul, ibaral, impala, isard, kanchil de Java et 6 autres
espèces associées, kob, kouprey, lechwe du Nil, mazame nain gris, mazame nain,
mazame rufin, mouflon canadien, mouflon de Dall, mouflon des neiges, mouflons à
manchette, mouton domestique, muntjac de Reeve, muntjac géant, muntjac
gongshan, muntjac jaune de Bornéo, muntjac noir, muntjac de Fea, néotrague,
nilgaut, nyala de montagne, nyala, okapi, ourébie, péléa, petit koudou,
porte-musc alpin, porte-musc de Sibérie, porte-musc des forêts, porte-musc
noir, pudu du nord, pudu du sud, renne, saïga, saola, serow, sitatunga,
springbok, steinbok, tahr d’Arabie, tahr des Nilgiri, takin, urial, wapiti, yack,
yanghir, zébu.
Du fait que
le rédacteur soit allé chercher la girafe dont les biotopes les plus proches de
Canaan se trouvent entre Soudan et Éthiopie, il aurait pu au passage inclure le
tahr et le lechwe du Nil, les bouquetins de Nubie[19]
et d’Abyssinie[20] voire le tahr
d’Arabie ou le daim persan. En revanche, on ne voit le mouton nulle part.
Ensuite nous trouvons les espèces
interdites car théoriquement non-conforme au cadre général d’admission de
consommabilité (c’est-à-dire artiodactyles ruminants).
« Mais vous ne mangerez point
les suivants, qui ruminent [1] ou[!] qui ont l’ongle fendu seulement[+] : [2]
le chameau[a], le lièvre[b], la gerboise[c] (car ils ruminent, mais n’ont pas
[3] l’ongle fendu : ils seront impurs pour vous); ni le porc, [4]parce qu’il a
l’ongle fendu, mais ne rumine point: il sera impur[] pour vous. »TO
◖Lv11.4-7
« Quant aux
suivants, qui ruminent [1] ou[!] qui ont le pied corné, vous n’en mangerez
point: le [2]chameau[a], parce qu’il rumine mais n’a point [3]le pied corné: il
sera immonde[] pour vous; la gerboise[c], parce qu’elle rumine, mais n’a point
[3]le pied corné: elle sera immonde[] pour vous; le lièvre[b], parce qu’il
rumine, mais n’a point [3]le pied corné: il sera immonde[] pour vous; le porc,
[4]qui a bien le pied corné, qui a même le sabot bifurqué, mais qui ne rumine
point: il sera immonde[] pour vous..»TO
Divergences
[1] – ◐ : « qui ruminent ou[!]qui ont l’ongle fendu seulement[+] »TO. שֶׁסַע שְׁתֵּי פְרָסוֹת – shesa’a shtei frasot, « fente deux sabots »VR / ◖ : « qui ruminent ou[!] qui ont le pied corné »TO. שֶׁסַע פְּרָסֹת – shesa’a prasot, « fente sabots ». La rédante plus généraliste définit donc « fente sabots » soit simplement sabots fendus, alors que la nouverse précise « fente deux sabots » soit sabots fendus en deux. [!] « ou »TO, est erroné, le texte hébreu inscrit un « et »VR. [+] « Seulement »TO, n’existe pas en hébreu. [2] Ordre d’énumération différent. ◐ : chameau, lièvre, gerboise, porc. / ◖ : chameau, gerboise, lièvre, porc. [3] – ◐ : « (l’ongle) fendu »TO, traduction incorrecte de הִפְרִיס – hifris, « corné »VR. / ◖ : « (pied) corné »TO, traduction incorrecte de פַרְסָה – « sabot »VR par « pied »TO mais traduction correcte des termes pourtant variés selon les espèces : מַפְרִיס , יַפְרִיס, הִפְרִיסָה, correspondant au sens général de « corné ». Dans la nouverse, « fendu » pour « corné » relève du cocasse concernant le lièvre et la gerboise. [a] – Chameau : ruminant sans sabots = vrai+vrai. [b]et[c] – Lièvre et Gerboise
: ruminants sans sabots=faux+vrai. Ce sont des glires . [c] – Gerboise est
traduit ici de שָּׁפָן – shapan, « daman ». [4] – La nouverse
ignore la précision de la rédante concernant de porc : « qui a même le sabot
bifurqué »TO, scindé aurait mieux convenu que bifurqué. [] – Variante
traductionnelle. Si le terme hébreu טָמֵא est identique dans les deux versions, les traductions par,
tantôt « immonde », tantôt « impur », nuancent grandement dénotation et
connotation. טָמֵא – tame, n’est ni immonde, ni impur : il
est « bouché », entendu comme obstruction aux influx spirituels et énergétiques.
« Voici ceux que vous
mangerez, entre les animaux aquatiques : tout ce qui a des nageoires et des
écailles, vous pouvez le manger ; mais tout ce qui est privé de nageoires et
d’écailles, vous n’en mangerez point : c’est impur pour vous. »TO
◖Lv11.4-7
« Voici ce
que vous pouvez manger des divers animaux aquatiques : tout ce qui, dans les
eaux, mers ou rivières, est pourvu de nageoires et d’écailles, vous pouvez en
manger. Mais tout ce qui n’est pas pourvu de nageoires et d’écailles, dans les
mers ou les rivières, soit ce qui pullule dans l’eau, soit les animaux qui
l’habitent, ils vous sont abominables.»TO
La nouverse est moins précise que
la rédante pour laquelle le rédacteur aura pris soin de préciser que mers ou
rivières sont considérées comme « dans les eaux », pour ceux qui chercheraient
des poissons dans le sable.
« [+]Tout oiseau pur, vous
pouvez le manger. Voici ceux que vous ne mangerez point : 1l’aigle, 2l’orfraie,
la 3valérie; le 4faucon, le 5vautour,
[++]l’autour selon ses espèces[]; tous les 6corbeaux selon leurs
espèces; 7l’autruche, 8l’hirondelle, la 9mouette,
10l’épervier selon ses espèces; le 11hibou, la 12hulotte,
le 13porphyrion; le 14pélican, le 15percnoptère,
le 16cormoran; la 17cigogne, le 18héron selon
ses espèces, le 19tétras et la 20chauve-souris.»TO
◖Lv11.13-19
« Et voici,
parmi les oiseaux, ceux que vous repousserez ; on ne les mangera point, ils
sont abominables: 1l’aigle, 2l’orfraie, la 3vallérie;
le 4faucon et le 5vautour selon ses espèces[]; tous les 6corbeaux
selon leurs espèces; 7l’autruche, 8l’hirondelle, la 9mouette,
10l’épervier selon ses espèces; le 11hibou, le 12cormoran,
la 13hulotte; le 14porphyrion, le 15pélican,
le 16percnoptère; la 17cigogne, le 18héron
selon ses espèces, le 19tétras et la 20chauve-souris.»TO
Interversions et ajouts
[+] – Le « Tout oiseau pur vous
pourrez en manger », apparaît dans la nouverse sans préciser aucun critère de
définition. L’ordre des espèces interdites citées diverge entre les deux
versions :
Ordres des volatiles cités.
[++] – Une espèce supplémentaire
fait son apparition dans la nouverse : l’autour. [] – ◐ : vautour. / ◖ : vautour selon ses espèces. La nouverse n’interdit plus les
sous espèces du vautour, alors qu’elle ajoutera en rapport à la rédante, une
nouvelle espèce, l’autour, incluant cette-fois les sous-espèces de ce dernier.
Sachant qu’il ne s’agit pas d’un catalogue gastronomique, mais d’une
identification voulue précise d’espèce spirituellment nuisibles si consommées,
l’erreur est de taille. Selon telle ou telle lecture on risque de se rendre
coupable d’impureté(◐) ou d’abomination(◖). La
fiabilité de la parole divine est directement mise en cause, autant que la
capacité de son émissaire à la transmettre ! C’est sourtout la capacité de transposition et
de cohérence du rédacteur qui est à nouveau sur la sellette.
«Tout insecte ailé sera impur
[] pour vous, l’on n’en mangera point ; mais tout volatile [ !] pur, vous
pourrez le manger.»TO
◖Lv11.20-24
« Tout
insecte ailé [+]qui marche sur quatre pieds vous sera une abomination[].
Toutefois, vous pourrez manger, parmi les insectes ailés [+] marchant sur
quatre pieds, [++] celui qui a au-dessus de ses pieds des articulations au
moyen desquelles il saute sur la terre. [+++]Vous pouvez donc manger les
suivants : l’arbé[a] selon ses espèces, le solam[b] selon les siennes, le
hargol[c] selon ses espèces et le hagab[d] selon les siennes. Mais tout autre
insecte ailé [+] qui a quatre pieds, sera pour vous chose abominable.»TO
Omissions et différences
[+] – La
nouverse omet carrément une caractéristique importante des insectes interdits :
leur quadrupédie. Cela pose un problème entomologique de taille : aucun insecte
ne dispose seulement de quatre pattes. Deplus, même si les orthoptères désignés
(sauterelles, criquets, grillons…), dispose d’une paire de pattes dotées d’une
capacité d’explosivité extensive leur conférant un potentiel saltatoire, ils
utilisent cette paire de patte de manière intégrale et incluse à leur démarche
reptante. Il est surprenant que le créateur de l’univers, du monde et des
espèces citées, s’emmêle les pattes à ce point.
[++] – Une
autre caractéristique importante est aussi omise : la présence d’articulations
permettant le saut. [] – ◐
: impur, provenant de טָמֵא –
tame, relativement acceptable selon ce que nous avons expliqué plus avant. / ◖ : abomination, provenant de שֶׁקֶץ – shekets, très bien traduit ici, alors qu’avant on croisait
régulièrement abomination/abominable traduit de tame, « ~impur ». Dans tous les
cas, ni en hébreu ni en français la valeur affectée aux insectes est loin
d’être précisément et correctement semblable.
[+++] La
rédante énumère les espèces autorisées alors que la nouverse en fait l’impasse.
Si cela suppose qu’il faille se référer à la rédante, concernant les espèces
autorisées, cela majore le conflit généré par la liste des oiseaux interdits
cités précédemment, divergente entre les deux versions. Ne s’en référer par mégarde, qu’à la
nouverse uniquement, reviendrait à autoriser la consommation de tous les
insectes dépourvus d’ailes. [a] – « arbé »TO, est consensuellement identifié à
la sauterelle. [b] – « solam »TO, est identifié actuellement comme truxalis,
variété de criquets africains dont on trouve des spécimens au nord du Soudan et
au sud de l’Égypte. [c] – « hargol »TO, n’est actuellement identifié à rien de
connu en entomologie. [d] – « hagab »TO, est identifié à la locuste. Avec au
moins 75% des espèces identifiées, cela permet des brochettes de sauterelles
variées en apéritif avant le gigot ! (Sans sauce lactée ni fromage avant
dessert, rappelons le.) [ !] – « Tout volatile », כָּל-עוֹף – kol ‘of. La traduction correcte évoque
bel et bien un volatile au sens de volaille. Là encore, le laxisme rédactionnel
est porteur de confusion risquée.
14.21 :
« Vous ne mangerez d’aucune bête morte(r) : donne-la à manger à l’étranger admis
dans tes murs, ou vends-la à ceux du dehors, car tu es un peuple consacré à l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha). »TO
Faisons appel
à la TS.
« Puisque tu es un peuple saint pour l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), vous ne pouvez manger tout [mammifère ou oiseau] qui n’a pas été convenablement égorgé. Tu peux le donner
à manger à l’étranger résident dans vos villes ou tu peux le vendre à
l’étranger. »TS
La différence tant de rendu que de
sens est de taille pour un même verset. Il nous faudra une version brute puis rectifiée
pour comprendre ce que les traducteurs tentent de masquer.
« Non mangerez toute charogne
à l’immigrant qui dans tes murs sera donnée et mangée ou vend à l’étranger car
peuple saint tu-es pour yehvah ton dieu. »VB
« Ne mangez d’aucune
charogne ; elle sera donnée et consommée par l’étranger résidant dans tes
murs, ou vendue à l’étranger, car tu es un peuple saint pour Yehvah ton
dieu. »VR
Au final, rien ne se perd :
les charognes sont donc abominables au peuple saint, mais très convenable pour
l’étranger. Pour clore, aucune règle concernant la consommation des charognes
n’apparait dans la rédante aux emplacements correspondants attendus. Seuls
apparaissent en Lv11.24-28, l’impureté de contact transmissible par les
cadavres d’animaux.
Jusqu’alors
les répétitions des ordres d’imposition, en plus de son caractère assommant, se
contentait d’exiger les prémices en nature, à livrer en temps et en heure au lieu
d’office des prêtres à l’intention des prêtres. Sous prétexte de la difficulté
de livraison en raison d’un éloignement compliquant son exécution logistique,
une variante flexible mais tout aussi rentable est proposée en Dt24-26.
« Si le chemin, trop long pour
toi… tu les convertiras en argent, tu réuniras la somme dans ta main [!]… Tu
emploieras cet argent à telle chose qu’il te plaira, gros ou menu bétail, vins
ou liqueurs fortes, enfin ce que ton goût réclamera, et tu le consommeras là,
en présence de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), et tu te réjouiras avec
ta famille. »TO
[ !] : « …tu
réuniras la somme dans ta main »TO / « L’argent dans ta main
consistera en pièce frappées… »TS.
La TS rectifie avec justesse le
sens du verset qui évoque bel et bien de la monnaie sonnante et trébuchante.
Rappelons que l’histoire se situe
en l’an 1273AEC, soit six siècles avant l’apparition des premières monnaies
frappées par les grecs[22].
Au-delà, sera évoquée une dime de
la troisième année (14.28), et l’intention à porter au Lévite, présenté comme
un malheureux car « sans patrimoine » et aligné avec l’étranger, la
veuve et l’orphelin(14.29).
Le texte
enjoint à la remise de dette tous les sept ans entre israélites, alors qu’il
est on ne peut plus clair concernant l’étranger.
15.3 :
« L’étranger, tu peux le contraindre ; mais ce que ton frère aura à toi,
que ta main l’abandonne. » TO
L’extension du concept abouti à ce
qui suit.
15.6 :
« …et tu pourras prêter à bien des peuples, mais tu n’emprunteras point ;
et tu domineras sur bien des peuples, mais on ne dominera pas sur toi. »TO
Est-ce là un prélude ou une
injonction à une destinée usurière à sens unique ?
Le passage
impose un devoir de charité envers le nécessiteux proposant une vision des
choses utopiste immédiatement contredite par le texte lui-même.
לֹא יִהְיֶה-בְּךָ אֶבְיוֹן
15.4 : « …il ne doit pas
y avoir d’indigent chez toi… »TO, est une traduction incorrecte. La phrase
signifie « …il n’y aura pas d’indigent chez toi… » VR. Quant à savoir
s’il s’agit d’un ordre ou d’une promesse, l’histoire et l’actualité ont montré
que ni l’un ni l’autre n’ont été honorés. Actuellement, les sources
intracommunautaires et nationales, répercutent 25% de la population israélienne
vit sous le seuil de pauvreté (contre 7,5% en France) soit ~1.775.000
personnes, dont 1 enfant sur 3, soit ~850.000[23].
Il ne s’agit donc pas d’un ou deux cas isolés représentés par des réfractaires
à l’insertion sociale, mais bel et bien de près de 2.000.000 de personnes. Le
chiffre est d’autant plus surprenant que l’IDH[24]2011
d’Israël est de 0.888[25],
plaçant le pays au 17e rang mondial3 devant la France
(IDH2011 0.884 –Rang 20)3. La pauvreté ou la richesse,
entendues au sens large et affecté à la connaissance recèle d’autres surprises,
car Israël se situe au rang 60 des pays alphabétisés3, après la
Mongolie et avant l’Ouzbékistan.
L’état de fait sera bel et bien
avoué par le rédacteur en 15.11.
15.11 : « Or, il y aura
toujours des nécessiteux dans le pays… »TO
Si on devait considérer que la
préservation de la pauvreté est un ordre formel au même titre que la
préservation de l’idolâtrie, il faudra admettre dans tous les cas, que l’un
comme l’autre auront et existeront toujours. En outre, si le texte révèle,
insiste et martèle que le combat contre l’idolâtrie et pour la fidélité à
Yehvah est une priorité absolue engageant les moyens coercitifs et répressifs
les plus brutaux, on peut se demander ce qu’il aurait pu en être du même engagement
contre la pauvreté.
Le réalisme impose de comprendre
que, la fidélité cultuelle étant la base des ressources de la nomenklatura
dirigeante et que les pauvres coûtants plus qu’ils ne rapportent, il aura bien
fallu fixer les priorités au plus rentable tout en visant à sous-poudrer d’un
soupçon d’humanisme charitable à visée respectabilisante. Il est toujours plus
facile de comprendre la logique des profiteurs que de ne pas la blâmer.
Il est précisé ici l’obligation
d’affranchir un esclave hébreu après six ans de services (15.12) sans omettre
de lui faire un cadeau de départ(15.13-14).
« Si un Hébreu, ton frère, ou [+]
une femme hébreue te sont [1] vendus, ils te serviront six ans ; et la septième
année tu les renverras, libres, de chez toi. [2]Or, en libérant cet esclave de
ton service, ne le renvoie pas les mains vides, mais donne-lui des présents, de
ton menu bétail, de ta grange et de ton pressoir ; ce dont l’Éternel, ton Dieu,
t’aura favorisé, fais-lui-en part. Il peut arriver que l’esclave te dise :
[3]”Je ne veux point te quitter,” [++] attaché qu’il sera à toi et à
ta maison, parce qu’il aura été heureux chez toi ; [4] alors tu prendras un
poinçon, tu en perceras son oreille contre la porte, et il restera ton esclave
indéfiniment. [+]Tu en useras de même pour ta servante.»TO
◖Ex21.2,5-6
« Si tu [1] achètes un esclave
hébreu, il restera six années esclave et à la septième il sera remis en liberté
[2] sans rançon (). Que si l’esclave dit : [3]”J’aime mon maître, ma
femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi”, son maître l’amènera
par-devant le tribunal [ !], [4] on le placera près d’une porte ou d’un poteau
; et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon et il le servira
indéfiniment.»TO
Divergences
[+] La nouverse, certainement dans
un souci de rétablissement de la parité homme/femme, suite à de nombreuses
plaintes déposées par le collectif des EHFB, intègre dans la loi d’affranchissement
d’esclaves, les femmes.
[1] – ◐ : « te sont vendus ». / ◖ : « tu achètes ». On est confronté ici à « la bouteille à moitié enfoncée
ou à moitié dégagée ». Alors que la rédante implique directement en tant
qu’acteur conscient le propriétaire de l’esclave qui achète, la nouverse
suggère un fatalisme passif dans le fait de se voir vendre des esclaves.
L’acquéreur en serait presque ainsi victime. Dans tous les cas, la divergence
de propos est encore flagrante.
[2] – Alors que la rédante propose
de libérer l’esclave « sans rançon », la nouverse, plus humaniste, propose d’offrir
un cadeau de départ. () « Sans rançon », traduit de חִנָּם – ‘hinam, « gratuitement » ! La TO tenterait-elle d’induire que
l’esclave libéré est un extorqueur qui rançonne son futur-ex-propriétaire au
moment de sa libération. Malheureusement, la torah n’explique rien à propos des
peines encourues par les extorqueurs. Ce criminel d’esclave, va encore s’en
tirer à bon compte ! Tout compte fait, faut-il libérer l’esclave avec ou sans
cadeau ?
[3] – ◐ : « Je ne veux point te quitter ». / ◖ : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je
ne veux pas être affranchi ». A nouveau, le rédacteur nous confronte à la
logique de la demi-bouteille. Une version affirme, que l’esclave ne veut pas
être libre, alors que l’autre affirme que l’esclave ne désire pas être séparé
de son exploiteur. Laquelle croire ? La vie d’esclave est présentée comme
tellement attirante et satisfaisante, qu’on se demande pourquoi les hébreux ne
sont pas restés en Égypte. Alors que le syndrome d’Oslo caractérise
l’attachement d’otages aux malfaiteurs qui les séquestres, nous assistons ici à
l’attachement d’esclaves à leurs maîtres. Du fait qu’il s’agisse d’objets
humains utilitaires voués à perforation auriculaire, il pourrait para^tre
adéquat d’appeler ce syndrome, du nom d’Asla : objet utilitaire percé. Le
bonheur de l’esclave (hébreu pour le cas traité, rappelons-le) évoque ici un
paradis statutaire et sociale. Ainsi, « l’Île aux Enfants », n’a rien à envier
à « L’Île aux Esclaves ». Il est vrai que la similitude est frappante, entre Éléazar
le grand prêtre, accoutré de manière bouffante et chamarée, et Casimir,
bedonnant et bigaré. La chanson du thème, chantée en chœur par les esclaves,
est d’ailleurs très similaire. « Voici venu, le temps, des rires et des chants,
dans l’Île aux Esclaves, c’est tous les jours le printemps ! C’est le pays
joyeux des esclaves, heureux, les maîtres gentils, oui c’est un paradis… ». Ce
n’est, toutefois, pas ce que chantent les esclaves humains, utilisés,
exploités, abusés, battus et dénigrés par les esclavagistes israéliens, qui
usent de dispositions légales comme par exemple, l’emploi d’assistants de vie,
sous couvert de la caisse de santé nationale.
[ !] – « Tribunal »TO, traduit ici
de אֱלֹהִים – elohim, généralement entendu comme «
dieu ».
[4] – Alors que la rédante impose
la présentation de l’esclave désirant rempiler face un un tribunal(?), dans le
but de se faire poinçonner l’oreille sur ses portes, la nouverse ignore cette
injonction et ainsi permet le poinçonnage local et domestique. A ce propos, il
peut être interessant de remarquer que la perforation auriculaire est signe
d’esclavage et d’appartenance. Cela pourrait susciter une réflexion à propos de
l’habitude plus communément féminine, de se percer les oreilles afin d’y mettre
des boucles, plus ou moins ornementales.
La suite
évoque la consommation impérative des premiers-nés animaux devant
« l’Eternel », à l’endroit qu’il « aura choisi », et
l’exclusion des animaux présentant un défaut, à affecter à la consommation
uniquement tout en évitant le sang.
Le début
du chapitre rappelle les trois festivités principales[28],
pesa’h, shavuot et sukot. Deux nouveautés apparaissent, par rapport à la
précédente énumération. Le tronçon insiste lourdement sur la nécessité d’exécuter
les rituels, « à l’endroit choisi » par Yehvah. Les festivités
proposent d’inclure, fils, fille, serviteur, servante, lévite, étranger,
orphelin et veuve. La fin du chapitre rappellera la nomination de juges et
l’interdiction de colonnes et d’arbres près de l’autel de Yehvah.
On retrouve à nouveau le
sempiternel laïus sur l’idolâtrie et l’inquisition à mener contre celle-ci
ainsi que les mesures de répurgation. La nouveauté réside dans le fait qu’il
faille « deux ou trois témoins »TO pour incriminer avant lapidation
les accusés. L’idolâtrie est ici introduite pour mieux déboucher sur le sujet
de fond : une cour suprême lévite.
La portée du passage qui suit est
considérable. Elle induit l’omnipotence décisionnelle des prêtres en ce qui
concerne, l’interprétation, l’adaptation et l’application de la loi. Le cumul
des parties législatives du texte, fourni un support pro format lacunaire et
contradictoire, qui impose de lui-même une adaptation pratique. Celle-ci, est
donc, conformément à ce qui se profilait sournoisement au fil des chapitres,
confiée aux prêtres. La Junte théocratique, forte de la déclaration présente
dans son texte sacré, bénéficie concrètement du transfert des pouvoirs
législatif, exécutifs, judiciaire, jusqu’alors émanant et attribués au divin.
Il va être intéressant de confronter les traductions principales. La
comparaison va montrer une fois de plus, s’il s’en fallait, que la conclusion
entendue par tous s’appuie pourtant sur des considérations des plus variables.
TO
« [1] Si tu es impuissant à
prononcer sur un cas judiciaire, sur une question de (a)meurtre ou de (b) droit
civil, ou de (c)blessure corporelle, sur un (d) litige quelconque porté [2]
devant tes tribunaux, tu te rendras à l’endroit qu’aura choisi l’Éternel, ton
Dieu ; [3] tu iras trouver les pontifes, descendants de Lévi, ou [!] le juge
qui siégera à cette époque ; [4] tu les consulteras, et ils t’éclaireront sur
le jugement à prononcer. Et tu agiras selon leur déclaration, émanée de ce lieu
choisi par l’Éternel, et tu auras soin de te conformer à toutes [5] leurs
instructions. [6]Selon la doctrine qu’ils t’enseigneront, selon la règle qu’ils
t’indiqueront, tu procéderas ; ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit ni à
droite ni à gauche. [7]Et celui qui, téméraire en sa conduite, n’obéirait pas à
la décision du pontife établi là pour servir l’Éternel, ton Dieu, ou à celle du
juge, cet homme doit mourir, pour que tu fasses disparaître ce mal en Israël ;
[8] afin que tous l’apprennent et tremblent, et n’aient plus pareille
témérité.»TO
TS
« [1] Si tu ne parviens pas à une
décision dans un cas judiciaire impliquant la (a)peine capitale, les (b)
litiges, les (c)marques lépreuses |ou tout autre cas| de (d) discussion [2]
dans vos tribunaux locaux, tu te mettras en route et tu monteras au lieu
qu’aura choisi l’éternel ton Dieu. [3]Tu approcheras des prêtres lévites et [!]
|des autres membres de| la cour suprême qui siègera à cette époque. [4]Quand tu
les consulteras, ils te rendront le jugement. Puisque cette décision provient
du lieu que Dieu choisira, tu devras agir selon leur déclaration, et te
conformer à toutes [5] leurs décisions. |De plus, de façon générale,| [6] tu
dois observer la Torah comme ils l’interprètent pour toi et suivre les lois
qu’ils t’indiqueront. Ne t’écarte ni à droite, ni à gauche de ce qu’ils te
déclareront. [7]Si un homme se rebelle et refuse d’écouter le prêtre ou un
autre juge chargé de servir là l’éternel, ton Dieu, |en tant que président de
la cour suprême|, cet homme doit être mis à mort, afin de faire disparaître le
mal en Israël. [8]Quand le peuple l’entendra, il craindra à l’avenir de se
rebeller.»TS
Ajouts
Les ajouts de la TS sont signalés
en italique entre barres : |ajouts|. [1] – TO : impuissant à prononcer. / TS :
ne parvient pas à une décision. (a) – TO : meurtre. / TS : peine capitale. (b)
– TO : droit civil. / TS : litige. (c) – TO : blessure corporelle. / TS :
marque lépreuse. (d) – TO : litige quelconque. / TS : discussion. [2] – TO :
devant tes tribunaux. / TS : dans vos tribunaux locaux. [3] – TO : tu iras
trouver les pontifes, descendants de Lévi, ou [!] le juge qui siégera à cette
époque. / TS : Tu approcheras des prêtres lévites et [!] |des autres membres
de| la cour suprême qui siègera à cette époque. [!] – « ou »TO est incorrect,
il s’agit d’un “et” selon le texte en hébreu. [4] – TO : tu les consulteras, et
ils t’éclaireront sur le jugement à prononcer. / TS : Quand tu les consulteras,
ils te rendront le jugement. [5] – TO : instructions. / TS : décisions. [6] –
TO : Selon la doctrine qu’ils t’enseigneront, selon la règle qu’ils
t’indiqueront, tu procéderas. / TS : |De plus, de façon générale,| tu dois
observer la Torah comme ils l’interprètent pour toi et suivre les lois qu’ils
t’indiqueront. Nous voilà au point d’orgue du passage. C’est bien ici que se
verrouille la mise à disposition des prêtres de leur pouvoir décisionnel absolu
quant à la manipulation de cette loi. C’est ainsi que l’on termine, par
exemple, en costume et chapeau noir du XVIIIe siècle, des phylactères au front
et au bras, des franges pendantes et le crâne rasé à l’exception de papillotes
temporales, le tout, bien loin du texte autant que des coutumes sémitiques
antiques. [7] – TO : Et celui qui, téméraire en sa conduite, n’obéirait pas à
la décision du pontife… ou à celle du juge… / TS : Si un homme se rebelle et
refuse d’écouter le prêtre ou un autre juge… |en tant que président de la cour
suprême|… [8] – TO : afin que tous l’apprennent et tremblent, et n’aient plus
pareille témérité. / TS : Quand le peuple l’entendra, il craindra à l’avenir de
se rebeller.
Au-delà
des divergences traductionnelles, le tout-pouvoir clérical, qui ne peut être
contesté sous-peine de mort, sans autre forme de procès aura abouti à un grand
n’importe quoi délirant dont suivront quelques exemples édifiants. La référence
officielle actuelle en termes de halakha, la loi religieuse juive, n’est autre
que le Choulkhan Aroukh, compilation de lois, elles-mêmes tirés du très
chaotique talmud. Il s’agit en fait d’une sélection des multiples avis de
multiples commentateurs selon de multiples points de vue… Non seulement la
décision arbitraire du rédacteur du Choulkhan Aroukh, un certain rabbin du nom
de Yossef Caro, de choisir telle ou telle formule législative plus qu’une
autre, ne repose que sur son bon vouloir, mais la forme finale abouti à des
statuts qui n’ont aucune origine, ni identifiable, ni cohérente dans le texte
de référence, la Torah. Quoiqu’il en soit, cette référence existe en
condensé : le Kitsour Choulkhan Aroukh. Edition minimale que tout
pratiquant se doit de posséder. Toutefois, aucun pratiquant ne viendrait à s’interroger
sur le « comment on en est arrivé là ».
« Il
faut faire attention à ce qu’un homme ne s’avance pas entre deux femmes, entre
deux chiens, ni entre deux porcs. De même les hommes ne laisseront pas passer
entre eux, une femme, un chien, ni un porc. »[29]
Comment ne pas s’insurger devant une telle affirmation et un tel amalgame ?
Je suis convaincu que la comparaison entre un porc et un chien, outragera les
cynophiles. A l’inverse, si cette loi vise à se prémunir contre l’agression
d’espèces dangereuses pour l’homme, je ne vois pas ce que le porc, vient faire
dans l’énumération. Qui plus est, c’est la seule des trois espèces citées qui
soit consommable. Si il faut plus simplement considérer les espèces abjectes
citées dans la torah et dont il faut s’éloigner, la règle retrouve alors tout
son sens.
A propos du
shabbat : « En ce qui concerne le pliage des vêtements, il y a de
nombreuses règles divergentes ; on ne pliera donc aucun vêtement. »[30].
Après tout, lorsque personne ne sait exactement quoi faire, autant ne rien
faire : ça repose au moins.
« Si quelqu’un porte une
amulette, il devra interroger une autorité rabbinique pour savoir si il a le
droit de sortir avec cette amulette le Chabbat, car toutes, n’ont pas la même
valeur. Si une femme porte une pierre que l’on appelle « étoile
protectrice » pour éviter d’avorter, il lui est permis de la porter le
Chabbat. »[31].
Il semblerait que ce genre de
superstitions et de magie domestique soient bannies par le texte de référence.
A priori, cela n’empêche personne d’inscrire dans la loi une offense à la loi,
mais surtout à ses principes les plus fondamentaux.
« Si
un incendie se déclare le Chabbat, que Dieu nous en préserve, nos Maîtres, de
mémoire bénie, ont craint que le propriétaire de la maison qui brûle et les membres
de sa famille, en s’occupant à mettre à l’abri leur biens, dans leur précipitation
et leur affolement, oubliant le Chabbat, n’éteigne l’incendie. »[32].
« Nos Maîtres de mémoire bénie », dans leur bienveillance suggèrent
‘ils que le juif est tellement cupide qu’il oserait éteindre un incendie le shabbat,
pour sauver ses biens ! C’est totalement inacceptable. Rappelons donc, que
dans ce cas, il est interdit d’éteindre un feu le shabbat et a fortiori, un
incendie.
« Il
est défendu de mettre un linge sur une plaie qui saigne le Chabbat, car le sang
teint le linge ; à plus forte raison un linge rouge, car le sang lui donne
une plus belle couleur. »[33].
Serait-ce encore une insinuation de cupidité ? En effet, tacher du linge
de sang l’abîme et force à un nettoyage appuyé, ce qui est antiéconomique. En
revanche, un décès pour cause d’hémorragie, hormis les frais d’enterrement,
réduira les dépenses courantes engagées pour celui qui aurait vécu pour encore plusieurs
années, ce qui est précisément économique.
« Chaque
père à l’obligation d’initier ses enfants mineurs… le père devra les empêcher
de commettre toute infraction… S’il ne s’amende pas au moyen de paroles, il
devra le frapper avec un bâton, par exemple, mais ne lui donnera pas des coups
trop sévères, comme le font les pauvres d’esprit… »[34].
Cette précision est utiles aux pédagogues qui pensent que frapper un enfant,
avec ou sans bâton, est l’œuvre de pauvres d’esprits. Les riches d’esprit, non
seulement peuvent, mais doivent frapper, toutefois mesurément.
Je n’évoquerai,
ici, aucune règle sexuelle depuis que j’ai osé en parler à une fourmi. Elle
semblait m’écouter, mais n’a pas répondu. Elle m’inspirait un souhait de deux
ou trois bons millions d’années d’évolution supplémentaires afin d’atteindre un
degré d’intelligence proche du sien. N’ayant pas compris le sens de l’idée,
mais ayant dû faire face à son air dépité et son grand désarroi communicatif,
je préfère ne pas aborder le sujet. Je ne l’ai jamais revue depuis.
Le texte stipule ici les modalités
de désignations et les obligations du Roi.
17.14-15 : « …Je voudrais mettre un roi à ma tête, à l’exemple de tous
les peuples qui m’entourent, tu pourras te donner un roi… »TO.
Les conditions validant la
monarchie :
Approbation divine (17.15)
Membre du peuple (17.15)
Limitation du nombre de femmes, de trésors (17.17) et de
chevaux(17.16)
Copie de la loi sous contrôle des prêtres lévites (17.18)
Il est ici conceptuellement
contradictoire de voir un peuple qui à pour ordre et dessein de se distinguer
royalement des autres peuples, enclin à imiter le système politique des
peuplades environnantes. Jusqu’à présent, le système hiérarchique présenté
était dans l’ordre descendant suivant : dieu, prophète-guide, prêtes,
peuple. Ce système distinct des modèles monarchiques antiques courants, eut put
être aussi original qu’efficace. Le rédacteur se verra contraint d’orienter son
système afin qu’il soit crédible. En effet, la disparition progressive dans le temps
(inexistence effective) de dieu en tant qu’acteur actif et influent, autant que
celle du prophète-guide qui relaie la volonté divine, met en péril la crédulité
et la docilité du peuple en attente de signes et de prodiges avérant et
authentifiant la réalité divine. Le croyant affirmera que « l’éloignement
divin » et la non-réapparition d’un Maître-Prophète est due à la
responsabilité de prise en charge et d’autonomie du peuple sous la guidance
bienveillante des prêtres, évidemment. L’authentique problème réside dans le fait
qu’aucune manifestation divine envers aucun prophète, ni aucuns prodiges ni
miracles. La légende fantastique est facilement imposable pour des populations sous-développées,
non-instruites et contrôlées par la terreur. En revanche l’évolution instructionnelle,
culturelle et intellectuelle des populations antiques les conduisent
immanquablement à la remise en cause d’un dogme visant à l’obéissance aveugle à
une divinité dans le cas même de l’absence de tous signes de sa part. La
hiérarchie réelle ne se limitant qu’aux prêtres exploitant le peuple, ce
dernier risquerait de légitimement s’émanciper de l’autorité cléricale.
Autorité cléricale uniquement fondée sur la crainte du divin et de sa colère
répressive. A force de passivité divine, il devient impossible aux oppressés de
ne pas remettre en doute l’existence du dieu désignant les prêtres comme légataire
de son autorité. Il faut donc ajouter un pilier au système fragile et bancal.
C’est là tout l’intérêt d’un roi. Les règles définissant sa légitimité étant
fixé par les prêtres, et plaçant le roi sous leur contrôle permanent, il
devient le bras armé de l’hégémonie cléricale. Agent d’exécution administrative,
civile et militaire prétendu choisi par le divin, il compose la seconde
mâchoire de l’étau qui enserre le peuple, pour mieux juguler tout débordement
émancipateur. Le roi devient ainsi, un secrétaire général de parti et chef des
armées, dont l’éminence grise n’est autre que la nomenklatura lévite.
Après le transfert de pouvoir
décisionnel aux prêtres suivi de la sécurisation militaire et représentative de
par la nomination du roi, le rédacteur, place ici les privilèges lévites en
incluant une petite nouveauté.
« Il n’est accordé aux
pontifes, descendants de Lévi, à la tribu de Lévi en général, ni part ni
héritage comme au reste d’Israël : c’est des sacrifices de l’Éternel et de son
patrimoine qu’ils subsisteront. Ils n’auront point d’héritage au milieu de leurs frères : c’est Dieu
qui est leur héritage, comme il le leur a déclaré. Voici quel sera le droit dû
aux pontifes par le peuple, par quiconque tuera une bête, soit de gros ou de
menu bétail : il en donnera au pontife l’épaule, les mâchoires et l’estomac.
Les prémices de ton blé, de ton vin, de ton huile, les prémices de la toison de
ton menu bétail, tu les lui donneras. Car c’est lui que l’Éternel, ton Dieu, a désigné
entre toutes les tribus, pour remplir, en permanence, son ministère au nom de
l’Éternel, de père en fils, à jamais. Lorsque le Lévite, quittant l’une de tes
villes, une localité quelconque en Israël où il habite, viendra, de son plein
gré, à l’endroit élu par le Seigneur, il pourra servir au nom de l’Éternel, son
Dieu, comme tous ses frères les Lévites, qui se tiennent là devant l’Éternel.
Il jouira d’une portion égale à la leur, indépendamment de ses ventes sur les
biens paternels. »TO
Une fois encore[35]
le rédacteur insiste sur le fait que les lévites consomment les sacrifices et
offrandes et se voient livrer les primeurs agricoles. Comme si cela n’était pas
suffisant, il faut y ajouter « l’épaule, les mâchoires et
l’estomac. »TO
L’imprécision concernant «l’épaule »,
induit avec facilité l’attribution des deux pattes antérieures. En outre une
traduction moins répandue viserait à faire aussi correspondre la cuisse de
l’animale à zro’a. Vue la facilité avec laquelle les prêtres se
permettent d’étendre les affirmations du texte et de les généraliser à leur
avantage, le bénéfice des quatre pattes n’est pas loin. D’ailleurs, la
traduction de « mâchoires » est tout aussi discutables puisque que
tiré de לְּחָיַיִם – le’hayaim, “joues”.
Concernant l’estomac, si la traduction est conforme au sens moderne, de fortes
présomption à propos des tendances anatomo-descriptives antiques suggèrent de
considérer l’ensemble de la cavité abdominale lors de l’évocation de keivah.
En outre, les ruminants possédant plusieurs organes gastriques, l’imprécision à
défaut d’octroyer l’ensemble des abats abdominaux, pourra sans mal attribuer un
bonus dans le cas cité. Quand bien même, les portions resteraient ciblées et
précise, les prêtres continuent à percevoir de plus en plus de matière. Un
autre avantage substantiel consiste dans l’embauche automatique d’un lévite qui
viendrait se présenter au lieu de culte central et ainsi bénéficier de tous les
avantages qui y sont associés, au même titre que les officiants déjà en poste.
Un détail contradictoire attire l’attention : « indépendamment de ses
ventes sur les biens paternels. » TO
Alors qu’un temps plus tôt le texte
affirme encore que les lévites n’ont droit à aucun patrimoine, n’ayant que dieu
pour héritage, on nous annonce la possibilité de vente de biens paternels. C’est
sans compter l’ordre donné d’attribuer aux lévites « des villes et leurs
dépendances »[36].
Le nombre et les noms de ces villes sera révélé dans Josué 21.1-42. Cité d’Arba,
Hébron*, Libna, Yattir, Echtemoa, Holôn, Debir, Ayin, Youtta, Beth-Chémech,
Gabaon, Ghéba, Anatot, Almôn, Sichem*, Ghézer, Kibçaïm, Béthorôn, Elteké, Ghibetôn,
Ayyalôn, Gath-Rimmôn, Taanakh, Gath-Rimmôn!, Golân*, Beéchtera, Kichyôn,
Daberath, Yarmout, En-Gannim, Micheal, Abdôn, Helkhat, Rehob, Kédech*,
Hamot-Dor, Kartân, Yokneam, Karta, Dimna, Nahalal, Ramoth, Mahanaïm, Hesbon,
Yazer. Le texte conclut de par : « Toutes les villes appartenant aux
Lévites parmi les possessions des Israélites se montaient ainsi à quarante-huit
villes, indépendamment de leurs banlieues. »TO Le premier problème réside
dans le fait que sur quarante huit villes énoncées, le compte détaillé, n’en
révèle que 45 ! Ce, sans compter deux villes dénommées Gath-Rimmôn, et
deux autres dénommées Hébron. 21.23-25 : « … Puis, de la tribu de Dan :
Elteké et sa banlieue, Ghibetôn et sa banlieue. Ayyalôn et la sienne,
Gath-Rimmôn et la sienne : quatre villes. Et de la demi-tribu de Manassé : Taanakh et sa
banlieue, Gath-Rimmôn avec la sienne : deux villes. »TO. 21.11,13 :
« On leur donna donc la Cité d’Arba (père d’Anok), appelée aussi Hébron,
dans la montagne de Juda…”TO,” Mais aux descendants du pontife Aaron l’on donna la ville même de
Hébron avec sa banlieue…”TO. En outre, alors que 6 villes refuges doivent être
désignées[37], la présente énumération
n’en identifie que 4. Au delà des habituelles incohérences et contradictions,
c’est toute la perfidie sournoise et hypocrite du rédacteur qui est mise en lumière
ici. Alors qu’il ose, nous présenter les lévites comme des pauvres malheureux
sans héritage, raison pour laquelle il faut s’en occuper comme l’étranger, la veuve
et l’orphelin, il impose en contrepartie les avantages divers et privilèges de
ces exploiteurs nantis. Si nous devions récapituler, ce que le texte leur
confère simplement, nous obtiendrions ce qui suit.
Exclusivité d’office.
Tout pouvoir interprétatif, adaptif et décisionnel concernant la
loi.
Consommation des offrandes (viandes, farine, huile, vin).
Consommation d’une part des abattages alimentaires.
Perceptions des dimes sur les productions agricoles.
Perception des primeurs agricoles.
Perception du rachat des vies et des premiers-nés.
Obligation de la virginité de l’épouse.
Droit constant à la participation et aux privilèges du culte
central.
Transmission héréditaire des fonctions sacerdotales.
Exemption des astreintes militaires et des corvées agricoles, de
fait.
L’affirmation misérabiliste qui
souligne que les lévites « n’ont pas part à l’héritage territorial »
des tribus a du mal à masquer que les lévites, n’ont aucun besoin de
responsabilités territoriales supplémentaires. Cette charge incombe de fait aux
sous-tribus soumises, actives et productives, pour le plus grand bénéfice des
exploiteurs lévites.
Des versets 9 à 14, le texte met en
garde contre l’usage de coutumes divinatoires qui pourraient influencer la
conduite et le décisionnel du peuple, tout en instaurant l’obéissance au
prophète pour seule conduite à tenir. Les modalités de fabrication d’un
prophète, ou plutôt de la légende qui lui conférera véracité et autorité sont
dévoilées dans le texte à suivre. Le rédacteur introduit toutefois un argument
qui fait porter au peuple l’appel aux services d’un prophète. Cependant, lors
des passages évoquant cet état de fait, on peut noter des variations et des
évolutions concernant ce que les divers interlocuteurs (Yehvah, Moïse, le
peuple) affirment[38].
Évènements originaux
◖Ex20.14-17
« Or, tout le peuple fut témoin de
ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le
peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. Et [1] ils dirent à Moïse :
[2] “Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons entendre mais que
Dieu(elohim) ne nous parle point, nous pourrions mourir.”»TO
1ère Révision
◐I Dt5.18-24,26-27
« Or, quand vous eûtes entendu
cette voix sortir du sein des ténèbres, tandis que la montagne était en feu,
[1]vous vîntes tous à moi, les chefs de vos tribus et vos anciens, [1]en disant
: [2] «Certes, l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu), nous a révélé sa gloire
et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu de la flamme ; nous
avons vu aujourd’hui Dieu(elohim) parler à l’homme et celui-ci vivre ! Mais
désormais, pourquoi nous exposer à mourir, consumés par cette grande flamme ?
Si nous entendons une fois de plus la voix de l’Éternel(yehvah), notre
Dieu(eloheinu), nous sommes morts. Car est-il une seule créature qui ait
entendu, comme nous, la voix du Dieu(elohim) vivant(‘hayim) parler du milieu du
feu, et soit demeurée vivante ? Va toi-même et écoute tout ce que dira
l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu) ; et c’est toi qui nous rapporteras
tout ce que l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu), t’aura dit, et nous
l’entendrons, et nous obéirons.” [+] L’Éternel(yehvah) entendit les
paroles que vous m’adressiez, et il me dit : “J’ai ouï la voix de ce
peuple, les paroles qu’il t’adresse : tout ce qu’ils ont dit est bien dit. »TO
2ème Révision
◐II Dt18.15-22
« Absolument comme tu l’as demandé
à l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), au mont Horeb, le jour de la
convocation, quand [1]tu as dit: [2] “Je ne veux plus entendre la voix de
l’Éternel(yehvah), mon Dieu(elohay), et ce feu intense, je ne veux plus le
voir, de peur d’en mourir; [+]et le Seigneur(yehvah) me dit alors: “Ils
ont bien parlé. »TO
Modifications
[1] – ◖ : Ils dirent à Moïse / ◐ : Vous vîntes tous à moi… en disant. / ◐II : Tu as dit. – L’introduction
présentant le locuteur varie dans les trois cas pour un même évènement
relaté. Il faut bien distinguer la valeur d’une citation directe et rapportée.
Des reports corrects et authentiques, à plus forte raison prétendu d’émanation
divine, se doit d’être présenté sous la forme : 1- vous avez dit « citation
initiale exacte » ; 2 – vous dîtes : « citation initiale exacte » ; 3 – vous
vous exprimâtes ainsi : « citation initiale exacte » ; x – dit…prononcé…
exprimé… : « citation initiale exacte ». Une autre possibilité consiste en : dit…
prononcé… exprimé… QUE fut dit… prononcé… exprimé… le contenu de la citation
initiale exacte. Ici, nous sommes confrontés à une série de transgressions
lourdes. 1(◖) – Ils dirent : « citation originale de 21 mots en français traduits de 9 en
hébreu) » / 2(◐I) – en disant : « citation prétendue
originale concrètement ampoulée et modifiée de 117 mots en français traduits de
75 en hébreu) » / 3(◐II) – tu as dit :
« citation prétendue originale à nouveau condensée et altérée de 25 mots en français traduits de 16 mots en hébreu». [2] – Dans chaque version, les propos tenus
ne sont pas identiques comme démontré juste avant. [+] – Cette fois ce sont les propos de Yehvah
lui-même qui sont altérés, au sein d’un ajout tardif et absent de la version
originale. (◐I) – L’Éternel entendit les
paroles que vous m’adressiez, et il me dit : “J’ai ouï la voix de ce
peuple, les paroles qu’il t’adresse : tout ce qu’ils ont dit est bien
dit.” / (◐II) – et le Seigneur me dit alors :
“Ils ont bien parlé.” – Pour bien cerner la déclinaison du message initial vers ce que
souhaite obtenir le rédacteur, il suffit donc de redéployer la succesion
d’affirmations dissonantes. Affirmation originale : le peuple ne veut plus
entendre Yehvah directement de peur de mourir et demande à Moïse d’être
intermédiaire. / Première déclinaison : le peuple ne veut plus entendre Yehvah
directement de peur de mourir et demande à Moïse d’être intermédiaire. Yehvah
plussoie. / Seconde déclinaison : le peuple ne veut plus entendre Yehvah
directement de peur de mourir. Yehvah plussoie. Ce sur quoi le rédacteur evince
MOîse du role de seul intermédiaire et suggère l’apparition ultérieure de
prophètes divers et variés.
Une fois tout prophète suggéré
valide à la place d’un Moïse voué à disparaître, le rédacteur notifie le moyen
de validation et d’acceptation des futurs modérateurs, modulateurs,
modificateurs.
Remplacement
de Moïse. 18.18 : « Je leur susciterai un prophète du milieu de
leurs frères, tel que toi, et je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur
dira tout ce que je lui ordonnerai. »TO
Validation du prophète.
18.21-22 : « Mais, diras-tu en toi-même, comment reconnaîtrons-nous
la parole qui n’émane pas de l’Éternel(yehvah)? Si le
prophète annonce de la part de l’Éternel(yehvah) une
chose qui ne saurait être, ou qui n’est pas suivie d’effet, cette annonce
n’aura pas été dictée par l’Éternel(yehvah)… »TO
Le procédé,
de par, sa simplicité se présente comme un moyen incontestable de validation
des dires d’un prophète : si ce que le prophète prophétise se réalise, il
s’agit d’un prophète authentique.
Du fait que tous les prophètes
canonisés ont effectivement annoncé, au futur, des évènements qui se sont tous
plus ou moins exactement produits, on ne peut d’après la définition toraïque,
remettre en cause leur authenticité ni la valeur de leurs prédictions.
Il existe toutefois trois
considérations concernant la prophétie. La première, est celle admise par les
croyants : les prophètes sont authentiques car tout ce qu’ils ont prédit s’est
réalisé du fait que ce soit écrit et présenté comme tel. La seconde est celui
de la post-diction antidatée. Il s’agit simplement, soit de reporter des
évènements déjà survenus au futur en situant la date de la prédiction avant les
évènements décris.
Un quidam n°0, Q0-« émetteur »,
écrit par exemple, le 25 août 2000, alors témoin de la météorologie de la
semaine précédente et de ses conséquences : « Le 19 août au soir,
surviendra un orage terrible qui endommagera les récoltes et effondrera le bassin
d’orage, numéro 4, ai-je annoncé le 15 août. ».
Si un quidam n°1, Q1-« témoin »
des évènements lit cette déclaration le 26 août 2000, il peut confirmer qu’un
orage terrible est survenu le 19 août, endommageant les récoltes et effondrant
le bassin d’orage numéro 4, et que les évènements ont été annoncés 4 jours plus
tôt, d’après ce qu’il a lu. La date de l’annonce est fausse, pourtant c’est
écrit. Il est écrit que l’annonce a été faite le 15 pour le 19. Q1-« témoin »
relate les faits, en toute bonne foi d’après ce qu’il a lu, à un autre quidam,
Q2-« Relai » : « On m’a rapporté qu’il a été annoncé le 15 août,
que l’orage terrible survenu le 19 endommagerait les récolte et emporterait le
bassin d’orage numéro 4, ce qui s’est effectivement produit. » Un an plus
tard, un quidam supplémentaire, Q3-« Opportuniste », cherchant à tirer
un quelconque parti de la déclaration, peut affirmer : « Q2 a
rapporté que Q1 avait été témoin des évènements, bel et bien survenus, évoqué
par Q0 avant qu’ils surviennent, à savoir que les terres souffriront d’un
déferlement des eaux du ciel et de la terre. » Q0 est donc présenté et
validé comme un authentique prédicateur. Revenons donc à lui en envisageant
qu’il ait brodé son affirmation initiale.
Q0 : «Le 19 août au soir,
surviendra un orage terrible qui endommagera les récoltes et effondrera le
bassin d’orage, numéro 4, ai-je annoncé le 15 août. J’insiste sur le fait que
ce genre d’évènement n’est qu’une résultante d’excès humains, par la faute
desquelles, la perturbation d’un tout dans sa globalité sera irrémédiablement
sanctionnée de catastrophes. Je n’en reste pas moins qu’un humble
annonceur de ce que la conjoncture impose, et que seuls nos actes peuvent
infléchir. Il parait inévitable de devoir s’unir d’un même cœur, d’une même
voix, d’un même pas et s’en remettre à une gouvernance constructive et dotée
d’une autorité et d’une crédibilité incontestable, seule capable de mettre en
œuvre et d’accomplir uniquement ce qui est nécessaire au bien de tous.»
Comment, notre opportuniste pourrait
transmettre les affirmations de Q0…
Q3 : « Q2 avait pourtant rapporté
que Q1 avait été témoin des évènements, bel et bien survenus, évoqué par Q0
avant qu’ils ne surviennent, à savoir que les terres souffriront d’un
déferlement des eaux du ciel et de la terre. Il avait ajouté que ce
genre ces catastrophes seront la sanction de nos excès et nos fautes à
l’encontre de l’ordre du grand-tout. C’est ce qu’a annoncé l’humble relai de la
providence, Q0, si nous ne consacrons pas nos actions au changement. Remettons
nos cœurs, nos voix et notre conduite à l’autorité dont on ne peut contester la
crédibilité. L’unique, qui soit nécessaire de par ses œuvres et
accomplissements, au bien de tous. » A partir de là, chacun peut imaginer
les dérives, les associations, les extensions, qu’il est possible de générer au
fil des siècles, dans un milieu réceptif et favorable. A plus forte raison dans
le cas d’un milieu, sous-éduqué et sous-instruit, menacé de mort et de
répression sanglante en cas d’infidélité ou de désobéissance.
Notre démonstration révèle que
l’émetteur Q0 est un imposteur et un falsificateur. C’est vrai, si le 26, il
prétend qu’il a annoncé le 15 les évènements du 19. On peut toutefois envisager
une option à sa décharge. Il aurait, rappelé le 26, ce qu’il a publié le 15. Ce
qui signifie, qu’il a bien anticipé les évènements à l’avance. Pour comprendre
et entériner cette option, il nous faut remettre Q0 dans son contexte.
« Q0, responsable régional des eaux et forêts, et écologiste convaincu des
conséquences du réchauffement climatique, signalait la vétusté du bassin
d’orage n°4, colmaté à plusieurs reprises. La saison orageuse ayant grandement
éprouvé les structures latérales porteuses, son avis d’expert prévoyait la
possibilité d’une rupture, ne serait-ce dans le cas d’un orage violent. L’orage
en question avait été annoncé par le centre météorologique régional le 15 au
soir pour la nuit du 19 au 20. Le type de perturbation est généralement de
nature à générer une grêle dévastatrice en plus des précipitations soudaines et
considérables à attendre. Les dégats directs sur les récoltes, ont été majorée par
la rupture du bassin n°4 et les crues régionales… »
Notre Q0, était compétent dans son
domaine et capable de prévisions à court terme.
Prenons le
cas d’un conseiller politique d’un roi antique judéen, qui énonce ce qui suit.
« 1La situation est
de plus en plus tendue à l’est. Le tout-puissant empire Babylonien est
contrarié et exaspéré par nos infidélités et nos provocations. Il mobilise
actuellement ses armées et nos informateurs nous transmettent qu’ils sont prêts
à nous éradiquer au prochain affront. Le tout-puissant empire a pour coutumes
un genre d’exactions défini. 2Le tout-puissant promet donc en cas
d’infidélités ou de provocations de commettre à notre encontre son genre d’exactions
défini. Il faut donc nous amender, cesser les provocations, et rester fidèle au
tout-puissant, sous peine d’être annihiler. »
Selon notre schéma, voici donc les
propos avisés et authentiques prévision d’un Q0émetteur.
L’histoire se faisant, la prédiction s’avèrera juste. Il suffit donc à un Q3opportuniste
de sortir du contexte la partie 2 des prévisions de Q0 :
« Le tout-puissant promet… être annihilé. » ; puis à des Qn(n>3) manipulateur(s), de broder en d’en faire des prophéties.
La troisième considération au sujet
des prophéties concerne les inventions pures et simples, que l’on réussit à
faire admettre de gré ou de force, comme authentiques.
Voici donc le schéma général des principales
sous-modalités des prophéties.
Evènement
Affirmation
Annonce
Récit
Modalités
réel
vraie
intégrale
antérieur
prévision
réel
vraie
modifiée
antérieur
prédiction
réel
vraie
intégrale
postérieur
post-diction
réel
inspirée
adaptée
postérieur
manipulation
inventé
fausse
modifiée
postérieur
malversation
Il faut
admettre que les prophéties se profilent toutes selon certaines
caractéristiques récurentes. Toujours exprimées dans un style littéraire
artistiquement flou, elles sont présentées dans un language désuet, obscur ou
sybillin qui oblige et/ou permet l’interprétation. Si on devait les comparer à
une photographie, ce serait un cliché flou d’ovni, d’extraterrestre ou de yeti,
dont on ne connait ni la date, ni l’auteur. Lorsqu’elles présentent un
environnement géographique ou situe vaguement un personnage, elles sont exemptes
de toute datation précise. Les informations sur les prophètes ne sont fournies
que par les histoires qui les mettent en scène. Leur message est
constant : obéissez, soyez fidèles… ou soyez punis ou détruits. L’intérêt
de leurs prophéties est humainement nul, car ils ne prédisent aucun évènement
cohérent ou utile à connaître, ou n’anticipent aucune réalité du futur qu’ils
sont censés connaître. Ils ne s’adressent qu’à leur peuple. Enfin, ils
disparaissent tous au milieu de l’antiquité au plus tard vers le IVe siècle
AEC. Notons qu’on les aura fait exister plus longtemps que les interventions et
manifestations divines remarquables et spectaculaires qui disparaîtront peu après
la prétendue invasion de Canaan au XVIIIe siècle AEC.
Il faudra
seulement retenir que le prophète trouve pleinement sa place dans le schéma
gouvernant astérié progressivement mis en place suite à la disparition du divin
et du guide spirituel légendaire : roi et prophètes au cotés des prêtres
pour une meilleure exploitation du peuple. Si le roi et les moyens militaires
qu’il gère, est le bras armé du clergé, les prophètes sont le lien spirituel
maintenant l’illusion de l’existence du divin. Accepter, admettre et
reconnaitre un prophète, qui se défini comme intermédiaire du divin revient
immanquablement et implicitement à maintenir l’existence du divin.
Je citerai ici les dernières
« paroles » du dernier prophète, inscrit et répertorié comme
tel : Malachie 3.22-24.
«
Souvenez-vous de la Loi de Moïse, mon serviteur, à qui j’ai signifié,
sur le Horeb, des statuts et des ordonnances pour tout Israël. Or, je vous
enverrai Elie, le prophète, avant qu’arrive le jour de l’Eternel, jour grand et
redoutable ! Lui ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des
enfants à leurs pères, de peur que je n’intervienne et ne frappe ce pays
d’anathème. »
Je conclurai par le commentaire le
plus répandu concernant ce genre de laïus dit prophétique : « …on
attend encore… ».
Certains auteurs brillants ont
d’ailleurs répertorié jusqu’à 183 fins du monde prédites[39],
mais jamais constatées. C’est à se demander pour quoi les prophètes sont payés,
ou encore s’ils sont payés, mais plus encore, s’ils existent…
Le rédacteur nous ressert une fois
de plus, l’affectation de villes refuges, avec cette fois une autre variante.
Afin de bien cerner, évolutions,
variations, contradictions et divergences du concept, un tableau plus
synthétique est nécessaire.
Divergences sur l’attribution de villes refuges.
Pour
comble et pour le plus grand malheur du rédacteur et de sa crédibilité, rien ne
concorde dans l’état actuel des choses. Plus encore, sa négligence manifeste
des informations fournies dans d’autres parties vont causer sa perte lorsqu’il
se risquera à quelques ambitions territoriales futures.
« Que si l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), élargit ta frontière, comme il l’a juré
à tes ancêtres, et te donne la région entière qu’il a déclaré octroyer à tes
pères, à condition que tu t’appliques à accomplir toute cette loi que je t’impose
en ce jour, d’aimer l’Éternel, ton Dieu, et de marcher constamment dans ses
voies, alors tu ajouteras encore trois villes à ces trois-là. »TO
Rappelons
qu’il a été juré aux « ancêtres », un territoire s’étendant du Nil à
l’Euphrate[40].
Il s’agit là du dernier passage de
la torah, évoquant l’affectation des villes refuges. Cette partie semble donc
cohérente du fait de l’affectation de 3 villes uniquement en Canaan, dans l’attente
de la conquête future du Proche-Orient. Malheureusement, le narrateur Josué va
effondrer toute crédibilité à cette partie. Le territoire de la
« Terre » promise aux 12 tribus, est affecté et circonscrit. Il ne
devrait s’y trouver que 3 villes : 4 seront tirées au sort. Pour le cas,
où ce territoire soit celui à étendre dans le futur, il se trouve alors une
ville en trop. S’il s’agit du territoire déjà étendu, il manque 2 villes. Dans
tous les cas, tant les prétentions des auteurs que la crédibilité du discours
s’effondrent.
Un autre
détail amusant attire l’attention en 19.3 : « Tu devras en faciliter
l’accès et diviser en trois parts le territoire… »TO, ce que la
traduction secondaire présente différemment par « Prépare-toi une route et
divise en trois parties le territoire… »TS. Le verset original
énonce : « תָּכִין לְךָ, הַדֶּרֶךְ, וְשִׁלַּשְׁתָּ אֶת-גְּבוּל
אַרְצְךָ », ce qui signifie « prépare-toi la route, et divise
en trois la frontière de ton pays. ». Ma maîtrise de la géométrie est mise
à dure épreuve et mes lacunes dans cette discipline me permettent mal de
visualiser comment un trait peut partitionner simplement un plan en trois parts.
Il faudrait alors imaginer des rosaces, des trèfles, des patatoïdes ou des
trigonoïdes. L’ordre yehvahique stipule bien « la route » et non
« une, les ou des routes », ni une piste ou un chemin. Les
explicateurs s’enlisent dans l’exagération en tentant d’enfoncer le clou. Au
final, Plus que de se mettre le doigt dans l’œil, c’est leur clou qu’ils s’y
enfoncent : « 19.3 une route : Reliant les villes de refuge
(Makkoth 9b). Ces routes mesuraient 32 coudées (14,5 mètres) de large (Bava
Bathra 100b). ». Selon le texte, seules deux villes sont identifiées en
Canaan : Hébron et Sichem. C’est deux villes sont séparées par 80 km à vol
d’oiseau. Si nous extrapolons en considérant que ces villes sont approximativement
équidistantes et que nous options pour une configuration géométrique
minimaliste et théorique, cette route est un triangle de 80km de coté, soit de
240km au total. Cette solution n’est pourtant pas satisfaisante, car
l’inscription d’un trigonoïde dont les sommets sont situés à l’intérieur d’un
plan, ne permette pas de diviser la frontière en trois. Il faut donc un tracé
qui coupe la frontière en deux endroits, tout en passant par les trois points à
relier. Ceci nous conduit à envisager un chevron incurvé ou un oméga déformé.
Ce tracé partirait d’un point frontalier, passerait par une ville pour
atteindre un autre point frontalier, puis irait terminer à un autre point
frontalier et traversant deux autres villes. En situant la ville inconnue sur
le tracé optimal intégrant Sichem et Hébron et considérant les frontières
terrestres de Canaan telles que décrites par le texte, le tracé ne fait pas
moins de 179km. Par conséquent, il aura donc fallu aux envahisseurs, construire
une route de 179km de long, sur 14,5m de large, dans les terrains rocheux ou
sablonneux, ou escarpés et boisés du territoire décrit. Cette performance,
relève de l’exploit. Cette prouesse technique n’aura pu que faire pâlir les
ingénieurs romains, neuf siècles avant leur première route pavée[41]
dont les largeurs atteignaient péniblement 12 mètres.
Tout ceci
ne concerne que les villes dites « refuges » et les meurtriers
involontaires. Concernant les assassins, les versets suivants apportent à
nouveau les précisions concernant leur statut : condamné à mort.
Toutefois, un verset suscite une certaine perplexité.
19.13 : « Que ton œil
soit sans pitié pour lui ; tu feras disparaître d’Israël le sang innocent, et
tu t’en trouveras bien. »TO. La traduction est ici correcte. Il
s’agit donc bien de faire disparaître « le sang innocent ». Ce que
d’autres faits décrits corroborent comme pratique acquise. En outre, le
contexte du verset est celui de la définition de l’assassin. Ainsi, en plus de
faire disparaître « le sang innocent », qui n’est autre que celui de
l’assassin, il est possible de comprendre ici, que même s’ils sont renvoyés ad
pater, les assassins sont donc des innocents.
Après un
verset qui semble un peu perdu selon toute considération logique, traitant de
l’interdiction de déplacer la borne de son voisin (19.4), le texte s’attaque
aux faux-témoins. Survolé, le passage tend à faire comprendre que le faux
témoin sera puni selon les règles du Talion (Œil pour œil…). En revanche,
analysé avec plus d’attention, il révèle des contradictions et des
incohérences.
« Un témoignage isolé ne sera
pas valable contre une personne, quel que soit le crime ou le délit, quelque
faute qui lui soit imputée : c’est par la déposition de deux témoins, ou de
trois, qu’un fait sera établi. » TO
Cette version d’un témoignage
valide étend les règles récemment citées en Nb35.30 : « Dans tout cas
d’homicide, c’est sur une déclaration de témoins qu’on fera mourir l’assassin ;
mais un témoin unique ne peut, par sa déposition, faire condamner une personne
à mort. »TO ; ainsi qu’en Dt17.6 : « C’est sur la
déposition de deux ou de trois témoins que sera mis à mort celui qui encourt la
peine capitale ; il ne pourra être supplicié sur le dire d’un seul
témoin. »TO.
Alors que
plus d’un témoin était exigée dans les situations pénales à pronostic capital,
cette règle est finalement étendue à tout crime ou délit. L’énonciation de la
révision en première intention, aurait évité des reprises et des pertes de
temps. Le verset des Nombres affirme catégoriquement qu’une condamnation à mort
exige un témoignage. Si ce genre de lois avaient existé et perduré jusqu’aux
temps présent en étant appliqué quelque part, cela invaliderait la valeur
d’indices de présences, d’empreinte digitales ou d’analyse ADN comme éléments à
charge. Le meurtre serait donc toléré en l’absence de témoins.
Si nous
poursuivons, nous croisons le verset 19.16 : « Si un témoin
malveillant se présente contre un individu, pour l’accuser d’un
méfait… »TO. Ce verset met à défaut le verset qui exige deux ou trois
témoins nécessaires à la validation d’une accusation. Il ne peut y avoir un
témoin seul ou un témoin discordant parmi deux ou trois, puisque l’accusation
se fonde sur deux ou témoins, qui de toute évidence, se doivent d’être en phase
avec leur déclaration. Enchaînons sur la suite, 19.19 : « …vous le traiterez
comme il a eu dessein de faire traiter son frère… ». Le(les deux ou
trois ?) faux-témoin(s) écopera(ont) donc de la peine que risquait
l’accusé, s’il la malveillance est démasquée. Cela paraît barbare, mais selon
toute logique élémentaire, cela semble équitable. Le passage surenchérit en
19.21 : « … vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour
main, pied pour pied ! »TO. Ceci semble confirmer l’équivalence de peine à
infliger au témoin malveillant. Cependant, ceci est déjà induit par le verset
19.19, supra. Si vie pour vie, suggère que le faux-témoin sera condamné à mort
pour avoir tenté de faire appliquer cette peine au diffamé, qu’en est-il des
autres sanctions. La suite suggère qu’il existerait des peines mutilantes et
qu’un coupable pourrait être condamné à perdre œil, dent, pied, main…
En cas de
faux-témoignage induisant une condamnation à la mutilation d’un œil, d’une,
dent, d’un pied ou d’une main, le faux témoin écope de la peine. Rien jusqu’à
présent ne suggère des peines mutilantes, ni aucun délit n’y a été associé dans
le texte. Bien plus, toute cette déviance n’aboutit qu’à un irréalisme
pratique. Pour comprendre cet état de fait, il nous faut rapporter ici le
verset Dt25.11 : « Si des individus ont une rixe ensemble, un homme
avec un autre, et que la femme de l’un, intervenant pour soustraire son mari à
celui qui le frappe, porte la main sur ce dernier et le saisisse par les
parties honteuses, tu lui couperas le poing sans lui accorder aucune
pitié. ».
Nous sommes
donc confrontés à un cas ou l’application stricte et correcte du Talion, est
impossible. En effet, admettons le cas où l’intervention manuelle de la femme
n’induit pas seulement une incapacité temporaire réversible, mais bel et bien
une action vulnérante définitive. Elle broie à l’aide sa main (quelle
force !) ou de son poing (traduction incorrecte de כַּפָּהּ – kafah, « Sa paume »), les parties génitales
d’un protagoniste d’une rixe. On ne peut en retour pas lui broyer de
testicules, et l’équivalence approchée devant induire une ovariectomie, ne
semble pas suggérée. Nous sommes donc dans un schéma ovaires contre testicules
qui abouti à main contre testicules. A quoi servait une énumération anatomique
régissant le Talion, dès qu’il existe des cas qui le mettent en défaut.
Stipuler « l’équivalence la plus stricte possible », aurait été une injonction
plus praticable et ainsi le plus parfaitement équitable possible. Envisageons
d’autres cas. Les hommes se battent, et cette fois, c’est d’un coup de pied
qu’un des adversaires se voit castré. Quelle peine appliquer ? Castration
en retour ou amputation du pied ? Continuons… Un cul-de-jatte mord un
homme à la jambe. L’infection consécutive de la plaie exige une amputation.
Ampute-on au cul de jatte un bras ou procède-t-on à une avulsion
dentaire ? Un aveugle se saisit de la chevelure d’une victime et lui verse
du vitriol sur les yeux… Cette démonstration carambolesque souligne le non
moins grotesque, inapplicable, simpliste, irréaliste, barbare… du Talion. Le trait avec lequel nous soulignons est ici
double et de la largeur d’un arbre qui masque une forêt. Du fait que le Talion,
conduit aisément à des impasses logiques et qu’un enfant de 11 ans aurait pu le
formuler différemment afin que la loi ne soit pas mise en défaut, la question
récurrente est : « Comment considérer une loi, simpliste et inapplicable
prétendue édictée par une divinité qu’on voudrait considérer parfaite et
supérieure, conduisant à des impasses logiques et pratiques ? »
Le premier
verset du chapitre défini très simplement le thème : « Quand tu
t’avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras
cavalerie et chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, n’en sois
pas effrayé ; car tu as avec toi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
qui t’a fait sortir du pays d’Égypte. »TO
Jusque là,
tout va bien pour les israélites, puisque Yehvah les accompagne à la guerre. Comment
craindrait-on d’aller en guerre avec le tout-puissant créateur et régisseur du
monde à ses cotés ? Mieux encore, la suite enjoint « le
prêtre », sans toutefois préciser lequel, à exhorter les troupes, en
commençant par : « 20.4 Car c’est l’Éternel, votre
Dieu, qui marche avec vous, afin de combattre pour vous contre vos ennemis et
de vous procurer la victoire. »TO. Yehvah n’est plus sensé se
battre avec, mais bien devant ! D’où on peut s’interroger sur l’utilité
d’une armée dans ce cas. Il n’est plus question d’armée, mais de bande de fossoyeurs
pillards qui passeraient tranquillement après l’éradication de l’ennemi manu
divinorum. Malgré tout, vient ensuite l’intervention de préposés qui
procèdent à une élimination des exempts et inaptes. Doivent rentrer chez
eux : qui a bâti une maison neuve (20.5), qui a planté une vigne (20.6),
qui est jeune fiancé (20.7), qui a peur (20.8). Pour les 3 premiers cas, le
motif est qu’il risquerait de mourir dans la bataille et de voir un autre
bénéficier de son investissement (20.5,6,7).
Rappelons
que promesse est faite de voir Yehvah en pointe, combattre pour le peuple. Pour
le cas, on se demande comment le peuple en arrière risquerait de mourir. Sauf
en cas de défaite ou de débordement de ce dieu tout-puissant, ce qui est pour
le moins douteux, dans tous les sens du terme. Le dernier cas, évoque que le
lâche craintif, pourrait décourager ses compagnons (20.8). Ce cas aussi est problématique,
et à deux titres. D’abord, on se demande toujours de quoi il a peur, puisque
son dieu tout-puissant est sensé combattre pour lui. Ensuite, parce que, même
s’il devait combattre, il le ferait aux cotés de son dieu tout-puissant. La
crainte est alors un désaveu cruel de la capacité yehvahique et de la
confiance, pourtant exigée aveugle, que le peuple doit lui porter.
En aparté, rappelons que jusqu’alors,
et toujours selon la légende, Israël n’aura entretenu conflits que des
opérations d’éradications et plus précisément de femmes et d’enfants innocents
et sans défense. Il est en effet facile de se croire tout puissant face à des
peuples du désert, mal équipés ou organisés, en cas de victoire. Légende pour
légende, les rédacteurs auraient au moins pu inventer des récits épiques et
héroïques, plus que de sordides histoires dépeignant des massacres abominables
faisant insulte à l’honneur militaire et aux règles de la guerre. Cet état de
fait demeure inévitable pour des auteurs qui n’ont pas dans leur vocabulaire le
mot honneur et bien moins encore son concept dans leur moralité. Si Israël dans
son histoire réelle récente, n’a connu pour toute « guerres » que des
escarmouches régionales dont il est sorti tant bien que mal vainqueur, qui
laisse croire en sa toute puissance ; on peut ne pas donner cher de la
peau d’une petite armée arrogante de réputation surfaite, suréquipée pour du
maintient de l’ordre et de la répression disproportionnée, en cas de conflit de
haute intensité face à une armée moderne, et non plus des enfants armés de lance-pierres.
Avec un oncle prénommé Sam en tant qu’éminence grise géopolitique et des
populations voisines plus soucieuses du coût des denrées alimentaires que de
celui du pétrole qu’ils possèdent pourtant, il est fort à parier et
heureusement (pour nous), que jamais de guerres n’auront lieu.
Hormis, le
cas des fiançailles et la crainte éventuelle de se battre par doute viscéral de
la capacité yehvahique à assumer quoi que soit, donc très légitime dans ce cas,
les autres cas, ne concernent que d’éventuelles campagnes futures et non la
conquête de Canaan. Rappelons qu’à ce stade, les israélites n’ont pas encore
passé le Jourdain et ne sont qu’un peuple itinérant. Par définition, aucun n’a
donc pu construire de maison ni planter de vigne. On peut pinailler sur le
sujet, mais l’incongruence des conditions d’aptitudes prête, quoiqu’il en soit
à sourire. Rien n’a précisé dans le texte comme pour d’autres consignes,
« lorsque vous serez installés » ou « en entrant dans le
pays ». L’un ou l’autre, auraient évité tout doute sur la portée de ces
commandements. Concernant plus précisément l’invasion de Canaan, on oublierait
presque à ce stade, qu’une partie des tribus à refusé d’y rentré pour rester du
coté oriental du Jourdain[42] :
Ruben, Gad et la moitié de Manassé. Moïse à accordé ce privilège en échange de
la promesse de la participation de ses tribus à l’invasion de Canaan. De plus,
on nous révèle clairement qu’ils ont bâti juste avant ladite invasion de Canaan
« 14 villes fortes et parcs à bétail ». Tout porte à croire
qu’une ville est occupée par des maisons. C’est exploit est prétendu avoir été
accompli juste avant l’entrée en Canaan. Ainsi, les derniers commandements fixant
les règles d’aptitude à la guerre, exempte les deux tribus et demi, Ruben, Gad
et Manassé, d’engagement dans la conquête. Soit Moïse s’est fait avoir, soit
Yehvah, l’a désavoué, soit le rédacteur est contradictoirement négligent.
L’arnaque est totale. Aux échecs, cela ressemblerait de près ou de loin à un
« clouage consécutif à attraction ».
Les
versets suivants suggèreront de proposer la paix à une ville avant toute
éradication (20.13) et prise de femmes, enfants, animaux et tous biens en guise
de butin (21.14). Ceci ne concerne pas les peuples résidant en Canaan qu’il
faut exterminer (20.17) : « le Héthéen et l’Amorréen, le Cananéen et
le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen. »TO
Peu après sera indiqué la déférence
due aux arbres entourant une ville assiégée et les conditions d’abattage.
« Si
l’on trouve, dans le pays que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
te donne en possession, un cadavre gisant en plein champ, et que l’auteur du
meurtre soit resté inconnu… »TO.
Rien ne précise systématiquement
l’origine de la mort abandonné en pleine nature. Quels moyens et compétences
légistes pour l’époque, permettrait de préciser l’origine de la mort pour un
individu décédé depuis plusieurs mois, gisant dans le désert, et dévoré par
chacals et vautours ? Quand bien même celui-ci aurait été assassiné par
strangulation…
Le chapitre poursuit par :
« 21.2 …tes anciens et tes juges s’y transporteront, et
mesureront la distance jusqu’aux villes situées autour du cadavre. »TO.
L’opération s’amorce d’une manière qui semble plus simple qu’il n’y paraît.
Comment un groupe d’individus antiques à leur époque peuvent-ils réaliser un
centrage géo-localisateur simplement à l’aide de mesures primaires, de moyens
terrestres de déplacement, et sans moyens d’orientation précis ni de
cartographie, restera un mystère. Imaginons un instant, qu’un individu soit
tombé ou ait été projeté le long d’une falaise bordant un plateau rocheux tel
que celui de Massada, en plein désert, à plusieurs dizaines de kilomètres de
toute ville. L’individu gît depuis un certain temps sur un surplomb rocheux à
mi-hauteur et sera aperçu par une patrouille ou des caravaniers. Cela offre de
belles perspectives d’exploit sportif et topographique autant que l’impossibilité
pratique et technique de toute localisation précise.
Admettons
que les anciens citadins réussissent un tel exploit, en l’espèce d’un azimut
brutal de quelques dizaines de kilomètres dans un désert escarpé (si le cadavre
gisait sur les flancs du mont Hermon[43],
s’en serait aussi cocasse), même si le problème ne traite pas de chauve-souris
enragée, les injonctions des versets suivants corsent l’affaire. Il s’agira pour les anciens de la ville la
plus proche de venir « briser la nuque »TO/ « Décapiter »TS
(21.4) d’une génisse jamais affectée au travail (21.3) dans un « bas-fond »TO/ « fleuve
rapide »TS éloigné de tous labours ou semailles (21.4), afin de
se laver les mains au-dessus (21.6) et de prononcer une formule d’innocentement
(21.7-8), en présence des pontifes (21.5)…
Au sujet
des pontifes, le rédacteur ne manque jamais une occasion de les placer pour
toujours plus insister sur leur caractère indispensable et sacré :
« Puis s’avanceront les pontifes, descendants de Lévi ; car ce sont eux
que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
a désignés pour le servir, pour prononcer les bénédictions en son nom, et c’est
par eux qu’est jugé tout débat, tout dommage. »TO.
Il n’en demeure pas moins que le
concept reste obscur. Une ville proche d’un cadavre se voit impliquée dans une
démarche d’expiation pour ce mort avec lequel elle peut n’avoir aucun lien.
Sans compter le sacrifice de la génisse qui dans tous les cas, n’a rien à voir
dans l’affaire. Cette habitude de massacrer des animaux pour les fautes des
hommes afin de plaire à leur dieu, devient toujours plus navrante.
« Quand
tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en
ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers[1]; si tu remarques, dans
cette prise, une femme de belle figure, qu’elle te plaise, et que tu la
veuilles prendre pour épouse[2], tu l’emmèneras d’abord dans ta maison; elle se
rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive[3],
demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère[4], un mois entier.
Alors seulement, tu pourras t’approcher d’elle et avoir commerce avec elle [5],
et elle deviendra ainsi ton épouse [2]. S’il arrive que tu n’aies plus de goût
pour elle, tu la laisseras partir libre de sa personne, mais tu ne pourras pas
la vendre à prix d’argent : tu ne la traiteras plus comme esclave [2], après
lui avoir fait violence [5]. »TO
[1] : prisonniers – Comme
précisé plus avant, les hommes du clan vaincu son tous passés par le fil de
l’épée. De fait, les prisonniers sont donc constitués de femmes et d’enfants.
[2] : épouse – On retrouve
cette considération deux fois… lorsque désirée. Mais en cas de désintérêt, son
statut change. Sa réelle considération et l’attitude à son égard sont enfin
révélées : « tu ne la traiteras plus comme esclave ». Soit le
statut d’épouse était une façade dans ce cas, soit l’épouse est considérée
comme esclave pour ce genre masculin là.
[3] : rasera la tête, coupera
les ongles, dépouillera le vêtement de captive – Outre la barbarie du
traitement, la question du vêtement de captive est intrigante. Il faudra bien
faire porter un vêtement à cette femme rasée aux ongles coupés. Le pyjama rayé
était-il à la mode à cette époque reculée ? On ne le saura jamais.
[4] : pleurera son père et sa
mère – Induit implicitement que non seulement les hommes sont exterminés, mais
que leurs épouses aussi.
[5] : avoir commerce avec elle
– Si le jeune marié consomme en effet le mariage, il semble que ce soit de manière
plus que douteuse car on nous signale la teneur des rapports en fin de
passage : « lui avoir fait violence ». Ainsi la forme du rapport
charnel en cas de mariage entre une captive et son maître est le viol. Cela
pourrait très bien signifier, in extenso, qu’un époux doit user de violence
avec sa femme pour assouvir ses instincts. Vient immédiatement à l’esprit une
scène du film Kadosh[44],
où un personnage religieux « honore » sa femme pour la première fois.
Il faut toutefois supposer qu’il s’agisse d’un acte charnel. Car se déroulant
sous un drap, la scène pousse à se demander s’il n’est pas en train de
déraciner une souche. On peut toutefois en douter, car selon toute vraisemblance,
sa jeune épouse est allongée sur le lit, et on ne voit pas comment une souche
d’arbre réussit à se glisser dans le décor. Pour être réaliste, cette scène
aurait dû se dérouler dans le noir pour être conforme au dogme.
On
retrouvera plus loin, dans l’œuvre cinématographique citée, ce même individu
battre sa femme à coups de fouets, ce qui est encore irréaliste car de nos
jours, les coups de poings sont plus pratiques et rapides à mettre en œuvre du fait
de l’absence de besoins d’accessoires. Les accessoires de cuirs, certes
réservés aux hommes ne sont utilisés que pour la prière via l’usage des
phylactères[45].
Une
dernière remarque qui revient sur le mariage avec la captive : le mariage
avec des étrangers n’est-il pas proscrit par la loi ? Serait-ce là, une facilité
permissive, pour encourager un contingent pervers à se motiver pour la
bataille ? A méditer…
Le passage
en lui-même ne présente rien de foncièrement émoustillant. Il décrit le cas d’homme
marié à deux femmes qui dédaignerait la mère de son aîné et l’obligation qu’il
a malgré l’affection supérieure qu’il porte à la seconde de respecter le droit
d’aînesse du premier enfant. Seule l’introduction souligne la mentalité machiste
du rédacteur : « Si un homme possède deux femmes… »TO.
Selon le sens entendu, le terme posséder s’applique en général aux biens inertes
voire pour certains, au bétail. Mais comme nous l’avons déjà compris, selon la
torah, la femme se possède au même titre qu’un objet ou un animal.
« Si
un homme a un fils libertin et rebelle, sourd à la voix de son père comme à
celle de sa mère, et qui, malgré leurs corrections, persiste à leur désobéir,
son père et sa mère se saisiront de lui, le traduiront devant les anciens de sa
ville, au tribunal de sa localité, et ils diront aux anciens de la ville :
“Notre fils que voici est libertin et rebelle, n’obéit pas à notre voix,
s’adonne à la débauche et à l’ivrognerie.” Alors, tous les habitants de
cette ville le feront mourir à coups de pierres, et tu extirperas ainsi le vice
de chez toi ; car tout Israël l’apprendra et sera saisi de crainte. »TO.
Je me suis longtemps demandé si je
devais où non commenter ce passage illustrant tant la profondeur et
l’efficacité de la pédagogie toraïque, que la considération des enfants et de ses
marges éducationnelles. Écœuré et navré, j’ai finalement opté pour ne souligner
que le fait qu’on ne considère que le cas d’un fils, omettant qu’il puisse y
avoir aussi des filles rebelles.
« Quand
un homme, convaincu d’un crime qui mérite la mort, aura été exécuté, et que tu
l’auras attaché au gibet, tu ne laisseras pas séjourner son cadavre sur le
gibet, mais tu auras soin de l’enterrer le même jour, car un pendu est chose
offensante pour Dieu(elohim), et tu ne dois pas souiller ton
pays, que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
te donne en héritage. »TO
A nouveau,
nous sommes confrontés à un édit paradoxal. La justice que Yehvah à commandé,
induit donc des potentielles peines de pendaison. Jusque là rien ne choque
plus. Mais ces mêmes peines de pendaisons, sont « chose » offensante
pour le dieu qui la fait mettre en place. N’aurait-il pas pu simplement bannir
la pendaison du panel répressif ? Cela nous permet donc de remettre en
évidence le caractère contradictoire et bipolaire de la divinité présentée ici.
Le
chapitre énonce dans sa première partie des lois concernant la restitution
d’objets perdus, l’assistance à animal domestique en difficulté, l’interdit de
travestissement, la capture d’oisillons, la mise en place d’un parapet à
toiture, divers interdits de mélanges et l’obligation de faire des cordons à franges
aux coins des vêtements.
« Si
un homme, ayant épousé une femme et cohabité avec elle, la prend en haine,
invente contre elle des prétextes d’accusation et répand sur son compte un
bruit calomnieux, en disant : “Cette femme, je l’ai épousée ; et
en m’approchant d’elle, je ne l’ai point trouvée vierge”, le père et la
mère de la jeune femme se nantiront des preuves de sa virginité, qu’ils
produiront devant les anciens de la ville, au tribunal. Et le père de la jeune femme
dira aux anciens : “J’avais donné ma fille pour épouse à cet homme,
et il l’a prise en haine ; et maintenant il invente des prétextes d’accusation, disant :
“Je n’ai pas trouvé chez ta fille le signe de la virginité.” Or,
voici la preuve de la virginité de ma fille !” Et ils déploieront le
drap devant les anciens de la ville. Alors, les anciens de cette même ville se
saisiront de l’homme et le châtieront ; Mais si cette accusation était
vraie, si la jeune femme n’a pas été trouvée vierge, on la conduira à l’entrée
de la maison de son père, et les gens de sa ville la lapideront jusqu’à ce que
mort s’ensuive, pour avoir commis une infamie en Israël en se prostituant dans
la maison paternelle. Et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. »TO
Dans la série
« Satisfait ou remboursé de son achat » voici la manœuvre
« Comment utiliser un produit avant de le retourner sans frais au
fournisseur », extrait de notre très pratique Levy and son’s swindling
tactics[46], non illustré,
en 5 volumes.
Nous nous trouvons dans la
situation où un homme ayant essayé la jeune épouse qu’il possède depuis peu, se
voit insatisfait de son expérience ou de sa performance. De quels moyens
dispose-t-il pour s’en débarrasser à bon compte.
Primo, le coup de pouce de la
chance. En effet, il existe certaines conditions physiologiques qui,
naturellement, vont engendrer prématurément et ainsi longtemps avant tout
rapport sexuel, la rupture de l’hymen. D’autre cas voient la femme naître sans
hymen ou avec un hymen naturellement hypotrophié, disposer d’un hymen dit
complaisant qui ne rompra pas.
Ce sont des cas pour lesquels tout
le monde pourrait être de bonne foi, en particulier la jeune femme, vouée
malgré tout d’après une loi primitive et simplette à une funeste et douloureuse
fin.
Secundo, le cas de l’homme désireux
de se débarrasser de l’épouse. Il lui suffit de se débarrasser d’un drap
éventuellement taché et de présenté un drap immaculé. On peut tenter de se
mettre dans la tête d’un esprit retord et averti, qui envisagerait différentes
variantes à l’encontre d’une jeune vierge antique peu éduquée, (ce qui peut
sembler être le cas général, tant le tabou sur la sexualité locale est pesant),
pour préserver le drap : faire chevaucher sa partenaire, en comptant sur
sa toison pubienne masculine pour circonscrire l’épanchement de tout flux
sanguin. Ou encore, toujours en comptant sur l’ignorance de la jeune femme :
opter pour un rapport anal ou superficiel fricatif.
Tertio, le cas des parents
« prévoyants », il suffit de tâcher suffisamment savamment et
précisément un drap d’un sang frais quelconque, ce qui constituerait une
contre-preuve en cas de présentation d’un drap blanc par le mari. Vu le niveau
supposé de la capacité d’authentification biologique de l’époque, le statut-quo
juridique sera inextricable. D’ailleurs ce cas n’est pas traité, au cas où il
survienne.
Si,
innocente ou non, la femme devait être condamnée, ce serait donc à mort par
lapidation. Si l’homme devait être condamné, ce serait à une amende, des coups
de fouets et l’interdiction de répudiation de l’épouse. Qui est vraiment puni
dans ce cas ? Que sera la vie d’une épouse éternelle, prise d’emblée à
parti par son « possesseur », humilié, battu, désavoué et taxé à
cause (grâce ?) à elle ? Un peu plus d’équité voudrais que la jeune
femme soit libérée, voir que l’homme soit taxé et/ou lapidé. A ce stade on peut
tout essayer d’imaginer pour rétablir l’équilibre. Mais c’est sans compter, le
point de vue macho-métayiste des auteurs de l’époque pour ne pas suggérer que
cela provienne de Yehvah, prétendu édicteur de ces commandements. Toujours dans
un souci de parité et d’équité, s’il n’existe aucun moyen de vérifier la
virginité de l’homme, de quel droit un moyen plus que douteux imposerait de ne
vérifier celle de la femme, plaçant la mort à la clef en cas d’infirmation.
Je note
aussi ici, car passé sous silence depuis l’apparition du fait, que le peuple
est désigné comme bourreau exécutif, sans que l’on lui demande son avis. On
peut s’interroger sur la participation d’enfants au caillassages.
Enfin et pour dernière touche sur
le sujet, on remarque que le crime concerne au final, l’acte de
« prostitution dans la maison de son père ». Cela suggère que le
rapport s’est donc passé dans la demeure paternelle de la femme. C’est faux,
car la traduction de לִזְנוֹת בֵּית אָבִיהָ – liznot
beit aviah, signifie « prostituer la maison de son père ». Ceci
doit faire considérer la lignée familiale paternelle entière et son prestige
plus que le bâti matériel. C’est donc l’honneur familial, réduit ici à la réputation
paternelle (donc toujours masculine), qu’on lave par une exécution atroce d’une
enfant et non un crime sexuel qui n’en est pas un. En effet, rien, n’est
criminel dans l’acte sexuel, le reproche ne peut concerner, en cas de rapports
antérieurs au mariage, non avoués, qu’une simple tentative de tromperie ou un
mensonge. Comment faire dans le cas d’une orpheline. La défense est stipulée
mise en œuvre par le père et la mère, sans qu’une autre alternative ne soit
proposée s’ils avaient disparus. Qu’on l’admette ou pas, c’est bien une lacune
juridique de plus, qui peut engendrer des conséquences significatives pour la
vie d’une personne.
« Si
un homme est surpris ayant commerce avec une femme mariée, ils mourront tous
deux également, l’homme qui a eu commerce avec la femme, ainsi que cette
dernière. Et tu feras disparaître ce mal en Israël. »TO
Gardons-nous ici tant
d’interpréter, que d’extrapoler, de faire d’abstraction, d’élargir le sens… de
la loi yehvahique supérieure et parfaite par définition. Ainsi, cette loi ne
peut être et ne doit être tronquée, interprétée ou appliquer avec précision et
négligence. Tout cela afin d’en rire un peu plus avant le commentaire dit
« utile ».
Je recommande de se préparer psychologiquement
à affronter l’affirmation qui va suivre tant sa simplicité la ridiculise
apparemment d’elle-même tout lui confèrent un effet miroir, qui éprouve le
caractère apparemment si évident de la loi énoncée. J’insiste sur le fait que
le seul et unique but ici, est de suggérer un sourire.
La loi stipule très clairement
qu’un homme ayant une relation avec une femme mariée, doit être, tout comme
elle, mis à mort. Cela inclut-il lui et sa femme ? Il s’agit bien du cas
d’un homme qui a une relation avec une femme mariée ! (Sourire ?)
Cette très mièvre remarque ne
prélude qu’à l’interrogation sur la formulation. Le statut marital de l’homme
n’est pas précisé. Pourquoi la loi n’est pas formulée comme suit : « Si
un homme et une femme mariés… » ? La vrai question, qui ne sera
jamais ni posée, ni élucidée par la torah : « Si un homme marié … a
commerce avec une femme… ». A qui profite ce vide juridique… ?
La loi considère-t-elle le cas
d’une femme qui ne révèle pas à son amant qu’elle est mariée ? Enfin, cette
loi intègre t’elle des mesures de clémence pour des adultérins, parents
d’enfants, ou encore une femme enceinte ? Bien sûr que non ! Une
erreur ou un débordement humain est bien plus grave pour ce dieu que la multiplication
d’orphelins et la préservation à tout prix de structures sociales basées sur un
verrouillage marital aveugle, toutefois très permissif et regorgeant
d’échappatoires à de nombreuses autres occasions (outre ce genre de cas), pour
les hommes uniquement.
« Si
une fille vierge est fiancée à quelqu’un, et qu’un homme, la rencontrant dans
la ville, cohabite avec elle, vous les conduirez tous deux à la porte de cette même ville et les ferez
mourir par lapidation : la jeune fille, par la raison qu’elle n’a pas crié à
l’aide, étant en pleine ville ; et l’homme, par la raison qu’il a abusé de
la femme d’autrui. Et tu extirperas le mal du milieu de toi. Mais si c’est dans
les champs que l’individu a rencontré la jeune fiancée, s’il lui a fait
violence en cohabitant avec elle, cet homme qui a cohabité avec elle mourra
seul; et à la jeune fille tu ne feras rien: elle n’a rien commis qui mérite la
mort. Car, comme si un homme se jetait sur un autre et le tuait traîtreusement,
ainsi s’est passée la chose. »TO
Après le cas de la femme mariée, voici, un cas concernant la femme fiancée. Celui de la femme célibataire (vierge) suivra. La traduction édulcore le sens des rapports. « Cohabiter », traduit ici « Violer ». La première partie du texte condamne donc à mort le violeur et sa victime qui n’aurait pas crié. Rappelons que dans le cas d’une condamnation à mort pour un crime donné, la loi a révélé dernièrement, très formellement, qu’il faut deux ou trois témoins oculaires pour condamner à mort. Les circonstances impliquant donc une condamnation à mort sont ici : le viol d’une jeune fiancée silencieuse devant au moins deux témoins. Cela implique qu’aucun recours ou mise en examen n’est possible sans la présence de témoin, que la victime crie ou pas. Qu’en est-il du cas d’un agresseur qui menacerait sa victime, la bâillonnerait, l’assommerait, la droguerait, l’isolerait dans un sous-sol… La jeune fille serait tout autant lapidée. Quant à l’agression en plein champ, la présence d’au moins deux témoins étant plus que contingente, la sécurité d’une jeune fiancée, n’est aucunement garantie. C’est pourquoi, cette loi comme tant d’autres inapplicable est deplus pauvre en potentiel dissuasif. L’auteur aurait pu toute sa psychopathologie et sa capacité à mettre en avant la barbarie de son dieu en lui faisant dire quelque chose comme « Tout violeur subira les pires tourments de l’enfer. Il sera maudit par la divinité dans la vie, et dans la mort, durant laquelle il subira quotidiennement, éternellement et au centuple ce qu’il a fait subir et pire encore. Deplus, pris sur le fait, ses biens lui seront confisqués au profit de la victime, et ses enfants mâles la serviront à vie comme esclaves (du fait que les fils payent pour la faute des pères sur trois ou quatre générations…), et seront castrés afin de ne pas transmettre une perversité héréditaire. Le violeur sera aussi castré. Il sera enchaîné à perpétuité dans une prison de Gomorrhe, où il sera en plus forcé de travailler jusqu’à sa mort pour indemniser sa victime… Puis dieu purifiera la victime et la rendra à nouveau vierge en plus d’être sainte, veillera sur elle le restant de ses jours et bénira toutes ses œuvres et celles de ceux qui l’aimeront… Ainsi parle et procède dieu de morale et de justice, se souciant plus de préserver la valeur morale de qui pécherait par ses actes et l’intégrité des innocents qui pourraient être victimes, plus que faire lapider ceux qui planteraient des arbustes, même près des autels… Et à tout célibataire pervers et défaillant qui songerait à abuser d’un enfant, je recommande l’isolement et la masturbation, et à tout homme marié, je recommande de se vouer à son épouse…». On peut certes imaginer des tentatives encore plus dissuasives et préventives, tout en continuant à s’inspirer partiellement du style de base.
Nous trouvons ici des précisions
utiles à propos des modalités de « dédommagements » par rapport à la
première évocation du cas, faite dans l’Exode : les auteurs ne peuvent
plus se défiler tant l’affirmation nouvelle est claire.
« [1] Si un homme, rencontrant une
fille vierge non fiancée, la surprend et abuse d’elle et qu’ils soient pris sur
le fait, l’homme qui a eu commerce avec elle [2] donnera au père de la jeune
fille cinquante sicles d’argent, et [3] elle deviendra sa femme, parce qu’il
l’a violée ; [!!!]il ne pourra la répudier de sa vie. »TO
« [1] Si un homme séduit une vierge
non encore fiancée et cohabite avec elle, [3] il devra l’acquérir pour épouse.
[2]Que si son père refuse de la lui accorder, il paiera la somme fixée pour la
dot des vierges. »TO
Divergences
[1] – ◐ : L’homme rencontre, surprend, abuse… et ils doivent être « pris sur le
fait ». / ◖ : L’homme séduit et cohabite. Les versions divergent. La nouverse semble insister
sur l’impératif de flagrant délit, qui seul peut induire la mise enpratique de
la loi développée dans son ensemble. Cela signifie, que tant que l’acte n’a pas été
surpris, aucune contrainte ne pet être imposée au violeur. En outre, le cas
d’une plainte de la victime n’est pas évoqué. Quel que soit le cas, aucune
intervention ou désaprobation divine n’est signalée ici, ne serait-ce même
qu’une petite désaprobation. Concernant la divination ou autres imbécilités. Rien
ne réclamme une « prise sur le fait ». A contrario, seul « l’état de fait
» suffit à pourchasser les pratiquants. Pour le cas du viol d’enfant et pour
leurs deux évocations, Yehvah semble un spectateur passif et complaisant. [2] –
◐ : Le violeur donne d’emblée au père de la victime, cinquante sicles d’argent. / ◖ : En cas de
refus du père d’allouer sa fille comme épouse au violeur, le bourreau doit s’acquitter d’une « dot
des vierges ». S’il faut donc comprendre que la dite dot se monte à cinquante
sicles d’argent, l’approbation ou non du père est occultée dans la nouverse.
[3] – ◐ : la victime devient la femme du violeur du
fait du viol. / ◖ : Le violeur doit « acquérir pour épouse » sa victime. [ !!!] – Tantôt acquise tantôt épouse de
facto, le calvaire de la jeune fille ne s’arrête pas là. Le violeur une fois
marié à la victime, écopera d’une terrible punition pour son acte :
l’interdiction de répudier la jeune fille. Ici encore, qui est puni ? Il est
important de noter que le « il ne pourra la répudier de sa vie » est tiré de –
kol yamav, « sa vie à lui » et non à elle. Ceci implique qu’il continue à vivre
tout bonant mallant et qu’ainsi, aucune autre mise en cause ou sanction. Notons
aussi que contrairement à la jeune vierge fiancé, on ne cherche pas à savoir
ici, si elle a crié ou pas.
Mouton, y mène pas large… / Mou! Ton hymen pas large.
« Dt23.1
On ne doit pas épouser la femme de son père, et découvrir ainsi la couche paternelle. »TO
Un commandement sur le sujet peut
paraître superflu. S’il est possible pour un homme d’avoir plusieurs épouse, le
contraire est loin d’être avéré. Ainsi, comment une femme pourrait être mariée
à un père et un fils à la fois, reste un mystère à ce stade. Si le texte avait
été précis ou compréhensible, il aurait pu ajouter au sujet de la femme :
« … après qu’elle ait divorcé du père ». Dans l’absolu, une femme
divorcée est en droit de se marier avec qui bon lui semble. Si un remariage de
ce type paraît inusuel, il ne nous appartient de juger des élans de l’amour. A
plus forte raison, lorsque, certaines épouses étaient bien plus jeune que le
mari et souvent plus jeunes que les enfants du mari. Le commandement retrouve
un peu de cohérence si un père de 65 ans divorce d’une épouse de 13 ou 16 ans,
pour laquelle s’entiche un garçon de 15 ou 17 ans de cet homme. A priori,
l’appartenance au père et l’attachement à une empreinte familiale génératrice
d’un retro-inceste de principe, de la femme répudiée, semble tenir à cœur à
l’auteur.
Ce dernier
petit point, est anecdotique en regard des 3 précédents. Cependant, les 4 derniers
passages convergent tous vers l’admission d’un paradigme ahurissant et du
reflet de l’état d’esprit archaïque, primitif, malsain et machiste des auteurs.
On s’aperçoit donc que la loi
contre l’adultère vise à accabler la femme mariée et son amant, soit, à
préserver « le bien » du mari. L’homme, une fois…
La loi contre le viol d’une fiancée
vise à accabler une fois sur deux la fiancée et son agresseur, soit, à
préserver « le bien » du futur mari. L’homme, deux fois…
La loi contre(?) le viol d’une fillette
vise à permettre à un homme l’acquisition d’un « bien » et de devenir
(une fois de plus s’en faut) à nouveau mari. L’homme à tout prix…
La loi contre le remariage d’une
épouse au sein d’une même filiation vise à entretenir une appartenance maritale
et un marquage marital virtuel sur un « bien » acquis. L’homme toujours…
Le mariage est donc préservé, forcé
ou nimbé d’appartenance rémanente fantôme, plus que l’intégrité, le droit et la
liberté des individus. Il semble qu’aux yeux de l’auteur cette institution soit
si chère qu’il en ramène la femme à un utilitaire. Le but sous-jacent et au
regard du verset suivant, ne peut en être qu’un objectif de reproduction basé
sur la possession de l’objet reproducteur féminin.
« Dt23.2 Celui
qui a les génitoires écrasés ou mutilés ne sera pas admis dans l’assemblée du Seigneur(yehvah). »TO
Le « croissez et multipliez »
de la Genèse a donc fait des émules.
Je me
prends souvent à imaginer ce qu’aurait été ce texte si écrit par des femmes. Si
la version sémite et masculine de la torah est dégoutante, la version amazone
aurait pu être désopilante : Ève et Adam au jardin d’Éden, la serpentine
et le légume interdit… Sarah, Rebecca et Léa les matriarches… Joséphine, la
petite dernière de Léa, vendue en Égypte devenant Vizirette de Cléopâtre…
Moïsette ou Myriam libératrice de la femme en Égypte… Josuette conquière
Canaan… Davida et Salomé reines de Juda… Les psaumes : comptines pour
enfants… Les Proverbes : recettes de cuisine… Pour le panthéon, nous
aurions eu Yehvahne… les filles de la race divine… les néphilimettes ou les
titanettes… Lilith à la place d’Azazel… un âne à la place de l’ânesse de Balaam
qui aurait été la Sybille… et j’en passe.
Au-delà,
si on considère que l’homme primitif a réussit à imposer son dictat en vertu de
sa supériorité physique toute relative et son infinie bêtise, on comprend mieux
de craindre l’espèce bovine, bœuf, taureau voire veaux. Ainsi fut-il banni des
adorations et représentations et utilisé comme objet de sacrifice. Le rapport homme/
bœuf seront les critères de la puissance physique et de la bêtise, font du
genre bovin, une espèce supérieure à l’homme et potentiellement dominante. Le
bœuf étant végétarien, il lui aura certainement manqué l’agressivité
carnassière humaine à son encontre pour s’imposer. Pour clore, quitte à
décevoir les amateurs de science-fiction : « La Planète des
Bœufs », ne sera jamais réalisé car, il n’appartient pas au genre :
du fait que nous y vivions en tant qu’acteurs principaux, ce ne serait pas de
la science-fiction, mais uniquement un drame mettant en scène la triste réalité
actuelle, voire, un simple reality show de seconde zone.
« Dt23.3 L’enfant
illégitime ne sera pas admis dans l’assemblée du Seigneur ; sa dixième
génération même ne pourra pas y être admise. »TO
Il s’agit
bel et bien d’une injustice cruelle. Un enfant, ne choisi en rien, son statut
de légitimité.
D’un point de vue théorique, il
s’agit d’un enfant conçu hors mariage. Cela pose un problème à ceux qui
considère que l’acte charnel est l’acte d’union. En effet, si l’acte charnel
est l’acte d’union, aucun enfant ne peut être illégitime du fait d’avoir été
conçu, hors mariage, puisque le premier coït équivaut au mariage, la cérémonie
étant le décorum. C’est le cas de la jeune vierge violée qui concevrait au
moment du viol, avant d’être mariée de force à son agresseur. Si le viol est
l’union, l’enfant est légitime. Le texte à bien précisé : qu’elle devient
la femme de l’homme car elle a été violée. L’acte sexuel intrusif scelle le
mariage. Comment, après un divorce, le remariage est-il scellé ? Il faut
un protocole et une cérémonie… cette cérémonie étant constante, elle doit donc
aussi avoir lieu pour une première union. Le cas de la femme violée qui conçoit
impose à l’enfant, le statut d’illégitime. Reste les enfants nés d’adultères.
Une femme marié qui aurait une relation avec un autre homme et son mari sans
être démasquée, pourrait tomber naturellement enceinte. Le mari intégrerait cet
enfant comme le sien. Alors un enfant illégitime entrerait malgré la loi dans
« l’assemblée du seigneur… ». Pour les cas, ou elle serait démasquée,
prise sur le fait ou enceinte alors que son époux n’a pas eu de rapports avec,
la loi la condamne à mort. Le tout est de savoir si elle est exécutée prégnante
ou post-partum. Exécuté au moment de la grossesse, l’enfant ne naitra pas, et
ne sera pas illégitime. Exécutée après la naissance, l’enfant sera orphelin de
mère et illégitime. Le plus dramatique est de ne pas savoir exactement si cette
loi l’autorise toutefois à être esclave pour « l’assemblé du
seigneur ».
« Dt23.4 Un
Ammonite ni un Moabite ne seront admis dans l’assemblée du Seigneur(yehvah) ;
même après la dixième génération ils seront exclus de l’assemblée du Seigneur(yehvah),
à perpétuité… »TO.
Notre
vieil ami Yehvah décide donc d’exclure pour des raisons qui lui sont propres,
dès à présent et à jamais tout ce qui pourrait de près ou de loin, le risque
d’union entre un israélite et un moabite ou ammonite. Telle est la loi de
Yehvah. Claire, nette, précise et éternellement immuable…
Pourtant, un peu plus tard dans les
écris[47],
on nous révélera le mariage d’une certaine Ruth, moabite avec d’abord un des
fils d’une certaine Noémie, puis ensuite avec son proche parent, un certain
Boaz, en vertu de la règle du lévirat. Faut-il ajouter que Ruth ne sera rien
moins que l’arrière grand-mère du roi David, intriquée à la lignée de Perets,
bâtard, illégitime, fruit de l’union de Jacob et de sa bru, qui s’était
prostituée secrètement pour s’unir à lui[48].
Ce point de détail nous renvoi au rejet de l’illégitime, traité juste un temps
plus tôt[49]. Car David,
et, de facto le reste de sa lignée ne sera que le prolongement d’un enfantement
illégitime et de surcroit, incestueux en regard des lois imposé par un Yehvah
contradictoire. Il choisira un berger que ses commandements auraient du
disqualifier trois fois. Quoi qu’il en soit, revenant à l’interdiction yehvahique
de lier à des moabites, ses commandements sont où bafoués ou interprétés et
élargis pour bannir le « mâle » moabite, tout en s’octroyant le droit
à la femelle. Ces deux dernières considérations apparaissent très conformes à
l’espèce de mentalité permissive tribale, clairement affichée et décrite par
les auteurs jusqu’alors.
Alors que
le texte vient d’exclure Ammonites et Moabites pour des raisons revanchardes
très relatives et discutables, il enjoint ici à l’intégration d’Iduméens et
d’égyptiens.
« Dt23.8 N’aie pas
en horreur l’Iduméen, car il est ton frère ; n’aie pas en horreur l’Égyptien,
car tu as séjourné dans son pays. 23.9 Les enfants qui naîtront
d’eux, dès la troisième génération, pourront être admis dans l’assemblée du
Seigneur. »TO
Si on peut
saluer ici une certaine propension yehvahesque au pardon et la tolérance, on constate,
à bien regarder les évènements décrits, qu’ils recèlent un certain paradoxe,
toutefois très cohérent.
Comme nous l’avons vu, les
Ammonites et Moabites ont été exclus pour un motif précisé en 23.5 :
« 23.5 … parce qu’ils ne vous ont pas offert le pain et l’eau à
votre passage, au sortir de l’Égypte, et de plus, parce qu’il a stipendié
contre toi Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie, pour te maudire. ».
Ces faits sont conformes au récit. Cependant, il paraît utile de rappeler le
contexte dans le quel ils sont survenus. Les madianites seront anéantis sans
pitié peu de temps après. Les cananéens d’Arad ont été éradiqués (21.1-3),
les amorréens de Si’hon ont été massacrés (21.21-31), les habitants du
Bachan et leur roi Og, ont été exterminés (21.33-35).
Le texte
explique donc, que : terrifié par la démarche militaire destructrice,
aveugle, surnaturelle et inexorable des israélites, Moab chercha un moyen
visant à éviter un engagement militaire se terminant de manière aussi funeste
que pour les peuplades environnantes. Deplus, face au descriptif d’une
destruction surnaturelle, œuvre d’une divinité cruelle et invincible, la recherche
d’une parade surnaturelle apparaît cohérente pour le récit et justifiée dans le
principe. Si alors, cette tentative de défense préventive moabite, justifie la
vindicte et l’exclusion éternelle de la part de Yehvah, la faveur faite aux Iduméens
et Égyptiens est pour le moins curieuse. On ne parle plus de refus de pain ni
de manœuvre de survie avortée, dans ce cas. Il s’agit de plusieurs siècles
d’esclavage impitoyable, de décret d’extermination des nouveaux nés et de
tentative de recapture manu militari de la part des égyptiens. Mais encore, de
haine fratricide pour une vieille histoire de spoliation familiale entre Ésaü et
Jacob qui influencera l’héritage et le devenir de toute la nation d’Édom.
Nonobstant
ces griefs majeurs qui auraient pu être plus sérieusement entretenus et
prolongés, Yehvah enjoint à l’intégration d’Égyptiens et d’Iduméens, au sein de
son peuple qui, jusqu’alors était soumis à des lois raciales protectionnistes
sévères. Lois raciales protectionnistes parfaitement incongruentes avec l’abâtardissement
de cette populace à ce stade de l’histoire[50].
Deplus, le récit prétend la destruction de l’Égypte moins de 40 ans plus tôt en
ayant laissé comprendre une rupture sans concession avec l’identité et la
mémoire égyptienne. Il est facile de comprendre que l’auteur qui a jusqu’alors
situé son récit fantasmagorique au XIIIe siècle AEC, doit recomposer les propos
tenus dans sa rédaction, dans le but de ménager sa crédibilité face à la réelle
situation géopolitique de l’époque qui impose le ménagement des sensibilités
étatiques régionales. Il nous faut resituer l’authentique situation historique
pour mieux comprendre les nouveaux aménagements du rédacteur.
A propos
d’Édom: au XIIIe siècle AEC, « L’archéologie prouve
simplement qu’aucun roi ne se trouvait à Édom pour affronter les
Israélites. »[51],
« D’après les sources assyriennes, Édom ne possédait ni Roi, ni état avant
la fin du VIIIe siècle av. J.-C. »[52],
« Édom n’a atteint une dimension étatique que sous les auspices
assyriennes, au VIIe siècle av. J.-C. »[53].
Rappel sur
la rédaction : « Bien, entendu des rajouts furent introduits
ultérieurement dans le texte final mais, dans l’ensemble, le deutéronome colle
étroitement à tout ce que Josias à décidé de promulguer « pour la première
fois », à Jérusalem en 622 av. J.-C. »[54].
Rappel sur
la domination égyptienne régionale de l’époque et la fin brutale et tragique de
Josias : lors de la bataille de Megiddo en 609 AEC, Josias est éliminé par
le Pharaon Nékao II, qui transitait par Canaan pour secourir les Assyriens face
aux armées babyloniennes.
Loin des
grandes prétentions militaires du texte, le roitelet israélite de l’époque, Josias
à fini à l’instar d’une mouche sur le pare-brise d’un camion lancé à vive
allure : écrasé. On ne saura certainement jamais, si le pharaon de
l’époque avait eu vent des inepties et des provocations, proférées dans le
récit qui nous nous concerne, et décidé de remettre les pendules à l’heure. En
écrasant, au passage, sans autre forme de politesse, Nékao prouva à l’époque
autant aux yeux des affabulateurs qu’aux yeux de l’histoire, plusieurs réalités
qui enterre la fable toraïque. La puissance militaire égyptienne de l’époque et
son influence régionale méritait une considération certaine. Ainsi, lorsque le
récit prétend « Nous avons ravagé, pillé et humilié l’Égypte », alors
qu’au même moment un des rédacteurs présumé se fait liquider par ces mêmes
égyptiens sensé être ruinés, cela prête à sourire doucement. Il devient
difficile de distinguer si l’introduction de contre-affirmations comme
« nous tolérerons les égyptiens», ont un but d’atténuation ou de
rattrapage. Il en va de même pour des injonctions à la tolérance soudaine d’Édom
et des Iduméens, qui sont à l’époque de la rédaction, une petite puissance sous
égide Assyrienne, rival sérieux et potentiel du non moins petit royaume tribal
israélite. Face aux Iduméens de l’époque, l’intérêt israélite penchait
certainement plus en faveur d’une conciliation que d’une confrontation, même
s’il était convenu d’imposer une propagande locale démagogue et unificatrice au
sein de la communauté d’Israël.
« Dt23.10 Quand tu
marcheras en corps d’armée contre tes ennemis, tu devras te garder de toute
action mauvaise. 23.11 S’il se trouve dans tes rangs un homme qui ne
soit pas pur, par suite d’un accident nocturne, il se retirera du camp, où il
ne rentrera pas. 23.12 Aux approches du soir, il se baignera dans
l’eau, et, une fois le soleil couché, il rentrera dans le camp. »TO
S’arrêter
au premier verset mène à une figuration quelque peu floue de ce que le
commandement suggère : comme peut l’être toute injonction du type
« Ne fais pas ça ! ». Quant au « ça », nous sommes
bien forcé de lui trouver un sens grâce aux versets adjacents qui semblent en
rapport. La suite énonce donc le cas d’un homme qui ne serait pas pur à cause
d’un accident nocturne. Quel genre d’accidents nocturne peut rendre
impur ? Si l’on s’en remet au genre d’actions mauvaises qui rendent impur,
selon les lois édictées jusqu’alors, mais qui sont de survenue nocturne,
accidentelle et pouvant être évitée, il risque de falloir un minimum de
créativité et d’imagination pour envisager un cas réaliste.
Faut pas pousser / Faux pas : pou sait!
D’après
les éléments dont nous disposons il ne s’agit pas de la masturbation. La
masturbation peut ne pas être que nocturne. On voit mal comment cela peut être
accidentel. En général, c’est un acte d’autosatisfaction volontaire et
consenti. Certes, on peut considérer que c’est évitable, mais avec deux autres
contre-arguments solides en plus d’être évidents, il n’est donc pas nécessaire
de s’étendre et de se confronter au point de vue régressiste de quelques
attardés qui voudrait imposer que la masturbation soit un acte mauvais qui
rende impur. Il faut trouver autre chose…
Cherchons
donc, une mauvaise action nocturne évitable qui induirait un accident affectant
la pureté. La consommation excessive et nocturne d’alcool étant un acte
nuisible en soi, donc, classifiable dans la catégorie des actions mauvaises,
que l’on peut éviter grâce à un peu de bonne volonté. Il nous reste à trouver
une impureté accidentelle qui en découlerait. Je propose le fait que la
perturbation des sens, due à l’alcool ait conduit à la zone d’abattage des
cuisines de campagnes et induit une chute malencontreuse sur une carcasse. Une
carcasse étant par définition une charogne, qui elle-même communique une
« impureté » en cas de contact, nous avons donc rassemblé tous nos
éléments. La loi est donc : « Dans un camp militaire, tu ne te
saouleras pas à coté des cuisines. ». C’est tout de suite plus clair. On comprend
désormais mieux ceux qui affirment que « le texte sans commentaires n’est
rien ». Je plussoie cette dernière affirmation. En effet, si un texte
n’est ou ne vaut rien sans commentaires, il ne vaudra pas plus avec.
Mon
penchant pour la rigueur et l’exactitude exégétique, même dans le cas d’un
texte aussi ridicule que celui sur lequel nous nous penchons pousse à avancer
dans le récit pour confirmer ou infirmer le sens potentiellement plus étendu ou
circonscrit de la loi.
« Dt23.13 Tu
réserveras un endroit en dehors du camp, où tu puisses aller à l’écart ; 23.14
tu auras aussi une bêchette dans ton équipement, et quand tu iras t’asseoir à
l’écart, tu creuseras la terre avec cet instrument et tu en recouvriras tes
déjections. 23.15 Car l’Éternel, ton Dieu, marche au centre de ton
camp pour te protéger et pour te livrer tes ennemis : ton camp doit donc
être saint. Il ne faut pas que Dieu voie chez toi une chose déshonnête, car il
se retirerait d’avec toi. »TO
Le sens
des premiers versets trouve ici une perspective nouvelle. Nous pourrions
scinder les règles impératives attachées à la vie dans un camp militaire en
deux parties. La première enjoint à (pour exemple non exhaustif) : ne pas
se saouler la nuit près des cuisines. La seconde enjoint à : se doter d’un
matériel permettant d’enterrer ses déjections. Toutefois il apparaît plausible
de relier l’ensemble. Cela impose de ré-estimer la teneur de la mauvaise
action. Nous avons cité l’ivrognerie. Celle-ci a été évoquée plus tôt, de
concert avec la gloutonnerie. Ces deux actions peuvent être considérées comme
mauvaise, vaguement dans l’absolu et précisément d’après le texte. Elles
méritent toutes deux la mort par lapidation, particulièrement chez les garçons[55].
Ces derniers éléments, permettent donc de réapprécier le sens de la loi. Grâce
à l’inclusion du facteur déjectionnel, nous aboutissons à une synthèse plus
précise et efficace des paramètres à considérer : nuit… accident…
impureté… évitable… mauvais… excrément. En somme, la loi stipule « Dans un
camp militaire, ne te goinfre pas de fruits frais ayant un effet laxatif, au
repas du soir, afin de ne pas avoir a exonérer sur toi, une diarrhée
accidentelle qui te rendrait impur, en cherchant à creuser un trou
d’aisance. » Voici donc, qui ne peut que forcer respect et admiration, envers
la précision, la pertinence et la propension à la sainteté, imposées par cette
torah. Nous avons donc à faire aux principes les plus judicieux du judaïsme
qu’il faut qualifier de « judacieux ». Toutefois, malgré leur utilité
incontestable, la réalisation semble plutôt controversée et douteuse d’un point
de vue strictement pratique et tactique. Un cas concret doit nous permettre de
corroborer ces doutes : Massada.
Nous nous
situons en 73 EC, un groupe de juifs est encerclée par l’armée romaine. Nous sommes
donc en présence d’un camp militaire israélite, deplus retranché et surélevé.
D’après ce que la torah nous a permis de comprendre, à partir de la synthèse de
tout ou partie de : nuit+accident+impureté+évitable+mauvais+ excrément ;
le soldat en poste devait donc franchir un dénivelé brutal de quelques
centaines de mètre, puis les postes des légions romaines (Le commandant romain
fit d’ailleurs bâtir un mur pour rendre toute tentative d’évasion, plus ardue),
puis creuser pour assouvir ses besoins ou s’immerger dans un bain de
purification (très courant dans désert…), puis rentrer au camp. Ce genre
d’exploit relève soit de la maitrise parfaite des arts avancés du Ninjutsu,
soit de la complaisance ou de l’incompétence des légions Romaines. Ce qui peut
perturber la considération de la toute puissance militaire israélite décrite
par la torah, lorsque l’on connaît l’issue du chantier de Massada, n’est autre
que sa chute. Le terme « chantier » est parfaitement choisi. Plus
qu’une campagne militaire, les romains ont du mener à Massada, une campagne de
génie civil, ou leur seul défi aura été de construire une rampe permettant
l’accès à un plateau rocheux. En complément, les légionnaires auront du se
prêter à de simples tâches de fossoyage du fait que les occupants de Massada,
se soient simplement suicidés. L’honneur et le suicide étant deux notions
clairement et explicitement absentes de la torah. Certains osent donc avancer
une attitude héroïque des juifs face à l’oppresseur. Si on admet que le suicide
plutôt que le combat à mort est héroïque, comment qualifier l’attitude des
Spartiates des Thermopiles. On se demande alors ce que serait le monde
aujourd’hui, si on avait fait preuve à Bir Hakeim ou à Stalingrad, du même « héroïsme »
qu’à Massada. D’ailleurs, le fait de mourir passivement dans un camp, toutes
raisons confondues, alors que d’autres se battent, est étonnamment récurent. Comment
apprécier objectivement, un suicide collectif au lieu d’un ultime combat par
sacrifice ? Courage, héroïsme, lâcheté, folie… ? Plus sérieusement,
et pour clore se passage pitoyable : où étaient le dieu tout-puissant
conduisant un peuple invincible, qui d’après son récit aura massacrés sans
aucune perte des millions d’occupants d’un pays qu’il aurait conquis après
avoir ravagé et ruiné en quelque jour, l’Égypte antique ?
A ce stade
du récit, si on le confronte à la réalité, on s’aperçoit rapidement que tout ce
qui d’essence juive toraïque, posons ici « judaïque », devient une
antinomie. Entre ce que prétend le texte et ce que les évènements ont montré,
nous n’aboutissons qu’à contre-sens et contre-réalité. Ainsi on pourrait alors
faire équivaloir le préfixe anti- au préfixe judéo-. L’honneur judaïque ou le
judéo-honneur, devient anti-honneur. L’héroïsme judaïque ou le judéo-héroïsme,
devient anti-héroïsme. Le féminisme judaïque ou le judéo- féminisme devient
anti-féminisme. L’humanisme judaïque ou le judéo-humanisme devient
anti-humanisme.
« Dt23.16 Ne livre
pas un esclave à son maître, s’il vient se réfugier de chez son maître auprès
de toi. 23.17 Laisse-le demeurer chez toi, dans ton pays, en tel
lieu qu’il lui plaira, dans telle de tes villes où il se trouvera bien ;
ne le moleste point. »TO
D’après ce
texte, on comprend du devoir de laisser un esclave venir se réfugier
« dans ton pays », qu’il s’agisse d’un esclave issu d’un autre pays,
soit d’un esclave étranger. Si l’on ajoute à cela les différentes règles déjà
établies au sujet du commerce, du statut et de l’affranchissement des esclaves
locaux, on suppose qu’il vaut mieux être un esclave étranger réfugié chez les
hébreux, qu’un hébreu parmi les siens, tout en confirmant que le texte, malgré
une traduction douteuse fasse définitivement référence à l’étranger.
« Dt23.18 Il ne
doit pas y avoir une prostituée parmi les filles d’Israël, ni un prostitué
parmi les fils d’Israël. »TO
A voir ce
décret, on ne peut que compatir avec les célibataires en manque d’amour de ce
pays. La masturbation étant tout aussi considérée, il ne reste donc aux
individus que l’abstinence ou le mariage… mais n’est-ce pas là, le but de tels
édits ? En outre, j’appelle l’attention sur le fait que de masturbation,
les lois toraïque ne considèrent que l’émission séminale produite par
auto-stimulation. Nous n’avons donc pas abordé la masturbation féminine. Elle
n’a et ne sera jamais évoqué par les auteurs. Doit-on considérer qu’il s’agit
d’une faveur faite aux femmes, d’un tabou absolu, d’une négligence voire d’un
constat implicite de l’ignorance fâcheuse des méandres et secrets de la
féminité par l’auteur ? La réponse reste en suspens.
Pour revenir à notre sujet,
l’auteur condamne la prostitution tant féminine que masculine. Si nous avons
tendance à ne pas relever toutes les imprécisions traductionnelles, le verset
comporte ici une curiosité.
Le terme traduit par
« prostitué(e)», n’est autre que קָדֵשׁ/ קְדֵשָׁה- qadesh/qdeshah. Cela ne peut qu’interpeler si
l’on sait que la racine trilitère ק.ד.ש. – Q.D.Sh., se rapporte au… sacré ! Comme chacun
l’aura compris, ma connaissance de l’hébreu autant que celle du français étant
limitées, je dois m’en remettre à des références validées. Commençons par un
dictionnaire bilingue. Prostitué(e) ? … : יצאנית, פרוצה,
זונה – yatsanit, proutsah, zonah… pas de qdeshah
en liste… ( !?) Essayons dans l’autre sens. קָדֵשׁ/ קְדֵשָׁה… ? :
…hiérodule ! Qu’est-ce donc qu’un/(une) hiérodule ? Il me faut cette
fois un dictionnaire ordinaire. Hiérodule… ? : … homme ou femme
attaché au service d’un temple. A ce stade, on ne peut que s’interroger sur le
fait que le texte original soit tronqué ou encore que la traduction ait déraillé.
En effet, l’auteur se mettrait soudain à interdire les serviteurs du temple et
les traducteurs à les confondre avec des prostitués ! J’interromps donc,
le sketch que j’ai moi-même lancé. קָדֵשׁ/
קְדֵשָׁה- qadesh/qdeshah, ne signifie rien d’autre que
« prostitué(e) sacré(e) ».
Ainsi le verset mieux traduit,
signifie « Il n’y aura pas de prostituées sacrées des filles
d’Israël ; et il n’y aura pas de prostitué sacré des fils d’Israël. »VR
Cela n’exclue donc pas la prostitution en général, ainsi que cela sera
indirectement confirmé par un verset suivant. Mais cela peut aussi, ne pas
interdire la prostitution dite sacrée, pratiquée par des étrangers. Enfin,
rappelons que la prostitution familiale, était une pratique chère et constante
chez divers patriarches, mettant en scène brus[56]
ou matriarches elles-mêmes[57].
« Dt23.19 Tu
n’apporteras point dans la maison de l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), comme offrande votive d’aucune sorte, le
salaire d’une courtisane ni la chose reçue en échange d’un chien, car l’un et
l’autre sont en horreur à l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha). »TO
Le mot
choisi ici pour « prostituée » est זוֹנָה – zonah.
Il signifie bien prostituée.
Primo, il
est bel et bien différent de קְדֵשָׁה – qdeshah utilisé
précédemment pour évoquer une prostituée « sacrée ».
Secundo, זוֹנָה – zonah, qualifie UNE prostituée. Contrairement à ce qui
a été évoqué pour les hiérodules, on fait ici abstraction, pour ce qui concerne
la prostitution commune, d’une implication masculine dans l’activité. Cela tend
à souligner ici, un strict point de vue masculin, qui comme nous l’avons
compris, est celui des auteurs.
De toutes manières, ce verset
confirme l’existence potentielle de prostitués dans l’environnement israélite.
Comme vu précédemment, si on fait interdire par Yehvah, la prostitution sacrée
aux « enfants d’Israël », la prostitution ordinaire semble donc
intégrée. Tellement bien intégrée que, d’après l’auteur, il faut refuser toute
obole qui ait pour origine une activité péripatéticienne. Ceci implique donc
que ce genre de revenus existent, donc l’activité générant ces revenus existe,
donc ces revenus pourraient être affectés à une offrande. Ceci tord le cou à la
légende qui dit que pour un juif, « l’argent n’a pas d’odeur » et
qu’il n’existe pas « d’argent sale ». Cela reste vrai jusqu’à ce que
l’on décide d’affecter des revenus de la traite d’individus (les prostitués) ou
celle de certains animaux (les chiens) à des intentions considérées comme
sacrées. Encore une fois, la prostitution autant que la vente de chiens sont
acceptés. Plus avant, que penser de la mise sur un pied d’égalité, de la valeur
du travail d’une prostituée et de celle de la vente d’un chien. Les prostitués
ne disposant pas à ma connaissance de syndicats ou d’associations de défense et
de protection, à l’instar des chiens et des animaux en général, la contestation
ne peut donc ici que provenir des défenseurs des animaux. Ceux-ci pourraient en
effet s’insurger de voir une de leurs espèces domestiques favorites comparée à
une prostituée. Particulièrement ceux qui comme nos yahwistes, stigmatisent
l’activité volontaire ou non, d’une personne, au détriment du fait qu’il
s’agisse d’un être humain. C’est ainsi que les religions et les religieux
s’octroient le droit de considérer, de juger et d’exclure, avec simplicité et
bêtise, en toute bonne conscience. Ainsi va le monde…
La suite continue d’énumérer des
commandements relativement sans intérêt législatif majeur, pêle-mêle, sans
rapports, transition ni classification, les uns par rapport aux autres.
23.20-21 : Intérêts. Non
exigibles de « ton » frère mais seulement de l’étranger.
23.22-24 : Vœux. Obligation de
tenir sa parole ou d’éviter de faire des vœux.
23.25-26 : Tâcheron. Droit
pour l’employé agricole de consommer le raisin dans la vigne ou de prélever des
céréales à la main.
« 24.1 Quand un
homme aura pris une femme et cohabité avec elle ; si elle cesse de lui plaire,
parce qu’il aura remarqué en elle quelque chose de malséant, il lui écrira un
libelle de divorce, le lui mettra en main et la renverra de chez lui. 24.2
Si, sortie de la maison conjugale, elle se remarie et devient l’épouse d’un
autre homme, 24.3 et que ce dernier, l’ayant prise en aversion, lui
écrive un libelle de divorce, le lui mette en main et la renvoie de chez lui ;
ou que ce même homme, qui l’a épousée en dernier lieu, vienne à mourir, 24.4
son premier mari, qui l’a répudiée, ne peut la reprendre une fois qu’elle s’est
laissée souiller, car ce serait une abomination devant le Seigneur(yehvah)
: or, tu ne dois pas déshonorer le pays que le Seigneur(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), te donne en héritage. »TO
On peut
d’abord remarquer, que si une femme déplaît à son époux, ce dernier a le droit
de la renvoyer après remise d’un libellé de divorce. Le cas inverse, ne vient
évidemment pas à l’esprit de l’auteur. Si une femme remarque
« quelque chose de malséant » chez son mari, quel est son
recours ? Deplus, rien ne précise la manière dont il faut définir
« malséant », traduit de עֶרְוַת – ‘ervat.
Ce terme est présent à cinq autres reprises dans la torah : Gn9.22-23, traduit
par « nudité » (de Cham père de Canaan), à trois reprises ; Gn42.9,12,
traduit par « coté faible » (de l’Égypte), à deux reprises ; Lv18.7-19
et Lv20.11,17-21, traduit par « nudité » (à ne pas découvrir), à 31
reprises ; Dt23.15, traduit par « déshonnête ». A 34 contre 4 on
peut donc affecter le sens « nudité » à עֶרְוַת – ‘ervat.
Le premier verset du chapitre devient : « 24.1 …
parce qu’il aura trouvé chez elle quelque chose de nudité… »VR.
Ceci rend au final, encore plus obscur les motifs réels et pratiques d’une
répudiation. Incapables à ce stade d’éclaircir le cas, il nous faut continuer
avec résignation. La suite précise qu’en cas de nouvelle union, au cas où,
toujours du point de vue unilatéral du mari, celui-ci la haïsse ou meure, on
interdit à la femme de retourner chez son premier mari. Quel en est le motif ?
« … elle s’est laissée souiller… »TO. Cette femme, objet
de seconde main (on se contentera ici, de la main), qui était valable pour un
second époux mais plus pour le premier, l’est-elle pour un troisième.
D’ailleurs, souillée pour souillée, si le passage dans la couche d’un homme la
souille, pourquoi, tant qu’à faire, ne pas la considérer déjà souillée pour le
second et in extenso pour d’éventuels suivants. Bien entendu, l’homme, lui, ne
se souille pas. Ce qui a bien regarder, est on ne peut plus logique. La femme
est souillée… par l’homme. Donc l’homme est souillant car souillé. Ainsi, selon
une logique de préservation absolue d’une certaine « pureté », ne
faudrait-il pas interdire aux hommes d’avoir des rapports avec les femmes.
Mieux encore, il faudrait interdire aux femmes d’avoir des rapports avec des
hommes. Mais puisque cette conception et cette considération de l’impureté ne
concerne que les israélites : il faudrait donc interdire aux hommes
israélites d’avoir un quelconque rapport avec une femme, toutes origines
confondues. Enfin, il faudrait interdire aux femmes israélites des rapports
avec leurs congénères masculins et ne recommander que d’autres cultures ou
ethnies. Je soumettrai à temps perdu, cette solution au rabbinat, et je ne
manquerai pas de reporter leur réaction.
Une dernière remarque ici : si
on octroie à l’homme le droit de répudier, selon son humeur, ses épouses, qu’en
est-il des enfants éventuels ? Si la femme est objet, les enfants ne
sont-ils pas des conséquences fâcheuses et hasardeuses de son usage sexuel par
les hommes, qu’il faudrait gérer, au moins, comme une excroissance biologique ?
Mais même ce statut n’est pas considéré du fait que ni existence, ni intérêt et
encore bien moins devenir d’enfants, n’est évoqué. Alors que pour d’autres
cultures, les enfants sont le centre et la raison d’être de la famille et de la
société, la torah ne défend principalement que les privilèges de ses prêtres et
uniquement ce qui justifie leur absolue nécessité, le service à un dieu jaloux
et exclusif.
« Dt24.5 Si
quelqu’un a pris nouvellement femme, il sera dispensé de se rendre à l’armée,
et on ne lui imposera aucune corvée : il pourra vaquer librement à son
intérieur pendant un an, et rendre heureuse la femme qu’il a épousée. »TO
Les gens
riches peuvent donc, selon la considération d’usage décrite jusqu’à présent,
faire l’acquisition annuelle d’une épouse. En effet, les épouses semblent plus
s’acheter que se conquérir et se faire aimer, conjointement à une polygamie
non-limitative : exemption militaire et constitution de harem se combinent
à merveille. D’autant plus que rien ne stipule l’annulation de l’exemption de
services en cas de répudiation. De ce fait, la seule formalité du mariage
suffit à l’exemption sans qu’il soit forcé de faire perdurer cette union de
convenance.
« 24.6 On ne doit
pas saisir comme gage une meule inférieure ni une meule courante, car ce serait
prendre la vie même en gage. »TO
La valeur
d’une vie est donc équivalente à celle d’une meule. Combien vaut une meule ?
Le verset peut ne pas se traduire ainsi,
et de loin… en fait, on ne sait pas vraiment traduire ce verset. Une version
brute donnerait : « 24.6 non gagera meule et
tracteur ; car âme il est gage »VB.
Parmi la multitude de versets
intraduisibles traduits malgré tout ou de versets traduisibles, peu ou prou,
mal traduits, il faut bien une fois de temps en temps s’arrêter sur d’autres
cas que des cas sérieux.
Deux termes posent problèmes
ici : רָכֶב – rakhev, « meule
inférieure »TO/ « tracteur »VB et חֹבֵל – ‘hovel, « gage ». Aucun contexte ne peut
nous orienter car plus que du coq à l’âne, l’auteur passe du mariage à la
meule. Les deux termes n’apparaissent qu’une fois dans la torah et seul רָכֶב – rakhev apparaît une seconde fois dans Isaïe 22.7 où il
est traduit par « char »TO. Si la vocalisation du Codex de
référence cristallise le mot et verrouille son champ de traduction, le retour
aux racines trilitères ouvre d’autres perspectives.
ר.כ.ב.
chevaucher
greffer
vacciner
composer
combiner
unir
ח.ב.ל.
blesser
endommager
en gage
concevoir
enfanter
Je ne tenterais pas de proposer une
autre traduction qui veillerait à fournir un rapport plus cohérent entre quoi
que ce soit d’autre qu’une meule et un quelconque et curieux rapport avec
l’âme. Je souhaite bon courage à qui s’y risquerait. Pour clore, si on ne peu
en aucun cas trouver un sens cohérent au verset, tant en vertu de sa
formulation initiale que de sa traduction fantaisiste, il n’en reste pas moins
impossible d’en extraire un tout autre sens étendu et encore moins une extension
de sens. Cette remarque est valable pour un grand nombre de passages compilés
de manière désordonnée.
« Dt24.7 Si un
homme est convaincu d’avoir enlevé quelqu’un de ses frères, un des enfants
d’Israël, et de l’avoir traité comme esclave ou vendu, ce ravisseur doit
mourir ; et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. »TO
La sanction pour esclavagisme
intracommunautaire est ici sans appel. On est en droit de se demander si la
peine capitale n’est pas ici illogique est incohérente. Illogique : la
réduction en esclavage y compris intracommunautaire est légalisée depuis
« Ex21.16 Celui qui aura enlevé un homme et l’aura vendu, si on
l’a pris sur le fait, sera mis à mort. »TO, « Ex21.2Si tu achètes un esclave hébreu… »TO.
Certes, la
mise à mort du kidnappeur est induite, mais seulement en cas de flagrant délit.
En contrepartie, l’asservissement d’un compatriote est bel et bien légal. Le
but du commandement serait donc de parer à l’esclavagisme illégal… En outre, le
kidnapping pour esclavagiste devrait être plus justement condamné par de la
réclusion accompagnée de réparations au nom d’une gradation pénale cohérente.
C’est-à-dire que les peines encourues pour homicides directs et indirects ou
viol pédophile sembleraient nécessiter plus de sévérité que le kidnapping. Il
en est rien. Pour confirmation, de nombreux passages de l’Exode, pour ne citer
qu’eux et que ceux se trouvant dans le voisinage des commandements légalisant
l’esclavage avère cette distorsion pénale[58],[59],[60],[61],[62].
« Dt24.8 Observe
avec un soin extrême et exécute les prescriptions relatives à la lèpre :
tout ce que les pontifes, descendants de Lévi, vous enseigneront d’après ce que
je leur ai prescrit, vous vous appliquerez à le faire. 24.9
Souviens-toi de ce que l’Éternel, ton Dieu, a fait à Myriam, pendant votre voyage
au sortir de l’Égypte. »TO
Premier
constat : on rappelle ici que ce sont les prêtres qui orchestrent les
décisions relatives à l’affection citée. Ils sont ainsi gestionnaires des
prescriptions yehvahiques. Ceci confirme le court-circuit de l’autorité divine
et son appropriation par le clergé : fait démontré depuis nombre de
chapitre. Pour mémoire, de lèpre, il s’agit ici d’une atteinte superficielle
qui peut affecter tant l’épiderme que des parois ou des tissus. Cela fait
plutôt songer à une forme multiple de mycoïde, plus qu’à l’authentique lèpre
issue de l’infection par Mycobacterium leprae. En dépit d’un préfixe en
« myco », la bactérie ne s’attaque pas aux murs et aux vêtements,
jusqu’à preuve du contraire, ce qui ferait se retourner Hansen dans sa tombe.
Il faut aussi relever qu’un verset enjoint à se rappeler que cette lèpre fut un
moyen punitif. Pour le cas, la sanction frappa Myriam (pour insultes raciste à
l’encontre de l’épouse de son frère Moïse : Séphora), qui est loin de
pouvoir être considérée comme la dernière des paysannes de la
nomenklatura : c’est la sœur de Moïse. Donc, tout ceci nous amène à
considérer la lèpre comme une punition divine qui peut frapper les plus grands,
de facto, les plus petits. Sa gestion appartient aux prêtres. Ce qui implique
que les réparations exigibles de la part de l’affecté, dépendent du bon vouloir
des lévites. Le tout concédant un moyen supplémentaire d’extorsion et de contrôle
des masses par la peur.
Pour
réflexion : si une entité métaphysique supérieure décidait de guider et
d’éclairer un peuple, qui plus est destiné à être un modèle régnant sur
l’humanité ; quel commandement aurait-on pu attendre au sujet de la lèpre ?
« Concernant la lèpre, tu t’attacheras à former des chercheurs et médecins
spécialistes et compétents, afin d’identifier, de prévenir et de traiter
l’affection. Tu t’enjoindras à communiquer ce savoir à tous les peuples de la
terre avec altruisme. Ainsi tu assumeras le rôle de peuple émissaire que je
t’ai assigné, que tu devras pourtant assumer avec la plus grande
humilité… ». Je m’esclaffe donc en relisant ce commandement utopique, très
décalé du style et des intentions des auteurs et de ce qu’ils font porter à
leur entité divine. Nota : altruisme et humilité n’apparaissent jamais
dans la torah…
La fin du
chapitre s’attache à citer quelques règles de charité. Il s’agit de ne pas
récupérer le gage d’un pauvre avec insistance Dt24.10-11, voire, de lui rendre
avant la nuit (Dt24.12-13). Notons que selon le texte, ce gage est une
couverture… !? Ne pas nuire au pauvre, au nécessiteux, à l’étranger à la
veuve et à l’orphelin(Dt24.14-15,17) et leur oublier les reliquats de diverses
récoltes et moissons(Dt24.19-21). Ces injonctions sont citées à deux reprises
comme étant en rapport avec le très célèbre « esclavage d’Égypte ».
Viendra
s’insérer sans plus de cohérence ni rapport que jusqu’alors, le verset : «Dt24.16 Les
pères ne doivent pas être mis à mort pour les enfants, ni les enfants pour les
pères : on ne sera mis à mort que pour son propre méfait. »TO.
Il pourrait au prime abord sembler contradictoire avec : « Ex20.5
… je suis un dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants
jusqu’à la troisième et à la quatrième générations… »TO. Il ne
l’est pas, dans la mesure où la mort d’un enfant pourrait empêcher la
prolongation du châtiment transgénérationnel, plus souhaitable et conforme à
l’insanité yehvahique.
« Dt25.1 Si un
débat s’élève entre des individus, ils se présenteront devant le tribunal et on
les jugera ; on déclarera innocent l’innocent, et coupable celui qui a tort.
25.2 Or, si le coupable a mérité la flagellation, le juge le fera
coucher par terre et battre, en sa présence, d’un nombre de coups proportionné
à son délit. 25.3 Il lui en infligera quarante, sans plus ;
autrement, en dépassant ce nombre, on lui infligerait trop de coups, et ton
frère serait avili à tes yeux. »TO
Tenons
pour rassurant le fait qu’ici, on innocente l’innocent et condamne le coupable,
en regard du nombre conséquent de commandements trouvé jusqu’alors innocentant
les coupables, voire, les rétribuant. Au-delà, c’est la première et seule fois
que l’existence de la flagellation est mentionnée. Elle l’est, deplus, comme si
le sujet avait déjà été traité autant que ces modalités traités. Ce n’est, bien
sûr, absolument pas le cas. Nul part ne son cités les délits induisant une
peine de flagellation et encore moins leurs correspondances et leurs gradations
corrélées au méfait à sanctionner. Le tout induit qu’on le veuille ou pas,
qu’on laisserait la teneur du code pénal, au bon vouloir des juges. Ceci étant
la moins pire des options. Car si les sanctions pénales ne sont pas clairement
définis pour chaque type de délits, pas plus que leur sévérité, le tout tirés
soudain et au besoin d’un chapeau (en peau de chagrin ?) : les
immenses lacunes pénales de la torah sont donc comblées par de l’invention
spontanée et de l’improvisation. Vision catastrophique de la justice. En fin de
compte, le texte fait bien de limiter la quantité de coups de fouets
infligeables, au cas où cette sentence soit prononcée. Il aurait très
sincèrement mieux valu spécifier les types de châtiments légaux et les méfaits
induisant leur mise en œuvre : on peut toujours rêver.
Le verset
suivant, sans rapport aucun, cite : « Dt25.5 Ne muselle point le bœuf
pendant qu’il foule le grain. »TO. Si ce verset souligne une
fois encore la manière loufoque selon laquelle sont présentées et classées les
thématiques de la loi de Yehvah, le tout ne mène qu’ici à songer à un adage de
Rabbi Mosheyllehvitz : « Qui vole un œuf se soucie du pâturage ». Commentaire :
1. Qui vole un œuf vole un bœuf – 2. Qui vole un bœuf met un terme à sa pâture.
– 3. Une pâture sans bœuf est plus vive. – C. Le voleur protège le pâturage.
CQFD. Si je me ridiculise ici, j’affirme ne pas le faire plus que la torah au
regard de sa logique législative et thématique. D’ailleurs si on s’enquiert des
thèmes cités dans ce chapitre, on trouvera dans l’ordre : 1. Peine de
flagellation ; 2. Non-Muselage du bœuf au grain ; 3. Le lévirat et
son refus ; 4. Femme attaquant les parties génitales d’un homme[63] ;
5. Justesse des poids et mesures ; 6. Souvenir d’Amalek[64].
De mon point de vue, je considère
que les auteurs de la Torah ne sont ni plus ni moins capables que de faire
usage d’une rhétorique cadocienne[65].
Ce qui caractérise ce mode d’expression, c’est avant tout qu’il soit incongru, inopiné,
hors de propos et d’un niveau qu’on pourrait qualifier de ras de basse cour. Je
citerai quelques-unes de ses répliques devenues légendaires : « Vous
rendez la poulette, sinon, c’est plus vous qui donnez à manger aux lapins. »,
« Faut pas respirer de la compote, ça fait tousser. », « Le caca
des pigeons, c’est caca. ». Du même acabit, hormis concernant la dernière
citation, on aurait très bien pu lui faire dire : « On ne doit pas
saisir comme gage une meule inférieure ni une meule courante, car ce serait
prendre la vie même en gage. » ou encore, « Ne muselle point le bœuf
pendant qu’il foule le grain. ». Mais s’eut été plagier un comique
antérieur…
Comme déjà
évoqué, le lévirat consiste pour un cadet à épouser la femme de son aîné en cas
de décès de ce dernier. La première mention de ladite tradition fut faite lors
de l’épisode de Onan[66].
Le passage que nous traitons présente les modalités cérémoniales de refus du
lévirat.
« Dt25.5 Si des
frères demeurent ensemble et que l’un d’eux vienne à mourir sans postérité, la
veuve ne pourra se marier au dehors à un étranger ; c’est son beau-frère
qui doit s’unir à elle. Il la prendra donc pour femme, exerçant le lévirat à
son égard. 25.6 Et le premier fils qu’elle enfantera sera désigné
par le nom du frère mort, afin que ce nom ne périsse pas en Israël. 25.7
Que s’il déplaît à l’homme d’épouser sa belle-sœur, celle-ci montera au
tribunal, par-devant les anciens, et dira : “Mon beau-frère refuse de
relever en Israël le nom de son frère, il ne veut pas m’accorder le
lévirat.” 25.8 Alors les anciens de sa ville le manderont et
l’interpelleront ; et lui, debout, dira : “Il ne me plaît point
de l’épouser.” 25.9 Et sa belle-sœur s’avancera vers lui à la
vue des anciens, lui ôtera sa chaussure du pied, crachera devant lui et dira à
haute voix : “Ainsi est traité l’homme qui ne veut pas édifier la
maison de son frère !” 25.10 Et la sienne sera surnommée,
en Israël, la maison du déchaussé. »TO
Je tiens à
faire remarquer, qu’ici, l’auteur défini formules, accessoires et ordre
procédurier et rituel encadrant le refus du lévirat, soit d’un mariage de
seconde main. Cinq précieux versets consacrés aux modalités de refus d’un
mariage, contre, aucun dans tout le livre qui soit consacré aux modalités du
mariage lui-même. D’une part on ne pourra plus prétendre qu’il n’y avait pas la
place pour parler du mariage. Car si on trouve la place de traiter avec force
détails le refus d’un mariage spécifique, comment ne la trouve-t’on pas pour le
mariage commun ? De surcroit, le manque de place a déjà été battu en
brèche par le constat de révélations inutiles ou de répétitions, d’ailleurs
contradictoires, occupant un cinquième bien tassé du volume.
Les deux versets suivants précisent
le sort d’une femme qui saisirait un homme ayant rixe avec son époux, par les
parties génitales. Les commentaires sur ce passage ont été livré plus avant.[67]
Plusieurs
fois déjà, la livraison des prémices aux lévites a été martelée. Cette dernière
fois, on y ajoute quelques formules rituelles à la charge du donateur. Le laïus
comprend un rappel de l’esclave et de la sortie d’Égypte ayant conduit vers
Canaan, suivi de quelques formules d’hommages et de commentaires d’exécution.
Trois passages retiendront ici l’attention.
D’abord, « Dt26.5 Et
tu diras à haute voix devant l’Éternel(yehvah), ton
Dieu(eloheikha) : “Enfant d’Aram, mon père était errant,
il descendit en Égypte, y vécut étranger, peu nombreux d’abord, puis y devint
une nation considérable, puissante et nombreuse. »TO. Pris comme telle, la traduction impose une
considération particulière des origines des hébreux. On considère, jusqu’à
présent que les hébreux sont les dignes descendants d’Eber. Ceci vient d’être
contredit par le dernier verset cité. Penchons-nous sur la généalogie révélée
par le texte lui-même au chapitre 10 de la Genèse. Un tableau nous fera gagner
en clarté.
Noé et descendants / Noé et des sans-dents…
Il devient
donc très clair que si Eber suivi d’Abraham sont prétendus ancêtres des
hébreux, ils sont sans rapport avec Aram et les araméens. Ceux-ci, constituent
une branche latérale qui au mieux, ne peut les faire considérer que comme de
lointains cousins, mais en aucun cas des descendants. Revenant au verset,
puisque les hébreux ne descendent pas des araméens, et que ces derniers n’ont
alors jamais émigré en égypte pour y constituer de nation : vers où
l’auteur dérape-t’il encore ? De manière rétrospective, nous trouvons Adam
au jardin d’Éden quelque part en Mésopotamie. Noé s’échouera quelque part en
Turquie sur le mont Ararat. Après lui, l’ensemble de l’humanité sera regroupé à
Babel. Enfin Abraham issu d’Our, toujours en Mésopotamie, aurait fait un détour
par l’Aramie, avant de descendre en Égypte. Rien de tout cela ne justifie un
lignage araméen. Tout au plus, certes une errance momentanée via le territoire
araméen. Le verset et ce qu’il affirme, n’est même pas approximatif, mais
contradictoire voire erroné.
Si le texte est prétendu rédigé par
Moïse et dictée par son dieu, la seule formulation cohérente, d’un point de vue
strictement théorique devraient être : « Je (Moïse) transmis ce que
dieu dit au peuple : tu feras. ». Dans l’optique ou Moïse serait
témoin de l’action et prétendu seul rédacteur, on ne devrait trouver : « Il
se produisit… il fut… ». Or, ce n’est pas le cas ici, pas plus
qu’ailleurs. Le fait de ne le relever que maintenant, est un prélude tardif, au
point d’orgue de ces incohérences rédactionnelles, qui émergera plus loin, avec
un évènement aussi illogique que célèbre… suspens…
« Dt27.1 Moïse,
avec les anciens d’Israël, exhorta le peuple en ces termes :
“Observez toute la loi que je vous impose en ce jour. 27.2 Et
quand vous serez arrivés au delà du Jourdain, dans le pays que l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), t’accorde, tu érigeras pour toi de
grandes pierres, que tu enduiras de chaux ; 27.3 et tu y
écriras toutes les paroles de cette doctrine dès que tu auras passé, pour
mériter d’entrer dans le pays que l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), te destine, pays ruisselant de lait et
de miel, comme te l’a promis le Seigneur(yehvah), le
Dieu(elohei-avoteikha) de tes pères. 27.4 Donc,
après avoir passé le Jourdain, vous érigerez ces pierres, comme je vous
l’ordonne aujourd’hui, sur le mont Hébal, et tu les enduiras de chaux. 27.5
Tu bâtiras au même endroit un autel destiné à l’Éternel, ton Dieu, un autel
fait de pierres que le fer n’aura point touchées. 27.6 C’est en
pierres intactes que tu bâtiras l’autel de l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha) : là tu offriras des holocaustes en son
honneur ; 27.7 tu y feras des sacrifices rémunératoires et tu
les y consommeras, et tu te réjouiras en présence de l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha). 27.8 Et tu écriras sur les
pierres tout le contenu de cette doctrine, très distinctement.” »TO
Tout d’abord on peut relever une
certaine pagaille pronominale qui tend à faire s’interroger sur les tenants
et aboutissants du message.
Abstraction faite de la
stylistique, le sujet est ici, l’érection de monuments : un autel et des
pierres inscrites avec pas rien moins que la torah. L’hébreu du texte est très
clair : אֶת-כָּל-דִּבְרֵי הַתּוֹרָה הַזֹּאת, et
kol divrei hatorah hazot, « tout le contenu de cette doctrine… »TO.
Donc, au sommet du mont
« Hébal », עֵיבָל, ‘eyval, point culminant de
Samarie à 923m, sont censé se trouver le Mémorial de la Loi d’Israël et
l’Autel de Yehvah. Ces deux éléments désignent ainsi clairement cet endroit
comme le lieu de culte principal des Yahwiste. Deux problèmes se posent. Le
premier est que pas le moindre gravillon d’une construction mégalithique n’a pu
être retrouvé sur le sommet désigné. Il faut rappeler que d’autres
constructions du même ordre de grandeur et bien plus anciennes sont toujours
visibles et quasi intactes, si l’on songe à Stonehenge, par exemple. Le second
est que, pour des raisons politiques basées sur les fantasmagoriques monarchies
Davidiques et Salomoniques et sur la réalité des monarchies judéennes,
l’histoire aura fini par imposer Jérusalem comme lieu de culte central, au
détriment et en contradiction avec ce qu’est sensée imposée la loi de Yehvah.
Si l’on demande à n’importe quel juif, quel lieu est désigné par la torah comme
lieu de culte principal, il répondra Jérusalem. Si on demande ensuite ce qu’est
le mont Hébal, une majorité répondra ne pas connaître et le reste se souviendra
des leçons de géographie locale en l’identifiant comme une montagne parmi tant
d’autres. Ni Jérusalem n’apparaît dans la torah, ni elle n’est citée comme lieu
de culte. Cette affirmation détourné sera le fait d’individus influent situés à
Jérusalem et décidés pour des raisons pratiques à valider l’endroit car proche
de leur établissement de l’époque. Ce sont des textes ultérieurs qui biaiseront
la loi initiale et fabriqueront la sainteté et la centralité de la ville du
point de vue cultuel. Ce nom n’apparaîtra qu’avec Josué, comme déjà évoqué plus
bas[68].
En d’autre
termes, rien n’est d’après la stricte torah, ni saint ni consacrés à Jérusalem.
Ce nom apparaîtra très ultérieurement. Pourquoi nous acharner encore, je me le
demande. D’autant plus que comble du paradoxe, le mont Hébal se trouve
aujourd’hui en territoire palestinien occupé.
Ces histoires de montagnes n’en
sont pas encore à culminance car leur fulminance est à suivre. Si les deux
versets suivants Dt27.10-11 sont une injonction à l’unité et à l’obéissance
d’Israël à son dieu, le rôle de montagnes locales n’a pas fini de surprendre
comme va le démontrer la suite.
« Dt27.12 Voici
quelles tribus prendront position sur le mont Garizim, pour la bénédiction à
donner au peuple, quand vous aurez passé le Jourdain : Siméon, Lévi et Juda ;
Issachar, Joseph et Benjamin. 27.13 Et les suivantes se placeront,
pour la malédiction, sur le mont Hébal : Ruben, Gad et Asher ; Zabulon, Dan et
Nephtali. 27.14 Les Lévites prendront la parole et diront à haute
voix, s’adressant à tout homme en Israël : 27.15 “Maudit… »TO
Le mont
Garizim, plus communément appelé Jebel-el-Tor, est une autre montagne situé en
territoire occupé, de 855m de haut. Il est affecté aux bénédictions à prononcer
par Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Joseph et Benjamin. Logiquement la seconde
montagne, ou plutôt, la première citée, le mont Hébal, est affecté, ô surprise,
aux malédictions à prononcer par Ruben, Gad, Asher, Zabulon, Dan et Nephtali.
En quoi est-ce surprenant ? Ce mont Hébal est tout de même sensé être
porteur de pierres inscrites de la Loi, et de l’Autel de Yehvah. C’est pourtant
de là que seront prononcées les malédictions. Au sujet de ces malédictions, ce
ne sera pas les 6 tribus cités qui les prononceront, mais seulement les lévites
(Dt27.14), contrairement à ce qui est annoncé immédiatement avant. Plus rien ne
va plus ! Les lévites, seuls, prononcent depuis le mont Garizim, destiné
aux bénédictions… des malédictions ! (Dt27.15). Les malédictions sous
forme de « Maudit soit… ! Et le peuple dira : Amen ! »,
énumérées de Dt27.15 à Dt27.26 sont au nombre de 12 : fabriquer des
idoles, mépriser ses parents, déplacer la borne de son voisin, égarer
l’aveugle, fausser le droit de l’étranger, la veuve ou l’orphelin, coucher aves
l’épouse de son père, s’accoupler avec un animal, coucher avec sa sœur, coucher
avec sa belle-mère, frapper son voisin en secret, se laisser corrompre pour
accuser un innocent, ne pas respecter la Loi.
Le fait
que seulement douze malédictions majeures soit prononcées, dont une
circonscrivant les autres et les rendant caduques conduit à s’interroger sur la
psychologie et les priorités de l’auteur. On le savait psychopathe, mais cette
partie tend à définir sa psychopathologie comme post traumatique. La logique
aurait voulu qu’a minima, disposant pour une raison obscure d’un nombre limité
de malédictions, l’auteur choisisse d’encadrer à nouveau les dix commandements.
A défaut, il aurait pu inclure le meurtre, le vol ou la pédophilie. Il n’en est
rien. Il faut supposer que son choix n’est pas motivé par le bon sens, la
logique ou un quelconque ordre de priorités légales. Ce sont justement ses
priorités décalées, dans la plus pure ligne incohérente tracé depuis le début
du récit qui devient une manne d’indices révélant le personnage. En vertu des
éléments rassemblés posons donc son profil psychologique. L’auteur serait enfant
d’une famille nombreuse plusieurs fois recomposée. Son père pourrait être le
dirigeant autant que le prêtre d’une communauté semi-nomade de pasteurs. Un de
sa fratrie aurait supprimé sournoisement son père, profité des ses épouses et
abusé de ses filles. Cet aîné aurait entre autre été malveillant à l’encontre
d’autre propriétaires de la communauté et d’étranger. Il devait en outre
apprécier les chèvres, mais en aucune manière à un degré culinaire, ou plutôt
au niveau de la première partie de ce degré. Ce, en usant et abusant de son
autorité et du culte des dieux cananéens locaux. En conflit avec l’aîné,
l’auteur se serait vu vendu à une famille notable et exilé. Il sera de retour
au pays, libéré, âgé et instruit et se fixera pour but de reprendre le contrôle
de la communauté paternelle, une fois l’aîné inhumé, portant avec lui le texte
« sacré » empli de préceptes « divins » qu’il a lui-même
écrit. Son texte repris, recomposé et complété, donnera une référence composite
qui sera reprise par d’autres comme outils de manipulation et de cohésion de
masses primitives. Ce profil psychologique succinct et imprécis pourrait être
compléter par n’importe quel psychiatre qui aurait suffisamment de temps à
perdre pour « écouter » l’ensemble du récit.
Si
nous revenons à nos montagnes et au rapport malédictions/bénédictions, il est
important de noter qu’en dépit de ce qui est annoncé, aucune bénédiction ne
sera évoquée pour équilibrer ledit rapport.
Nous trouvons ici la reprise
étoffée, du chapitre 26 du lévitique. Alors que la rédante proposait 10 versets
de bénédictions contre 23 de malédictions, la nouverse aligne 14 versets de bénédictions
contre 53 de malédiction. Nous passons donc d’un rapport
malédiction/bénédiction de 2,3 à 3,8. Au-delà de la différence qui met en
défaut la constance et l’exactitude de répétition de la parole yehvahique, la
nouverse tend vers l’aggravation. Pour rappel, la reprise ne devrait être
qu’une répétition des paroles yehvahiques prononcées au Sinaï, et en aucun cas
une variation, une transformation et encore moins un étoffement. A moins que
l’on souhaite nous parler du Sinaï comme d’une montagne jumelle, de fusion inter-dimensionnelle
de l’espace et du temps, ou encore de l’invention antique de la stéréo. D’après
le texte les propos de la nouverse sont ceux de Moïse et des anciens d’Israël(Dt27.1),
alors que ceux de la rédante, sont ceux de Moïse dictant les paroles de
Yehvah(Lv25.1). Le droit d’altérer les pourtant théoriquement inaltérables
paroles divines s’étend et se dilue toujours plus. Avant de procéder à la
comparaison directe des modifications, relevons que la rédante ne contient pas
un seul dénominatif divin alors que la nouverse en foisonne.
◐Dt28.16-68
« Dt28.16 … tu
seras maudit dans la ville, et maudit dans les champs. 28.17
Maudites seront ta corbeille et ta huche. 28.18 Maudits seront le
fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, la progéniture de tes taureaux
et les portées de tes brebis. 28.19 Maudit seras-tu à ton arrivée,
et maudit encore à ton départ ! 28.20 L’Éternel(yehvah)
suscitera chez toi le malheur, le désordre et la ruine, dans toute opération où
tu mettras la main; tellement que tu seras bientôt anéanti et perdu, pour prix
de tes méfaits, pour avoir renoncé à moi. 28.21 L’Éternel(yehvah)
attachera à tes flancs la peste, jusqu’à ce qu’elle t’ait consumé de dessus la
terre où tu vas entrer pour en prendre possession. 28.22 L’Éternel(yehvah)
te frappera de consomption, de fièvre chaude, d’inflammations de toute nature,
de marasme et de jaunisse, qui te poursuivront jusqu’à ce que tu succombes. 28.23
Ton ciel, qui s’étend sur ta tête, sera d’airain, et la terre sous tes pieds
sera de fer. 28.24 L’Éternel(yehvah)
transformera la pluie de ton pays en poussière et en sable, qui descendront sur
toi du haut du ciel jusqu’à ce que tu périsses. 28.25 L’Éternel(yehvah)
te fera écraser par tes ennemis : si tu marches contre eux par un chemin, par
sept chemins tu fuiras devant eux ; et tu seras un objet de stupéfaction pour
tous les royaumes de la terre. 28.26 Et ta dépouille servira de
pâture aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre, et nul ne les troublera.
28.27 Le Seigneur(yehvah) t’affligera de
l’éruption égyptienne, d’hémorroïdes, de gale sèche et humide, dont tu ne
pourras guérir. 28.28 Le Seigneur te frappera de vertige et de
cécité, et de perturbation morale ; 28.29 et tu iras tâtonnant en
plein midi comme fait l’aveugle dans les ténèbres, tu ne mèneras pas à bonne
fin tes entreprises, tu seras opprimé et spolié incessamment, sans trouver un
défenseur. 28.30 Tu fianceras une femme, et un autre la possédera ;
tu bâtiras une maison, et tu ne t’y installeras point ; tu planteras une vigne,
et tu n’en auras point la primeur. 28.31 Ton bœuf sera égorgé sous
tes yeux, et tu ne mangeras pas de sa chair ; ton âne sera enlevé, toi présent,
et ne te sera pas rendu ; tes brebis tomberont au pouvoir de tes ennemis, et
nul ne prendra parti pour toi. 28.32 Tes fils et tes filles seront
livrés à un peuple étranger, et tes yeux le verront et se consumeront tout le
temps à les attendre, mais ta main sera impuissante. 28.33 Le fruit
de ton sol, tout ton labeur, sera dévoré par un peuple à toi inconnu ; tu seras
en butte à une oppression, à une tyrannie de tous les jours, 28.34
et tu tomberas en démence, au spectacle que verront tes yeux. 28.35
Le Seigneur(yehvah) te frappera d’une éruption maligne
sur les genoux, sur les cuisses, d’une éruption incurable, qui gagnera depuis
la plante du pied jusqu’au sommet de la tête. 28.36 Le Seigneur(yehvah)
te fera passer, toi et le roi que tu te seras donné, chez une nation que tu
n’auras jamais connue, toi ni tes pères ; là, tu serviras des dieux étrangers,
du bois et de la pierre ! 28.37 Et tu deviendras l’étonnement, puis
la fable et la risée de tous les peuples chez lesquels te conduira le Seigneur(yehvah).
28.38 Tu auras confié à ton champ de nombreuses semences ; mince
sera ta récolte, car la sauterelle la dévorera. 28.39 Tu planteras
des vignes et les cultiveras ; mais tu n’en boiras pas le vin et tu ne
l’encaveras point, car elles seront rongées par la chenille. 28.40
Tu posséderas des oliviers sur tout ton territoire ; mais tu ne te parfumeras
pas de leur huile, car tes oliviers couleront. 28.41 Tu engendreras
des fils et des filles et ils ne seront pas à toi, car ils s’en iront en
captivité. 28.42 Tous tes arbres et les produits de ton sol, la courtilière
les dévastera. 28.43 L’étranger qui sera chez toi s’élèvera de plus
en plus au-dessus de toi, et toi tu descendras de plus en plus. 28.44
C’est lui qui te prêtera, loin que tu puisses lui prêter ; lui, il occupera le
premier rang, toi, tu seras au dernier. 28.45 Et toutes ces
malédictions doivent se réaliser sur toi, te poursuivre et t’atteindre jusqu’à
ta ruine, parce que tu n’auras pas obéi à la voix de l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), en gardant les préceptes et les lois
qu’il t’a imposés. 28.46 Elles s’attacheront, comme un stigmate
miraculeux, à toi et à ta postérité, indéfiniment. 28.47 Et parce
que tu n’auras pas servi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
avec joie et contentement de cœur, au sein de l’abondance, 28.48 tu
serviras tes ennemis, suscités contre toi par l’Éternel(yehvah),
en proie à la faim, à la soif, au dénuement, à une pénurie absolue ; et ils te
mettront sur le cou un joug de fer, jusqu’à ce qu’ils t’aient anéanti. 28.49
Le Seigneur(yehvah) lancera sur toi une nation
lointaine, venue des confins de la terre, rapide comme l’aigle en son vol ;
nation dont tu n’entendras point la langue, 28.50 nation inexorable,
qui n’aura point de respect pour le vieillard, point de merci pour
l’adolescent! 28.51 Elle se repaîtra du fruit de ton bétail et du
fruit de ton sol, jusqu’à ce que tu succombes ; elle enlèvera, sans t’en rien
laisser, le blé, le vin et l’huile, les produits de tes taureaux et de tes
fécondes brebis, jusqu’à ta ruine entière. 28.52 Elle mettra le
siège devant toutes tes portes, jusqu’à ce que tombent, dans tout ton pays, ces
murailles si hautes et si fortes en qui tu mets ta confiance; oui, elle
t’assiégera dans toutes tes villes, dans tout ce pays que l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), t’aura donné. 28.53 Et tu
dévoreras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles,
ces présents de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha),
par suite du siège et de la détresse où t’étreindra ton ennemi. 28.54
L’homme le plus délicat parmi vous et le plus voluptueux verra d’un œil hostile
son frère, sa compagne et le reste d’enfants qu’il aura encore, 28.55
ne voulant donner à aucun d’eux de la chair de ses enfants, qu’il mangera faute
d’autres ressources; tellement tu seras assiégé et cerné par ton ennemi dans
toutes tes villes. 28.56 La plus sensible parmi vous et la plus
délicate, si délicate et si sensible qu’elle n’aurait jamais risqué de poser la
plante de son pied sur la terre, verra d’un œil hostile l’homme qu’elle serrait
dans ses bras, et son fils et sa fille, 28.57 jusqu’au nouveau-né
sorti de ses flancs, jusqu’aux jeunes enfants dont elle est la mère, car,
dénuée de tout, elle se cachera pour les dévorer! Telle sera la détresse où te
réduira ton ennemi, t’assiégeant dans tes murs. 28.58 Oui, si tu
n’as soin d’observer toutes les paroles de cette doctrine, écrites dans ce
livre ; de révérer ce nom auguste et redoutable: l’ETERNEL(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), 28.59 l’Éternel(yehvah)
donnera une gravité insigne à tes plaies et à celles de ta postérité: plaies
intenses et tenaces, maladies cruelles et persistantes. 28.60 Il
déchaînera sur toi tous les fléaux de l’Egypte, objets de ta terreur, et ils
seront chez toi en permanence. 28.61 Bien d’autres maladies encore,
bien d’autres plaies non consignées dans le livre de cette doctrine, le
Seigneur les fera surgir contre toi, jusqu’à ce que tu sois exterminé. 28.62
Et vous serez réduits à une poignée d’hommes, après avoir égalé en multitude
les étoiles du ciel, parce que tu auras été sourd à la voix de l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha). 28.63 Alors, autant le Seigneur(yehvah)
s’était plu à vous combler de ses bienfaits et à vous multiplier, autant il se
plaira à consommer votre perte, à vous anéantir ; et vous serez arrachés de ce
sol dont vous allez prendre possession. 28.64 Et l’Éternel(yehvah)
te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre ;
et là tu serviras des dieux étrangers, jadis inconnus à toi comme à tes pères,
faits de bois et de pierre. 28.65 Et parmi ces nations mêmes tu ne
trouveras pas de repos, pas un point d’appui pour la plante de ton pied ; là,
le Seigneur(yehvah) te donnera un cœur effaré, mettra
la défaillance dans tes yeux, l’angoisse dans ton âme, 28.66 et ton
existence flottera incertaine devant toi, et tu trembleras nuit et jour, et tu
ne croiras pas à ta propre vie! 28.67 Tu diras chaque matin :
“Fût-ce encore hier soir !” Chaque soir tu diras :”Fût-ce encore
ce matin !” Si horribles seront les transes de ton cœur et le spectacle
qui frappera tes yeux. 28.68 Et le Seigneur(yehvah)
te fera reprendre, sur des navires, la route de l’Égypte, cette route où je
t’avais dit que tu ne repasserais plus; et là vous vous offrirez en vente à vos
ennemis comme esclaves et servantes, mais personne ne voudra vous acheter! »TO
◖Lv26.16-38
« Lv26.16 …à
mon tour, voici ce que je vous ferai : je susciterai contre vous d’effrayants
fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l’âme
; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront. 26.17
Je dirigerai ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ;
ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous
poursuive. 26.18 Que si malgré cela vous ne m’obéissez pas encore,
je redoublerai jusqu’au septuple le châtiment de vos fautes. 26.19 Je
briserai votre arrogante audace, en faisant votre ciel de fer et votre terre
d’airain ; 26.20 et vous vous épuiserez en vains efforts, votre
terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits. 26.21
Si vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m’obéir,
je vous frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes. 26.22
Je lâcherai sur vous les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui
extermineront votre bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes
deviendront solitaires. 26.23 Si ces châtiments ne vous ramènent pas
à moi et que votre conduite reste hostile à mon égard, 26.24 moi
aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon
tour, sept fois pour vos péchés. 26.25 Je ferai surgir contre vous
le glaive, vengeur des droits de l’Alliance, et vous vous replierez dans vos
villes ; puis, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci
de l’ennemi, 26.26 tandis que je vous couperai les vivres, de sorte
que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au
poids, et que vous le mangerez sans vous rassasier. 26.27 Si, malgré
cela, au lieu de m’obéir, vous vous comportez hostilement avec moi, 26.28
je procéderai à votre égard avec une exaspération d’hostilité, et je vous
châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. 26.29 Vous
dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. 26.30
Je détruirai vos hauts-lieux, j’abattrai vos monuments solaires, puis je
jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles ; et mon esprit
vous repoussera. 26.31 Je ferai de vos villes des ruines, de vos
lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. 26.32
Puis, moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui
l’occuperont, en seront stupéfaits. 26.33 Et vous, je vous
disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays
restera solitaire, vos villes resteront ruinées. 26.34 Et vous, je
vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre
pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. 26.35 Alors la
terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu’elle restera désolée et
que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre chômera, et vous
fera payer ses chômages. 26.36 Pour ceux qui survivront d’entre
vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis :
poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit
devant l’épée, ils tomberont sans qu’on les poursuive, 26.37 et ils
trébucheront l’un sur l’autre comme à la vue de l’épée, sans que personne ne
les poursuive. Vous ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis ; 26.38
vous vous perdrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera.»TO
« Dt29.1 Moïse fit
appel à tout Israël, et leur dit : “Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que l’Éternel(yehvah)
a fait à vos yeux, dans le pays d’Égypte, à Pharaon, à tous ses serviteurs, à
son pays entier ; 29.2 ces grandes épreuves dont tes yeux furent
témoins, ces signes et ces prodiges extraordinaires. 29.3 Et jusqu’à
ce jour, le Seigneur(yehvah) ne vous a pas encore
donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre ! 29.4
Je vous ai fait marcher quarante ans dans le désert, vos vêtements ne se sont
point usés sur vous, ni la chaussure de vos pieds ne s’est usée. 29.5
Du pain, vous n’en avez pas mangé ; du vin ou autre boisson forte, vous n’en
avez pas bu, afin que vous apprissiez que c’est moi, l’Éternel(yehvah),
qui suis votre Dieu(eloheikhem) ! »TO
A l’instar de chapitre précédents, rien ne tient debout dans les affirmations faites ici.
Premier verset : Moïse écrit qu’il fait dire à Moïse que tout Israël a vu ce que Yehvah a fait à Pharaon en Égypte. Faux ! Si on considère qu’à ce moment présent de la veille de l’entrée en Canaan, toute la génération du veau d’or et donc de la dite sortie d’Égypte à été éradiquée.
Second et troisième verset : affirmation est faites que les yeux du peuple furent témoins, alors que le verset suivant proclame que le peuple n’avait ni yeux ni oreilles. C’est donc une double contradiction qui éprouve la possibilité qu’à eu un peuple sourd et aveugle, deplus éradiqué, d’être témoin de quoique ce soit.
Quatrième verset : toujours cocasse, on apprend ici que les souliers et vêtement du peuple ne se sont pas usés. Cela suppose aussi que les matériaux vestimentaires aient été indestructible et/ou auto-réparant voire adaptable. De facto le peuple n’avait pas à en fabriquer ou à en changer. Qu’en est-il des phénomènes de croissances du nouveau-né à l’adulte ? Il aura fallu doter les jeune enfants de souliers pour que ceux-ci se régénèrent et s’adaptent ensuite. Soit ; il aura fallu les fabriquer tout de même. Obscur et anecdotique.
Cinquième verset : il est affirmé ici que ni pain ou vin n’ont été consommés durant l’errance. Pourtant, le service du tabernacle durant l’errance, exigeait des quantités astronomiques de pain de vin et de bétail de surcroit. Notons que le texte affirme que Moïse s’adresse au peuple. Le texte cite donc logiquement Yehvah à la troisième personne jusqu’a ce cinquième verset ou la formulation dérape soudain sans crier gare. Moïse affirme : « Dt29.5 … afin que vous apprissiez que c’est moi, l’Éternel(yehvah), qui suis votre Dieu(eloheikhem) ! »TO. Laissons toutefois ce dérapage de plus pour anecdotique.
La suite des chapitres ne concerne
que des rappels à la fidélité, des promesses démagogues, des mises en garde et
des menaces.
On trouve
ici la passation de pouvoir officielle de Moïse vers Josué. L’ensemble du
chapitre s’inscrit dans la dynamique des deux précédents : lourd rabâchage
sur les promesses pour forcer la fidélité ou le repentir et les menaces contre
l’infidélité.
Concernant la passation, sa
déclaration est faite dans les premiers versets du chapitre.
« Dt31.1 Moïse alla
ensuite adresser les paroles suivantes à tout Israël, 31.2 leur
disant : “J’ai cent vingt ans aujourd’hui, je ne peux plus vous servir de
guide ; d’ailleurs, l’Éternel(yehvah), m’a dit :
“Tu ne traverseras pas ce Jourdain.” 31.3 L’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), marche lui-même devant toi ; c’est lui
qui anéantira ces peuples devant toi pour que tu les dépossèdes. Josué sera ton
guide, comme l’Éternel(yehvah) l’a déclaré. »TO
« Dt31.9 Moïse mit
par écrit cette doctrine et la confia aux pontifes, descendants de Lévi,
chargés de porter l’arche d’alliance du Seigneur(yehvah),
et à tous les anciens d’Israël. »TO
Si, selon
la propagande rabbinique entendue, ce texte est entièrement de la main de Moïse,
il devrait prendre fin ici. En effet, si on stipule dans un texte que l’on
termine sa rédaction pour le confier et le mettre dans une boîte, il devient
impossible, pratiquement, d’ajouter ou de compléter quoi que ce soit. Pourtant,
il reste encore trois chapitres et demi à suivre ! De qui se
moque-t’on ?
Au-delà du
non sens, deux versets plus éloignés vont compléter cette affirmation et
effondrer une idée reçue.
« Dt31.24 Or,
lorsque Moïse eut achevé de transcrire les paroles de cette loi sur un livre,
jusqu’au bout, 31.25 il ordonna aux Lévites, porteurs de l’arche
d’alliance du Seigneur(yehvah), ce qui suit : “Prenez
ce livre de la loi et déposez-le à côté de l’arche d’alliance de l’Éternel(yehvah),
votre Dieu(eloheikhem); il y restera comme un témoin contre
toi. »TO
Ainsi,
d’après le texte lui-même, celui-ci devait placer à coté de l’arche et non
dedans. On note que la traduction peut être mésinterprétée une fois de
plus : « Dt31.26 … il y restera comme témoin contre toi… ».
Jusqu’à preuve du contraire, témoigner contre, n’est jamais de bonne augure. Que
ce texte puisse servir de témoin à charge contre le peuple qu’il est sensé
édifié peut paraître incongru voire étrange. Ce sera pourtant le rôle qu’il
doit jouer comme le préciseront des versets suivants. Lapsus révélateur de la
traduction même si le texte d’origine affiche un terme qui, même s’il peut être
traduit par « contre », doit être pris au sens de « à coté » :
לְעֵד, le’ad.
« Dt31.10 Et Moïse
leur ordonna ce qui suit : “A la fin de chaque septième année, à l’époque
de l’année de relâche, lors de la fête des tentes, 31.11 alors que
tout Israël vient comparaître devant l’Éternel(yehvah),
ton Dieu(eloheikha), dans l’endroit qu’il aura élu, tu feras
lecture de cette doctrine en présence de tout Israël, qui écoutera
attentivement. 31.12 Convoques-y le peuple entier, hommes, femmes et
enfants, ainsi que l’étranger qui est dans tes murs, afin qu’ils entendent et
s’instruisent, et révèrent l’Éternel(yehvah), votre
Dieu(eloheikhem), et s’appliquent à pratiquer toutes les
paroles de cette doctrine ; 31.13 et que leurs enfants, qui ne
savent pas encore, entendent aussi, et qu’ils apprennent à révérer l’Éternel(yehvah),
votre Dieu(eloheikhem), tant que vous vivrez sur le sol pour
la possession duquel vous allez passer le Jourdain.” » TO
La loi
requière du peuple entier une écoute attentive de toute la loi tous les sept
ans. Pour ma part, je n’ai jamais pu constater la mise en application de cette
loi dans la pratique. Au mieux, la lecture intégrale de la torah est compléter
annuellement par la lecture hebdomadaire de tronçons nommés parashiot.
Encore une loi oubliée. Bien sûr, on pourra toujours arguer que le treizième
verset, ne valide ce principe qu’au cas où des ressortissants du peuple
d’Israël demeurent en Canaan. Il semblerait que des raisons géopolitiques obscures
valident actuellement cet état de fait. Cependant, le commandement reste
néanmoins oublié. Il semblerait que nos leaders spirituels s’acharnent à
encourager des pratiques déformées et loin de leurs sources théoriques, tout
autant que des discours xénophobes égocentriques, mégalomanes et démagogues. En
vérité, une seule règle s’applique : la loi n’a aucune importance, seul ce
qu’on en fait faire importe à ceux qui sont sensés la faire appliquer.
La suite décrit la convocation de Josué en vue de son intronisation en tant que nouveau guide du peuple.
« Dt31.14 Le Seigneur(yehvah)
dit à Moïse: “Voici que tes jours approchent de leur terme. Appelle Josué,
et présentez-vous dans la tente d’assignation, pour que je lui donne mes
ordres.” Et Moïse alla, avec Josué, se placer dans la tente d’assignation.
31.15 Le Seigneur(yehvah) apparut dans la
tente, par une colonne de nuée, et cette colonne de nuée s’arrêta à l’entrée de
la tente. »TO
Ici, le rédacteur est dans le même état que les personnages. C’est à dire souffrant de diplopie hallucinogène due à certaines fumigations. Après leur convocation, les deux acolytes sont visités par une colonne de nuée dont on nous dit qu’elle apparaît dans la tente mais s’arrête à l’entrée de cette dernière. Il faudrait savoir… Il semble en fait que l’inhalation de fumée en l’absence de masque à gaz ait fait voir double. La question des influences qui perturbent l’auteur se pose ici : de quels narcotiques abusent-il pour écrire les inepties compilées dans ce récit. C’est sans compter les textes et narrations décalées et délirantes qui vont composé la suite et la fin du texte.
« Dt31.16 Le Seigneur(yehvah) dit à Moïse: Tandis que tu reposeras avec tes pères, ce peuple se laissera débaucher par les divinités du pays barbare où il va pénétrer; et il m’abandonnera, et il brisera l’alliance que j’ai conclue avec lui. 31.17 Ce jour-là, ma colère s’enflammera contre lui, je les abandonnerai, je leur déroberai ma face, et il deviendra la pâture de chacun, et nombre de maux et d’angoisses viendront l’assaillir. Alors il se dira : “En vérité, c’est parce que mon Dieu n’est plus au milieu de moi que je suis en butte à ces malheurs.” 31.18 Mais alors même, je persisterai, moi, à dérober ma face, à cause du grave méfait qu’il aura commis en se tournant vers des dieux étrangers. »TO
*Born to bill que je désire traduire pour ma part, d’un point de vue strictement personnel par « né pour trinquer » au sens de payer l’addition, est un jeu de mot tiré de born to kill. Cette inscription rendu célèbre par les soldats américains, arborée sur leurs matériels personnels (souvent ironique et à double sens) signifie donc : né pour tuer. C’est ce que le récit des massacres et des conquêtes fictives du peuple d’Israël aurait pu inspirer jusqu’alors. Proche de la fin du récit, on apprend que malgré toute la fable génocidaire, sanguinaire et criminelle qui la décrit, l’épopée des hébreux, se bornera à être châtiés et à souffrir. En soi, après les atrocités commises, cet état de fait semble être un juste retour des choses. Yehvah serait-il en train de se mettre à pratiquer la justice ?
Les versets signalent purement et
simplement que les Israélites sont viscéralement constitués pour fauter par
infidélité. Ceci est affirmé comme inexorable et invariable. C’est donc tout
aussi inexorable que le châtiment perpétuel que leur dieu se fera un plaisir de
leur administrer. Ce point ne peut qu’encourager les criminels et psychopathes
qui auraient éprouvé de la sympathie avec le lot de monstruosité que revendique
la torah et son dogme depuis le début, à se convertir. Si ceux-ci sont en plus
masochistes et désespérés puisque donc condamnés par leur dogme fétiche, à
fauter quoi qu’il arrive et à être perpétuellement punis et corrigés. Tout cela,
qu’ils se repentissent ou pas : « Dt31.18 Mais
alors même, je persisterai, moi, à dérober ma face, à cause du grave méfait
qu’il aura commis… »TO
Pour enfoncer le clou, soulignons
que les versets 20 et 21 persistent et signent : « Dt31.20 Quand j’aurai introduit ce peuple dans le pays
que j’ai promis par serment à ses pères et où ruissellent le lait et le miel ;
vivant dans l’abondance et gorgé de délices, il s’adressera à des dieux
étrangers, il les servira, me témoignera du mépris et rompra mon alliance. 31.21
Vienne alors la multitude de maux et d’angoisses qui doivent l’atteindre, le
présent cantique portera témoignage en face de lui (car la bouche de sa
postérité ne l’oubliera point), parce que je sais ce qu’aujourd’hui déjà son
penchant le porte à faire, avant même que je l’aie introduit dans la terre par
moi promise ! »TO
Le cantique dont il est question
apparaît dans un chapitre suivant.
Le passage
précédent démontre et illustre parfaitement ce que l’on peut qualifier de
« don juif ». On connait peut être mieux le dit « don
grec ». Ce terme est très employé aux échecs. Il consiste à sacrifier une
pièce mineure pour attirer l’adversaire dans un guet-apens ou on pourra lui
soustraire une pièce de plus grande valeur. Par exemple : on sacrifie une
pièce de valeur 3 pour capturer une pièce de valeur 5 ou 10.
Le don juif est donc bien pire et
plus sournois encore. Dans une situation de faiblesse et de désespoir
(l’esclavage en Égypte) est fait un apparent cadeau (le don de la torah,
présenté comme synonyme de merveilles et de liberté), soit disant consenti mais
octroyé de force (les réfractaires sont éliminés) qui en fait un piège est un
engagement inextricable conduisant à une perte similaire (l’esclavage et la
destruction pour les adhérents, la destruction après esclavage pour les
dissidents).
Cette tactique est le maître outil
des usuriers. Un contractant en situation précaire se voit forcer d’emprunter
pour survivre. Il n’aura ainsi plus d’autre choix que de rembourser à perte ou
d’être saisi à perte. Soulignons que depuis fort longtemps, du moins concernant
la langue française : juif est synonyme d’usurier.
Les versets finaux du chapitre concernent
l’introduction de son cantique par son compositeur. D’un point de vue logique,
ce cantique se situe au-delà de la finalisation rédactionnelle de son texte par
Moïse. Le cantique
Exploit cognitif : on précise en cours de chapitre : « Dt31.22 Et Moïse écrivit le cantique suivant, ce jour même, et le fit apprendre aux enfants d’Israël. »TO. Si c’est donc la veille de sa mort, il aura rédigé, en plus de toute la torah par deux fois comme vu plus tôt, un cantique de 43 versets et 426 mots (en hébreu), qu’il aura fait apprendre en un jour à plusieurs millions d’individus. Si cela avait été possible s’aurait été un réel exploit, même avec l’un d’un intranet individualisé digne des romans de science fiction. Cela ne reste qu’une divagation de plus de l’auteur.
Délire psychédélique : la teneur du cantique est complètement décalée tant avec la réalité, mais là, rien ne surprend, qu’avec le dogme lui-même.
« Dt32.1 Écoutez, cieux, je vais parler ; et que la terre
entende les paroles de ma bouche. »TO
Moïse ne s’adresse ni plus ni moins qu’au ciel et à la terre en les personnifiant. Il n’y a rien de plus contradictoire avec l’interdiction d’idolâtrie et la vénération exclusive pour Yehvah, jusqu’alors défendu farouchement par le dogme.
« Dt32.15 Yechouroun, engraissé, regimbe… »TO
Voici soudain que Moïse rebaptise Israël
d’un dénominatif sorti du diable Vauvert. C’est un terme qui fait son
apparition sans préalables logiques ni justification aucune. Le légendaire
guide déraille de plus en plus. Le terme Yechouroun sera repris en Dt33.5.
« Dt32.40 Oui, j’en lève la main au ciel, j’en atteste mon
éternelle existence… »TO
Ce sont là les paroles de Yehvah
lui-même, rapportée par Moïse dans son cantique. Son dieu se met soudain à
prêter serment en levant la main « au ciel », ou il est naïvement
sensé se trouver. Les figurations sont toujours trop humaines pour être
honnêtes, ou plutôt, trop humaines pour être divines…
Rabâchage malsain : sans plus le détailler, le thème général ressasse que Yehvah récompense la fidélité par la prospérité et l’infidélité par de multiples châtiments dont l’assujettissement à divers ennemis cruels.
Le texte précise que c’est en
compagnie de Josué, ici nommé à nouveau « Hochéa », que Moïse
admoneste le peuple. Rien n’est spécifié concernant la puissance de la
sonorisation et la taille des haut-parleurs.
« Dt33.48 L’Éternel(yehvah) parla à
Moïse, ce même jour, en ces termes : 33.49 “Monte sur cette
cime des Abarîm, sur le mont Nébo, situé dans le pays de Moab en face de
Jéricho, et contemple le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël en
propriété; 33.50 puis meurs sur la montagne où tu vas monter, et
rejoins tes pères, de même que ton frère Aaron est mort à Hor-la-Montagne et
est allé rejoindre ses pères. 33.51 Parce que vous avez été fautifs
envers moi au milieu des enfants d’Israël, à l’occasion des eaux de Meriba à
Kadêch, dans le désert de Cîn, en ne me sanctifiant pas au milieu des enfants d’Israël.
33.52 Ce n’est qu’à distance que tu verras le pays : mais tu n’y
entreras point, dans ce pays que je donne aux enfants d’Israël.” »TO
« Dt34.1 Moïse se dirigea des plaines de Moab vers le
mont Nébo, et monta au sommet du Pisga qui est en face de Jéricho. Et l’Éternel(yehvah) lui fit contempler tout le pays… 34.5 C’est donc là
que mourut Moïse, le serviteur de l’Éternel(yehvah), dans le pays de Moab, sur l’ordre du Seigneur. 34.6
Il fut enseveli dans la vallée du pays de Moab qui fait face à Beth-Peor ; mais
nul n’a connu sa sépulture jusqu’à ce jour. »TO
Pour anecdote, Moïse meurt sur la
montagne, à l’âge de 120 ans(Dt34.7), mais est enseveli dans la vallée :
cocasse…
Le deuil du peuple durera 30 jours
(Dt34.8), puis Josué prendra le relai(Dt34.9).
Le final est : « Dt34.10 Mais il n’a plus paru, en Israël, un prophète
tel que Moïse, avec qui le Seigneur avait communiqué face à face, 34.11 eu
égard à tant de signes et de prodiges que le Seigneur lui donna mission
d’opérer en Égypte, sur Pharaon, ses serviteurs et son pays entier ; 34.12
ainsi qu’à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que
Moïse accomplit aux yeux de tout Israël. »TO
La chute indique bel et bien, pour ceux qui voudraient croire autre chose ou qui n’auraient pas compris, que cette histoire est celle de Moïse, son dieu, et de son peuple sorti d’Égypte : Israël.
[1] Deux ans : selon
Dt2.14-17, nous nous trouvons à 38 ans d’errance sur 40 annoncés. Les faits
doivent donc s’accomplir en moins de deux ans pour garder une quelconque
cohérence.
[2] Corse : De l’Arnon au Hermon, 220km pour
une bande latérale d’environs 40km soit 8800km². Corse : 8680km².
[3]
Nombres
26.51 : « 601730 hommes. »TO. Nombres 26.2 : « depuis l’âge de vingt ans et au-delà… de
tous ceux qui sont aptes au service en Israël. »TO
[44]
Kadosh, film-franco-israélien du réalisateur Amos Gitaï,
sorti en 1999, traitant de la réalité paradoxale du monde religieux juif.
[45]
Phylactères : boitiers contenant des parchemins
annotés de passages de la torah, répartis dans un ordre encore controversé à ce
jour, qu’on ajuste au front et au bras à l’aide de lanières de cuir noir. Les
boîtiers sont généralement aussi en cuir et les parchemins en peau de bête.
[46]
Levy and sons swindling tactics handbook :
« Manuel de tactiques d’escroqueries de Levy et fils. »
[47]
Cf. Livre de Ruth, cinquième volet du recueil des
Hagiographes.
[48]
Cf. Exode 38.14 – Thamar : doublement veuve et
perverse ou « La famille Tuyau de poil – partie 2 ».
A l’époque où j’étais certain de la
véracité de la Torah, je m’étais mis en tête d’apporter certaines preuves qui
puissent être irréfutables aux yeux de ceux que je voulais convaincre de cette
véracité. En quête de logique, de précision, d’objectivité : ce fut
l’inverse qui se produit.
La recherche sur l’écriture comme
outil de démonstration est partie de deux postulats. Le premier :
« L’écriture sacrée correspondant au verbe par lequel le monde fut
prétendu créé, est la plus ancienne qui soit ». Le second : « Un
sefer torah est par définition, non modifiable et ainsi infalsifiable, donc
identique à l’original ». Non modifiable, en vertu du fait que pour qu’un
nouveau livre soit validé et accepté, il doit être recopié d’un précédent
lui-même reconnu valide et accepté. Lettre pour lettre, emplacement pour
emplacement, point pour point, un talion littéraire, sans quoi la moindre
erreur de calligraphie, le moindre oubli, invalide tout le rouleau. Les règles
de fabrication garantissent donc en théorie une transmission identique
infaillible. Ainsi, si l’on remonte de rouleau en rouleau nous aboutirions au
premier rouleau : celui de Moïse. Ce rouleau date d’après la torah
elle-même, de la veille de l’invasion de Canaan communément appelé, l’entrée en
terre promise. Cette même torah permet de dater avec précision le moment de
survenue des évènements[1] : il s’agit de
l’an 2488CH[2]/1273AEC[3]. Selon ce même
référentiel de datation, et l’affirmation de la torah que le monde a été créé
il y près de six millénaires[4], ayant été créé
par et pour l’hébreu, cette langue et son système graphique devrait donc être
les premiers. Ensuite, ce système linguistique et typographique n’eut pu
qu’être utilisé qu’avec constance dans toutes les rédactions liées au thème.
Ainsi l’hébreu d’un sefer totah actuel ne devrait pas différer de l’hébreu du
premier livre de Moïse, des textes qui ont suivi en accord avec l’hébreu
primordial de la création du monde.
La recherche me conduit donc vers
le premier système d’écriture recensé qui ne pouvait être que l’hébreu. Combien
fut ma surprise et mon indignation de ne trouver que… le cunéiforme !
Cunéiforme : du latin cuneus,
« en forme de coin ». Coin utilisé pour son marquage sur des
tablettes d’argile. Son apparition est connue en Mésopotamie aux environs du
XXXIIIe siècle AEC, vers -3300. La langue associée y est l’akkadien.
J’en fus donc outragé et indigné. Outragé et
indigné par l’ignorance et la mauvaise fois négationniste des historiens. Rien
d’autre que l’hébreu ne pouvait être le système linguistique et typographique
primordial. Et pourtant…
Alors que le monde créé par le verbe de la langue
sacrée, l’hébreu l’a été avant 3700AEC, le cunéiforme et l’akkadien, datés de
3300AEC étaient donc ultérieurs. Je ne savais pas où situer la rancœur que
j’éprouvais à l’encontre des historiens pour cette infamie située entre
ignorance et ignominie. Au final, l’hébreu créateur du monde pouvait très bien
avoir été réservé pour la loi qu’il supportait : la torah. Tout rentrait
dans l’ordre. Laissons à d’autres peuples primitifs l’invention de l’écriture
aux yeux du monde et réservons la nôtre dans sa dimension humaine à ce qu’elle
est censée apporter à l’humanité : la torah. Une fois transmise et avec
elle l’hébreu révélé, il sera enfin utilisé allègrement et ouvertement. Je
remontais donc l’histoire de l’écriture sans aucun doute sur le fait de trouver
l’hébreu apparaître dès le moment du don de la torah en 1273AEC.
L’hébreu avant l’hébreu!
J’établis une table de succession des systèmes
d’écriture, pour la région qui nous intéresse faut-il le préciser. Je tombe sur
un constat effarant : l’hébreu prétendu ne commençait à se dessiner
qu’avec un millénaire de décalage. Un millénaire… comment a-t-on reçu la torah
en hébreu alors qu’il balbutiait encore mille ans plus tard ? Il me
fallait une comparaison graphique directe. Cette comparaison s’appuie sur des
projections graphiques charnières, connues et datées, antérieures au sefer
torah actuel. Un document datant de mille ans, le Codex d’Alep, confirme
l’usage de l’hébreu. Le Codex d’Alep est simplement une version de la torah à
laquelle à été ajouté pour la première fois les cantilations et les
vocalisations. Les cantilations sont les intonations à donner à la lecture. La vocalisation
est l’adjonction de « voyelles » au texte, qui ne comprend à la base
que des consonnes, par le biais de signes ponctuées appelées nekudot,
« points ». Ainsi, tant que cette vocalisation n’est pas définie, de
multiples lectures du texte sont possibles. Tentons de fournir un exemple en
transposant le système au français avec des caractères latins. Pour coller à la
logique de l’hébreu, il nous faut ajouter un caractère « joker », qui
peut prendre la forme de n’importe qu’elle voyelle, que nous symboliseront
« # ». Posons un verset brut : « # cmmncmnt d# cr# l c#l t
l trr ». Dans le contexte donné, on attribue à ce verset le sens de
« Au commencement dieu créa le ciel et la terre ». D’autres lectures
sont possibles, en et hors contexte : « Eu commencement ; du cru,
il cloua et il tarera. » Afin d’éviter des dérives, des pertes ou des
conflits sémantiques, voire des interprétations grotesque telles que le montre
notre exemple, il fallut donc cristalliser le texte. C’est de ce texte
cristallisé que Moïse Maïmonide (1135-1204) fixera les règles précises et
définitives des modalités de fabrication et de rédaction des rouleaux. Ainsi,
contre toute croyance admise ou colportée, les rouleaux de la torah ne se
dupliquent pas depuis Moïse Levy le prophète il y a 3300 ans, mais seulement
depuis Moïse Maïmonide le rabbin depuis moins de 800 ans. Le plus ancien rouleau
de torah encore valide et utilisé a moins de 600 ans[5].
L’hébreu du Codex d’Alep, présente
des variations avec l’hébreu actuel, alors que selon la théorie, il ne devrait
y en avoir aucune. Si je faisais écrire un rouleau de torah avec ce style d’écriture,
il serait déclaré non conforme. Poussant plus arrière dans l’histoire, on en
vient aux fragments de papier porteur d’un hébreu carré suffisamment proche de
l’hébreu actuel pour être lisible et recevable sous cette définition : les
manuscrits de Qûmran[6] ou manuscrits
de la Mer Morte. Ces manuscrits sont les plus vieux fragments connus de textes
constitutifs du Tanakh[7]. A ceci près
que ni l’écriture ni l’ordre ou le contenu des fragments, ne concordent. Toutefois,
ce style typographique présente de moins en moins de similitudes avec le style
actuel. Il est possible de s’en remettre à des inscriptions antérieures,
attribuées et daté avec certitude de l’époque d’un monarque israélite.
J’espérais à ce titre pouvoir m’appuyer sur les masses colossales de productions
épistolaires administratives, militaires, diplomatiques des puissants empires
de David et Salomon. Leur règne étant supposé avoir eu lieu aux alentours de
1000AEC. Mais là encore, une surprise m’attendait. Aucune trace de quoique ce
soit qui porte ne serait-ce qu’un infime caractère d’hébreu, écrit durant les
règnes de ces rois, n’a été retrouvé. Mieux encore, aucun caractère de quoique
ce soit, ni de phénicien, ni d’araméen, n’a été émis par ces royaumes. Il a
donc fallu se contenter d’une autre référence. Cette référence n’est autre que
l’inscription de Siloé, trouvée dans tunnel d’alimentation en eau à Jérusalem.
Le monarque en question est Ézéchias, lointain successeur de David et Salomon,
qui aurait régné sur le royaume de Juda de 716AEC à 687AEC. Cette fois ci,
l’hébreu prétendu est très loin d’en être. S’il est appelé par certains
historioptimistes « paléo-hébraïque », l’essence de l’alphabet
employé est tout autre. Il ne s’agit ni plus ni moins que du phénicien[8]. Quand bien même les précurseurs aurait écrit
quelque chose, ça n’aurait pas été de l’hébreu. Cette comparaison allait
corroborer ce que révèle l’histoire de l’écriture elle-même. L’hébreu
n’existait pas au moment de la rédaction prétendue du premier rouleau par Moïse.
L’évolution des écritures n’étant jamais régressives et l’hébreu reconnu comme
tel n’ayant pas beaucoup plus de 2000 ans, il devient donc impossible d’écrire
un texte dans une langue plus de 1000 ans avant son apparition. Si Moïse avait
écrit quoique ce soit, ça n’eut pu être en hébreu. Du fait que le document
actuel qu’est la Torah, est attribué à MOîse cité dans le texte lui-même, est
présenté en hébreu, il n’a donc jamais pu être rédigé par Moïse, qui n’est
alors qu’un personnage de fiction.
[1] Cf.
Annexe I : datation comparative des évènements liés au récit.
[3] AEC :
Avant l’Ere Courante. 1273AEC équivaut à 1273 av. J.C. ou -1273. Parallèle à
EC : Ere Courante/ap. J.C.
[4] 2010EC
correspond à l’an 5770CH. Le monde fut prétendu créé en 3761AEC.
[5] Magazine
terredisrael.com. “Un sefer torah des plus anciens à la synagogue Abuhav
de Tsfat”. 23 septembre 2011. [En ligne]. Disponible sur : http://www.terredisrael.com/infos/?p=26262.
(Consulté le 23.11.2011.)
La quête de l’avènement de l’hébreu
a mis à jour un écueil de taille à propos des monarchies davidiques.
Comme déjà évoqué, aucun écrit
n’émane des royaumes de David et Salomon. Absolument rien ! Pas même une
petite note de service. Considérant qu’il est impossible d’administrer un
royaume aussi structuré, organisé et étendu que celui qui est décrit, sans
administration, cela génère un sérieux doute concernant leur règne et de leur existence même. Il n’y
a que trois possibilité, en guise de réponse à cette énigme. 1o : une
intervention divine a effacé toute les traces écrites des administrations
davidiques et salomoniques. Cette intervention divine aurait aussi effacé les
archives et les correspondances des royaumes alentours à l’époque présumée de
leur règne. En effet, dans tous les royaumes contigus dont on connait
l’existence en vertu des vestiges archéologiques et administratifs qu’ils ont laissés,
puisqu’administrés, on ne trouve pas une seule trace épistolaire.
L’intervention divine aurait donc effacé toute trace de correspondance, en ne
laissant qu’une seule trace lapidaire. La seule trace gravée, et non encore
d’un « David » mais uniquement d’une « maison de David »,
se trouve sur la Stèle de Tel Dan datée des IXe-VIIIe siècle AEC. Cette stèle
est un monument commémoratif d’un roi Assyrien concernant la mort des rois
d’Israël Yoram et A’hazyahou de la maison de David… La seule trace
archéologique lointaine sur David est l’épitaphe de sa « Maison ».
Dès lors, le recours aux archéologues devint vital pour éclaircir le mystère. Il
nous faut donc les meilleurs, les plus spécialisés, les plus objectifs, les
plus récents et si possible juifs et/ou israéliens. Je citerai donc Israël
Finkelstein, professeur d’archéologie à l’université de Tel-Aviv et Neil Asher
Silberman directeur historique d’un centre Belge pour l’Archéologie. De la
conclusion de leurs travaux sera publié l’ouvrage « La Bible
Dévoilée ». Leurs conclusions sur le sujet sont des plus claires.
« L’unique preuve
archéologique qu’il y eut jamais une monarchie unifiée régnant à partir de
Jérusalem s’envole en fumée ; cela sous-entend que, politiquement, David
et Salomon ne furent guère que des chefs de clan dont le pouvoir administratif,
local, s’étendait uniquement à la région montagneuse qu’ils contrôlaient. »,
p288.
« La lecture attentive de la
description biblique du règne de Salomon démontre clairement qu’il s’agit de la
peinture d’un passé idéalisé, d’une sorte d’âge d’or, nimbé de gloire. »,
p201.
« Malgré la tenace affirmation
d’une cours salomonique cultivant de belles-lettres, l’histoire et la
philosophie religieuse, nous ne possédons aucun signe d’alphabétisation étendue
dans le territoire de Judah à l’époque de la monarchie divisée. », p352.
L’ensemble de l’enquête
archéologique et des investigations scientifiques portent sur l’ensemble du
récit.
Les diverses conclusions et
réalités scientifiques seront rappelé à chaque moment opportun du vif de notre
sujet, qui approche.
Ce sujet n’est autre que celui des
conclusions archéologiques modernes :
« S’il n’y pas eu de patriarches, ni
d’Exode, ni de conquête de Canaan – ni de monarchie unifiée et prospère sous
David et Salomon-, devons-nous conclure que l’Israël biblique tel que nous le
décrivent les cinq livres de Moïse, et les livres de Josué, des Juges et de
Samuel, n’a jamais existé ? », p196.
Même si la conclusion est formulée
à la manière d’une périphrase interrogative, afin d’en atténuer l’impact, elle
nous met face à une réalité brutale. Elégante euphémisation du fait que tout
soit faux, incluant donc les différentes divinités décrites. L’archéologie, en
déterrant la vérité, a enterré la crédibilité des affirmations faites par le
texte et par là-même de tout ce qu’il décrit. Le fait qu’un dieu ait transmis
sur une montagne un amalgame de donnée à un prophète, n’étais qu’un conte, non
pas de fée, mais un conte de foi. La perspective d’une rédaction humaine avait
pourtant été mise en lumière plus avant. De nombreuses démonstations concernant
un développement documentaire ou fragmentaire avaient été mis en avant, d’abord
dès la fin du XVIIIe siècle par un exégète français, Jean Astruc[1]. Puis nombres
d’autres analystes ont développé les modèles qui éprouve concrètement et
catégoriquement l’homogénéité et donc la crédibilité du texte. Un des modèles formant
fournissant une base critique on ne peut plus probante est celle de Julius
Wellhausen[2], théologien
allemand du XIXe siècle. Sa présente révèle que le pentateuque, est une
composition issue de quatres sources distincte : Yahviste, Elohiste,
Deutéronomiste et Sacerdotale. Hormis quelques variantes et considérations
complémentaire, les derniers développement de la recherche sur le pentateuque,
prouvent que le principe démontré par l’hypothèse documentaire est juste, et
qu’ainsi les livres de Moïse ne sont pas
de Moïse, qui n’a donc absolument rien reçu d’aucun dieu quel qu’il soit.
La conséquence d’une telle
déconvenue au sujet du texte de base et de référence de la foi juive, donc la
mienne que je veuille ou pas, au sujet du dieu des juifs, donc mon dieu, que je
le veuille ou pas, m’imposait une relecture détachée et objective de ce qu’il
contient. Ainsi naquit une version et une vision différente d’un juif sur Son
texte à propos de Son dieu.
[1] ASTRUC,
Jean. « Conjectures sur les mémoires originaux dont il paroit que Moyse
s’est servi pour composer le livre de la Genèse ». Bruxelles, sans nom
d’auteur (1753). Réédité sous le titre Conjectures sur la Genèse,
introduction et notes de Pierre Gibert, Noêsis, Paris, 1999.
[2] WELLHAUSEN, Julius. « Prolegomena to
the History of Ancient Israel [ Prolegomena zur Geschichte Israels ] »,
Wipf & Stock Publishers, 1878 (réimpr. 2003).
Les références concernant les amorrites
sont sumériennes qui les signalent sous le nom de martu(sumérien) et
amurrû(akkadien). Leur apparition est située aux alentours du IIIe millénaire
AEC, dans la région qui correspond à l’actuel sud de la Syrie. Les amorrites
sont par exemple cités dans les textes d’Ebla datant du XXIVe siècle AEC. Leur
migration vers la Mésopotamie induira des confrontations régulières et
problématiques aux royaumes mésopotamiens de l’époque, jusqu’aux environs du XXe
siècle AEC. Cette époque fut celle de leur domination régionale partielle et de
leur installation dans les grandes cités régionales de Babylone d’Alep, à Uruk,
pour ne citer qu’elles. Ils disparaitront à cause des incursions hittites au
début du XVe siècle AEC. Ainsi toute référence aux amorrites à partir de
l’exode faite dans le ‘houmash sont fortuites et anachroniques. L’exode et les évènements
suivants sont prétendus avoir eu lieu au milieu du XIIIe siècle AEC.